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vendredi 17 février 2012

De la fragilité de la démocratie en 2012 au Canada

La majorité des pays sous-développés sont connus pour être des repaires de dictateurs sans scrupule qui font et défont au nom de leur peuple, au détriment du peuple. Et chaque fois que cela se produit, des citoyens honorables des pays sous-développés eux-mêmes, mais surtout des pays développés –car ils courent moins de risque d’être abattus au premier coin de rue - s’indignent et manifestent. Beaucoup des résultats positifs de ces luttes prennent leur source dans ces milieux-là. Mais en est-il toujours ainsi ?

Au Canada, l’un des pays les plus connus au monde parmi les « berceaux de la démocratie », tout comme aux Etats-Unis, certains maccarthystes masqués et peu courageux, tout comme du temps du communisme, profitent des vagues de terrorisme qui déshonorent ceux qui les pratiquent (évidemment), pour se forger une réputation de héros qu’ils ne mériteront jamais. Cela s’appelle de l’opportunisme politique. C’est une forme de prostitution comme une autre qui devrait se limiter à ceux qui la pratiquent, mais qui, si elle n’est pas combattue de front, risque d’éclabousser aussi ceux qui en ont pourtant horreur.

Au cours d’une présentation devant la Chambre des Communes, à Ottawa, le député Vic Toews, ex-ministre de la justice et ex-procureur général du gouvernement fédéral(février 2006-janvier 2007)- actuel ministre de la sécurité publique - vient de présenter un projet de loi, le C-130, pour demander que les citoyens soient mis sous surveillance électronique sous prétexte que les cyber prédateurs sexuels pourraient être ainsi plus facilement détectés.

De prime abord, cette loi semble rendre service à la communauté. Puisque les prédateurs sexuels sont légions sur le net, mais davantage encore en dehors du net.

Le premier problème, c’est que le remède peut être pire que le mal. Car qui nous dit de quel secteurs de la société, et le gouvernement, quel que soit le gouvernement, fait partie de la société, proviennent les prédateurs sexuels ? Que ne ferait pas un délinquant (un cyber prédateur notamment) armé de ces données de première main ?

Depuis quand ce genre d’espionnage ne se pratique-t-il de manière plus ou moins voilée ? Pourquoi, si la pratique (voilée) a déjà permis de commettre pas mal d’injustices (le cas Maher Harar, et d’autres cas tout frais, non encore élucidés par la justice) dans ce sens, veut-on obtenir la complicité d’une institution aussi respectable que la Chambre des Communes ?

Et si…….

Et si les véritables prédateurs sexuels, se cachaient dans l’ombre – et l’ombre (répétons-le !) peut être n’importe quelle institution gouvernementale y compris l’armée et la police – et procédaient ainsi, de manière désormais légale à détecter précisément les personnes les plus vulnérables (leurs victimes potentielles) pour assouvir leur pulsion morbide ?

Et si cela a déjà été tenté autrement, sans succès, et qu’on a trouvé que c’était une méthode beaucoup plus efficace d’utiliser des législateurs apparemment objectifs, pour pratiquer ce que nous pourrions qualifier d’immixtion subtile de la perversité au sein d’un corps respectable ?

Et si d’autres colectionneurs de grades comme ce colonel qui a commis les quatre-vingts (et plus) délits et crimes sexuels ici, il n’y a pas si longtemps que cela, cachés dans l’ombre du pouvoir, essayaient, utilisant les mêmes methodes que ce personnage lui-même, de se forger un bouclier apparemment légale, donc solide, et freiner toute possibilité d’être découvert et poursuivi par la justice ?

Et si, par ailleurs, le personnage en question, avait suffisamment de prestige social (apparent), comme l’autre pour se forger un bouc-émissaire ? L’autre, le colonel, n’a-t-il pas utilisé un voisin innocent pour orienter les suspicions de ceux qui risquaient de le soupçonner lui-même, au point où sa victime peine, encore aujourd’hui, à rétablir sa réputation, malgré la découverte du criminel authentique ?

Est-ce que le Canada, avec des propositions aussi maladroites de certains de ses fonctionnaires, ne serait pas en train de se tiermondiser ? Est-ce que le service rendu au gouvernement dictatorial et criminel de la Syrie en lui livrant un innocent – Maher Arar - pour être torturé (entre septembre 2002 et 2003), ne suffit pas déjà à jeter de l’ombre et du discrédit sur la transparence des procédés de la justice canadienne ? Quel tartuffe, masqué, quel prédateur embusqué derrière le pouvoir serait en train de tirer les ficelles pour éclabousser davantage encore la justice d’un pays qui, pourtant, a intérêt à maintenir sa bonne réputation de modèle de démocratie dans le monde ?

Honte à ceux qui n’ont pas le courage de s’affirmer ouvertement et d’assumer les conséquences de leurs actes ! Utiliser autrui pour se cacher est loin d’être un exemple d’héroïsme. Alors, plus de délicatesse, messieurs les législateurs, plus de vigilance ! Soumettez à un sérieux interrogatoire ceux qui vous donnent des conseils suspects. C’est dans cet espace étroit que se s’infiltrent les délinquants, les criminels, et les manipulateurs sournois qui, n’ayant pas le courage d’être ouvertement des dictateurs à la Hitler ou Idi Amin, ni même d’un persécuteur bouffon du calibre d’un Joseph-Raymond Mac Carthy. La démocratie est autrement plus potable et plus limpide, chers amis.

Renos Dossous

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