Haïti: Le chef de l'Etat haïtien René Préval s'est entretenu ce vendredi 30 juillet avec le président élu de la Colombie, Juan Manuel Santos Calderon. Accompagné d'une importante délégation, M. Santos a analysé des projets importants dont un programme de logement à Cabaret et le renforcement de la coopération dans le domaine de la lutte contre la drogue. L'appui budgétaire au gouvernement haïtien a été également débattu par les membres des deux délégations.
Des fonctionnaires de la Direction de la Protection civile du ministère de l'Intérieur pourraient bénéficier de formation par des experts colombiens dans le domaine de la réponse aux désastres, a appris Le Nouvelliste.
M. Santos a salué le leadership du président Préval qui a su gérer des moments difficiles. Il s'est engagé à renforcer la coopération entre la Colombie et Haïti. De son côté, le président René Préval a mis l'accent sur l'aide accordée par la Colombie à Haïti après le violent séisme du 12 janvier. Il s'est réjoui de l'élection de M. Santos et souhaité un renforcement de l'amitié entre les deux peuples.
La visite du président élu de la Colombie, Juan Manuel Santos Calderon est la première d'un chef d'Etat de ce pays de l'Amérique latine en Haïti. Cette visite, qui constitue la dernière étape d'une longue tournée régionale, a été l'occasion pour le futur chef de l'Etat colombien d'assurer à son homologue haïtien, René Préval, le soutien de son pays au processus de reconstruction d'Haïti. Au cours de sa visite de quelques heures dans le pays, M. Santos a rencontré le chef de l'Etat haïtien René Préval et le Premier ministre Jean-Max Bellerive.
Le Président élu de la Colombie a eu l'occasion de traverser le centre-ville d'Haïti et d'avoir une idée de l'ampleur des dégâts dans ce qui fut naguère le poumon de l'économie haïtienne. Et pour décrire la situation du pays, des termes comme « complexe », « dramatique » et « compliqué » ont été entre autres vocables utilisés par l'illustre visiteur.
Mais c'est une visite placée sous le signe de la solidarité qu'a effectuée en Haïti le futur chef d'Etat de la Colombie. Il a rappelé que les deux pays ont d'« excellentes relations bilatérales » et assuré qu'Haïti peut compter sur l'appui de son pays. « La Colombie continuera à soutenir Haïti comme elle le faisait avant », promet-il.
Une aide sous de multiples formes
Le soutien à Haïti se traduira par de l'aide monétaire, financière et logistique. Le Président élu a aussi promis l'appui de la Colombie dans les instances financières internationales. M. Santos s'est par ailleurs engagé à soutenir directement le processus démocratique dans le pays. Un soutien qui prend la forme de présence policière sur le territoire.
Aussi, la Colombie dispose-t-elle d'un contingent de 23 policiers au sein de la MINUSTAH. Ce contingent bénéficiera, en septembre, de l'arrivée de 14 autres policiers. Ces derniers intégreront des Unités anti-kidnapping, de lutte contre la drogue ou servant à la protection des frontières.
Le prochain chef de l'Etat colombien dit constater la nécessité de renforcer les capacités de l'Etat haïtien et de ses institutions, dont les Ministères. Pour lui, « la communauté internationale doit travailler avec les institutions de l'Etat afin d'accroître ses capacités ».
De même, l'effort humanitaire en faveur d'Haïti s'est avéré assez important. En effet, sitôt après le séisme, la Colombie avait dépêché dans le pays une équipe de secours comprenant entre autres des experts et des chiens. Elle a également acheminé deux bateaux comportant 165 tonnes de vivres, de médicaments, de tentes et autres destinés à la police nationale d'Haïti (PNH).
Maintenant, la Colombie a sur place un grand contingent de la Croix-Rouge qui travaille dans les domaines de la santé, de l'eau et assainissement ainsi que de la distribution de l'aide alimentaire et non alimentaire dans des camps. Les volontaires de la Croix-Rouge colombienne fournissent également un appui à la reconstruction d'un hôpital à Cabaret et d'une école à Lafito, une zone limitrophe à la capitale haïtienne.
Le Président élu de la Colombie a visité le camp Caradeux abritant des déplacés de la capitale. Il s'est entretenu avec des résidents qui ont fait part de leurs difficiles conditions de vie sous les tentes. Et le président de promettre son aide pour que « chacun puisse avoir un habitat de meilleure qualité ».
Avec Edmond Mulet, il a aussi eu des échanges. L'occasion pour le Représentant spécial de présenter à son hôte un bilan de la situation comprenant entre autres les difficultés rencontrées, la réponse humanitaire apportée ainsi que les défis à relever. Une présentation qui a également fait la part belle aux potentialités inexploitées du pays.
Port-au-Prince a été l'ultime étape du périple régional qui aura conduit le président élu successivement au Mexique, Panama, Costa Rica, Chili, Argentine, Pérou et la République Dominicaine, avant son intronisation le 7 août prochain. Et l'un des thèmes au centre des débats avec son homologue dominicain, Leonel Fernàndez, est la situation d'Haïti après la catastrophe de janvier dernier qui a fait plus de 250.000 tués et des dégâts matériels considérables.
(Sources Minustah et autres)
Le Nouvelliste, 30 juillet 2010
C'est un tres bon signe que plusieurs pays de la zone resserrent leur lien d'amitié avec Haïti. Mais fallait-il attendre tout cela pour signifier son existence parmi les nations civilisées du monde? C’est si gratifiant d’être apprécié pour sa valeur que par pitié ! Souhaitons que le remplaçant de Préval fera moins pitié que lui et qu’Haïti retrouvera la place qui lui revient dans le concert des nations qui ont vraiment beaucoup apporte à l’humanité. Un chef d’état à la hauteur de la dignité du pays quoi !
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