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dimanche 31 juillet 2011

L'alternative dénonce les avocats de l'opération Bagdad

Vendredi, 29 juillet 2011 10:29
Le regroupement Alternative pour le progrès et la démocratie, composé de la Fusion des sociaux démocrates, de l'OPL et du KID, dénonce certaines personnes qui se comportent en véritable avocat de l'opération Bagdad. Sans les citer nommément les dirigeants de l'Alternative ont fait allusion à des membres du groupe de 16 sénateurs majoritaires.
Les sénateurs majoritaires, proches de la mouvance lavalas, affichent leur aversion à l'égard du Premier Ministre désigné, Bernard Gousse, qui avait été ministre de la justice en 2004. Certains d'entre eux dont le sénateur Evalière Beauplan, avait soutenu que l'opération Bagdad était une invention des autorités de l'époque pour justifier des persécutions contre les militants lavalas.
L'un des membres du directoire de l'Alternative, Victor Benoît, prend le contre-pied des déclarations du sénateur Beauplan. Il rappelle qu'une véritable " opération de banditisme politique a été déclenchée après le 29 février 2004, transformant le centre ville de Port-au-Prince en territoire interdit et certains quartiers populaires en zones de non-droit".
De nombreux actes criminels ont été perpétrés au cours de cette période, fait remarquer M. Benoît qui cite parmi d'autres l'assassinat du journaliste Jacques Roches, du militant politique Robert Adrien et de la jeune Natacha Kerbie Dessources. " La nation doit prendre acte que des individus, au nombre desquels des personnalités qui devraient se comporter comme des sages, se font les avocats de l'opération Bagdad qui a tant fait souffrir les familles haïtiennes et terni l'image de la patrie", insiste M. Benoît.
S'adressant aux défendeurs de l'opération Bagdad, le chef de file de l'Alternative assure que le pays n'est pas prêt d'oublier la longue liste de nuits cauchemardesques et de crimes odieux enregistrés durant cette période.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19341

Commentaire
Oui, il faut de temps en temps rappeler aux gens dont la mémoire est trop courte qu’après la chute d'Aristide en 2004, l'objectif était d'incendier le pays. Comme si la position d'un homme politique était au dessus de l’intérêt de la majorité. Et sur ce malentendu, sur ce paralogisme, se sont construits pas mal de contes à dormir debout. Les sapeurs de la démocratie devenus défenseurs de la morale. Où allons-nous? Victor Benoit encore une fois a fait montre de courage en disant ce que tout le monde sait mais que personne n'ose affirmer. L'hypocrisie n'a donc pas pourri toutes les consciences.

À qui devra profiter le projet « Kay pa m »?

Lancé le mardi 19 juillet dernier par la Banque nationale de crédit (BNC) et la Banque populaire haïtienne (BPH) en présence du président de la république, Michel Martelly, et du gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel, le projet « Kay pa m », cher à feu Guiteau Toussaint, est enfin rendu public.
29/07/2011
Lancé le mardi 19 juillet dernier par la Banque nationale de crédit (BNC) et la Banque populaire haïtienne (BPH) en présence du président de la république, Michel Martelly, et du gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel, le projet « Kay pa m », cher à feu Guiteau Toussaint, est enfin rendu public. Il s’agit d’un programme de crédit immobilier à l’intention des agents de la fonction publique, des employés du secteur privé et des professionnels. Il vise à aider certaines personnes de la classe moyenne à acquérir une maison décente.
Initialement prévu pour le 14 juin dernier, le lancement de ce projet a été retardé suite à l’assassinat deux jours plus tôt, soit le 12 juin, du président du conseil d’administration de la BNC. Selon les responsables de BNC et de la BPH, les personnes visées par le projet auront accès à des crédits à des taux préférentiels de 8 % l’an. Pour y être éligible, il faut être âgé de 18 à 65 ans, avoir un emploi stable depuis au moins trois ans dans la fonction publique ou dans une entreprise privée, avoir un revenu professionnel régulier et suffisant, posséder un titre de propriété valide, détenir un permis de construire, ne pas figurer sur la liste des mauvais débiteurs du système bancaire haïtien.
Doté d’un fonds de 100 millions de dollars au départ (environ quatre milliards de gourdes), « Kay pa m » poursuit plusieurs objectifs : faciliter l’accès à la propriété privée, favoriser le processus de la reconstruction ou la réparation d’immeubles résidentiels, permettre à un plus grand nombre d’Haïtiens d’avoir leur « chez soi », a déclaré Jean-Philippe Vixamar, vice-président du conseil d’administration de la BNC. Le délai de remboursement est supérieur aux normes traditionnelles du marché : trente ans. Le taux d’intérêt est fixe pour toute la durée du projet, qui finance l’acquisition ou la construction de résidences principales, l’achat de terrain et ainsi que sa construction, l’agrandissement ou l’aménagement de maisons.
Soulignons qu’il faut que les titres de propriété soient soumis à une analyse préalable avant toute considération de la demande de financement. Ce crédit au logement baptisé « Kay pa m » peut être sollicité dans toutes les succursales de la BNC établies sur tout le territoire du pays.
À peine lancé Kay pa m suscite déjà des débats. Camille Chalmers, secrétaire général de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), a fait savoir mercredi que tel que conçu par le gouvernement haïtien le projet comporte de sérieuses lacunes. Il déplore le fait qu’il semble laisser de côté les questions de la rationalisation de l'espace et l'aménagement du territoire. « Aucune proposition n'est faite sur la répartition des différentes zones administratives, commerciales et résidentielles... »
Camille Chalmers se demande également ce qui a été prévu pour les habitants des bidonvilles et les petits commerçants, car le projet vise en premier lieu les agents de la fonction publique et les employés du secteur privé répondant aux conditions d’éligibilité (emploi stable depuis au moins trois ans, revenu professionnel régulier et suffisant, etc.). « C'est un soulagement pour la population : imaginez combien de policiers, qui maintiennent la sécurité dans le pays et qui vivent sous les tentes [...]. Aujourd'hui, ils ont une possibilité de devenir propriétaires. Imaginez combien de personnes qui travaillent au niveau de l'État, de la fonction publique, qui dorment sous des tentes [...]. Aujourd'hui, une porte leur est ouverte [...] », avait déclaré le président Martelly lors du lancement du projet.
Il faut souligner que Kay pa m est lancé à un moment où plusieurs milliers de personnes se retrouvent sous les tentes et que des opérations de déguerpissement ont lieu un peu partout dans la région métropolitaine. Le débat est donc lancé sur la question de logement. Des organisations de la société civile, comme le GARR et la POHDH, critiquent le manque d’accès à ce type de prêt, étant donné sa complexité.

Jean François Alexis
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=24910&idtypetexte=

Commentaire
Ce projet dont on a beaucoup parlé ces jours-ci et dont on parlera encore longtemps, semble réalisable. Mais les réserves des spécialistes quant à sa viabilité sans un système cohérent d’aménagement du territoire l'expose à n’être qu'un immense fiasco. Depuis quand a-t-on vu les gens se préoccuper d'avoir un terrain dans les meilleures conditions possibles quand l’état lui-même ne sait pas où commencent ni où finissent ceux qu'il possède? Quand des citoyens qui ont travaillé toute leur vie pour s'acheter un terrain découvrent qu'après un certain temps, le premier opportuniste proche du gouvernement de tour peut falsifier un document, l'antidater et les expulser? Si le nouveau gouvernement est sérieux, il a l'occasion de le démontrer.

L'Université d'Etat d'Haïti: quelle autonomie et quelle indépendance? La magouille transparente

Le Conseil électoral provisoire serait devenu une nouvelle entité de l'Université d'Etat d'Haïti, la plus sûre pour augmenter ses chances de décrocher des bourses d'études en terre étrangère ; le rectorat de l'UEH ne peut pas empêcher les étudiants conseillers-électoraux de gravir les échelons. Serait-ce qu'ils ont trop bien travaillé ? Quel travail et en faveur de qui ?
Haïti: Depuis quelque temps, chez nous, la coopération internationale est une garantie de survie sur presque tous les plans. De sorte que personne ne pourra s'étonner de voir se multiplier à travers l'Université d'Etat d'Haïti des programmes d'échange visant à la formation et au renouvellement des cadres. De même, en terre démocratique, il n'y aura nulle surprise de constater que des étudiants se voient octroyer des bourses d'excellence sur la base de mérite. Sans doute, tout cela, au nom de l'égalité des chances et de la transparence. Hier seulement, l'ambassade de France en Haïti a décidé de proposer des bourses de master (deuxième cycle) aux étudiants de l'Université d'Etat d'Haïti, toutes entités confondues.
L'étonnement est venu avec son lot de surprises. Encore une fois. Plus choquant et agaçant cette fois-ci. Dans une circulaire du Conseil exécutif de l'UEH, adressée à un directeur de l'Ecole normale supérieure, considéré comme doyen, la direction de cette institution a été informée que cinq soi-disant étudiants de ladite institution auraient été « sélectionnés par le Consortium des universités françaises pour Haïti dans le cadre de l'attribution des bourses du gouvernement français ». Les noms retenus, qui seraient ceux des étudiants de l'Ecole normale supérieure, sont : Raynald Exantus (Paris 13), Josette Gaboton-Théagène (Rouen), Joseline Noel (Cergy Pontoise), Edberge Valbrun (Paris 13) et le fameux mystère, Jean Thélève Pierre-Toussaint (Poitiers). La circulaire est enregistrée au numéro BR/1591.
Pourquoi devrions-nous y voir un mystère ? Quoi d'étonnant dans le choix d'un étudiant sans doute brillant, avec un dossier académique faisant des jaloux ? C'est la glasnost à l'haïtienne ! En effet, ce qui est certain à propos de M. Jean Thélève Pierre-Toussaint, c'est qu'il est conseiller électoral. Cela dit, si on s'accorde sur l'idée que le Conseil électoral provisoire aurait intégré l'Université d'Etat d'Haïti, M. Pierre-Toussaint serait bel et bien étudiant de l'ENS. Mais non, c'est faux, que disons-nous ? Il serait seulement étudiant de l'UEH et pas nécessairement de l'ENS. Il faudrait pour cela que le Conseil électoral provisoire haïtien soit devenu un département d'études de l'ENS, une section comme on aime à le dire à l'ENS. Malheureusement, le rectorat de l'Université d'Etat d'Haïti est incapable de donner la preuve que notre conseiller électoral fut étudiant de l'ENS, c'est du moins l'information qu'il a communiquée à la direction de l'ENS. En effet, dans un renvoi figurant sur la circulaire du 18 juillet 2011 adressée à cette direction, nous pouvons lire : « Ce dossier ne figure pas dans la liste de présélection du RUEH ». De quoi s'agit-il ? C'est quoi exactement cette nouvelle blague ?
Selon ce renvoi, il y aurait eu une présélection qui devait passer et qui, de fait, est passée par le rectorat. Si le mot de présélection conserve encore son sens, personne ne peut et ne pourra se voir sélectionné si, d'abord, elle n'a reçu la bénédiction du rectorat. Or, ce dernier est en train de nous dire qu'une merveilleuse personne aurait violé la règle préétablie. Que devons-nous croire ? Le « Consortium des universites françaises pour Haïti » aurait-il, dépassant par-là même ses compétences, intégré de son seul gré une personne étrangère à la liste des présélectionnés ? Avec quelles motivations ? D'autre part, à supposer que cela se soit passé ainsi, le rectorat serait-il lié par de tels agissements ? Ou, plutôt, devons-nous croire que le rectorat n'aurait pas eu le contrôle de son pouvoir de présélection ? S'agit-il d'interférences malveillantes ? Serait-on en train de nous dire que les bourses sont octroyées de façon absolument discrétionnaire ? Nous voulons dire, de façon totalement démocratique ? C'est à croire que la démocratie est définitivement condamnée à correspondre à de la démagogie. Devons-nous encore rappeler ici que la circulaire est entérinée par le recteur de l'Université d'Etat d'Haïti lui-même ? Pourquoi signer un tel papier ? Serait-ce un aveu sincère de l'irresponsabilité de soi ? Quand deviendra-t-on une république ? Par ailleurs, puisque nous ne savons que poser des questions, en informant l'ENS de ce vide, ne pouvons-nous pas voir dans ce geste une invitation lancée à celle-ci de le combler ? Car, après tout, qui mieux peut décider de qui est étudiant et qui ne l'est pas ? Heureusement (pas pour les valeurs républicaines) les administrations ont toujours cette faculté d'occulter comme elles veulent la réalité. En fait, elles décident de la réalité.
Pour notre part, nous restons encore à attendre que se dissipe l'obscure transparence qui nous est proposée au travers de cette circulaire. Comme si le rectorat n'aurait aucun pouvoir pour non seulement annuler cette sélection douteuse, mais encore instruire le dossier et poursuivre, le cas échéant, celui qui serait en pareil cas coupable de faux. Sauf à supposer que dénoncer la magouille, sans l'attaquer, serait gage d'intégrité. Il est devenu tellement courant chez nous d'entendre les autorités déplorer que nous sommes tentés, au lieu de déplorer à leur suite, de les implorer d'agir et de sévir contre ce qui ne fait que continuer de nous avilir.

Jean Tibère
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95457&PubDate=2011-07-29

Commentaire
Dans la mesure où nous comprenons de ce qui se passe, il s'agit d'un cas très irrégulier pour éviter de dire corruption. Cela doit-il étonner dans un milieu où l'ex-président de la république, d’après ce que nous avons vu, impose un candidat indépendamment des votes des électeurs? Le premier citoyen de la nation ayant le sagesse d'enfreindre tous les lois n'invite-t-il pas ses subalternes à en faire autant? C'est dommage, mais c'est comme ça. Nous devons donc trouver un moyen pour attaquer le mal à la base avant qu'il ne fasse métastase, c'est à dire de le dénoncer dès que nous en aurons reçu le moindre signal. C'est la seule façon d'avoir une chance de l’éradiquer définitivement. Ils ont donc bien travaillé ceux qui nous envoient ce cri d'alerte!

samedi 30 juillet 2011

Daniel B. Roumain en concert à Port-au-Prince

Interprète, violoniste et chef d’orchestre qui s’est forgé une réputation de compositeur innovateur, DBR fusionne ses racines de musique classique avec ses propres références culturelles et une vibrante imagination musicale
28/07/2011
Le violoniste Daniel B. Roumain
Daniel Bernard Roumain (DBR), violoniste haïtien, est rentré en Haïti ce mardi 26 juillet. Il doit participer à l’enregistrement du nouvel album d’Emeline Michel et sera en concert à FOKAL ce samedi 30 juillet à 6h pm.
Interprète, violoniste et chef d’orchestre qui s’est forgé une réputation de compositeur innovateur, DBR fusionne ses racines de musique classique avec ses propres références culturelles et une vibrante imagination musicale ; prouvant ainsi qu’il est « aussi omnivore qu’un artiste contemporain peut l’être » (selon le New York Times).
Il a collaboré et joué avec Philip Glass, Cassandra Wilson, Bill T. Jones et Lady Gaga. Il a reçu des commandes de Carnegie Hall, de la Brooklyn Academy of Music (BAM), de la Bibliothèque du Congrès et de la chaîne sportive ESPN.
DBR a récemment composé la musique pour le Ballet d'Atlanta, Home in 7, avec le chorégraphe Amy Seiwert et le poète Marc Bamuthi Joseph.
DBR partage une excellente complicité avec Emeline Michel qui sera son invitée au concert de ce samedi et sur le prochain opus de la chanteuse, rapporte le blog de la Fokal.
Etant habituée aux bonheurs qu’offre Daniel Bernard Roumain sur scène, Emeline rêvait de le voir performer devant le public haïtien, sur sa terre natale.
walcam2005@yahoo.fr

Commentaire
C'est un artiste à prendre comme exemple. Nous lui souhaitons du succès dans sa tournée au pays!

Fin heureuse de l'incident de Jacmel

Haïti: Le président Joseph Michel Martelly a dû présenter des excuses jeudi à des journalistes du Sud-Est pour le mauvais comportement affiché par des agents de son service de sécurité à l'endroit des journalistes du Sud-Est qui ont été empêchés de couvrir une conférence de presse qu'il donnait à l'hôtel Cap Lamandou.
Alors que le président s'apprêtait à gagner la salle de conférence de l'hôtel Cap Lamandou où il devait donner cette conférence à la suite d'une rencontre avec les membres du secteur touristique, les journalistes qui se trouvaient à la salle d'attente ont été sommés par les agents de vider les lieux.
Les confrères ont dû s'exécuter face au comportement jugé menacant de l'un des agents, pour regagner leur media, bien décidés à bouder l'activité du chef de l'Etat qui se trouvait à Jacmel pour visiter des zones touristiques et les travaux de construction de l'hôtel du port.
Des agents avaient auparavant fait pression sur un journaliste qui tentait de prendre des photos du chef de l'Etat, qui s'était débarrassé de sa chemise, en raison probablement de la chaleur.
A cause du tollé provoqué par le traitement infligé aux journalistes, la plupart des médias ont boudé la première partie des activités du président qui s'est vu obligé de les faire chercher en fin de journée pour leur présenter ses excuses et faire des déclarations à leur micro.
Il est revenu, entre autres, sur l'absence d'un Premier ministre deux mois et demi après son investiture, imputant la respopnsablité aux parlementaires (qui se sont promis de rejeter le Premier ministre qu'il a désigné pour violation de droits humains).
Des journalistee locaux joints au téléphone en début de soirée par l'AHP ont dit avoir accepté les excuses du président, mais ont condamné le comportement de ses agents de sécurité qui, ont-ils dit, ne sont pas à leur coup d'essai et ne rendent pas service au chef de l'Etat.
Le week-end dernier, des associations de journalistes du Nord avaient protesté contre les mêmes agents de sécurité qui avaient bousculés des journalistes lors d'une tournée du président dans la région.
Déjà, au mois de mai, des policiers avaient malmené des journalistes et brisé leurs outils de travail, alors que le président se trouvait aux Gonaïves pour visiter les victimes de l'incendie d'un marché de la ville.
L'incident de jeudi survient deux jours après que le chef de l'Etat eut lancé un magistral " Taisez-vous" à la presse, accusée de vendre une mauvaise image du pays, à l'occasion du lancement de la revue touristique "Magic Haiti".

AHP
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95519&PubDate=2011-07-29

Commentaire
Souhaitons, pour le bien du pays, que ce genre d'incident cesse! Sous pretexte de laver l'image de ce pays-là, on la ternit en prétendant que les journalistes ne disent pas ce qu'ils s'y fait et ce qu'ils y voient. D'autant que ce qui s'y fait n'est pas toujours recommandable.

Des parlementaires-consultants au ministère de l'Intérieur?

Onze députés, un sénateur en fonction et 10 anciens députés de la 48e législature sont engagés comme consultants au ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales depuis octobre 2010. Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) qui a fait la révélation à la presse crie au scandale et appelle à la fin du gaspillage et du copinage au sein de l'administration publique.
Haïti: Les parlementaires en fonction ainsi que les anciens députés indexés par le RNDDH sont tous d'anciens membres de la Concertation des parlementaires progressistes (CPP) qui se donnait pour mission de lutter contre la corruption à travers le pays. « Ils reçoivent tous des émoluments mensuels estimés à cent mille (100 000) gourdes, à l'exception du député Richard Paul OLIVAR qui reçoit un salaire de quarante mille deux cent cinquante (40 250) gourdes », a affirmé le RNDDH appelant à la fin du gaspillage dans l'administration publique. Tout le groupe s'est présenté aux récentes élections sous la bannière de la plateforme Inite de l'ancien président René Préval et du sénateur Joseph Lambert. Douze d'entre eux ont été réélus.
« Le fait par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales de mettre sous payroll des anciens députés au moment de leur campagne électorale s'apparente à une forme de détournement de fonds publics à des fins électoralistes en vue de fournir à ces derniers des moyens financiers dans le but évident d'acheter les urnes, a commenté le RNDDH. Ces candidats, ayant été engagés au moment où ils étaient tous en pleine campagne électorale, ne pouvaient avoir le temps de fournir au ministère un quelconque travail. » Et dire que leurs émoluments dépassent largement le salaire des cadres réguliers de l'administration publique comme les directeurs généraux, les membres du cabinet particulier du ministre concerné, à l'exception du directeur du cabinet et de trois (3) autres membres dudit cabinet.
Ces 22 consultants, a encore informé le RNDDH, ont tous été engagés par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales le 1er octobre 2010 pour un contrat expirant au départ du ministre Paul Antoine BIEN-AIME. En dépit du fait qu'ils soient aujourd'hui en fonction, a dénoncé le RNDDH, les parlementaires continuent à émarger au budget du ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales. Il s'agit de 11 députés et d'un sénateur, tous membres de la plateforme Inite. Pourtant, l'Etat haïtien accuse des arriérés de salaire de plusieurs années à des instituteurs, des professeurs, des membres du personnel de santé et des employés des collectivités territoriales.
« L'administration publique ne doit en aucune façon être mise au service d'amis, de copains, de clans, de partis ou de regroupements de partis politiques », a averti le RNDDH dans son nouveau rapport intitulé HAITI CORRUPTION: Le RNDDH appelle à la fin du gaspillage et du copinage au sein de l'administration publique.
Le Parlement, a rappelé le RNDDH, est investi d'un pouvoir de contrôle sur l'action gouvernementale. Et plusieurs commissions ont été créées pour travailler sur des thématiques différentes, dont la corruption. « Quelle est la fiabilité des travaux réalisés par ces commissions, particulièrement par la commission anticorruption, lorsque même le président de la cambre des députés - qui se devait d'être un modèle - figure lui aussi sur la liste des fonctionnaires émargeant au budget du ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales? », s'est interrogé l'organisme de défense des droits humains.
S'appuyant sur les Conventions interaméricaine et onusienne sur la corruption auxquelles Haïti a adhéré, le RNDDH assimile la gestion faite par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, Paul Antoine BIEN-AIME, à un acte de corruption. De plus, poursuivit le rapport du RNDDH, la Constitution que ces Parlementaires ont juré de respecter dispose en son article 129.1 que : « La fonction de membre du corps législatif est incompatible avec toute fonction rétribuée par l'Etat, sauf celle d'enseignant. »
Face à une telle situation, le RNDDH appelle les autorités compétentes à mobiliser les institutions haïtiennes spécialisées dans les enquêtes financières, telles que l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC), l'Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), la Cour supérieur des Comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) et l'Inspection générale des Finances, en vue de mener les investigations relatives à ces cas de corruption.
A côté des parlementaires et anciens parlementaires, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales compte, jusqu'au mois de mai 2011, quatre autres consultants. Ce qui porte le nombre de consultants du ministère à 26. Selon le RNDDH, le ministère dispose de 1 009 employés réguliers ainsi répartis : 355 affectés au bureau central, 283 à la Direction de l'Immigration et de l'Émigration et 371 travaillant dans les délégations et vice-délégations. De plus, le ministère compte 105 contractuels et 24 conseillers.
Les parlementaires et anciens parlementaires indexés par le RNDDH

1-A. Rodon Bien-Aimé ; INITE ; Cerca Cavajal / quartier de Los Palis

2-Jean Roland Boisrond ; candidat malheureux INITE; Saint-Jean-du-Sud / Arniquet

3-Laurore Edouard ; candidat INITE ; Petite-Rivière-des-Nippes

4-Desmarattes Jean Camille ; INITE ; Thiotte Grand-Gosier

5-Lareche Ronald ; INITE ; Mont-Organisé

6-Georges Guy Gérard; INITE; Torbeck / Chantal

7-Faustin Pauly ; INITE ; Miragoâne

8-Dénius Francenet ; INITE ; L'Asile

9-Marcadieu Lutherking ; candidat INITE ; Belladère

10-François Malherbe ; INITE ; Bainet

11-Valciné Pierre Gérôme ; candidat malheureux INITE ; Cabaret

12-Destiné Pierre Jude ; candidat malheureux INITE ; Ganthier / Fond-Verrettes

13-Denaud Charlemagne ; Candidat malheureux INITE ; Lascahobas

14-Sissoir Benner ; candidat Malheureux INITE ; Saint-Raphaël

15-Jacinthe Saurel ; INITE ; Moron / Chambellan

16-Richard Paul Olivar ; INITE ; Roche-à-Bateau

17-Appolon Enel ; candidat malheureux INITE ; Thomonde

18-Sainvil François Lucas ; INITE ; Port-de-Paix (sénateur)

19-Alcide Audné ; candidat malheureux INITE ; Plaisance/Pilate

20-Bastien Jean Berthold ; candidat INITE ; Vallières

21-Lainé Julner ; INITE ; Port à Piment

22-Domond Patrick ; Candidat INITE ; Jacmel

Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95458&PubDate=2011-07-29

Commentaire
Les gens ont peur du sida, de la lèpre, du cancer, de la famine et les fuient comme des malédictions. Mais savent-ils que la pire des malédictions, c'est la corruption qui non seulement facilite l'expansion de ces maux quand ils attaquent une collectivité, en crée aussi beaucoup d'autres. Chaque fois que le mot "corruption" est mentionné, il doit y avoir des consciences en quantité colossale qui se trouvent ébranlées. Ce n'est pas toujours simple de mettre la main sur les ressources destinées à nourrir les pauvres et de se faire passer pour un père de famille, un mari, un voisin, un citoyen recommandables. L'on comprend de mieux en mieux pourquoi, la majorité de ces députés et sénateurs, une fois leur mandat terminé, s'ils ne sont pas réélus pour continuer à s'enrichir illicitement aux dépens de la majorité, s'ils ne sont pas sûrs d'avoir un "back up" au sein de la nouvelle administration (pour leur garantir un niveau d'impunité considérable), ils laissent le pays. Mais ils ont une autre garantie plus sûr que ça. C'est quand au sein de la nouvelle administration, ils en connaissent d'autres qui n'ont pas causé moins de tort qu'eux et qui y occupent encore des postes importants. C'est le cas actuellement. Et le jeu continue. Et le boucle est bouclée...ad vitam aeternam! Dans ce cas-là, quelqu'un ose-t-il prétendre que nous sortirons jamais du cercle infernal de la corruption? Le nouveau gouvernement a donc une occasion de prendre les choses très au sérieux pour le bien du pays et pour son propre avenir.

vendredi 29 juillet 2011

Haïti-USA/Drogue : Le gouvernement haïtien reçoit 50% des actifs confisqués au narcotrafiquant haïtien Serge Edouard

P-au-P, 25 Juin 2010 [AletrPresse]---Les Etats-Unis ont remis un chèque d’un montant d’un million 376 mille dollars aux autorités haïtiennes.
Cette somme remise aux autorités haïtiennes lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 24 juin au ministère de la justice, représente cinquante pour cent des actifs confisqués au trafiquant de drogue haitien Serge Edouard, indique l’ambassade américaine.
« La loi américaine habilite le partage équitable des actifs qui auront été confisqués à un narcotrafiquant suite à une investigation », précise la représentation diplomatique américaine dans une note transmise à AlterPresse.
L’argent remis aux autorités haïtiennes sera déposé sur le compte de la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue (CONALD) et servira au renforcement de la lutte contre le trafic illicite des stupéfiants, assure le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Paul Denis.
Serge Edouard, dont les actifs ont été confisqués par la justice américaine, a été jugé et condamné à la prison à vie aux Etats-Unis en 2005 pour conspiration d’importation de cocaïne, conspiration de blanchiment d’argent, et utilisation de profits illégaux pour effectuer des transactions financières. [cer gp apr 25 /06/10 11 :20]


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Ce n'est pas une mauvaise chose. Sauf qu'il faut surveiller la destination de ces fonds qui devraient servir à réparér quelques-uns des dommages causés par ces délinquants au pays.

L'absence d'un gouvernement légitime retarde la réalisation des projets selon l'Ecosoc

Le Groupe Consultatif ad hoc sur Haïti du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) dans son dernier rapport devant le conseil affirme que la situation en Haïti est extrêmement complexe.
Au nombre de ses recommandations, le Groupe Consultatif souligne qu'«il est plus que jamais impérieux que la communauté internationale continue de se préoccuper de la situation d'Haïti et fournisse au pays un appui approprié, en particulier par le biais d'une solide présence des Nations Unies sur le terrain.
En ce qui a trait a la conjoncture politique, le Groupe demande aux acteurs haïtiens d'« élaborer sans tarder un plan pour mettre en place rapidement un gouvernement pleinement opérationnel et éviter ainsi de compromettre le niveau d'assistance que la communauté internationale fournit au pays et les perspectives de développement d'Haïti ». Le gouvernement haïtien devra « promouvoir une interaction claire et constructive entre le Parlement et le nouveau gouvernement afin de faciliter l'élaboration du budget de 2011-2012 et la définition des futurs plans de développement ». Mettre en application la nouvelle politique novatrice de financement du secteur de l'éducation, renforcer l'état de droit, redoubler d'efforts pour améliorer la productivité agricole et mettre en œuvre une politique nationale de création d'emplois sont au nombre des recommandations faites à Haïti.
Participant à cette séance de travail de l'ECOSOC, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU, Nigel Fisher, a noté le blocage politique actuel persistant s'agissant du processus de ratification du Premier Ministre et partant, le retard dans mise en place d'un gouvernement, et dans la mise en œuvre des priorités identifiées par le Président Martelly, tant en ce qui concerne des initiatives concrètes de développement que les reformes institutionnelles.
Selon M. Fisher les deux principales priorités du président Martelly sont la prochaine rentrée scolaire et des projets de reconstruction dans 16 quartiers de Port-au-Prince liés à des sites d'hébergement prioritaires.

LLM / radio Métropole Haïti

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Plus d'élection, plus de partis de l'opposition, constatent certains. Et ils ont raison. On n'est pas citoyen seulement quand on a bénéficié de la faveur des électeurs. Dans ce pays aux traditions politiques lourdes et maladroites, tout semble permis. Pourtant, chacun devrait avoir clair à l'esprit qu'aucun pays au monde ne fonctionnerait si tout devait être basé sur une telle philosophie. Soyons donc plus humbles, plus respectueux et plus généreux envers ce peuple qui n'attend qu'un geste de noblesse des privilégiés que nous sommes pour commencer à sortir des ornières de la misère ou nous l'avons plongé.

La presse ne se taira pas

Entre le président Michel Joseph Martelly et la presse ce n'est pas le grand amour. L'injonction à se « taire » faite aux journalistes, responsables, selon le président, de la mauvaise image d'Haïti suscite des remous. Outrés, des travailleurs de la presse refusent le silence que le président veut imposer.
Haïti: « Taisez-vous !» Oh que non !, rétorquent en substance des journalistes, outrés et préoccupés par cette injonction du président Michel Joseph Martelly qui, simpliste, impute à la presse la mauvaise image d'Haïti à l'extérieur. « Les propos du chef de l'Etat sont attentatoires à la liberté de la presse », confie, ferme, le secrétaire général de l'AJH, Jacques Desrosiers, méticuleux en égrenant d'autres dérapages recensés depuis la campagne électorale jusqu'à l'accession de l'ex- chanteur au timon des affaires. « L'AJH, souligne Jacques Desrosiers, appelle les journalistes à ne pas se laisser intimider dans la pratique professionnelle et responsable de leur métier d'informer la population ». « La liberté de la presse n'est pas un cadeau, mais un acquis au prix de grandes luttes et de grands sacrifices », rappele Jacques Desrosiers au président.
Pour Daly Valet, directeur général du journal Le Matin, éditorialiste et animateur de l'émission « Vision 2000 à l'Ecoute », la déclaration de Martelly est assez typique des présidents et régimes dont le bilan à montrer est maigre face à une population devenue exigeante et impatiente. « La presse a toujours été le bouc-émissaire idéal dans ces cas-là. Malheureusement, sur ce registre, Martelly est beaucoup plus du côté de la continuité que de la rupture », analyse Daly Valet, pour qui les indices tendent à se multiplier sur la « nature peu tolérante de l'équipe au pouvoir ».
« La presse ne peut se taire,car elle offre une tribune aux revendications du peuple », souligne Gary Pierre-Paul Charles, directeur de Radio Scoop FM et animateur de l'émission « Haïti débat ». « La presse veut le changement total et effectif des conditions de vie de la population qu'elle accompagne. Ce sont les présidents qui n'ont pas donné des résultats,mais pas les journalistes », selon Gary Pierre-Paul Charles.
Alerte, Marie Raphaëlle Pierre, responsable de la rédaction de Radio Ibo,croit que la corporation ne doit pas prendre à la légère les déclarations du président. Comme Jacques Desrosiers, elle souligne que le chef de l'Etat n'est pas à son coup d'essai dans ses attaques contre la presse. « Nous ne devons pas nous laisser intimider, nous devons continuer à diffuser de manière professionnelle et responsable les informations au public », indique Marie Raphaëlle Pierre, animatrice de l'émission « Point du jour ».
« Nous constatons un mauvais état d'esprit de la Présidence de la République vis-à-vis de la presse et la façon dont les journalistes font leur travail. La liberté d'expression est un acquis garanti en plus par la Constitution en son article 28. Tout Haïtien peut s'exprimer en toute matière par la voie qu'il choisit », indique Hérold Jean-François, journaliste senior, directeur général de Radio Ibo.« Le Président Martelly, enchaine-t-il, en prêtant serment sur la Constitution, ne peut se parjurer en méconnaissant ce droit qu'il a juré de défendre. La presse a pour mission d'informer la population, de signaler et de mettre l'emphase sur les blocages et anomalies ».
« Informer sur les réalités est une prérogative de la presse. Informer sur des faits ne saurait constituer une propagande contraire. La presse n'a pas inventé les faits de la réalité haïtienne, le rôle des pouvoirs est de transformer ces réalités pour que les citoyens et la presse aient d'autres sujets de conversation et de reportage», poursuit Hérold Jean-François. Hérold Jean-François a fait remarquer qu'Haïti fait partie du village global. « Si la presse haïtienne serait incapable d'informer adéquatement la population haïtienne et le reste du monde sur nos pesanteurs et nos blocages, la presse étrangère se chargera de le faire à notre place », insiste-t-il.
« La presse haïtienne continuera d'exercer jalousement ses prérogatives d'informer le pays et ce ne sont ni les moyens légaux ni les forces armées à la disposition du Président de la République qui feront fléchir cette détermination de la presse à jouer pleinement son rôle. La presse, c'est le meilleur allié des dirigeants, ce n'est pas en essayant de jouer les censeurs que M. Martelly réussira à la neutraliser ou à obtenir son accompagnement », selon Hérold Jean-François, tranchant comme un couperet.
« Le président Martelly s'embarque dans une dynamique de confrontation contre-productive avec la presse », croit un journaliste souhaitant garder l'anonymat. « Il ne faut pas exclure la probabilité de manoeuvre politique pour distraire l'opinion par rapport aux problèmes réels du début de l'administration de Martelly. J'ai bon espoir que le président comprenne la nécessité de marquer un cran à cette surenchère, aux attaques pour le moins gratuites contre la presse », souhaite-t-il, en reconnaissant que le président de la république Michel Joseph Martelly a fait preuve de maladresse en imputant la responsabilité de la mauvaise image du pays à l'extérieur uniquement aux journalistes.
« C'est simpliste, caricatural. Cela illustre en outre l'ignorance des causes profondes du sous-développement du pays dont la pauvreté est effectivement le fond de commerce d'ONG et d'autres organisations internationales », analyse-t-il en espérant qu'il n'est pas trop tard pour mettre fin à ces attitudes et confrontations stériles dont les conséquences sont toujours regrettables.
« Le président devrait être le premier à savoir que les Haïtiens n'accepteront plus de babouket», conclut-il sur une pointe d'ironie loin de masquer ses inquiétudes.

Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com

Commentaire
Voilà ce qu'il nous fallait! Une presse en alerte et qui dit ce qui se passe. Si c'est le droit du président de faire son travail, essayer d'utiliser la presse comme bouc emissaire n'en fait pas partie. Il a donc mal choisi sa cible. Car c'est aussi le droit de la presse de se defendre. Trop de sacrifices ont été supportés jusqu'à présent pour que la presse se taise précisément maintenant. Du respect pour le président, mais du respect aussi pour la presse. Ni plus ni moins!

mercredi 27 juillet 2011

Carte blanche à Jean-Claude Boyer


La taxe sur les transferts fait toujours parler d'elle


Haïti: Rien n'a bougé dans le flou qui a accompagné l'entrée en vigueur, le 15 juin dernier, des dispositions relatives à la perception à la source de la taxe (sans base légale) sur les transferts. Pour illustrer l'acceptation de la mentalité de l'assistanat dans le milieu, une des maisons de transfert (qui ne participe pas à l'effort de contribuer à la constitution du fonds pour l'ambitieux projet de scolarisation généralisée) conseille, dans un spot radiophonique, à l'expéditeur de la diaspora d'ajouter un dollar cinquante centimes au montant du transfert. Exemple : 100 + 1,50. Ainsi, le bénéficiaire rentrera en possession des 100 dollars. Mais c'est oublier que l'expéditeur a déjà payé la taxe d'un dollar cinquante. En clair, on lui suggère d'endosser la double perception : 1,50 là-bas et 1,50 ici. Quelle pagaille !
Plus sérieusement, pourquoi exiger un effort financier supplémentaire de l'expéditeur à partir d'Haïti ? Une dame qui se serre déjà la ceinture pour soutenir son enfant étudiant à l'extérieur n'est pas épargnée par la taxe. Malgré les remous qu'entraine la décision intempestive, le président Martelley reste droit dans ses bottes. Alors qu'il serait mieux indiqué que le cadre légal soit établi, c'est-à-dire qu'un projet de loi y afférent soit déposé au Parlement. Ainsi seraient fixées les modalités d'application de la nouvelle taxe.
Dans le spot radiophonique, la maison de transfert reconnait que les cinquante centimes sur les 98 dollars et demi (au cas où l'expéditeur n'aurait pas pensé à ajouter le dollar et demi) seront remis au bénéficiaire dans l'équivalent en gourde, soit 20 gourdes. Voilà l'exemple parfait de l'imprévoyance qui a prévalu lors de l'arrêt de la décision ; non seulement les Etats-Unis d'Amérique détiennent leur entière souveraineté dans l'émission du billet vert, mais Haïti n'a pas non plus prise sur les pièces de monnaie américaine. Résultat : ces « fifty cents » sont payables en gourdes. Je suppose que l'expéditeur local suivra la même façon de procéder. Où donc trouvera-t-il des pièces de monnaie américaines pour parfaire la taxe ? Imbroglio sur toute la ligne !

Précédents articles :
Transferts :
Qui doit payer les frais additionnels ? in Le Nouvelliste, lundi 20 et mardi 21 juin 2011 - page 4.
Transferts :
De combien est le montant de la ponction ? in Le Nouvelliste, mercredi 22 juin 2011 - page 12.

déstabilisatrices
Jean- Claude Boyer
25 juillet 2011

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95338&PubDate=2011-07-26

Commentaire
N'avons-nous pas admis que gouverner dans l'improvisation est pire que ne pas gouverner du tout. La nature est plus sage que certaines folies déstabilisatrices. Mais...on est en Haiti où, l’analphabétisme aidant, tout est possible.

Bienvenue à la Côte des Arcadins

Michel Martelly a rencontré ce mardi les opérateurs hôteliers de la Côte des Arcadins dans le cadre de la semaine touristique. Au cours de cette réunion, les deux parties entendent collaborer pour une vraie relance de l'industrie touristique, secteur porteur de croissance économique pour le pays.
Haïti: Rien que pour six hôtels opérant sur les 15 kilomètres de la Côte des Arcadins, on enregistre 452 chambres qui mobilisent 50 millions de dollars en termes de valeur et accueillent environ un millier de personnes par semaine. Béatrice Nadal Mevs, du Club Indigo, en dirait long si elle avait assez de temps pour exposer la situation de ce long littoral baptisé Côte des Arcadins en 1984.
« Il existe beaucoup d'avantages sur la côte, confie Mme Mevs, mais les inconvénients ont la vie dure. »
Intervenant à la rencontre organisée ce mardi 26 juillet par le Conseil Régional Côte des Arcadins de l'ATH dans un coquet restaurant à Pétion-Ville avec le président Michel Joseph Martelly, Béatrice Nadal Mevs fait état de « freins opérationnels et structurels en évoquant, entre autres, le lourd tribut à payer pour l'énergie électrique, l'assainissement des rives côtières, la lenteur et le coût exorbitant des démarches administratives et douanières et l'état des infrastructures routières. « On dépense 175 000 dollars américains par mois rien que pour alimenter nos génératrices en diesel », se plaint la dirigeante du Club Indigo.
Une lutte au quotidien
Pour faire face à l'envahissement des plages par les ordures en plastique et en styrofoam, les six installations hôtelières, qui n'exploitent que 30% de la capacité réelle des chambres de la Côte longeant la Pointe Paturon jusqu'à Délugé, se sont mises ensemble dans un passé très récent pour assainir leurs plages et participer au recyclage. De même, une résolution citoyenne commune les oblige à acheter les lambis et langoustes à partir d'une certaine taille et de respecter les périodes de ponte afin d'aider la pérennité de ces espèces soufrant d'une surpêche excessive.
Le secteur touristique doit encore rendre moins pénible le parcours du combattant imposé au visiteur pour récupérer ses bagages de l'Aéroport international Toussaint Louverture jusqu'à son arrivée à son hôtel. Les embouteillages, les aires de stationnement des tap-tap disséminées partout, les constructions anarchiques et illégales du côté de Ti Tanyen, les dépôts de gravats et d'ordures qui traînent partout sur la Nationale numéro I, les marchés de rues, le manque de présence policière, l'absence de signalisation routière et d'éclairage, les camions qui circulent dans tous les sens..., un véritable package qui donne à la route une image d'enfer, souligne Béatrice Nadal Mevs.
Les problèmes ne parviennent pas pourtant à engloutir les avantages offerts sur cette côte qui offre des plages magnifiques avec des fonds marins extraordinaires et de monumentaux sites historiques. Il reste à l'Etat haïtien d'assumer ses responsabilités, pour Dominique Fombrun Carvonis de l'hôtel Moulin sur Mer. « Si avec seulement six hôtels nous dépensons en produits agricoles 300 000 dollars américains, on peut facilement estimer à plus du double lorsqu'on arrivera à exploiter 60% des chambres de notre côte », fait remarquer Mme Carvonis.
L'agriculture sera la première à bénéficier des retombées du développement du tourisme dans la zone, dit-elle, tout en faisant un véritable plaidoyer pour l'irrigation des terres et la valorisation de l'aviculture.
Les priorités de la Côte des Arcadins
10 priorités ont été dégagées par les opérateurs de la Côte des Arcadins :
La mise en état des installations d'accueil et de sortie de l'aéroport, la réhabilitation des routes 9 et Nationale numéro I, la mise en place des mesures nécessaires de sécurité sur les voies d'accès, la protection de la biodiversité marine et le contrôle de la pêche, la mise en oeuvre du schéma de l'aménagement touristique de la Côte des Arcadins et la mise en place d'un système d'incitation fiscale et de facilitation des démarches administratives et douanières..., sont parmi les propositions du Conseil Régional Côte des Arcadins de l'ATH soumises au président de la République.
Des 22 millions de touristes qui visitent annuellement la Caraïbe, seulement 300 000 viennent en Haïti, regrette Samy Zuraik de Kaliko Beach. Cette situation alarme les opérateurs qui imputent ce fait à la situation sociopolitique du pays. « Haïti est toujours sous l'effet des « travel warning » des Etats-Unis », s'énerve un propriétaire d'hôtel.
« Il faut prendre des initiatives vis-à-vis des pays amis d'Haïti en les invitant à de telles réunions, conseille le président Martelly. Il faut leur demander s'il est vrai que le pays reste sur la liste rouge en dépit des efforts qui se font. »
M. Martelly promet d'être au côté du secteur touristique. « Sans être nageur, j'adore la mer qui peut aider beaucoup dans la création d'emplois », dit le président, qui voit dans le secteur de l'hôtellerie un créneau qui peut absorber une grande partie de la production agricole.
Michel Martelly exhorte les investisseurs de l'hôtellerie à aller au-delà de leur zone d'opération car, pour lui, « aucun secteur ne peut sortir seul du gouffre. Si on doit faire quelque chose pour la Côte des Arcadins, ce travail doit aller au-delà de cette côte ».
Le président Martelly doit poursuivre les consultations du secteur touristique au niveau des opérateurs de la Région Métropolitaine de Port-au-Prince de l'ATH tout en participant mercredi au Complexe Promenade au lancement de la revue Magic Haïti, une production de Le Nouvelliste et de l'Association touristique d'Haïti (ATH).

Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95391&PubDate=2011-07-26

Commentaire
Si le désir d'aider au développement du tourisme claironné sur tous les toits n'arrive pas à se matérialiser dans ce contexte précis (les côtes des Arcadins) où très peu reste à faire, l'espoir d'aller plus loin sera très faible. Le président Martelly ne peut rien faire pour le moment puisque la dictature du parlement l'en empêche. Mais nous souhaitons que la situation soit débloquée bientôt pour que ce pays puisse vraiment regarder vers l'avenir. Les gens de Préval et d'Aristide ont déjà eu leur chance et n'ont rien fait, pourquoi ne donnent-ils pas au peuple l'occasion de mettre Martelly à l’épreuve? Ont-ils peur qu'ils réussisse comme Aristide avait peur que Préval réussisse et a tout fait pour plonger le pays un peu plus dans l’abîme afin de faire briller son auréole de messie? Quelle mentalité bizarre que celle de certains politiciens haïtiens!

Les États-Unis auraient poussé Fernandez à éjecter l'ambassadeur Serulle, selon Wikileaks

Haïti: Le président dominicain Leonel Fernandez Reyna aurait décidé de remplacer l'ex-ambassadeur de la République dominicaine en Haïti, Jose Serulle Ramia, sous les pressions de l'administration politique américaine, selon ce que révèlent des câbles de Wikileaks.
Ces informations ont été mises à jour par un site d'informations dominicain, consulté par l'agence en ligne AlterPresse.
Les câbles, datant de 2005 et 2008, viennent éclairer davantage le rôle prépondérant que jouent les États-Unis d'Amérique dans la politique des deux États qui se partagent l'île.
Selon le site, l'ambassadeur des États-Unis d'Amérique en République dominicaine aurait eu des rencontres séparées avec le président et le ministre des relations extérieures dominicains pour se plaindre des positions de Serulle Ramia (prédécesseur de l'actuel diplomate Rubens Silié) qui n'aurait pas suivi « les directives de la politique dominicaine », auraient indiqué les dirigeants politiques américains, évoquant « des rumeurs ».
Le ministre dominicain des relations extérieures, Carlos Morales Troncoso, aurait alors considéré comme « fou et inutile » le diplomate et intellectuel dominicain.
Jose Serulle Ramia possède de bonnes qualités pour représenter son pays en Haïti, aurait affirmé, pour sa part, le président Leonel Fernandez Reyna, défendant, entre autres, son honnêteté et sa grande culture.
Serulle est « fou » et a acquis « un rôle de leader » auprès de tous les secteurs en Haïti, aurait cependant reproché le chef de l'Etat dominicain.
« Fernandez a concédé que Serulle est, comme d'autres membres de sa famille, un peu fou et émotif, et a ajouté, en plaisantant un peu, qu'il ne serait pas surpris si Serulle se considérait comme un candidat viable à la présidence d'Haïti », rapportent les câbles, selon lesquels Fernandez aurait promis de « stopper Serulle ».
Leonel Fernandez nommera finalement, en novembre 2008, le sociologue Rubens Silié pour remplacer Jose Serulle Ramia. Son choix a été entériné par le Sénat dominicain en février 2009.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95385&PubDate=2011-07-26

Commentaire
C'est un geste qui ne parle pas en faveur du sérieux ni du respect mutuel qui devrait primer dans les relations entre ces deux peuples. C'est vrai que les gouvernements ne traduisent pas toujours les aspirations de ceux à qui ils doivent leur existence. M. José Serulle Ramia que nous avons connu personnellement comme vice-recteur de l’Université Autonome de Santo Domingo, est un brillant intellectuel de ce pays et un admirateur du peuple haïtien qu'il ne rate jamais l'occasion de défendre. Nous en prenons pour preuve son intervention, lorsqu'en avril 1986, il prononça un vibrant discours pour rappeler les prouesses des héros haïtiens pour l’indépendance de leur pays et la nécessité d'aider leurs descendants à se libérer de la dictature qui était encore au pouvoir. La manifestation de "solidarité avec Haiti" organisée par l’université était la traduction fidèle du désir de la majorité des Dominicains de voir leurs voisins du côté occidental de l’île d'Hispaniola vivre dans la dignité. Si cela fait d'un intellectuel un déséquilibré mental, vive le déséquilibre mental!

mardi 26 juillet 2011

EDITO

Le peuple en renfort
Haïti: Depuis quelques semaines, chaque week-end, le président Michel Martelly chausse ses bottes de mille lieues, bat villes et bourgades, refait campagne. Sanglé dans ses jeans délavés, chic dans sa chemise rose fraîchement repassé, armée de sa gouaille et de ses petits pas de danse, Tet Kale charme entre promesses fortes et menaces soft.
L'enjeu n'est plus de remporter les élections. C'est fait, Martelly est président depuis le 14 mai 2011. Ce n'est pas non plus de charmer les esprits. Ceux qui sont acquis à sa cause sont fidèles et resteront attachés à leur investissement émotionnel des années. Le but que poursuit le président est de capter des appuis, s'armer en prévision de sa bataille contre le Parlement.
Car Martelly a décidé de se battre. De ne pas négocier en position de faiblesse avec les députés et sénateurs qui entravent sa route. Son boulevard vers l'exercice du pouvoir.
On a comme l'impression que le marathon de la semaine dernière avec le groupe des 16 sénateurs anti-Gousse, l'empressement de trouver une entente avant le lever du soleil, vendredi dernier, n'avait que pour but de permettre au président d'arriver à la réunion de la CIRH de vendredi avec un semblant d'accord. Une parade pour plaire à la communauté internationale. L'entente cordiale au bout de la nuit était une nouvelle à consommation instantanée.
Sinon comment comprendre que Gousse revienne avec autant de force dans la course, lui qui paraissait hors circuit. Sa sortie négociée comme une sortie de crise était donc une échappatoire. Un trompe-l'oeil.
En fait, Martelly semble préférer ne rien avoir s'il ne peut pas tout contrôler. Alors le temps qui passe ne lui coûte pas. L'excuse est déjà trouvée : s'il ne gouverne pas c'est la faute aux élus, aux hommes du Parlement.
Les parlementaires sont tout aussi obstinés dans leur entêtement à ne pas céder, obnubilés par leur droit de gouverner par ministres, directeurs généraux, délégués et autres chefs interposés. Nommés par leur soin, grâce à leurs gracieux appuis. S'ils ne peuvent pas tout avoir que personne n'ait plus qu'eux, semble être leur mot d'ordre.
La tournée présidentielle dans le Nord et le retour par la route ce lundi avec des arrêts meeting dans les principales villes de l'Artibonite augure d'une posture de bras de fer.
Les déclarations incendiaires de nombreux sénateurs du groupe des 16 dans les medias électroniques vont aussi dans le sens d'un gonfle bibit avan yon troke kòn.
Rien de bon pour le pays. Rien de bon pour les jours qui viennent. Tous les élus mettent leur mandat en jeu. Quelle façon originale de faire de la politique ! D'escarmouches en embuscades, savent-ils, nos élus, qu'un jour ils tireront trop fort sur la corde de notre patience?

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

Commentaire
Comme quoi, il y a en Haiti des gens qui comprennent! Tout le monde n'assiste pas tranquillement à cette mascarade que certains prennent pour de la politique. Le problème, comment faire comprendre à ce peuple que c'est lui qui détient la source du pouvoir et qu'on a toujours des comptes à lui rendre? Il serait plus exigent et les politiciens moins manipulateurs et plus prudents.

Haiti-France/Politique : Des parlementaires français appellent l’élite politique haitienne au compromis

lundi 25 juillet 2011
P-au-P, 25 juil. [AlterPresse] --- Un groupe de députés français convie les autorités politiques haïtiennes à se mettre d’accord en vue de permettre un déblocage de la situation de crise que vit le pays, qui fait face à un vide gouvernemental depuis plus de deux mois.
« Nous souhaitons vraiment de tout cœur que les élites haïtiennes, notamment les élites politiques fassent les compromis nécessaires pour qu’il y ait un interlocuteur face à la communauté internationale », a déclaré la députée socialiste radicale George Pau-Langevin, au cours d’une conférence de presse le 23 juillet à Port-au-Prince.
Elle fait partie des 3 membres d’un regroupement de parlementaires français baptisé « Groupe d’amitié France-Haiti » qui ont visité Haiti au cours de la semaine écoulée.
Selon le groupe, la cohabitation se réalise partout dans le monde et le mieux c’est que « les forces en présence s’unissent et non se contrecarrent ».
Un premier ministre désigné par le président Michel Martelly a déjà été rejeté par la Chambre des députés et un second, Me Bernard Gousse, fait face des difficultés majeures, après que le groupe majoritaire au sénat ait manifesté sa volonté de le rejeter.
Les députés français estiment que l’établissement du prochain gouvernement est un facteur clé qui « facilitera la bonne marche du processus de reconstruction » de la République caribéenne gravement endommagée par le tremblement du 12 janvier 2010.
Par ailleurs, le « Groupe d’amitié France-Haiti » souhaite que « l’organisation politique du peuple haïtien » soit « effective » en vue d’une amélioration de la vie dans le pays.
Au cours de leur passage, les 3 membres du groupe, qui sont de tendances politiques différentes, disent avoir rencontré « une population haitienne mobilisée et dynamique » ce qui constitue selon eux un « message d’espoir. »
D’après Jacques Desallangre, de la gauche démocratique et républicaine française, « Il faut faire confiance aux peuples (…) et ils doivent être les premiers acteurs ». [rh apr 25 /07/2011 12 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11324

Commentaire
S'entendre pour gouverner, rien de plus vrai quand on est dans un pays ou la politique ne prend pas la première place en tout. Mais dans un pays orphelin de cadres compétents et honnêtes en même temps, de politiciens recommandables et de volonté de progrès, ce discours est comme une pluie abondante sur un terrain stérile. Le langage de la raison n'est accessible qu'à des gens raisonnables.

Haiti-Politique : Jets de bouteilles contre le cortège de Martelly dans le Nord

lundi 25 juillet 2011
P-au-P, 25 juil. 2011 [AlterPresse] --- Des individus ont lancé des bouteilles en direction du cortège du président Michel Martelly le 24 juillet au Cap Haïtien (nord), confirme la présidence.

« Des individus malintentionnés ont envoyé des bouteilles sur la foule qui marchait à pied aux côtés du président sur des kilomètres, de l’aéroport du Cap à la Place d’Armes », indique un communiqué du bureau de communication de la présidence.
Il n’y a eu « aucun blessé », précise le communiqué, qui informe que plusieurs individus ont été arrêtés par les forces de l’ordre et qu’« une enquête est en cours. »
Michel Martelly effectue une tournée dans le nord du pays, dans le cadre du lancement d’une « semaine du tourisme ».
Le président continue sa tournée dans le « calme », ajoute le communiqué. [rh gp apr 25/07/2011 16 :20]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11322

Commentaire
Sortirons-nous jamais de ce bourbier? Un président qui se voit forcé de jouer le rôle de ministre du tourisme puisqu'il n'a pas de gouvernement pour le faire, on l'attaque en pleine campagne (manière originale peut-être d'attirer les touristes?). Mais alors quel touriste serait suffisamment bête pour s'exposer à pareil désagrément? Car le touriste, que je sache, ne porte pas d'arme, n'a pas de garde du corps et encore moins de blindé.

Haïti-Politique : La Chambre des députés sous le choc après la mort par balle de l’un de ses membres (Audio)

lundi 25 juillet 2011

P-au-P., 25 juillet 2011 [AlterPresse] --- La Chambre des députés est sous le choc depuis l’annonce de la nouvelle de la mort par balle de l’un de ses membres, Dional Polyte (Inite/Beaumont Pestel - sud-ouest) à Duchiti, dans la même région.

Le président de la Chambre basse, Sorel Jacinthe, a fait état de plusieurs versions des faits qui entourent le décès du député, qui revenait de la fête patronale de sa commune.
Les trois hypothèses mentionnées, sont celle d’un accident, et la balle proviendrait de l’arme d’un agent de sécurité de la victime, celle d’un crime commandité et celle d’un guet-apens.
Toutes ces versions restent à confirmer ou à infirmer, déclare Jacinthe, l’air très attristé.
« Chose certaine : le député Dional Polyte est mort, il a été tué par balle par l’un de ses gardes de corps », précise le président de la Chambre des députés.
Le vice-président de la Chambre basse, Ronald Lareche, informe, pour sa part, que l’agent de sécurité concerné dans cette affaire, Robert Souffrant, est placé pour l’instant en garde à vue au commissariat des Cayes (sud).
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11323

Sept autres personnes, dont des membres de la famille de la victime qui se trouvaient dans le même véhicule sont également placés en garde à vue en attendant que la lumière soit faite autour de ce décès.

Pour l’instant, les autorités policières et judiciaires du sud enquêtent sur les circonstances exactes de cet événement malheureux.

La Chambre basse, elle aussi, va mettre en place une commission d’enquête toujours dans la perspective de déterminer les circonstances de l’assassinat du député Dional Polyte, assurent Sorel Jacinthe et Ronald Lareche.

Plusieurs députés rencontrés dans les locaux de la Chambre basse, tous très attristés, déplorent le départ « prématuré » de leur collègue Dional Polyte.

Ils souhaitent tous que les autorités compétentes puissent prendre des mesures nécessaires afin de déterminer la cause de ce décès tragique et en punir les auteurs. [sfd gp apr 25/07/2011 18:00]



Commentaire
Étrange, cette situation où un garde du corps tue celui par qui il est payé pour le surveiller. Un décès, quelles qu'en soient les circonstances, est toujours un malheur. Cependant il est fort important que celui qui a commis le crime ait été appréhendé. Cela limitera les spéculations qui se circonscriront à déterminer les mobiles du crime. Evidemment, l'individu incriminé devra être jugé pour que l’éclaircissement se fasse de manière légale, transparente et ne laisse l'ombre d'aucun doute. En attendant, comment se fait-il que M. Sorel Jacinte, président de la chambre des députés, se soit précipité pour avancer une cause précise s'il n’était pas sur le terrain? N'est-ce pas plus prudent d'entendre les témoins, de laisser s'exprimer ceux qui accompagnaient la victime? Cela semble plus simple comme point de départ.

lundi 25 juillet 2011

FNE: entre inquiétudes et questionnements

Le Fonds national pour l’éducation(FNE) lancé par le président Martelly à la fin du mois de mai dernier ne cesse d’alimenter les débats. Députés et sénateurs demandent que cette nouvelle taxe soit budgétisée. Ils réclament à cor et à cri un cadre légal afin de réglementer les prélèvements sur les transferts et les appels téléphoniques venant de l’étranger. Cependant, cette initiative jugée louable par certains, semble être une dérogation aux grands principes de l’universalité du budget.
23/07/2011
Le président de la commission Finances et Budget au sénat , Jocelerme Privert.

Le Fonds national pour l’éducation(FNE) lancé par le président Martelly à la fin du mois de mai dernier ne cesse d’alimenter les débats. Députés et sénateurs demandent que cette nouvelle taxe soit budgétisée. Ils réclament à cor et à cri un cadre légal afin de réglementer les prélèvements sur les transferts et les appels téléphoniques venant de l’étranger. Cependant, cette initiative jugée louable par certains, semble être une dérogation aux grands principes de l’universalité du budget.
Cette initiative trouve écho au sein de plusieurs secteurs de la vie nationale. C’est un droit fondamental et constitutionnel qu’ont tous les enfants d’être scolarisés dès leur plus jeune âge. Cette disposition a été avant tout une promesse de campagne que le Président veut aujourd’hui concrétiser. Toutefois, le projet paraît encore très creux. On se questionne sur les modalités établies et la méthodologie utilisée par l’équipe mise en place par le chef de l’État afin de le rendre viable. De la légalité du FNE
Toutes les voix sont presque unanimes à reconnaître que l’initiative du président Joseph Michel Martelly est méritoire et digne. Certains vont jusqu’à demander que cette idée fasse l’objet d’un débat national. Des félicitations ont fusé de toutes parts pour le chef de l’État qui a eu l’audace de passer de la parole aux actes et de tenter d’appliquer pour la première fois une prescription de la Constitution, vingt cinq ans après l’adoption de celle-ci. Cependant, les explications fournies par les politiques pour étayer le bien-fondé d’une telle initiative demandent d’être questionnées.
Pour certains parlementaires, le FNE n’est pas un fonds en soi, mais une ressource publique selon les dispositions du décret du 16 février 2005 portant sur la préparation et l’élaboration des lois de finances. « Toutes les ressources de l’État sont de droit des recettes budgétaires, même dans le cas où elles n’auraient pas été prévues par la loi de finances. Les ressources de l’État ou de tout autre organisme public ne peuvent être créées que par lois, convention, jugement ou services rendus et doivent être versés au Trésor public. »
En ce sens, ces députés et sénateurs tirent argument du fait que les trois fonds existant dans le pays ont tous été l’objet d’une loi. Qu’il s’agisse du Fonds sur l’entretien routier (FER), de celui sur la gestion et le développement des collectivités territoriales ou du fonds Pétrocaribe qui est une convention entre les États haïtien et vénézuélien, ils ont tous été approuvés par le Parlement. Le Fonds national pour l’éducation (FNE) n’est qu’une idée du président de la République mise en application par la Banque centrale, organisme indépendant disposant d’outils légaux pour prendre une telle décision.
Que peut le Parlement ?
Bien que le FNE ne jouisse pas d’un statut de fonds en soi, le Parlement devrait quand même avoir un droit de regard sur son utilisation. La gestion des ressources de l’État par les deux organismes indépendants (Banque de la République d’Haïti et le Conseil national de télécommunication) ne pose aucun problème en soi, mais leur utilisation peut faire l’objet de grands débats chez les maîtres de la Cité de l’Exposition.
De l’avis du président de la commission Finances et Budget du Grand Corps, Jocelerme Privert, ce fonds est une dérogation à l’un des grands principes budgétaires, celui de l’universalité du budget, particulièrement la non-affectation. De ce fait, les responsables de la Banque centrale, du ministère de l’Économie et des Finances et les responsables directs du fonds doivent rendre compte sur ses modalités, son fonctionnement et son utilisation. La demande réitérée des parlementaires de budgétiser ce fonds est tout à fait légitime. La Constitution prévoit que toute taxe doit émaner d’une œuvre législative, et il revient à l’exécutif d’en prendre l’initiative. La création de ce fonds sans le dépôt d’un projet de loi au Parlement est une violation flagrante de la Constitution. Donc, de l’avis de certains parlementaires, le fonds doit faire soit l’objet d’une loi, soit partie du prochain budget comme étant une taxe.
Le FNE comme instrument politique
L’idée de collecter de nouvelles taxes devant alimenter le Fonds national pour l’éducation est vieille d’au moins quatre ans. Des taxes sur les télécommunications étaient déjà prévues sous les gouvernements de Jacques Edouard Alexis et de Michèle Duvivier Pierre-Louis dans les budgets de 2007-2008 et 2009-2010. Cependant, le Parlement avait, d’un revers de main, rejeté cette proposition. Aujourd’hui, Martelly passe par d’autres moyens pour concrétiser ce rêve.
Prélever des taxes sur les transferts et les appels téléphoniques est une mesure foncièrement impopulaire. Cependant, le premier mandataire de la nation en a fait le désamorçage par une affectation à une initiative populaire. Selon le sénateur des Nippes, Jocelerme Privert, la loi définit les ordonnateurs et les comptables ainsi que leurs responsabilités. L’ancien ministre de l’Intérieur croit que la démarche était anticipée et, de ce fait, entachée d’irrégularités. L’article 1er de l’arrêté du jeudi 19 mai 2005 fixe les bases d’un système de comptabilité publique nationale et les règles fondamentales de gestion des deniers publics, des biens et valeurs du domaine privé ou public.
Tout semble montrer que cette initiative du chef de l’État, probablement lancée sur fond d’émotions durant la campagne électorale, est noble et convenable. Cependant, les idées paraissent encore floues sur un vrai projet d’éducation pour tous. La réouverture des classes est prévue dans un mois et demi (9 septembre 2011). La mise en place d’infrastructures pouvant accueillir les nouveaux bénéficiaires de cet ambitieux programme se fait encore attendre. Michel Martelly peut-il se permettre le luxe de rater cette première grande occasion ? Son amateurisme et sa capacité de gestion font encore peur.

Joseph Chanoine Charles
cjchanoine@yahoo.fr
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=24809&idtypetexte=

Commentaire
Et le débat recommence! D'une part, un président qui a fait une promesse électorale qu'il veut honorer à tout prix. Ce n'est pas mauvais en soi puisque c'est pour le bien d'une part importante de la population. Mais quelles sont les modalités à appliquer dans un pays mille fois déjà victime de corruption? Ce n'est pas le président lui-même qui est visé par ce doute, c'est la structure dont va dependre la collecte puis l'allocation de ces fonds. Il est même dans l'intérêt du président et de l'intégrité de son intention qu'un cadre légal entoure cette louable initiative.
Par ailleurs, nous trouvons et nous trouverons constamment les INITEISTES qui ne souhaiteront jamais que les choses aillent bien pour Martelly donc qui ne pensent pas forcément au pays. Dans leur tête rarement consacrées à penser au pays, ils ne voient, dans leur grande majorité, que ce qui peut les favoriser ou favoriser leur parti chancelant. Et cela les rend de très mauvaise humeur, et par là même de mauvais juges. Cependant, pour éviter d'avoir à faire des concessions à ces personnages pas nécessairement zélés dans la défense des intérêts de la nation, M.Martelly gagnerait à rendre transparentes toutes ses initiatives. C'est ce à quoi le pays s'attend dans cette affaire de FNE (Fonds national pour l'Education).

Kay Pa'm: un programme utile comportant de sérieuses lacunes, selon Charlmers

Haïti: Le secrétaire genéral de la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) Camille Chalmers, a fait savoir mercredi que le programme Kay PAM tel que conçu par le gouvernement haïtien, s'il se situe dans le cadre du besoin de reloger les familles haïtiennes affectées par le séisme du 12 janvier 2010, comporte toutefois de sérieuses lacunes.
Ce programme national de prêts au logement à un taux de 8% remboursable sur 30 ans, qui a été lancé mercredi en présence du président Joseph Michel Martelly, et destiné aux agents de la fonction publique et aux employés du secteur privé, dsiposerait présentement d'un fonds de 4 milliards de gourdes.
M. Chalmers a fait savoir que le projet reste toutefois muet sur un ensemble d'interrogations dont la rationnalisation de l'espace et l'aménagement du territoire.
" Aucune proposition n'est faite sur la répartition des différentes zones administratives, commerciales et residentielles, a relevé l'économiste qui se demande egalement ce qui est prévu par exemple pour les habitants des bidonvilles et les petits commerçants, le financement n'étant accesible qu'à des personnes disposant d'un emploi stable.
Le secrétaire général de la PAPDA reconnait toutefois le bien-fondé du credit au logement, car le tremblement de terre de janvier 2010 ajouté à l'exode rural, a aggravé la problématique du logement à Port-au-Prince.
C'est à l'Etat qu'il importe de dégager d'autres espace pour "viabiliser" le programme proposé par la banque nationale de crédit avec le soutien d'une autre banque d'Etat, la banque populaire haïtienne (BPH).
Lors du lancement du programme, le gouverneur de la banque centrale,Charles Castel, avait invité les banques privées à rejoindre le projet.
Ce programme, avait-il encore indiqué, va conribuer au développement structuré des milieux urbains haïtiens.


HPN
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95275&PubDate=2011-07-22

Commentaire
Oui à la reconstruction, oui à la possibilité d'avoir un logement décent. Mais comme le dit si bien M. Chalmers, le désordre, l'organisation(?)urbaine chaotique (mais aussi à la campagne)va-t-elle continuer comme c'est le cas maintenant? Les gens construiront-ils, numéroteront-ils leurs maisons, obstrueront-ils des rues, occuperont-ils dans leur construction des trottoirs, comme aujourd'hui, sans que personne n'intervienne? Et pire encore, les propriétaires de terres en ville comme à la campagne, ne seront-ils jamais dotés de titres de propriété fiables au point de ne rien pouvoir laisser à leurs descendants quand ils seront décédés car quelqu'un d'autre, avec ou sans titre, aura le droit d'en prendre possession? Tellement de questions sans réponses!

dimanche 24 juillet 2011

Jeudi, 21 juillet 2011 08:36

La présidence et le groupe majoritaire assouplissent leur position
La rencontre entre le président Michel Martelly et le groupe de sénateurs majoritaire n'a pas permis de trouver une entente dans le cadre du processus de ratification du Premier Ministre. Une nouvelle séance de travail est prévue ce jeudi entre la Présidence et la majorité parlementaire en vue de définir clairement les contours d'un accord politique.
A l'issue de 7 heures de discussions à l'Hôtel Caribe le président Martelly a soutenu qu'il s'agissait d'une rencontre historique. Il s'est réjoui que les deux parties aient accepté d'assouplir leurs positions en ce qui concerne la ratification du Premier Ministre Bernard Gousse.
L'intéressé a été autorisé à intégrer le débat plus de trois heures après le début de la réunion.
Au cours d'un point de presse, le président Martelly et le leader du groupe Inité et alliés, Joseph Lambert, ont confirmé que les deux parties ne présentent plus des positions antagoniques. Selon le président Martelly la présidence accepte d'envisager la possibilité de désignation d'un autre Premier Ministre et les sénateurs concèdent que Gousse peut faire partie du profil du prochain chef de gouvernement.
Le sénateur Lambert a mis l'accent sur la nécessité de privilégier les intérêts supérieurs de la nation. Avec Gousse ou une autre personnalité il faut avoir un gouvernement, a insisté le chef de file de l'Inité.
Les 14 autres sénateurs présents ont refusé de faire des commentaires sur la rencontre. Ce jeudi, le sénateur Nenel Cassy a révélé que toutes les options sont possibles. Il a toutefois refusé de préciser si les sénateurs sont toujours opposés à Bernard Gousse.
Entre temps le processus constitutionnel de ratification du Premier Ministre désigné se poursuivra. M. Gousse devrait déposer ce jeudi son dossier au bureau du sénat.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19323

Commentaire
Souhaitons que cette fenêtre ne se referme plus sans laisser passer un peu de clarté sur ce qui attend ce pays dans les prochaines années!

Don de Bill Clinton à 10 000 écoliers haïtiens

L’ancien président des Etats-Unis d’Amérique Bill Clinton et sa fondation, ont fait don d’un million deux cent cinquante mille (1,250.000) dollars au projet d’éducation du Président Martelly.
22/07/2011
L’ancien président des Etats-Unis d’Amérique Bill Clinton et sa fondation, ont fait don d’un million deux cent cinquante mille (1,250.000) dollars au projet d’éducation du Président Martelly. Cette contribution permettra à 10,000 enfants de plus de prendre le chemin de l’école d’ici septembre 2011.
Le chef de l’Etat haïtien, qui s’engage à concrétiser son rêve d’envoyer plusieurs jeunes à l’école, continu de mobiliser toutes les couches de la population sur son projet d’envoyer 100 000 enfants à l’école dès le mois de septembre 2011. WPC/LM
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=24791&idtypetexte=
Commentaire
Autre signe positif de bonne volonté! L’école, tout le monde le reconnait, c'est le vrai point de départ du développement. Mais il faut aussi être réaliste et voir les choses avec sérieux. 100.000 enfants à l’école? C'est une ambition extrêmement positive. Le vouloir présente déjà l'avantage qu'on ne va épargner aucun effort pour l'atteindre. Il faudra néanmoins se poser quelques questions nécessaires. Combien d'instituteurs ont été préparés à accomplir cette tache gigantesque pour un pays ou la tradition de se former en tant que tels a presque complètement disparu. Les gens savent que cette profession n'est pas des mieux payés en Haiti comme dans plusieurs pays ailleurs même en République dominicaine à côté. C'est question de vocation. Mais en admettant que l'on puisse improviser pendant un certain temps jusqu'à atteindre un nombre raisonnable de professionnels dans ce sens-là, pendant combien de temps va-t-on les garder? Quel est l'objectif à long terme de cette décision? Ceux qui s'engagent, acceptent de se former pour s'orienter dans ce sens-là, auront-ils la garantie via une législation appropriée, qu'ils ne jouent pas au loto? Une sanction du parlement quant à la manière de gérer ces fonds pour qu'ils soient en permanence alloués À cette tache et non à une ou plusieurs autres (selon les caprices d'un nouveau gouvernant)? Les écoles vont fonctionner où? Sur le champ de Mars ou au Stade Sylvio Cator, donc en plein air? Une politique clairement définie, cohérente et expliquée à toute la population donnerait tellement de réponses efficaces au scepticisme de ceux qui attendent de voir pour le croire! Dans un pays sous-développé, traditionnellement mal géré, on ne crée pas du jour au lendemain des écoles pouvant recevoir 100.000 enfants. Nous souhaitons si ardemment nous tromper!

Des opportunités dans les décombres

Le gouvernement haïtien et ses partenaires de la communauté internationale, dont le PNUD, cherchent à transformer les débris laissés par le séisme du 12 janvier 2010 en opportunités économiques. Le quartier de Carrefour-Feuilles est retenu pour un projet pilote de recyclage de déblais.
Haïti: Carrefour-Feuilles est loin de retrouver son visage d'avant le séisme du 12 janvier 2010. Ce quartier surpeuplé et construit selon ses propres normes reste encore prisonnier des décombres générés par le séisme du 12 janvier 2010. L'étroitesse des rues et les constructions anarchiques compliquent le travail des techniciens haïtiens et étrangers qui tentent de sortir le quartier de ces tonnes de déblais. « Nous tentons de jongler avec toutes les difficultés », a avancé Jean Sébastien Roca, le responsable du projet de gestion des débris à Carrefour-Feuilles.
M. Roca évalue à 1 000 mètres cubes la quantité de déblais à enlever à la rue Bécassine. Cette rue de Carrefour-Feuilles est large d'à peine trois mètres. Les équipements lourds tels que tracteurs et camions-bennes utilisés pour démolir les maisons marquées en rouge et transporter les débris peinent à circuler. Surtout que l'espace est habité. Des travaux de construction y sont parallèlement en cours. Ajoutez à cela le fait que les propriétaires refusent d'accorder la permission de démolir leurs maisons jugées irrécupérables par les techniciens du ministère des Travaux publics.
Le projet en cours à Carrefour-Feuilles a été approuvé par la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) pour un montant de 6,9 millions de dollars américains. Il concerne les quartiers de Carrefour-Feuilles, Saint-Gérard, Lélio, Sanatorium, Desprez et Morne à Tuff. « Chaque quartier a un plan spécifique de gestion et de traitement des débris, et si possible de recyclage et de réutilisation des débris », ont souligné les institutions exécutant le projet. Il s'agit de ONU-Habitat, du Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS), du Bureau international du travail (BIT) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
« L'élimination de 162 000 mètres cubes de déblais non recyclables ; le déblaiement de 18 000 maisons, la construction de 2 700 autres types de logements pour accueillir 16 200 personnes et l'acquisition de quatre concasseurs par zone pour enlever les débris lourds et les traiter pour un usage ultérieur et la création de 3 500 emplois », tels sont les objectifs visés dans le cadre dudit projet. Une délégation de la CIRH, des représentants du PNUD, du BIT, de l'UNOPS, d'ONU-Habitat, ainsi qu'Eric Calais, sismologue et conseiller scientifique du PNUD, ont visité jeudi Carrefour-Feuilles en vue de constater l'état d'avancement du projet.
Le recyclage des débris est l'une des composantes du projet de gestion des débris à Carrefour-Feuilles. Cet aspect du projet est mis en oeuvre par le BIT à travers l'ONG française Entrepreneurs du Monde (EDM). « Le renforcement de la capacité technique des microentreprises de la zone et la création d'unités économiques génératrices d'emplois et de revenus autour de l'enlèvement et du recyclage des débris » sont quelques-uns des objets poursuivis à travers cette composante du projet. Selon Julien Magnat, le conseiller technique principal du projet, quelque 4 000 emplois, à côté des emplois durables, devraient être créés au terme du projet.
« Un atelier de recyclage des débris a été installé à Brédy pour la production des premiers produits à titre d'essai ainsi que pour la formation technique, et la mise en place d'un deuxième site de production fait l'objet de négociations », ont informé les responsables du projet, dans le kit d'information. Des séances de formation, ont-ils poursuivi, sont prévues pour les bénéficiaires du projet aussi bien sur les aspects techniques du recyclage des débris que sur les notions de base de la gestion d'entreprise.
L'expérience de CRS
L'ONG Catholique Relief Service (CRS) a aussi mis en place un programme de recyclage de déblais dans le cadre de son projet baptisé "Retounen nan Vwazinaj". « La composante "Remblais pour la reconstruction, R2R", qui consiste à transformer les remblais en sable et gravier, puis en béton et finalement en blocs solides et sécurisants, a procuré un emploi direct à plus de 400 personnes depuis octobre 2010 », a informé Kevin Osborne, le responsable du programme « Rubble to Reconstruction » à CRS. Ajoutant : « Ces cellules d'entrepreneurs haïtiens produisent des intrants et matériaux pour la construction qui sont achetés par les ONG ».
A côté de la création d'emplois durables dans les communautés touchées par le séisme, l'ONG catholique, selon son officier de communication, Jean Daniel Lafontant, enseigne aussi aux gens comment recycler et réutiliser les gravats. « Ces intrants sont vendus à CRS ou à d'autres institutions », a-t-il fait remarquer. Il a aussi affirmé que CRS achète de ces entrepreneurs le mètre cube de sable et de gravier à environ 19 USD et le bloc de ciment à 55 centimes USD. Et en contrepartie, les prix des équipements fournis par l'ONG sont remboursés sur le long terme avant de devenir la propriété de l'entrepreneur.
A la fin du programme, les responsables de CRS entendent recycler quelque 48 600 mètres cubes de décombres, lesquels devraient générer plus de 900 000 USD de chiffre d'affaires dans les communautés ciblées.
Des maisons construites à partir des déblais
Une ONG irlandaise, dénommée Haven, a expérimenté à Lilavois, en Plaine, la construction d'abris permanents à partir de déblais. Les quatre premières maisons de deux pièces construites à partir des déblais recyclés coûtent 6 000 dollars américains. Même les murs des maisons présentées comme parasismiques sont faits à partir des débris. Le coût total du projet est de 40 000 dollars américains, incluant les frais d'administration.
10 millions de mètres cubes de déblais, selon les chiffres disponibles, ont été générés par le séisme du 12 janvier 2010. A nos jours, l'Etat haïtien et les ONG disent avoir enlevé 2,4 millions de mètres cubes de déblais.

Jean Pharès Jérôme
pjerome@lenouveliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95258&PubDate=2011-07-22

Commentaire
Du pain sur la planche! Et il faut remarquer que si tout ce qui est dit ici est vrai, la reconstruction non seulement de Port-au-Prince mais d'Haiti, serait une simple question de temps. Cependant, se lancer comme ça, tête baissée sur le chemin des conclusions hâtives pourrait être dangereux et décevant. On ne peut nier qu'il y a des efforts qui se réalisent sur le terrain et que la première dose de bonne volonté locale et internationale n'a pas complètement disparu, Heureusement! Mais il ne serait pas sage de croire que les mentalités vont changer du jour au lendemain et que ceux qui ont pris l'habitude de vivre comme des parasites, vont baisser automatiquement les bras. En commençant par les politiciens haut-placés, jusqu'au subalterne le moins visible, au sein des entreprises publiques aussi bien que privées, des profiteurs épars vont se polariser en groupuscules et ces groupuscules en sangsues pour s'approvisionner sans travailler aux dépens de la majorité. Ce sont les vers qu'il faut surveiller dans le fruits car ils ont la capacité de tout détruire si l'on n'y prend pas garde. La corruption ne chôme jamais!

samedi 23 juillet 2011

Encore une proposition pour remplacer le charbon de bois

Beaucoup de propositions visant à remplacer le charbon de bois par d’autres combustibles, sont depuis quelque temps mises en discussions. C’est dans ce sens que l’hydrologue Martin Wartchow qui travaille pour l’ONG brésilienne Viva Rio, propose le Méthane en substitution au charbon de bois.
19/07/2011
Cette technique, selon l’hydrologue, a déjà fait ses preuves en Chine, en Amérique centrale et peut être d’un grand secours en Haïti : « il s’agit de produire du gaz méthane servant à la cuisine, en recyclant les excréments humains. Cela s’appelle « bio digesteur » et cette invention requiert peu d'infrastructures comme des matières fécales, sèches ou non, raccordées à un puits hermétique fait de briques, relié à un bassin », a expliqué M. Martin. Sans air, les bactéries contenues dans les déchets humains décomposent naturellement 85% de ceux-ci, en produisant du gaz méthane, a ajouté l’hydrologue Martin. « Les 15% restants de déchets organiques sont rejetés avec de l'eau dans une zone végétale où ils seront dégradés [...] l'eau recueillie est totalement propre [...] On peut même y élever des poissons», a précisé Martin Wartchow.
« Les Nations unies ont déjà subventionné plus d’une étude pour permettre de trouver des moyens en vue de remplacer le charbon de bois. Pourtant il suffit, selon Martin de regarder ce qui s’est passé au Nicaragua ou en Chine ». Martin Wartchow a rappelé que « 70.000 bio- digesteurs ont été construits en Amérique centrale et mille fois plus en Chine.
En Haïti, seulement 70 bio-digesteurs ont été construits par l’Organisation internationale ‘Viva Rio’ et autant de projets ont été en cours de réalisation, il y a trois mois. Mais une fois construit, tout n'est pas gagné, comme le montre l'exemple du camp de Santos 17, de Port-au-Prince où des bio-digesteurs ont été installés en février dernier aux côtés des nouveaux abris transitoires. Toutefois, la population semble ne pas comprendre l’importance de ce projet qui n’aura, apparemment, pas les résultats escomptés en Haïti comme cela le fut en Amérique centrale.

Jackson Joseph
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=24732&idtypetexte=

Commentaire
Si l'initiative ne part pas d'une collaboration étroite avec les organismes de la communauté, si le gouvernement l'estime trop peu visible comme source de propagande pour offrir son appui, aucun résultat sérieux ne pourra être atteint. Il faut donc une bonne dose de sérieux de la part des intéressés: la population, le gouvernement et les organismes communautaires (...). Le problème, c'est que sans l’éducation nécessaire, ce sera peine perdue. La radio, la télévision, les journaux, en général, devraient appuyer une telle proposition et préparer la population à en tirer le maximum de bénéfice. Il est question de l'avenir de toute une nation. Sans un environnement sain, la vie devient impossible. Et c'est ce que le pays n'aura jamais par hasard, comme un billet de loterie, si personne ne fait rien.

FRH : « un modèle d'efficacité », selon Josef Leitman

Haïti: « Le Fonds pour la reconstruction d'Haïti (FRH) a reçu jusqu'à aujourd'hui 352 millions de dollars de 19 donateurs », a confié au journal Josef Leitman, administrateur du fonds, le jeudi 21 juillet 2011. « 240 millions de ce montant ont été décaissés pour financer 14 projets avalisés par la CIRH », a-t-il poursuivi. « 65 millions de dollars ont été alloués à un projet de logements basé sur un modèle communautaire », a expliqué Josef Leitman.
« Nous sommes en train de chercher des fonds et surtout les 100 millions et quelques en vue de compléter l'enveloppe de 508 millions de dollars promise à la conférence des donateurs le 31 mars 2010 à New York», a par ailleurs révélé l'administrateur du FRH dont les opérations ont débuté le 8 juin 2010. Josef Leitman, en quête d'argent frais, a cependant insisté sur la nécessité d'une meilleure flexibilité de la part des donateurs vis-à-vis du gouvernement haïtien.
« C'est au gouvernement haïtien et à la CIRH de décider des priorités et des projets à financer », a-t-il plaidé, insistant aussi sur la nécessité d'une meilleure coordination, car chaque bailleur veut affecter ses ressources à des projets spécifiques. « Nous sommes neutres », a répondu Josef Leitman en ce qui a trait à la probabilité que le président Michel Joseph Martelly demande au Parlement une prolongation d'une année du mandat de la CIRH.
« Le gouvernement a choisi la CIRH comme partenaire, nous travaillons avec la CIRH », a-t-il expliqué avant d'ajouter que le FRH est un partenaire - sur le long terme pour la reconstruction d'Haïti - prêt à travailler avec n'importe quelle entité choisie par le gouvernement.
Le FRH ne perçoit que 2 % comme frais de gestion. La Banque mondiale, le SFI, la BID et l'ONU et un comité de pilotage présidé par le ministre haïtien de l'Economie et des Finances participent à la gestion du FRH qui met 21 jours pour finaliser un projet bon à financer, contrairement aux 120 jours habituels.

Roberson Alphonse

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95185&PubDate=2011-07-22

Commentaire
Puisse-t-il dire vrai!

La ministre Lassègue tire sa révérence

Haïti: Après 18 mois au service du gouvernement et de la population haïtienne, la ministre de la Culture et de la Communication, qui s'est toujours distinguée par son savoir-faire et son charisme, tire sa révérence. Pour des raisons de santé, Marie Laurence Jocelyn Lassègue laisse le gouvernement pour se faire soigner de la sclérose en plaques dont elle souffrait depuis un certain temps.
« Je devais subir deux (2) traitements médicaux importants au cours des mois de juin et de juillet 2011; j'allais profiter du changement de gouvernement pour les faire. J'ai annulé le premier rendez-vous. Je ne peux reporter le second, déterminant pour l'avenir de ma santé. Je me déplacerai donc le samedi 23 juillet », selon une correspondance de Mme Lassègue, adressée au chef du gouvernement démissionnaire, Jean-Max Bellerive, dont une copie a été envoyée au président de la République.
« Je me vois dans l'obligation de vous informer que j'arrêterai de liquider les affaires courantes, le 22 juillet 2011 », poursuit cette lettre en date du 11 juillet. Mme Lassègue a conclu sa correspondance en souhaitant que le prochain gouvernement soit installé le plus tôt possible.
La ministre démissionnaire a également adressé une correspondance avec pratiquement le même contenu aux différences associations de femme du pays.
« Ne vous inquiétez pas pour moi », a-t-elle dit au Nouvelliste ce vendredi 22 juillet moins de 24 heures avant son départ pour le Canada, où elle doit se faire soigner de la sclérose en plaques. Avec une telle maladie, personne ne saura réellement comment elle a fait pour remplir sa fonction avec tant d'efficacité. Marie Laurence Jocelyn Lassègue, dite Lolo, doit se retirer pendant quelque temps pour suivre son traitement dans le calme et loin des pépins quotidiens.

La sclérose en plaques : qu'est-ce que c'est?
La sclérose en plaques est une maladie qui touche le système nerveux central, en particulier le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière. Elle altère la transmission des influx nerveux et peut se manifester par des symptômes très variables : engourdissement d'un membre, troubles de la vision, sensations de décharge électrique dans un membre ou dans le dos, troubles des mouvements, etc.

Le plus souvent, la sclérose en plaques évolue par poussées, au cours desquelles les symptômes réapparaissent ou de nouveaux symptômes surviennent. Au bout de quelques années, les poussées laissent des séquelles (symptômes permanents) qui peuvent devenir très invalidantes. La maladie peut en effet porter atteinte à de nombreuses fonctions : le contrôle des mouvements, la perception sensorielle, la mémoire, la parole, etc.

Diagnostic

Il n'y a pas de test qui permette de diagnostiquer de façon certaine une sclérose en plaques. D'ailleurs, les erreurs diagnostiques restent fréquentes, car de nombreuses maladies peuvent se manifester par des symptômes ressemblant à ceux de la sclérose en plaques.

Sources : passeportsanté.net
Robenson Geffrard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95246&PubDate=2011-07-22

Commentaire
Nous ne connaissons pas à fond madame Laurence Jocelyn Lassègue, mais nous croyons savoir assez d'elle pour affirmer que cette dame a donné le meilleur d'elle-même à son pays. Talentueuse, respectueuse, honnête, solidaire, elle mérite tout notre respect et toute notre admiration. Passer au sein de ce gouvernement et ne jamais donner prise à la moindre accusation, à la moindre indication de mauvaise foi dans l'accomplissement de sa tache, voilà qui honore l’intéressée aussi bien que son pays. Vous avez tout notre respect, Madame Lassègue et que l'avenir vous donne des successeurs dignes de vous! Nous souhaitons surtout que votre état de santé s’améliore car nous avons besoin de vous maintenant plus que jamais!

Reconduction de la CIRH : pas avant des enquêtes approfondies

Haïti: « Nous ne pouvons pas prendre les décisions avec autant de légèreté » , s'insurge Jean William Jeanty, suite aux informations selon lesquelles le chef de l'Etat aurait l'intention de demander au Parlement haïtien d'adopter une loi pour reconduire pour un an le mandat de la CIRH. « La reconduction de cette institution ne peut intervenir qu'après un audit pour lequel on engagera les services d'une firme internationale fiable et crédible », a déclaré le sénateur, qui intervenait ce vendredi sur les ondes de Radio Magik 9.
Jean William Jeanty dénonce la signature de certains contrats dans le cadre de cette institution, qui n'ont pas respecté les normes sur la comptabilité publique. « Trois appels d'offres restreints pour l'exécution de deux projets de rénovation urbaine à Fort-National et à Bowen field et d'un projet pour reconstruire le palais de Justice, pour un coût d'environ 400 millions de dollars américains, ont été lancés par la commission. Trois firmes dominicaines ont bidé et ont décroché chacun un contrat », a fait savoir le parlementaire, qui attire l'attention sur le fait qu'il aurait existé des affinités entre les responsables de ces compagnies et des fonctionnaires haïtiens proches de la CIRH.
« Un appel d'offres pour un contrat dépassant 100 millions de dollars américains ne peut pas être restreint, a indiqué le sénateur des Nippes. Au départ, on a voulu faire comprendre que c'étaient des contrats de 20 millions de dollars. Mais en réalité, poursuit-il, cette somme n'était qu'une avance décaissée aux responsables des compagnies de construction. »
Le parlementaire critique aussi l'exclusion des institutions haïtiennes dans la réalisation de certains projets validés par l'institution ayant à sa tête l'ancien président américain Bill Clinton et le Premier ministre démissionnaire Jean -Max Bellerive. « 23 millions de dollars ont été décaissés après validation d'un projet pour la construction du troçon de route reliant Miragoâne à Petit-Trou de Nippes. Un autre projet pour la réhabilitation de la portion de route partant de Petit-Trou de Nippes à Carrefour Charles a également été validé alors que le ministre des Travaux publics n'a jamais été mis au courant », a révélé Jean William Jeanty, accusant le Premier ministre démissionnaire qui lui a pourtant fait croire le contraire.
« Il faut que des enquêtes plus approfondies soient menées autour de ces informations », recommande le sénateur, qui n'écarte pas la possibilité de se mettre avec d'autres collègues en vue de convoquer le locataire de la primature en ce sens. Le Premier ministre démissionnaire devra alors apporter des précisions sur le décaissement par la CIRH des fonds pour la réalisation des projets présentés en général par des organisations non gouvernementales (ONG) existant en grand nombre en Haïti.
Lors de sa dernière rencontre avec les parlementaires, il y a quelques semaines, Jean-Max Bellerive avait révélé que le ministère de la Planification dont il est le titulaire n'a pas les moyens légaux de contrôler le fonctionnement des ONG en Haïti. Une déclaration qui révolte le sénateur Jean William Jeanty . « Jean-Max Bellerive a la spécialité de raconter n'importe quoi. Il peut dire une chose et son contraire en même temps. », a lancé le sénateur, qui reproche au coprésident de la CIRH de n'avoir pas introduit au Parlement , au cours de son mandat, une loi pour doter le ministère de la Planification de moyens juridiques pouvant lui permettre de contrôler le fonctionnement des ONG en Haïti.
Martelly crée la confusion
Le sénateur des Nippes s'en prend également au chef de l'Etat qui, dit-il, est en train de créer la confusion et l'amalgame en décidant de demander au parlement d'adopter une loi pour reconduire pour un an le mandat de la CIRH. En prenant cette décision, le président prouve clairement que ses actions sont inscrites dans la droite ligne de la continuité alors qu'il prétend le contraire et fait retarder inutilement les discussions avec les Parlementaires.
Jean William Jeanty rejette également l'initiative du chef de l'Etat qui a remis en selle l'ancien président américain à cause de son carnet d'adresses bien garni de donateurs et d'investisseurs. Ce qui serait aux yeux du président haïtien un atout pour la reconstruction d' Haïti. Un argument qui, cependant, ne tient pas pour le parlementaire des Nippes. « Les engagements ont été pris publiquement par les bailleurs de fonds. Ce n'est pas la présence de Bill Clinton dans la commission qui va les inciter à respecter leurs promesses faites à Haïti », a conclu Jean William Jeanty.

Danio Darius
daniodarius001@yahoo.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95245&PubDate=2011-07-22

Commentaire
William Jeanty sait donc ce qu'il fait apparemment. Maintenant reste à savoir s'il va être écouté, et s'il ne l'est pas, quel genre d'explication on va nous fournir pour justifier l'octroi sans appels d'offres des contrats mentionnés, par M. Préval et compagnie. Ces faits disent tout haut ce que tout le monde savait déjà du gouvernement en question. Comme on ne peut pas prétendre que les palabres suffisent à résoudre quoi que ce soit, à remettre le pays sur les rails (en supposant qu'il y ait été auparavant)souhaitons voir des mesures qui aillent au delà des mots. Sinon, préparons-nous à la continuité, c'est à dire au pire! Si le président savait quel capital politique légitime, quel potentiel de popularité, quelle dose de prévention, quelle force morale renferme la persécution des crimes du gouvernement antérieur!