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lundi 31 octobre 2011

Bientôt, Haïti le pays le plus peuplé de la Caraïbe

Dans quelques années, Haïti sera le pays le plus peuplé dans la région de la Caraïbe, a révélé, le 26 octobre, le conseiller technique principal au Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP), Gabriel Bidegain. L’Institut haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) révèle que la population haïtienne est évaluée pour l’instant à 10 248 306 habitants. Celle de la République Dominicaine est de 9,4 millions d’habitants et celle de Cuba de 11,2 millions habitants.

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11817

Commentaire
Qu'un pays fonctionne de la meilleure façon dont ses gouvernants puissent le conduire, cela semble la chose la plus élémentaire du monde. Il reflète aussi le niveau de conscience de la population, son éducation et son habileté à choisir correctement ses dirigeants. Mais quand on considère Haiti, on se demande si ceux qui accèdent au pouvoir, toutes catégories confondues, savent de quoi il s'agit. On pourrait même les exonérer de tout soupçon de méchanceté volontaire. Car il faut une dose colossale d'inconscience pour tout en s'appelant député, sénateur, ministre, président ou premier ministre, se laisser aller à dire et à faire n'importe quoi. Comme si le monde n'existait pas. "Nous sommes seuls dans un désert et n'avons de compte à rendre à qui que ce soit!" Comme si ceux qui écoutent et observent ne comprendraient pas. Est-ce qu'ils ne faudrait pas forcer les fonctionnaires haïtiens à voyager, à voir, à analyser, réfléchir sur ce qu'ils voient, ce qui se passe ailleurs pour avoir des termes de comparaison suffisamment solides pour éviter de tomber si facilement dans l’arbitraire. Il existe des options. En tout cas, quoi qu'on dise, tant que ces personnages n'auront pas pris la décision de se réveiller, Haiti sera en danger. La croissance démographique haïtienne en est la preuve. Tout le monde sait combien la crise économique mondiale actuelle est aiguë, terrible même pour des pays qui ne se compareront jamais avec Haiti dont la Grèce, l'Italie, l'Espagne...Or ces pays-là contrôlent presque naturellement le taux de croissance de leur population. Ce n'est même plus une gestion consciente, contraignante. C'est devenu une habitude, une culture. C'est l’éducation de ces populations, c'est la conscience de la gravité de la crise, mais c'est surtout la conscience de la nécessité d’éduquer, de nourrir, d'entretenir dignement un enfant à qui on a donné naissance, qui les force à ne pas avoir les enfants dont ils risquent de ne pas pouvoir s'occuper. Que font les autorités haïtiennes? Les exemples cités sont peut-être trop lointains. Alors regardons du côté de Cuba ou même de la République dominicaine. Alors nous comprendrons que valoriser un être humain auquel nous avons donné naissance, c'est dépasser le stade purement animal, c'est une autre façon de nous valoriser nous-mêmes.

dimanche 30 octobre 2011

EDITO : Si nos chefs savaient...

Haïti: Si nos chefs savaient que les portes qui s'ouvrent devant eux avec déférence se ferment aussi vite quand ils deviennent des pestiférés, ils feraient du vrai respect de l'Etat de droit un objectif primordial de leur mandat. Un dirigeant peut échouer dans tous les aspects de son mandat, mais pas sur le seul qui ne relève que de sa bonne foi : le respect des lois.
Si on leur avait expliqué que d'autres avant eux jouissaient des privilèges exorbitants de leur fonction et qu'un matin, comme un rat, un avion est venu les attendre au bout de la piste de Maïs Gâté, nos chefs seraient moins fiers de jouer aux gros bras. La gloire est éphémère. Le bruit et la fureur n'aident pas à construire une réputation qui dure.
Ah! si nos chefs savaient que les pays qui leur déroulent le tapis rouge, les dirigeants qui les invitent à leurs tables, seront les premiers à ne pas se souvenir de leur nom, ils resteraient bien tranquilles dans leur bureau à faire le travail qui leur revient: sortir ce pays de l'abîme.
Si nos chefs n'avaient pas la mémoire courte et ne se laissaient pas enivrer par les effluves du pouvoir, par le roulement de la grosse caisse à chaque fois que la fanfare entame l'hymne, ils sauraient que des dizaines d'exaltés sont prêts à devenir martyrs pour, en échange de quelques heures de gloire, voir le chef en eux devenir un monstre.
Les rires complices se transforment si vite en menaçants grincements de dents. Que c'est stupéfiant! Les photos de famille des équipes qui s'installent se métamorphosent en avis de recherches, quand on se met à ne pas respecter les droits de l'homme. Un simple juge, n'importe où dans le monde, peut mettre fin à la superbe d'une présidence.
René Préval, car en la matière il faut bien lui rendre hommage, fut le seul de nos présidents à résister à toutes les tentations d'autoritarisme. Bien lui en prit. Nous n'avons pas assez apprécié son apport à la cause de l'avancement de la démocratie et jeté, avec l'eau de son bain, bien de ses manières qui illumineraient l'action des autres.
Un président ne menace pas. N'injure pas. Ne fait ni ne recommande, ni ne laisse entreprendre des représailles. Un président est mesure et pondération. Force et sagesse. Un président se doit de voir plus loin que sa satisfaction immédiate. Un président doit savoir s'entourer. Un président mérite le respect et chaque jour se le procure. Un président a tant de pouvoirs et de responsabilités qu'il se doit d'en user à bon escient. Un président doit savoir éviter les pièges, les embuscades comme les petites provocations.
Le processus inauguré le 7 février 1986, mais enclenché depuis des lustres, a ses défauts. Mais que personne ne se méprenne! Le peuple, les amis d'Haïti et le monde entier ne laisseront pas s'installer, par mégarde ou pour complaire à l'élu du moment, une régression.
Tous ceux qui s'y sont essayés ces dernières années ont fini dans la fange. Il y a trop de responsables qui tiennent à leur visa et à leur petit voyage d'agrément pour que cela finisse autrement que par une capitulation sans condition.
Evitons le refrain des regrets, éloignons-nous des remords précoces, oeuvrons pour l'amélioration de la condition de tous et l'établissement de l'Etat de droit véritable. Ces objectifs sont si nobles et le fruit de l'effort si doux.
Monsieur le chef, qu'il serait dommage qu'un jour vous ayez à dire si je savais!

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

Commentaire
Les politiciens en Haiti gouvernent avec leur coeur plutôt qu'avec leur tête. Ceux qui sont mûrs, ils remédient à la situation en se choisissant de bons conseillers et surtout en les écoutant. L'actuel chef d’état se caractérise par son manque de patience dans ce sens et sa précipitation à répondre aux provocations. Ce qui garantie d'avance toute sorte d'erreurs. Or il semble inévitable que ses adversaires vont exploiter au maximum cette faiblesse. Il lui conviendrait donc de mieux se contrôler, c'est à dire de ne pas laisser ses conseillers prêcher dans le désert. Ce serait édifiant pour sa personne, et le pays ne pourrait en recevoir que des bénéfices. En supposant, évidemment, que les autres actions positives à poser le seront sans gaspillage de temps ni d’énergie. En attendant nous ne pouvons que souhaiter que les politiciens professionnels, ceux qui savent être en désaccord sans être grossiers, déplacent graduellement les autres. La politique aussi s'apprend même si les improvisateurs professionnels refusent de le croire.

vendredi 21 octobre 2011

La classe politique juge déjà Conille

L'an un du gouvernement Martelly-Conille a commencé cette semaine. Les attentes de la population sont nombreuses. Garry Conille et son équipe doivent donner des résultats. Sceptique, une partie de la classe politique veut quand même leur accorder un temps de grâce tout en étant vigilante. L'autre partie, très critique, est passée dans l'opposition et n'attend rien du pouvoir. Ils s'adressent au Premier ministre à travers Le Nouvelliste.
Haïti: Manque d'expérience politique. Absence de connaissance des dossiers. La nouvelle équipe gouvernementale est au pied du mur. Les défis sont énormes. La sécurité publique, la création d'emplois, la cohésion sociale qui permettra de diminuer la tension, notamment chez les plus défavorisés, l'application du pacte de gouvernabilité que prône l'Alternative, sortir les sinistrés sous les tentes sont, entre autres, les attentes de Evans Paul, leader du KID, même s'il ne cache pas son scepticisme par rapport à la réussite du nouveau gouvernement.
Trois raisons expliquent ses doutes. D'abord, l'inexpérience politique des deux principaux responsables du pouvoir exécutif, en l'occurrence Michel Martelly et Garry Conille. Ensuite, l'absence de cohésion dans la façon dont les ministres ont été choisis. Et enfin, le caractère conflictuel du chef de l'Etat préoccupe énormément le porte-parole de l'Alternative. A chaque prise de parole, le président crée des problèmes soit avec le Parlement et la presse, soit avec d'autres secteurs, dénonce M. Paul.
Le coordonnateur national de l'OPL, membre de l'Alternative, est plus critique par rapport à ce gouvernement. Il ne mâche pas ses mots. « L'Alternative est dans l'opposition. Nous faisons une opposition responsable, démocratique et constructive », a martelé Sauveur Pierre Etienne. Selon lui, ce gouvernement est une coalition de INITE, de Lavalas et de duvaliérisme. « Nous ne savons pas combien de temps va durer cette lune de miel. Le nouveau gouvernement pourra-t-il respecter ses engagements farfelus et les promesses de campagne du président Martelly ? », s'interroge-t-il, perplexe.
Dans la déclaration de sa politique générale, ajoute-t-il, le Premier ministre s'est comporté comme un véritable charmeur, quelqu'un en campagne. « Nous ne croyons pas que cette équipe ait de la cohésion, ni de la vision, ni la capacité de matérialiser les promesses faites au peuple haïtien, dit-il. Nous voulons que cette nouvelle équipe fonctionne dans un cadre démocratique pour l'instauration d'un État de droit. Elle doit mettre en branle le processus de normalisation des institutions de l'Etat... »
Pour Mirlande Manigat, l'investiture de ce gouvernement est une bonne chose pour le pays, cinq mois après la prise du pouvoir par Michel Martelly. Maintenant, souligne-t-elle, il faut voir sa composition et le programme qu'il aura à exécuter. La secrétaire générale du RDNP ne connaît que deux des 18 ministres du gouvernement Martelly-Conille. Le ministre de la Justice, Josué Pierre-Louis, et celui du Commerce et de l'Industrie, Wilson Laleau. Elle ne connaît Daniel Supplice qu'à travers ses livres.
Selon l'ancienne candidate à la présidence, la composition de l'équipe de Garry Conille fait problème. « C'est un mélange d'irresponsabilité, de vulgarité et d'absence de connaissance des dossiers. Le nouveau Premier ministre peut-il se distinguer par rapport à Michel Martelly ? Aura-t-il sa propre marque? Selon la Constitution, il est le chef du gouvernement. Mais tout le monde sait dans quelle condition il est arrivé à ce poste...C'est un peu problématique... », souligne-t-elle, indiquant que son parti politique est dans l'opposition.
La responsable de parti n'approuve pas la façon dont Michel Martelly mène la barque du pays. Toutefois, Mirlande Manigat veut donner un temps de grâce au nouveau gouvernement pour voir s'il peut faire la différence, même si elle a des doutes quant à la réussite de la nouvelle équipe. « On ne peut pas prévoir ce qui va se passer », reconnaît-elle.
Mme Manigat veut construire une opposition solide. « Nous sommes en train de mettre sur pied une forme d'opposition qui existe dans la Caraïbe anglaise, même s'il ne faut pas rêver... ; de manière tout à fait pacifique et démocratique, on se prépare à prendre les rênes du pouvoir... », avance-t-elle.
De son côté, le leader du GREH baisse un peu le ton. « Je crois personnellement que c'est un gouvernement qui va devoir agir à l'intérieur d'un système de priorité. Il y a des dossiers extrêmement lourds et ils sont tous prioritaires. Son succès va dépendre des choix stratégiques et de sa capacité de maîtriser les facteurs externes à Haïti, une certaine cohérence et beaucoup de discipline au plus haut sommet de l'Etat », explique Himmler Rebu.
Selon lui, il est du devoir de la population d'accorder un temps de grâce à ce nouveau gouvernement.
Même si Garry Conille promet un pacte de vivre-ensemble, l'initiateur de l'idée de la « conférence nationale » se dit sceptique quant à la réalisation des promesses faites par le gouvernement Martelly-Conille. Turneb Delpé, qui a laconiquement répondu à une question du Nouvelliste quelques minutes avant de prendre l'avion, indique que le vivre-ensemble cité dans la déclaration de politique générale du Premier ministre ne rejoint en rien la « conférence nationale ».
Selon l'autre responsable de la plateforme politique Rassamble, ils n'attendent pratiquement rien du nouveau gouvernement. « Nous n'avons aucune attente de ce gouvernement. Le dialogue national et la réconciliation nationale doivent venir avant toute autre chose», soutient Jean André Victor. Toutefois, l'homme politique dit attendre de voir le gouvernement à l'oeuvre.
Au-delà de ses préoccupations, Evans Paul dit souhaiter que ce gouvernement réussisse. « Chaque fois qu'un gouvernement échoue, c'est le pays qui en paie les conséquences. Aucun gouvernement ne choisit délibérément d'échouer », dit-il. Son collègue, lui, ne demande qu'une seule chose: « Nous souhaitons seulement que le nouveau gouvernement n'instaure pas la présidence à vie ni l'ancien régime », Sauveur Pierre Etienne dixit.
Si, pendant les cinq derniers mois, le président Martelly s'est plaint de l'absence d'un gouvernement pour faire atterrir sa politique, il sera maintenant évalué sans excuse ni alibi.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98479&PubDate=2011-10-20#Suite

Commentaire
L'opposition en Haiti n'a pas toujours existé. Et cela a été pendant longtemps le signe le plus clair de mutilation du pouvoir. Nous ne parlons pas du pouvoir détenu par un individu ou un petit clan. Mais de celui qui caractérise un gouvernement démocratique. Or, par la force des choses, et malgré des trébuchements visibles, Haiti n'a jamais été si proche de la démocratie. Ce qui est encore plus étrange, c'est que cela ne semble même pas obéir à la volonté expresse de ceux qui dirigent comme une vocation finalement réalisée; c'est le peuple qui, par sa persévérance, par son insistance a forcé la main aux politiciens pour en arriver là. Maintenant que va-t-on faire de cette occasion en or pour l'avenir de ce pays qui ne peut plus souffrir? Assisterons-nous aux verbiages traditionnels de ceux qui doivent d'une part justifier leur salaire de fonctionnaires en nous lançant de la poudre aux yeux? (Discours patriotiques enflammés mais vides...), d'autre part revêtir une fausse casaque d'opposant pour tout simplement dire qu'ils sont là pour être là? L'opposition sera-t-elle une fois de plus réduite à un simple prétexte pour légitimer un gouvernement qui se tient loin du peuple? (La patte manquante de la vraie démocratie mais utilisée ici seulement pour nous faire accroire...). Dans un pays qui se construit-vous voyez que nous sommes optimistes-tout est possible. Il nous échet d’être vigilants et de ne rien passer sous silence. Mieux vaut prévenir que guérir. Les maux que nous ont causé les dictatures (ouvertes et masquées) de 1986 à 2004 nous ont coûté trop cher et la tentative de démocratie que le dernier gouvernement a essayé de son mieux d'asphyxier par l’incompétence de Préval tarde encore à reprendre sa respiration normale. Prenons soin d'elle! C'est tout l'avenir du pays qui en dépend. Et puis quelle garantie avons-nous qu'une autre chance se présentera?

jeudi 20 octobre 2011

L'édito Quand Michel Martelly modifie la procédure

Haïti: Vingt-quatre heures après l'investiture du cabinet ministériel au palais national, le président de la République a procédé à l'installation du Premier ministre et des membres du cabinet ministériel. Pour la première fois, un président de la République ne laisse pas au Premier ministre l'opportunité d'installer les membres de son gouvernement. Depuis l'investiture du gouvernement du Premier ministre Martial Célestin en février 1988 jusqu'à celle de Jean-Max Bellerive en octobre 2009, c'est le Premier ministre qui procédait à l'installation des membres de son cabinet.
Jeudi dernier, lors de la présentation de la politique générale du Premier ministre Garry Conille à la Chambre haute, des sénateurs avaient conditionné l'ouverture de la séance à la nomination des membres du cabinet ministériel par arrêté présidentiel. Cette injonction de la majorité parlementaire avait été considérée comme un accroc à la procédure régulière, car en aucun cas pareille décision n'avait été imposée par un groupe parlementaire avant l'approbation des deux assemblées législatives sur la politique générale du Premier ministre. Michel Martelly a été contraint de nommer par arrêté présidentiel les membres du cabinet ministériel. A partir de cette date, ce précédent fait partie intégrante de la procédure et réduit le sens et la portée de la politique générale du Premier ministre devant les deux Chambres. Cet arrêté présidentiel nommant le cabinet ministériel avant l'énoncé de la politique générale du Premier ministre permet à celui-ci de remplir devant les deux Chambres une simple formalité. L'arrêté met fin au débat sur l'article 158 de la Constitution stipulant que : « en cas d'un vote de non-confiance par l'une des deux Chambres sur la politique générale du Premier ministre, la procédure recommence ». Ce qui veut dire que le Premier ministre aura simplement à repenser sa politique générale. On ne pourra plus faire référence à la désignation d'un nouveau Premier ministre en cas de vote de non-confiance par l'une des deux Chambres.
Au niveau des deux Chambres, la ratification du choix d'un Premier ministre devient désormais à partir du cas de Conille l'étape principale pour accéder à la Primature. Etant donné qu'il n'existe pas de manuel de procédure au Parlement haïtien, il s'avère nécessaire que soit inséré au sein des règlements internes des deux Chambres ce précédent relevé le jeudi 13 octobre 2011 dans le cadre de la présentation de la politique générale du Premier ministre Garry Conille devant le Sénat.

Lemoine Bonneau
bonneau@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98490&PubDate=2011-10-19

Commentaire
"Celui qui a fait la loi a aussi conçu le piège" *(au cas où on ne souhaiterait pas appliquer cette loi). Cette traduction mienne d'une expression espagnole assez usuelle en République Dominicaine, dont j'ignore l'origine, m'est venue naturellement à l'esprit en lisant cet éditorial du Nouvelliste. Chaque fois qu'un politicien haïtien évite d'appliquer un règlement sous prétexte d’originalité, il faut se méfier. Quelqu'un quelque part dans l'ombre de celui qui a osé, guette son occasion d'en faire autant et, généralement, d'aller au delà. Plutôt que de se féliciter de tant d'originalité qui jusqu'à date ne nous a conduits nulle part, il serait bon, non seulement d'avoir des règles de procédures claires mais, surtout, de les appliquer. Recherchons l'originalité dans le progrès et la clarté, non dans la répétition des vieilles tactiques qui ne conduisent nulle part!


* Aurait-elle été inspirée par cette pensée non moins machiavélique du général Douglas McArthur:“Rules are mostly made to be broken and are too often for the lazy to hide behind”?

mercredi 19 octobre 2011

EDITO : Gouverner c'est sortir des pas de ses devanciers

Haïti: Bienvenue !
Bon courage et bonne chance !

Comme pour un premier jour de l'an, il est de bon ton ce 18 octobre 2011 de formuler les voeux les meilleurs à l'endroit du Premier ministre Garry Conille et de chaque membre de son gouvernement. Cela fait si longtemps que le pays attendait qu'une nouvelle équipe se mette au travail.
C'est fait. Au palais national, le président Martelly a donné la dernière onction. Le processus de prise de pouvoir par un nouveau chef de gouvernement est complété avec la cérémonie du jour. Deux jours encore pour que les ministres soient installés, et au travail.
Se mettre au travail, c'est d'abord assurer la continuité de l'Etat, régler la machine sur le rythme du train-train quotidien et en même temps lui trouver un nouveau tempo. Gouverner c'est sortir doucement des pas de ses devanciers. Pour faire mieux et plus vite.
Garry Conille - le plus jeune de nos Premiers ministres jamais investis - aura à inventer des solutions originales pour sortir des sentiers battus. Il aura aussi à assurer l'équilibre entre trois forces qui mènent le pays : la présidence, qui veut s'affirmer, détentrice du mandat populaire ; le Parlement qui se sait doté - jusqu'à ce que le rapport de force change - d'un levier de négociation non négligeable ; et l'administration publique, qui -comme un serpent endormi - attend de savoir sur quel pied on va la faire danser.
Tout sera question de doigté et d'intelligence. Nous avons réussi en dépit de tout à mener en cinq mois cette transition à bon port. Un autre défi se présente au gouvernement : gérer au bénéfice du pays le peu de ressources dont nous disposons en faisant des arbitrages déchirants.
Les promesses et les attentes sont déjà en embuscade au détour de chaque jour et les populations sont impatientes de savourer le fruit des lendemains meilleurs.
Bon courage et bonne chance, Messieurs et Dames les ministres !
Les choses sérieuses vont commencer.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

Commentaire
Puissiez-vous dire vrai, Monsieur l’éditorialiste! On nous a tellement habitués à ces démarrages tapageurs et fracassants. Notre seule chance, ce serait que cette fois ce mouvement soit calculé, contrôlé, rationalisé, géré de manière réfléchie et non de cette façon automatique tel que l'ont pratiquement toujours fait les prédécesseurs des autorités actuelles. Que celles-ci puissent prendre un virage brusque et surprenant, qu'ils aient toutes les possibilités du monde de se démarquer des autres, de celles que nous avons connues depuis 1986 (car la nature de ce qu'il y avait avant n'est plus à démontrer), cela est évident. C'est même une très belle occasion. Mais en profiteront-elles? En feront-elles profiter les citoyens? Auront-elles le courage de dire :"c'est assez!" et de tracer une nouvelle voie pour les générations à venir? Nous ne pouvons que le souhaiter ardemment! En attendant, croisons les doigts! C'est quand même mieux que de se tourner les pouces.

mardi 18 octobre 2011

Fonds social business pour aider à reconstruire Haïti

Haïti: Muhammad Yunus veut créer une « entreprise sociale » en Haïti, qui travaillera notamment dans la reforestation. Le prix Nobel de la paix et pionnier du microcrédit au Bangladesh est arrivé dans le pays ce jeudi, pour partager ses expériences au niveau du relancement économique et aider Haïti à passer par la même voie.
Dans sa mission de contribuer à éliminer la pauvreté, Muhammad Yunus, qui est un membre du Conseil présidentiel consultatif économique d'Haïti avec le président Clinton, a prôné un changement du système bancaire et commercial dans le monde. "La crise financière a été un grand réveil. Nous nous sommes réveillés, mais certains ne veulent pas ouvrir les yeux. Nous avons une chance, nous pouvons en sortir », a-t-il déclaré.
De passage au Canada le 2 septembre dernier et intervenant à l'Université de Carleton, M. Yunus avait plaidé pour le "business social", la création d'entreprises qui s'intéressent à des problèmes de malnutrition, de drogue, de chômage, etc. Il a publié un livre intitulé : « Créer un monde sans pauvreté », dans lequel il décrit sa proposition pour les entreprises sociales.
Muhammad Yunus était egalement à New York, où il a assisté à la réunion du Groupe de plaidoyer des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) le 20 septembre 2011. Dans une autre session à la Clinton global Initiative, le professeur Yunus a participé aux discussions sur l'avenir d'Haïti et préconisé des actions économiques et sociales. Le professeur Yunus a souligné le rôle critique que la jeunesse d'Haïti peut jouer dans la reconstruction d'Haïti et soutenu que l'entreprise sociale aurait un impact énorme sur la reconstruction de l'économie d'Haïti et le tissu social. Lors d'une cérémonie séparée, il a signé un protocole d'entente avec Luis Alberto Moreno, le président de la Banque interaméricaine de développement, pour entreprendre des programmes conjoints en Haïti. Un fonds social business pour Haïti a déjà été établi. Ce fonds accordera des prêts à toute personne souhaitant créer une entreprise sociale dans le pays.
Le président Martelly a remercié l'économiste Muhammad Yunus d'avoir accepté d'être membre du conseil consultatif et d'avoir apporté des précisions relatives au « socio-business », un concept où le revenu du business que l'on fait n'est pas de l'argent, mais des résultats, a expliqué le président.
Muhammad Yunus (né le 28 juin 1940 à Chittagong) est un économiste et entrepreneur bangladais connu pour avoir fondé la première institution de microcrédit, la Grameen bank, ce qui lui valut le prix Nobel de la paix en 2006. Il est surnommé le « banquier des pauvres ».

John Smith Sanon
jsmithsanon@gmail.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98314&PubDate=2011-10-14

Commentaire
Le projet de M. Yunus ayant fait ses preuves ailleurs, notamment au Bangladesh, son pays d'origine, n'a aucune raison d’échouer en Haiti. Du moins, c'est ce que suggère un regard optimiste sur l'expertise déjà connue de ce spécialiste. Cependant ce calcul simple et très favorable à l'implantation du système conçu par ce grand économiste devra compter avec d'autres éléments. En Haiti, la pierre d'achoppement, ce sont les intérêts particuliers. Il s'agit d'un pays où l'on ne dénoncera jamais assez fort le fléau de la corruption officielle. Elle a miné toute confiance du peuple dans ses dirigeants. Il faut donc non pas reconstruire, mais CONSTRUIRE, pour ainsi dire, un tout nouveau contrat social où les autorités traditionnelles soient sinon exclues, tout au moins occupent un fragment négligeable et surtout géré de l’extérieur (de leur circuit classique). Tout projet sérieux fait son entrée dans ce pays comme une chasse-gardée établie d'avance dans l’intérêt d'un petit groupe. La voracité de ces vautours est telle qu'ils interceptent, avant même son implantation dans le pays, tout soupçon d'aide de l’extérieur afin de s'assurer qu'elle n'aille pas précisément à ceux qui en ont besoin. Alors M. Yunus qui ne connait pas le terrain ferait peut-être très bien de se faire conseiller, d'arpenter le terrain et de bien observer les endroits où il pose les pieds. Le terrain une fois ainsi déminé, déblayé des grands foyers de corruptions qui l'encombrent, il pourrait essayer de faire quelque chose, d'aider ces citoyens pauvres à se construire un avenir plus digne.

lundi 17 octobre 2011

L'Edito des autres

Circuler en Haïti, marche arrière

Haïti: Par Hérold Jean-François

Circuler sans contrainte en Haïti n'est plus, semble-t-il, une garantie des lois et de la Constitution du pays, qui préconisent la libre circulation des citoyens sur le territoire sans aucune forme de contrainte. Aujourd'hui, au Cap-Haïtien, par exemple, tout arrivant en voiture est l'objet d'investigation de la part de la police à Barrière-Bouteille où, comme on le faisait sous la dictature duvaliériste, les plaques des véhicules et le nom du chauffeur sont consignés sur un cahier. On est revenu à l'État policé d'avant le 7 février 1987 et surtout d'avant la publication de la Constitution du 29 mars 1987 qui, en ses articles 27 et 27-1, condamne les violations de la liberté individuelle et octroie au citoyen les droits de recours contre les fonctionnaires de l'État violateurs de ces libertés, à quelque corps qu'ils appartiennent.
Par ailleurs, laisser le territoire haïtien par la frontière, qui était jusque-là une simple formalité, devient de nos jours plus compliqué. De nouvelles dispositions portant sur la fouille des effets personnels des voyageurs sont désormais de rigueur à la frontière. La police nationale fouille tous les passagers dans des conditions bancales. Deux bureaux (mobiliers) en mauvais état sont utilisés pour cette opération sur la cour de la douane de Malpasse. Qu'est-ce qui a changé pour que l'on revienne à ces pratiques qui rappellent l'époque des tracasseries dans les multiples avant-postes des Forces Armées d'Haïti avant l'entrée dans l'ère démocratique ?
Qui a passé l'ordre de revenir à cette pratique de fouille et d'enregistrement des documents des véhicules qui transitent d'un département à un autre ? Pourquoi la police nationale doit-elle faire le travail de la douane dominicaine à la sortie des voyageurs en Haïti ?
Conventionnellement, c'est le pays d'accueil qui s'assure que les voyageurs entrant sur son territoire ne soient porteurs d'aucune marchandise ni de produits illicites, la douane du pays de provenance s'occupant pour sa part des bagages et marchandises de ceux qui arrivent du pays voisin. Ainsi en est-il sur toutes les frontières. Pourquoi cette spécificité haïtienne ? Pourquoi la PNH doit-elle mobiliser son personnel pour faire le travail des douaniers dominicains alors que l'on se plaint du manque de disponibilité de policiers pour accomplir les multiples autres tâches de routine, de surveillance et de sécurité ? Paradoxalement, la douane dominicaine à l'entrée de Jimani est assez complaisante dans le contrôle des bagages des voyageurs arrivant d'Haïti. Le plus souvent, il ne s'agit que d'une simple formalité de routine, on dirait pour la forme.
Au départ d'Haïti, les passagers, traditionnellement, n'ont qu'à accomplir les formalités liées à l'immigration haïtienne pour le contrôle du mouvement du flux de sortie des citoyens et des étrangers résidant dans le pays.
La nouvelle administration Martelly veut-elle faire marche arrière sur les acquis démocratiques en prétendant restreindre à nouveau les libertés publiques ? Les anciens responsables des services de sécurité d'avant le 7 février 1986 autour du président Michel Martelly sont-ils les inspirateurs de ces nouvelles dispositions contraignantes ?
En tout cas, après plus de vingt-cinq années de jouissance des libertés publiques, la population, globalement, acceptera difficilement de revenir à des pratiques antidémocratiques réduisant sa liberté de circuler sans contrainte sur le territoire et au départ du pays, en violation de ses droits et des garanties constitutionnelles. Le nouveau pouvoir doit rectifier le tir et ne pas se laisser influencer par des conseillers mal inspirés, artisans de pratiques qui ont modelé la vie en Haïti avant l'ère démocratique et qui ont valu à nos anciens dirigeants toute la grogne qui a contribué à leur impopularité et au soulèvement qui les a chassés du pouvoir.
Ce texte a été diffusé sur Radio IBO le 12-10-11
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98269&PubDate=2011-10-14

Commentaire
Ces pratiques légitimement critiquées par Hérold Jean-François révèlent de deux choses l'une. Ou le gouvernement n'ayant pas une équipe (des conseillers) qualifiée, se croit obligé de procéder ainsi pour "changer les choses" (faire du pays la risée du reste du monde), ou il agit selon l'humeur du chef de l'État qui oublie ou n'a pas encore appris que "De minimis praetor non curat". Ce n'est pas à lui, président d’être partout en même temps. Car à trop vouloir être partout, il ne serait en réalité nulle part. Et ce nouveau gaspillage d'énergie serait dommage pour le pays! Quel que soit donc le scénario considéré, la situation est troublante au moment où précisément, par manque de ressource et par souci de modernité, tous les gouvernements dignes de ce nom, ont l'universel objectif de rendre chacune de leurs activités rationnelle, ou plutôt, extrêmement rationnelle. C'est à la fois une question d’efficacité, d’économie, d'harmonie avec le reste du monde civilisé et de satisfaction pour les citoyens. Alors osons être optimistes malgré tout et souhaitons qu'un conseiller lucide expliquera au président la manière correcte de faire les choses et qu'il corrigera le tir! Est-il jamais trop tard pour bien faire? Pourvu qu'on fasse vraiment quelque chose.

dimanche 16 octobre 2011

Edito : Le ciment du vivre ensemble

Haïti: A chaque fois que le parlement réalise l'examen de la politique générale d'un Premier ministre ou l'interpelle, le pays reste suspendu des heures devant ce spectacle envoutant. Parole, parole.
Le grand oral est un must.
A la télévision ou devant un poste de radio, tout un chacun a l'opportunité de juger l'intonation juste, d'apprécier les belles phrases, de savourer les idées généreuses, de s'étonner des grandes prouesses ou des souhaits astronomiques de nos élus.
Les réponses fermes ou floues de nos responsables gouvernementaux valent aussi le temps passé à admirer ce ballet que la démocratie, telle que la Constitution de 1987 l'a inventée, nous offre périodiquement.
Au final, quand terrassé par le sommeil on baisse l'attention, il est bon de dormir, sourire aux lèvres, en se remémorant une phrase farfelue ou un lapsus énorme. On se réveille aussi assuré d'avoir pour toute la semaine de bonnes blagues à partager. Casser le sucre sur le dos des autres est un régal. Quand il s'agit de nos politiciens, les victimes sont plus appétissantes.
Ainsi va notre vie parlementaire. La nation assiste si rarement comme témoin aux rencontres entre les ministres et les élus que personne n'a à bouder le plaisir de ces grands rendez-vous.
Que reste-t-il d'autre, des mois plus tard ? Peu de chose. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Il faut être un élu obstiné pour avoir la chance de voir, en l'intervalle d'une législature, sortir de terre une promesse obtenue d'un gouvernement en quête de ratification.
Les projets prennent du temps. Les fonds sont glissants. D'un budget à l'autre, on court après la concrétisation des engagements. Souvent sans résultat.
Les élus se rabattent sur les petites satisfactions immédiates pour ne pas finir bredouille. Un job arraché par-ci pour un parent, une enveloppe pour une fête patronale, un petit projet et des heures à faire le beau dans les medias. Voilà la récompense de l'élu moyen.
C'est pour sortir de cette permanente traversée du désert que les parlementaires veulent insérer dans le prochain budget une dotation de cinquante millions de gourdes par commune.
Ce pactole, plus que toutes les demandes de partage de responsabilités et les pactes de gouvernabilité, sera le ciment du vivre ensemble qui forgera l'alliance entre le Premier ministre Garry Conille et le parlement. La facture pour Jean Max Bellerive était de huit millions de gourdes par commune. L'inflation est passé par là.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98368&PubDate=2011-10-14

Commentaire
Puisque nous y sommes, celle-ci aussi risque de se hisser sur le podium des belles promesses. Confier 50 millions de gourdes à chaque commune, ce serait plus que justice. Mais qui se chargera de superviser l'application pratique, réelle de cette assignation? On peut nous répondre "ceux mêmes qui s'occupaient des 8 millions de Bellerive". Alors nous pouvons poser la questtion clef: Peut-on guider nos pas d'aveugle vers les realisations concrètes même modestes réussies par ce genereux gouvernement Bellerive? Si cela se fait sans insulte, sans nervosité, sans nous soupçonner de vouloir salir l'honorable reputation (l'échappatoire de toujours) d'un homme et d'une équipe modèles, alors nous nous estimerons satisfaits, nous oublierons l'épisode et nous militerons pour que les 50 millions continuent de suivre le même trajet que la somme antérieure. La balle est dans le camp de l'ex-premier ministre, en attendant qu'un organisme superviseur des travaux de l'etat, connu de tous (A bas la clandestinité!) rende compte aux citoyens de ce qui se fait en leurs noms.

samedi 15 octobre 2011

Garry Conille passe le cap du Sénat

Au terme d'une séance marathon de plus de 10 heures, les sénateurs ont ratifié jeudi la déclaration de la politique générale du Premier ministre Garry Conille. Le même exercice doit se répéter vendredi à la Chambre des députés.
Haïti: Tombeurs de l'ex-Premier ministre désigné - Me Bernard Gousse -, les sénateurs membres du Groupe des 16 ont ouvert la porte de la primature au Premier ministre Garry Conille. Le vote du sénateur Youri Latortue a compensé les absences dans le rang des pro-Conille et l'a permis d'obtenir les 16 voix nécessaires à l'adoption de la déclaration de sa politique générale. Les sénateurs de l'Alternative se sont abstenus tandis que quatre autres ont voté contre.
Comme à chaque séance de ratification de politique générale, la plupart des sénateurs se sont contentés de faire passer des revendications relatives à leur département sans questionner la faisabilité des projets annoncés par le Premier ministre. La sénatrice Edmonde Supplice Beauzile s'était distinguée en soulignant les failles dans le programme concernant l'éducation soumis par Garry Conille dans le document de 93 pages soumis aux parlementaires. « Vous proposez de consolider le secteur de l'éducation nationale tandis que le président Michel Martelly fait la promotion de la gratuité de l'éducation », a-t-elle précisé. Elle a par ailleurs noté que le Premier ministre est passé à côté des problèmes du système éducatif.
Le document soumis au Sénat est, d'après le sénateur Jean Hector Anacacis, comparable à un discours électoral ne disposant d'aucun tableau. « Le texte n'a fait que reprendre des promesses déjà faites par d'anciens Premiers ministres », a souligné le parlementaire. Le document est muet sur la brûlante question de la constitution d'une nouvelle force publique chère au président Michel Martelly. Il n'aborde pas non plus la question des élections qui devront se tenir à la fin de l'année en cours pour le renouvellement du tiers du Sénat. « Je ne pouvais pas tout aborder dans la déclaration de politique générale », a répondu le Premier ministre Garry Conille au sénateur Jean Hector Anacacis. Il a par ailleurs promis de présenter bientôt un plan d'action prenant en compte les points non abordés dans le document.
« Le pays est à la dérive », estiment de leur côté les sénateurs Steven Benoît et Moïse Jean-Charles. Si le sénateur du Nord a fait état de la mise en place d'une milice rose par le président Martelly, Steven Benoît s'est interrogé, pour sa part, sur l'avenir du pays quand le président de la République n'a aucune gêne pour lancer des insanités en pleine réunion.
Des questions comme la reconstitution des Forces Armées d'Haïti, la politique étrangère du gouvernement, le Fonds national pour l'éducation, le renouvellement du mandat de la CIRH, le départ de la Minustah sont parmi les points abordés par les parlementaires tout au long de la séance. En bon diplomate, Garry Conille a évité la confrontation avec les parlementaires. Il a promis de prendre leurs suggestions en compte dans son programme de gouvernement.
Les quatre piliers du programme de Conille
La déclaration de politique générale du Premier ministre Garry Conille est fondée sur les promesses électorales du président Michel Martelly. « Mon gouvernement ancrera son action sur quatre (4) grands piliers. Nous parlons des 4 E du président Michel Joseph Martelly, soit l'Éducation, l'Emploi, l'Environnement et l'État de droit. La conjoncture actuelle impose un cinquième E pour l'Energie », lit-on dans ce document de 93 pages portant la signature du Dr Conille avec le slogan '' Pèp la pa ka tann ankò''.
Selon le Premier ministre, la réalisation de sa vision « implique des ruptures pour sortir des sentiers battus et proposer des voies et moyens innovants de création de richesses. Elle implique également la mise en oeuvre de nouvelles politiques publiques pour exploiter toutes les potentialités nationales au profit de l'ensemble des Haïtiens. Elle nécessitera d'importantes ressources, car elle vise sur la période 2011-2015 une croissance forte et soutenue avec un taux de croissance annuel moyen d'environ 9% ».
Pour atteindre ce résultat, a-t-il dit, les mesures nécessaires au renforcement du système productif national et des fondamentaux de l'économie en vue d'assurer la stabilité macroéconomique seront prises. La politique budgétaire visera essentiellement à soutenir la croissance accélérée, tout en préconisant l'assainissement des finances publiques, toujours selon le document dont Le Nouvelliste a eu une copie.
« Nous présentons notre politique générale à un moment où le budget reconduit ne correspond nullement à notre programme de gouvernement. Il s'agira donc d'élaborer un budget capable de renforcer le dispositif actuel de mobilisation des ressources. Sur les cinq prochaines années (2011-2015), plus de six cents milliards (600 000 000 000 ) de gourdes devront être mobilisés pour assurer le financement des projets et programmes contenus dans la déclaration de notre politique générale, soit en moyenne 120 milliards de gourdes par année, contre une capacité nationale annuelle moyenne de financement de quarante milliards (40 000 000 000 ) de gourdes. Le financement de cet ambitieux programme nécessitera certainement le recours au financement externe auprès de nos partenaires aussi bien bilatéraux que multilatéraux », a soutenu Garry Conille.
Selon lui, la mise en oeuvre de l'action gouvernementale est largement conditionnée par les capacités budgétaires du gouvernement. « Au-delà des situations d'urgence à gérer et pour lesquelles il convient de dégager les ressources nécessaires, il paraît plus que jamais nécessaire de mettre de l'ordre dans les finances publiques, tant au niveau de la fiscalité directe qu'au niveau de la fiscalité indirecte », a-t-il reconnu.
Cependant, a souligné le Premier ministre, il n'est pas dans l'intention de son gouvernement d'augmenter les impôts et les taxes. Après ceux sur les transferts d'argent et les appels internationaux, bien sûr. « L'un des défis majeurs à relever à court terme sera de combattre la corruption, d'améliorer le système de recouvrement des taxes et de sensibiliser tous les opérateurs économiques et tous les citoyens en général à remplir leurs devoirs civiques en s'acquittant de leurs redevances fiscales. A cette fin, le gouvernement combattra l'incivisme fiscal sous toutes ses formes, telles les fraudes, les fuites et les évasions fiscales ».
Dans la même veine, le gouvernement de Martelly-Conille oeuvrera, selon le document, sans relâche pour la poursuite des réformes institutionnelles en cours, de manière à renforcer les structures de perception et à décupler les systèmes de surveillance déjà en place.
« Dans cette quête gouvernementale de mise en oeuvre des politiques publiques retenues comme prioritaires, je veillerai à ce qu'elles soient suffisamment adressées dans le budget rectificatif qui sera sous peu soumis à votre sanction (les sénateurs) », a avancé le Premier ministre, soulignant qu'il demeure convaincu qu'une bonne allocation des ressources budgétaires constitue déjà un gage de succès.
Qu'en est-il de la situation des sinistrés? « Il n'est pas opportun d'énumérer la liste des bonnes intentions, des projets et des plans qui adressent ce problème crucial et qui nous ont tout de même valu de réduire le nombre des personnes à reloger de 1,5 million à 600 000. Voilà un effort qui sera poursuivi et accéléré dans le double but d'offrir un meilleur horizon de vie et d'espérance aux sinistrés du 12 janvier et de réaménager les espaces et les places publics afin de leur restituer leur aspect attrayant d'antan », a promis Garry Conille, ce qui conduit directement à la CIRH.
« Mon gouvernement croit que la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) devrait être repensée, réaménagée et son mandat réorienté à travers un dialogue entre les parties prenantes. Certains parlent de rapatriement. Nous comprenons et partageons volontiers leur préoccupation basée sur un désir légitime d'appropriation des leviers de la refondation nationale. Mon gouvernement s'en remet à l'appréciation du Parlement qui devra bientôt s'y pencher et reste disponible pour fournir toute information utile à la prise de décision », a poursuivi M. Conille.
Par ailleurs, ne voulant pas utiliser le thème de conférence nationale, Garry Conille parle de préférence de pacte du bien - vivre -ensemble. « ...conjointement avec le président de la République, le gouvernement que j'ai le privilège de conduire animera un processus devant conduire à la signature d'un PACTE DU BIEN-VIVRE-ENSEMBLE. Dans les prochains jours, le chef de l'Etat invitera des personnalités représentatives de notre diversité sociale et politique, connues pour leur engagement en faveur de l'avancement du pays, à prendre part à cette entreprise qui vise à créer une plus grande cohésion nationale », a-t-il annoncé.
Dans ce document écrit en créole et en français, le Premier ministre a voulu toucher tous les aspects de la vie nationale. Il donne l'impression d'avoir rencontré et pris en considération les desiderata de pratiquement tous les secteurs, notamment les cahiers des doléances des parlementaires des dix départements du pays.

Robenson Geffrard
Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98328&PubDate=2011-10-14

Commentaire
On en peut nier qu'il s'agit là d'un bon départ. Cependant, nous en avons connu d'autres. Il est temps que le démarrage se fasse effectivement. Pour commencer, l'argument selon lequel la seule diminution du nombre de personnes vivant sous les tentes serait un progrès, une amélioration de la situation, est un sophisme. Car peut-on parler de progrès quand ces personnes lancées sur le pavé par le tremblement de terre, vont augmenter le nombre des occupants de l’étroit logement d'un parent? Si elles vont s'approprier illégalement un autre espace de l'immense terrain chaotique qu'est Port-au-Prince pour accroître l'aire des bidonvilles dont on sait qu'ils sont un signe de divorce d'avec le progrès? D'autre part-toujours sur la lancée du constat de décadence de ce pays-les échanges de propos orduriers entre le chef de l'Etat et le député Arnel Bélizaire au Palais national, ce mercredi, en disent long sur l'indigence morale de ceux par qui nous avons l'honneur d’être gouvernés dans ce pauvre pays. Est-ce qu'il faudra attendre que des extraterrestres viennent assumer nos responsabilités afin de nous laisser le temps de nous réformer, de nous éduquer pour entrer de plein pied dans le XXIe siècle? Le règne des miracles semble pourtant bel et bien révolu! Qu'il est long et tortueux notre Moyen-Age haïtien!

vendredi 14 octobre 2011

Le gouvernement Conille devant le Sénat

Haïti: Le Premier ministre Garry Conille présentait devant le sénat de la République sa déclaration de politique générale jusqu'au moment où nous mettions sous presse, jeudi 13 octobre, vers minuit.
Accompagné des 17 ministres qui vont composer son gouvernement et de quelques conseillers, le médecin qui se mue en homme politique depuis quelques semaines a lu pendant des heures de larges extraits du document présentant sa vision pour son mandat.
Dans un style très consensuel et marqué par des réponses "toast master", le Premier ministre a ensuite répondu aux critiques et suggestions des honorables sénateurs qui ont défilé à la queue leu leu sur la tribune de la chambre haute.
Évitant toute confrontation, le chef de gouvernement qui cumulera comme son prédécesseur Jean Max Bellerive le portefeuille de la Planification et de la Coopération externe va, s'il passe l'examen devant les deux branches du Parlement, prendre la tête du premier gouvernement du président Michel Martelly, cinq mois après que celui-ci eut prêté serment le 14 mai 2011.
La veille, mercredi soir, une réunion entre le président Martelly et des députés avait dégénérée et des insultes avaient fusées entre les élus et le chef de l'exécutif faisant craindre à un report de la série des séances devant le parlement.
Toute la journée de jeudi des informations contradictoires avaient circulé sur les chances de Garry Conille de se présenter devant le sénat. Des changements de dernière minute sont intervenus dans la liste des ministres en vue de satisfaire les revendications des forces parlementaires et la procédure de présentation de la politique générale a pu débuter dans l'après-midi.
Avant que le gouvernement ne se présente devant les sénateurs, le président de la République a pris la première photo officielle de ce gouvernement au palais national.
"La composition de ce gouvernement est, selon le chef de l'Etat, une étape cruciale pour accélérer le processus de reconstruction.
«Cette nouvelle équipe pourra faire beaucoup avec très peu, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas beaucoup de moyens en main mais ils vont fournir beaucoup de résultats. C'est ça qui est bon pour Haïti et c'est ça qui me rend confiant. Nous avons beaucoup de projets prêts, nous avons beaucoup de pays amis qui veulent aider mais un gouvernement est une chose que tout le monde demandait pour avoir un vis-à-vis. Cela veut dire que si vous voulez intervenir dans les affaires liées à l'agriculture, vous ne voulez pas avoir à faire avec le président mais avec le ministère responsable de l'Agriculture. Si quelqu'un veut intervenir dans le domaine de l'éducation il aura en interlocuteur le ministre de l'Education. C'est pour cela que j'ai besoin de tous les bras du gouvernement aujourd'hui pour que l'on puisse commencer à avancer», a déclaré le président Michel Martelly.
Voici la composition officielle du nouveau cabinet ministériel composé de quatorze hommes et de trois femmes :
Dr. Garry Conille, Premier ministre et ministre de la Planification et de la Coopération externe;
Me Thierry Mayard Paul, ministre de l'Intérieur, des Collectivités territoriales et de la Défense nationale;
André Lemercier Georges, ministre de l'Economie et des Finances;
Laurent Lamothe, ministre des Affaires étrangères et des Cultes;
Me Josué Pierre-Louis, ministre de la Justice, de la Sécurité publique et de la Police;
Réginald Paul, ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle
Agronome Joseph Ronald Toussaint, ministre de l'Environnement
François Richel Lafaille, ministre des Affaires sociales et du Travail
Choiseul Henriquez, ministre de la Culture et de la Communication
Jacques Rousseau, ministre des Travaux publics, Transports, Communications et de l'Energie
Florence Duperval Guillaume, ministre de la Santé publique et de la Population (MSPP)
Agronome Hébert Docteur, ministre de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR)
René Jean Roosvelt, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique (MJSAC)
Daniel Supplice, ministre à la Présidence chargé des Haïtiens vivant à l'étranger
Yanick Mézil, ministre à la Condition féminine et aux Droits de la femme
Stéphanie Balmir Villedrouin, ministre du Tourisme
Ralph Ricardo Théano, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement.

Frantz Duval
avec RFI
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98315&PubDate=2011-10-13

Le gouvernement une fois installé, il faudra commencer à faire sentir son utilité. C'est, croyons-nous, la première tache à laquelle devrait s'atteler le président à travers son premier ministre. C'est vrai que travailler consciencieusement à changer la situation calamiteuse confrontée jusqu'à maintenant par ce pays va être dur. Tout est à faire (et non à refaire), en commençant par la capitale. Beaucoup de privilèges devront être attaqués (contrats sans appels d'offres, contrebande à travers la frontière, non paiement d’impôts ou corruption des fonctionnaires), beaucoup de profiteurs confrontés. C'est d'une structure complètement vermoulue dont il est question. Ce sont des ministres (pas tous), des sénateurs, des députés, des directeurs généraux qui ne sont pas habitués à vivre dans une société où les droits des personnes (surtout de leurs subalternes), quel que soit leur rang social, leur situation économique, sont respectés. Et peut-être même les rares acquis du gouvernement de Préval, dont le respect de la démocratie branlante que nous connaissons, devront être protégés avec un regain de vigueur contre les prédateurs traditionnels qui vont, si les choses veulent vraiment changer, tenter un dernier effort pour favoriser une régression, un retour de situation, qui leur soit favorable. On ne contemple pas passivement la disparition de ses privilèges (on prend pour acquis qu'ils sont héréditaires) notamment quand on sait qu'ils ne sont que cela. "Tout privilégié est un immoral". On peut ne pas adhérer à cent pour cent à cette maxime de Mijail Bakounine, mais il est difficile de ne pas éprouver des réserves, une espèce de remords de conscience, quand on l'applique au CAS HAÏTIEN. Alors, messieurs le président et le premier ministre, ayez le courage de prendre des mesures impopulaires au sein de ce petit clan, c'est le seul gage d'une popularité authentique. Un petit clan égocentrique, snob et insatiable ne saurait définir un peuple.

jeudi 13 octobre 2011

Haïti-Francophonie : Abdou Diouf attendu pour une visite de 48 heures à l’invitation de Martelly

mercredi 12 octobre 2011
P-au-P, 12 oct. 2011[AlterPresse] --- Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) Abdou Diouf effectuera une visite de 48 heures à partir du 13 octobre en Haïti, informe un communiqué transmis à AlterPresse.
L’organisation a fait d’Haïti sa priorité en matière de solidarité, indique le communiqué.
Le secrétaire général affirme que « la Francophonie toute entière demeure solidement engagée à accompagner Haïti au niveau de la consolidation de la démocratie (…) », rapporte le document.
L’Oif compte apporter son soutien dans le domaine en mettant en œuvre « des actions ciblées en matière d’éducation, d’enseignement supérieur et de refonte institutionnelle, en collaboration avec le nouveau gouvernement (haïtien) et les partenaires internationaux », lit-on.
En venant en Haïti, Diouf répond à une invitation du chef de l’État haïtien Michel Martelly.
Le secrétaire général de l’Oif envisage de se rendre en République Dominicaine après son passage en Haiti. La république voisine est membre observateur de l’Oif depuis octobre 2010. [rh kft gp apr 12/10/2011 11 :20]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11715

Commentaire
En observant ce qui s'est passé en Haiti ces derniers temps et ce qui s'y passe encore maintenant, on est en droit de douter que Haïti ait ce qu'il faut pour profiter des avantages que pourrait représenter un travail en partenariat avec l'OIF. La République dominicaine, même en tant qu'observatrice en a toujours su profiter comme il convient de le faire. Ce pays est organisé. En tout cas, mieux, beaucoup mieux qu’Haïti. Une tache de promotion de l’éducation et de la culture, de la démocratie, cela se fait difficilement en l'absence d'une véritable vocation.Or c'est ce qui manque le plus chez les politiciens haïtiens, trop pressés de ne s'exhiber que pour la galerie. Pour commencer, avant même les élections, tout le monde se rappelle comment les intellectuels, les penseurs, ceux qui partent se former ailleurs, s'enrichir de l’expérience des autres, ont été vilipendés, insultés, réduits à des éléments moins que secondaires dans une société comme l'haïtienne. Exactement le contre-pied de ce qui représente une véritable devise dans les pays qui ont compris que sans éducation, il n'y a point de peuple, il n'y a point de société qui tiennent. Que Martelly, comme tout être humain, puisse changer son fusil d’épaule, cela est logiquement toujours possible. Cependant, après une campagne aussi cinglante que celle dont nous avons été témoin, il nous faut des actions véritablement efficaces et précises pour nous convaincre que cette mentalité pourrait avoir changé. Surtout après nous avoir servi cette tisane insipide d'anciens ministres qui n'ont traditionnellement travaillé qu'à améliorer la fortune de leur famille. Cette dernière action serait parfaitement légitime et louable, si traditionnellement elle ne se réalisait pas aux dépens de la majorité des enfants de ce pays dont une fraction importante se trouve, depuis le mois de janvier 2010, sous des tentes si fragiles que la moindre menace de pluie lui créée d'insupportables angoisses.

mardi 11 octobre 2011

Cabinet ministériel ou partie de chaise musicale ?

Le Premier ministre ratifié ne pourra pas présenter l'énoncé de sa politique générale à la Chambre des députés ce mardi, contrairement à ce qui avait été dit la semaine dernière. Garry Conille doit poursuivre des négociations sur le partage des postes ministériels avec les parlementaires. Entre-temps, une source proche du palais national a confié au Nouvelliste que le cabinet était pratiquement au complet lundi matin avant que la partie de chaise musicale ne reprenne.
Haïti: Les noms ne sont pas encore officiels. Cependant, pratiquement tous les postes ministériels ont des occupants. La liste est presque complète et regroupe pour le moment en majorité d'anciens ministres des gouvernements passés.
Il y a deux types de ministre: les pressentis cités nommément par le président Michel Martelly depuis le 14 mai et les choisis suite aux négociations avec les forces politiques.
Dans la première catégorie, on retrouve le ministère des Affaires étrangères qui semble revenir de droit au sociologue Daniel Supplice (ancien ministre), conseiller du chef de l'Etat dans le même domaine. Même cas de figure pour le ministère de la Justice qui, manifestement, est destiné à Me Josué Pierre-Louis (ancien directeur général), conseiller du chef de l'Etat.
Toujours dans cette catégorie, selon notre source, proche du palais national, Georges Gaston Mérisier (ancien ministre) est le favori pour prendre la tête du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle. Cependant, rien n'est encore gagné pour ce conseiller de la première heure du président Martelly.
Jacques Rousseau (ancien ministre) pourrait être nommé au ministère des Travaux publics, Transports et Communications et le Dr Florence Duperval au ministère de la Santé publique et de la Population. Cette dernière est actuellement conseillère du chef de l'Etat dans le même domaine. Ces deux noms sont en course depuis le 14 mai.
Invité surprise de la liste des ministres, celui qui va occuper le ministère de l'Intérieur, de la Défense et des Collectivités territoriales appartient au premier cercle du président. Me Thierry Mayard-Paul, actuel chef de cabinet du président - qui va conserver aussi ce poste, selon ce qui se dit- occupera un portefeuille stratégique dans le premier gouvernement Martelly-Conille.
Autre surprise, selon notre source, il semblerait que Lemercier George (ancien secrétaire d'Etat) a la bénédiction spéciale du Premier ministre ratifié pour être le ministre de l'Economie et des Finances, n'en déplaise, bien sûr, à l'économiste Wilson Laleau qui a raté de justesse le poste de grand argentier comme il avait raté celui de Premier ministre.
Toujours dans la liste des inattendus : l'incontournable Jean-Max Bellerive. Visiblement, il est indispensable à notre chère Haïti chérie. Pendant cinq années, il a occupé le poste de ministre de la Planification et de la Coopération externe. Il est actuellement le Premier ministre démissionnaire et coprésident de la CIRH. Dans le gouvernement en gestation, son nom est encore sur la liste. Cette fois, il ne pourra pas être chef de gouvernement, mais il se contentera de partir pour une sixième année à la tête du ministère de la Planification.
Notre source au palais national nous a fait savoir que Anaïse Chavenet est en piste pour devenir la prochaine ministre de la Culture et de la Communication. Madame Chavenet, contactée par Le Nouvelliste, a catégoriquement démenti cette information.
L'ancien candidat malheureux à la députation, Ralph Théano remplacera Joseph Jasmin à la tête du ministère chargé des relations entre l'Exécutif et le Parlement. Yanick Mezile, quant à elle, devrait prendre les rênes du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes.
A côté de Jean-Max Bellerive, Evans Lescouflair est l'autre ministre qui sera reconduit à son poste. Il garde la tête du ministère de la Jeunesse, aux Sports et au Service civique. Stéphanie Villedrouin sera placée au ministère du Tourisme.
A un certain moment, certains croyaient que Joanas Gué allait être lui aussi reconduit au ministère de l'Agriculture, des Ressources naturelle et du Développement rural. Non. C'est l'agronome Hébert Docteur (ancien ministre) qui prend sa place, selon la liste dont Le Nouvelliste a eu connaissance lundi matin.
Il y a aussi les ministères décrochés après des négociations politiques. Il s'agit des ministères de l'Environnement, des Affaires sociales, du Commerce et de l'Industrie, des Haïtiens vivant à l'étranger. Pour cette catégorie, notre source n'était pas en mesure de citer des noms. Cependant, elle a souligné que le ministère des Affaires sociales était réservé au parti politique « Ansanm nou fò ».
Dans cette distribution de postes à tort et à travers, le Premier ministre Garry Conille n'a proposé directement qu'une seule personne. Notre source a oublié son nom. Ironique, non. Mais, le Dr Conille est d'accord avec l'ensemble des noms mis sur le tapis par les uns et les autres. Le Premier ministre ne tient visiblement qu'à son fauteuil...

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98133&PubDate=2011-10-10

Commentaire
La plaisanterie de la distribution des ministères aux mêmes ministres qui gouvernent Haiti depuis plusieurs décades (les années 80), qui figent le pays non seulement économiquement et politiquement, mais surtout historiquement, semble sur le point de se terminer. Une petite question indiscrète pourrait être la suivante: Pourquoi le Dr Conille n'avait-il pas postulé pour cette même fonction sous Préval? Cela nous aurait donné le binôme parfait pour que la présidence et la primature se réduisent à ce qu'elles semblent devoir être, deux petites fleurs décoratives. Les ministres ont donc raison de tout changement de structure en Haiti. Ils ont tout pour se perpétuer et continuer le travail de sape de l’économie haïtienne (initié depuis Baby doc) pourvu que l’économie individuelle se trouve en parfaite santé. D'ailleurs même si tôt ou tard, il faudra payer, ce sera toujours le peuple qui assumera. Les individus, les ministres passent, mais le peuple reste. Il a le dos solide. Et il se trouvera assez de courtisans pour vous CONVAINCRE que de Jean-Claude Duvalier à Aristide, d'Aristide à Martelly en passant par Préval, bien des choses ont changé. Pourvu qu'ils admettent que le peuple n'est pas concerné...Quel désastre! Et dire que tout le monde pensait que Martelly pouvait (quand même) faire la différence!Comme quoi même ce paradoxe a perdu sa vertu.

lundi 10 octobre 2011

Visite de 48 heures de la reine d'Espagne en Haïti

La reine d'Espagne, Doña Sofía est arrivée en Haïti, ce vendredi 7 octobre 2011, pour une visite officielle de 48 heures. Une visite qui fait suite à celle du président de la République d'Haïti en Espagne au mois de juillet de cette année.
Dans la soirée, la reine Sofía a assisté, à l'hôtel Karibe convention center, à un dîner offert en son honneur par le chef de l'État haïtien. Après le discours de remerciement et de bienvenue prononcé par ce dernier à son endroit, elle a affirmé que « Ayiti kapab konte sou Espay ak tout espayòl yo ».
La reine est en Haïti pour soutenir des projets de coopération qui permettront d'améliorer la situation du logement, de l'éducation et des infrastructures.

Haïti: La reine Sofía a été accueillie à l'aéroport international Toussaint Louverture par le président de la République, Michel Martelly, et son épouse Sophia Martelly. Des élèves du collège Immaculé conception de Delmas 11 y étaient conduits pour souhaiter la bienvenue à Sa Majesté, en lui offrant un bouquet de fleurs. Cette visite doit être l'occasion pour la reine de renforcer la coopération entre L'Espagne et Haïti, notamment dans le domaine de l'éducation et des travaux d'infrastructure.
La Reine doit, durant son bref séjour dans le pays, visiter certains projets financés par la coopération espagnole à Gressier, Léogane et Cité-Soleil. Elle prévoit de se rendre à Titanyen, pour constater l'état d'avancement de la construction d'une usine de traitement des eaux usées. Quelques heures après, elle devrait revenir à la capitale pour effectuer une tournée dans la commune de Cité-Soleil où elle visitera les Soeurs de la Charité qui travaillent avec les personnes défavorisées de la zone. La reine visitera également le projet éducatif de l'ONG espagnole Jóvenes y Desarrollo et de la Fondation Rinaldi-Salésiens de Don Bosco. À Léogâne, la Reine Doña Sofía d'Espagne s'informera de l'état d'avancement d'un projet de
1 500 maisons, en charge de la Croix-Rouge haïtienne, en collaboration avec la Croix Rouge espagnole et l'AECI.
Avant de compléter son voyage en Haïti, la reine devrait également se rendre sur la base de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Selon le Protocole, Sa Majesté doit rencontrer la communauté espagnole d'Haïti en la résidence de l'ambassadeur Manuel Hernandez Ruiz Gomez, le soir même de son arrivée dans la capitale haïtienne. Cette visite royale est la concrétisation d'une promesse faite par le roi d'Espagne, Don Juan Carlos de Borbón, au président Martelly lors de son séjour à Madrid en juillet dernier. D'abord annoncée pour le mois de septembre, la visite a été repoussée pour enfin être fixée au 7 octobre 2011.
Notons que c'est la deuxième visite de la reine d'Espagne en Haïti. Elle avait déjà effectué une première visite dans le pays en janvier 2009.

John Smith Sanon
rtnh2005@yahoo.com

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Tous les pays qui coopèrent avec Haiti avant, pendant et après les différentes catastrophe qui s'y sont abattues rendent un immense service à ce pays. Les résultats souvent médiocres de ces efforts-là ne sont attribuables qu'aux dirigeants haïtiens eux-mêmes. Ils sont ancrés dans leurs préjugés, dans leurs idées toute faites qui évoluent mal ou sont tout bonnement figées dans le temps et dans l'espace. En effet, comment comprendre cette témérité, cet entêtement à reconstruire sur des déchets, sur des ruines, alors que cette capitale ne se situe pas (sur la faille sismique) où elle se trouve selon une fatalité naturelle, absolue, inévitable. Des observateurs intelligents dont Bernard Kouchner ont vu Port-au-Prince, connaissent le niveau de risques sismiques qui pèse sur cette ville. Ils ont compris que construire, reconstruire sur le chaos que représente cet emplacement, c'est un pur gaspillage, "lavé men siyé a tè!". Est-ce que l'avertissement des spécialistes ne mérite aucune attention? Est-ce que les nombreux tremblements de terre dont cette ville a déjà souffert ne reviendront plus? Ou est-ce que la planification est l'ennemi des politiciens trop pressés de gagner des commissions millionnaires? Si les gens savaient que fort souvent, des fonds sont disponibles pour Haiti au sein d'organismes sérieux et que le manque de plan, l'absence de la culture de la planification, oblige à réorienter ces fonds vers d'autres domaines, vers d'autres institutions, d'autres pays, ils seraient abasourdis. C'est précisément la plainte de l'ONU actuellement qui trouve que la reconstruction se fait avec une décourageante lenteur. C'est normal quand ceux qui ont la voix au chapitre ne sont pas précisément ceux qui ont été affectés.

dimanche 9 octobre 2011

Un rapport examinant les violations commises par la Minustah en Haïti a été publié par un groupe d’étudiants de Harvard (Health roots) le 4 octobre de

Violence sexuelle, des réponses violentes à des manifestations politiques et l’introduction du choléra en Haïti telles sont les différents types de violations des droits de l’homme reprochés à la Minustah dans ce rapport élaboré par des étudiants de l’Université Harvard, faisant partie d’un groupe d’avocats de droits de l’homme, de médecins, d’experts de la santé publique et de journalistes des Etats‐Unis et du Canada.
Les rédacteurs du rapport ont aussi dénoncé l’attitude responsables de la Minustah qui refuse d’admettre sa responsabilité, ni offrir « des ressources suffisantes pour le traitement et la prévention du choléra et de la compensation aux familles des victimes de l’épidémie »
L’incapacité de la Minustah à protéger des déplacés internes contre les expulsions forcées et la violence basée sur le genre, la sécurité mal organisée, le manque de communication avec des groupes haïtiens sont aussi évoqués dans ce rapport.

Wilner Jean Louis hpn
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/nouvellesdiaspora/des-etudiants-de-la-harvard-reclament-le-retrait-de-la-minustah.html

Commentaire
Nous avons dit que la présence de la MINUSTAH en Haiti est un mal nécessaire. Mal? parce qu'on a vu tout les problèmes que ce passage de soldats corrompus, violents, contaminés a provoqués sur ce territoire. Maintenant il faudra prélever du peu de ressources dont dispose ce pays ravagé pour les millions que vont exiger le combat contre le choléra, la réhabilitation émotionnelle des traumatisés par les viols, la sodomisation, la violence, etc. Nécessaire? Parce que les politiciens haïtiens, surtout ceux qui ont dirigé le pays depuis 1987, et même avant, ont formé leurs propres gangs, ont choisi leurs propres tortionnaires (qu'ils s'appellent "tontons macoute", "Zenglendos", "chimères" ou autres), ces chefs de bande, peu dignes de gouverner un pays à l’ère moderne, ont fragilisé la nation et la confiance dans la capacité de ces politiciens à continuer seuls s'est totalement effritée. Voilà. Il faut donc toute une révolution mentale pour d'abord, les aider à mûrir, ces politiciens rétrogrades, ensuite leur confier un pays dont l'avenir même semble incertain. C'est clairement un cercle vicieux. Pourtant, malgré eux, il faut continuer d'avancer....

Michel Martelly et Garry Conille se présentent comme un duo gagnant

Vendredi, 7 octobre 2011 07:46
Le président de la république, Michel Joseph Martelly, dit mettre toute sa confiance en son premier ministre ratifié, Garry Conille.

Le chef de l'Etat a fait cette déclaration lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi au palais national où Martelly a présenté officiellement son premier ministre ratifié.
« Maintenant qu'il est ratifié par les deux chambres, monsieur Garry Conille est à pied d'œuvre sur la formation du prochain gouvernement », a indiqué Michel Martelly qui dit voir en Garry Conille un chef de gouvernement digne de lui aider à concrétiser ses quatre axes prioritaires que sont ; l'éducation, l'environnement, l'état de droits et la création d'emploi.
« Moi et mon premier ministre ratifié, nous formons un duo gagnant », a lâché Michel Martelly qui ne cesse d'affirmer que le choix de Garry Conille comme prochain chef de gouvernement est un choix personnel et non une imposition de la communauté internationale comme on veut le faire croire.
Remerciant le président de la république pour l'inestimable appui qu'il lui apporte, le premier ministre ratifié, Garry Conille promet de présenter par devant le parlement un énoncé de politique générale qui ne manquera pas de refléter l'ensemble des propositions que lui ont avaient faites les parlementaires lors des dernières conversations.
Selon ce qu'a fait savoir le président de la chambre basse, Sorel Jacinthe, le parlement et la présidence sont actuellement en discussion en vue de retenir une date pour Garry Conille puisse venir présenter l'énoncé de sa politique générale par devant les deux chambres.

GA/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19684

Commentaire
Des manipulations, des rumeurs, des insinuations inavouées, on verra de tout dans ce processus d'installation du nouveau premier ministre. Mais le plus inquiétant, c'est de savoir ce qu'il va faire, comment il va réagir aux nombreuses pressions (qui vont suivre les nombreuses promesses qui lui ont ete arrachées de force) des senateurs. Ces derniers en effet, voulant s'assurer la perpétuation de leurs privilèges, font tout pour hypothéquer le prochain gouvernement avant même son installation. Des promesses leur ont été faites-autrement ils n'auraient pas approuvé le choix de ce premier ministre- nous ne pouvons qu'attendre pour voir jusqu'où vont nous mener ces conciliabules, ces conversations secrètes, très souvent dangereuses et malhonnêtes (autrement elles ne seraient pas secrètes)...

Éliminatoires Coupe du monde Brésil 2014

Football : Haïti provisoirement en tête du groupe F de la Concacaf
7-0 en déplacement face aux Iles vierges américaines
vendredi 7 octobre 2011

P-au-P, 07 oct. 2011 [AlterPresse] --- Le onze d’Haïti de football a pris le meilleur 7-0 (mi-temps 2-0) en déplacement sur le terrain des Iles vierges américaines (à Frederiksted), ce vendredi 7 octobre, en match comptant pour les éliminatoires dans le groupe F de la confédération des pays d’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale et des Caraïbes de football (Concacaf).
La sélection nationale de football d’Haïti occupe ainsi la première place du groupe F avec 9 points sur 9 (3 victoires en autant de matches), en attendant la confrontation, en fin de soirée du 7 octobre, entre les Antilles néerlandaises et Antigua/Barbuda à Curaçao.
Les buts ont été l’œuvre de Jean Eudes Maurice (5e, 65e, 82 e minute sur penalty), Kim Jaggy (11e), Réginald Goreux (57 e et 64 e minute) et. Kervens Belfort Fils (73 e sur penalty)
Le mardi 11 octobre, à domicile, Haïti se mesurera aux Antilles néerlandaises au Stade Sylvio Cator à Port-au-Prince, tandis que Antigua et Barbuda accueillera les Iles vierges américaines.
Le 11 novembre, Haïti se rend à Antigua et Barbuda avant de recevoir, le 15 novembre 2011, cette même formation, dans un match qui s’annonce comme la finale pour la première place du groupe F de la Concacaf dans la perspective d’une qualification pour la coupe du monde de football (Brésil 2014). [rc apr 07/10/2011 17:00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11690

Commentaire
Cela commence très bien pour cette sélection nationale de football, mais ces joueurs auront-ils les tripes qu'il faut pour aller jusqu'au bout? Tout le monde sait que celui qui va devant n'a pas encore pour autant atteint le but. C'est une bataille de gagner, mais la guerre n'est pas fini. Alors...

samedi 8 octobre 2011

Haïti-Post-séisme


La reconstruction est d’une lenteur terrifiante, affirme l’ONU

Maggie Stephenson de l’ONU-Habitat pour Haiti deplore que seuls 20.000 ouvriers du batiment aient ete formes environ deux ans apres le 12 janvier
Publié le jeudi 6 octobre 2011
Une responsable de l’agence des Nations Unies pour les etablissements humains s’est declaree jeudi "horrifiée" par la lenteur du processus de reconstruction post-seisme en Haïti, plus d’un an et demi apres la catastrophe du 12 janvier ayant dévasté notamment Port-au-Prince.
Depuis le séisme qui a fait au moins 220.000 morts, seuls 20.000 ouvriers du bâtiment ont été formés, cela correspond a 10 fois moins de ce qui a ete realise au Pakistan frappe par un tremblement de terre semblable, en 2005, a indique Maggie Stephenson, conseillère technique pour Haïti à l’ONU-Habitat.
"Il est nécessaire de former chaque maçon disponible", a-t-elle poursuivi au cours d’un débat organise à l’institution Brookings, un groupe de réflexion base a Washington.
Près de 600.000 deplaces internes privés d’un toit depuis janvier 2010, sont encore dans des campements de fortune établis à Port-au-Prince et à l’exterieur de la capitale.
Maggie Stephenson souligne que l’urbanisation sauvage dans les pays pauvres rend les desastres naturels encore plus meurtriers.
Evoquant le chiffre de 14 millions de sans-abri enregistres a travers le monde suite a des cataclysmes, ces cinq dernieres annees, la responsable d’Habitat pour l’Humanité precise que 680 millions d’habitants vivant dans les villes etaient exposes a des catastrophes naturelles au tournant des annees 2000. Un chiffre qui risque de doubler pour passer a 1,5 milliard en 2050. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article8135

Commentaire
Effrayants ces chiffres et dire que dans un pays comme Haiti, les choses auraient pu se passer autrement! Si avant le séisme on avait des prétextes pour ne rien faire, cette expérience devrait désormais servir à inspirer un autre comportement. Difficile de dire quelle est la motivation exacte de ceux qui retardent l'effort des organismes internationaux. Mais une chose est certaine, il n'y a que ceux qui profitent de la situation qui doivent être prêts à déployer tous leurs efforts pour empêcher le travail de se faire correctement. Cela s'est déjà vu. Est-ce que plusieurs de ceux qui ont commencé à recevoir des contrats (constructions de routes et de maisons sans appels d'offres) pour la reconstruction en Haiti après le séisme, n'ont pas déjà fait parler de leur collusion avec des politiciens très haut placés, très proches de Préval et du premier ministre sortant? Comme quoi la corruption à les bras trop longs pour se confiner aux limites du mandat d'un seul gouvernement. Même la proximité de Bill Clinton, président de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haiti (CIRH) ne semble intimider les habitués de la manipulation et des calculs troubles. Ils ont trop d’expérience après de si longues pratiques!

Un employé du Palais national blessé par balles

Vendredi, 7 octobre 2011 11:21
Un employé du palais national a été pris pour cible par des hommes armés alors qu'il circulait sur la route de l'aéroport ce jeudi.
Jean Robert louis alias Ti frère a été attaqué par des bandits lourdement armés alors qu'il était seul au volant de son vehicule.
Son vehicule Une Toyota de couleur blanche affectée au palais national a été criblée de balles. La victime qui sortie blessée lors de cette attaque est actuellement soignée dans un centre hospitalier de la capitale.
Selon un médecin qui voulait garder l'anonymat, cet homme présenté comme un proche du président Michel Martelly a été atteint de plusieurs projectiles et son état de santé est plutôt stable, suite à des interventions chirurgicales.
On a appris également que le président de la République s'était rendu à l'Hôpital où il avait assisté à l'intervention chirurgicale réalisée sur le patient.
Jean Robert Louis est dans l'entourage du chef de l'état depuis plus de vingt cinq ans, a appris radio Métropole.
Notons que la présidence n'a pas encore réagi officiellement après l'incident.

EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19688

Commentaire
C'est le genre de fumée qui annonce toujours le feu dans la politique haïtienne. Quand on sait que les satrapes traditionnels, ceux qui n'ont aucune volonté de se renouveler, de s'adapter aux temps modernes, veulent constamment revenir aux vieilles méthodes: intimidations, assassinats, chantages...il faut ouvrir l'oeil et contrer leur prétention de ramener le pays vers le passé, de continuer à le tenir en otage. Une enquête objective et rapide pour dévoiler les tortionnaires (armés jusqu'aux dents)cachés dans l'ombre de cette démocratie naissante, balbutiante. Voilà la tache qui devrait être prioritaire pour les autorités actuelles!

L'armée d'Haïti est nécessaire selon Pierre André Dumas

Samedi, 8 octobre 2011 08:58
Le monseigneur Pierre André Dumas salue le projet du président de la république, Michel Joseph Martelly, visant au rétablissement de l'armée d'Haïti.

Estimant qu'avec la présence de la mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti(Minustah), la souveraineté nationale est hypothéquée, le représentant de l'église catholique appelle au respect et la consolidation des institutions démocratiques du pays.
« L'heure est enfin arrivée pour que les institutions démocratiques prévues par la constitution haïtienne, dont les Forces Armées d'Haïti, puissent voir le jour », affirme monseigneur Pierre André Dumas.
Mise à part les forces armées, le président Michel Martelly doit penser à mettre en place le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), indique Pierre André Dumas.
Selon l'Evêque, la force onusienne a échoué sur une rubrique de son mandat qui consistait à la professionnalisation de la police nationale d'Haïti(PNH).
Se remémorant des torts que les Forces Armées dissoutes en 1994 avaient causés à la population haïtienne, monseigneur Pierre André Dumas plaide en faveur d'une armée moderne et proche de chaque citoyen haïtien.

GA/ Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19694

Commentaire
Il faut avouer qu'une telle déclaration reflète le sérieux de celui qui l'a faite. Sauf que l'on peut se demander, puisque le pays est mal parti sur bien des points, s'il peut se concentrer sur la restructuration d'une armée et le faire correctement. Ce n'est pas que ce qui est nécessaire pour y arriver fasse défaut, le terrain est propice pour une telle entreprise, le besoin est pressant. Cependant compte tenu de la négligence, la légèreté avec lesquelles on aborde les entreprises sérieuses dans ce pays (y compris la nomination d'un premier ministre) qui va se pencher froidement, objectivement, sur cette question et faire des recommandations dignes de conduire à une décision sage, profitable à la nation toute entière? Il y a tellement d’intérêts divergents, tellement de pêcheurs qui ne rêvent que de troubler les eaux! C'est connu qu'ils sont parfaitement INCAPABLES de pêcher autrement. Ils n'ont pas la culture de la patience, du travail assidu, du mérite, encore moins du renouvellement. La présence persistante, l'actualité même, non seulement de vieux dirigeants mais surtout de leurs manières de penser archaïques, dignes d’être renvoyées aux calendes grecques, font encore partie de la reflexion politique en Haiti. Quelle perte! Quel gaspillage d’énergie! Et une jeunesse qui attend impatiemment!

vendredi 7 octobre 2011

Martelly et Conille affichent une entente parfaite

Michel Joseph Martelly souligne que Garry Conille ne lui a pas été imposé. Il a choisi, insiste-t-il, l'autre membre de son « duo » qu'il qualifie déjà de « gagnant » pour diriger « un gouvernement représentatif, ouvert et inclusif ». Conille, très politique, affiche la carte de la bonne entente et confie qu'un espace de discussions des différends a été créé dans un esprit constructif.
Haïti: Le président Michel Joseph Martelly, un tantinet agacé, a rappelé que Garry Conille ne lui a pas été imposé. « Je suis le président d'Haïti, j'ai choisi M. Conille, mon Premier ministre, a souligné le chef de l'Etat, au palais national, le jeudi 6 octobre 2011. Je crois, a-t-il gagé, que le pays va avoir avec moi et le Premier ministre un duo gagnant. Notre seul souci sera de voir une Haïti meilleure pour tous les Haïtiens.»
Le cap, selon Martelly, est mis sur la formation du gouvernement. « Le Premier ministre s'attelle à mettre sur pied un nouveau gouvernement représentatif, ouvert et inclusif », a-t-il expliqué, sans prendre d'engagements spécifiques envers des secteurs, « trop nombreux ».
La compétence constituera le principal critère pour accéder au gouvernement dont les priorités seront les promesses d'accès à l'éducation, la création d'emplois, l'établissement d'un Etat de droit ... faites lors de la campagne présidentielle, a argumenté le président, pour qui « la reconstruction d'Haïti va maintenant commencer pour de vrai ».
Conille se dit au service du pays
Le Premier ministre Garry Conille, affirmant pour ceux qui en doutent encore qu'il est Haïtien et n'a jamais renoncé à sa nationalité, a souligné qu'il est au service d'Haïti. « J'ai grandi, travaillé et vécu toute ma vie dans ce pays. Je ne me vois pas comme un agent d'une quelconque entité étrangère. Mais, au contraire, un fils d'Haïti que Haïti a permis d'avoir une meilleure compréhension de ce que l'assistance internationale peut être si elle est bien utilisée »,a expliqué M. Conille, considéré par certains « comme l'homme de Bill Clinton, coprésident de la CIRH, une structure d'affaiblissement de l'Etat haïtien ».
Le ton posé, Garry Conille a souligné que cela fait des années depuis que le peuple entend des paroles. « L'heure est à l'action, et aujourd'hui nous sommes prêts, aux côtés du président de la République, des sénateurs, des députés et les autres élus, à donner des résultats pour changer les conditions de vie de la population », a-t-il dit.
Le Premier ministre a rejeté l'analyse du sénateur Anacacis Jean Hector qui prédit une « cohabitation houleuse vouée à l'échec avec le président Michel Joseph Martelly et son équipe ». « Ma collaboration avec le président et son équipe a été jusqu'ici très constructive, très productive », a réagi le Premier ministre Garry Conille, satisfait de la création, selon lui, d'un espace de discussions constructives, honnêtes, de débats d'idées où les désaccords avec le président et son équipe sont exprimés. « Je trouve, a-t-il souligné, que c'est excessivement constructif. »
Le docteur Garry Conille, le mardi 4 octobre, a bénéficié d'un vote favorable de 17 sénateurs afin de devenir le successeur de Jean-Max Bellerive, là où M.M. Daniel Rouzier et Bernard Gousse ont échoué. M. Conille, ex-collaborateur de Bill Clinton à la CIRH, a souligné avoir eu beaucoup de discussions avec les parlementaires d'échanges de points de vue et s'est engagé à les exprimer à travers des documents auxquels il entend donner suite.
Cependant, Martelly, l'autre membre du duo qu'il qualifie déjà de « gagnant », n'a pas voulu révéler s'il y aura partage de responsabilités avec les parlementaires. « La politique ne se fait pas à la radio. Quand il y aura des décisions, vous les saurez. C'est moi qui dirige la nation. Pour le moment, il n'y a rien à dire », a-t-il dit sèchement.
Martelly et Conille, face aux caméras, ont échangé, comme des jeunes mariés, des voeux d'entente, de compréhension. Au nom du bien-être du peuple, ont-ils clamé.




Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98000&PubDate=2011-10-06

Commentaire
Ce que tout le monde attendait impatiemment s'est fait, le gouvernement est presqu'au complet, ses deux éléments clés étant connus. Il nous manque les ministres. Reste à savoir, et ce n'est pas la moindre des préoccupations, ce que M. Conille a promis à ces sénateurs pour qu'ils changent de cap après avoir mis des bâtons dans les roues des deux autres autres candidats antérieurs apparemment sur la seule base de leur absence de volonté à partager le gâteau que représente aux yeux de plusieurs aventuriers, la nation haïtienne. M. Conille, pour honorer ses engagements (dont nous ignorons les détails) envers les sénateurs sera-t-il prêt à confronter le président Martelly? M. Martelly, pour éviter des confrontations avec son premier ministre, acceptera-t-il de remettre le pays à une opposition qui en fait une profession plutôt qu'un moyen de redresser le pays? Le dilemme est posé. Comment et par qui va-t-il être débroussaillé? Car sous la cendre de ces serments de fidélité, on sens que couve quelque chose de pas trop clair.

jeudi 6 octobre 2011

Haïti-Politique : L’ONU et l’ambassade des Etats-Unis saluent la ratification de Garry Conille

mercredi 5 octobre 2011
P-au-P, 5 oct. 2011[AlterPresse] --- L’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince, saluent la ratification, par le Sénat, le 4 octobre, du premier ministre Garry Conille, apprend AlterPresse.
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Mariano Fernández Amunátegui rend hommage aux « efforts » du président de la République, Michel Martelly, du président du Sénat, Rodolphe Joazile, et du président de la Chambre basse, Sorel Jacinthe, pour trouver un accord en vue d’installer le nouveau premier ministre.
Dans une note de presse, Fernández qui est le chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), dit souhaiter que le programme de gouvernement que Garry Conille aura à présenter au Parlement, obtienne un vote favorable.
Il invite « tous les secteurs de la vie nationale à intensifier le dialogue vers l’établissement d’un Pacte de Gouvernabilité pour fortifier les institutions de la démocratie, assurer la paix et la sécurité de même qu’un développement social et économique durable de la nation haïtienne ».
Pour sa part, le gouvernement des Etats-Unis se dit prêt à « travailler en partenariat avec le premier ministre et son gouvernement en vue de répondre aux défis urgents du processus de reconstruction ».
Washington espère des actions rapides du président Martelly et du premier ministre ratifié, pour rattraper le temps perdu, selon un communiqué émis par l’ambassade américaine en Haiti.
La ratification de Garry Conille comme chef du gouvernement intervient plus de quatre mois après la prise de fonction du président Martelly. [emb kft gp apr 5/10/11 10 : 15].

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11667

Commentaire
Ces institutions qui certainement seront plus proches de ce gouvernement que de n'importe quel autre, compte tenu du rôle de M. Conille (actuel premier ministre) comme ex-fonctionnaire de l'ONU et comme ex-collaborateur de Bill Clinton,ont tout ce qu'il faut pour l'encourager. Il suffit que toute l'aide internationale gérée chaotiquement sur le terrain par les nombreuses ONG qui les absorbent (sans rendre compte à personne), soient canalisées vers le nouveau gouvernement. Dans ce cas, on saura où est l'argent, qui en a la gestion, et quand lui demander compte de sa gestion. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Malgré la mauvaise foi de ceux qui demandent : "où sont passés les millions envoyés en Haiti". Alors faites, messieurs, ce que la logique commande et vous aurez des réponses précises aux questions de ce genre. Au moins, vous saurez qui accuser de corruption si le travail ne se fait jamais malgré les millions. N'est-ce pas plus simple?

Michel Martelly salue la ratification de son premier ministre désigné par le sénat

Jeudi, 6 octobre 2011 08:41
Le Président de la République, Michel Joseph Martelly, annonce dans un communiqué qu'il accueille chaleureusement la nouvelle de la ratification, par le Sénat de la République, du choix de Garry Conille comme Chef de son prochain Gouvernement.

Il en a profité pour féliciter le Grand Corps d'avoir emboité le pas à la Chambre des Députés.
« Le Chef de l'Etat complimente le nouveau Premier Ministre qui va l'accompagner dans l'accomplissement de ses promesses envers le peuple haïtien en vue d'aboutir au rétablissement de l'Etat de droit et à un mieux être pour tous », indique le communiqué.
Cette étape, fruit du leadership imperturbable du Président de la République, constitue un tournant important dans le processus de changement tant souhaité par le peuple haïtien. Ce vote envoie aussi un signal clair aux partenaires clés d'Haïti et aux potentiels investisseurs.
Rappelons que le premier ministre ratifié doit présenter en chambre séparée la déclaration de sa politique générale.

EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=19677

Commentaire
Un pas important vient d’être franchi dans l'effort de normalisation de la situation politique du pays. Reste à savoir maintenant quel est le plan du gouvernement, quels seront les ministres et quelles seront surtout les priorités. Le pays attend dans l'impatience le changement qui tarde à venir. C'est pourtant l'occasion la plus importante dont dispose un gouvernement en Haiti pour faire quelque chose qui ait un impact important sur l'avenir de ce pays. Haiti n'a jamais été aussi déprimée, aussi affectée, mais elle n'a paradoxalement jamais eu cette possibilité de vraiment repartir a zéro et transformer un malheur en opportunité. Attendons voir ce que cette nouvelle équipe apparemment plus proche des organismes internationaux (dont l'ONU, l'OEA, etc) va proposer et les moyens qu'elle pense mettre en oeuvre pour le réaliser. L'attente a été très, trop longue. Que les fruits justifient tout cet espoir que le changement semble avoir charrié derrière lui!

Martelly et Conille devront présenter prochainement les membres du gouvernement

Jeudi, 6 octobre 2011 10:45
Le Premier Ministre haïtien, Gary Conille, devra dans les prochains jours former son gouvernement et présenter sa déclaration de politique générale au Parlement. Certains parlementaires dont Steven Benoit exigent la communication de la listes de ministres avant la séance de ratification.
Le Groupe des 16, majoritaire au Sénat devrait obtenir 2 ou 3 porte feuilles révèle le sénateur Moise Jean Charles. Les ministères de l'Environnement, de la jeunesse et de la santé pourraient être accordés à des proches du G 16.
Interrogé sur ce sujet le Premier Ministre Conille a fait remarquer qu'il s'agit d'une prérogative du chef d'Etat. Dans le cadre du processus de formation du gouvernement le président Martelly et son Premier Ministre devront tenir compte des alliés du G 16 et de Ayiti an Aksyon au Sénat.
Au moins 3 des 18 personnalités devant former le cabinet ministériel sont déjà connu. Le président Martelly avait le mois dernier indiqué que Georges Merisier occupera le porte feuille de l'éducation nationale, Josué Pierre Louis celui de la justice et Daniel Supplice aux affaires étrangères.
Un éventuel rejet de l'énoncé de politique générale conduira selon la constitution à une reprise du processus. Cette expression vague est diversement interprétée par les spécialistes et les acteurs politiques. Le président du Senat, Roudolph Joazile croit qu'une reprise du processus à partir de l'énoncé de politique est possible sur requête de l'une des chambres.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=19681

Commentaire
Que de jargon pour ne pas appeler un chat un chat! Le marchandage continue...Vive la corruption!

mercredi 5 octobre 2011

La distribution des postes ministériels doit précéder la ratification

Mardi, 4 octobre 2011 10:30
D'âpres négociations précédent la séance de ratification du Premier Ministre désigné Gary Conille. Les sénateurs majoritaires ont préféré bouder une séance plénière afin de poursuivre hier lundi les négociations politiques. L'intensité des négociations semble indiquer que les deux parties sont sur le point de trouver un accord sur la distribution des portes feuilles ministérielles.
Les membres du Groupe des 16 réclament ouvertement des ministères en échanges d'un vote favorable. Le sénateur Joseph Lambert convoite le ministère de l'Environnement et les sénateurs Kelly Bastien et Evaliere Beauplan le ministère de la santé. En ce qui a trait aux autres membres du groupe majoritaire il faudra trouver des formules.
Le sénateur Jean William Jeanty ironise ces négociations qu'il qualifie de marchandage. Il s'agit d'une distribution de patates à des sénateurs qui ne sont pas convaincus de la qualification de M. Conille pour occuper la fonction de Premier Ministre insiste t-il.
Le Groupe majoritaire décide de la tenue ou non de la séance plénière. Le président du Senat, Roudolph Joazile, visiblement embarrassé, n'a pas voulu commenter la poursuite des négociations ayant entrainé le report de la séance. Il annonce son intention de programmer une nouvelle séance ce mardi avec l'espoir que ses collègues répondront positivement à son appel.
Le G 16 dicte sa loi dans ce processus de ratification en ne tenant aucun compte du groupe minoritaire. Outre des porte feuilles ministériels les membre du Groupe majoritaire veulent également obtenir des vice délégations et des directions générales.
Cependant cette stratégie ne semble pas faire l'unanimité, le sénateur Desras Simon Dieuseul met en garde contre tout partenariat avec le chef d'Etat. Faisant valoir que le président ne respecte pas ses engagements le sénateur Desras croit qu'un accord politique sera vite dénoncé par la Présidence.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=19656

Commentaire
Si M.Joazile se sent embarrassé, il a raison. Cela prouve que contrairement à nombre de ses collègues, il a une sensibilité. Il y a de quoi se sentir embarrassé, de rougir même. Avoir des collègues dont on ne puisse pas toujours être fier, c'est assez difficile à supporter. En effet ce pays qui n'a rien à offrir aux victimes des nombreux désastres qui s'y sont abattus doit trouver un moyen de répondre aux ambitions de ces "grands mangeurs" insatiables. Quelle honte! Quel manque de conscience!

Garry Conille Premier ministre

Après plusieurs heures de débats sur le rapport de la commission chargée d'analyser les pièces de Garry Conille, le Sénat de la République a ratifié son choix par 17 voix pour, trois contre et neuf abstentions. Le groupe majoritaire emmené par Joseph Lambert a une fois de plus confirmé sa suprématie au sein de la Chambre haute au détriment des autres groupes minoritaires.
Haïti: Malgré des réserves sur certains points, la commission a recommandé un vote favorable en faveur de Garry Conille.
« Le rapport des pièces atteste que le Dr Garry Conille est âgé de 46 ans et qu'il n'a jamais renoncé à sa nationalité », a précisé le rapport de la commission lu par le sénateur Carlos Lebon. Le rapport a par ailleurs noté que les avis sont partagés concernant la jouissance des droits civils et politiques du Dr Garry Conille.
Il n'est pas un secret que le Premier ministre désigné n'a pas exercé son droit de vote depuis 2005. Ce dernier ne dispose même pas de Carte d'identification nationale. M. Conille a, selon le rapport, soumis à la commission sénatoriale un certificat de l'Office national d'identification (ONI) certifiant qu'il a produit sa demande de CIN. La commission s'est gardée de divulguer la date à laquelle la demande a été produite.
D'après les conclusions de la commission, Garry Conille ne perd pas la jouissance de ses droits civils et politiques même s'il n'a pas voté dans les dernières élections. Des considérations ont aussi été produites sur la question de résidence de Garry Conille par la commission qui estime qu'il est éligible au poste de Premier ministre. « Le moment est venu de prendre une chance pour Haïti », ont écrit les signataires du rapport favorable à Garry Conille.
« On doit choisir entre respecter la Constitution et voter Garry Conille », a lancé le sénateur Jean Hector Anacacis, qui s'est farouchement opposé à Garry Conille. Le parlementaire a assimilé un vote favorable à M. Conille à une césarienne. Car, a-t-il souligné, le Premier ministre désigné n'est pas éligible au poste de Premier ministre.
Pour le sénateur William Jeanty, le rapport de la commission spéciale chargée d'analyser les pièces de Garry Conille est une incitation au crime. « Comment la commission peut-elle demander à l'Assemblée de violer la Constitution en votant Garry Conille ? », s'est-il interrogé. « On relève un ensemble d'incohérences, de suspicions et de doutes qui affaiblissent le dossier de M. Conille », a noté pour sa part le sénateur Anick François Joseph.
La non-possession de la Carte d'identification nationale par le Dr Garry Conille et la question de résidence sont les principaux arguments utilisés par ses détracteurs pour montrer qu'il n'est pas éligible au poste de Premier ministre. « Le cv de Garry Conille dit qu'il est en Haïti depuis mars 2010, a indiqué le sénateur Anick François Joseph. M. Conille avait le temps pour retirer sa Carte d'identification nationale, mais il ne l'avait pas fait. Il n'est sans doute pas intéressé à ce qui se passe dans le pays. » « Si on veut punir Garry Conille pour n'avoir pas voté aux récentes élections, on doit aussi punir les trois millions d'électeurs sur la liste électorale qui n'ont pas exercé leurs droits civils et politiques », a rétorqué le sénateur Dieuseul Désras Simon qui défendait le rapport favorable à Garry Conille.
Les pièces soumises par le Dr Garry Conille, sauf son cv, ont été transmis aux sénateurs. « On a reçu des pièces du Dr Conille retraçant son passé de 2000 à nos jours, a fait remarquer le sénateur William Jeanty, qui n'a jamais caché son opposition à Garry Conille. On a appris que M. Conille a vécu quatre ans au Canada à la suite des incidents enregistrés à la faculté de Médecine. On doit avoir son cv détaillé en vue de vérifier cette information ». Une information que le sénateur Kély C. Bastien, ancien camarade de Garry Conille à la faculté de Médecine a démentie. « Je suis en mesure de confirmer que Garry Conille avait passé moins d'un an à l'étranger après son entrée à la faculté de Médecine », a-t-il confirmé.
Dans les couloirs du Parlement avant même la séance, on faisait croire que le Groupe des 16, tombeur de l'ancien Premier ministre désigné Bernard Gousse, était acquis à la cause de Garry Conille. Les membres du groupe ont effectivement laissé pendant près de deux heures le soin aux sénateurs hostiles à Garry Conille de mener les débats. Ils sont timidement entrés dans les débats pour défendre le dossier du Premier ministre désigné.
John Joël Joseph a effectivement fait état d'un consensus au sein de la majorité pour doter le pays d'un nouveau chef de gouvernement. Pour le sénateur Evallière Beauplan, qui a brandi des conventions des Nations unies, Garry Conille est un haut fonctionnaire de l'ONU. D'après le parlementaire, on ne peut pas sanctionner M. Conille pour la question de résidence, car il n'a fait que représenter le pays à l'étranger. « Conille n'est ni un diplomate ni un haut fonctionnaire de l'ONU, mais un opportuniste », a rétorqué le sénateur William Jeanty.
Pour le sénateur Jeanty, accorder un vote favorable à Garry Conille, c'est remettre totalement le pays à Bill Clinton. « On doit dire à la nation les noms de ceux qui ont voté pour, contre et qui ont fait abstention », a suggéré le sénateur des Nippes, qui croit que M. Conille ne va rien apporter au pays. « Les sénateurs de l'Alternative vont faire abstention parce que la situation n'est pas claire », a précisé pour sa part la sénatrice Edmonde Beauzile.

Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=97909&PubDate=2011-10-04

Commentaire
Apres ce long et inutile débat-car il y avait urgence- sur le bien-fondé ou non du choix de M. Conille comme premier ministre, c'est aujourd'hui le temps de passer au travail. Le nouveau premier ministre a assez de pain sur la planche pour convaincre la population de sa bonne volonté face au désastre que représente la situation économique, politique, sociale et sanitaire du pays. La tache est immense, mais il sait à quoi s'en tenir puisqu'il a choisi. On ne se lance pas en politique pour faire des essais. Il doit donc avoir un plan clair et il a assez d'effort à faire, compte tenu des écueils rencontrés dans son chemin, pour dire sans ambages s'il va vraiment faire la différence par rapport à ses prédécesseurs. Bonne chance, Monsieur Conille!