Le Nouvelliste, 21 juillet 2010
Haïti: Excellences,
Comme le proclame les Nations unies, la démocratie exige la tenue d'élections libres, honnêtes, crédibles et INCLUSIVES. Or, celles du 28 novembre ne peuvent être crédibles, étant basées sur la Constitution de 1987 contestée, et sur un CEP aussi contesté. Elles seront inévitablement EXCLUSIVES, puisque la diaspora est mise de côté et que des partis politiques d'importance se tiennent ou sont tenus à l' écart.
Excellences, il est encore temps de revenir sur ces élections coûteuses et divisionnistes- dangereuses pour la STABILITE, stabilité indispensable à la refondation de la Nation, à la reconstruction des institutions, aux investissements nécessaires à la relance économique.
Monsieur le Président, votre gouvernement et les Chambres législatives, soutenus par un large secteur de la population, tous convaincus que la Constitution de 1987 porte en elle des germes d'instabilité, avaient entamé la procédure d'amendement. La catastrophe du 12 janvier a changé le cours de cette procédure.
Etant donné que l'absence de Chambres législatives durera au moins jusqu'au 7 février 2011, la solution indiquée, à ce tournant difficile de notre histoire, devrait être la convocation d'une CONSTITUANTE. Elle permettrait de procéder à des élections sur la base d'une Constitution nouvelle, exprimant les options nationales, sans nulle doute INCLUSIVES.
Nous comprenons les difficultés à mettre en place cette Constituante, mais cette option vous permettrait de solutionner le problème du CEP actuel et celui, épineux, d'élections déjà largement décriées. Elle est d'autant plus indiquée que l'annonce seulement d'élections a déjà provoqué divisions, contestations, manifestations et kraze-brize ; alors que celle d'une Constituante peut provoquer certes de chauds débats, mais des débats CONSTRUCTIFS sur l'avenir du pays. A savoir : les divisions territoriales, la forme que pourrait prendre la REGIONALISATION, l'utilisation des ressources pour combattre la pauvreté...surtout libérer le pays de la mendicité, de la dépendance totale actuelle et recréer la dignité nationale.
Le pays gagnerait certainement au change, car cela permettrait au gouvernement et à la Commission intérimaire d'avancer de façon plus sereine dans la CONSTRUCTION, alors que la violence des élections risque de retarder la construction ou de faire perdre au pays les avantages d'investissements indispensables à cette construction et à cette refondation. Il est évident que le retard des pays amis à concrétiser leurs promesses est dû lui aussi à l'incertitude politique du moment.
De grâce, Excellences ! Revenez sur ces élections coûteuses et divisionnistes- dangereuses pour la STABILITE et la reconstruction nationale. LE PEUPLE HAITIEN PATAUGE DANS LA BOUE. IL FAUT RESOLUMENT CHANGER DE DIRECTION.
Odette Roy Fombrun,
16 juillet 2010
Impr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire