Haïti: La présence massive des Haïtiens en République dominicaine suscite des inquiétudes dans les rangs de certains Dominicains. Sabás Burgos, ex-directeur des Migrations dominicaines de la zone Nord, est monté au créneau pour dénoncer l'immigration des sans-papiers sur le territoire de son pays. « L'immigration massive d'Haïtiens sans documents sur le territoire dominicain est dangereuse pour la stabilité sociale du pays », prévient-il.
Alors que les Haïtiens et les Dominicains viennent de clôturer dimanche dernier leur foire de production à Pédernales, les propos outranciers de M. Burgos sont repris par une bonne partie des médias de ce pays. Ceux-ci citent, dans la foulée, le président de l'Association des commerçants du Centre historique de Santiago qui, pour sa part, accuse ces Haïtiens présents en territoire dominicain de faire « fuir les touristes ». « Beaucoup de clients cessent de visiter nos établissements parce qu'ils sont harcelés », se plaint Charles Lora, qui précise que « plusieurs tours opérateurs sont obligés de modifier leurs circuits pour éviter aux touristes ces situations ». M. Lora déplore le fait que ces mesures causent des pertes économiques à la ville dont les revenus dépendent en grande partie des touristes.
Avant le séisme, estime Sabás Burgos, « la simple présence des agents de l'immigration suffisait à faire fuir les illégaux mais aujourd'hui les illégaux s'en moquent ». Il précise que depuis les six mois qui suivent le séisme, Santiago ressemble de plus en plus à une nouvelle Haïti. « Des enfants, des adolescents, des femmes envahissent la ville et ne cessent de mendier alors que d'autres vendent toutes sortes de marchandises dans les rues », s'énerve l'ex-directeur des Migrations du district Nord dominicain avant d'affirmer que des champs, des rues et des quartiers à Santiago sont pleins d'Haïtiens illégaux.
Les rapatriements qui semblent avoir été suspendus depuis le 12 janvier mettent de l'eau au moulin des sans-papiers qui, selon Charles Lora, ne cessent de proférer des menaces de mort et des insultes à l'endroit des agents de la migration. « Les Haïtiens disent que ce pays a été à eux et qu'ils le récupéreraient », s'alarme le président de l'Association des commerçants du Centre historique de Santiago. En dépit de ses multiples démarches auprès des autorités de son pays en vue de pallier ce problème, ces dernières restent insensibles.
15% d'Haïtiens de plus vivent en République dominicaine après le séisme du 12 janvier. Selon les chiffres révélés par les responsables de ce pays, plus d'un million d'Haïtiens illégaux vivent dans leur pays.
Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
Le cri d'alarme des Dominicains est parfaitement compréhensible. Ayant moi-même fait le voyage en République Dominicaine, j'ai été témoin de cette situation lamentable. Ce qui impose aux autorités des deux pays l'obligation plus que jamais urgente de travailler ensemble pour résoudre les problèmes qui affectent les deux territoires en même temps: écologie, tourisme, narcotrafic, échanges économiques, éducation, santé. La Commission Mixte va se réunir à Port au Prince demain et apres demain, quel agenda va occuper ces deux journées?
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