tag:blogger.com,1999:blog-87613358994187948272024-03-12T21:06:29.787-07:00"HAITI-BLOG-NET"Vivre dans un pays sans loi, c`est vivre dans l`esclavage de la peur. (Renos Dossous)Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.comBlogger1365125tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-17156281583785527842013-03-30T06:26:00.000-07:002013-03-30T06:26:27.472-07:00DU RACISME AUX DOUANES CANADIENNES ?
<br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: right;">
<span style="font-size: 10pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Calibri;">« L’homme est un animal à mousquet »
(Anatole France)<o:p></o:p></span></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-family: Calibri;">Par Renos Dossous</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-family: Calibri;">Trois incidents confrontés par un même citoyen remettent clairement
en question le professionnalisme des agents de douane du Canada. Le premier
s’est déroulé à Lacolle sur la frontière États-Unis - Québec, le deuxième à
l’aéroport Pearson de Toronto et le plus récent, à l’aéroport international
d’Ottawa. </span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-family: Calibri;">Dans le premier cas, une agente de la douane (oui, une
femme), allant au delà de l’autorité que lui confère son poste, intercepte de
façon abrupte un voyageur pour vérifier son équipage. Si la vérification en soi
n’est pas dénuée de légitimité, le geste était grossier et injustifié. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Mais le voyageur en question n’ayant rien à
cacher, suivit les consignes, répondit aux questions, même aux plus insidieuses.
Il n’a pu s’empêcher cependant de s’enquérir des raisons de ce traitement spécial
dont lui seul faisait l’objet. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« Ces
raisons, vous les connaissez parfaitement, Monsieur », lui répondit-on. Et
aujourd’hui encore, il attend de les découvrir. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Après deux ou trois appels téléphoniques
agrémentés de tout le dramatisme d’un mauvais roman, l’agente en question lui
permit de regagner le car de Greyhound qui a du attendre toute la durée de
cette opération ubuesque. C’était en 2010.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-family: Calibri;">Le deuxième incident arriva à l’aéroport Pearson de Toronto,
en janvier 2013. Cette fois-là, le même citoyen, revenant du Mexique, entre
dans la section réservée à la douane. Plusieurs autres voyageurs circulent
devant et derrière lui. Distrait, il ne se rend même pas compte de la position
exacte de l’agent qui devait s’occuper de lui car il y en avait plusieurs.
Tandis qu’il se dirige vers une agente disponible, assise en face de lui, un
autre placé latéralement le retient vigoureusement par le bras gauche. Exactement
comme il ferait pour un délinquant qui risquerait de s’enfuir. Il happe le
passeport de la main du client, en retire le formulaire et le rend à son
propriétaire. Malgré la surprise provoquée par cette agression du personnage en
uniforme, le voyageur se montra prudent et réservé. Tournant le dos à cet agent,
il <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>s’adressa enfin à la collègue de ce
dernier. « Pourriez-vous m’indiquer, Madame, l’espace réservé aux
correspondances? Je vais à Ottawa. » Cette belle dame voulant sans doute
se montrer solidaire de son collègue dans l’indécence, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>jeta un regard de dédain sur le client tout en
lui offrant une réponse qui ne saurait être plus révélatrice. « Ne
savez-vous pas lire, Monsieur? Vous n’avez qu’à prendre le couloir de gauche ».
C’est à se demander si cette dame très élégante dans son uniforme aura le temps
d’apprendre un jour que la solidarité dans le délit ou le crime n’est pas une
vertu?</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">
<span style="font-family: Calibri;">Le troisième incident dériva de la carence totale d’éducation
d’une autre agente. Cette fois, à l’aéroport d’Ottawa. Mardi 26 mars 2013, onze
heures du soir. Notre voyageur, le même, arrive de la République dominicaine
(Sunwing). Il pénètre dans l’aire de la douane. La douane, décidément! Tout
s’était très bien passé jusqu’au moment de rendre le fameux questionnaire
destiné aux vérifications de cette institution. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Une autre dame, toute raide dans son
camouflage, pour ainsi dire, entourée pourtant d’une demi-douzaine de collègues
masculins bien musclés, arracha littéralement le passeport des mains de l’intéressé
pour en sortir le document qui justifie son travail. Une fois terminé, elle le lui
rendit et observait déjà de l’autre côté. Comme si son geste était le plus
normal du monde.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 375.65pt;">
<span style="font-family: Calibri;">Un passager qui se respecte et
respecte la loi, qu’il soit noir, latino, autochtone ou autre, jusqu’à preuve
du contraire, a le droit de s’estimer au dessus de tout soupçon. Dans le cas
qui nous concerne, la seule différence entre notre voyageur et les autres, c’est
que précisément il est noir. Et comme il n’existe aucun concept d’être humain
dont un des groupes susmentionnés soit exclu, notre voyageur s’interroge
encore. En tout cas, une seule chose ne laisse pas de doute dans son esprit. Un
employé possède tous les droits du monde de ne pas aimer son travail. Et
personne ne peut lui ôter la liberté de se recycler, de changer. Mais quand on
est payé pour accomplir une tache, ne pas le faire ou le faire mal, quand on
peut faire mieux, c’est frauder à la fois l’État et les citoyens. Pour le
fonctionnement équilibré de notre société, espérons avec ferveur que l’Agence
des services frontaliers du Canada qui embauche les individus qui la représentent
auprès du public, des clients à qui ces agents doivent leur salaire, se montrera
plus sélectif. Tout le monde n’a pas la faculté de comprendre la logique de
cette cooccurrence inéluctable à savoir que tout comme il n’y a pas de
professeur sans étudiant, il n’y a pas d’agent de douane sans client.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 375.65pt;">
<span style="color: red;"><span style="font-family: Calibri;">Nota.<o:p></o:p></span></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 375.65pt;">
<span style="color: red;"><span style="font-family: Calibri;">Une protestation
formelle (de l’intéressé) – liée au cas de Toronto - a été adressée à ce sujet à
l’Agence des services frontaliers du Canada dont la réaction se fait encore
attendre. <o:p></o:p></span></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 375.65pt;">
<span style="color: red;"><o:p><span style="font-family: Calibri;"> </span></o:p></span></div>
Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-76385840235057128642012-08-19T03:50:00.005-07:002012-08-19T03:50:49.442-07:00L'avenir du créole est-il lié à celui du peuple en Haiti ?
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Le créole haïtien représente une de ces langues
jeunes sur la valeur de laquelle plusieurs intellectuels, en Haïti même, ont du
mal à se mettre d’accord. C’est à se demander d’où vient cette résistance,
cette hystérie collective, en Haïti et ailleurs, qui consiste à nier au créole -
malgré son statut de langue officielle au même titre que le français - <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la place qui lui correspond dans le patrimoine
culturel du monde moderne. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Les
linguistes de toutes les tendances reconnaissent que chaque langue projette une
vision du monde déterminée, une cosmovision qui particularise ses locuteurs par
rapport à ceux des autres langues. Y aurait-il une caractéristique du créole
haïtien qui refléterait l’alourdissement, l’inhibition, la paralysie de ce
peuple à se structurer, à se prendre en main ? Pour répondre à cette
question importante, interrogeons la sémiotique. Cette vaste discipline que Charles
Sanders Pierce distingue de la sémiologie, englobe aussi la linguistique. Elle
se définit, rappelons-le, comme la science de la production, de la codification
et de la communication des signes. <o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Avec l’indépendance d’Haïti le 1<sup>er</sup>
janvier 1804, nait en Amérique un cas unique au monde. La première république
noire souveraine des temps modernes. Il est évident qu’elle ne disposait
d’aucun repaire, d’aucun terme de comparaison. La France de l’époque symbolisait
aux yeux de l’Amérique, notamment des Etats-Unis qu’elle avait aidé à se
libérer, et du reste de l’Europe, une référence incontournable. Le rayonnement
de ses lettres, le triomphe de sa révolution, l’universalité des principes qui
s’en dégageaient, en faisaient un phare dans le monde. C’était tout naturellement
que sa langue s’imposait dans toutes les cours européennes et est demeurée
longtemps la langue de la diplomatie. De Varsovie à Athènes, de Berlin à
Moscou, tout le monde voulait parler français. Dans un univers ainsi polarisé, « Les
révolutionnaires (haïtiens) en mal de cohésion sociale » ont
« copi(é) le seul modèle qui s’offrit à leur intelligence », celui
des maitres qu’ils avaient vaincus, comme l’a si clairement exprimé
l’anthropologue haïtien Jean-Price Mars.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Mais ces Haïtiens eux-mêmes, étaient le produit
des esclaves venus du Dahomey, de la Guinée, du Bénin, du Sénégal, et parlaient
des langues diverses. Pourquoi les faisait-on venir d’horizons si distincts ?
Par calcul. En ignorant les langues et les cultures les uns des autres, en
provenant de tribus différentes, ils ne risqueraient pas de se liguer entre eux
pour affecter les intérêts de leurs oppresseurs et s’en libérer. Mais l’homme
est un animal social. Son besoin de communication est inné. De cette nécessité
vitale, de ce désir de contact avec l’autre naquit le créole. Cette langue
s’est tissée grâce au français que les esclaves guettaient des lèvres de leurs
maitres et aux nombreux dialectes africains des tribus dont les ressortissants
étaient jetés sur les côtes d’Haïti. Elle est donc relativement jeune. Mais
elle a souffert d’un handicap. Les maitres ne valorisaient que leur propre
langue. Tout ce qui ne leur appartenait pas, langue, religion et couleur était
différent, barbare. Les Grecs et les Romains antiques ne jugeaient pas autrement
ce qui faisait son apparition hors des murs de leur cité. En tout cas,
l’étymologie du terme barbare ne fait que le confirmer. Comment l’esclave qui
se regardait avec les yeux du maitre, ne succomberait-ils pas à la tentation de
reproduire son système de valeur ? Comment saurait-il éviter de sombrer dans
cette crise d’identité frisant l’aliénation ? Celle qui vous porte à ne vous
regarder qu’à travers le prisme de l’autre ? Cette déconstruction mentale,
ce conflit individuel, était d’autant plus grave et profond, qu’aucune campagne
d’éducation efficace n’a jamais été mise sur pied pour en éradiquer les séquelles.
De sorte que le mal se perpétue. Haïti n’ayant pas été le seul pays à éprouver
cette autocensure, c’est au nom de millions d’hommes que parlait Frantz Fanon dans
cette analyse géniale intitulée <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Peau
noire et masques blancs</i>. Pour se distinguer de leur propre groupe
d’appartenance, ceux qui parlaient le créole étaient les premiers à le
dénigrer. <o:p></o:p></span></div>
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"></span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">C’était évident que tant que le modèle à suivre
arriverait de l’extérieur, la situation risquait de ne pas s’améliorer. Car
comment demander à des puissances colonisatrices de reconnaitre et de valoriser
une nation née d’une victoire sur le colonialisme et sur l’esclavage ? Comment
leur demander de précipiter la fin de cet esclavage dans lequel puisait sa sève
la révolution industrielle ? Est-ce pour rien que la France a attendu 20
ans avant de reconnaitre l’indépendance d’Haïti 44 ans avant d’abolir
l’esclavage sur ses territoires ? Est-ce par hasard que les Etats-Unis
aient libéré ses esclaves 59 ans après l’indépendance d’Haïti ? Le Vatican
lui-même n’a couru le risque de signer un concordat avec Haïti qu’en 1860. Soit
56 ans après sa libération.<o:p></o:p></span><br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Ce contexte d’un XIXème siècle profondément marqué
par l’ethnocentrisme était favorable à l’apparition de l’anthropologie physique.
Cette étape sombre dans l’histoire de l’anthropologie. En effet, c’est l’époque
où le mythe, la pseudoscience dénommée la phrénologie (ou craniologie) faisait
son entrée dans le monde. Une discipline qui défrayait la chronique en prétendant
établir comme un principe objectif que le caractère et les fonctions
intellectuelles d’un individu sont déterminés par la forme de son crâne. Mais l’anthropologie
culturelle est venue à la rescousse. Dès lors, rien d’étonnant que l’un des pionniers
de cette face lumineuse de la discipline mentionnée ait été un Haïtien, Anténor
Firmin. Ce qui peut-être explique paradoxalement que son œuvre majeur dans le
domaine, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">De l’égalité des races humaines</i>,
publiée en 1885, ait connu un ostracisme complet pendant plus d’un siècle. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Au milieu de ces péripéties séculaires, les
intellectuels haïtiens se sont vus confrontés à un grave dilemme. Comment
orienter l’éducation dans le pays ? À partir du français ou du
créole ? Le français, d’une part, représentait la langue du maitre, celle
dont la valeur est attestée par le nombre de locuteurs et l’engouement qu’elle
suscite parmi les nations les plus avancées. Le français représente donc une
véritable fenêtre ouverte sur le monde après avoir été un butin de guerre, une
arme de combat pour les esclaves libérés eux-mêmes. D’autre part, le créole,
langue jeune, méprisée par le colonisateur comme inférieure, ne présageait rien
de favorable pour des relations soutenues de ses locuteurs avec le reste du
monde. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Mais dans ce conflit inégal, où doit-on chercher
la vérité ? <o:p></o:p></span></div>
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"></span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Avant toute discussion, peut-être faudrait-il
rappeler aux Haïtiens eux-mêmes qu’aucun critère strictement linguistique ne
permet de distinguer une langue d’un dialecte ou d’un patois, ces deux derniers
termes n’ayant qu’une charge péjorative. C’est pourquoi, seuls les critiques
agressifs, dans leur accès de colère y ont recours pour intimider leurs
interlocuteurs timorés. Ainsi que l’a fait ce journaliste dominicain, Julio
Gautreau qui, pour contester la création d’une chaire de créole proposée par
l’Université Autonome de Santo Domingo, parlait du créole comme d’« un
patois, (d’) un jargon confus des Haïtiens ». <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"></span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Comme les systèmes linguistiques ne se
différencient pas des systèmes culturels, on peut appliquer aux premiers
certaines conditions des seconds. Or « la vraie leçon à tirer de
l’anthropologie culturelle est plutôt que, pour affirmer qu’une culture est
supérieure à une autre, il faut fixer des paramètres. C’est une chose de
définir ce qu’est une culture, et une autre de dire sur la base de quels
paramètres nous la jugeons ». (<i style="mso-bidi-font-style: normal;">À
reculons comme une écrevisse</i>, Umberto Eco, Grasset, Paris 2006, pp.
274-275)<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">En laissant de coté ces discussions oiseuses, sans
compliquer inutilement le débat, on peut parler de la langue maternelle des Haïtiens
en ayant recours à un concept mathématique. Qui a jamais pu résoudre une équation
du second degré avant d’en savoir résoudre du premier degré ? On part
de ce qui est connu pour déterminer ce qui est inconnu. On ne peut bien
apprendre une discipline nouvelle qu’en s’appuyant sur ce qu’on en sait déjà.
Le créole semble dans ce contexte, l’instrument le plus efficace pour assimiler
rationnellement d’autres connaissances y compris celle du français. Ce même
raisonnement vaut aussi pour les langues autochtones du Canada, des Etats-Unis
ou d’ailleurs. De nombreuses études révèlent en effet que les enfants
apprennent beaucoup mieux dans leur langue maternelle que dans n’importe quelle
autre. Y aurait-il un concept d’enfant dont seraient exclus les enfants
haïtiens ? En tout cas, voilà d’importants sujets de méditations et
d’analyses pour les didacticiens et les pédagogues de tous les horizons.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"><o:p> </o:p></span><span style="mso-ansi-language: FR-CA;">Pour Leibniz, la langue est l’un des plus beaux monuments que peut bâtir
un peuple. Cela commence de toute évidence par les chefs-d’œuvre graduellement produits
dans cette langue qui la fixent et lui donnent sa physionomie propre. Poèmes,
chansons, romans, contes, proverbes, sont autant de voies distinctes pour
atteindre le même objectif. Dans le cas d’Haïti, le processus cristallisé par
le premier roman en créole haïtien, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Dezafi</i>,
de Frankétienne, s’est initié depuis bien longtemps. Et il ne fait que
continuer. Mais cela ne suffira jamais. Il reste un travail périphérique,
extralinguistique, à entreprendre pour donner à ce nouveau-né toute la latitude
dont il a besoin pour accroitre sa robustesse et prendre la place qui lui
correspond. La langue, ce n’est jamais exclusivement la langue. De par sa
nature même, elle entre dans le cadre de ce que Marcel Mauss appelle un fait
social global. Elle subit l’influence de l’histoire, de la politique, de l’économie,
de la culture du peuple qui la parle. Un travail plus approfondi et à plus long
terme attend donc d’être réalisé pour donner de la matière à cette langue qui
n’aura jamais que le prestige de ses propres locuteurs. Car c’est de cela qu’il
s’agit. La génération actuelle des éducateurs et surtout des politiciens
haïtiens a-t-elle la volonté et la détermination d’atteindre un si noble
objectif ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: center 234.0pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-46426566945655846152012-08-09T09:55:00.002-07:002012-08-09T09:57:34.235-07:00Haiti 2012 : le pays ou l'on marche à reculons<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Haïti, c’est un
galet terne et immobile au bord de la grande rivière en mouvements accélérés que
représente le monde d’aujourd’hui! Tout change, tout bouge autour de ce
pays. De nombreux gouvernements dans le monde s’accommodent très bien de ces
transformations indispensables pour améliorer la vie de leurs citoyens. Mais en
plein cœur des Caraïbes, à contrecourant de cette évolution généralisée, il y a
un pays qui rétrograde depuis 208 ans. Malgré des alternances d’éclaircies et
de nuages sombres, ces rares lueurs d’espoir n’ont généralement été monopolisées
que pour le profit d’un petit groupe. Ce n’est pas par hasard que,
l’analphabétisme aidant, les politiciens haïtiens préfèrent inviter leurs concitoyens
à se réfugier dans un passé désuet, lointain, plutôt qu’à regarder l’avenir en
face. L’histoire remplace la politique. Quel meilleur moyen d’asseoir la
fiction d’un passé héroïque, figé dans le temps ? </span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"><o:p></o:p></span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"><o:p> </o:p></span><span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Il y a des mythes
qui ne trompent pas tout le monde et qui ne trompent pas longtemps. Si plus de
50 pour 100 <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>des citoyens de ce pays
n’ont pas reçu le pain de l’instruction, ils ne sont pas bêtes pour autant. Ils
savent ce qui leur convient. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas le choix. Recourir
au cliché qui voudrait qu’on a le gouvernement qu’on mérite, c’est assumer que
les élections se déroulent toujours normalement. Or c’est rarement le cas. Chaque
appel aux urnes représente un nouveau défi, une nouvelle aventure où seuls
triomphent ceux qui savent frauder, impressionner, terroriser les foules. Cela
veut dire une certaine catégorie d’électeurs, mais surtout certains membres des
Conseils électoraux. C’est un jeu périlleux où l’intimidation et la peur
constituent les pions les plus visibles de l’échiquier politique. <o:p></o:p></span></div>
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"></span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Quand certaines
religions recommandent à ce peuple incapable de se nourrir d’avoir autant d’enfants
que lui donne le ciel - <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>chaque enfant est
censé naitre avec son pain sous le bras – elles abusent de l’autorité que leur confère
la confiance presqu’aveugle de ces exclus. Les politiciens quant à eux réunissent
les sans abri pour les haranguer et leur offrir du pain pour des applaudissements.
Ils n’abusent pas moins de l’avantage que leur procure la résignation d’un <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>peuple amputé de sa fierté. <o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">En Haïti, il
existe plusieurs méthodes pour camoufler la vénalité, la médiocrité des
gouvernants. Voilà pourquoi certains comportements hautement répréhensibles,
certaines pratiques universellement condamnables y subsistent comme des
phénomènes naturels. C’est peut-être aussi un moyen sûr et efficace d’inspirer
la pitié et de forcer la main aux institutions de bienfaisance. Le vestige le
plus palpable de l’esclavage dans ce pays de « Négriers d’eux-mêmes »
(selon le titre du livre de Jean Casimir), ce sont les « restaveks ».
Ces enfants esclaves dont les parents trop pauvres pour s’en occuper, les confient
à d’autres plus fortunés. Ce système d’entraide appelé à fournir à l’enfant
l’occasion d’améliorer ses conditions d’existence atteint rarement l’objectif
visé. Ils sont tout simplement réduits en esclavage. Ce qui fait que ni
l’église, ni les politiciens, ni les familles aisées n’ont intérêt à voir
appliquer le contrôle de la natalité. Cette armée de citoyens de seconde
classe, en guenille, est nécessaire pour préserver certains intérêts. 10
millions d’habitants pour 28 000 kilomètres carrés. C’est beaucoup. Mais est-ce
suffisant ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Car « Il n’y a
point de héros sans auditoire ». André Malraux voyait juste. Le statu quo
est du côté des privilégiés. Vive la pauvreté ! <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Dans la Grèce
antique ainsi que plus tard à Rome, le héros était un personnage que l’on
pouvait rarement confondre avec le reste de la population. Sa <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>personnalité était si clairement définie que l’histoire
ne laissait aucun doute sur son profil. Plus il coupait de têtes et déflorait
de femmes, plus sa réputation grandissait. Son devoir lui était dicté par une
tradition millénaire qui se moquait des frontières. Seul le camp auquel il
appartenait le distinguait d’un autre de sa catégorie. Pour le reste, Hector
n’était pas différent d’Achille, ni Prométhée de Zeus, encore moins les Horaces
des Curiaces. Dans l’Haïti d’aujourd’hui où la communication n’arrive pas
encore à dégourdir tous les esprits, où l’école est un luxe réservé à une élite
inconsciente de ses privilèges, peu de politiciens pensent à l’avenir en termes
collectifs. Il leur convient plutôt de maintenir et de protéger leurs
privilèges à tout prix. C’est pourquoi l’hydre de l’autoritarisme, cette
obscénité politique, étend ses tentacules sous des formes subtiles sur le dos
de toute une nation. Et plus que nulle part ailleurs, « l’homme (peut s’y
définir) un animal à mousquet » (Anatole France).<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">On a beau se
convaincre que l’humanité évolue, doit évoluer, que les méthodes de
gouvernement archaïques ont vécu, de telles constatations n’ont de réalité
qu’ailleurs. Elles sont récusées par les politiciens haïtiens. Les changements
ne semblent valides que sous d’autres latitudes. C’est sans doute pour en
retarder l’avènement que l’instruction aussi tarde à se démocratiser dans ce
pays caribéen. Ceux qui ont intérêt à ce que rien n’avance savent freiner le progrès
et perpétuer la misère pour continuer à construire leur bien-être sur les dépouilles
d’une population analphabète. Il faut en effet avoir sombré sous le poids d’une
misère intellectuelle et physique considérable pour perdre la capacité de réagir
à ce point. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"><o:p> </o:p></span><span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">En effet, les
autorités de ce pays tapissé de déchets, des décombres du dernier tremblement
de terre (2010), privé d’eau potable et où l’environnement s’est complètement
dégradé,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>parlent sans rougir du succès
d’un soi disant « carnaval des fleurs » qui a paralysé les rares
activités productives de ce pays du 29 au 31 juillet. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">L’ex-premier
ministre haïtien, Jean Max Bellerive n’hésite pas à affirmer avoir versé
plusieurs millions de dollars à une firme dominicaine pour la construction d’un
bâtiment devant loger le parlement. L’actuel premier ministre Laurent Lamothe nie
catégoriquement cette affirmation. Quelle autre société accueillerait une telle
contradiction sans exiger des explications ? <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Où sont les millions de dollars ainsi grossièrement
soustraits des fonds prévus pour la reconstruction ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">La compagnie
brésilienne responsable de la construction de la route Cayes-Jérémie vient de
résilier son contrat de 132 millions de dollars. Un projet financé par l’ACDI
et la BID. Pourquoi les autorités haïtiennes ne donnent-elles pas une
explication sur les raisons de cette décision ? Tout le monde sait que le
Brésil fait partie des meilleurs alliés d’Haïti dans sa lutte contre le
sous-développement. D’ailleurs, ceux qui parlent de remettre sur pied l’armée
d’Haïti - même si le pays n’est pas en guerre - ont prévu de s’adresser à
l’Equateur et au Brésil pour la nouvelle armée. Est-ce que les commissions
exigées aux Brésiliens, selon une vieille pratique des politiciens haïtiens,
dépassent le montant de leur propre devis ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Haïti aura beau
parler de progrès, elle aura beau désirer ce progrès, ses possibilités d’y
accéder seront minces. Peu importent les efforts fournis par ceux qui
souhaitent sincèrement sa réhabilitation et sa réintégration au sein des
peuples civilisés. La mentalité prédatrice, proche de la piraterie et l’absence
totale de fierté de ses politiciens font de ceux qui placent leur confiance en
eux des naïfs. Un geste simple qui pourrait donner le ton de la volonté de
reconstruire le pays pourrait être la légalisation des titres de propriété,
l’établissement d’une structure cadastrale méticuleusement étudiée. C’est d’ailleurs
le premier gros handicap auquel se heurtent les acteurs de la reconstruction. C’est
vrai que cela limiterait la possibilité de dépouiller les paysans de leurs
terres, d’expulser arbitrairement au nom d’une déclaration douteuse d’utilité
publique, quiconque prétend être maitre de sa propriété. Voilà qui nous ramène
drôlement à 1804, l’année de l’indépendance d’Haïti. Rien n’appartenait à
personne. Mais tandis qu’un petit groupe très réduit s’emparait des terres, tous
allaient se sacrifier pour rembourser les 21 milliards de dollars réclamés par
la France pour dédommager ses colons. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-50424588036196975932012-08-05T09:57:00.003-07:002012-08-05T09:57:53.134-07:00COMMUNICATION ET BARBARIE<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Le penseur
italien Giambattista Vico applique à l’histoire une théorie cyclique selon
laquelle<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>son évolution passerait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>par différentes phases, de la barbarie à la
civilisation pour finalement revenir à son état initial. La société, conçue
évidemment au nom de la défense des intérêts collectifs, représente le lieu privilégié
de pareille observation. Thomas Hobbes, prédécesseur de Vico, ne se situe pas
très loin de son homologue italien si l’on s’en tient à sa définition de
l’État. Mais Hobbes décrit son objet d’étude comme un monstre. Son livre
intitulé « Léviathan » doit son nom à une référence biblique où l’on
parle d’un monstre doté de pouvoirs immenses. C’est peut-être aussi pour nous
informer que le rôle joué par cette entité que nous appelons l’État, s’il est
nécessaire quand son fonctionnement se base sur une vision large et globale,
risque d’être létal quand elle est fondée sur la défense d’intérêts sectoriels
ou individuels. Ce qui ne peut qu’annuler son utilité et lui faire perdre ipso
facto toute légitimité aux yeux du citoyen.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span><o:p></o:p></span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Le roman
« Acide sulfurique » d’Amélie Nothomb, nous fait vivre un épisode
tragique dans la vie d’un groupe d’individus qui ont signé un contrat pour
participer à une émission à la télé. Cette dernière consiste à créer des scènes
suffisamment étranges et risquées pour retenir l’attention du public. Ce qui a
pour but d’en augmenter la popularité. Mais il n’y a pas de limite dans cette
recherche d’émotions fortes même si cela doit provoquer la mort d’un ou de
plusieurs participants. On a signé, on va jusqu’au bout. C’est la<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>condition des investisseurs qui n’hésitent
pas à miser sur tous les tableaux. Or il se passe un phénomène incroyable. Quel
que soit le degré de répugnance inspirée par les scènes de ce jeu dangereux, le
public devient incapable de cesser de les regarder. Il le fait soit pour
s’indigner, soit pour critiquer, désapprouver ou souffrir. C’est comme une
drogue dont on n’ignore pas les effets pervers mais qu’il est difficile voire
impossible d’écarter de son chemin. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">L’intoxication médiatique
infligée par certaines publicités et certaines propagandes mettra certes du
temps à se laisser évaluer avec précision. Mais les spécialistes de la
communication ne nous ont jamais caché certaines implications déterminantes de
ce phénomène sur la vie moderne. La prochaine campagne présidentielle qui n’a
même pas encore commencé aux Etats-Unis, nous en offre déjà un avant-gout.
C’est un observatoire privilégié pour juger des effets nocifs de la
désinformation sur l’existence de citoyens rarement préparés à l’affronter. Les
propagandistes républicains, fers de lance de la campagne d’un Mitt Romney qui
n’a pas froid aux yeux, nous font revivre le jeu périlleux décrit dans le roman
d’Amélie Nothomb, mais avec en prime une dose de cynisme. En effet, peut-il
exister dans un pays, phare de la démocratie dans le monde, une régression
aussi flagrante dans le domaine des devoirs civiques que de restreindre la
possibilité de voter de plusieurs millions de citoyens ? Peut-on concevoir
un meilleur exemple de masochisme que l’applaudissement ou même la simple
acceptation de la part des Républicaines de mesures aussi anachroniques que de
procéder à des examens vaginaux préalables pour décider si une femme peut avoir
ou non le droit de recourir à l’avortement ? Peut-on justifier dans un
environnement moral sain la nécessité d’augmenter les impôts sur le revenu des
démunis pour diminuer ceux des milliardaires sous prétexte qu’ils sont des
créateurs d’emplois ? Peut-on encore assister impassible aux
assassinats quotidiens de milliers de citoyens, dont de nombreux enfants, sans
aucun droit de critiquer impunément les fabricants d’armes ou la publicité
obscène qui vante les mérites de l’instrument qui sème la terreur et le deuil
au sein des familles américaines ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Ce n’est pas faux
que partout, nous risquons de trouver des nationalistes obsédés qui, pour
camoufler leur ambition de pouvoir - car il n’est point de pays qui ne
souhaiterait être la première puissance du monde - font globalement des
Etats-Unis le royaume de l’arrogance et de la démesure. Ils ne réalisent pas
que dans leur mauvaise foi, ils forcent victimes et bourreaux à entrer dans le
même panier. Leur aveuglement total, pour ne pas dire leur manifestation
extrême d’ethnocentrisme, leur permet de s’abritent derrière l’amalgame même
s’ils sont les premiers à protester énergiquement quand on leur applique la
même médecine. Pourtant, il y a de la place pour une réaction plus rationnelle.
Elle consiste à dire les choses telles qu’elles se manifestent, sans concession
inutile mais sans fausse pudeur.<o:p></o:p></span></div>
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;"></span><br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Dans cet ordre
d’idées, pour montrer l’absence totale de scrupule de ceux qui font et défont
les gouvernements dans le monde, y compris aux Etats-Unis, on n’a qu’à suivre
l’itinéraire des millions qu’ils sont prêts à investir et les diverses raisons
pour lesquelles ils le font. Veulent-ils fournir une assurance médicale aux
millions de citoyens qui en sont encore privés ? Se prononcent-ils pour la
modernisation des infrastructures qui crée des emplois et met fin à la disette
qui déshumanise et détruit ceux qui n’ont commis qu’une imprudence :
naitre dans un groupe minoritaire ? Finalement, sont-ils partisans d’attribuer
à l’État la part qui lui revient dans les profits des citoyens et des
institutions afin de justifier son existence ? Non ! Mille fois
non ! L’objectif des investissements illimités des grandes compagnies
pétrolières, de gaz et minières, des grandes banques et des compagnies
pharmaceutiques, entre autres, consiste essentiellement, en plus de contaminer
la planète et de réduire toute possibilité d’un rayonnement environnemental
optimal, à alimenter les propagandes favorables à leur rapacité. Mais c’est
aussi pour prendre en otage citoyens et gouvernements sous toutes les
latitudes. À cette fin, ils ont conçu une nouvelle classe de mercenaires. Les
mercenaires de la plume. Des instruments médiatiques prêts à vendre leur âme
aux plus offrants. Puisque le travail est simple : jongler constamment
avec la vérité pour jouer dans la tête des gens. Fussent-ils leur propre père,
leur mère, leurs enfants ou leurs petits-enfants. Le lien de convergence des valeurs des Républicains et celles de ces Multinationales meurtrières n'est plus à démontrer. Dans de telles circonstances,
nous n’avons pas d’argument pour faire mentir<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Giambattista Vico en démontrant que l’humanité ayant accédé à la
civilisation, elle n’est pas prête à revenir en arrière, à <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>retourner vers la barbarie ? <o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<br />
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<br /></div>
<br />
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
<br />
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<br />
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<br /></div>
<br />
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<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-3557855598876706942012-07-26T19:16:00.003-07:002012-07-26T19:16:29.833-07:00Doit-on rééditer le communisme?<br />
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Tel que fonctionnent
nos sociétés d’aujourd’hui, nos discours sur la démocratie ont les mêmes effets
que la résonnance d’un tonneau vide. Moins il y a de matière, plus il y a de
bruit. C’est à en perdre la raison. A force de parler de ce qui n’est, ça et là,
qu’une simple ébauche, on finit par perdre de vue l’essence de la démocratie. Le
paraitre prend le pas sur l’être. La mode n’étant plus à l’authenticité, il
suffit désormais d’un rien pour impressionner la foule. C’est ce qu’Ortega y
Gasset a baptisé « La rébellion des masses ». Une espèce de révolution
à rebours. Un nivellement par le bas. Une absence complète d’idéal. Mais la
démocratie, celle qui a arraché des peuples entiers du joug de la barbarie,
celle qui a converti les fondamentalistes naturels que nous sommes, sans
exception, en des êtres sociables, tolérants et légitimement ambitieux, semble
une disposition particulière de l’esprit à s’ouvrir, à respecter les<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>règles du jeu même à l’encontre de ses
propres intérêts. C’est un échelon supérieur dans la hiérarchie des valeurs.<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">La démocratie nait
et se développe dans la mesure où les acteurs politiques qui prétendent y
croire l’alimentent, la font grandir, et vivent en harmonie avec ses préceptes.
Si par mauvaise foi, d’aucuns s’avisent d’y voir un impossible, il suffira de leur
rappeler que nul ne jure que par elle.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Mais d’où vient ce
cynisme scandaleux, ce désaveu aussi flagrant de nos propres valeurs ?<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">La révolution
américaine a enclenché une véritable prise de conscience de l’importance de la
justice sociale. La révolution française a voulu la conquérir, l’imposer par la
force si nécessaire. Dans les deux cas, l’exploration qui ne s’est pas révélée totalement
infructueuse, est restée néanmoins incomplète. Malgré de considérables progrès,
la fleur n’a pas eu le temps de s’épanouir. Ils sont nombreux les auteurs qui
nous ont fourni leurs constats de succès et d’échecs. Mais un corps étranger, un
intrus, vint troubler cette aventure. La révolution industrielle. Elle est venue
brouiller toutes les pistes, déplacer tous les repères. Fondée sur
l’accumulation de la richesse, sur sa multiplication à outrance, sa
préoccupation première consistait à prendre plus efficacement possession de
l’espace et du temps. D’un certain point de vue, c’est un immense progrès. Mais
dans sa folie furieuse, dans son emportement triomphaliste, elle en est venue à
ne plus réaliser qu’au sein même de ces sociétés dont elle prétendait faire le
bonheur, elle créait les conditions de la marginalisation d’un groupe, d’une
nouvelle classe. Les<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>prolétaires. Surgis
dans la foulée de cette nouvelle dynamique, ces prolétaires exposent le côté
sombre, les limites extrêmes de ce nouveau système. Désormais, qui dit révolution
industrielle dit nouveaux moyens pour en assurer le succès à tout prix. Ce qui
revient à reconnaitre qu’une partie de la famille humaine n’a d’autre
destination que celle d’être exploitée par l’autre. Ce n’est <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>plus l’esclavage, mais ce n’est pas non plus la
démocratie tant préconisée. Nous voilà en présence d’un compromis dangereux et
immoral !<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Puisque l’équilibre,
la stabilité sociale ne se construit pas spontanément, quelque chose devait
être fait. Avec plus d’urgence encore si l’économie s’en mêlait. Ainsi quand
même personne ne le demanderait, « les prolétaires de tous les pays »
s’uniraient d’eux-mêmes. Mais l’invitation a été lancée. Ce nouveau moteur,
cette nouvelle motivation, à la fois politique et historique, laissait présager
de nouveaux horizons, de nouvelles alternatives. Il fallait au moins une
compensation à la mesure de cet avortement forcé de la démocratie. Ce fut donc
graduellement que nous sommes passés d’un socialisme hésitant, utopique, à la
vitesse supérieure dénommée communisme. De sorte que la révolution d’octobre
1917, loin d’être un accident, traduisait un aboutissement, la cristallisation
d’un lent et long processus de recherche d’équilibre à la fois social,
politique et économique. Comment, dès lors, blâmer les penseurs de tout bord,
de n’avoir pas hésité à investir tout leur prestige dans la poursuite de ce
rêve humaniste ? Le crime, à ce stade-là, ce n’était pas de vouloir le
changement, mais de prétendre que tout allait bien et de contribuer ainsi à la
perpétuation d’un cannibalisme moderne, d’assumer comme une fatalité l’idée que
« l’homme est un loup pour l’homme » (« homo homini
lupus »). Oui, la réalité s’est révélée amère. Ce n’était, au bout du
compte, qu’un idéal parmi tant d’autres. Mais il a fallu des années pour le
comprendre. Ainsi que le sacrifice de plusieurs millions de vie. Un rêve basé
sur la répression, la torture, l’empoisonnement et l’exil aura toujours peu de
chance de résoudre quoi que ce soit. On ne surmonte pas un mal en le remplaçant
par un plus terrible. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Désormais personne
ne nie plus que l’aventure a mal tourné. La chute du mur de Berlin en a attesté
avec éloquence. Mais que les penseurs conservateurs et timorés n’applaudissent
pas si vite ! Leur réaction la plus honnête consisterait, non pas à
rechercher la signification de cet échec communiste qui est on ne peut plus évidente,
mais comment on a pu en arriver là. De Platon à Thomas More, d’Auguste
Blanqui à Lénine, en passant par Saint-Simon et Karl Marx, les rêves des
socialistes étaient convergents. Il fallait sauver l’homme de la machine
capitaliste. Un vœu si fervent, une ambition si noble s’invaliderait
d’elle-même et définitivement si les conditions qui avaient abouti à la crise d’octobre
1917 s’étaient dissipées. Or la situation s’est aggravée. Les moyens de réduire
à son expression minimale toute possibilité de survie de l’être humain, tout en
devenant plus subtiles, se sont multipliés. Le communisme a beau être en déclin,
la lacune demeure, les vices de notre pseudo-démocratie sautent aux yeux. La
nature ayant horreur du vide, à moins d’un revirement dramatique, la prochaine
étape de notre quête risque de consister à déterminer le nom du nouveau mouvement
qui s’opposera à notre pseudo-démocratie. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-1627935238799894122012-07-18T20:57:00.002-07:002012-07-18T20:57:24.849-07:00Régis Debray : nostalgie et exhibitionnisme d'un révolutionnaire moderne<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Si quelquefois le
pouvoir rend fou, il n’y a pas que ceux qui l’exercent qui courent un tel
risque. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ceux qui gravitent autour, peuvent
avoir du mal à garder longtemps la tête froide. Certains se lancent quelquefois
avec une telle ardeur dans leur quête de pouvoir qu’ils sont capables de tout
chambarder sur leur passage. Derrière un idéal souvent parfaitement noble et
légitime, ils construisent d’immenses châteaux de cartes dont la fragilité expose
surtout les autres. Ceux qui osent, ceux qui s’exposent à s’y abriter. L’Amérique
latine post-castriste regorge de cas de cette sorte. Dans cette immense galerie
où défilent côte à côte, où se confondent presque, héros et antihéros, quelle
place réserver au philosophe et romancier français Régis<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Debray ? <o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Dans un roman
publié en 1977, dix ans après l’exécution du Che, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Neige brule</i>, l’écrivain français Régis Debray, nous livre un
tableau émouvant de la révolution latino-américaine des années 60-70. Il nous
fait faire la connaissance de Boris. Boris, ce prénom russe se compose de cinq
lettres, comme Régis. C’est un jeune intellectuel frais émoulu du cercle
universitaire parisien, qui débarque à la Havane. Epris de la révolution
cubaine, il se lance avec Carlos, ex-compagnon du Che, et sa compagne Imilla,
dans une aventure qui les conduira tour à tour au Chili, en Argentine et en
Bolivie. Prêts à accourir là où la révolution latino-américaine les réclame. Boris
aime l’action, il en exige. Il est impatient. Or voilà que ses compagnons
planifient, s’entrainent, étudient le terrain avant de se lancer. Le jeune
Français, déçu par ces méthodes jugées temporisatrices, décide de rentrer dans
son pays. Il en a marre d’une révolution qui lui fait perdre son temps. La
majorité de ses amis restés sur le champ<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>de bataille se font massacrer sauf quelques-uns dont Imilla, la femme de
Carlos. D’origine autrichienne, cette combattante infatigable rentre en Europe.
Son seul objectif, venger son copain assassiné, Carlos. Elle fait appel à Boris.
Ce dernier, prêt à se faire pardonner ses défections et sa tiédeur
révolutionnaire, se met à sa disposition. Mais elle limite la fonction du jeune
intello à celle de chauffeur. L’héroïne veut consommer seule la vengeance de
son homme. Et c’est ainsi qu’elle se présente à l’ambassade où se trouve Anaya,
l’ancien tortionnaire<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>bolivien devenu
diplomate. Sa mission terminée, elle retourne en Amérique latine où elle finit
par se faire abattre elle aussi. Boris-Régis, le survivant rongé par le
remords, continue sa vie d’écrivain à Paris où s’éteint tranquillement sa
passion révolutionnaire. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Le leitmotiv du
roman, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Neige brule</i>, réside dans la
réitération, la persistance, des reproches que les révolutionnaires issus de l’Amérique
latine adressaient constamment à Boris. Son idéalisme excessif, son exaltation
et sa soif permanente d’attention, l’ont poussé à vouloir bruler toutes les
étapes. Il se montre même d’une extrême intolérance envers ceux qui ont des
réserves et prennent des précautions. Quel que soient leurs motifs. Tout nous
force à le classer dans la catégorie de ceux qui sacrifierait n’importe qui
pour préserver leurs intérêts. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Derrière une
apparente humilité, une passion accrue pour « la cause révolutionnaire »,
se dresse un juge, mais un juge sévère, implacable. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Avant la
publication de ce roman, Debray avait déjà fait paraitre son premier livre, en
1967, R<i style="mso-bidi-font-style: normal;">évolution dans la révolution</i>. L’opuscule
inspiré des idées politiques du Ché, devint immédiatement un best seller. Il a
même été utilisé comme manuel de formation par Che Guevara. Ce catéchisme révolutionnaire
d’à peine une centaine de pages nous livre avec fidélité le credo politique de
Debray. Il y trace un tableau de ce qu’il considère les conditions optimales pour
mener à bien la révolution latino-américaine. Il y souligne deux faits
déterminants selon lui. Premièrement, la notion selon laquelle tout mouvement révolutionnaire,
comme la révolution cubaine, doit partir de la campagne pour ensuite s’étendre
dans les villes. Deuxièmement, et malgré ses critiques de Trotski, il croit,
comme son illustre prédécesseur, à la nécessité d’étendre la révolution indéfiniment
en partant de la création de petits foyers (d’où le foquisme), jusqu'à l’aboutissement
final.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Certains
critiques doutent de l’efficacité absolue des deux positions, la première
notamment, où il cite Cuba en exemple. Fidel Castro, contrairement à la these
de Debray, ne doit pas son triomphe à la seule mobilisation des paysans cubains.
Son intervention a été plutôt une action opportune dans un environnement déjà chauffé
à blanc par un événement politique antérieur. De quoi s’agissait-il exactement
? <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le 30 juillet 1957, deux ans avant le
triomphe de la révolution, un jeune étudiant et professeur de 22 ans, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Frank Pais</i>, a été assassiné par les
troupes du dictateur cubain Fulgencio Batista. Or ce jeune avait perdu son
frère, un mois plus tôt, abattu par les mêmes criminels. Cet assassinat, la
goutte d’eau qui devait faire déborder le vase, avait provoqué l’indignation
générale. Le chemin de Fidel Castro était, pour ainsi dire, tout tracé.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Il ne faut pas
croire, toutefois, que seule la théorisation de la révolution latino-américaine
induit en erreur chez Debray. Sa pratique aussi posait problème. Si son
intransigeance faisait fi de la prudence, c’est qu’il savait qu’il pouvait
compter sur des personnages très haut placés pour le sortir de ses difficultés.
En témoigne, après sa capture par l’armée bolivienne, peu avant celle du Che, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>l’intervention très médiatisée de Jean-Paul
Sartre, d’André Malraux, du président français Charles De Gaulle et même du
pape Pie VI, pour le faire libérer. Son mentor politique, Che Guevara, dont il a
livré l’itinéraire à la CIA, ne bénéficierait pas du même privilège. Puisqu’il
a été exécuté. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Un épisode
historique par rapport aux relations d’Haïti avec la France, achève de
démontrer l’inconsistance de Régis Debray, ce présumé défenseur des grandes
causes, passé maitre dans l’art ironique de jongler avec la vérité. En 2003, le
président Jacques Chirac appela Debray à présider une commission pour
déterminer le montant de la somme payée à la France par Haïti, au XIX e siècle,
sous prétexte d’honorer une dette pour son indépendance. L’ecrivain Debray
présente son rapport au chef de l’État français. Il y conclut que dans l’espace
d’une soixantaine d’années, la France a reçu d’Haïti 90 millions de francs or,
ce qui équivaut en 2003 à la somme de 21 milliards de dollars américains. Et l’ex-compagnon
de Che Guevara et de Fidel Castro de conclure que compte tenu du contexte
juridique dans lequel s’est réalisé ce dépouillement, la France n’avait pas
vraiment de dette à rembourser à ce pays dévasté. Et comme pour enfoncer le
clou, écoutons prêcher notre revolutionnaire défroqué du haut de sa tour
d’ivoire, écoutons-le blâmer un peuple dont le crime a consisté à lutter pour
l’éradication de l’esclavage dans le monde, notamment en Amérique :<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« Nous (les Français et Régis Debray
compris) sommes les co-auteurs de ce paria sophistiqué, chrétien et vaudou, à
cheval entre la Guinée et Manhattan, nationaliste et nomade, pré-moderne et
postmoderne, mystique et ficelle, où la mort est banale et la vie plus
intense »*. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">La toile de fond
d’un roman étant l’imagination, personne ne songera à en faire une biographie.
Chaque genre, on le sait bien, a ses propres exigences. Mais comment nier qu’un
auteur, quelles qu’en soient les circonstances, est toujours présent dans son
œuvre ? Il est difficile qu’il n’y imprime pas ses caractéristiques
personnelles. Régis Debray, à travers un roman comme <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Neige brûle</i>, pourrait difficilement être une exception à la
règle. Ce fils de passionaria voulait sans doute hériter de sa mère, devenir
lui aussi révolutionnaire. Rien de répréhensible ou d’illégitime à cela. D’un
certain point de vue, il s’y est efforcé. Mais la révolution ne fait pas partie
de ces métiers que l’on peut improviser. A l’origine bien disposé,
intellectuellement prêt, ayant sur l’histoire de l’Amérique latine un regard
synoptique, ce qui est un immense avantage, il manquait à Régis Debray l’esprit
de la révolution. Ce renoncement qui exclut toute volonté d’exhibition stérile
et présomptueuse. Surtout quand elle se révèle fatale pour autrui. La fille
d’Ernesto Che Guevara, Aleida Guevara, ne mâche pas ses mots en rappelant le
rôle de Régis Debray dans la capture et l’exécution de son père. <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Neige brûle</i>, qui a valu à son
extrêmement ambitieux auteur le prix Femina 1977, semble marquer sa volonté
décisive de rechercher l’absolution de l’histoire. Plus qu’un simple
épanchement du cœur, cette œuvre constitue un véritable examen de conscience,
une confession, où l’auteur choisit délibérément de ne pas se ménager. Peut-être
s’agit-il d’un retour sur soi-même comparable, dans le cas d’Haïti. Car après
le tremblement de terre qui a dévasté ce pays, il s’est présenté à Jacmel,
l’une des villes les plus affectées, pour distribuer des livres de Rabelais et
de Philippe Jaccottet. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">*http://mouvdc.canalblog.com/archives/2010/01/17/16549904.html<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 136.5pt;">
<br /></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-74011888409297456632012-07-05T06:08:00.002-07:002012-07-05T06:09:56.883-07:00Richesse et démocratie en Amérique<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">De
la Démocratie en Amérique</span></i><span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">, c’est le titre d’une étude du style de
gouvernement que se sont donné les Nord-Américains depuis leur indépendance.
Ces observations de l’auteur français, Alexis de Tocqueville, résultèrent d’un
long périple à travers le Nouveau Monde.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Son objectif était non seulement de découvrir ce qui faisait le succès
de cette jeune nation, à peine sortie du giron de l’empire britannique, mais
aussi, par un retour des choses, les vertus que l’Europe pouvait tirer de cette
tentative réussie. Comme tout système politique, ce modèle a connu des hauts et
des bas. Mais en dépit d’errements notoires, il a été administré avec
l’expertise et la prudence de chefs qui savent que l’autorité repose davantage
sur le respect de normes clairement établies que sur l’application à outrance
de la force et de l’intimidation. Car un pays ne devient pas par hasard la
première puissance économique mondiale. </span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">D’abord, qu’est-ce que la démocratie ?
Jean-Jacques Rousseau en découvre l’essence dans l’aliénation volontaire de la
liberté individuelle en faveur de règles équitablement appliquées au sein d’une
collectivité. Comment nous convaincre de la justesse d’une telle
définition ? En rappelant tout simplement que personne n’a encore conçu un
style de gouvernement plus recommandable pour le remplacer. Au contraire, tous
les régimes, mêmes les plus oppressifs, en appellent à la démocratie<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour plaider leur cause. Le terme même de
démocratie est devenu un symbole triomphant, mais aussi un prétexte pour essayer
de justifier toutes les atrocités. C’est l’apparence derrière laquelle on tend
à camoufler tous les pièges. La bonne intention dont est pavé l’enfer. Qu’on se
souvienne du pléonasme « démocraties populaires » appliqué aux
régimes communistes d’après la Seconde Guerre. C’est dans cette même logique
que s’inscrit, par exemple, la République démocratique allemande… communiste.
Comme si un simple mot pouvait effacer tous les crimes !<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">La semaine dernière, nous avons assisté
stupéfaits à la chute, au Paraguay, du gouvernement démocratique de l’évêque
catholique Fernando Lugo. Grâce à son élection en 2008, il avait mis fin à une
suite interminable de dictatures dont celle d’Alfredo Stroessner, la plus
longue, qui avait duré 34 ans. Un record qui a été presque battu par Trujillo
en République dominicaine (31 ans) et les Duvalier en Haïti (29 ans).
Revenons<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à Stroessner ! Hormis ses
innombrables assassinats, il était connu aussi pour avoir hébergé des criminels
nazis, au Paraguay, parmi lesquels le docteur de la mort, Joseph Mengele. C’est
dans ce pays que Fernando Lugo, élu par une vaste coalition de partis et de
mouvements politiques, s’était fixé une double priorité. Réformer le système de
santé et résoudre le problème des titres des terres dont s’étaient emparés les
grands propriétaires. Dans le premier cas, le nouveau président paraguayen
avait reçu l’appui de ses alliés et du parlement. Dans le deuxième, comme on
peut déjà l’anticiper, il ne pouvait compter ni sur les uns ni sur les autres.
Est-ce, d’ailleurs, un secret que les problèmes agraires, en Amérique latine,
ont provoqué à travers l’histoire la chute de plus d’un gouvernement ?
C’est qu’il est très difficile de forcer des gens qui ont vécu de
l’exploitation éhontée de leurs concitoyens, pendant si longtemps, à renoncer
brusquement à leurs privilèges. Pour ceux qui ont toujours vécu de rapines et
refusent le partage équitable des biens de l’Etat, le statu quo est sacré. La
destitution de « l’évêque des pauvres », comme on appelait Fernando
Lugo, fait suite, précisément, à une intervention musclée de la police dans un
conflit d’invasion de terrain, le 15 juin dernier. 11 civils et 6 policiers ont
perdu la vie dans l’incident. Sous couvert d’une mauvaise gestion de la crise
par le président, le Sénat a pris l’initiative de cette mesure extrême, un an
seulement avant la fin de son mandat commencé en 2008. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">La démocratie bafouée une fois de plus !
Mais ne commettons point l’excès de croire que ces contorsions politiques
obscènes, destinées à corrompre la démocratie sont l’apanage exclusif des pays
sous-développés.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">Certes, à l’exception du Brésil qui, en 2011, a
déplacé le Royaume-Uni pour devenir la 6<sup>e</sup> puissance économique
mondiale, il suffirait de faire un petit tour dans le continent pour constater
jusqu'à quel point la démocratie se détériore. Certes il y a encore de l’espoir
avec des pays comme le Chili, l’Argentine, le Costa Rica, le Mexique, et, même
la Colombie, où la guérilla fait tout pour imposer ses propres lois. Mais la
démocratie se porte très mal au Venezuela, en République dominicaine et en
Haïti. Quant à la Bolivie où 60 % de la population est indigène et vivent sous
le seuil de pauvreté, il y a peu de mots pour la qualifier. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">Dans le cas de tous les pays mentionnés,
« l’argent, le nerf de la guerre », est constamment présent. Les
multinationales, qui s’y alimentent de pétrole, de gaz naturel, de minerais de
bauxite, d’or, de diamant, entre autres, ont fait de la démocratie leur mot
d’ordre tout en reniant ce qui en fait la force : l’être humain. Voilà
pourquoi elles n’hésitent pas à pactiser avec les corrompus de ces pays, quand
elles ne les corrompent pas elles-mêmes, pour préserver leurs privilèges. C’est
sous leur influence que des parlementaires républicains, aux Etats-Unis,
militent pour la disparition de toute forme de régulation au sein des
institutions financières, cause principale de la faillite de plusieurs banques
et entreprises dans ce pays et dans le monde. D’après leur sophisme, le marché,
cette entité pourtant abstraite, abandonné à lui-même, peut s’autoréguler de
manière que tout aille toujours bien. Si par hasard il se présentait un
inconvénient : imposez l’austérité ! Réduisez les emplois !
Limitez les services ! Or nous avons vu le président Obama prendre
exactement le contrepied de cette théorie et réinvestir dans des industries
automobiles en faillite. Résultats ? Surprenants ! GM après avoir
perdu des milliards de dollars, pendant près de cinq ans, grâce à ces nouveaux
investissements, a recouvré sa première place dans le monde. Le plan Marshall qui
a investi 13 milliards de dollars pour la reconstruction d’une Europe qui ne
pouvait même plus payer ses dettes, n’a pas appliqué une méthode différente.
L’histoire nous en rappelle les effets bénéfiques. Le prix Nobel d’économie
américain, Paul Krugman, a démontré, en prenant l’Europe d’aujourd’hui comme
exemple à ne pas suivre, que ce n’est pas l’austérité fiscale, c’est son opposé
qui permet la récupération économique. Alors le Canada, ne s’est-il pas trompé
de modèle en suivant les derniers de classe tels que les pays européens et les
Républicains aux Etats-Unis ? <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;">Face à un comportement comme celui des
Républicains aux Etats-Unis, on ne peut plus accepter, sans réserve, l’idée de
Tocqueville selon laquelle « l’Amérique présente l’exemple d’une
expérience chimiquement pure de la démocratie ». Ce système politique,
n’étant pas, comme il l’admet lui-même, « une fin de l’histoire », il
est appelé à se renouveler en permanence. Voilà pourquoi, contrairement à ce
qu’Alvin Toffler ou Francis Fukuyama semblent suggérer, la démocratie sociale
ou, si l’on préfère, « une société plus sage », n’est ni pour demain
ni pour après-demain. A moins que l’argent cesse de menacer de prendre la
parole à la place des citoyens, notamment des électeurs, dans les Etats américains
sous l’égide des Républicains. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 53.25pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US;"><span style="mso-spacerun: yes;"></span></span></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-37493584954650926162012-06-27T20:43:00.001-07:002012-06-27T20:46:59.463-07:00Le mythe des milliards de la reconstruciton<span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">A l’ère de la
mondialisation, la coopération internationale, plus qu’une simple formalité,
est une nécessité. Aucun pays gouverné par des gens lucides ne peut prétendre
s’y soustraire sans donner dans la démagogie. Cependant, pour qu’une
coopération soit rationnelle, il importe de la rechercher, de la cultiver, de
la renforcer en respectant certaines conditions. Quand un pays puissant,
industrialisé, économiquement solide, géré correctement, s’approche d’un plus
faible, mal organisé, dont la méthode de travail est l’improvisation
permanente, rien de profitable ne peut en sortir pour ce dernier. Ses
dirigeants se sentent beaucoup plus tentés de s’enrichir rapidement que de
planifier en fonction des besoins collectifs. Ils se compromettent. S’obligent
à tout accepter. Sont prêts à faire des concessions inimaginables à leurs
partenaires, pourvu qu’ils n’aient de compte à rendre à qui que ce soit. Avant,
pendant et après le séisme qui l’a secoué jusque dans ses fondements, aucun
pays n’illustre mieux cette affirmation que la République d’Haïti. </span></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 72.0pt;">
<span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">Ce désastre a
mobilisé la communauté internationale. On a visé dix milliards de dollars pour
la reconstruction. La moitié de ce montant a été recueillie jusqu’à date. Nous
parlons de 5, 6 milliards de dollars. C’est en y faisant allusion que plusieurs
claironnent incessamment qu’Haïti a reçu des milliards de dollars pour la
reconstruction et que rien n’est fait présentement pour améliorer le sort de la
population. Il ne serait pas inutile d’apporter quelques nuances à cette
critique partiellement justifiée. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 72.0pt;">
<span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">Dans une large
mesure, c’est vrai que les effets des 5, 6 milliards de la reconstruction sont
presqu’invisibles. Mais le crier trop fort, sans entrer dans certains détails,
peut aussi être un acte de mauvaise foi. Nous avons constaté, en effet, que sur
un total de 500 millions de dollars prévus pour des contrats de
construction,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>plus de 350 millions ont
été alloués par l’Etat haïtien de manière douteuse.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>L’heureux bénéficiaire de ces contrats, M.
Félix Ramon Bautista, est un citoyen dominicain, sénateur de San Juan de la Maguana.
Il est membre du PLD, au pouvoir depuis huit ans. Il a fait de la prison dans
son pays en l’an 2000 pour cause de détournement de fonds publics. L’ex-
président dominicain (2000-2004), l’agronome Hipolito Mejia membre du PRD qui
était à la tête du pays lors de l’emprisonnement de M. Félix Bautista, a
déclaré, il y a deux mois, dans une entrevue sur la chaine 11 de la télévision
locale, telenoticias 11, que M. Félix Bautista est tellement corrompu
qu’« il a exporté la corruption et le vol vers Haïti ».<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Cette affirmation risquerait fort d’être
taxée de politique, si Nuria Piera, une journaliste dominicaine n’avait pas
réalisé un travail méticuleux d’investigation pour retracer la trajectoire des
plus de 350 millions de dollars de la reconstruction d’Haïti confiés aux trois
compagnies de construction appartenant à Félix Ramon Bautista. Ces recherches
qui s’étalent sur plusieurs années, notamment 2010-2012, ont établi, copies de
chèques et signatures à l’appui, que des millions de dollars de ces contrats
sans appel d’offres, ont servi à financer des campagnes électorales et à
enrichir des politiciens en Haïti et en République dominicaine. L’ex-premier
ministre haïtien, Gary Conille, pour avoir agité le doigt dans cette même plaie
béante de la corruption, grâce à un audit des dépenses publiques dans le cadre
de la reconstruction, a été de manière mystérieuse mais rapide écarté du
pouvoir en Haïti. </span></span></div>
<span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">Mais ne nous y
méprenons pas, il n’y a pas que les autorités haïtiennes qui affichent dans
cette affaire une gestion nébuleuse. Certes, ces dernières n’ont plus la force
morale nécessaire pour intervenir, dissiper les doutes sur la demi-vérité
galvaudée par ceux qui prétendent qu’Haïti a reçu des milliards pour la
reconstruction. Cependant la somme qui expose le manque de délicatesse des
gouvernements haïtiens ne représente que la dixième partie des 5, 6 milliards
de dollars disponibles. Qu’a-t-on fait de la différence ?</span></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 72.0pt;">
<span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">Tout le monde sait
qu’une nuée d’ONG fonctionnait en Haïti avant, pendant et après le tremblement
de terre de janvier 2010. Ce n’est pas par hasard que les mauvaises langues ont
rebaptisé ce pays « la République des ONG ». Mais ce qui échappe à la
majorité des observateurs, c’est que même le gouvernement à peine fonctionnel
d’Haïti ignore combien d’ONG opèrent sur son territoire. Les chiffres avancés
jusqu'à présent vont de 256, selon le ministère de l’économie à 481, selon le
ministère de la planification et de la coopération externe. Si cela ne suffit
pas à donner une idée du niveau moral du gouvernement ou des gouvernements
haïtiens, rien ne pourra jamais le faire. En attendant que ces ministères se
mettent d’accord, retenons que, sur un échantillon de 196 ONG, huit seulement
ont consenti à publier des rapports de leurs activités, d’après le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Disaster Accountability Project</i>1. Et
c’est à cet ensemble hétéroclite d’ONG que trois milliards de dollars ont été
confiés dans le cadre de la reconstruction d’Haïti. Et de la même source2 nous
apprenons que l’Agence Interaméricaine de Développement (USAID) administre un
milliard de dollars de ces fonds. Et sa gestion laisse autant à désirer que
celle des nombreuses ONG déjà mentionnées. La preuve, 1 % seulement de tous les
contrats attribués par cet organisme international, soit l’équivalent de 9 millions
de dollars, a été alloué à des entreprises locales, haïtiennes. Le reste
retourne aux Etats-Unis pour être confié à des firmes appartenant à ce qu’on
appelle de l’autre côté de la frontière canadienne le Beltway où s’agglutinent
des contractants de Washington DC, de Maryland et de la Virginie. Il s’agit
d’un cercle restreint de lobbyistes qui n’ont en vue que leurs propres profits.
Et voilà comment on prétend écarter le spectre de la misère dans un pays au bord
du précipice.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin: 0cm 0cm 0pt 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: 113.25pt; text-indent: -18pt;">
<span lang="FR" style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="mso-list: Ignore;"><span style="font-family: Calibri;">1.</span><span style="font-size-adjust: none; font-stretch: normal; font: 7pt/normal "Times New Roman";"> </span></span></span><span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">L’édition en ligne du Nouvelliste du 17 juin 2012</span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin: 0cm 0cm 10pt 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: 113.25pt; text-indent: -18pt;">
<span lang="FR" style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="mso-list: Ignore;"><span style="font-family: Calibri;">2.</span><span style="font-size-adjust: none; font-stretch: normal; font: 7pt/normal "Times New Roman";"> </span></span></span><span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">Idem.</span></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 53.25pt;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; tab-stops: 53.25pt;">
<br /></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-80424744824566763292012-06-21T09:21:00.001-07:002012-06-21T09:21:11.322-07:00L’infantilisation d’Haïti par François Hollande?<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Le président français, M. François Hollande, aurait demandé au nouveau
président dominicain, M. Danilo Medina, de maintenir son appui au processus de
la reconstruction d’Haïti jusqu’au terme de son mandat. Après le tremblement de
terre qui a dévasté ce pays francophone, la République dominicaine a été, faut-il
le rappeler, le premier partenaire à offrir son aide. Les autres ne sont
arrivés qu’après. Une telle promptitude dans la réponse du voisin hispanophone face
à ce désastre naturel, ne pouvait être qualifiée que de noble. L’ampleur des dégâts
exigeait des mesures importantes et urgentes. Une Commission Intérimaire de la
Reconstruction d’Haïti, co-présidée par Bill Clinton et le premier ministre
haïtien Jean-Max Bellerive, a été mise sur pied. Et, fait remarquable, ce n’est
pas René Préval, c’est le gouvernement dominicain de Leonel Fernandez, qui a
donné le ton en organisant, le 2 juin 2010, une conférence internationale sur
la reconstruction d’Haïti.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Cette rencontre,
réalisée dans le cadre paradisiaque de Punta Cana, référence obligé du tourisme
caribéen, réunissait des représentants d’une cinquantaine de pays. Les
organisateurs dominicains qui n’ont pas omis d’inviter les deux co-présidents
de la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti, en ont profité pour
rappeler le droit sacré de la République dominicaine à prendre part à cette
reconstruction. Ainsi fut donné, pour ainsi dire, le coup d’envoi du processus
de vassalisation d’Haïti par le gouvernement dominicain. Notamment dans
l’attribution des contrats. C’était un premier choc, direz-vous. Mais le vrai
paradoxe, c’es que René Préval et Jean-Max Bellerive, son premier ministre, au
mépris de la souveraineté d’Haïti, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>se sont
engagés personnellement à aller dans le sens des exigences du gouvernement du
pays voisin. A peine initiés les débours des fonds de la dite reconstruction, Messieurs
René Préval et Jean-Max Bellerive ont octroyé des contrats à trois firmes
dominicaines appartenant à un même propriétaire Félix Ramon Bautista. Ces
contrats, sans appel d’offres, s’élèvent à près de 400 millions de dollars. Le bénéficiaire,
qui est le sénateur de San Juan de la Maguana, dans le sud du pays hispanophone,
est aussi membre de la direction du parti au pouvoir. Le PLD, de l’ex-
président Leonel Fernandez et de l’actuel président Danilo Medina. Avant même
la réalisation des premiers travaux d’infrastructure payés par Haïti, une
fondation dominicaine, création de M. Leonel Fernandez fit don à Haïti d’une université,
à Limonade, dans le Nord du pays, d’une valeur de 30 millions de dollars. Rappelons
rapidement que la République dominicaine, au même titre qu’Haïti, est un pays
sous-développé. Le seul inconvénient, c’est que l’université n’a même pas
encore commencé à fonctionner, que nous apprenons par la journaliste
dominicaine Nuria Piera, preuves à l’appui (c'est-à-dire copies de chèques,
signatures, etc.), que le contrat de <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>presque 400 millions de dollars n’est pas
aussi transparent que l’on serait tenté de le croire. Derrière ce titre de<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>rien du tout, se cacherait une immense fraude
orchestrée aux dépens du peuple affamée d’Haïti. Les deux derniers
gouvernements haïtiens dont l’actuel et les deux derniers gouvernements
dominicains dont celui du président Danilo Medina, mentionné par le président français,
sont impliqués dans cette fraude multimillionnaire liée à la reconstruction d’Haïti.
Danilo Medina n’occupe le pouvoir que depuis deux mois en République
dominicaine. Sa campagne électorale a été financée à hauteur de deux millions
de dollars par les compagnies de Félix Ramon Bautista, l’homme aux contrats de
construction sans appel d’offres, dont certaines compagnies ont été créées en
2010, après le tremblement de terre. C’est donc à ce nouveau président, M.
Danilo Medina, que s’adresse le chef d’Etat français, François Hollande, en lui
demandant de continuer à appuyer la reconstruction d’Haïti jusqu'à la fin de
son mandat. Cela nous force donc inévitablement à poser deux questions :</span>
<br />
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin: 0cm 0cm 0pt 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: 72.0pt; text-indent: -18pt;">
<span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-size-adjust: none; font-stretch: normal; font: 7pt/normal "Times New Roman";">
</span></span></span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif"; mso-ansi-language: FR;">Qui a dit au président français que les membres de
l’actuel gouvernement dominicain - et nous ne parlons pas du peuple - <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>avaient intérêt à contribuer positivement à la
reconstruction d’Haïti ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin: 0cm 0cm 10pt 36pt; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: 72.0pt; text-indent: -18pt;">
<span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font-size-adjust: none; font-stretch: normal; font: 7pt/normal "Times New Roman";">
</span></span></span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif"; mso-ansi-language: FR;">Qui lui a fait accroire que les gouvernements du PLD
aidaient et continueraient d’aider leur voisin francophone ? Haïti, ce
pays dévasté, plongé jusqu’au cou dans les décombres de la destruction, et de
la corruption, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>n’est qu’une immense
proie, un gâteau dont chacun veut avoir sa portion. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 72.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Monsieur Hollande n’avait qu’à consulter le correspond du journal <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Monde </i>pour Haïti et la République
dominicaine, M. Jean-Michel Carois. Ce dernier affligé par l’ampleur du
scandale, puisqu’il réside en République dominicaine où l’affaire a éclaté,
avait prédit, dans une entrevue accordée à <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Acento</i>,
une véritable tempête politique en Haïti. Ce phénomène, qui aurait été
inévitable dans n’importe quel autre pays au monde, n’a pas été (malheureusement
pour Haïti !) la réponse à la prédiction de ce journaliste. C’est dire
jusqu'à quel point ce pays a perdu sa sensibilité face aux atteintes portées à
sa souveraineté. Ce ne sont donc pas seulement les infrastructures du pays,
c’est toute une mentalité, toute une culture, qu’il faudra reconstruire en
Haïti.</span></div>
<br />
<div align="center" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 72.0pt; text-align: center;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">Le mythe des 6 milliards de la reconstruction d’Haïti<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 72.0pt;">
<span lang="FR" style="mso-ansi-language: FR;">sera notre prochain commentaire<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br /></div>Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-67521413729636880972012-06-13T08:31:00.004-07:002012-06-13T09:12:44.951-07:00Haïti versus des clichés académiques insipides- Les corps d’une dizaine d’Haïtiens ont été repêchés sans vie au large des Bahamas. <br />
- C’est grâce au président Martelly que les Haïtiens pourront visionner les matchs de l’Euro<br />
- Le FMI satisfait des performances d’Haïti.<br />
<br />
Qu’est-ce qui fait que ces mots agencés tels qu’ils le sont ici, constituent des nouvelles ? En Haïti, les nouvelles, c’est n’importe quoi. Ailleurs, là où les nouvelles sont un objet précieux parce que rare, elles assument tout le poids de leur valeur, des marchandises importantes qu’elles sont en réalité. Elles coûtent. Et quelquefois, elles coûtent cher. On ne les gaspille pas. Elles attirent donc irrésistiblement l’attention.<br />
Ces titres et ces phrases tirés au hasard du Nouvelliste auraient pu être extraits de n’importe quel autre media haïtien, à n’importe quelle autre époque, dans n’importe quelle autre circonstance. Gouvernement de Duvalier (N’importe lequel des deux). Celui de Prosper Avril. Gouvernement de Cédras. D’Aristide. De Préval. Et le ton serait le même. La charge émotionnelle pourrait être superficiellement différente. Les jours ne sont pas forcément identiques. Il y a de petits détails qui changent quand même. N’oublions pas si vite qu’« on ne se baigne jamais deux fois dans les eaux d’un même fleuve » (Héraclite). Mais à peine si les gens s’en apercevraient. « L’habitude se transforme en vice », dit un vieux proverbe haïtien. La seule différence, c’est que les medias nous servent ces petits plats selon leur propre vision des choses qui se passent dans ce pays misérable. Des choses qui, dans les grandes lignes, ne changent pas.* Oh, pardon, des choses qui changent, mais à l’ envers. Ce n’est pas d’arrière en avant, ce n’est pas du pire au meilleur, ni même du pire au « moins pire », comme on dirait au Québec. Haïti fonctionne comme une machine éteinte qui ne roule plus que sur sa force d’inertie. A-t-on besoin d’être un expert en physique pour le voir ? Vous éteignez votre voiture. Mais vous étiez sur une pente. La force de la masse de cette machine continue de l’entrainer, pendant quelques secondes, sans avoir besoin d’une énergie externe. En d’autres termes, quel que soit celui que vous installez (ou qui s’installe) au timon, il n’a rien à faire. Il peut même économiser ses forces. La machine avancera quand même, malgré lui et malgré elle. Le seul problème, c’est qu’elle est sur une pente et que personne ne contrôle la descente. Destination ? L’enfer ! Ne blâmons donc point ceux qui font de nous de la nourriture pour l’enfer ! En effet, quand même nos accusateurs, plus fins que nous, plus subtils, mais plus arrogants, nous épargneraient ces insultes-là, qu’ils savent parfaitement injustes, nous les assumerions nous-mêmes, volontairement. C’est que le complexe d’infériorité, la perte de confiance en nous, risquent de nous mener jusque là. L’ignorance généralisée, ou presque, fruit de l’absence calculée d’écoles, d’universités, de centres de formation professionnelle (les intellectuels sont inutiles, selon le nouveau crédo), et autres y contribuent largement. Nous répéterons naturellement, sans qu’on nous y oblige, les insultes qui nous sont destinées. C’est comme si nous étions les relais naturels de nos contempteurs. Nous assumons la vision qu’ils ont de nous, les clichés qu’ils nous appliquent. Que faut-il d’autre pour former des sous-êtres ? Nos politiciens sont les premiers à nous imposer leurs propres tares, leurs propres mesquineries, leurs propres bornes. Et comme la seule chose qui s’est modernisée en Haïti, c’est la manière d’instrumentaliser, non pas le fait, mais le concept de DEMOCRATIE, on nous fait accroire que nous vivons en démocratie. Et nous le croyons. Ce n’est même pas par mauvaise foi. C’est par ignorance de l’existence d’autres termes de comparaison. Et nous vivons comme si c’était vrai (Là aussi, les medias ont une immense responsabilité). Et la mascarade continue. Jusqu'à ce qu’un nouveau naufrage, un nouvel assassinat, une nouvelle disparition, un nouvel enlèvement, une nouvelle faveur présidentielle (peu importe que les ressources appartiennent au peuple), de nouvelles commissions millionnaires sur des infrastructures accordées sans appels d’offres à des firmes étrangères et qui ne se réaliseront jamais, une nouvelle cargaison de stupéfiant ou d’autres ingrédients de la même diète, nous tombent dessus. Et la terre continue de tourner autour du soleil ou le contraire. Qu’importe ? Rendez-vous la prochaine crise pour de nouvelles divagations médiatiques!<br />
* (Nous ne prétendons pas que ce numéro du Nouvelliste n’ait pas fait un bel effort d’objectivité) <br />
<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-10039357714011258062012-06-06T09:36:00.001-07:002012-06-06T09:57:58.995-07:00La déforestation haïtienne ou de la nullité des politiques environnementales irrationnelles<br />
Depuis des temps immémoriaux, c'est-à-dire depuis l’indépendance du pays en 1804, les agronomes, les arpenteurs, les notaires, tous ceux qui ont quelque chose à voir avec l’environnement, font semblant de s’alarmer (cela aussi fait partie des trucs qui justifient leur salaire) face à la destruction massive de la couche végétale. Ils vous tiennent tous le même langage. La couche végétale, estimée à 60% dans les années 20 n’en est qu’à un maigre 2 %, aujourd’hui. S’il est vrai que cet « aujourd’hui » a commencé ça fait plusieurs années, le mythe des années 20 n’est pas plus crédible. Pourquoi ? La réponse est simple. Ils ne font aucune étude sérieuse sur le sujet. La preuve ? Il n’y a jamais de conclusion claire encore moins de mesures concrètes à adopter pour renverser la tendance. Dans le cas d’un problème de cette gravité, non seulement les solutions existent, mais nous avons des exemples probants à côté, chez nos frères dominicains. Est-ce que dans notre fierté de « peuple libre », notion franchement douteuse en Haïti, sauf pour les défenseurs acharnés du statu quo, imiter les bons exemples est un signe de faiblesse ? Je ne suis pas en train de dire que la République dominicaine, pays sous-développé comme Haïti (moins qu’Haïti), n’ait pas de problèmes. Mais il y a bien des domaines dans lesquels elle se situe à des années-lumière d’Haïti. Alors pourquoi nous enfermer dans notre tour de paille et de fer-blanc, plutôt que d’apprendre de leur expérience ? Qu’ont-ils fait pour résoudre le problème, ou tout au moins, pour en contrôler le rythme et les méfaits ? Ce que tout pays qui se respecte fait. Ils ont banni l’usage domestique du charbon de bois, la coupe, l’exportation illégale sont punies par la loi. Des personnages connus de ce pays ont fait l’expérience de la prison pour n’avoir pas obtempéré à ces exigences légales. Mais rédiger une loi, la faire voter et interdire aux citoyens de ne pas y contrevenir, c’est divaguer si rien n’est fait pour en rendre l’application possible, logique. N’est-ce pas en cela que consiste la clarté d’une norme, quelle qu’elle soit ? Et celui qui a initié cette modernisation, l’industrialisation pure et simple - puisqu’il faut appeler les choses par leur nom - de ce pays hispanophone, s’appelle Rafael Leonidas Trujillo Molina. Un dictateur. La multiplication des « distribuidoras» commerce de vente de produits électroménagers (fours, laveuses, sécheuses) mais aussi des fours à gaz, sur les 48 000 kilomètres carrés de tout le territoire en atteste indiscutablement. Un système de crédit rendu rationnel par la création d’emploi, l’implantation d’usines, les travaux d’infrastructure (routes, écoles, barrages, etc), tout contribuait à rendre les décisions officielles, faciles à respecter en plus de dynamiser l'économie. Tandis qu’en Haïti, des faux-monnayeurs, je m’excuse, des patripoches, des magouilleurs de toutes les couleurs vociféraient leur patriotisme aux quatre coins du monde en ayant les pieds sur le coup de la population, le dictateur d’à côté, travaillait à la modernisation de son propre pays. La radio, la télévision, la culture rationnelle de la canne à sucre (principale source des recettes de l'état jusqu'à tout récemment), bien avant le tourisme, la multiplication des bâtiments pour loger à loyer modéré les citoyens qui ont vu leur niveau de vie progresser, tout cela rendait cette dictature potable (paradoxe ?) aux yeux de ces habitants non encore éduqués. Est-ce par hasard qu’aujourd’hui encore, au sein de cette même population, mais plus éduquée et vivant en démocratie, dire du mal de Trujillo en République dominicaine reste dangereux ? Non ! Les parents et les grands-parents influencent aussi les enfants. Il n’y a pas que l’école, l’université et les maitres qui le fassent. <br />
- Mais un dictateur est un dictateur, dira le sceptique haïtien qui n’a jamais voyagé ou l’a déjà fait, et surtout, plusieurs fois, a même vécu des décennies à l’étranger sans rien avoir appris, sans rien retenir de positif de tout ce qu’il a vu. <br />
<br />
Un dictateur est un dictateur ? Bien sûr ! Mais il y a des dictatures qui valent mieux que certaines démocraties. En tout cas, nous pouvons défier quiconque nous démontre, sans nous insulter, sans agressivité, qu’Haïti ait jamais vécu en démocratie, dans le vrai sens du mot. Les sept premiers mois d’Aristide ? Les deux gouvernements de Préval ? Le gouvernement haïtien actuel ? Oser comparer la dictature cubaine à la démocratie jamaïcaine, haïtienne, ou même dominicaine, c’est montrer qu’on est de mauvaise foi. C’est le signe le plus lamentable qu’on n’a rien compris à cet étrange phénomène qui s’appelle « propagande creuse », ce lavage de cerveau si efficace dans les sociétés où l’éducation est absente, ne trompe personne quand le pain de l’information (comme on dit le pain de l’instruction) réussi à pénétrer dans les foyers. En effet, a-t-on besoin d’être un politologue, un historien ou un sociologue pour comprendre que Cuba, après un demi-siècle d’embargo et on ne sait plus combien d’attentats infructueux contre ses dirigeants, fournit des médecins, des professeurs, des spécialistes de l’environnement, à n’importe quel pays de l’Amérique latine après en avoir fait autant dans plusieurs pays de l’Afrique dans les années 60 ? Aujourd’hui encore, Haïti qui a formé des générations de médecins, obligés de s’expatrier pour survivre, reçoit des centaines de médecins de ce pays communiste. Les chefs d’état, et non seulement ceux d’Haïti, y vont régulièrement se faire soigner. Le Venezuela, pays démocratique et producteur de pétrole (plus de 2 000 000 de barils par jour), fournit de ce précieux liquide à « ces communistes cubains » en échange de leurs spécialistes surnuméraires si nécessaires pour pallier au manque local dans le domaine déjà mentionné, mais aussi dans beaucoup d’autres. A-t-on vu le mode de vie (modeste, mais...) des Cubains, a-t-on contemplé leurs montagnes, leurs collines qui ceinturent la capitale ? A-t-on respiré l’air pur qui circule sous toutes les latitudes dans ce pays, même quand la chaleur y est insupportable, pour comprendre jusqu’à quel point l’environnement durable n’y est pas une simple mode ? <br />
<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-63835637662440931812012-06-04T12:12:00.002-07:002012-06-04T12:20:00.556-07:00Les politiciens haïtiens, des comédiens?Une académie de football en Haïti, soit. Mais qui a demandé aux « bénéficiaires » quels étaient leurs priorités ? Qui se souvient du nombre d'enfants et d'adultes qui passeront de vie à trépas, aujourd'hui, pour n'avoir rien mangé depuis des jours? Je sais, "les gens ne se nourrissent pas seulement de pain". Merveilleuse pensée biblique! Mais le leur a-t-on donné, ce pain? Que la Rotary allemande ait décidé de faire un geste généreux envers les Haïtiens, cela n’a rien d’étonnant ni de scandaleux. L’Allemagne fait partie des divers pays développés qui ont toujours fait acte de présence quand un désastre naturel s’abat sur le pays ou qu’un problème très pressant exige une solution immédiate. Et même, sans ces deux situations extraordinaires, ce pays n’a jamais tourné le dos à une Haïti où nul ne comprend ce qui se passe, les institutions sont symboliques, la politique surréaliste. Qui leur a expliqué à ces nobles donateurs, que la nourriture est le premier et le plus précieux des cadeaux dans un pays ravagé par la famine? Personne n'est là pour ça! Les fonctionnaires sont occupés à résoudre des problèmes autrement plus sérieux. D'ailleurs, qui les verra, qui contemplera leurs photos dans les journaux si les pauvres, les affamés devaient leur ravir l'occasion d'inaugurer une oeuvre réalisée par LE GOUVERNEMENT avec une contribution allemande. Seuls le hasard et l’improvisation imposent décidément leurs lois dans ce pays de mascarades. Rien n’est la responsabilité de personne. Le peuple attend. C’est le peuple le plus PATIENT de la terre. Et les politiciens ne manquent pas de tirer parti de ce signe de noblesse, pour ceux qui en profitent, mais drogue paralysante, opium destructeur, quand elle ne produit pas les résultats qui la justifient. C’est vrai qu’avec ou sans patience, on n’a pas le droit de demander des résultats à des candidats pour lesquels on a voté sans qu’ils aient élaboré un plan de gouvernement. En fait, vote-t-on vraiment en Haïti ? Peut-être ! Comme on a voté pour Bush en l’an 2000 et ne l’a pas fait pour Al Gore ! Comme on risque de le refaire maintenant que les Républicains aux Etats-Unis sont en train de réaliser une purge en règle contre les électeurs répondant aux critères qui semblent favoriser le parti démocrate. Mais la question doit être répétée : vote-t-on vraiment en Haïti ? Un cynique vous répondrait par l’affirmatif. Et qui pis est, si vous insistiez, il vous dirait que la démocratie consiste à respecter la volonté populaire. Car il partirait du principe que la démocratie existe en Haïti. Et cet inconscient, pour ne pas le qualifier autrement, conclurait « logiquement » : les Haïtiens ont le gouvernement qu’ils méritent. Si vous persistez et lui faites remarquer qu’il n’y a pas d’écoles, pas d'universités, pas de centres de formation technique, ou professionnelle suffisants en Haïti pour que les gens reçoivent une éducation, soient conscients de ce qui se passe autour d'eux, informés de leurs droits, décident en connaissance de cause, que les politiciens achètent les votes en offrant un bol de soupe à ces personnes que leurs prédécesseurs ont plongées dans une famine plus horrible que ce qu’ils avaient connu ( des gouvernements antérieurs), que le peuple, sans être de mauvaise foi, croit à peu près tout ce que les candidats disent, c'est-à-dire rien (puisqu’il n’y a pas de plan de gouvernement), et que ce même peuple votera indéfectiblement pour celui qui semblera le plus arrogant, le moins scrupuleux au moment de froisser « la feuille de papier » appelée constitution, il vous dira que c’est le seul qui fasse preuve d’honnêteté, puisque ne promettant rien, il est clair qu’il ne va rien faire. Par contre, les autres, (« les intellectuels, les politiciens professionnels » disent les obscurantistes) ne vont rien faire. Voilà la force logique des arguments qui mènent au pouvoir en Haïti ! Cela est suffisant pour ceux qui aspirent à commander aux autres.<br />
<br />
<br />
- Et vous avez l’audace de demander que l'on fasse la promotion de l'éducation, que des écoles soient créées dans ce pays ? Vous commettez l’impudence de croire que les fonctionnaires ont des explications à donner à qui que ce soit à ce sujet ? Vous demandez qu’un citoyen ose demander compte de la façon dont ce pays est gouverné au gouvernement, sans mériter d’être giflé ou pendu pour son impertinence ? Vous vous croyez en France, aux Etats-Unis, au Canada ou quoi ? D’ailleurs même dans ces pays-là, on fait respecter les lois (c'est-à-dire, on comment aussi des abus).<br />
<br />
Ce qui est malheureusement vrai ! <br />
<br />
- Alors foutez-nous la paix ! <br />
<br />
Si l’observateur impuissant, face à une scène aussi héroïque, est soupçonné d’avoir fait des études à l’extérieur, dans un autre pays, s’il s’est spécialisé dans un domaine quelconque et entend, timidement pour ne pas trop froisser les (soi-disant) vrais Haïtiens (ceux qui n’ont jamais voyagé ou l’on fait sans rien retenir de ce que le voisin a de positif, et qui ont honte d'imiter les bons exemples), alors <br />
<br />
- vous êtes un « diaspora », c'est-à-dire un apatride. Vous perdez ipso facto le droit de vous immiscer dans les affaires des « Haïtiens ». <br />
<br />
Voilà un raisonnement qui provoquerait le rire chez celui qui l’entendrait, dans une société équilibrée. Mais on est en Haïti. Tout y est permis, sauf à ceux qui commettent l’imprudence de maitriser un domaine, quel qu’il soit. Voyez-là, cher lecteur, chère lectrice, les vraies menaces qui pèsent sur cette société où le passé a plus de poids que le présent. Toussaint Louverture ? Dessalines ? Henry Christophe ? Capois la Mort ? Mais ce sont des dieux ! vous répondra-t-on. Personne ne peut les imiter. Pour renforcer cette affirmation, on peut même ériger un monument à leur gloire, un très beau monument. Mais ne demandez pas davantage ! Sinon, vous risquez de vous basculer vous-même dans le camp des ennemis de la patrie (J’ai failli écrire dans le camp des PATRIPOCHES pour patriotes, cet euphémisme haïtien pour traduire "dévaliseurs, voleurs de grand chemin")<br />
<br />
Et l’avenir ? Cette affaire (un vrai politicien haïtien dirait « cette saloperie ») est trop loin pour intéresser ceux qui ont trop de choses sérieuses à faire ici, en Haïti. <br />
<br />
<br />
<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-92206242459430181022012-05-29T13:54:00.001-07:002012-05-29T13:55:08.837-07:00Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-67780243473031218352012-05-29T13:48:00.003-07:002012-05-29T14:00:48.740-07:00Comment forcer les gens à s’engluer avec résignation dans la misère ?Le gouvernement haïtien vient de lancer deux programmes d’aide aux familles pauvres, selon les nouvelles diffusées par les medias haïtiens avec jubilation. « Ti manman chéri » et la « Carte Rose coumbite solidarité ». Dans le premier cas, il s’agit d’octroyer une aide allant de 400 à 800 gourdes à des mères de famille résidant dans des bidonvilles. Cette initiative, qui projette d’atteindre 100 000 personnes d’ici le mois de décembre 2012, favoriserait les parents qui envoient leurs enfants à l’école. Si un enfant étudie, la famille recevra 400 gourdes. Deux enfants impliqueraient un débours de 600 gourdes et trois enfants 800. Quatre quartiers de la région métropolitaine en bénéficieront dans l’immédiat. Dans le deuxième cas, la Carte Rose, un programme destiné à fournir des services de santé à 400 travailleurs a été mis sur pied. L’accès à ces nouveaux services est tout à fait provisoire car il ne durera qu’un an, après quoi les gens auront à débourser un certain pourcentage des dépenses. Les deux mesures ont reçu l’assistance respective des fonds de Petro caribe (15 millions de dollars) et de la Croix-Rouge française. Les deux programmes inaugurés dimanche et lundi derniers par l’actuel premier ministre Laurent Lamothe (le premier) et par M. Michel Martelly (le deuxième), semblent promettre d’alléger les peines de quelques familles. C’est mieux que rien ! On peut cependant se demander qui surveillera l’application de ces programmes quand le clientélisme, le népotisme tenteront, de manière inéluctable, de s’imposer comme dans tout ce qui se fait en Haïti ? Cet argent de Petro caribe représente un prêt doté de conditions de paiement préférentielles. Ce n’est pas un don. Il dérive du coût du pétrole acheté au Venezuela dont le président Hugo Chavez veut ainsi aider plusieurs pays caribéens. 40% du prix de l’achat sont payables immédiatement et le solde de 60% s’étale sur une durée de 25 ans au taux de 1% d’intérêt. Le pays économise environ 100 millions de dollars l’an grâce à ce paiement différé. Cette décision vénézuélienne inspirée de la révolution dite bolivarienne de Chavez, n’a pas toujours produit des résultats positifs en Haïti, l’un des pays les plus corrompus de la planète. Plus d’un scandale y ont été associés pendant le gouvernement antérieur de René Préval. Par ailleurs, que le premier ministre parle de cette activité comme d'un « programme révolutionnaire » en matière de lutte contre l’extrême pauvreté, jamais connu par Haïti en 208 ans d’indépendance, c’est le comble de la démagogie. En effet, de quelle révolution s’agit-il quand 500 000 personnes dorment encore sous des tentes fragiles ? A quelle révolution fait-il allusion quand 7 000 personnes meurent de cholera et que 500 000 autres en sont affectées ? Est-ce qu’il se rend compte que l’argument brandi par les bailleurs de fonds au moment de justifier les restrictions, les réserves sur les promesses faites aux autorités depuis le tremblement de terre de 2010, se base sur la présomption de corruption et de mauvaise gestion des biens de l’Etat ? C’est ce genre de manipulation, ces démagogies bon marché qui expliquent le désengagement de la communauté internationale. Près de 500 milliards de dollars ont été promis à Haïti. Ce pays n’a reçu que la moitié de la quantité prévue jusqu'à présent et dans quelles conditions ? Le Japon, qui avait promis 100 millions de dollars, les a réellement fournis. Les Etats-Unis avaient promis 900 millions, ils en ont donné un peu plus de 300 et ainsi de suite. Mais le plus incompréhensible, ce sont les sommes qui entrent vraiment dans les caisses de l’Etat. Dans le cas des Etats-Unis, 99% de la somme avancée reprennent le chemin des banques américaines. Cela s’explique par le fait que la majorité des contrats pour cette « reconstruction » tant vantée devait obligatoirement être assignée à des firmes du pays donateur, 15% à peine à des firmes haïtiennes. Si l’on reconnait que chacun des pays hyperindustrialisés qui « aident » des pays sous-développés applique de telles méthodes, qu’on nous dise de quelle façon cette reconstruction pourra jamais se faire. A dire vrai, « Kabrit gade je mèt kay avan’l jambe baryè ». De tels procédés seraient absolument inconcevables dans un pays comme la République dominicaine ou même la Jamaïque. Comme quoi d’un pays sous-développé à l’autre, d’une classe politique à l’autre, il existe des différences. La fierté a un rôle à jouer, elle aussi, dans les relations internationales ! <br />
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<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-59737420672345848282012-05-28T07:57:00.001-07:002012-05-28T07:57:24.635-07:00Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-74206688667185190302012-05-26T06:32:00.001-07:002012-05-26T06:32:07.130-07:00Lutte contre la faim en Haiti?Nous avons lu jeudi dernier sur le site de Radio Métropole un article faisant état d'une rencontre de fonctionnaires de l'Unicef et du ministère de la santé publique en Haïti. L'objectif ? « Lancer les états généraux de la nutrition » en Haïti. Mais cessons de bluffer la population! Depuis quand ces états généraux (tout comme la faim de la population) vieux de plus de deux siècles, aboutissaient-ils à quelque chose? Les organismes internationaux, dirigés par des technocrates, viennent en Haïti croyant aborder un pays organisé. C’est un préjugé défavorable aux vrais pauvres. La ministre de la santé publique, la première dame de la république, ont-elles un plan à proposer de manière concrète aux responsables de cet organisme? Quelle initiative réelle, urgente le président a-t-il déjà adoptée jusqu'à présent qui indiquerait que ce problème fait partie de ses priorités? Y a-t-il eu des études indiquant clairement le pourcentage de personnes ayant besoin de cette aide, leur distribution géographique, et comment on va faire pour la leur faire parvenir, sans risque de détournements criminels et génocidaires ? A supposer que cette aide leur parvienne à ceux qui en ont vraiment besoin, des aliments, des vêtements, pour combien de temps ? Y a-t-il une politique de création d’emplois qui mettra fin à ce cercle vicieux et démoralisant de dépendance permanente de la charité internationale ? Y a-t-il un plan de réforme agraire, de réactivation de l'agriculture par une politique de crédits, de baisse du cout des engrais, destinée à redonner ce sentiment d’attachement à la terre, si nécessaire pour encourager les cultivateurs à reprendre le métier dont on leur a infligé le dégoût? Quels moyens pense-t-on utiliser pour empêcher ces paysans découragés d’émigrer à Port-au-Prince, au Cap Haïtien, ces grandes villes (comme on persiste à les appeler) plutôt que de rester à la campagne? Quels services leur seront offerts sur place dans leur communauté : l'électricité, des routes asphaltées pour le transport de leurs marchandises, des hôpitaux (ou tout au moins des dispensaires), une force de police organisée, professionnelle, plutôt qu’une bande armée (à la solde du gouvernement en place, aux aguets, dans l’attente du prochain coup d’état pour les piller et exécuter ceux qui résistent), un plan d'urbanisme, un organisme de distribution d’eau potable, un centre de loisirs ? Des sénateurs, des députés, qui passent plus de temps à voyager à l’étranger qu’à les visiter, des fonctionnaires qui résident à Port-au-Prince dont la vocation pour les services communautaires est nulle ? Haïti, c'est de la piraterie organisée plutôt qu'un pays! Les gens sérieux qui y vivent, car heureusement qu’il y en a encore et beaucoup, sont obligés d’agir, de réagir, d’aider avec timidité et de se taire. Un pays sans lois, c’est la peur généralisée. Cette autocensure est la seule garantie de survie. On ne peut pas toujours remettre en question IMPUNEMENT le statu quo dans un pays chaotique comme Haïti. Mais alors, c’est la santé (physique, mentale et morale) de ces héros silencieux qui s’en ressent. Ils souffrent pour eux et pour ceux à qui ils doivent prêter, quand les circonstances le permettent, leurs propres voix. Voilà la physionomie d'une société où tout se fait presque tout seul, sauf les demandes d'aide à l'étranger qui sont professionnellement coordonnées pour la plus grande prise possible. C’est en connaissance de cause que Sean Penn, des hommes et des femmes anonymes (haïtiens et étrangers), de petits organismes à peine connus de la presse, préfèrent être directement sur le terrain, quitte à subir les assauts permanents de l'insalubrité, des moustiques et d'un environnement hostile avec les vrais pauvres d’Haïti. Malheureusement que cela ne suffira jamais pour la majorité des habitants d’un pays de dix millions d’habitants ! Si du moins les religions cessaient de leur dire qu’ils ont le nombre d’enfants que Dieu leur envoie et que la planification familiale est un péché ! <br />
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<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-61721243798349907002012-05-25T04:48:00.001-07:002012-05-25T18:08:45.990-07:00Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-1259067323173388372012-05-25T04:44:00.000-07:002012-05-25T04:49:39.655-07:00La peur de rêverUne caractéristique commune de tous les gouvernements haïtiens depuis Duvalier père jusqu'au dernier Préval, consistait à inaugurer des œuvres d’infrastructure qui ne l’étaient que de nom. On devrait même dire avec honnêteté, des bagatelles. Chaque fois que le gouvernement construisait un kilomètre de route, qui commençait à se dégrader avant même l’inauguration, une somme égale au cout de la construction était consacrée à l’inauguration en question. Le spectacle prenait le pas sur la réalité. Ce sont donc des spécialistes de la poudre aux yeux, des concepteurs de spectacles plutôt que des hommes d’état, des constructeurs. Au lieu de consacrer l’argent dont il disposait, si limité fût-il, à vraiment travailler à développer, à moderniser ce territoire, ils satisfaisaient les exigences limitées des moins exigeants. Une entreprise non pas modeste, mais mesquine, destinée à flatter, à impressionner, à étonner nos analphabètes dont les seuls termes de comparaison sont les murs, les fragments de fer-blanc ou les morceaux de carton dénudés qui leur servent de cloison contre l’intempérie. Face à la nature dénudée, dévastée, désertifiée qui est leur environnement, ils peinent à se trouver un exemple encourageant. <strong>Ou pa gen manman, tete grann !</strong> Et sur cette philosophie, sur cette base fragile, branlante, ne reposant que sur des déchets auxquels on finit par s’adapter par habitude imposée moins que par vocation naturelle, on construit tout. Ou plutôt on rafistole tout. L’ignorance ici est moins une critique de la victime que la constatation d’un handicap à déplorer, à combattre, si l’on veut vraiment aider le peuple à se reprendre en main. C’est un mal dont la victime n’est pas responsable, que nous ne devrions pas alimenter par notre cynisme, notre indifférence. C’est un regard critique jeté sur l’obscurantisme des politiciens haïtiens, avec de très rares exceptions. Sommes-nous en train de rééditer ces exploits avec ce nouveau gouvernement ? En République dominicaine, les chefs d’Etat, même ceux qui ont la réputation d’être corrompus (il y a des degrés aussi dans la corruption), inaugurent régulièrement des œuvres d’infrastructure d’envergure : routes, ponts, usines, barrages, tunnels, etc. C’est une compétition dans laquelle chaque nouveau président essaie de dépasser ses prédécesseurs. Ce n’est donc pas un hasard, si ce pays, sous-développé parmi d’autres de la région, se révèle plus à même d’abriter n’importe quelle compétition internationale (football, baseball, basketball, etc), n’importe quelle activité de portée régionale et même mondiale. Il n’y a pas que Puerto Plata, Punta Cana qui, étant les pôles touristiques les plus populaires, soient en mesure de nourrir convenablement leurs habitants, de recevoir convenablement des étrangers, de construire des écoles dignes de ce nom pour les enfants qui y vivent. De nombreux autres points du territoire peuvent se vanter d’en faire autant ou presque. Les citoyens sont éduqués pour remplir des taches qui les stimulent et honorent ceux qui les gouvernent. Vous voulez avoir une idée de l’ampleur des choses dont les politiciens dominicains s’occupent ? La Place de la culture, le Théâtre national, le Phare à colon, le Métro de Santo Domingo, les avenues Georges Washington, Maximo Gomez, et toutes celles qui serpentent sur le territoire jusqu'à la frontière avec Haïti, les ponts, les tunnels qui facilitent la circulation dans un pays où les voitures luxueuses ne courent pas le risque de sauter sur des nids de poule, de vous éclabousser si vous êtes trop proches, ou de laisser derrière elles des fragments à chaque coin de rue. Cessez de boucher des fissures, de dresser des chaumières, de raccommoder sans vergogne, de simples masures quand vous pouvez construire des maisons ! Ce n’est pas en vous étalant sur la paille, ce n’est pas en vous montrant en guenille, non rasé, malodorant que vous susciterez la pitié de vos donateurs. On peut être pauvre et fréquentable, recommandable. <strong>Un peuple dont les dirigeants sont privés de vision est un peuple condamné à s’éteindre</strong>. Ayez de grandes ambitions ! De minimis non curat praetor ! <br />
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<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-67344201865407736222012-05-23T09:27:00.000-07:002012-05-23T09:27:03.598-07:00La reconstruction d’Haïti ?Cessez de galvauder une expression déjà dépourvue de sens ! Si le gouvernement voulait vraiment reconstruire le pays, et cela est constamment signalé par les spécialistes des disciplines qui y sont liées, il commencerait par créer un système cadastral fiable. Solidement implanté dans le cadre d’un programme bien élaboré, ce système permettrait aux autorités de savoir qui possède quoi et avec quel niveau de légitimité. Un premier problème légal serait résolu. On pourrait peut-être ainsi commencer à mettre fin aux sempiternelles expropriations troubles et vols de terrains dont on ne sait pas si les fonctionnaires du gouvernement en place, en profitent ou veulent les combattre. Ensuite des géologues, des géographes, des historiens, des urbanistes, des économistes, les universités haïtiennes, quelques spécialistes étrangers ayant acquis de l’expérience en la matière (Japon, Chili, Mexique) intégreraient cette commission de reconstruction dont on ne parle même plus. Mais aussi, on permettrait que les millions déjà distribués entre des ingénieurs dominicains et des politiciens des deux côtés de la frontière soient récupérés pour les consacrer vraiment à la tache pour laquelle ils ont été recueillis. Sinon, la justice procéderait à quelques enquêtes qui éventuellement conduirait à certaines arrestations exemplaires, questions de décourager les candidats à d'autres fraudes. C’est apparemment ce que Gary Conille pensait faire et c’est ce qui lui a coûté son poste de premier ministre. Alors, maintenant qu’il n’est plus là, quelle sera la prochaine étape ? Continuera-t-on à galvauder le mot reconstruction ou l’entreprendra-t-on finalement vraiment ? Qui mènera le jeu après que notre confiance a été bafouée par les autorités en place ? Plus de 385 millions absorbés dans on ne sait quelle sombre tourbillon. Quand est-ce que le gouvernement se sentira obligé de rendre compte de ses décisions à la population ? Qui nous dira exactement ce qui s’est passé avec Conille et surtout pourquoi ses enquêtes, destinées à déterminer le niveau de corruption ayant entaché l’assignation des contrats sans appels d’offres, n’ont jamais abouti ? Combien de questions doit-on formuler avant d’avoir ne serait-ce qu’une seule réponse acceptable ? Les journalistes haïtiens, les sénateurs, les députés, ont-ils été tous achetés ou vendus ? Un pays entier peut-il avoir succombé sous le poids de la corruption au point où personne n’ait plus la force morale de poser de vraies questions et d’exiger des réponses claires, précises ? Et l’on ose encore parler de démocratie dans ce pays qui a cessé d’en être un ? Jusqu’où iront les vautours qui veulent se partager ce cadavre ? N’y a-t-il vraiment plus aucun espoir de ranimer ce corps pour le bien de plus de dix millions d’êtres humains qui vivent dans des conditions pires que l’esclavage ? Quel spectacle plus horrible la majorité des politiciens haïtiens entendent-ils offrir à ceux qui nous observent de loin et se demandent encore si les Haïtiens ont perdu la faculté de se révolter contre la peste, la lèpre, l’horreur appelée corruption ? <br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-34394084481858359222012-05-22T08:03:00.001-07:002012-05-22T08:03:15.849-07:00La politique au compte-gouttesLa police haïtienne réussit à déloger d'anciens militaires armés d'un terrain de Bon Repos. Ces anciens militaires occupaient le terrain pour attirer l’attention sur leur sort et celui des membres de leurs familles. Cette opération qui n'en est même pas une, puisque les occupants ont pris la fuite avant le débarquement de la police, constitue un nouveau symptôme révélateur de l’état de la société haïtienne. Elle se trouve très mal en point dans ses efforts pour survivre. Cette politique qui consiste à intervenir, seulement de manière ponctuelle sur chaque petit dossier qui s'annonce, sans tracer de lignes claires de la direction générale que l'on veut imprimer à ce pays, n'est pas une politique. En tout cas, pas pour le XXIe siècle. Un pays, cela se gouverne, et pour le gouverner, on a un plan, des objectifs précis. Si on ne peut pas, après trois mois et dix jours (les cent premiers jours traditionnels), un an, deux ans, quatre ans, indiquer à la population ce qu'on pensait faire, ce qui a été fait et ce qui reste à faire, c'est l'échec sur toute la ligne. On était là sans être là. On est passé comme bien d'autres l'ont fait. Cela ne s'appelle pas gouverner. Cela s'appelle opportunisme, exhibitionnisme, soif de pouvoir pour le pouvoir. Et si en plus on signe des contrats millionnaires (sans appels d’offres) pour reconstruire, après un tremblement de terre dévastateur, sans se préoccuper si la reconstruction va avoir réellement lieu ou non, après qu'on a reçu sa propre commission, alors le pays est PERDU. FOUTU! C'est le point névralgique où nous nous trouvons actuellement! Quelqu'un se réveillera-t-il un matin pour dire : c'est assez! Je prends désormais mon travail au sérieux! Je veux montrer à ce pays que je le respecte ! Je cesserai de prendre ses habitants, sans exceptions, pour des imbéciles ! Ce pays à assez souffert pour qu'on y ajoute l'opprobre à la misère! Cela arrivera-t-il avant le terme du mandat de son excellence Michel Martelly?<br />
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<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-20746573600934741092012-05-19T06:26:00.000-07:002012-05-19T06:26:10.651-07:00SUNWING:la compagnie en questionSUNWING, LA COMPAGNIE AERIENNE, EST-ELLE UTILISEE POUR QUE DES INDIVIDUS SANS SCRUPULE VIOLENT LA VIE PRIVEE DE CITOYENS HONNETES ?<br />
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Erreur ou harcèlement déguisé ?<br />
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Gatineau, le mercredi 19 mai 2012,<br />
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Je prends l’avion à l’aéroport d’Ottawa pour le Mexique, Villa Vallarta, le samedi 18 février 2012<br />
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Ma valise où il n’y avait que mes vêtements, selon une employée de la compagnie aérienne SUNWING, ne pouvait pas faire partie de mes bagages à main, à cause du poids, a-t-elle prétexté. Or cette valise ne mesurait que 9, 70 kilos. Naïf, mais surtout distrait parce que très fatigué, j’ai tranquillement confié ma valise à la dame en question pour être embarquée dans la soute de l’appareil. Le volume de la valise en question mesurait 20 pouces x14 pouces x7, 2 pouces. L’avion, me suis-je dit, devait être trop petit pour excéder un certain nombre de valises. Erreur ! Des valises deux, trois, quatre fois plus volumineuses et plus lourdes que la mienne s’y trouvaient, et étaient suivies de nombreuses autres. Car je n’étais pas la dernière personne à prendre place dans cet avion de la compagnie SUNWING. <br />
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Mais l’incident, je devrais dire la manipulation, aurait pu être close. Le problème, grave, inacceptable, c’est que ma valise a été forcée. On a fait sauter les cadenas. Une paire de lunettes de soleil (Ray Ban) seulement a été emportée, sans l’étui. J’ai adressé deux lettres de demande d’explication à la compagnie SUNWING. Elle n’a pas daigné me répondre. Voulait-on me faire accroire à un vol crapuleux ? En tout cas, quand on a déjà été victime, on ne peut être dupe d’une telle manipulation. Qui a obtenu le droit de recourir à la compagnie aérienne SUNWING pour violer mes bagages ? Qui a osé violer mon droit à la vie privée ? Comme ce n’est pas la première atteinte dont j’aie fait l’objet, je me permets de demander quel est le délinquant, quel est le manipulateur, quel est le cyber prédateur officiel qui ose aller si loin ? Veut-on introduire de la drogue dans mes valises ? Est-ce pour y infiltrer un élément quelconque susceptible de me faire passer pour un terroriste ? Est-ce la manière habituelle d’intimider ceux qu’on ne peut réduire au silence afin d’effacer des traces d’anciens forfaits commis par ces mêmes agresseurs-là ? Est-ce enfin la méthode la plus simple pour essayer de s’approprier un ordinateur afin d’éclabousser son propriétaire ? Je suis intimement convaincu qu’il y a une dose de chacun de ces ingrédients. Ma question est donc la suivante : Quelle est la vertu d’essayer de corrompre ceux qu’on prétend faire passer pour des corrompus ? Le corrupteur ne devrait-il pas constituer la première cible d’une justice digne de ce nom ? Il nous semble en tout cas que cela devrait être la principale démarche d’une démocratie où les droits de la personne conservent encore un sens.<br />
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Deux choses cependant sont à retenir dans mon cas :<br />
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Premièrement, deux jours avant cet incident, j’avais publié un article sur ma page blog, dûment signée - car je n’ai pas eu recours à l’anonymat - pour dénoncer cette proposition à la Chambre des Communes qui visait à autoriser des individus sans mandat, à violer la correspondance privée des gens. En fait, je prêchais, d’une certaine manière, pour ma paroisse. Car j’ai plusieurs fois été victime de ce crime. Je me suis dit qu’on ne cherchait qu’à officialiser une pratique déjà courante officieusement. Mais j’ai surtout signalé qu’à l’instar de ce colonel qui pénétrait par effraction chez ses victimes, les violait et les assassinait en se cachant derrière un voisin honnête, il y a d’autres prédateurs occultes du même acabit et dans les mêmes circonstances. Et je réitère CATEGORIQUEMENT maintenant cette même accusation. Que chercherait à démontrer, avec quelle autorité morale, un délinquant, un criminel qui n’hésiterait pas à abuser des ressources de l’Etat aux seuls fins de cacher, de justifier a posteriori, ses propres méfaits ? Est-ce la peur d’être démasqué ? Est-ce la conviction qu’il y a une lacune dans le système judiciaire existant dont il faille tirer le maximum de profit ? A quoi toute cette mascarade rime-t-elle, si tôt ou tard TOUT délinquant risque de se retrouver face à face avec la justice ?<br />
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Pour conclure, je dirai que les acte d’intimidation comme ceux qui consistent à avoir accès aux compagnies aériennes, comme SUNWING, pour violer impunément les valises des passagers, ainsi qu’on a déjà et plusieurs fois violé mon domicile, ne sont pas pour me réduire au silence. <br />
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« La clandestinité et l’anonymat sont-elles l’apanage d’un fonctionnaire digne de respect » ? En tout cas, une chose est indiscutable, c’est que seule la méthode de combat définit le vrai soldat (ou le vrai policier). La mienne, on ne peut plus transparente, me semble la seule digne d’un homme qui se respecte et n’a rien à cacher.<br />
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Renos Dossous<br />
<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-79288698422273444062012-05-19T06:22:00.006-07:002012-05-19T06:22:52.322-07:00La route des Rails : carrefour de justice ou d'injustice ?A Carrefour la circulation est quasiment paralysée en raison des travaux de réfection de la route. C'est plutôt à cause de la visite, dit-on, du président Martelly à la base navale Amiral Killick. Mais aussi et surtout à cause de l'assassinat du 17 avril dernier à Martissant.<br />
Haïti: La situation d'incertitude de la circulation routière à Carrefour en est une illustration. Jeudi 17 mai, très tôt dans la matinée, il est impossible pour des automobilistes de circuler librement sur la route des Rails. Des pneus enflammés empêchent la libre circulation des usagers. Il y a menace. Menace que des commerçants n'ouvrent pas boutique, que des travailleurs ne se présentent pas à leur poste, que des élèves ne répondent pas à l'appel. Que tout se brouille.<br />
En effet, non loin de la base navale Amiral Killick, à l'entrée de la route des Rails, où des policiers sont censés assurer l'ordre public, ces pneus enflammés barricadent tout. Les initiateurs de ce mouvement, se refusant à toute trêve, disent « travailler à rétablir l'équilibre et à activer la justice ». Car, selon eux, « trop souvent on a entendu l'enquête se poursuit ; aujourd'hui, elle doit aboutir ». « Tout cela, en soutien à la famille du policier Walky Calixte en particulier, mais aussi à la mémoire de toutes les personnes assassinées auxquelles justice a été jusqu'ici refusée », soutiennent-ils.<br />
Entre-temps, vers 10 heures du matin, la circulation a déjà repris. Comme si de rien n'était, et l'affaire close. Mais ce n'est qu'un répit, mieux, un repli. Puisqu'il n'était pas encore une heure de l'après-midi, que les activités de barrage de la route des Rails au niveau d'Arcachon 32 reprenaient. Mais ils ne sont pas agressifs. Car on les a vus, comme des policiers assurant la circulation, faciliter le passage aux automobilistes qui étaient déjà près du barrage.<br />Cette situation exige une intervention urgente. Car elle ne laisse présager rien d'autre dans le bon sens. Sinon des pères et mères qui ne parviendront à nourrir leurs enfants, faute de n'avoir pas pu vaquer à leurs occupations. Et aussi des élèves toujours plus médiocres pour avoir manqué trop d'heures de cours. Plus urgente encore est la nécessité de rétablir la confiance citoyenne dans l'appareil judicaire haïtien.<br />
Pour l'instant, ces demandes de justice sont causes d'injustice. C'est donc à espérer que la justice intervienne pour rétablir l'équilibre.<br />
<a href="http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=105260&PubDate=2012-05-17">http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=105260&PubDate=2012-05-17</a> <br />
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<strong>Haïti, un malheureux pays qui souffre d'une absence d'autorité morale et, corollaire inévitable, d'autorité tout court. Quel pays au monde ne répondrait pas positivement aux demandes de son chef, si ce dernier travaillait dans le sens des intérêts de la collectivité? Le masochisme aussi a des limites. Or Haïti, ce pays sans guide, ce bateau sans gouvernail, cette voile sans vent, est à la dérive. La colère de ce peuple n'a pas encore atteint son paroxysme. Heureusement! Plaise aux dieux que cela n'arrive pas avant qu'un vrai conseiller, un vrai planificateur, fasse son apparition dans ce désert moral! La misère, malgré la rigueur de sa torture, malgré l’acuité de ses griffes, n'aveugle pas. Les Haïtiens savent que ce n'est pas en détruisant, ce n'est pas en brisant à droite et à gauche le peu d'acquis dont ils puissent encore se prévaloir qu'ils résoudront quoi que ce soit. Mais quand une communauté est privée d'orientation, quand tout s'improvise, quand il n'y à point de reference nulle part, le chaos s'installe. Haïti appelle de tous ses vœux l'arrivée d'un chef, qui soit en même temps un guide, un exemple moral, un être réfléchi qui ne joue pas un rôle, une comédie, en attendant impatiemment de quitter le pouvoir pour exhiber les privilèges, avant tout financiers et économiques, qu'aucun travail ne justifie et ne justifiera jamais. Cette règle qui ne connait que de rares exceptions dans la politique haïtienne est terrible, mortelle. Ne sont-ils pas des milliers voire des millions à y laisser leur peau ? La faim, la frustration, la colère, la déception, le désespoir. C’est lourd à supporter ! Une lumière doit briller dans ce pays pour balayer ces nuages épais qui troublent le panorama et empêchent l'avenir de sourire à ce peuple pourtant si travailleur! </strong><br />
<strong><br /></strong><br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-37268071420386156252012-05-18T09:37:00.003-07:002012-05-18T09:37:51.581-07:00L'insécurité bat son plein dans les transports publicsHaïti: Laptops, téléphones portables, argent et bijoux ont été emportés par des bandits non identifiés ce mercredi 16 mai 2012 dans un bus assurant le transport Bon-Repos/ Centre-ville. Le bus commençait à recevoir des voyageurs depuis la station de Bon-Repos, tout près du commissariat.<br />L'un des bandits était assis de bonne heure dans le bus, car beaucoup de passagers l'ont trouvé là. Il avait le contrôle de chacun des passagers. Arrivé à Carrefour-Shada un autre est monté, apparemment après un coup de fil de son complice, dans le bus.<br />
Un voyageur se trouvant dans l'autobus a pu constater de nombreux appels réalisés par l'un d'entre eux en vue de localiser le troisième bandit qui se trouvait à la rue St-Martin. Cheveux tressés, peau tatouée et visage barbu, il effectuait de temps en temps un coup d'oeil à l'arrière pour s'assurer que l'autre était là.<br />Tranquilles, car ils n'ont remarqué aucun policier sur leur passage. Le chauffeur ayant bifurqué sur Delmas 2 leur a favorisé la tâche en les déposant directement dans leur zone.<br />
Un étudiant mémorand de la faculté des sciences humaines de l'Université d'État d'Haiti et stagiaire au journal Le Nouvelliste a perdu dans cet acte de vol son laptop contenant de multiples documents de formation, sa clé USB, son téléphone portable et plusieurs cartes d'identification.<br />
Un des bandits a forcé une jeune dame à descendre du bus. On ignore ce qu'il en est advenu d'elle. Il faut signaler l'absence évidente de policiers dans cette zone. La patrouille du corps d'intervention et de maintien d'ordre (CIMO) assurant la sécurité à la rue Macajoux, près de la statue « Madan Kolo », n'était pas remarquée ce mercredi<br />
Les voleurs ne sont pas à leur coup d'essai contre les usagers de la route nationale #1. Ainsi va le pays, la délinquance et le crime s'imposent à la population. Pour les bandits, tout le monde est vulnérable, car ils opèrent partout sans être inquiétés.<br />
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Luckenson DARDOMPRE<br />
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dardompreluckenson @yahoo.fr <br />
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<a href="http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=105203&PubDate=2012-05-17">http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=105203&PubDate=2012-05-17</a> <br />
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<strong>Commentaire </strong><br />
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<strong>Les politiciens haïtiens sont trop occupés à alimenter leurs comptes en banque pour s'intéresser à ce qui se passe sur le terrain. Ils planifient en pensant à leur famille. Dans quel pays ils vont envoyer leurs enfants étudier, où ils vont faire leurs prochaines emplettes (santo domingo ou Miami?), quelle marque de voiture ils veulent avoir même s'il n'y a pas de routes pour les utiliser correctement (de toutes façons, ils peuvent les changer à la première occasion), quel pays ils vont visiter sous prétexte de maladie ou de mission spéciale. Voilà le résumé de la vie du politicien haïtien moyen. Est-ce a dire qu'il n'y en a pas qui soient sérieux? Nullement! Il y en a et de très bons. Mais ils sont minoritaires et, la plupart du temps - nécessité de rester en vie oblige - ils travaillent silencieusement. Ils se font peu remarquer. Ceux-là méritent notre respect et la reconnaissance de leurs concitoyens. Ce serait même un danger de les nommer. « Qui n'est pas dans mon clan est contre moi », pourrait traduire la devise des vautours qui font des deniers publics dans ce pays où la faim est généralisée, leur seule préoccupation, leur chasse-gardée. Qui nous libèrera de ces criminels? Qui pourra un jour gouverner Haïti sans pactiser avec ces rats de la politique locale? En République dominicaine, cette catégorie de parasites armés est baptisée "los comesolos" (les mange-seuls). Ce sont ceux qui font main basse sur les biens publics et ne les distribuent qu'entre les membres de leur propre famille. Un terme simple, facile, pour nous faire comprendre le sens de népotisme. Les petits délinquants, les crapules, qui pullulent dans les rues de ce pays, ne font que reproduire à très petite échelle ce que les gouvernants font à une plus grande échelle. Ils n’auraient certainement pas honte d’imiter les bons exemples s’il y en avait. Mais hélas, il n’y en a guère ! Voilà la source de tous les maux inénarrables dont souffre ce pauvre pays !</strong><br />
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<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-2408152410817767922012-05-17T10:02:00.003-07:002012-05-17T10:02:46.173-07:00Des Donateurs québecois font don d'un orphélinat à HaïtiHaïti: Les bénévoles de la Fondation Jacqueline-Lessard en Haïti viennent de poser la dernière pierre de l'orphelinat-école qu'ils construisent dans la banlieue de Port-au-Prince. L'équipe recherche maintenant un partenaire pour assurer son fonctionnement.<br />«La générosité des Québécois nous a permis de rendre concret le projet qui tenait tant à coeur à Jacqueline Lessard», affirme Mylène Béliveau, directrice du projet de construction.<br />Ce projet comprend un orphelinat d'une capacité de 80 places, une école pouvant accueillir 400 enfants auxquels s'ajoute un bâtiment annexe, pour un coût total de 1,8 M$. Il a été initié par la Fondation Jacqueline-Lessard, du nom d'une Almatoise de 85 ans qui se mobilise pour les enfants haïtiens, et soutenu par de nombreux mécènes québécois.<br />
journalmetro.com <br />
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<a href="http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=105157&PubDate=2012-05-17">http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=105157&PubDate=2012-05-17</a><br />
<br /><strong>Commentaire </strong><br />
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<strong>Ce nouveau geste des Québécois envers Haïti mérite d'être reconnu. En effet, ils ont été parmi les premiers à avoir couru au secours des Haïtiens avant, pendant et après le terrible séisme de 2010. Et comme les Québécois, il y a des milliers en Amérique, mais aussi en Europe, en Asie et même en Afrique qui n'ont pas hésité un seul instant à faire ce qu'il fallait pour sauver des vies et s'assurer de continuer à le faire envers et contre tous et contre tout. Mais les dirigeants haïtiens, les sénateurs, les députés, les maires sans oublier évidemment le président et le premier ministre, quand commenceront-ils leur propre intervention? Ignoreront-ils plus longtemps leur devoir sous prétexte que les ressources ne suffisent pas? Et comment se fait-il que plusieurs d'entre eux accumulent des millions qui devraient pourtant faciliter la reconstruction d'Haïti au nom de laquelle ils motivent toute leur demande d'aide? Les dénonciations de la journaliste dominicaine Nuria Piera et renforcées par plusieurs autres journalistes dominicains et Haïtiens dont le directeur de Acento, Fausto Rosario, n'auront-elles aucun effet sur la manière des politiciens haïtiens de s'emparer du peu de ressources du pays? Attendons les protestations des intéressés et cela nous indiquera peut-être que la journaliste ne fait qu’inventer les millions de commissions attribués aux politiciens locaux, sur le dos de ce peuple haïtien qui meurt de faim, dont elle a fait mention.</strong><br />
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<br />Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8761335899418794827.post-52236039331936588052012-05-12T17:05:00.001-07:002012-06-27T20:47:18.553-07:00Renos Dossoushttp://www.blogger.com/profile/14929481658231488653noreply@blogger.com0