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jeudi 30 septembre 2010

Michaëlle Jean laisse une empreinte indélébile

Haïti: La communauté haïtienne se dit fière du parcours accompli par la gouverneure générale du Canada, dont l'influence a permis de rehausser non seulement l'image des Haïtiens, mais également celle de toutes les communautés culturelles à travers le Canada.Après cinq ans à titre de gouverneure générale du Canada, voilà que Michaelle Jean entame sa dernière semaine à Ottawa. Celle qui occupe le poste de représentante de la reine quittera officiellement ses fonctions vendredi et poursuivra sa carrière comme envoyée spéciale pour l'Organisation des Nations unies en Haïti (UNESCO), son pays d'origine.
« Elle apporte beaucoup de fierté chez les Haïtiens et incarne la réussite. Michelle Jean a été le véhicule d'une image positive de la communauté haïtienne, qui va au-delà même de notre propre communauté », affirme Emmanuel Dubourg, député de Viau.
Si le politicien et l'ancienne journaliste partagent tous deux les mêmes origines et le même amour pour Haïti, M. Dubourg note que la passion de la gouverneure générale pour les communautés culturelles va bien au-delà de son mandat.
« On retiendra que durant son passage, elle a été accessible à toutes les communautés culturelles, notamment celles autochtones et on lui en a été extrêmement reconnaissant. Elle a été grandement appréciée de part et d'autre du Canada et son nouveau mandat à titre d'envoyée spéciale pour l'UNESCO est un poste taillé sur mesure pour elle », soutient celui-ci.

Jean-Ernest Pierre, avocat et animateur à la radio CPAM, partage cet avis.

« Michaelle Jean est et demeure une grande dame. On l'a vu à plusieurs occasions, elle a occupé le poste de représentante du Canada avec brio. Elle a su présenter une autre image des Haïtiens, trop souvent associés aux gangs de rue. Elle incarne l'espoir et la réussite pour nombre de jeunes », observe-t-il.

Allégeance politique et émotions fortes

Nommée par l'ancien premier ministre libéral Paul Martin, Michaëlle Jean occupe les fonctions de 27e gouverneure générale du Canada depuis 2005.
Son parcours a été couronné de succès et de controverses, lui alléguant tantôt certaines accointances souverainistes ou, plus tard, lorsque son mari Jean-Daniel Lafond accorda en France une entrevue au magazine « L'Express », dans laquelle exprimait son malaise face au nationalisme québécois.
Le passage de l'ancienne journaliste à Rideau Hall aura notamment été marqué par sa décision d'accorder au premier ministre Stephen Harper la prorogation du Parlement, à la fin de l'année 2008, privilège qu'elle a de nouveau concédé un an plus tard, prétextant la fragilité du Parlement.
Ses nombreux voyages ont donné lieu à des moments forts en émotion, notamment lors du séisme à Haïti. Le départ de Michaëlle Jean sera marqué par un salut militaire, une cérémonie qui se déroulera au Parlement.
Son successeur, David Johnston, recteur de l'Université de Waterloo, en Ontario, doit entrer officiellement en poste vendredi prochain.

Source: fr.canoe.ca
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84053&PubDate=2010-09-29

Commentaire
Oui, Michaelle Jean aura marque le panorama par sa délicatesse, son intelligence, son habileté à remplir sa fonction avec transparence ont été autant de qualités qu'on a su lui reconnaitre aussi. Nous lui souhaitons du succès dans sa nouvelle fonction au sein de l'UNESCO!

Le président Lula honore ses engagements !

Le Plateau Central sort de plus en plus de son enclavement. Outre les routes, le département est en passe d'avoir, après la centrale de Péligre, un autre barrage hydroélectrique d'une capacité de 32 mégawatts. Le Brésil de Luis Ignacio Lula Da Silva vient de décaisser 40 des 190 millions nécessaires à la construction de l'ouvrage.


Haïti: Le président René Préval a reçu du ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, le volumineux plan d'études du barrage hydroélectrique Artibonite 4 C dont la capacité sera de 32 mégawatts lors d'une cérémonie au Palais national, le mercredi 29 septembre 2010. Le Brésil fournit 40 des 190 millions de dollars américains nécessaires à la construction de l'ouvrage et on cherchera le reste auprès de la BID, a indiqué René Préval, élogieux à l'égard de son homologue brésilien, Luis inacio Lula Da Silva.
« Lorsque le président Lula était venu en Haïti il y a trois ans, il m'avait demandé de quoi j'avais besoin. Je lui avais répondu une seule chose : le barrage », a expliqué René Préval pour qui ce projet s'inscrit dans la logique de décentralisation prônée par son administration. « C'est bien d'avoir des routes, mais il faut de l'électricité, un élément important dans la production et le développement », a-t-il dit en revenant sur l'âpreté des discussions avec des cultivateurs dont les terres seront inondées dans les communes de Mirebalais et de Boucan-Carré, dans le département du Centre qui seront relogés.
Les populations des localités de Carporand, de Penchinat, de Balumettes, de Fedja, de Bosiaud, de Gilbert, entre autres, n'étaient pas contre le principe de la construction d'un nouveau barrage en vue d'augmenter la capacité énergétique du pays. Mais elles avaient des inquiétudes et des exigences formulées dans le mémorandum remis au chef de l'Etat René Préval », avait confirmé en avril 2010 M. Descollines Abel, membre d'un collectif qui représente entre 15 et 20 000 agriculteurs.
L'intégration d'une politique d'irrigation à grande échelle, la relocalisation des populations dans des villages modernes, la réorientation professionnelle, la construction d'écoles et d'universités pour renforcer l'accès à l'éducation sont, selon M. Descollines Abel, quelques-unes des recommandations des membres de ce collectif qui ne digèrent toujours pas les promesses non tenues faites à la population du Plateau Central lors de la construction du barrage de Péligre au début des années soixante.

Autres usages possibles du barrage

« Pour 400 hectares inondés, on pourra irriguer 1 370 hectares selon le type de barrage qui sera construit, a expliqué le ministre de l'Agriculture pour qui les avantages du projet Artibonite 4 C sont intéressants. Si on utilisait les 32 mégawatts pour alimenter des électropompes installées dans les deux rives du fleuve Artibonite de Mirebalais jusqu'à Désarmes, on peut augmenter à 16 000 hectares les surfaces irriguées. Avec une production annuelle de 10 tonnes à l'hectare, cela fait 160 000 tonnes, soit 50 % de l'importation annuelle de riz », selon le ministre Joanas Gué.

Préval le boute-en-train

« Je pars avec mon barrage », a plaisanté le chef de l'Etat haïtien en laissant la salle où le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celson Amorin, a signé avec son homologue haïtien, Marie Michelle Rey, dix (10) accords de coopération dans les domaines de la santé, la culture et la sécurité publique. « Tous les accords signés auront un impact sur direct sur la vie des gens. Et le but de notre coopération est d'aider le peuple haïtien et l'Etat afin qu'ils ne dépendent pas de la communauté internationale », a indiqué M. Amorin qui est à sa 10 ème visite en Haïti.
La visite de M. Amorim intervient quelques jours avant les élections présidentielles au Brésil. "Je vous souhaite de bonnes élections dimanche ; aussi bonnes que celles qui vont se dérouler en Haïti", a dit René Préval, quelques jours après avoir exprimé des préoccupations que les joutes du 28 novembre 2010 ne soient émaillées d'irrégularités et de problèmes de sécurité.


Quelques-uns des accords :

- Appui à l'implantation d'une banque de lait maternel

- L'Institut haïtiano-brésilien de réhabilitation pour les personnes handicapées

- Programme de formation et de rééducation de personnes handicapées

- Renforcement de la capacité des agents gouvernementaux et non gouvernemenetaux

- Reconstruction du Musée d'art du collège Saint-Pierre

- Accord de reforcement judiciare

- Formation d'instructeurs haïtiens de la PNH en défense tactique

- Gestion et reconstruction du bassin versant de Mapou



Roberson Alphonse
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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84119&PubDate=2010-09-29

Commentaire
Cet amuseur de foule qui a perdu - s'il l'avait jamais eu - le don d'être sérieux, devrait penser à l'avenir, à son propre avenir en tant que citoyen. Aura-t-il cette fierté qui aide ceux qui ont bien accompli leur devoir citoyen à dormir tranquille? Si oui, il devrait consulter un médecin et pas n'importe lequel.

mercredi 29 septembre 2010

Haïti lance un programme de retour pour ses cadres expatriés

Recourir aux cadres de la diaspora pour pallier le manque de ressources humaines en Haïti : l'idée a souvent été évoquée ces dernières années.
Elle a pris une nouvelle actualité après le terrible tremblement de terre du 12 janvier, qui a tué plus de 230 000 personnes. Déjà faible avant le séisme, l'Etat haïtien a perdu des milliers de hauts fonctionnaires. Des administrations entières, comme la direction générale des impôts, ont été décimées. La fuite des cerveaux s'est accentuée après la catastrophe. Parmi les survivants, beaucoup de ceux qui en avaient les moyens sont partis à l'étranger.

Une tempête destructrice pour les camps de réfugiés

Six morts, des dizaines de blessés, des milliers de tentes détruites : la tempête, qui s'est abattue vendredi 24 septembre sur Port-au-Prince, n'a pourtant duré que trente minutes. Cela a suffi pour semer la mort et la destruction dans les camps de réfugiés où sont toujours entassées plus de 1,3 million de personnes, neuf mois après le séisme du 12 janvier. La plupart des victimes sont des enfants ou des personnes âgées, tuées ou blessées par des branches d'arbres ou des morceaux de tôle arrachés par le vent. Parmi les tentes détruites, nombreuses étaient déjà abîmées après des mois d'usage.
Afin de "promouvoir le transfert de compétences", le ministre des Haïtiens vivant à l'étranger, Edwin Paraison, vient de lancer un "programme de mobilisation de la diaspora". Toutefois, pour éviter les déconvenues et les frictions du passé, il a préféré démarrer modestement.
Une première phase, financée à hauteur de 500 000 dollars (370 000 euros) par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), doit permettre de tester le projet.
M. Paraison espère obtenir de 5 millions à 10 millions de dollars de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) pour financer, sur une période de trois ans, l'embauche de 200 à 300 experts haïtiens expatriés aux Etats-Unis, au Canada, en France et en République dominicaine. Ces quatre pays ont été choisis, car ils abritent les plus fortes concentrations de travailleurs qualifiés haïtiens.
"Nous allons commencer par la fonction publique, mais le secteur privé pourra également bénéficier de ce transfert de compétences, explique le ministre. Chaque ministère et organisme autonome devront définir leurs besoins en ressources humaines. Il ne s'agit pas de rapatriement définitif, mais de renforcer les cadres sur place par des transferts de connaissances sur des périodes allant de six mois à un an."
Le programme est fondé sur le volontariat, "avec des gratifications comparables à ce que reçoivent les cadres haïtiens et des facilités pour le logement et le transport", selon M. Paraison. Les consulats haïtiens à Montréal, New York et Miami ont déjà reçu des curriculum vitae de personnes intéressées par le programme, notamment de Haïtiens retraités au Canada.
"Nous souhaitons qu'une certaine priorité soit accordée aux cadres de la diaspora par les organisations non gouvernementales et les organisations internationales présentes en Haïti, lorsqu'elles cherchent à recruter, ajoute Edwin Paraison. Ces candidats ont l'avantage de connaître la langue et la culture."
Comptant près de 4 millions de personnes dans plus d'une vingtaine de pays, la diaspora est le principal bailleur de fonds des quelque 10 millions de Haïtiens de l'île. "Les transferts de fonds de la diaspora atteignent 2 milliards de dollars (1,47 milliard d'euros) par an, plus du quart du produit intérieur brut, beaucoup plus que la coopération internationale", rappelle le ministre.
L'exclusion de tous les candidats à la présidence venant de la diaspora, à commencer par le chanteur de rap Wyclef Jean, a relancé la polémique sur les droits politiques des expatriés. Le ministre Paraison a publiquement regretté cette exclusion et demandé une réforme de la Constitution pour garantir la double nationalité et "la participation effective des citoyens haïtiens de la diaspora dans la vie politique de leur pays", comme électeurs et candidats.

Jean-Michel Caroit

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=6866


COMMENTAIRE
Celui qui a élaboré un tel projet doit avoir mûrement réfléchi. Mais a-t-on fait des études de faisabilité raisonnables, objectives? Voilà des détails qui pourraient considérablement aider les intéressés à comprendre qu'il ne s'agit pas d'une improvisation de plus, un art dans lequel les politiciens haïtiens sont passés maitres. Il faut avouer que si les conditions sont prises pour mener à bien le projet, cela pourrait porter des fruits. Que vont faire les coopérants internationaux que ne pourraient faire les Haïtiens eux-mêmes? Ce n'est pas que le pays n'ait point besoin de ces coopérants d'autres nationalités, mais de meilleurs profits peuvent en dériver si tout se fait correctement.

Haïti-Elections

Ouverture officielle de la campagne électorale
Faut-il s’en réjouir ? Faut-il s’en inquiéter ?

lundi 27 septembre 2010,

Radio Kiskeya

Les partis, plateformes et candidats vont-ils vraiment proposer des programmes ? Est-ce vraiment le temps des grands débats qui s’ouvre ? Va-t-on être épatée par de grandes idées ? La vision salvatrice pour Haïti va-t-elle enfin être dévoilée ? Est-ce venu le moment de montrer que le « blanc » n’a point le monopole de la pensée ? Va-t-on dépasser le stade du verbiage creux, du discours trompeur et mystificateur, du « mutisme militant », le fait d’être muet en campagne électorale étant devenu depuis 2006 une variante inattendue de l’action politique, avec la victoire sans grand discours de René Préval cette année là.
Si ce n’est rien de tout cela, ne faut-il pas se demander si la campagne qui s’ouvre ce 27 septembre inaugure autre chose que le temps du discours articulé. Serait-ce, par exemple, celui du déploiement des grands moyens médiatiques ? La campagne, telle qu’elle se pratique traditionnellement chez nous, ne risque-t-elle pas de se limiter à la capacité ou non des uns et des autres à ériger des billboards géants, impressionnants, exhibant des visages au canon hollywoodien, apparemment sympathiques ? Ne risque-t-elle pas d’être réduite à la distribution anarchique de photos, slogans et graffitis ?
Y a-t-il également lieu de craindre le retour de la traditionnelle époque des foules ivres de tafia menées comme du bétail, au rythme des tambours et des vaccines, par des « chefs boukman » grassement rémunérés ? Le temps du vaste et grand trafic de cartes électorales ?
La campagne ne risque-t-elle pas de se limiter, pour les uns et pour les autres, à la capacité de pouvoir simplement faire voir devant soi ou après soi le maximum de gens possible, qu’ils soient électeurs ou non, qu’ils disposent ou non de la Carte d’Identification Nationale tenant lieu de carte électorale ? L’objectif étant tout simplement de faire voir qu’on a du monde avec soi et qu’on va gagner, qu’on doit gagner.
L’aspect cocasse d’une telle réalité est que, bien souvent, les têtes que l’on voit dans tel rassemblement politique sont souvent les mêmes que l’on rencontre dans d’autres. Car, aujourd’hui, beaucoup plus qu’hier, autant les votes que la participation à des « meetings » électoraux se négocient. On n’est pas motivé idéologiquement. On fait des « deals ». Pour de l’argent , comme pour de la nourriture. Car, après tout, se dit-on, le candidat une fois élu ne règlera que ses propres affaires, alors, nous autres, pourquoi accepterions-nous d’être toujours le dindon de la farce ? La paupérisation accélérée des masses et le développement subséquent des bidonvilles et du lumpen prolétariat y sont pour quelque chose. Et c’est ce beau monde qui constitue la clientèle politique des partis et des candidats. Cela explique que la politique soit devenue si compliquée et qu’il faille disposer de plus en plus d’argent pour en faire. Car, le lumpen cela se paie. Et, avec le lumpen, plus de l’argent, et beaucoup d’argent, surtout s’il provient de fructueux et malodorants négoces, on peut faire de n’importe qui un roi, on peut conduire le pays n’importe où, même le précipiter dans un gouffre encore plus profond que celui dans lequel il se trouve déjà. Et cela peut être d’autant plus aisé si, dans la défense de ses propres intérêts, la « communauté internationale » se montre naïve, complaisante ou complice par rapport à toute éventuelle entreprise de ce genre.
Dans le cas de notre pays, ce qui est encore triste à constater c’est que le lumpen dont nous parlons ne se cantonne plus que dans les quartiers et les strates où, naturellement, on savait le repérer. Le phénomène a pris des proportions gigantesques, atteignant des couches des classes moyennes avancées, depuis les effets néfastes de l’embargo de 1991 jusqu’à la situation catastrophique post-séisme. Que de cadres, d’intellectuels, d’étudiants sont aujourd’hui des éléments du lumpen qui s’ignorent !
Il faut reconnaitre que la faillite des partis politiques et le faible niveau d’organisation de la société civile constituent des facteurs non négligeables de cette « cocoratisation » de l’univers politique. Plus de 40 ans maintenant de populisme duvaliéro-lavalassien en est la cause fondamentale.
Alors, la campagne électorale s’ouvre officiellement ce lundi 27 septembre. Revient plus que jamais sur le tapis la question relative à l’implication citoyenne dans le débat politique. Se pose également celle du recours systématique à la violence lors des joutes électorales comme réponse au déficit de débats et d’argumentations idéologiques, doctrinales ou programmatiques.
Vu les affres de l’existence dans le contexte de l’après séisme, vu le taux élevé du chômage, vu l’analphabétisme récurrent, les citoyens des bidonvilles, ceux survivant sous les tentes, la paysannerie appauvrie par les dépossessions, la dégradation de l’environnement et les méfaits du néo-libéralisme, tous, pourront-ils écouter, analyser, apprécier et finalement choisir ? Le débat politique peut-il être démocratique quand le niveau des masses et, aujourd’hui, celui d’autres couches de la population, laissent autant à désirer. Le discours ne peut être, dans ces conditions, qu’à sens unique. Et, toujours dans ces conditions, à défaut d’une situation tout à fait inattendue créée par un candidat dont le charisme et les penchants populaires ou populistes étaient dissimulés, les plus malins et les mieux nantis s’imposeront, comme à l’accoutumée.
Mais, le clou de toutes ces interrogations en est une autre non moins pertinente : à quoi sert une campagne électorale si, comme on l’affirme dans l’opposition, les dés sont pipés, les jeux sont faits bien avant d’être lancés, l’appareil électoral est partial ? En pareil cas, il suffirait que les candidats soient tout simplement nommés. L’on gagnerait du temps et l’on économiserait de l’argent. Comme dans toute approche scientifique il convient de toujours prévoir une marge d’erreur, considérons la possibilité, fut-elle mince, que tout le monde se trompe sur le Conseil Electoral Provisoire et qu’il arrive à surprendre même ses patrons étrangers et haïtiens les plus apparents. Mais, là, on est sur un terrain vraiment fragile.

Alors, la campagne électorale s’ouvre officiellement ce lundi 27 septembre.

S’il faut faire semblant, s’il faut offrir le spectacle d’une démocratie à l’haïtienne qui se situerait à bonne distance du standard que s’imposent en la matière les occidentaux, alors, allons-y pour la campagne électorale.

Marvel DANDIN

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7084

Commentaire
Très bien dit Marvel Dandin! Ce jeu est on ne peut plus risqué pour un peuple dont l'éducation n'est pas faite. Elle ne l'est pas parce qu'on n'a pas intérêt à ce qu'il le soit. C'est sur ces dépouilles de tout un peuple (exploité, déçu, abandonné) qu'on doit construire sa richesse personnelle, sa réputation, son avenir et celui de ses enfants. Sauf que pour ce peuple, personne ne parle d'avenir. C'est pourquoi on ne pense qu'à le nourrir (l’espace d’un jour de campagne), si le mot n'est pas un abus, un jour et un seul, et à le saouler aussi (et surtout!) afin qu'il n'ait pas le temps de prendre conscience de son état...il en a toujours été ainsi. Peu importe que le bourreau s'appelle Duvalier ou Cédras ou Aristide, c'est la même chose, le même objectif. Souhaitons qu'un changement vienne faire la différence. Mais surtout, ne nous taisons point – même si Préval a montré que le silence (pour complice qu’il soit) peut être une vertu - car nous serions complices avec lui de ces manipulations qui ont la vie vraiment dure.

Haiti-Enseignement : Dix étudiants haïtiens partent suivre un Master en Bulgarie

mardi 28 septembre 2010
P-au-P., 28 sept. 2010 [AlterPresse] --- Dix étudiants haïtiens ont laissé Haiti ce 28 septembre pour Sofia, capitale de la Bulgarie, où ils suivront une formation de Master, en 10 mois, à l’Institut de la Francophonie pour l’Administration et la Gestion (IFAG) de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), apprend AlterPresse.
Les étudiants, sélectionnés au terme d’un processus incluant un examen de leur dossier et un entretien oral, ont bénéficié d’une bourse de l’UNESCO financée par le gouvernement bulgare.
Recevant les 10 jeunes au bureau de l’UNESCO à Port-au-Prince à la veille de leur départ, le représentant de l’organisme onusien, Bechir Lamine, explique que l’initiative vise à « permettre aux étudiants de bénéficier des conditions optimales pour leur déplacement et leurs études.
Plusieurs étudiants du programme sont des fonctionnaires de l’Etat haïtien qui espèrent renforcer leurs compétences pour pouvoir mieux servir le pays.
« Cette formation me permettra d’être plus performant dans ma tâche de vérificateur des entreprises et des administrations de l’Etat », déclare Johny Lamour, 33 ans, un fonctionnaire à la Cour des Comptes.
Lamour suivait jusqu’au 12 janvier 2010, date du séisme dévastateur qui a frappé le pays, un cours de Master interrompu par l’effondrement des bâtiments de l’Université Quisqueya.
Les étudiants proviennent de plusieurs centres d’enseignement supérieur du pays et optent pour des Masters droit, économie, gestion ou économie et société, parcours économie sociale et solidaire. [gp apr 28/09/2010 15 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10052


Commentaire
Toute la reconnaissance de la communauté haïtienne au gouvernement bulgare! C'est une initiative louable de plusieurs gouvernements amis qui ont fait le même geste afin de permettre au pays de regarder l'avenir d'un autre œil. La République Dominicaine, le Sénégal, la France, les États-Unis, le Canada, le Venezuela, Cuba Israël, l'Iran, ...on n'en finirait pas s'il fallait faire une liste exhaustive. Quel exemple de solidarité dans un monde ou l'on pourrait accroire précipitamment que tout est perdu!

Haïti-Culture : L’artiste peintre Dieudonné Cédor est mort

mardi 28 septembre 2010
P-au-P, 28 sept. 2010 [AlterPresse] --- Haiti a perdu un monument, a estimé, ce mardi 28 septembre, Mireille Pérodin Jérôme, directrice de la galerie d’art Ateliers Jérôme, au lendemain de la mort, à l’âge de 85 ans, du peintre Dieudonné Cédor.
L’artiste est décédé le 27 septembre 2010 des suites d’une maladie qui le clouait au lit. La nouvelle de sa mort a quand même été une surprise pour Mireille Pérodin Jérôme.
« C’est une très, très grosse perte », répète-t-elle. « Il est impossible d’appartenir à ce monde culturel et de ne pas connaitre Dieudonné Cédor », soutient-elle.
Cédor est né en 1925, à Anse à Veau, commune du département des Nippes. Il débute en 1947 au Centre d’Art, fondé trois ans plus tôt sous l’impulsion de l’américain Dewitt Peters.
Très vite il « devient un maitre » et « il l’est resté toute sa vie », témoigne Mireille Pérodin Jérôme.
Il a, toutefois signé, en 1950, une rupture magistrale avec le Centre d’Art. Cette décision le conduira à la fondation de plusieurs regroupements artistiques comme le « Foyers des arts plastiques », puis la « Galerie Brochette ».
Cédor a également contribué à la formation de plusieurs générations d’artistes à l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS).
Il a reçu de nombreuses distinctions, et demeure l’un des rares artistes haïtiens connus internationalement. C’est à lui que l’on doit les fresques de l’Aéroport international Toussaint Louverture et du ministère des Affaires étrangères.
« Dieudonné Cédor s’inscrit puissamment dans l’histoire de l’art de ce pays » ; « c’est un incontournable », souligne la directrice des Ateliers Jérôme. [kft rl gp apr 28/09/2010 16 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10053

Commentaire
Une perte pour l'art haitien, une perte pour sa famille et une perte pour cette generation qui n'a meme pas les moyens de lui offrir l'hommage auquel il a droit!

mardi 28 septembre 2010

Heurts entre Haïtiens et Dominicains à Punta Cana

Des heurts entre des ouvriers haïtiens et des habitants de la station balnéaire de Punta Cana en République dominicaine ont fait deux morts, a indiqué dimanche la police qui a déployé des patrouilles.
Les incidents ont éclaté samedi après la mort d'un ouvrier haïtien, abattu par un contremaître sur un chantier de construction lors d'une dispute à propos d'une question de salaire, a précisé la police dominicaine.
Des ressortissants haïtiens, armés de bâtons et de pierres, se sont alors heurtés à des habitants tuant l'un d'entre eux et en blessant un autre.
Punta Cana est une célèbre station balnéaire des Caraïbes située à la pointe orientale de l'île, à environ 275 km de la capitale Saint-Domingue.
Plus d'un million d'Haïtiens vivent et travaillent dans la République dominicaine, la plupart étant ouvriers dans le bâtiment ou employés dans l'agriculture.
Ce nombre s'est sans doute fortement accru depuis le tremblement de terre du 12 janvier qui a frappé Haïti dévastant Port-au-Prince et ses environs.

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=6858

Commentaire
Connaissant très bien la République Dominicaine où j'ai vécu pendant 23 ans (prof à l'Université Autonome de Santo Domingo, mais je visitais les bateys aussi), où j'ai rencontré des habitants d'une noblesse indubitable, je sais qu'il y a aussi des voyous. Des gens qui font travailler les Haïtiens et qui ne les rémunèrent pas. Dans toute autre circonstance, ces gestes seraient impensables. Mais dans le cas des Haïtiens, c'est normal. Ils sont seuls face à des gens qui ont profité d'eux pendant des décennies. La situation en Haïti devenant de plus en plus précaire, le traitement subi par les Haïtiens se relâche de plus en plus aussi. L'une des causes est évidemment le fait que le gouvernement haïtien ne va pas demander des comptes sur des ressortissants déjà sur le terrain quand il cherche à obtenir des faveurs du gouvernement dominicain. Mais en plus, il y a le sentiment que les Haïtiens n'ont aucune valeur aux yeux du gouvernement haïtien dont les représentants sont des "diplomates de fin de semaine". Des diplomates qui le sont quand ils se présentent à leurs collègues croisés dans les boites de nuit ou au restaurant les fins de semaine et les jours fériés. Avant leur rôle était d’épier les ressortissants pour orchestrer la persécution depuis Haïti. D’ailleurs il y a eu des opposants enlevés en R.D. et retrouvés assassinés en Haïti. Exemple : Samuel Roche. Dans de telles conditions, les Haïtiens en général y compris ces personnes qui souffrent dans les champs agricoles ou sur les chantiers de la République Dominicaine, ne font que payer pour un service qu'ils n'auront jamais tant que ces corrompus auront le premier violon dans la politique haïtienne. Votez pour un changement!

Ban Ki-moon attristé par les dégâts causés par la tornade

Mardi, 28 septembre 2010 07:11

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé sa tristesse en raison des pertes en vies humaines et des dégâts matériels causés par la tornade et la dépression qui se sont abattues vendredi sur Port-au-Prince. « Il présente ses sincères condoléances aux familles de ceux qui y ont perdu la vie » , a déclaré le week-end son porte-parole. Le dernier bilan partiel de la Direction de la Protection Civile (DPC) fait état de 7 morts et 67 blessés. Un reporter de radio Métropole a constaté que des dégâts importants ont été enregistrés dans de nombreux camps d'hébergement à Delmas et Port-au-Prince notamment.
Plus de 40 équipes comprenant du personnel des Nations Unies, des agences humanitaires et du Gouvernement haïtien ont procédé à une évaluation des dégâts. Une mission de reconnaissance aérienne a été menée conjointement avec le gouvernement haïtien, révèlent des responsables de la mission onusienne.
Dans le même temps, les responsables du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont indiqué que les équipes de l'ONU avaient visité quelques 300 camps de déplacés internes. « Les rapports font état de 11.000 familles ayant besoin d'assistance pour des abris, dont certains vivant dans des immeubles qui n'avaient pas été affectés par le tremblement de terre de janvier dernier », précise l'Ocha.
Les sinistrés du Camp d'hébergement de Corail-Cesse lesse ont été une nouvelle fois touchés de plein fouet par les bourrasques de vents et les fortes averses. L'Organisation Mondiale de la Migration (OIM) affirme avoir recensé 110 familles, soit près de 500 personnes, comme des victimes directes de la dépression du 24 septembre. Les familles affectés sont actuellement hébergées dans des abris en dur.
De nouvelles averses ont été enregistrées lundi soir dans la région métropolitaine. Le Centre National de Météorologie (CNM) annonce que les intempéries se poursuivront au cours des 4 prochains jours.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18283

Commentaire

Nous voici dans un pays où chaque pluie, chaque petit vent qui souffle cause d'immenses dégâts, et comme si ce n'était pas suffisant, ce sont des tornades qui nous rendent visite! Les gouvernements qui n'ont jamais eu de responsabilité même quand ils pouvaient encore prévoir, en construisant et exigeant que l'on construise selon des normes claires, vont-ils, une nouvelle fois, se prémunir de l'excuse des limitations pour en faire encore moins, comme cela a toujours été le cas? C'est de plus en plus grave! L'obligation de la diaspora est de plus en plus pressante, nécessité de survie oblige ! - mais cela devrait être aussi le cas du gouvernement qui est sur place et qui est acteur, et non seulement témoin de la terrible misère du peuple haïtien.

45 techniciens pour traiter les formulaires des COV

Haïti: Dans une grande salle située en plein coeur de la Société nationale des parcs industriels (SONAPI) où est logé le Centre de saisie des formulaires des COV (Centres d'opération de vérification), 45 techniciens, assis pour la plupart devant un ordinateur à longueur de journée, sont au boulot depuis environ trois semaines. Ils ont été recrutés par le Conseil électoral provisoire (CEP) pour traiter les données provenant des COV qui remplacent désormais les Centres de vote et dont la finalité est de mettre à jour les listes électorales un mois avant les élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2010. « C'est ici qu'on traite toutes les données provenant des différents centres d'opération de vérification du pays », a précisé Philippe Augustin, directeur du Registre électoral, lors d'une visite guidée organisée ce mercredi par le CEP pour rendre publiques les dispositions mises en place au sein de cette nouvelle structure dans le cadre de l'avancement du processus électoral.
Saisie des numéros d'identification, contrôle de qualité et archivage, telles sont, entre autres, les principales étapes que les techniciens doivent franchir pour parvenir au traitement final des formulaires des COV, a expliqué M. Augustin, également responsable du centre de saisie de ces données.
Alors que ces techniciens s'apprêtent à finaliser le traitement des dossiers concernant les départements du Nord, Nord-Est, Nord-Ouest et du Sud-Est, où les activités des COV se sont récemment déroulées sans incident majeur, ils viennent de recevoir 172 000 formulaires en provenance de l'Artibonite. Ce chiffre concerne le cas des électeurs ayant perdu leur carte d'identification nationale (CIN) ou qui veulent changer et confirmer leur adresse, a indiqué M. Augustin, qui n'était pas en mesure de préciser par contre le nombre de formulaires reçus pour les autres départements susmentionnés.
Le processus des centres d'opération de vérification se poursuit dans les autres régions du pays. Dans l'Ouest, où des milliers de citoyens ont été délogés après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, ces activités se déroulent jusque dans les camps d'hébergement où survivent dans des conditions infrahumaines les sinistrés. Il s'agit pour l'actuel CEP décrié de recueillir des informations relatives au changement et à la confirmation d'adresse des électeurs, à environ deux mois de la tenue du premier tour des scrutins.
Les données concernant les autres départements sont en attente. Mais cela n'empêche pas le directeur du Registre électoral d'être convaincu que les formulaires des COV seront tous traités dans le temps. Pour preuve, il annonce que le nombre de techniciens passera de 45 à 90 dès cette semaine. Ce qui fait que l'effectif des employés affectés à ce Centre passera de 75 à plus d'une centaine.
« On travaillera 24 heures sur 24 », a assuré Philippe Augustin, confiant. Il a indiqué que ce travail est effectué en toute transparence, reconnaissant toutefois que tout n'est pas garanti à 100%. Les listes électorales devront être prêtes le 28 octobre prochain.
4 millions de dollars américains, tel est le montant alloué pour le fonctionnement du Centre de saisie des formulaires des COV. Financé par l'Etat haïtien, il est installé dans l'espace où logeait le Centre de Tabulation des résultats, considéré par certains candidats comme l'« endroit de toutes les fraudes et magouilles » lors du traitement des procès verbaux. Pour l'instant, tout est au point mort au sein de cette structure de l'organisme électoral. En principe, elle doit être opérationnelle 15 jours avant la tenue des élections, puis tout de suite après la fermeture des Bureaux de vote le jour du scrutin, a informé M. Augustin.
Entre-temps, l'actuel CEP présidé par Gaillot Dorsinvil dont la crédibilité est mise en doute s'apprête à finaliser les 110 maquettes des bulletins de vote (1 pour le président, 10 pour les sénateurs et 99 pour les députés). Tandis que les candidats agréés fourbissent leurs armes afin de démarrer la campagne électorale dont l'ouverture officielle est prévue pour le lundi 27 septembre prochain. Le gouvernement dispose d'un montant total de 36 millions de gourdes pour le financement des partis politiques admis dans la course. Ainsi, chacun des 19 candidats à la présidence - Josette Bijou (Indépendant) exceptée - bénéficiera de 2 millions de gourdes pour mener sa campagne qui se déroulera pendant deux mois.


Victor Junior Jean
victorjeanjunior@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83878&PubDate=2010-09-27

Commentaire
Si ces responsables pouvaient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réaliser un travail transparent dans l'élaboration des registres ! Qui sait jusqu'où ces mêmes registres pourraient servir à commencer un semblant d'organisation des archives défectueuses et viciées (et tout ce qui vient avec depuis surtout le tremblement de terre) dans ce pays qui ne demande qu'a être organisé, institutionnalisé. Mais le résultat dépend de la bonne volonté de ceux qui ont encore le pouvoir de vie ou de mort sur ce pays qui en a vraiment assez d'être un simple instrument pour la satisfaction d'ambitions politiques pas toujours très claires!

Kouchner et Préval évoquent les élections

Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, suite à un entretien avec le président René Préval, a appelé la population à voter massivement lors des prochaines élections. Comme le chancelier, le chef de l'Etat craint un faible taux de participation et des irrégularités.


Haïti: Le chancelier français Bernard Kouchner, au terme d'une visite officielle de 48 heures en Haïti le dimanche 26 septembre, a appelé les Haïtiens à voter en masse lors des élections du 28 novembre 2010. « La France ne fait pas d'ingérence. Elle souhaite cependant que les élections soient démocratiques, transparentes et participatives », a-t-il dit. M. Kouchner, insistant sur l'enjeu de ces joutes, a souligné la nécessité que Haïtiens assument leurs " responsabilités".
« Je comprends l'impatience des Haïtiens,et je partage avec eux la nécessité de prendre en charge leurs propres affaires. Plus vite la communauté s'en ira, mieux ce sera . Pour cela, il faut que la participation électorale soit grande », a-t-il martelé, en confiant avoir eu un entretien sur la question électorale avec le chef de l'Etat René Préval.

Les préoccupations de René Préval

« On va organiser les élections,mais il y aura des problèmes. Notre police compte moins de 10 000 membres et il y a aura plus de 10 000 bureaux de vote. Avec la Minustah on pourra maintenir le plus possible le climat de sécurité mais ce sont des gens qui ne parlent ni le créole ni le Français », a confié le président René Préval à des journalistes qui accompagnaient le ministre français des affaires Bernard Kouchner.

Qu'est ce que vous craignez, Monsieur le président ?

« Le faible taux de participation et des irrégularités », a répondu René Préval qui a indiqué avoir demandé à l'OEA et à la Caricom de déployer des observateurs et des experts en vue de former le personnel des bureaux de vote.
« La campagne électorale,ce n'est pas la guerre. Il ne s'agit pas de mener une campagne agressive contre ce qui sont en face. Il vaut mieux dire ce qu'on va faire au lieu de détruire le compétiteur. Que la campagne électorale ne prenne pas l'allure d'une bataille mais plutôt d'une bataille d'idées », a prôné l'homme politique a avoir fait deux mandats présidentiels depuis la chute de Jean-Claude Duvalier le 7 février.
Le chef de l'Etat croit que le peuple haïtien sera, comme par le passé, à la hauteur des défis qui l'attendent. » Je crois que c'est l'élite qui doit se prendre en main », a-t-il dit, dimanche, quelques heures avant le lancement de la campagne électorale.
Le président René Préval qui endosse et supporte la candidature de Jude Celestin de la plateforme Inite, vante les vertus de la bataille des idées alors qu'en 2006 il avait surpris et gagné les élections sans avoir participé à aucun débat avec ses adversaires.

Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84032&PubDate=2010-09-27

Commentaire

La bataille des idées que Préval préconise maintenant, il ne l'a jamais connue. L'occasion de nous offrir sa prestation, malheureusement, ne semble pas pour demain. Car si plusieurs des candidats seraient prêts à y aller, de nombreux autres peu habitués à ce type de d’exercices civilisés, pourraient faire défection. Il faut avouer que ce serait néanmoins une bonne forme de décantation. La démocratie l'exige. D'ailleurs, en toute sincérité, si cette tradition essentielle au maintien d’une démocratie authentique s'était instaurée en Haïti, plusieurs imposteurs auraient échoués à s'imposer là où il y avait des candidats et ce, depuis la chute des Duvalier, comme Leslie Manigat, Marc Bazin et d’autres. Préval lui-même aurait peut-être pris un autre rendez-vous avec l'histoire ou se serait amélioré afin de mieux s'adapter aux exigences réelles du pays. Voilà qu'il va se rentrer chez lui tout en les ignorant encore et sans avoir jamais fait d'effort pour les apprendre. Laissons-le finalement aller se reposer en paix!

lundi 27 septembre 2010

Haiti-France : Kouchner appelle à une grande participation électorale

lundi 27 septembre 2010

P-au-P., 27 sept. 2010 [AlterPresse] --- La France appelle à une « grande participation » aux élections législatives et présidentielles qui se tiendront le 28 novembre prochain en Haïti, dans le but de faire avancer le processus de reconstruction du pays suite au tremblement de terre dévastateur du 12 janvier dernier.

« Nous en avons beaucoup parlé sur la nécessité de ces élections avec le président (René) Préval », a confié le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, lors d’une conférence de presse le 26 septembre à Port-au-Prince.
Le chancelier français, qui a mis fin à une visite de deux jours en Haïti, pense qu’il est nécessaire que la participation électorale soit « grande » pour que les Haïtiens puissent prendre leurs « responsabilités ».
« Je comprends l’impatience des Haïtiens (…) et je partage avec eux la nécessité de prendre en charge leurs propres affaires », souligne Kouchner.
Pour lui, « plus vite la communauté internationale (présente dans le pays à travers la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti – MINUSTAH) s’en ira, mieux ce sera ».

« Pour cela, il faut que la participation électorale soit grande », martèle-t-il.

Pas question de reconstruire à l’identique

Kouchner informe que la France a fourni une aide de 10 millions d’Euros d’appui budgétaire à Haiti, complétant une promesse de 15 millions faite par le président Nicolas Sarkozy.
Cinq millions d’Euros seront versés dans les prochains jours à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti (CIRH) par l’intermédiaire de la Banque Mondiale, annonce le ministre.
A propos des critiques émises sur la lenteur des travaux liés à la reconstruction, le ministre Kouchner a déclaré qu’il faut « voir la réalité ». Il rappelle, en ce sens, que les États-Unis ont pris deux ans avant de pouvoir évacuer totalement les débris des deux tours détruits lors de l’attentat du 11 septembre 2001 à New York.
Pour Kouchner, il n’est pas question de « reconstruire comme à l’identique », car « la mémoire des morts » nécessite « autre chose » qui prendra « plus de temps ».
Toutefois, le chancelier français exprime des préoccupations quant à l’évolution du Champ de mars, principal place publique de la capitale, qui abrite des milliers de victimes du tremblement de terre.
« Ca s’ossifie un peu, le Champ de mars : faut faire attention », avertit Kouchner.
« Ce qui devait être un camp de toile très provisoire (…) devient une habitude pour les gens parce qu’ils habitent là (…). C’est un peu dangereux », ajoute-t-il.
La France prévoit d’aider à la rénovation du Ciné-Théatre Triomphe, qui se situe au Champ de mars.
Cité Soleil : pas besoin d’un tremblement de terre pour être catastrophique
Durant sa visite, le ministre français des affaires étrangères s’est également rendu à Cité Soleil, vaste bidonville au nord de la capitale, où il a procédé à l’inauguration d’une école.
Cité Soleil « n’a pas besoin d’un tremblement de terre pour être catastrophique », souligne Kouchner, qui invite les Haitiens à contribuer au changement des conditions de vie dans ce quartier.
Reconstruire l’hôpital central de la capitale, oui. Mais il faut aussi une assurance maladie
Le haut fonctionnaire français a également accompagné le ministre de la santé, Alix Larsen, lors d’une cérémonie de lancement des travaux de reconstruction de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haiti (HUEH), financés par la France et les États-Unis.
A ce propos, Kouchner juge « indispensable » une assurance maladie qui puisse permettre aux Haitiens les plus pauvres d’avoir accès aux soins de santé.
Il a fait savoir au président Préval que ce serait « une erreur profonde » si ceux qui en ont le plus besoin ne parviennent pas à bénéficier des services de l’HUEH.
L’institut français reconstruit en 3 mois
Kouchner a inauguré les nouveaux locaux de l’Institut culturel français, qui a été reconstruit en trois mois après avoir été détruit par le tremblement de terre. Le bâtiment occupe maintenant 600 mètres carrés au lieu des 180 qu’il occupait auparavant.
Dette de l’indépendance
Le chancelier français a écarté la question de la restitution de la dette de l’indépendance, qui a été soulevé par un journaliste. « On ne peut pas refaire l’histoire », a lâché Kouchner à propos des 90 millions de francs or payés à la France par Haïti au XIXe siècle pour la reconnaissance de son indépendance. [gp apr 27/09/2010 06 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10038



Commentaire
L'Institut Français d’Haïti reconstruit est un exemple d'efficacité et de respect de soi! Pourquoi sommes-nous incapables d'imiter les bons exemples? Ce serait bien si Préval osait se poser une telle question tout en étant prêt à essayer d'y répondre

Haïti-France-Etats Unis

La France et les Etats-Unis au chevet de l’HUEH, de la Faculté de Médecine et de l’Ecole Nationale des Infirmières
Pose de 1ère pierre d’une reconstruction dont le coût s’élève à 55 millions de dollars

dimanche 26 septembre 2010,

Radio Kiskeya

Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, le chargé d’affaires des Etats Unis en Haïti, David Lindvall, le ministre de la santé publique et de la population, Alex Larsen et le directeur exécutif de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), le Dr Alix Lassègue, ont posé de concert, samedi, la première pierre de la reconstruction de l’HUEH, de la Faculté de Médecine de l’Université d’Etat et de l’Ecole Nationale des Infirmières (ENIP).
Bernard Kouchner a renouvelé à l’occasion l’engagement pris par le président français Nicolas Sarkozy lors de sa visite en Haïti en février dernier, de contribuer à la remise sur pied de l’HUEH dont les installations ont été fortement affectées par le séisme du 12 janvier. Il a également mis l’accent sur l’intérêt de la France pour une meilleure formation en matière médicale dans un cadre plus approprié.
Le chargé d’affaires américain Lindvall a abondé dans le même sens, estimant de plus que l’HUEH doit jouer un rôle important dans l’avenir du pays par le soutien qu’il apportera à l’action du Ministère de la santé publique et de la population (MSPP).
Le titulaire du MSPP a pour sa part rappelé que les travaux de reconstruction du complexe hospitalier et de formation médicale coûteront 55 millions de dollars. Il a exhorté en ce sens la population, qui aura à bénéficier des services des nouvelles installations, à tenir compte de l’effort qui va être déployé tant par les autorités locales que par les gouvernements français et américain, en faisant bon usage desdites installations. « Toutes les conditions étant réunies pour la tenue des élections, il importe que la population fasse tout son possible en faveur de la stabilité afin que la reconstruction de l’HUEH puisse se faire », a ajouté le Dr Alex Larsen.
L’HUEH comptera plus de 500 lits après le début des travaux en mars 2011. Ils devraient s’achever dans trois ou quatre ans à partir de leur démarrage, informe le directeur exécutif de l’institution. Les travaux seront effectués de telle sorte que l’institution continue à fonctionner. Des installations préfabriquées devraient être disponibles pour faciliter le déroulement de la prochaine année académique à la Faculté de médecine et à l’ENIP, précise le Dr Alix Lassègue. [jmd/Radio Kiskeya]

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7082

Commentaire
Excellente initiative, toutes les fois que les dirigeants qui vont sortir des prochaines élections ne manipuleront point pour détourner des fonds ou décourager ce qui se fait, estimant qu'il y a peu à détourner dans ces conditions. Comme cela s'est très souvent vu.

Une tornade meurtrière frappe la capitale haïtienne

10 petites minutes auront suffi pour provoquer une véritable pagaille

Au moins 5 personnes ont trouvé la mort hier en Haïti après le passage d’une tornade qui a frappé la capitale, Port-au-Prince. Les rafales de vents ont détruit des milliers de tentes dans les camps de sinistrés mis en place par l’ONU suite au tremblement de terre de janvier dernier.
“Nous sommes ici depuis 9 mois, raconte Yvrose Chery, une habitante. Mais les tentes ne sont prévues que pour 3 mois. Le gouvernement n’est pas responsable du séisme mais il pourrait au moins faire preuve de compassion, demander plus de soutien de la communauté internationale. Nous sommes tous des êtres humains, ils auraient pu se retrouver à notre place.”
Pylônes électriques et arbres arrachés, toits de maisons emportés, les dégâts matériels sont considérables. Le bilan humain pourrait encore s’alourdir dans les prochaines heures.
Copyright © 2010 euronews

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=6854

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Les malheurs qui frappent le pays n'ont qu'un allié, le gouvernement. Ce dernier qui projette d'investir des milliards dans les tentes et laisser au hasard le processus de reconstruction. Quelle intelligence! Quel manque de vision! Quelle méchanceté!

Bras de fer entre la Minustah et la justice haïtienne

Vendredi, 24 septembre 2010 11:06

Le juge instructeur Eddy Fortuné a émis un mandat d'amener à l'encontre de l'interprète de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d'Haïti (Minustah), Joëlle Rosefort, le 22 septembre dernier.
Mme Rosefort, soupçonnée de complicité pour homicide volontaire, avait refusé de répondre à une demande de comparution du juge d'instruction. L'employée de la base des casques bleus népalais devrait répondre aux questions relatives à l'assassinat de Gerald Jean Gilles le 18 août 2010. Cet jeune homme de 16 ans avait été pendu dans le baraquement des népalais du Cap Haïtien.
Les autorités judiciaires haïtiennes ont décidé d'ignorer la mise en garde du chef de la Minustah, Edmond Mulet arguant que Mme Rosefort jouit de l'immunité de juridiction. M. Mulet avait rappelé aux autorités gouvernementales et judicaires haïtiennes qu'en raison des termes de références entre l'Etat haïtien et l'ONU l'employée ne pouvait comparaître avant la levée de son immunité. Il avait indiqué avoir sollicité du secrétaire général de l'ONU la levée de l'immunité de Mme Rosefort.
Les autorités gouvernementales haïtiennes ont observé un profond mutisme sur ce dossier. On ignore si la ministre des affaires étrangères, Marie Michelle Rey, avait répondu à la correspondance de M. Mulet.
Le mandat d'amener autorise les policiers haïtiens à interpeller Mme Rosefort. Plusieurs personnalités, dont les sénateurs Kelly Bastien (Unité) et Edmonde Supplice Beauzile (Alternative) ont exigé la poursuite de l'enquête sur l'assassinat de Gerald Jean Gilles.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18276

Commentaire
De l'effronterie, il n'en manque pas à M. Mulet. Car comment demander à une nation d'appliquer ses propres lois, de les respecter pour les faire respecter, comment avoir la force morale nécessaire pour intervenir quand il le faut en tant qu'organisme international, si l'on estime pouvoir violer impunément les lois des pays membres? Quelqu'un devrait répondre à cette question et dans le cas d'Haïti, c'est le travail d'Edmond Mulet, le représentant spécial de l'ONU en Haïti!

dimanche 26 septembre 2010

L'échec de la tentative de récupération de Wyclef Jean

samedi 25 septembre 2010

Débat

Par Leslie Péan*

Soumis a AlterPresse le 25 septembre 2010

Les thèses de Noam Chomsky et d’Edward Herman [1] sur la fabrication du consentement à partir des médias « en symbiose » avec le statu quo, viennent de trouver une parfaite illustration dans les menées réalisées par l’empire et ses valets pour neutraliser l’artiste Wyclef Jean. Il s’agit de ligoter ce dernier avec les ficelles invisibles de l’abêtissement généralisé d’un système qui condamne à vivre sans être. Désorienté par les déclarations du 14 septembre 2010 de Wyclef que son engagement pour Haïti s’inscrit dans la durée, la monumentale machine à broyer s’est mise en marche. Pressions commerciales et médiatiques se dressent dans le champ de la vie de l’artiste pour le frapper. Pour empêcher que la beauté et l’intelligence de sa conscience fleurissent. En lui souhaitant bon courage pour poursuivre le combat contre le système archaïque d’exclusion qui l’a éliminé de la course présidentielle, il s’agit de capter ce moment de sa révolte dans ce qu’il a d’éternel. Pour contribuer à permettre à tout un chacun de se libérer de ce qui l’entrave, le trompe, l’endort afin de se distancier des ombres de l’enfer. L’exemple de Wyclef est contagieux et comme le dit Chomsky, « le pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu’ils peuvent provoquer des changements. »
Les artifices des secteurs conservateurs et réactionnaires de la communauté nationale et internationale pour maintenir le peuple haïtien dans un état de zombification vont bon train. Le scénario consiste à tout faire pour maintenir en selle le gouvernement Préval à travers le successeur qu’il se sera choisi. La dictature imposée par Préval piétinant la Constitution et hurlant avec les loups pour ne pas organiser les élections quand elles devaient alors avoir lieu ou pour faire des élections frauduleuses ne suffit pas pour porter l’ONU et les gouvernements américains et européens à boycotter ce gouvernement. De même, les millions de dollars disparus sans laisser de traces ne sont pas suffisants pour porter les bailleurs de fonds à se désolidariser de ce gouvernement. Même le crime de Robert Marcello en janvier 2009, directeur de la Commission des Marchés Publics, ne suffit pas à altérer le caractère sacro-saint du soutien à Préval. Sa fille Daphnée Marcello exprime son étonnement en disant « je comprends mal que son enlèvement n’ait pas suscité une grande mobilisation des autorités … » Les silences sur toutes ces questions sont révélateurs du fonctionnement de la société haïtienne sous la houlette d’une communauté internationale qui tient à se tenir à l’écart de ces faits.

L’effet téflon contre le cortège de haines et de rancœurs

Il y a dans le vocabulaire politique du Québec une expression qui va comme un gant à Wyclef Jean depuis son entrée fracassante dans l’arène électorale haïtienne : l’effet téflon. Quand les accusations, fondées ou non, la médisance, la calomnie, le renseignement, la désinformation ne peuvent rien contre la cote d’amour d’un candidat à une fonction élective, les commentateurs et analystes québécois disent que ce dernier a l’effet téflon. Dans la course électorale qui se déroule actuellement en Haïti, aucune expression ne reflète mieux la manière dont Wyclef Jean a résisté aux attaques tous azimuts lancées contre lui depuis la non moins spectaculaire sortie de l’activiste américain Sean Payne jusqu’à sa disqualification par le Conseil électoral. Et brusquement les prophéties et mises en garde des cassandres se sont tues faisant place aux chants des sirènes. À preuve l’invitation faite à Wyclef de s’asseoir à la table des grands à New York le jeudi 23 septembre.
Le scénario de zombification gauchiste pour contrôler le pouvoir politique a été ébranlé par la candidature de Wyclef Jean qui a défrayé la chronique et fait sortir toutes les haines accumulées contre les exclus. Rejetant les pesanteurs des structures qui lui dictent sa place dans la société, Wyclef estime qu’il mérite une autre place et décide de présenter sa candidature à la présidence. Il n’a maille à partir avec personne et croit que son destin est entre ses mains seulement. C’était sans compter avec les préjugés de l’espace-temps haïtien qui pense qu’un tel projet est insoutenable. Aussi les apriori et les clichés se sont déversés sur lui avec leur cortège de haines et de rancœurs. Wyclef est devenu l’intrus et l’envahisseur. Mais tout comme les aliments ne collent pas au revêtement téflon des ustensiles de cuisine, les médisances des partisans du système archaïque haïtien ne collent pas sous l’effet téflon de Wyclef. Un système basé sur l’exclusion de ceux qui n’ont pas un langage châtié, ne s’habillent pas comme eux et qu’ils estiment dès lors être incapables de concevoir un noble dessein pour Haïti.

Détourner la jeunesse de la politique

La dictature obscurantiste duvaliériste a tout fait pour que les jeunes s’éloignent des études sérieuses et adoptent une forme ou une autre de je m’en-foutisme ou de fatalisme dans leur comportement quotidien. Pour cela, la politique du divertissement musical a été encouragée. Dans un tel contexte, mini-jazz et orchestres fleurirent comme des champignons après la pluie au point que même Jean-Claude Duvalier avait son petit orchestre. La musique pop était vue comme un opium pour endormir la jeunesse et la détourner de la politique. Les choses de la cité étaient donc délaissées aux mains d’ignares et d’assassins qui devenaient ainsi des modèles pour la jeunesse. Les tontons macoutes ont conduit les jeunes à délaisser le livre au profit de la guitare et de la bouteille. La culture de la fête, de l’alcool et du jeu (la borlette) est mobilisée pour tenter d’effacer la crise politique et économique dans l’imaginaire collectif.
C’est la continuation du modèle de Las Vegas promu aux temps de la grande crise de 1929 ou de l’alcool à gogo, comme le fit le colonialisme belge au Congo, tout en bloquant l’accès des Congolais à l’université et aux études supérieures. Mais, dialectique des choses, par un juste retour du balancier, c’est dans les milieux des bars que la conscience nationale prend naissance avec Patrice Lumumba, directeur des Brasseries du Bas-Congo, pour organiser et propulser le mouvement d’indépendance de ce pays africain qui deviendra indépendant en 1960. Les dictatures pensent détourner la jeunesse de ses préoccupations essentielles concernant son instruction et son avenir en la noyant dans des réjouissances festives. En Haïti, les successeurs de la dictature duvaliériste continueront à imposer à la jeunesse le mutisme en lui inculquant des fausses valeurs. Mais la candidature à la candidature des musiciens semble inaugurer une rupture qui dérange bien des mentalités.

La revanche d’une radicalité

La musique devient alors un espace de liberté. Avec une posture rebelle et moins respectueuse de la morale des puissants. La fête continue. Mais des trouble-fêtes interpellent sur des sujets sérieux. En ce sens, Wyclef Jean incarne le dynamisme et la réussite du self-made man pour une jeunesse qui a été sacrifiée, marginalisée et qui rejette la société. Wyclef symbolise cette revanche d’une radicalité primitive qui a pleuré massivement Ktafal, Dade et Déjavu des Barikad-Crew en juin 2008 [2]. Avec une musique qui swingue et qui accroche dès la première écoute. Avec une guitare incisive, Wyclef et Micky mettent en valeur un potentiel. À la recherche d’un enchantement, ils débordent d’énergie et revendiquent l’ambiance inclassable d’un plumage pour un autre ramage. Entre hip-hop et compas, leur esprit créatif bouillonnant se déverse en abondance. Qu’on écoute le dernier titre pimenté, dé-rap-ant, de Wyclef intitulé « Préval Fout Mwen Kanè, Map Konteste, Se Pèp La Yo Bay Kanè . » Des paroles qui collent bien à la tragédie que vit actuellement le pays.
En gardant sa cote de vedette, Wyclef donne à rêver à cette frange importante de la population, la jeunesse victime de la politique tonton-macoute de dévalorisation de l’éducation revue et augmentée par Préval. Une jeunesse qui pose des questions à une société et auxquelles cette dernière n’a d’autres réponses que la médiocrité. Les jeunes ne croient plus à aucune recette. Du moins pas celles qu’une politique de la démence duvaliériste puis populiste lui offre dans un milieu où tout est faux et obsolète. Wyclef n’a pas réagi comme il aurait pu le faire à la décision arbitraire du CEP de rejeter sa candidature à la candidature. Mais le président Préval n’a pas malgré tout le cœur tranquille.
Wyclef encaisse et dénonce Préval comme un « Lucifer ». Du même coup, dans son message en créole du 14 septembre, il annonce qu’il reste sur la brèche pour que les choses changent. Le risque de pérennisation de l’action de Wyclef dérange les garants du système politique archaïque. Wyclef est invité par la fondation Clinton à Manhattan le jeudi 23 septembre 2010. S’il décline pour ne pas se retrouver côtoyant Lucifer, il renforce les préjugés contre lui. S’il accepte l’invitation, l’agencement est fait pour le travail de manipulation de l’opinion par leurs agents patentés. Dans les deux cas, le tour est joué et les journalistes de la désinformation ont la partie belle pour semer la confusion dans les esprits en évoquant le rapprochement de Wyclef avec Lucifer. La tâche assignée à une certaine presse est de banaliser Wyclef et de donner une mauvaise image de lui.

Contre les techniques fascistes de manipulation de masse

Mais les manœuvres des agents du président Préval et de certaines personnalités internationales dans la presse pour contrôler la réalité haïtienne en présentant Wyclef comme un allié de Préval ont piteusement échoué. En effet, Wyclef a répondu du tac au tac à cette manipulation en disant le jeudi 23 septembre 2010 sur Radio Kiskeya qu’il n’a pas abandonné la politique et qu’il est "à la fois un artiste et un leader politique » [3]. L’offensive menée pour discipliner Wyclef fait partie des basses manœuvres des milieux conservateurs internationaux pour corrompre l’opinion publique avec les techniques élaborées par Edward Bernay [4] et Harold Laswell [5] pour « discipliner les esprits du peuple » en altérant la réalité à travers la dissémination de fausses informations et la « gestion gouvernementale de l’opinion. » Des techniques fascistes de manipulation de masse à travers la presse qui ont servi à inspirer Hitler et Goebbels, son chef de propagande.
Wyclef enlève le sommeil à la réaction nationale et internationale quand il « dément tout retrait de la vie politique et croit même pouvoir jouer un rôle dans les prochaines présidentielles » [6]. Les élections programmées pour le 28 novembre, si elles ont lieu, ne vont pas se jouer sur du velours. Le président Préval ne contrôle rien dans son propre camp. Les rivalités s’affichent au grand jour là où il n’y avait que des réticences. D’un autre côté, pendant combien de temps les réactions haïssables produites par les mesures unilatérales du gouvernement Préval pourront-elles être contenues ? On aurait tort de croire que l’absence de récriminations ouvertes contre les troupes de la MINUSTAH signifie que ces dernières ne sont pas détestées par les Haïtiens.
La division du travail entre la réaction nationale et les milieux conservateurs internationaux est un mode d’organisation de la gouvernance mondiale visant à assurer la stabilité d’un statu quo contre le peuple haïtien. Les tâches sont partagées entre ces deux groupes nationaux et internationaux au détriment de la justice. Les forces armées internationales peuvent se permettre de faire n’importe quoi et revendiquer ensuite l’immunité du personnel diplomatique. Le peuple haïtien se doit d’être vigilant. Il doit s’organiser afin de venir à bout à la fois de la force des troupes de la MINUSTAH et de celle du contrôle de l’opinion que des médias aux ordres veulent imposer. L’effet téflon de Wyclef Jean est sans aucun doute la preuve que le peuple haïtien est en train d’acquérir l’autonomie de jugement sans lequel il ne pourra saisir les vrais enjeux du moment ni prendre en main sa destinée dans un avenir. Prévisible.

* Économiste, écrivain

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10037

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Treve de plaisanteries! Les intellectuels haitiens, parfois d'une lucidite eclatante, quelquefois se lancent dans une serie de chevauchees rapides et etourdissants dans des voies si tortueuses qu'on se demande si celui qu'on a lu hier est le meme qui s'exprime aujourd'hui. Leslie Pean, brillant economiste, penseur d'un militantisme tel qu'on a voit si peu aujourd'hui, nous a habitue a une eloquence qui transpire jusque dans ses ecrits. Or voila que cet homme brillant nous lance le defi de chercher en vain les moyens de defendre deux ou trois de ces theses qui rendent la tache assez inconfortable. D'abord la reaction de Wycleaf Jean apres sa desapprobation par le CEP. Si celui qui dit aimer Haiti ne comprend pas que, pour tres peu institutionnalise que soit le pays, il a une constitution. Pour peu pratique et bornee qu'elle soit, elle a une fonction qui devrait etre respectee par tous, tant qu'elle n'aura pas ete amendee. Ne pas accepter son verdict, c'est ne pas vouloir jouer selon les regles. Dans de telles circonstances, et avec toutes les ressorces dont dispose Wyclef Jean, Qui sait ce a quoi ce pays s'exposerait si les force de la MINUSTAH n'etaient pas sur le terrain.
Et puisque nous y sommes, parlons de cette force de la MINUSTAH! Notre compatriote Pean, ce penseur dont nous sommes fier, nous dit que ses membres ne sont pas aimes en Haiti par tous. Ce qui est vrai. Mais leur presence meme n'est-elle pas une garantie, une protection contre le chaos qui y regnerait si nous etions encore dans l'environnement que nous ont inflige les "Zenglendos", les "chimeres" et autres vermines sociales telles qu'on n'en trouve qu'en Haiti?
Mais il y a encore une autre contradiction qui nous surprend venant de cette personne que nous apprecions. Si Duvalier a utiliser l'art, la musique dans ce cas, pour abetir le peuple, pour le priver de la conscience de son etat, par quelle magie une instauration actuelle de cette meme realite, par Wyclef Jean ou Sweet Micky conviendrait-elle a Haiti? Est-ce parce que ces personnes qui s'improvisent politiciens sont loin de la politique donc sont mieux qualifiees pour faire de la politique? Soyons plus calmes! Reprenons les choses ou nous les avons laissees depuis Duvalier. C'est a dire, ayant vecu un regne de stabilite (celle qui est caracteristique de toute dictature,)on aurait pu, sans cautionner les moyens qui nous y ont conduits, maintenir cette stabilite positive qui nous a conserve une monnaie-et la Leslie Pean l'economiste peut nous apprendre beaucoup de choses-pendant des decades au taux de 5 gourdes pour 1 dollar. Mais ce n'est pas tout. Pendant le regime de Duvalier, s'il est vrai que les tontons macoutes, ces detestables assassins du peuple, faisaient la pluie et le beau temps en matiere de police, celle ou precisement ils ignorent absolument tout, nos dirigeant etaient en general, des gens qualifies. Rejetons toute forme de dictature mais retenons ce qu'il y a de positif.
Finalement, lorsque Wyclef Jean s'identifie au peuple pour dire que ce n'est pas lui qui a ete rejete par le CEP, mais le peuple, de quel peuple s'agit-il? A-t-on des preuves que ce "peuple" dont il parle vont au dela du petit groupe qu'il nourrit tant soi peu chaque fois qu'il les voit ou chaque fois que ces personnes s'adressent a sa fondation? Dire qu'il ne fait rien serait tout aussi mentir que de dire qu'il sauvera Haiti. Ce ne sont pas ceux qui courent le risque de voter avec leur ventre qui pourraient decider de l'avenir d'Haiti. Et ce ne sont pas ceux qui les utilisent comme de simples instruments qui feront quoi que ce soit en Haiti. Je pensais que cela etait evident. C'est aussi vrai que si un etre humain est porte a dependre de ces promesses et solutions extremes pour ne pas mourir de faim, la societe entiere est responsable. C'est honteux, et nous devons tous assumer cette honte, que des gouvernements successifs fassent de nos peres de familles, des femmes de notre pays et de nos enfants, des instruments politiques aux mains du premier venu parce qu'ils n'ont point d'alternative. Mais c'est aussi une responsabilite des intellectuels de ne pas induire le peuple en erreur et de ne pas projeter cette image de legerete qui s'expose dans le discours etonnant d'un homme qui a tant de choses a nous apprendre comme Leslie Pean!

Commentaire de l’article de Leslie Péan sur Wyclef Jean

Par Renos Dossous

Le 26 septembre 2010

Trêve de plaisanteries! Les intellectuels haïtiens, parfois d'une lucidité étincelante, quelquefois se lancent à bride abattue, dans des chevauchées si rapides et étourdissantes dans des voies si tortueuses qu'on se demande si celui qu'on a lu hier est le même qui s'exprime aujourd'hui. Leslie Péan, brillant économiste, penseur d'un militantisme tel qu'on en voit très peu aujourd'hui, nous a habitués à une éloquence qui transpire jusque dans ses écrits les plus simples. Or voilà que cet homme brillant nous lance le défi de chercher, d’inventer les moyens de défendre deux ou trois de ces thèses qui rendent la tache assez inconfortable.
D'abord la réaction de Wycleaf Jean après sa désapprobation par le CEP. Si celui qui dit aimer Haïti, quel qu’il soit, ne comprend pas que, pour très peu institutionnalisé que soit le pays, il a une constitution, le problème est grave. Pour peu pratique et bornée qu'elle soit, elle a une fonction qui devrait être respectée par tous, tant qu'elle n'aura pas été amendée. Ne pas accepter son verdict, c'est ne pas vouloir jouer selon les règles. Dans de telles circonstances, et avec toutes les ressources dont dispose Wyclef Jean, Qui sait ce à quoi ce pays s'exposerait si les forces de la MINUSTAH n'étaient pas sur le terrain.
Et puisque nous y sommes, parlons de cette force de la MINUSTAH! Notre compatriote Péan, ce penseur dont nous sommes fiers, nous dit que ses membres ne sont pas aimés en Haïti par tous. Ce qui est vrai et certains comportements de plusieurs de ses membres justifient un tel sentiment. Mais leur présence n'est-elle pas, malgré tout, une garantie, une protection contre le chaos qui y régnerait si nous étions encore dans l'environnement que nous ont infligé les "Zenglendos", les "chimères" et d’autres vermines rongeant tout aussi efficacement les entrailles de ce peuple qui souffre déjà tellement?
Mais il y a encore une autre contradiction qui nous surprend venant de cette personne que nous apprécions. Si Duvalier a utilisé l'art, la musique dans ce cas, pour abêtir, aliéner le peuple, pour le priver de la conscience de son état, par quelle magie une instauration actuelle de cette même réalité, par Wyclef Jean ou Sweet Micky conviendrait-elle à Haïti? Le mal d’hier, le bien d’aujourd’hui ? Est-ce parce que ces personnes qui s'improvisent politiciens sont loin de la politique, donc de tout ce qu’elle implique de négatif, qu’elles sont mieux qualifiées pour faire de la politique? Mais enfin, calmons-nous! Reprenons les choses où nous les avons laissées depuis Duvalier. Reprenons cette patience que les politiciens nous ont réellement enlevée et qui devient maintenant plus que jamais indispensable pour construire correctement ce qui mérite de l’être : l’avenir du pays. C'est à dire, ayant vécu un règne de stabilité (celle qui est caractéristique de beaucoup de dictatures, pas toutes) on aurait pu, sans cautionner les moyens qui nous y ont conduits, maintenir cette stabilité positive qui nous a conservé la monnaie nationale- et là Leslie Péan l'économiste peut nous apprendre beaucoup de choses - pendant des lustres au taux de 5 gourdes pour 1 dollar. Mais ce n'est pas tout. Pendant le régime de Duvalier, s'il est vrai que les tontons macoutes, ces détestables assassins du peuple, faisaient la pluie et le beau temps en matière de police, celle dont précisément ils ignoraient absolument tout, nos dirigeant étaient en général, des gens qualifiés. Rejetons toute forme de dictature mais retenons ce qu'ils ont eu de positif.
Finalement, lorsque Wyclef Jean s'identifie au peuple pour dire que ce n'est pas lui qui a été rejeté par le CEP, mais le peuple, de quel peuple s'agit-il? A-t-on des preuves que ce "peuple" dont il parle va au delà du petit groupe qu'il nourrit tant soi peu chaque fois qu'il les voit ou chaque fois que ces personnes s'adressent à sa fondation? L’on pourrait même commencer un sondage en ce sens et d’abord aux Etats-Unis. Dire qu'il ne fait rien serait tout aussi mentir que de dire qu'il sauvera Haïti. Ce ne sont pas ceux qui courent le risque de voter avec leur ventre qui pourraient décider de l'avenir d'un pays aussi fragile. Et ce ne sont pas ceux qui les utilisent comme de simples instruments qui feront quoi que ce soit en Haïti. Je pensais que cela était évident. Ce n’est pas moins vrai que si un être humain est porté à dépendre de ces promesses et solutions extrêmes pour ne pas mourir de faim, la société toute entière est coupable. C'est honteux, et nous devons tous assumer cette honte, que des gouvernements successifs fassent de nos pères de familles, des femmes de notre pays et de nos enfants, des instruments politiques aux mains du premier venu parce qu'ils n'ont point d'alternative. Mais c'est aussi une responsabilité des intellectuels de ne pas induire le peuple en erreur et de ne pas projeter cette image de légèreté, de banalisation même de la politique, qui s'expose dans le discours étonnant d'un homme qui a tant de choses à nous apprendre comme Leslie Péan!
A aucun moment de l’histoire de l’humanité le peuple n’a fait montre de cette science infuse sur la chose publique au point de s’improviser chef d’état du jour au lendemain pour le bien du peuple. Aristide n’est-il pas un exemple suffisant ?

Haiti-Intempéries : Les autorités confirment 5 morts et 57 blessés

samedi 25 septembre 2010

P-au-P., 25 sept. 2010 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes ont confirmé un bilan partiel de 5 morts suite aux intempéries du 24 septembre qui ont affecté la capitale et d’autres régions du pays.
La coordonatrice technique de la Protection civile, Nadia Lochard, indique, au cours d’une conférence de presse, que 57 personnes ont également été blessées.
2000 tentes ont été détruites parmi les dizaines de milliers installées dans les camps de déplacés après le séisme du 12 janvier, ajoute la fonctionnaire.
En plus de Port-au-Prince, le phénomène a touché les zones avoisinantes de Thomazeau, Ghantier, Fond Verettes, Gressier et des régions du Sud, comme Petit Goâve et Îles Cayimites.
La plupart des dégâts se sont produits dans les camps de sinistrés, souligne la Protection civile.
Elle indique qu’une évaluation est en cours sur le terrain afin de compléter le bilan. 10 équipes totalisant 50 personnes sont mobilisées à cet effet avec l’appui de la Croix Rouge haïtienne.
Nadia Lochard assure que les blessés ont été évacués et reçoivent des soins. Elle signale qu’une "structure" sera établie afin d’accueillir les victimes en attendant que les dispositions soient prises pour distribuer 5000 nouvelles tentes.
Le directeur du Centre National de Météorologie (CNM) qualifie de tornade « imprévue » le phénomène qui a été accompagné de fortes pluies et de vents violents.
Ayant pris naissance en République Dominicaine, la tornade, qui a duré environ 30 minutes, se déplace vers l’Ouest.
Des activités de pluie se poursuivront durant les 4 prochains jours, avertissent les autorités, qui invitent à mettre en pratique les consignes de sécurité d’usage. [gp apr 25/09/2010 14 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article1003

Commentaire
Ce pays où l'on fait tout quand il est trop tard vient d'être nouvellement frappé. Est-ce qu'il est écrit quelque part que les gens dans les camps seront chaque année soumis aux mêmes cris d'alarme, aux mêmes gestes de secours de dernière minute parce que tout simplement ils y seront éternisés? Les autorités, le premier ministre d’abord, a-t-il compris que c'est le propre d'une mentalité rétrograde que de vouloir édifier des camps en distribuant des tentes alors qu'un dirigeant responsable ferait de la construction de maisons solides son point d'honneur? Peut-être l'apprendraient-elles mieux si les membres de leur propre famille s'y trouvaient. Une manière terrible de travailler et de recevoir régulièrement un salaire dans un pays comme Haïti!

samedi 25 septembre 2010

Le sous commissariat de Cayes-Jacmel incendié par une foule en colère

Vendredi, 24 septembre 2010 11:27

Un climat de tension règne à Cayes-Jacmel (Sud-est) ce vendredi 24 septembre 2010 après l'incendie du sous-commissariat et le lynchage d'un policier. L'agent 4 Guilloteau Hubert a été tué par une foule en colère qui protestait contre l'agression contre un jeune homme. L'incident est survenu le jeudi 23 septembre vers 9 heures PM non loin du sous commissariat.

Des témoins rapportent que la population a réagi après que l'agent de police eu tenter d'assassiner un jeune homme Johnny Joseph qu'il venait d'appréhender. Le jeune homme, atteint de trois projectiles, a été transporté quelques heures après l'incident dans un centre hospitalier.
L'inspecteur principal Jean Robert Noël et les 6 autres policiers du sous commissariat de Cayes-Jacmel n'ont pas et l'objet d'agression. Jusqu'à ce matin les flammes consumaient les immeubles du sous commissariat.
Le chef de la police, Mario Andrésol et des membres du haut commandement s'étaient rendus sur place ce matin afin d'évaluer la situation.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18277

Commentaire
Malheureux incident, en vérité! Ni le policier lynché, ni la jeune victime ne devraient connaitre leur sort. Pourquoi est-ce qu'on ne cherche pas à atteindre un plus haut niveau de professionnalisme chez les policiers? Cela a été clairement une provocation. Malgré le jugement que certains pourraient être tentés de porter contre la foule, elle n'est pas aussi sauvage qu'on pourrait nous le faire accroire puisqu'elle n'a pas agressé ceux qui, tout en faisant partie de ce corps policier, ne pouvaient en rien être incriminés pour ce qui venait de se passer. L'indignation est encore quelque chose dont le peuple est capable. Pourquoi le pousser à aller jusque-là? Un père de famille probablement est décédé, mais un jeune risque peut-être de l'être après lui...Le pays a tellement besoin de paix !

Préval salue le courage des Haïtiens

Dans son dernier discours en tant que chef d'Etat à la 65e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, René Préval a salué le courage des Haïtiens durement éprouvés par le puissant séisme du 12 janvier. A la face du monde ce vendredi 24 septembre, le président de la République a remercié les différentes nations qui ont volé au secours du pays au lendemain de la catastrophe. Il a en outre, mis l'accent sur l'importance des élections avec rigueur, équité et transparence dans le pays à la fin de l'année.


Haïti: « Je m'en voudrais de ne pas rendre à la face du monde un hommage spécial au peuple haïtien lui-même. Un peuple que nous savons privé de tout et qui a pourtant fait preuve d'une richesse humaine incommensurable. Les villes détruites ne se sont pas transformées en de vastes scènes de pillage. Une telle dignité et une si grande bonté ! Fermeté exemplaire dans la souffrance, bravoure, dévouement, courage, solidarité, esprit de sacrifice, amour de l'autre sont les mots qui conviennent pour qualifier cette démonstration d'héroïsme accompli par les Haïtiens et les Haïtiennes. Respect ! », les mots de félicitation pour la population ne manquent pas à René Préval dans son discours de circonstance.

Il a également salué la mémoire des centaines de milliers d'Haïtiens et des fonctionnaires du système des Nations unies, particulièrement Heidi Hanabi, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, qui ont perdu la vie lors du séisme. « Cependant, a poursuivi le chef de l'Etat, chaque tragédie apporte son lot revivifiant de solidarité humaine. » Ce qui l'a porté à remercier la communauté internationale qui a fait montre d'une grande solidarité envers les sinistrés.

« Cette assistance nous a été vitale, en particulier lors des premières semaines d'extrême urgence. Je dois remercier aussi les Haïtiens de l'étranger, qui depuis New York, Miami, Chicago, Montréal, Paris, Santo Domingo, les Antilles françaises et divers autres coins de la planète se sont joints au grand mouvement de solidarité internationale et qui en ont profité pour la plupart, pour mettre en place, dans un souci de pérennité, des structures d'intervention pour assister le pays dans sa tâche de reconstruction », a avancé le locataire du Palais national.

En ces termes, M. Préval a mis l'accent sur la formation et le travail de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH). « Nous avons mis en place, avec l'aide de la communauté internationale et l'appui des Nations unies, une Commission internationale en charge de coordonner les ressources pour la reconstruction, a-t-il souligné. Cette commission est un véhicule stratégique important pour aider le pays à gérer avec rigueur et transparence les ressources mobilisées au sein de la communauté internationale pour accompagner le pays dans son effort de reconstruction. »

Le chef de l'Etat a rappelé que la CIRH a déjà approuvé plus d'une trentaine de projets se rapportant à l'éducation, à la santé, aux infrastructures, entre autres, pour un peu plus d'un milliard de dollars. « Mes remerciements aussi aux pays et aux agences qui ont fait suivre leurs engagements d'actions concrètes de financement. J'espère que ce mouvement sera suivi par d'autres, particulièrement pour nous aider à apporter une réponse rapide à plus d'un million d'Haïtiens qui vivent encore sous les tentes et dans les abris temporaires », a-t-il ajouté. Continuer >





Dans un autre registre, René Préval a salué la vision du sommet sur les objectifs du millénaire visant l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres tout en critiquant les grandes puissances qui investissent chaque année des milliards de dollars dans l'armement. « Un monde bien engagé dans la réduction de l'extrême pauvreté, où les enfants et les mères n'auraient pas à mourir faute de soins de santé, où tous les enfants auraient une place à l'école, où des millions de personnes cesseraient de mourir de faim chaque année, où les femmes auraient toutes les opportunités de s'épanouir dans une société sans discrimination basée sur le genre. Cette vision était juste parce qu'elle place la dignité humaine au coeur des programmes de développement et de l'agenda de la coopération internationale », a soutenu le chef de l'État haïtien.

« Que dire de ces milliers de milliards de dollars engloutis depuis 10 ans dans des guerres aussi sanglantes qu'injustifiées, a-t-il martelé. Et que dire des budgets de défense qui chaque année dépassent de loin ce qu'il faudrait pour atteindre les objectifs du millénaire. Que dire enfin des incalculables richesses volatilisées dans la course à la spéculation, dans l'arrogante suprématie de l'économie virtuelle sur l'économie réelle. »

Par ailleurs, comme une réponse au rapport du Département d'Etat qui a mis Haïti et d'autres pays sur une liste noire des producteurs ou pays de transit de la drogue, René Préval a posé la question suivante : « Les pays du Sud vont-ils continuer à être indexés comme responsables de la production ou du transit des drogues illicites, alors même que la locomotive de ce lucratif trafic est la demande des pays du Nord ? Et que dire du trafic des armes à feu, qui coule du Nord vers le Sud et qui accompagne celui des drogues illicites ? »

En outre, comme une espèce de digression, René Préval a dit souhaiter voir lever l'embargo contre Cuba. « Je formulerai le voeu que l'embargo contre le peuple cubain soit levé. En plus d'avoir été condamné par de nombreuses résolutions de cette Assemblée générale, un tel embargo est de plus contraire aux valeurs que nous promouvons en matière de commerce international », a-t-il dit.

Le chef de l'Etat a donc terminé son discours à la tribune de l'ONU en soulignant l'importance des élections qui doivent avoir lieu au pays à la fin de l'année. « Je terminerai en évoquant les élections présidentielles et législatives qui marqueront dans mon pays la fin de mon mandat et celui d'une année particulièrement éprouvante pour le peuple haïtien, a avancé René Préval. II est important de mener à terme ce difficile processus, avec rigueur, équité et transparence, condition indispensable pour consolider notre jeune démocratie. J'en appelle donc à tous les acteurs nationaux et à nos amis internationaux pour qu'ensemble nous traversions ce carrefour électoral avec succès. »


Robenson Geffrard
(Envoyé à New York)

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83976&PubDate=2010-09-24

Commentaire
Nous saluons le bon travail réalisé par le journaliste, mais nous ne commenterons pas ce qui a ete fait à New York lors de cette assemblée géneralé par le président Préval.

Bernard Kouchner revient en Haïti

Haïti: Le chancelier français Bernard Kouchner effectuera une visite officielle de 48 heures en Haïti les 25 et 26 septembre 2010. « C'est sa troisième visite en un an. Cette fois il vient seul afin de voir où on en est dans la mise en oeuvre des engagements et se rendre compte de la situation plus de huit mois après le tremblement de terre du 12 janvier et deux mois avant les élections présidentielles et législatives », a confié au Nouvelliste l'ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret.
Le chef de la diplomatie française, selon l'ambassadeur Le Bret, participera le samedi 25 septembre à la pose de la première pierre de la construction de l'HUEH. « C'est une manière symbolique de marquer le début de la réalisation d'un grand projet. Un accord de partenariat de 50 millions de dollars a été signé lundi dernier à New York entre le Premier ministre Jean-Max Bellerive, le secrétaire d'État américain, Hillary R. Clinton, et le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, pour reconstruire cet hôpital en vue d'accueillir le plus vite possible les nouvelles promotions de médecins et d'infirmières. La contribution de France est de plus de 30 millions d'euros (plus de 34 millions de dollars américains) », a-t-il dit.
« On va extraire une partie de ces fonds qui sera consacrée à la formation du personnel médical (infirmières, sages-femmes », a-t-il ajouté en indiquant que M. Kouchner sera sur le site où doit être construite la nouvelle école des infirmières. « M. Kouchner s'entretiendra avec le président René Préval sur comment lancer une réflexion sur la couverture des maladies », selon M. Le Bret.

Un appui budgétaire important

« En début 2011, on aura atteint 40 millions d'euros d'appui budgétaire à l'Etat haïtien. C'est un appui considérable, car il y a très peu de pays au monde à bénéficier récemment d'un appui budgétaire de cette ampleur de la France », a indiqué l'ambassadeur. « C'est, a-t-il souligné, presqu'une marque de fabrique de la coopération française de traiter directement avec l'Etat haïtien pour financer les politiques publiques nationales. L'utilisation de ces fonds dépendra de l'Etat haïtien. Il peut faire de l'appui à la balance des paiements, acquérir du matériel dans le cadre de la reconstruction, acheter des semences, payer des fonctionnaires, financer des programmes scolaires s'il le souhaite », a dit Didier Le Bret, satisfait du rapprochement et de la bonne santé des relations entre Paris et Port-au-Prince.
Outre la visite du président français Nicolas Sarkozy le 17 février - premier chef d'Etat de l'Hexagone à visiter Haïti depuis son Indépendance - cinq autres ministres français sont venus en Haïti depuis le tremblement de terre du 12 janvier.
Roberson Alphonse

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83975&PubDate=2010-09-24

Commentaire
Que continue la coopération puisque les Haïtiens n'arriveront jamais à s'entendre pour adopter une position unanime au sujet de la restitution. En attendant, que les concessions que la France sera certainement prête à faire, pour mitiger les réclamations, ne soient pas une occasion de plus d'enrichir une minorité aux dépens de la majorité. Ce serait dommage!

Pluie de distinctions pour le Dr Pape

Le Dr Jean-William Pape est médecin. Spécialiste du sida. Il est aussi un chercheur, un pionnier dans la lutte contre la maladie avant même que l'on ne le dénomme 4H. Avec les armes de la science, il s'est battu pour que l'on change cette appellation dont l'un des H signifiait haïtien. Nous sommes au début des années 80, la pandémie fait ses premières victimes. Comme il se bat contre la diarrhée enfantine, on lui soumet les cas d'adultes frappés par ce mal. Le premier centre au monde de recherche sur le sida voit le jour en Haïti. Depuis, ses recherches transforment la vie de millions de personnes ici et dans d'autres contrées du monde. Pape ne se satisfait pas de rechercher, de soigner, mais aussi il transmet ses connaissance. Aucun Haïtien n'est plus près d'un prix Nobel que lui. Ce samedi, le Dr Bill Pape reçoit une distinction pour l'ensemble de son oeuvre décernée par l'Université Cornell. Ce ne sera que le 8e des prix prestigieux qu'il a mérités cette année.

Haïti: Le Dr Jean-William Pape a reçu jeudi soir un Clinton Global Citizens Awards pour son travail en Haïti dans le domaine de la lutte contre le sida. Selon le récipiendaire, cette distinction récompense « ce qui a été atteint et surtout ce qui va être fait » au niveau des centres Gheskio qu'il dirige depuis plusieurs décennies.
C'est le 7e prix que Bill Pape reçoit cette année. Il y a reçu un prix du milliardaire Carlos Slim, un autre de l'Union internationale de la lutte contre la tuberculose, il a eu un autre de l'Association internationale des médecins qui luttent contre le sida. La Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux lui a décerné le prix Christophe Mérieux, ensuite il a reçu le prix Gates, il a eu aussi le prix de l' AIDS Clinical Trials Group (ACTG) et, enfin, ce samedi, un huitième prix lui sera décerné. La Cornell University lui octroiera le Life Achievement Arward de Cornell. C'est la première fois que ce prix est décerné. Le Dr Pape en sera le premier récipiendaire.
Si l'Haïtien à avoir reçu le plus de distinctions pour son travail scientifique est encore modeste, c'est qu'il connait le prix de ces récompenses : il le paie depuis des années d'effort, de lutte et de travail dans quatre secteurs interconnectés. En effet, le Dr Pape fait de la recherche scientifique, de la formation, dispense des soins et s'implique dans une approche globale de la santé. Ses accomplissements ne sont pas le fruit du hasard.
Son parcours commence à l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti comme celui de tous les médecins haïtiens avant l'an 2000. « Avant même de fonder les centres Gheskio, j'ai introduit en Haïti le sérum oral qui n'existait pas dans le pays. A l'époque, il fallait donc les fabriquer moi-même dans des gallons pour les donner aux enfants diarrhéiques. Cela a été introduit à l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH) où je dirigeais le service pédiatrique en charge de la diarrhée. La mortalité infantile a chuté de 40% à moins de 1% grâce au sérum oral. Un programme national a été créé. Alors qu'on savait admettre 7 000 enfants dans la salle, en 1998, on a admis 200. On a pensé que la victoire était atteinte, donc l'unité a été fermée. J'avais pu former entre-temps douze mille personnes aptes à contrôler et à guérir les cas de diarrhée chez les enfants. »
Ce premier succès lui amène des cas difficiles. « C'est mon intérêt pour les diarrhées infectieuses des enfants qui a porté des médecins de l'Hôpital général à me faire voir des adultes qui avaient la diarrhée. C'est à l'époque les premiers cas de sida. C'est ainsi que le centre Gheskio a été créé. A ce moment-là, le mot sida n'existait pas. Donc, le centre Gheskio est l'institution la plus ancienne au monde dans la lutte contre le sida. Nous avons résisté pendant longtemps seul et avons travaillé sur des sujets importants comme celui d'enlever le nom Haïtien de la liste des quatre H. Une histoire qui était vraiment très malheureuse. »
Le centre a également trouvé les traitements qu'on utilise internationalement pour traiter la diarrhée, la tuberculose. Mener des travaux afin de montrer l'importance de la trithérapie, non seulement chez les enfants et les adolescents, mais aussi chez les adultes. Le centre qui regroupe le principal embryon de cerveaux haïtiens qui font de la recherche scientifique en Haïti vient de terminer une étude qui a paru en juillet dans une publication scientifique. Cette étude a forcé l'OMS à changer les standards des traitements pour les pays en voie de développement qui étaient, comme on le sait, à un taux de CD4 à 200 qui est maintenant à 350 comme pour les pays développés.
Le Dr Pape, qui traîne sa notoriété comme son faux air de Sean Connery avec une tranquille modestie, pense que c'est peut-être l'ensemble de tout ceci qui lui vaut l'honneur de recevoir ces nombreuses distinctions.
Mais le Dr Pape et ses équipes, ce ne sont pas seulement des travaux de recherche, mais aussi des soins qu'ils fournissent à 52% de tous les patients sous antirétroviraux en Haïti. C'est énorme dans un pays où le taux de séroprévalence est le plus élevé dans les Amériques.
Pape offre aussi des programmes de formation très important, pour permettre la prise en charge des personnes atteintes ou infectées par le virus du sida. Plus de 10 000 prestataires de santé, environ trois mille médecins et quatre mille infirmières, ont bénéficié de ses méthodes. Continuer >

Trois autres programmes importants ont été développés dans la formation. L'un avec l'Université Quisqueya où a été créé le premier programme de maîtrise en santé publique en Haïti. Toujours avec cette même université, les centres Gheskio ont un programme pour les infirmières afin qu'elles puissent faire office d'assistantes de médecins dans des zones où il n'y a pratiquement pas de médecins. Un troisième programme de formation vise les laborantins qui sont dans les trois meilleures écoles de technologies médicales du pays. Un programme de bourses est aussi mise en place pour celles qui ont terminé le cursus.
« Pour nous autres, la recherche, la formation et le service aux malades doivent aller ensemble. Toute notre mission prend assisse sur ce trépied. Et je crois que c'est dans ce sens que nous allons continuer d'avancer. Je crois qu'Haïti a fait des progrès considérables dans la lutte contre le sida. Notre séroprévalence a chuté considérablement et le centre a fait sa part dans cette avancée. »
« Maintenant, on est à une période très difficile parce que les fonds ne sont pas arrivés comme vous le savez, et on se bat pour que les fonds soient déboursés. Nos organisations en souffrent beaucoup. Cela fait six mois environ que cela dure, on a dû renvoyer des membres du personnel. Je crois que c'est malheureux, puisqu'on était parti tellement sur un bon pied. Il faudra presser sur l'accélérateur pour qu'on puisse avoir à nouveau de bons résultats», a déclaré au Nouvelliste le Dr Pape rencontré au Clinton Global Initiative.
Mais la vie de ce scientifique à succès n'est pas un long fleuve tranquille. Après le séisme, ses équipes et lui ont eu à faire face à des situations inédites. L'arrêt des fonds, la destruction des équipements et des infrastructures, l'envahissement du terrain du centre par des sans-abri.
« Je dois vous dire qu'en ce qui concerne la tuberculose et le sida, on était prêt et, deux semaines après le tremblement de terre, on a pu récupérer tous nos patients qui étaient à Port-au-Prince ou en province. Il nous a fallu aussi mettre sur pied un hôpital d'urgence pour les multiples blessés qui nous arrivaient. On l'a fait avec les services de santé des Etats-Unis, mais quand ils sont partis après un mois et demi, on a dû mettre en place un centre de réhabilitation, une première pour Gheskio. J'ai eu le grand bonheur d'avoir les docteurs Hans Larsen et Jessie Jeannot pour diriger ce centre. Ils font un travail extraordinaire. Ils suivent actuellement plus d'un millier de patients. En plus de cela, on a eu à mettre en place un hôpital pour les tuberculeux sous des tentes, puisque notre hôpital de référence à Sigueneau s'est effondré. Ce nouvel hôpital reçoit des patients avec la forme la plus dangereuse de la tuberculose. Maitriser cette forme, dont le traitement coûte 22 000 dollars américains par an et par patient et qui nécessite deux ans de traitement comparer à six mois de traitement pour la forme simple qui coûte à peine 100 dollars pour l'éradiquer, n'est pas une mince affaire. On a du mettre aussi en place des laboratoires pour répondre aux besoins de tous les hôpitaux de la capitale pour qu'ils puissent diagnostiquer la tuberculose chez leurs patients et également pour les gens qui vivent sous les tentes. En dernier lieu, on a plus de 7 000 personnes qui ont tout perdu et qui sont venus s'installer sur notre campus. Donc, on a dû s'occuper d'eux et on continue à s'occuper d'eux. C'est une mission nouvelle pour le centre Gheskio. »
Comme si cela ne suffisait pas, le Dr Jean William Pape caresse le rêve de monter une nouvelle initiative.
« Mon projet, mon nouveau rêve est de créer un village moderne pour ceux qui ont tout perdu et qui habitent le campus du Gheskio. Parce que, pour moi, le plus grand problème qu'Haïti va rencontrer, ce sont ses sans-abri, 1, 2 million qui sont à Port-au-Prince. Nous espérons pouvoir créer ce village pour montrer que c'est possible de le faire pour que d'autres organisations fassent pareil.»
Première institution au monde à s'engager exclusivement dans la lutte contre le VIH/SIDA, le GHESKIO, qui conjugue activités de recherche, de soins et de formation, a contribué grandement à faire chuter la prévalence du VIH en Haïti de 6,2% en 1993 à 2,2% en 2006, faisant d'Haïti un modèle pour les pays à faibles ressources qui doivent combattre le SIDA, la tuberculose et les diarrhées.

Notice biographique du Dr Pape

D'origine haïtienne et âgé de 61 ans, le docteur Jean-William Pape est un des pionniers de la lutte contre le SIDA dans le monde. Licencié en sciences de l'Université de Columbia (1971), puis docteur en médecine du Weill Medical College de l'Université de Cornell (1975), États-Unis, il se spécialise en médecine interne et en maladies infectieuses.
De retour en Haïti en 1979, il met en place, avec le Ministère haïtien de la Santé, un programme national de lutte contre la déshydratation diarrhéique auquel on doit, en grande partie, la baisse de la mortalité infantile nationale de plus de 50% entre 1982 et 2004.
Puis il développe un modèle intégré de prévention et de soins contre le VIH par la création des centres GHESKIO (Groupe Haïtien d'Étude du Sarcome de Kaposi et des Infections Opportunistes).
Aujourd'hui directeur du GHESKIO et professeur de Médecine au Weill Medical College de l'Université de Cornell, le Dr Pape est l'auteur de nombreuses publications dans des journaux d'audience internationale et bénéficie d'une renommée mondiale.
Honoré de la plus haute distinction de l'Association Médicale Haïtienne, le prix Léon Audain (1996), de la Légion d'Honneur française (2002), il est élu à « l'Institute of the Medicine » des États-Unis (2003).
Extrait de sa présentation par le site de l'Institut de France

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
En collaboration avec
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
Envoyés spéciaux à New York

Commentaire
Cet homme qui honore notre pays, mérite ce qu'il y a de plus grand et de plus beau parmi nous. Mais d'abord notre reconnaissance pour avoir consacre sa vie entière défendre une cause pour laquelle les défenseurs ne se bousculent pas. Que l'avenir vous récompense par l'amour de votre pays, la reconnaissance de vos compatriotes et le respect de l'importance de votre contribution aux hommes de toutes les latitudes! Merci Dr Pape!