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lundi 31 janvier 2011

Haïti-Elections : Hillary Clinton réaffirme le message de Washington – Un second tour sans Celestin

lundi 31 janvier 2011
P-au-P., 31 janv. 2010 [AlterPresse] --- La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a réaffirmé le 30 janvier aux différents acteurs politiques haïtiens le message de Washington en faveur du respect des recommandations de l’OEA pour la résolution de la crise électorale, passant par le retrait du candidat du pouvoir Jude Celestin.
« Nous voulons voir l’application des recommandations de l’OEA », a dit Hillary Clinton en s’envolant pour une brève visite en Haïti.
Au pied de l’avion, la secrétaire d’État a été accueillie par l’ambassadeur des États-Unis en Haïti Kenneth Merten et aucun officiel haïtien n’a été en ce moment remarqué.
Dans l’agenda de la secrétaire d’État américaine, il y a eu notamment des rencontres avec le président René Préval, les candidats Mirlande Manigat, Michel Martelly et Jude Celestin ainsi que le représentant spécial des Nations-Unies, Edmond Mulet et des dirigeants d’associations.
« Nous voulons aider le peuple haïtien », a déclaré Hillary Clinton. « Une des façons dont nous voulons l’aider est de s’assurer que son choix politique soit respecté », a-t-elle ajouté.
Devant l’aéroport, un petit groupe de personnes, portant des pancartes, a rejeté « l’ingérence » américaine dans les affaires haïtiennes.
Ces protestataires, critiques également vis-à-vis du gouvernement en place, ont exigé l’annulation des élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2010 qualifiées de « sélections » et appelé à une « solution haïtienne ».
Des tentatives d’allumer des barricades enflammées ont été vite déjouées par la police, qui a rapidement pris le contrôle de la situation.
Hillary Clinton a effectué cette visite à deux jours de la proclamation des résultats définitifs des élections du 28 novembre 2010, dont les résultats préliminaires ont été violemment contestés par la population.
Une mission d’évaluation de l’OEA a confirmé les fraudes dénoncées et a, en substance, recommandé un deuxième tour entre Manigat et Martelly, laissant de coté Celestin, contrairement a ce qui se profilait à partir des résultats préliminaires.
Le parti au pouvoir, Inite, a publiquement fait retrait de sa participation dans la course à la présidence, mais l’impasse électorale ne semble pas encore résolue, en dépit de l’annonce d’un second tour le 20 mars.
A part la crise électorale, Hillary Clinton devait aborder également la question de la fin de mandat du président René Préval. « C’est un des problèmes dont nous devons parler », a-t-elle confié avant sa rencontre avec le chef de l’État.
A la veille de la visite du chef de la diplomatie américaine, plusieurs secteurs de la société haïtienne ont estimé, dans une déclaration commune, que la crise actuelle menace de « fragiliser les acquis républicains et démocratiques ».
Des sénateurs de l’opposition, le groupe des 12 candidats demandant l’annulation des élections et plusieurs dirigeants d’organisations socio-politiques et syndicales réclament le départ de Préval le 7 février, le renvoi du CEP et l’installation d’un « gouvernement de transition sera mis en place pour porter le projet de sauvegarde de la dignité nationale et celui de la reconstruction nationale ». [rh gp apr 31/01/2011 00 :30]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10593


Commentaire
Préval et son équipe doivent être tenus responsables de tout problème confronté par le pays comme conséquence de sa fraude électorale. Les manifestants qui le défendent maintenant, sont les mêmes qui l'ont accusé hier. Ils ne le défendent que pour maintenir le chaos qui seul peut valider leur prétention à diriger un pays en ruine. Ou plutôt, pour prendre part à la gestion des fonds (des millions voire des milliards) qu'ils soupçonnent la CIRH de vouloir mettre à la disposition des constructeurs du pays. Voilà en peu de mots la motivation des guetteurs professionnels des fonds publics. Si avec beaucoup d'autres, je me trompe, ils peuvent au moins essayer de nous convaincre du contraire avec des arguments susceptibles de nous éclairer.

Conférence internationale sur la question de l'habitat en Haïti

Haïti: Le Président Clinton et Leslie Voltaire avaient proposé il y a quelques mois la tenue d'une conférence-exposition internationale sur des modèles de construction, afin de répondre aux problèmes de l'habitat en Haïti. C'est maintenant une réalité. Patrick Delatour, le Ministre du tourisme, a annoncé vendredi le lancement officiel d'une série d'activités sur l'habitat en Haïti « Ce programme constitue ce qu'on nous insistons à appeler : l'étape de réflexion sur la reconstruction en Haïti » à précisé le Ministre.
Ce programme comprendra deux activités :
Conférences-Débats
Une série de Conférences-débats du 31 janvier au 3 février, se tiendra au Karibe Convention Center à Pétion ville. Plusieurs secteurs impliqués dans la reconstruction prendront part à cette conférence. L'invité vedette sera la fondation « Prince's Foundation for the Built Environment » qui présentera le plan d'aménagement de Port-au-Prince. Le ministre des affaires sociales parlera de la politique du logement du Gouvernement et la Caisse Nationale de Dépôts de France présentera une proposition de structuration du programme de reconstruction. D'autres professionnels de l'urbanisme, comme Paul Émile Simon et Leslie Voltaire, candidat à la présidence, s'exprimeront sur l'habitat et la planification urbaine, le cas de Port-au-Prince et l'aménagement du territoire.
Présentations de Prototypes d'habitations
Des prototypes d'habitations vont être construits pour être exposés aux visiteurs « Nous avons reçu 360 requêtes de compagnies internationales proposant des solutions de reconstruction [...] nous en avons choisi environ 140 qui présenteront des prototypes » a précisé Patrick Delatour.
Mme Priscilla Phelps, représentante de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti, (CIRH) affirme que « la CIRH supporte pleinement cette activité, parce que la question de l'habitat, du logement et du développement des quartiers est la priorité numéro un [...] Cette activité va permettre l'introduction de l'industrie de la construction d'habitat en Haïti et sera à la portée des petites bourses »

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88454&PubDate=2011-01-30

Commentaire
Nous l'avons dit à plusieurs reprises et nous insistons la dessus: tout argent confié au gouvernement actuel, sans institution, sans chef d'état, sans ambition ni sens de l'honneur et de la dignité, est de l’argent perdu! Comment prétendre aller très loin si les fondations sont pourries? On ne construit pas sur des déchets!
Sans s'impatienter, on doit faire des plans, mais confier les fonds à un gouvernement responsable, celui qui devra commencer à gérer le pays après les élections. Mais surtout, le surveiller de très près. Car s'il sera trop tôt pour qu'il soit responsable des malversations passées, les tentations ne vont pas manquer. Au moins, ce sera une équipe en faveur de laquelle joueront les bénéfices du doute. Préval et son équipe? Nous ne les connaissons que trop! Faut-il que nous nous répétions : Quand vous traitez avec un homme sans personnalité et sans honneur, vous ne pouvez jamais deviner jusqu’où risquent de vous conduire son épouse ou ses concubines.

Duvalier en France, 25 ans d'exil et de mystères

Haïti: Son exil en France devait être provisoire, il aura duré 25 ans: en regagnant Haïti le 16 janvier, l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, surnommé "Bébé doc", a refermé une période entourée de mystères durant laquelle il a échappé à la justice et dilapidé sa fortune.
Pendant ce quart de siècle, l'ex-président à vie, âgé de 59 ans, a brouillé les pistes et connu maintes alternances politiques en France, où il a parfois vécu sans titre de séjour, d'après une enquête de l'AFP.
Chassé du pouvoir en Haïti, "Bébé doc" est accueilli en France le 7 février 1986 afin de "faciliter la transition démocratique" et pour "une huitaine de jours", assure le gouvernement socialiste de l'époque.
C'est alors un homme riche. Soupçonné d'avoir siphonné les caisses de son pays, le plus pauvre du continent américain, il aurait détourné entre 1971 et 1986 300 à 800 millions de dollars, selon l'ONG Transparency International.
Séjour dans l'Abbaye de Talloires, un hôtel quatre étoiles au bord du lac d'Annecy, près de la Suisse, voitures et restaurants de luxe... Jusqu'au début des années 1990, "Jean-Claude" et son épouse Michèle Bennett mènent grand train sur la Côte d'Azur, où ils séjournent dans des villas somptueuses dont celle de l'homme d'affaires saoudien Adnan Khashoggi à Mougins, selon plusieurs sources.
Les premières difficultés arrivent sur fond de divorce, prononcé en 1993. "Sa fortune a fondu parce que sa femme avait procuration sur les comptes", affirme Max Bourjolly, un ex-dirigeant communiste haïtien. "Ses amis, ses proches, ses anciens ministres, la famille Bennett, tous l'ont plumé", confirme le journaliste français Nicolas Jallot, qui l'a rencontré à trois reprises.
L'Etat haïtien lui réclame en outre 120 millions de dollars et il ne doit son salut qu'à la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire de France qui, en 1990, déclare les juridictions françaises incompétentes.
Aux abois, "Bébé doc" revend en 1992 le château de Théméricourt (près de Paris) pour 5,85 millions de francs, aussitôt saisis par le fisc.
En 1993, il se fait expulser d'une villa qu'il louait 800.000 francs (plus de 120.000 euros) par an sur les hauteurs de la Côte d'Azur, pour cause d'impayés. Il n'a même plus le téléphone: "Tous les jours, il descendait utiliser une cabine à pièces et remontait avec des packs de bière", raconte un témoin.
Selon Me Renaud Hyppolite, avocat haïtien, il vivote ensuite chez son fils, étudiant à Paris, avant d'emménager dans un deux-pièces de la région parisienne avec sa mère, qui décède en 1997 chez un ancien ambassadeur de l'époque Duvalier.
A la fin des années 90, des Haïtiens de France veulent le traduire en justice. Leur plainte pour crimes contre l'humanité est classée sans suites fin 1999 mais "Bébé doc" choisit de se faire oublier. Il est officiellement "porté disparu" par le gouvernement français.
Il loge un temps à l'hôtel Claridge près des Champs-Elysées puis, au début des années 2000, dans un deux-pièces "modeste" dans un quartier chic de Paris avec sa compagne Véronique Roy, où il reste jusqu'à son retour surprise en Haïti, raconte Ronald Mettelus, ex-opposant devenu l'un de ses "proches".
A-t-il bénéficié d'un traitement de faveur?
Les autorités françaises s'en sont toujours défendues mais ses opposants n'en doutent pas. "Il y a eu une extrême bienveillance, à droite comme à gauche", dit Gérald Bloncourt, fondateur du Comité pour juger Duvalier.
Si "Bébé Doc" dispose aujourd'hui d'un titre de séjour de 10 ans et peut "tout à fait" rentrer en France, selon une source diplomatique, il n'en a pas toujours été ainsi.
Après le rejet de sa demande d'asile en 1987, l'ex-dictateur a vécu illégalement sur le territoire français pendant plusieurs années, de l'aveu même des autorités de l'époque. En mai 1999, un militant des droits de l'homme l'a d'ailleurs cité à comparaître pour "séjour irrégulier", procédure annulée pour vice de forme.
"Bébé doc" a su se sortir d'une autre mésaventure judiciaire. En novembre 1995, il quitte un hôtel de Mougins en laissant une ardoise de plus de 100.000 francs (15.000 euros). Son gérant, Patrick Budail, qui porte plainte et traque en vain son indélicat client dans les rues de Nice, est convaincu que Duvalier était "protégé".
Sollicité par l'AFP, l'avocat parisien de M. Duvalier, Me Sauveur Vaisse, n'a pas donné suite. Jean-Claude Duvalier, visé par des plaintes pour violation des droits de l'homme, est également poursuivi par la justice haïtienne pour corruption, détournement de fonds publics et association de malfaiteurs.
Cela fait deux semaines que l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier a débarqué inopinément en Haïti dont il avait été chassé en 1986, après quinze ans de pouvoir dictatorial. Qu'est-ce qui a motivé ce retour au moment où le pays est plongé dans une grave crise politique? Beaucoup s'interrogent à Port-au-Prince. (AFP)

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88450&PubDate=2011-01-30

Commentaire
Quand vous traitez avec un homme sans personnalité et sans honneur, vous ne pouvez jamais deviner jusqu’où son épouse ou ses concubines risquent de vous conduire.

Le Marché en fer rouvre ses portes ce lundi, la Digicel a déjà d'autres projets au centre-ville

Remis à neuf par la Digicel, le Marché en fer rouvre ses portes ce lundi. La compagnie de téléphonie va contribuer pendant un nombre indéterminé d'années au financement de l'entretien du marché et s'apprête à lancer de nouveaux travaux au centre-ville pour augmenter les équipements publics pour la vente.
Haïti: Après avoir été affecté par un incendie en 2008, dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Marché en fer, reconstruit à neuf par la Digicel, rouvre ses portes lundi, a appris Le Nouvelliste.
« La sélection des marchandes est achevée, les derniers travaux finis, tout est prêt pour l'ouverture officielle ce lundi », a déclaré au Nouvelliste un responsable de la compagnie de télécommunications qui accompagne le projet comme cela ne s'était jamais fait pour un équipement public.
Maarten Boute, le PDG de la Digicel, en vacances en France, joint par Le Nouvelliste, s'est déclaré heureux de la tournure des événements moins d'un an après le lancement des travaux dans un Port-au-Prince démoli par le tremblement de terre.
"La rénovation du marché était un projet énorme et nous avons relevé le défi d'arriver à compléter ce projet en tenant notre promesse de délai et de résultat. En parallèle, nous avons travaillé avec la Marie de Port au Prince sur la gestion durable, à long terme du marché. L'allocation dans des conditions aussi transparente des marchand(e)s en fait partie."
Selon ce qu'à pu apprendre Le Nouvelliste, la Digicel va rester un partenaire de la mairie de Port-au-Prince pendant de nombreuses années pour s'assurer que le marché construit originellement à la fin du 19e siècle par le président Florvil Hyppolite reçoive un entretien en permanence et soit géré dans les règles de l'art.
Maarten Boute précise même que la compagnie Digicel va mettre une allocation mensuelle à la disposition du marché pour s'assurer que rien ne manquera.
Pour ce qui est des marchandes, les responsables de la Digicel précisent que « Tous les marchand(e)s doivent se présenter à leur association de marchandes pour faire valoir leurs droits, les dirigeants de leur association respective porteront leur doléances devant une commission composée de membres de la Marie, de la Digicel et de représentants des associations. Toutes les doléances seront analysées en détail.
Depuis la reconstruction du marché la quantité de personnes qui se présentent comme anciens marchands du Marché en fer est phénoménale et constitue un vrai casse-tête. La situation est aggravée par le fait que le choix architectural arrêté avec l'ISPAN a enlevé du marché deux dalles en béton qui avaient permis dans les années 70 d'augmenter la surface utile du Marché en fer. Aujourd'hui, il y a de la place pour un nombre moindre de places de vente.
Pour continuer à aider à combler le manque de structures formelles pour des marchés au centre-ville de Port-au-Prince, la Digicel est déjà en train de négocier l'achat de nouveaux terrains, avons-nous appris.
« Pour le moment, nous comptons construire plus de 220 places semi-temporaires, en attendant des plus grands projets », a déclaré au Nouvelliste le PDG de la compagnie.
La reconstruction du Marché en fer, dit Marché Vallière, dit Marché Hyppolite a été rendue possible grâce à un financement décidé par le propriétaire de la compagnie de téléphonie cellulaire Digicel, l'Irlandais Denis O'Brien. Cette restauration à l'identique, réalisée à la demande de la Mairie de Port-au-Prince et sous la supervision technique de l'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN), a « coûté plus de 12 millions de dollars américains », avait précisé le PDG de la Digicel, Maarten Boute, lors de la cérémonie de l'inauguration du marché, le mardi 11 janvier.

Frantz Duval
duvalf@hotmail.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88452&PubDate=2011-01-30

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Voilà une institution privée qui donne l'exemple à un gouvernement incapable. Il y en a certainement d'autres. L'essentiel, c'est qu'elles ne se laissent pas approcher par le gouvernement de tour qui voudra non seulement détourner les bénéfices de ce qui a été réalisé, mais monopoliser le mérite d'une telle initiative. Cette fièvre de s’approprier dans le moins de temps possible tout ce dont le pays risque de bénéficier ! Que d'autres suivent cet exemple hautement louable d'une entreprise capitaliste qui croit que ce n'est pas un signe de stupidité de partager ses profits avec la population du pays où elle s'implante. Et dans quelles conditions! Bravo, messieurs de la DIGICEL! Vous êtes dignes de notre respect!

dimanche 30 janvier 2011

Hillary Clinton attendue ce dimanche en Haïti

Samedi, 29 janvier 2011 14:29
La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton doit effectuer ce dimanche une visite officielle en Haïti en vue de consulter les acteurs politiques, impliqués dans la crise post-électorale.
Dans un communiqué l'ambassade des Etats Unis en Haïti annonce que Madame Clinton doit rencontrer, le président René Préval d'Haïti, les membres de la société civile et les partenaires internationaux sur la situation électorale en cours ainsi que les efforts de reconstruction.
En plus des réunions avec le président haïtien René Préval, Mme Clinton s'entretiendra également avec les dirigeants de la société civile et des candidats aux élections, le Représentant Spécial des Nations-Unies et visitera une clinique de traitement du choléra.
« Les États-Unis et Haïti partagent l'engagement mutuel de rebâtir Haïti suite au tremblement de terre dévastateur il y a un an, et d'assurer un avenir prospère pour le peuple haïtien et sa démocratie », conclut le communiqué.

EJ/Radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=187

Commentaire
Souhaitons que cette visite apporte quelque chose de positif dans cette jungle politique ou le moribond Préval veut jouer à tout prix le rôle de lion. Même le lion le plus expérimenté, quand il est vieux, risque de se faire chasser par les plus jeunes et les plus responsables. Vous vous imaginez une forêt où le lion le plus couard s’imposerait aux autres ? C’est preuve que même parmi les lions, il y a un minimum d’éthique.

Le porte-parole du CEP affirme que Jude Celestin ne peut plus faire le retrait de sa candidature

Haïti: Le porte-parole du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Richardson Dumesle, a fait savoir vendredi que, conformément à l'article 104 de la loi électorale en vigueur, le candidat de la plateforme présidentielle Inite (Unité), Jude Célestin, ne peut plus faire le retrait de sa candidature.
Quatre membres de la direction de la plateforme inite (unité avaient indiqué mercredi dans un communiqué de presse "qu'ils etaient d'accord avec le retrait du candidat de la plateforme de la présidentielle, expliquant leur position par les pressions et les menaces d'une partie de la communauté internationale ainsi que par les violences exercées contre des patisans de Inite et leurs biens, suite aux résultats préliminaires du premier tour de la presidentielle plaçant M. Celestin en 2ème position derrière Milande Manigat du rassemblement des démocrates nationaux progressistes.
Le porte-parole du CEP a fait savoir qu'il est maintenant impossible pour Jude Célestin de déclarer forfait arguant que, selon l'article 104 de la loi électorale en vigueur, tout candidat ou cartel peut renoncer à sa candidature par un acte authentique au BED (Bureau Electoral Départemental) ou au BEC (Bureau Electoral Communal) compétent, mais jusqu'à la clôture du dépôt des candidatures.
Il a fait savoir que le CEP, qui n'a pas été touché par un quelconque retrait du candidat Célestin, continue la phase contentieuse qui pendra fin sous peu en vue de l'organisation du 2e tour des élections.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88447&PubDate=2011-01-29

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Du fond de quelle caverne nous parle ce fantôme? Quel a été son prix pour venir débiter ces inepties à nos oreilles? Comme quoi, la planète d'où il a été bousculé pour atterrir parmi nous, ignore les conséquences de ce qu'on appelle "fraude électorale" ou la somme reçue pour se boucher les yeux et le nez et débiter ces sottises est tellement forte qu’il ne peut plus reculer?

Résultats du 1er tour le 2 février, second tour le 20 mars

Haïti: La publication des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle haïtienne aura lieu le 2 février prochain, a annoncé vendredi le Conseil électoral provisoire haïtien (CEP), indiquant que que le second tour aurait lieu le 20 mars.
"Les résultats finaux du second tour des élections seront connus le 16 avril", lit-on dans le calendrier électoral.
Dans le détail, le calendrier électoral se décompose comme suit: la publication des résultats finaux du premier tour aura lieu le 2 février, puis la campagne électorale du 17 février au 18 mars. Le second tour du scrutin se tiendra le 20 mars, les résultats préliminaires du second tour seront annoncés le 31 mars et enfin, les résultats définitifs du second tour seront proclamés le 16 avril.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88448&PubDate=2011-01-29

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Préval a-t-il joué pour que les choses se déroulent ainsi afin qu'il fasse comme Aristide: pousser la société à le supporter encore sous prétexte qu'il n'a pas accompli son mandat totalement? Aristide voulait aussi prolonger son mandat pour compenser le temps qu'avait duré le coup d'état. L’échec de cette dernière tentative nous avait coûté réellement cher. Les frères jumeaux se ressemblent-ils tellement que pour un jour ou deux de plus ou de moins, ils préfèrent sacrifier la nation avec le même degré de concentration sur leur intérêt personnel? Que ne fait-on pas pour avoir de l'argent sans travailler? (Quand on refuse l'existence d'un minimum de déontologie dans l'accomplissement de sa tache, tout peut arriver )

vendredi 28 janvier 2011

Le retrait de Jude Célestin, une énigme dans la crise électorale

Vendredi, 28 janvier 2011 11:25
C'est pratiquement la bouteille à l'encre en ce qui concerne la position du candidat à la présidence de l'Inité dans la crise haïtienne. Si les membres du directoire de l'Inité dont les sénateurs Joseph Lambert et Kelly Bastien, l'ex depute Levaillant Louis Jeune et Jean Joseph Molière ont consacré la fin de la candidature de M. Célestin, l'intéressé garde un mutisme déconcertant. Même si Jude Célestin n'a accordé que peu d'interview au cours de sa campagne, une réaction était attendue après la prise de position de L'Inité.
Des voix se sont élevées pour condamner les pressions dont a été l'objet l'ex directeur du CNE. Meme au sein de l'opposition Jean Henry Céant et Turneb Delpé ont dénoncé les pressions inacceptables de la communauté internationale.
Partisan de la politique de la table rase qui consiste en l'annulation du scrutin et la formation d'un nouveau gouvernement, M. Céant exhorte M. Célestin à ne pas acquiescer à la demande du directoire de l'Inité.
Le dossier de M. Célestin fait la une de la presse nationale. L'ex secrétaire général de l'OPL, Sauveur Pierre Etienne, fait valoir que la note du directoire de l'Inité confirme leur implication dans les fraudes massives du 28 novembre 2010. Si M. Célestin refuse d'accéder à la demande de l'Inité il pourra faire valoir qu'il n'était pas au courant des fraudes argue M. Pierre Etienne. Il révèle que le candidat de l'Inité est bien conseillé par un ancien haut dignitaire Duvalieriste, Docteur Rony Gilot.
Au sein de l'Inité, des candidats semblent n'avoir pas été informés de la résolution. Le candidat à la députation de Jacmel, Patrick Domond, refuse de faire des commentaires en public sur ce dossier alors que d'autres candidats estiment qu'il revient à l'intéressé d'officialiser son retrait.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18723

Commentaire
Ce qui est dit ici peut parfaitement se passer de commentaire.

Hillary Clinton rencontrera Célestin, Manigat et Martelly

A environ une semaine du 7 février, un date qui devrait marquer la fin du second mandat de René Préval, le doute et l'incertitude caractérisent le quotidien en Haïti. C'est dans ce contexte que la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, visite le pays ce dimanche. Elle devra s'entretenir séparément avec les trois candidats à la présidence Jude Célestin, Mirlande Manigat et Michel Martelly qui se battent pour aller au second tour, a fait savoir vendredi l'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, au cours d'une rencontre avec la presse où il a abordé plusieurs autres points.
Haïti: Tout le monde se concentre sur ce qui va se passer le 7 février prochain. Si l'on ne considère pas l'article 232 de la loi électorale qui a été modifié par le Parlement accordant ainsi une rallonge de 90 jours au président de la République, le mandat de René Préval prendrait fin le 7 février. L'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, a estimé que c'est au gouvernement de résoudre cette question. « Ce qui est important, c'est d'avoir un moyen pour avancer avec le processus électoral. Personnellement, je pense que si on a les moyens pour avancer, on verra ce qui sera bon », a-t-il dit. Pour lui, cette date est hypothétique.
« Les Etats-Unis ont un engagement envers Haïti pour le long terme, a renchéri l'ambassadeur. Je l'avais dit à mon arrivée dans le pays, en août 2009, nous n'abandonnerons jamais le peuple haïtien. Nous continuons d'avancer avec lui. Nous aimerons qu'Haïti devienne un pays plus riche et plus stable, où tout le monde peut vivre une vie meilleure. Comme signe de cet engagement, notre secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, sera en Haïti dimanche prochain.»
Un an après sa dernière visite dans le pays, madame Clinton veut montrer son engagement personnel envers Haïti, a fait savoir le diplomate. « Elle aimera voir les progrès réalisés dans la construction, la lutte contre la maladie de choléra. Elle aimera parler avec les leaders de la société civile. Elle parlera aussi au peuple haïtien à travers les ondes. C'est une occasion pour madame Clinton de parler avec le président Préval, mais surtout avec les trois candidats à la présidence, toujours dans le contexte électoral, c'est-à-dire M. Célestin, Mme Manigat et M. Martelly », a déclaré M. Merten.
En effet, la secrétaire d'Etat doit rencontrer les candidats de façon individuelle.
« J'aimerais souligner que ce qu'on fait ici c'est appuyer un processus électoral qui puisse assurer le respect du vote de la population, a-t-il poursuivi. Pour nous, ce qui est important, c'est la transparence et la crédibilité du processus. Des gens ont dit que si c'est le résultat de X ou Y, les Etats-Unis peuvent mettre un embargo sur le pays. C'est faux. Nous n'avons aucune intention de mettre un embargo sur le pays. »
« Nous sommes là pour aider le peuple haïtien, nous ne sommes pas là pour lui donner des problèmes », a martelé M. Merten.
En outre, le diplomate américain a souligné que seul le CEP est habilité à publier les résultats définitifs des élections du 28 novembre. « Seul le CEP a le droit de donner les résultats de ces élections, selon la loi haïtienne, nous sommes conscients de cela. Mais étant donné que le gouvernement haïtien a demandé une assistance technique, nous croyons que les avis de la commission est une bonne suggestion, une manière de résoudre le problème que nous avons ici. De la façon donc j'avais lu le rapport, je n'ai pas vu de résultat. J'avais vu prescription, comment compter les voix pour donner un résultat qui traduit la volonté du peuple haïtien », a expliqué M. Merten.
Interrogé par ailleurs sur un éventuel financement du second tour de l'élection par les Etats-Unis, Kenneth Merten n'a voulu répondre clairement à cette question. « Ce que nous voulons, c'est que les mêmes fautes ne se répètent pas dans le second tour. Je ne veux pas spéculer sur ce que nous allons faire... Nous n'avons pas de candidat. Notre candidat est le processus. Nous voulons un processus clair et transparent. »
Selon le diplomate, le CEP et le gouvernement haïtien ont invité les Etats-Unis à participer à la réalisation des élections, qui y ont tout de même contribué à hauteur de 14 millions de dollars. En ce sens, son pays veut s'assurer que cet argent est dépensé au mieux pour la population, avec un processus crédible et transparent.
Toujours d'après M. Merten, la Mission de l'OEA a fait beaucoup de bonnes recommandations. « Nous aimerions que le CEP voie les valeurs qu'il y a dans ce rapport. Nous aimerions voir le calendrier électoral », a-t-il dit.
Interrogé par le Nouvelliste sur ce qui peut être à la base de cette violente rupture entre le gouvernement Préval/Bellerive, les Etats-Unis en particulier et la communauté internationale en général, Kenneth Merten a répondu ceci : « Je ne suis pas d'accord avec cette caractérisation, parce que de mon côté, et je crois du côté du gouvernement haïtien aussi, il n'y a pas de rupture. Nous parlons et nous continuons de travailler chaque jour avec le gouvernement. Parce qu'il y a beaucoup de choses à faire dans le pays. Il y a la question de la reconstruction, de la santé publique, de choléra, etc. ; nous continuons à travailler. Il n'y a aucun problème sur ces dossiers. »
« Ces derniers jours, beaucoup pensent que la communauté internationale ne respecte pas la dignité du peuple haïtien. Je ne suis pas d'accord avec cela. Nous avons beaucoup de respect pour la dignité du peuple haïtien. Moi-même, je crois personnellement que la meilleure façon de respecter la dignité du peuple haïtien, c'est de respecter son vote. Et pour nous, c'est ce qui est important », a confié le diplomate.
Une tentative d'explication pour les visas révoqués
Vous avez mentionné la question de visa, a renchéri M. Merten, qui a rappelé qu'il n'a pas le droit de parler de ce sujet personnel. « Mais, selon la loi américaine, il y a plusieurs raisons pour lesquelles quelqu'un peut perdre son visa : le statut d'un individu qui change ici dans le pays et le gouvernement américain croit qu'une personne qui n'a pas de lien assez fort dans le pays, par exemple qui peut laisser le pays peut lui retirer le visa. On peut retirer le visa pour plusieurs raisons: quelqu'un qui est engagé dans la criminalité, etc. Ce n'est pas une chose qu'on fait souvent, mais on doit respecter les lois américaines qui concerne les visas », a-t-il expliqué
Par ailleurs, une fois de plus, le diplomate a rappelé que les Etats-Unis n'ont rien à voir et ne savaient rien sur le retour de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier dans le pays. « C'est au peuple haïtien et au gouvernement haïtien de décider de ce qui va être fait dans ce dossier », Kenneth Merten dixit.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88441&PubDate=2011-01-28

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Rencontrer Célestin? Et il se trouvera après des gens pour prétendre que la communauté internationale sait ce qui se passe en Haïti. Qui est Célestin sinon le laquais de Préval. Qu’un tel personnage n’ait pas eu un seul instant d’hésitation pour se présenter candidat à la présidence en Haïti, voilà le signe le plus frappant de notre décadence. Il n'y a que le hasard d'une rencontre qui l'a place où il est. Lui donner l'espoir qu'il vaut ou pourrait valoir quoi que ce soit en politique, c'est réhabiliter son amour propre qui s’est désintégré depuis longtemps. Il n'obéit qu'aux desseins de Préval et ne vaut pas mieux. Ni lui, ni son mentor ne possèdent l'étoffe de politicien qu'ils s'attribuent. Mais, hélas, nous sommes en Haïti où tout semble possible!

Haïti : La plateforme d’organisations populaires Tèt Kole veut voir Préval partir au plus tard le 7 février

samedi 29 janvier 2011
P-au-P, 27 janv. 2011 [AlterPresse] --- La plateforme d’organisations populaires Tèt Kole lance un appel à une manifestation de rue le 1er février prochain pour réclamer le départ du président René Préval le 7 février.
Tèt Kole entend également obtenir, avec ce mouvement de protestation, l’annulation des élections présidentielles et législatives du 28 novembre et l’arrestation des membres du Conseil Electoral Provisoire (CEP).
Le mouvement prône aussi la formation d’un gouvernement provisoire et le retour dans le pays de l’ex-président jean Bertrand Aristide.
Dans l’appel de la plateforme d’organisations populaires, aucune allusion n’est faite à la présence en Haiti de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier, contre qui plusieurs plaintes ont été déposées pour crimes contre l’humanité.
La manifestation débutera simultanément à la Place Jérémie et devant l’Eglise St Jean Bosco.
Tèt Kole dit constater que le président Préval a perdu « tout contrôle » des affaires du pays et abandonné les rennes aux acteurs internationaux.
La manifestation du 1er février constitue le lancement de toute une mobilisation que l’organisation compte entreprendre contre le chef de l’Etat. [kft gp apr 29/01/2011 00:30]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10590

Commentaire
Aristide ne s'est pas contenté de vider les caisses de l'Etat. Il veut en plus agiter la population sachant parfaitement qu'il n'y a rien au monde capable de le ramener en Haïti. Comme il est loin, c’est le déluge qui doit s’emparer du pays. Il est insatiable et égoïste. Pourquoi ne peut-il pas retourner si Jean-Claude Duvalier l'a fait? Parce que si les deux ont commis des crimes horribles, Duvalier a quelques circonstances atténuantes en sa faveur. D'abord le temps, qui semble avoir cicatrisé ne serait-ce qu'en partie certaines blessures faites à des dizaines de familles. Les crimes d’Aristide sont plus frais. Tous les crimes sont des crimes ? Certes mais Duvalier commettait ses crimes par l'entremise de ses ministres. Aristide les commettaient directement et plus sauvagement. Le père Lebrun ne s'est jamais vu appliquer avec autant de passion, autant d'aveuglement comme l’ont fait les gens d’Aristide, dans aucun pays civilisé. Mais le pire, c'est qu'il encourageait ses partisans publiquement à le faire. Ses plus vibrants discours allaient dans ce sens-là. Qu’un tel homme soit devenu chef d’état, cela ne peut arriver qu’en Haïti. Un pays dont le taux d’alphabétisation est extrêmement faible. D’où l’obscurantisme délibérée de ces politiciens médiocres qui n’ont aucun intérêt a ouvrir les portes de l’école et de l’université aux enfants du peuple.

Haiti-Duvalier : « Ses victimes n’oublieront pas »

L’ex-dictateur doit être traduit en justice, selon Human Rights Watch
vendredi 28 janvier 2011

Par Reed Brody *
Repris par AlterPresse du site de Human Rights Watch [1]
Le proverbe haïtien « Bay kou bliye, pote mak sonje » peut se traduire par « Celui qui porte le coup l’oublie ; celui qui porte la cicatrice s’en souvient. »
J’ai repensé à ce proverbe, appris à l’époque où j’étais procureur à Haïti, lorsque Jean-Claude Duvalier, dit « Baby Doc », est retourné en Haïti la semaine dernière. Sous la présidence de Duvalier qui s’appuyait sur des miliciens surnommés Tontons Macoutes, des milliers de personnes ont été tuées et torturées, et des centaines de milliers de Haïtiens ont été contraints à l’exil. Le 18 janvier dernier, un procureur haïtien a demandé l’inculpation de Duvalier pour détournement de fonds et d’anciens détenus ont déposé plainte contre lui pour torture.
Certains se demandent si Haïti n’a pas déjà suffisamment de problèmes, sans, en plus, engager des poursuites contre Duvalier.
Bien au contraire. Traduire Duvalier en justice, tout en lui assurant un procès équitable, montrerait aux Haïtiens que leur État fonctionne encore, qu’il peut encore remplir le plus fondamental de ses devoirs : punir les auteurs des crimes les plus graves. Si « Baby Doc » s’en tire malgré tous les crimes qu’il aurait commis, comment les autorités peuvent-elles un tant soit peu espérer dissuader les gangs des rues de recourir à la force ?
Cette question va droit au cœur de l’un des problèmes les plus fondamentaux de Haïti : tout au long de son histoire, des dirigeants répressifs et leurs sbires ont commis des crimes dont ils n’ont jamais eu à rendre compte. La loi a été utilisée à mauvais escient pour renforcer la domination d’une petite élite sur la grande masse de paysans pauvres, et n’a presque jamais servi à punir les auteurs de ces crimes, y compris des pires massacres. Même lorsque des dictateurs comme « Baby Doc » Duvalier ont été renversés, ils ont généralement été autorisés à quitter le pays en toute sécurité pour aller retrouver leurs comptes bancaires. De ce fait, les Haïtiens les plus pauvres font, à juste titre, peu confiance à l’État haïtien en général, et au système judiciaire en particulier.
En 1995, après trois années de règne de la terreur en Haïti - peut-être les pires qu’aient connues le pays - j’ai été engagé par le gouvernement du président Jean-Bertrand Aristide pour poursuivre ces crimes devant la justice. Le gouvernement militaire de Raul Cédras et ses alliés paramilitaires avaient tué entre trois mille et cinq mille personnes, pour la plupart des militants de base et des Haïtiens parmi les plus pauvres.
L’ampleur du défi à relever, qui consistait à assister les plus démunis en reconnaissant officiellement l’importance de leurs souffrances, était encore aggravée par les obstacles dressés contre nous, des obstacles qui, en grande partie, existent encore aujourd’hui. La soif populaire de justice ne se traduisait pas par des sentiments comparables dans les professions judiciaires et juridiques, largement issues de la classe minoritaire la plus aisée de la société haïtienne. Les États-Unis avaient, par ailleurs, décidé de ne pas désarmer les anciens soldats et agents paramilitaires ; la peur qu’ils inspiraient pesait toujours sur le pays, empêchant les citoyens de dénoncer ouvertement les auteurs d’exactions. Même lorsqu’ils ne prenaient pas parti en fonction de leurs propres origines sociales, les juges étaient la plupart du temps peu enclins à ordonner l’arrestation de criminels armés. Ces juges sortaient d’ailleurs souvent de leurs bureaux en catimini quand ils nous voyaient arriver. Le nombre extrêmement faible d’arrestations de criminels notoires a créé un cercle vicieux, puisque même des gens courageux voyaient peu d’avantages à s’exposer à des risques en dénonçant les crimes.
Il a fallu plusieurs années de persévérance obstinée avant que mes successeurs obtiennent en 2000, au cours du procès le plus important de l’histoire haïtienne en matière de droits humains, les condamnations de 53 officiers et soldats pour un massacre commis dans le bidonville de Raboteau, aux abords de la ville des Gonaïves. Cependant, cinq ans plus tard, sous un nouveau gouvernement de facto, un tribunal a annulé ces condamnations en prononçant un jugement qui a été condamné au niveau international, et l’impunité absolue a régné à nouveau.
Le tremblement de terre qui a frappé Haïti a réduit davantage encore les fonctions de l’État, annihilant presque totalement sa capacité à faire respecter les droits fondamentaux. Des problèmes chroniques, comme les violences faites aux femmes et les conditions carcérales inhumaines, n’en ont été qu’exacerbés. La plupart des détenus qui se sont échappés de prison au cours du tremblement de terre (dont presqu’aucun n’avait été jugé) sont toujours en fuite. Les défaillances de la reconstruction et des élections confuses ont érodé encore davantage la légitimité du gouvernement. Dans ce contexte, les poursuites engagées contre Duvalier pourraient donner un coup de pouce au système et contribuer à entamer la construction des institutions étatiques auxquelles les Haïtiens ont droit.
Duvalier a peut-être oublié les coups qu’il a portés au peuple haïtien, mais le peuple, lui, s’en souvient.

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10583

Commentaire
Oui, il y a une raisonnable dose de logique dans la position de M. Brody. Mais alors, il faut pour juger Duvalier un gouvernement responsable, qui ne commette pas les mêmes exactions que Duvalier et ce n'est pas le cas. Donc, seul un nouveau gouvernement élu par le peuple devrait avoir cette prérogative. Attendons donc que ce qu'il y a de prioritaire pour le moment se fasse: le choix du nouveau
gouvernement.

L'édito

Recommandations de l'OEA ou verdict du BCEN ?
Haïti: Le retrait de la candidature de Jude Célestin au second tour de la présidentielle n'a pas été jusqu'à aujourd'hui notifié au Conseil électoral provisoire, c'est ce qu'a révélé au courant de la matinée le directeur général de l'institution électorale, Pierre-Louis Opont. Sans vouloir opiner sur la nullité de la décision prise par le directoire de la plateforme INITE annonçant le retrait de la candidature de M. Célestin, Pierre-Louis Opont informe que le CEP ne dispose d'aucune correspondance émanant du candidat de INITE officialisant son retrait de la course à la présidence. En s'exprimant de la sorte, le directeur général veut prouver le caractère impartial d'une institution électorale discréditée depuis le début des opérations électorales jusqu'à cette crise aux conséquences incalculables.
Si la loi électorale n'avait pas permis aux plateformes politiques de l'opposition de faire le retrait en août dernier de l'ensemble de leurs candidats aux législatives de novembre 2010, comment cette loi, encore en vigueur, votée par les sénateurs et les députés dont Kély C. Bastien, Joseph Lambert et Levaillant Louis-Jeune, peut-elle aujourd'hui autoriser la plateforme présidentielle à faire le retrait de la candidature de M. Célestin à la magistrature suprême ? Un président du Sénat en exercice et deux anciens présidents du Sénat et de la Chambre des députés, cités dans le texte, figurent parmi les quatre membres du directoire qui ont paraphé le communiqué annonçant le retrait de la candidature de Jude Célestin à la présidence.
Pourquoi ce comportement de Jude Célestin ?
Se tenant loin des micros des journalistes, l'ex-directeur du Centre national des Equipements (CNE) se fait également rare au siège de la plateforme présidentielle en raison de la position du directoire sur la crise électorale, et aussi par rapport à la situation de méfiance et de suspicion qui sévit au sein de cette structure politique. Ce comportement de Jude Célestin vient confirmer les rumeurs selon lesquelles des divergences profondes caractérisent cette plateforme conçue par le président René Préval, dans le but d'assurer la gouvernance du pays aux niveaux territorial, local, législatif et exécutif. Jude Célestin, selon une source proche de son entourage, s'en remet au Bureau du Contentieux électoral national (BCEN), qui doit statuer en dernier ressort sur les contestations soulevées à l'occasion des élections du 28 novembre.
Comment le BCEN va-t-il trancher dans le cadre de ce dossier ? Si l'on s'en tient au communiqué de presse du CEP daté du 18 janvier en cours, portant sur le rapport de la mission de l'OEA, l'on serait tenté de dire que le CEP se trouve entre l'enclume et le marteau. Car l'institution électorale avait informé que les recommandations techniques contenues dans le rapport seront considérées pour la réalisation du second tour du scrutin. Ce qui semble vouloir dire que le BCEN va trancher en fonction des dossiers transmis par les Bureaux du Contentieux électoral départementaux (BCED). Etant donné que le recours exercé par le candidat Michel Martelly au BCED n'a pas été poursuivi au BCEN, Martelly ne peut obtenir gain de cause au BCEN. S'il en est ainsi, le candidat de la plateforme INITE, Jude Célestin, sera maintenu en deuxième position.
Dans un sens comme dans un autre, le conseil électoral provisoire a du pain sur la planche.

Lemoine Bonneau
Bonneau2005@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88385&PubDate=2011-01-27

Commentaire
Ce conseil électoral n'est valide que dans la mesure où il fournit le travail qui correspond à son mandat. Or jusqu'à présent, il n'agit que sur l'ordre de Préval. Il est donc plongé jusqu’au cou dans l’illégalité. Ce qui est malsain pour la démocratie. Pourquoi n'essaie-t-il pas de s'appuyer sur ce mini consensus qu'implique la situation actuel pour essayer d'effacer les effets de la fraude qu'elle a contribué à créer avec Préval, permettre aux gens d'aller au second tour avec ceux pour qui ils ont réellement voté et s'éclipser de la scène? Mais cela aussi demande du courage et malheureusement, ce n'est pas l'une des caractéristiques des membres de ce corps qui se dit respectable!

Confusion, trahison, illusion

La plateforme politique INITE est au bord de l'implosion. Le candidat Jude Célestin, largué par les responsables de cette organisation, refuse toujours de se mettre au diapason. Il est donc le seul autorisé à signifier au CEP son désistement de la course, selon les prescrits de la loi électorale. Conscient de ce droit, il garde son silence et attend le verdict du BCEN. Parallèlement, ses adversaires électoraux, Mirlande Manigat et Michel Martelly, se préparent pour le second tour dans un contexte où, la communauté internationale, seul maître du jeu, dicte les comportements à adopter à coups de menaces.

Haïti: Le 7 février, c'est dans environ une semaine. La grande question de l'heure est: partira-t-il ou restera-t-il à son poste comme chef d'Etat ? René Préval, comme si c'était lui le CEP, a quelques jours jours pour publier le calendrier électoral devant conduire à la réalisation du second tour de l'élection, sous peine d'être déclaré illégitime par l'Organisation des Etats américains, ont confié au Miami Herald certaines sources diplomatiques. Une menace qui a conduit au communiqué de la plateforme politique INITE annonçant le retrait de Jude Célestin de la course électorale au profit de Michel Martelly, comme l'avait recommandé la Mission de l'OEA. Cependant, selon des source proches de Jude Célestin, il ne pas va se laisser faire et se prépare à dénoncer le caractère arbitraire de la décision de son parti.
Jude Célestin campe sur sa position et attend la décision du BCEN
« Il ne désistera pas, selon ce qu'il m'a dit. Il préfère être rétrogradé par le Bureau du contentieux électoral national (BCEN) plutôt que d'accepter la décision de son parti, a rapporté un proche de Jude Célestin, sous couvert de l'anonymat, contacté ce jeudi par Le Nouvelliste. Il n'est pas un lâcheur. Il est un homme de conviction et de principe... »
Selon notre source proche de Jude Célestin, ce dernier confie son sort à la décision finale du BCEN et à la loi électorale. Pour le moment, le candidat abandonné par son parti se garde de faire des déclarations à la presse. Il fait durer le suspense.
Par ailleurs, le porte-parole du CEP Richardson Dumesle, a fait savoir, jeudi, que l'institution électorale n'a pas encore officiellement reçu d'acte authentique de la part de Jude Célestin pour son désistement. Il a rappelé que le candidat est le seul à pouvoir signifier son retrait de la course. Toutefois, M. Dumesle a dit que le CEP a entendu comme tout le monde le communiqué de la plateforme INITE annonçant le retrait de son candidat de la course électorale. Le processus de contestation suit son cours, a-t-il indiqué ajoutant que les contestations des candidats à la présidence pourraient être entendus vers le début de la semaine prochaine.
Le communiqué de INITE : rien n'a changé pour Mirlande Manigat
Pour la candidate du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mirlande Manigat, le communiqué de la plateforme politique INITE annonçant le retrait de son candidat ne change rien à la crise postélectorale. La constitutionnaliste a rappelé que seul le candidat peut se désister. « Il ne revient pas à l'organisation politique INITE de prendre cette décision. C'est Jude Célestin lui-même qui doit mener cette démarche auprès du CEP », a-t-elle déclaré au Nouvelliste.
« Si c'était le candidat qui avait pris la décision de quitter la course pour un dénouement de la crise, je l'aurais félicité pour avoir voulu débloquer la situation. Mais c'est son parti qui l'a annoncé, il n'y a pas de trop grande avancée », a-t-elle expliqué.
En outre, la candidate dit ne pas comprendre le comportement de Jude Célestin qui décide de faire silence, en dépit du fait qu'il a été rejeté par son organisation politique. Toutefois, Mme Manigat reconnaît que cette situation est une crise interne à l'INITE.
Par ailleurs, la candidate se dit prête à affronter quel que soit le candidat au second tour de l'élection. « Nous avions déjà préparé deux stratégies adaptées à l'un ou l'autre candidat », a-t-elle déclaré, comme pour dire qu'elle est prête pour le scrutin.
Les pressions de la communauté internationale ; notre dépendance
L'immixtion de la communauté internationale dans les affaires internes du pays est le résultat de notre dépendance, a fait savoir Mirlande Manigat. « Cette situation est le résultat de notre dépendance. Notre budget est financé à environ 60% par la communauté internationale, l'argent pour réaliser les élections vient de l'étranger..., se désole Mirlande Manigat. Traditionnellement, ceux qui nous gouvernent n'ont jamais fait montre d'un esprit d'indépendance. »
La candidate du RDNP a reconnu que si elle arrive à accéder à la magistrature suprême, elle héritera d'une communauté internationale omniprésente dans le pays. « Oui, mais j'aurai une autre attitude par rapport à l'étranger », a-t-elle souligné sans donner de précision.
Pour le moment, tout le monde attend la décision finale du CEP dans cette crise. Encore une fois, la communauté internationale, à travers la France, fait pression sur l'institution électorale pour la pousser à rendre publics les noms des candidats à la présidence devant participer au second tour.


Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88366&PubDate=2011-01-27

Commentaire
Et Préval, que dit-il? Cette momie gobe-chèque sur le dos des affamés du pays le plus pauvre de l'hémisphère aura-t-il la délicatesse de renoncer aux chèques correspondant à ces périodes d'inaction et de silence? Pauvre président!

jeudi 27 janvier 2011

J'accuse (Lettre de Mme Odette Roy Fombrun)

Posté: 2011 Jan 27 - 08:06
J’ACCUSE
Odette Roy Fombrun
Ayant passé 27 ans en exil et consciente des crimes commis par les Duvalier, je devrais élever ma voix pour réclamer le jugement de l’ex-président à vie, Jean-Claude Duvalier.
Pendant ce long exil, aux côtés de mon mari Marcel Fombrun, et au sein d’une diaspora déterminée à combattre la dictature, j’ai lutté activement contre les gouvernements du père et du fils. Des membres de ma famille ont payé de leurs vies cette lutte : mon beau-frère, des neveux, des cousins, plusieurs simplement « disparus»…Je ne puis donc être duvaliériste. MAIS ! Plutôt que d’’accabler Jean-Claude Duvalier- ce qui n’enlève rien à l’horreur des crimes commis sous son gouvernement -, je choisis d’accuser l’après -Duvalier.
Rentrée au pays en 1986, l’espoir plein mes poumons, avec un grand rêve : en 2004, Haïti sera le Centre historique et culturel de la Caraïbe. C’ETAIT POSSIBLE. En effet, au départ des Duvalier, nous avions en mains tous les atouts. Le pays était en situation de force pour se développer : le monde offrait ses services. L’UNESCO en tête, avec ses projets de flagellation du système esclavagiste. Elle avait choisi Haïti –où l’abolition avait été proclamée en 1789 - pour inaugurer en grandes pompes, en 1989, sa Route de l’Esclave et le Musée de l’Esclave. (J’avais suggéré de faire ce Musée au Palais aux 365 portes abandonné. Mais, les gouvernants étant désintéressés, l’UNESCO va le faire à Cuba). Le Serment du Bois-Caïman (1789) forçait à protéger et développer la ville historique du Cap. 1992 serait déclaré Année de l’Indien avec expositions d’art taino ; 1993 année de l’abolition de l’esclavage…. Ainsi, en 2004 Haïti tape kanpe. Je ne voyais pas comment en 2004, Haïti ne serait pas le Centre historique et culturel de la Caraïbe.
Imaginez ma profonde déception :
- de voir gouvernement après gouvernement anéantir toutes les superbes opportunités qui s’offraient et le pays descendre jusqu’à nous voir patauger dans une boue puante!
- de constater que les droits de l’homme-pour lesquels on avait tant lutté – étaient impunément bafoués. Tandis que l’on danse le carnaval, des macoutes invisibles exercent violences physiques, emprisonnements, expulsions, kidnappings…
- de réaliser que, concernant la corruption, alors que la famille Duvalier et quelques proches étaient seuls à piller les caisses plutôt pleines de l’Etat, la corruption s’est tellement généralisée que l’on se demande quel élu aura assez de force pour la combattre, voire y mettre fin.
- de vivre jour après jour la destruction physique du pays :’exploitation anarchique de carrières de sable, bidonvilisation sauvage des mornes dominant la capitale et Pétion-Ville, alors qu’à mon arrivée en 1986 ces mornes étaient boisés, verdoyants, non bâtis.
Quant à la division, Il suffit de mentionner que, malgré ce drame du 12 janvier, on a eu 70 partis politiques et 39 candidats à la présidence pour réaliser qu’il n’y a aucun accord, aucun regroupement. Et tous se disent nationalistes, alors qu’ils sont presque tous égoïstes, égocentristes. Malgré tous les appels pressants du Konbitisme : pas de konbites nationales de développement, pas de konbites de construction. Les gouvernements sont activistes, populistes, rongés par la haine et l’esprit de vengeance. Au lieu d’un Mendela, pacificateur, unificateur, nous avons eu des génies de la division ; au point de voir aujourd’hui notre indépendance menacée à cause d’élections frauduleuses.
A l’écoute de Marie France Claude , (entendue à radio Kiskeya le 21 janvier)Comme moi, elle est moins intéressée à juger Jean-Claude Duvalier qu’à porter plainte contre ceux qui lui ont succédé, à évoquer les crimes qu’ils ont commis contre ceux qui ne pouvaient fuir : l’utilisation de l’odieux Père Lebrun, les destructions et pillages sauvages ; sans oublier les bastonnades, emprisonnements, expulsions de journalistes…. Elle a mentionné évidemment les multiples assassinats dont celui de son père, celui de Jean Dominique. Elle a aussi dénoncé la bidonvilisation de la capitale et celle des mornes qui dominent la capitale et Pétion-Ville : assassinat physique qui enlève toute possibilité de développement de ces deux villes.
A l’écoute de Liliane, (vue et entendue à Télé nationale après l’arrivée de Jean-Claude Duvalier).Comme moi, elle pense que nous n’avons pas rempli notre devoir de MEMOIRES. En 1986, on avait invité le Gouvernement à faire du Fort Dimanche un Musée des horreurs commises par les Duvalier. Il y avait eu une exposition à la Mairie de milliers de photos de victimes des Duvalier. On les aurait placées à ce Musée et ajouté tous les témoignages écrits- comme ceux que l’on fait aujourd’hui à travers tous les medias.
Si les avocats avaient invité les victimes à venir déposer leurs plaintes et, plus avant, à les renouveler, les successeurs des Duvalier auraient réfléchi à deux fois avant de violer les droits de l’homme, sachant qu’Ils pourraient être accusés de crimes contre l’humanité, avec menace d’être jugés au tribunal international de la Haye. Et nos jeunes, ayant sous les yeux ces horreurs, n’auraient pas crié : « Vive Duvalier ».
Pour moi, la déception est énorme ; la blessure incurable. Oui ! Je suis profondément affectée et c’est avec peine que je continue la lutte pour un pays dans lequel les dirigeants ne pensent pas pays. J’ai énormément de difficultés à accepter cet assassinat physique du pays et celui de mon rêve ; encore moins cette persistante division au niveau politique. Ceci en dépit des menaces exprimées par nos Grands Voisins et qui impliquent la perte de notre fierté légendaire, de toute dignité et celle, progressive, de notre souveraineté.
Cela ne m’intéresse plus de juger Jean-Claude Duvalier. Je suis malade à cause surtout de ce que j’ai vécu et vis encore dans l’après-Duvalier. Je me dis que Jean-Claude est venu au pouvoir à 19 ans, dans un système sanguinaire établi par son père et qu’il est parti refusant le bain de sang que voulait son entourage. Il a au moins cela à sa décharge.
Tous mes combats de 27 ans d’exil et tous mes rêves de 1986 ont été ASSASSINES par les successeurs des Duvalier. Qu’ont-ils à leurs décharges ? Est-ce pays exsangue ?
EN CONCLUSION :
S’IL FAUT PARLER JUSTICE, IL FAUT L’APPLIQUER A TOUS CEUX QUI ONT VIOLE LES DROITS DE L’HOMME, PENDANT ET APRES DUVALIER.
CEPENDANT, MALGRE CETTE PENIBLE SENSATION D’ETRE SOUS PRESSION DE FORCES OCCLTES, JE CONTINUE LE COMBAT EN FAVEUR DE L’UNION NATIONALE, ME FORCANT A PENSER QU’UNE GRANDE KONBITE NATIONALE PEUT ENCORE SE TENIR POUR QUE MON REVE SE REALISE :
HAITI CENTRE HISTORIQUE ET CULTUREL DE LA CARAIBE.

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=7470

Commentaire


Puisse cette voix être entendue!

EDITO

La souveraineté se dilue quand c'est l'autre qui paie

Haïti: Pendant que l'attention est rivée sur les zigzags de la crise politique, des produits arrivent, sans contrôle, aux consommateurs. Plus d'une vingtaine en sont morts ou ont été frappés de cécité ces derniers jours pour avoir consommé du clairin, aux premières nouvelles recueillies sur place.
Cela se passe sur les hauteurs de Fond-Baptiste et à Luly. C'est loin. Très loin de nous et pourtant si près, à quelques heures de la capitale. Le clairin est bu là, il aurait pu l'être m'importe où sur le territoire.
Encore une fois, l'Etat introuvable est à blâmer. Il n'a pas fait son travail de surveillance et d'assistance. Des ministres, des institutions ne font pas ce qu'ils devaient faire et des citoyens en meurent.
Mais il y a aussi une société avide de profits rapides. Elle vend sans retenu tout ce qui lui tombe sous la main. Elle profite de la crise, du manteau de la crise, pour tirer bénéfice des contrôles défaillants.
Et il y a nous, nous les moutons de panurge. Nous portons haut le dépit, jamais la plainte auprès de la bonne autorité.
Dans les pays normaux, les associations de commerçants ou de consommateurs disent holà quand le marché déraille, ici tout le monde se réjouit. Le bon dos de l'Etat fera le coupable idéal.
Dans un autre registre, Jude Célestin fait silence. Silence radio complet. Pas un mot du candidat sur les intentions qu'on lui prête depuis trois jours de se retirer de la course à la présidence.
Le communiqué des responsables de Inite, rendu public ce mercredi, accentue la pression sur un homme qui paraît de plus en plus seul. La prise de position de la plateforme Inite souligne le divorce dans les rangs d'un camp politique qui était, il n'y a pas deux mois, une force conquérante. Sûre de sa victoire.
« La candidature est un acte personnel, le candidat doit parler pour faire connaître son choix », insiste un avocat interrogé par Le Nouvelliste.
Mais, Célestin, comme il avait fait campagne, se tait. On ne sait pas qui peut parler en son nom. Il est dit qu'il ne prend pas le téléphone depuis lundi. Même son puissant protecteur fait chou blanc à le rejoindre, chuchote-on.
La note de Inite s'inscrit dans la lignée des pressions pour trouver une issue honorable à la crise, croient certains. Le rapport de l'OEA, le CEP peut ne pas y donner suite, alors il y aurait plusieurs fers au feu pour arriver au même résultat, dit-on. L'exit de Célestin, l'exit d'Inite.
La rumeur, toujours la rumeur - il n'y a que les rumeurs qui font les nouvelles ces derniers temps - dit qu'une nouvelle fournée d'annulation de visas par les Etats-Unis d'Amérique aurait précipité les choses, semble-t-il.
Les bailleurs de fonds qui financent le budget de la République, payent pour les élections et paieront la reconstruction, s'impatientent. Il faut en finir avec cette crise électorale.
Et comme c'est le ton qui fait la chanson, le souvenir de la souveraineté nationale se dissout dans un verre de clairin frelaté comme celui qui tue à Fond-Baptiste.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88333&PubDate=2011-01-26


Frantz Duval
duvalf@hotmail.com


Commentaire
Préval a enclenché la fraude électorale d'abord à son profit personnel, question de se fabriquer une cachette, une échappatoire tout au moins. Mais il a utilisé le « pantin Célestin » à cette fin. Ce dernier a-t-il beaucoup à dire pour que la situation s'éclaircisse? Non! Il suffit que Préval parle! Le promoteur de tous les maux d'Haïti avant, pendant et depuis le tremblement de terre, c'est Préval. La faim tue la population. Le tremblement de terre a enseveli une partie de la population. Le cholera poursuit la tache d'éradication d'êtres humains au sein de cette population. Le président d'un tel pays n'est responsable de rien. Alors qui doit répondre de ce qui se fait dans ce pays? C'est à prendre ou à laisser. Ou on est président ou on ne l'est pas. La plus importante question donc que personne n'a jamais encore posée : "Sachant déjà qu’il est un apatride, combien de crimes Préval doit-il encore commettre pour mériter le nom de criminel et être jugé comme tel?"

Haïti : le parti au pouvoir annonce le retrait de son candidat à la présidentielle

LEMONDE.FR avec AFP | 26.01.11 | 20h42
Jude Célestin, entouré de ses partisans à Port-au-Prince, lundi 10 janvier.AP/Ramon Espinosa
Le parti au pouvoir, Inité, a annoncé, mercredi 26 janvier, le retrait de son candidat à la présidentielle, Jude Célestin, accusé d'avoir bénéficié de fraudes électorales lors du premier tour, mais le principal intéressé n'a pas confirmé cette information.
"Même si nous sommes certains que Jude Célestin a recueilli le nombre de voix nécessaires et qu'il est ainsi admis pour aller au deuxième tour, Inité est d'accord pour le retirer comme candidat à la présidence", indique le texte signé des principaux dirigeants du parti. Toutefois, M. Célestin n'a pas confirmé lui-même son retrait et sa signature n'apparaît pas sur le document.
Selon les résultats préliminaires diffusés par le Conseil électoral, M. Célestin était arrivé en deuxième position lors du premier tour de l'élection du 28 novembre en recueillant 22 % des suffrages derrière Mirlande Manigat (31 %) et devant, pour quelques milliers de voix, Michel Martelly (21 %).
Mais ces résultats ont été contestés par les partisans de M. Martelly et une mission d'experts internationaux qui a analysé le scrutin a récemment recommandé d'écarter du deuxième tour le dauphin du président sortant René Préval, au profit de M. Martelly.
INITÉ APPUIERA UN AUTRE CANDIDAT
Mardi, le sénateur d'Inité Joseph Lambert avait indiqué à Radio Métropole que le retrait de M. Célestin était "envisagé". M. Lambert, qui est le coordinateur national du parti présidentiel, avait d'autre part souligné que la formation politique pourrait appuyer l'un ou l'autre des candidats admis au second tour. "De toutes les façons, nous sortirons gagnants, car Inité va remporter les législatives et le prochain président devra cohabiter avec nous", avait soutenu M. Lambert.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88336&PubDate=2011-01-27

Commentaire
Ah bon? La peur était donc le mobile ? La crainte d'être écarté du pouvoir et de ne pas avoir de proche qui y serait lié? Beau raisonnement pour des politiciens qui veulent laisser leurs traces dans l'histoire. De quelle planète viennent ces spécimens qui sentent qu'ils ne valent rien hors du pouvoir et qui sont prêts à tout pour y arriver? Y compris le sacrifice de tout un peuple. Shame on you!

mercredi 26 janvier 2011

Haïti : Le départ de Préval - Une nécessité absolue du moment

mardi 25 janvier 2011

Débat

Par Leslie Péan

Soumis à AlterPresse le 24 janvier 2011

Devant les dernières manœuvres intentées par le président Préval dans le but de prolonger son mandat et les risques qu’il plonge le pays dans une crise encore plus grave, une conclusion s’impose : le président Préval doit partir dans les meilleurs délais, le 7février au plus tard. Sa politique met la vie du peuple haïtien en danger. La communauté internationale est très embarrassée par la dégradation accélérée de la conjoncture politique créée par son refus de se plier aux recommandations de l’OEA.
Lors des élections partielles de 2009, l’opposition démocratique avait sonné l’alarme contre le Conseil Électoral Provisoire (CEP). Après le séisme du 12 janvier 2010, elle avait déclaré que, pour de nombreuses raisons, la priorité n’était pas l’organisation des élections. Le président Préval n’a voulu écouter personne. Ni les partis, ni la société civile, ni les voix éclairées venant de l’étranger [1]. Méprisant les deux millions de sinistrés et déplacés vivant sous les tentes, il a voulu organiser à tout prix des élections frauduleuses avec un CEP totalement sous son influence afin de choisir son remplaçant. L’appui des soldats de la MINUSTAH lui suffit pour diriger l’État-voyou.
Son crime politique a été longuement prémédité. Dès la fin de 2009, il avait échafaudé le plan d’organisation des élections législatives frauduleuses des 28 février et 3 mars 2010 afin de s’assurer la majorité requise à la Chambre pour amender la Constitution et briguer un troisième mandat. Le chant des sirènes de Préval avait charmé certains secteurs de la communauté internationale peu hostiles à la continuation de son gouvernement. L’éditorial du New York Times du 10 mai 2010 appelait aux élections en novembre en Haïti en déclarant « Haïti a besoin d’un gouvernement légitime issu d’une élection légitime. Que la campagne commence ! » [2] Mais les plus avisés, conscients que l’arme la plus importante de Préval était le temps, refusèrent de se laisser berner. Voyant que Préval s’arrangeait pour jouer les prolongations et garder le pouvoir après le 7 février 2011, Edmond Mulet, représentant du Secrétaire général des Nations Unies, annonça le 27 mai la convocation d’élections générales pour le 28 novembre 2010.
De 1996 à nos jours, les élections organisées par le gouvernement Préval ont toutes abouti au chaos et ajouté de nouvelles dimensions à une crise politique sans fin. Les craintes exprimées par les démocrates ont été justes et les élections du 28 novembre se sont révélées une catastrophe. Ce n’est donc pas une curieuse coïncidence que le CEP ait falsifié les feuilles de pointage des bureaux de vote envoyées aux centres de tabulation des votes. La couleur était déjà annoncée dans les multiples entorses faites à la loi par le CEP dans les six mois qui ont précédé l’organisation du scrutin.
L’assassinat de Robert Marcello
La politique du gouvernement Préval met la vie du peuple en danger. Préval s’est lié à des gangsters pour semer la peur dans la population. Les kidnappings et autres enlèvements continuent de grimper dans une atmosphère d’insécurité qui affecte toutes les couches de la population. Depuis le 12 janvier 2011, jour de la commémoration du séisme, les ravisseurs des réseaux criminels ont repris du service [3]. On dirait des cellules dormantes qui sont réactivées avec une précision d’horloge surtout dans les conjonctures de crise politique. De fortes rançons sont exigées par les ravisseurs quand ils ne décident pas de passer à l’exécution. C’est le cas avec l’assassinat du professeur Anil Louis Juste survenu le 12 janvier 2010. Des cadres supérieurs comme Robert Marcello, membre de l’Organisation du peuple en lutte (OPL) et coordonnateur de la Commission nationale des marchés publics (CNMP), ont été enlevés et assassinés. Le meurtre de ce cadre intègre, symbole de la lutte anti-corruption, est symptomatique du pourrissement de la situation socio-économique. Ce dernier s’opposait aux exactions financières du régime, entre autres à la dilapidation des 197 millions de dollars mis à la disposition de la Petrocaribe par le Venezuela, et au financement occulte du Centre national des équipements (CNE) dirigé par Jude Célestin.
Ensauvagement macoute et criminalisation du politique
La politique du gouvernement Préval met la vie du peuple en danger. Cette politique continue celle des partisans de François Duvalier qui se sont livrés à toutes sortes d’activités criminelles, dont le commerce de la drogue, sous le gouvernement de son fils Jean-Claude et de ses successeurs. Le scandale de stupéfiants de Lavaud dans le Nord-Ouest dans lequel furent impliquées en 2008-2009 de nombreuses personnalités judiciaires et politiques atteste de l’implication des produits du crime dans la vie publique. Le séisme de Duvalier est perceptible non seulement dans les bidonvilles qui entourent la capitale mais aussi au niveau de l’éducation et des consciences. Duvalier fait intérioriser aux Haïtiens l’idée que les ressources de l’État sont la propriété privée des détenteurs du pouvoir politique. Préval continue cette politique de malheur avec les fonds de Petrocaribe et l’assassinat des cadres comme Robert Marcello qui osent lui tenir tête.
Nous avons eu à souligner les rapports entre la politique de Préval et celle de Jean-Claude Duvalier. Le tremblement de terre a été pour certains le masque pour cacher leurs convictions qui s’étiolaient et leurs capacités d’engagement qui se flétrissaient. Nous avions annoncé le danger dès le 14 mars 2010 dans un article intitulé Le cataclysme des Duvalier et celui du 12 janvier 2010 [4]. Le propos est encore d’actualité à un moment où la peur se généralise pour effrayer par des menaces de mort tous ceux et celles qui osent se révolter contre cet ordre de choses. Sous le gouvernement Préval, le dispositif tonton macoute subit une mutation et encourage l’anarchie des gangs armés se livrant aux enlèvements, aux kidnappings et aux assassinats. Les répliques terrifiantes du séisme duvaliérien ne diminuent pas avec le temps. Chaque année apporte son lot de cadavres. La mutation du tonton macoutisme en insécurité généralisée a créé un ordre cannibale dont le peuple haïtien cherche à se libérer par tous les sacrifices, y compris l’émigration sauvage.

Une volonté de puissance

La politique du gouvernement Préval met la vie du peuple en danger. Contrarié dans son projet de se perpétuer au pouvoir à travers l’opération Jude Célestin, le président René Préval s’est engagé dans une véritable course d’obstacles dont l’élément le plus récent est le retour de Jean-Claude Duvalier en Haïti le 16 janvier 2011. Il s’agit pour le président Préval de faire diversion pour ne pas donner suite aux recommandations du rapport de l’Organisation des États Américains (OEA) sur les élections frauduleuses du 28 novembre 2010. Une audition chez un juge d’instruction semble être orchestrée pour détourner l’attention et permettre au CEP de violer en catimini d’abord, puis sereinement, le processus électoral et pour habiliter Jude Célestin à passer au second tour ou à participer à de nouvelles élections bidon. Une mise en scène appelée à prendre de l’ampleur. Une mise en scène adossée à un simulacre de procès contre Jean-Claude Duvalier.
Depuis 2009, le poids de la clientèle duvaliériste s’accentue sur le terrain politique. La propulsion de Jean-Robert Estimé, ancien ministre des Affaires Étrangères du gouvernement de Jean-Claude Duvalier de 1982 à 1985, comme directeur du projet Winner (Watershed Initiative for National Natural Environmental Resources) est un pas dans cette direction. Ce projet financé en octobre 2009 à hauteur de 126 millions de dollars par l’USAID pour une période de cinq ans fournit aux paysans des intrants agricoles (semences, crédits, outillages, engrais). En mai 2010, il a été dénoncé par le Mouvement Paysan Papaye (MPP) pour avoir distribué gratuitement des semences d’organismes génétiquement modifiés (OGM) aux paysans, contribuant à l’élimination des semences locales et à l’accroissement de la dépendance du paysan de l’agrobusiness. [5].
Pour satisfaire sa volonté de puissance, le président René Préval a fait alliance avec des barons duvaliéristes dans l’espoir de sortir de son isolement grandissant. Après l’échec de sa tentative de mettre en selle Jude Célestin grâce au soutien actif de l’ancien tonton macoute Rony Gilot pour l’organisation de sa campagne présidentielle, le président René Préval revient avec le même produit sous un autre emballage. Comme un éclair dans le ciel de la contestation électorale du 28 novembre 2010, le président Préval veut à nouveau brouiller les cartes pour éviter toute décantation. D’où son offensive pour concentrer l’opinion publique autour de Jean-Claude Duvalier. Une espèce de comédie … assez tragique. L’ex-président Jean-Claude Duvalier est responsable des crimes infligés par les sbires de son régime au peuple haïtien de 1971 à 1986. Au même titre que René Préval pour les crimes perpétrés contre Robert Marcello et d’autres disparus ainsi que pour les crimes économiques commis au cours de ses deux mandats. Dans les acrobaties des présidents du cirque politique en Haïti, les numéros de Jean-Claude Duvalier et de René Préval sont les mêmes en matière de vols, de répression et de pillages des deniers publics. Ce sont des numéros de gangsters dont la politique économique a consisté à renforcer la dépendance économique de notre pays à l’égard des pays développés en encourageant la mort de l’agriculture paysanne et l’épanouissement de l’industrie d’assemblage de sous-traitance. L’ex-président Clinton s’est même repenti en 2010 d’avoir contribué à tuer la production de riz en Haïti par des mesures qui, au bout du compte, ont profité seulement à quelques fermiers de l’Arkansas. Le président Préval a toujours été un adversaire acharné de l’organisation de la vie politique autour des partis. Il a orchestré l’émergence de « particules » autour d’individus afin de cultiver l’atomisation politique. Parfois ces « particules » ont mis en branle une agitation sociale en rapport inverse avec leur représentativité. C’est ainsi que le président Préval a décidé de décourager la participation électorale en s’appropriant le CEP. Un piège dans lequel les démocrates ne sont pas tombés. Ayant compris que les « particules » agissent contre toute agglomération, donc contre la formation de vrais partis, et que les élections sont un moyen idéal de neutralisation, les démocrates sont descendus dans l’arène. Un tel processus de clarification a permis aux luttes démocratiques d’avancer.
La société haïtienne a été salie par le duvaliérisme. La boue et l’odeur excrémentielle des tontons macoutes ne peuvent être passées sous silence. Et on ne peut pas simplement ignorer leur obscénité et leur souillure. Vingt-cinq ans plus tard, le processus de décantation piétine encore. Si les « particules » ne sont pas tombées plus vite, c’est parce que la charge négative qu’elles entretiennent trouve un support dans les pratiques populistes de gauche et de droite maintenues par l’anarchie. Il reste encore bien des clarifications à opérer si l’on veut extirper ce mal du paysage haïtien.
Dans le processus d’épuration des eaux usées, il faut séparer la boue de l’eau, puis éliminer les particules nocives pour rendre l’eau potable. De même, dans la vie politique haïtienne, il faut éliminer la boue duvaliériste pour que puisse émerger une pensée débarrassée de la férocité introduite par ce courant politique dans les rapports sociaux. Le duvaliérisme est une pensée de haine que les continuateurs d’aujourd’hui essaient de rafistoler avec plus de religiosité encore que dans la religion. La terreur duvaliériste a engendré une bestialité sans commune mesure, et mis en marche des structures mentales qui font du pouvoir politique une machine à défoncer, à astreindre et à tuer.

Le temps de la révolution est arrivé

Ironie de l’histoire, le retour de Jean-Claude Duvalier accentue les contradictions du prévalisme finissant. La présence de Jean-Claude Duvalier sur le sol haïtien jette un éclairage nouveau sur les pratiques de René Préval. Ses forfaitures ne peuvent plus être acceptées car elles ruinent Haïti. Ses actions contre la Chambre des Députés, contre le Sénat, contre l’organisation d’élections libres, honnêtes et sincères le disqualifient pour rester à la tête du pays ne serait-ce qu’un jour de plus après l’expiration de son mandat le 7 février 2011. Ses excès avec les groupes de gangsters ont plongé le pays dans l’insécurité et l’anarchie. Le président Préval a démontré qu’il n’a pas la sagesse d’un prince. Comme l’a prescrit le philosophe John Locke, dans ce genre de situations, il faut faire appel au peuple qui « lui a confé¬ré l’autorité dont il est revêtu, et qui, par conséquent, sait quelles bornes il a mises au pouvoir de celui entre les mains duquel il a remis les rênes du gouver¬ne¬ment [6]. » Le peuple haïtien se doit de descendre pacifiquement dans les rues comme l’a fait le peuple frère de Tunisie pour se débarrasser du président Ben Ali.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a dit en clair que « les choses doivent changer » en Haïti. La volonté du président Préval de garder le pouvoir après le 7 février 2011 fera perdre à Haïti le capital de sympathie des autres peuples et gouvernements de la planète. Le président Préval agit d’une manière irresponsable, contraire à l’intérêt national et cause de lourds préjudices à la nation haïtienne. Les conséquences de son entêtement à rester au pouvoir risquent d’être terribles en termes de souffrances et de vies humaines. Le gouvernement de Préval est entré en guerre contre les Haïtiens. Il faut lui donner une réponse appropriée à ses méfaits.
Dans la lettre écrite par Thomas Jefferson à James Madison le 30 janvier 1787, le troisième président américain disait : “Je crois qu’une petite rébellion de temps à autre est une bonne chose et elle est aussi nécessaire dans le monde politique que les orages le sont dans le monde physique [7].” Tant les analyses approfondies que les approches de surface aboutissent à la même conclusion : le peuple haïtien doit se mobiliser pour faire partir le gouvernement Préval. Refusons les discussions sur le sexe des anges ! Peu importent les motivations des uns et des autres, seules les actions concrètes nous intéressent.
Le peuple haïtien doit être un acteur de sa propre délivrance. La multitude doit utiliser sa force pour neutraliser la violence du tyran. Le mouvement social et démocratique se doit d’effectuer un virage radical. Les frustrations ont atteint des sommets jamais connus auparavant et sont ressenties dans toutes les couches sociales. C’est la dernière ligne droite pour cerner le tikoulout et le bakoulou qui sont les tares constitutives de notre société. La marmite est en train de bouillir. Le plein feu démocratique contre Préval est à l’ordre du jour. Désobéissance civile, grève générale, marches des provinces sur la capitale, manifestations multiples, blocage des routes sont quelques-uns des éléments de la stratégie à mettre en place pour faire partir ce régime d’éteignoir. Même ceux et celles qui sont dans la garde rapprochée de Préval peuvent contribuer en lui donnant le coup de pied de l’âne. La patrie leur sera reconnaissante. Le peuple haïtien vit un temps de mobilisation pour l’action finale. La bête est traquée. Le peuple haïtien doit lui donner le coup de grâce.

[1] Haiti : No Leadership—No Elections, A report to the Members of the Committee on Foreign Relations, United States Senate, One Hundred Eleventh Congress, Second Session, Washington, D.C., June 10, 2010.

[2] « A Good Election Would Help », New York Times, 10 Mai 2010.

[3] Gérard Jeanty Junior, « Recrudescence des actes de kidnapping, Le Nouvelliste, 17 janvier 2011.

[4] Leslie Péan, « Le cataclysme des Duvalier et celui du 12 janvier 2010 », AlterPresse, 15 mars 2010, http://www.alterpresse.org/spip.php...

[5] Jean-Michel Caroit, « Les paysans haïtiens refusent l’aide de Monsanto », Le Monde, Paris, 2 juillet 2010.

[6] John Locke, Traité du gouvernement civil (1690), UQAC, Canada, 2002, p. 153

[7] Thomas Jefferson, “A letter to James Madison, Paris, January 30 1787” dans The portable Thomas Jefferson, Peterson, M.D (ed.), New York, Viking, 1975, pp. 415-421.

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10572

Commentaire

HAITI? Ce pays est trop souvent signalé sur la carte comme un état paria. Pourquoi ne parle-t-on pas plutôt de chef d'état paria. Le langage est offensif. Il faut placer les choses dans leur juste contexte. Si aujourd'hui on épargne le pirate de l'heure, sous des déguisements euphémistiques, celui qui est tenté de se signaler par les mêmes prouesses demain n'éprouvera aucune gêne. Si Jean-Claude Duvalier était la conséquence de François Duvalier, c’est-à-dire la suite logique d’un régime dont les crimes sont restés impunis, Préval n’en est pas moins une conséquence d’Aristide tout comme ce dernier l’a été de Jean-Claude Duvalier. C’est donc par un calcul arithmétique macabre qu’Haïti connait ses résultats de plus en plus mortifères. Le tremblement de terre (ses effets évidemment) et le cholera sont venus couronner une chaine de désastres annoncés. Et si le pouvoir, pour une fois, changeait de camp, c’est-à-dire reprenait la place qui lui correspond? Si au lieu d’investir Préval du pouvoir (qu’au demeurant il n’a plus) de juger Duvalier, le nouveau gouvernement jugeait à la fois Duvalier et Préval? Il est temps qu’un point final soit apporté aux exactions dont souffrent par la faute d’un petit clan, dix millions de citoyens. La démocratie n’est-elle pas suffisamment mûre pour trouver un mécanisme pour juger efficacement ces gorilles affublés du masque d’hommes civilisées?

Haïti-Elections : Probable second tour vers le 20 mars

P-au-P., 25 janv. 2010 [AlterPresse] --- Le second tour des élections présidentielles et législatives pourrait se tenir aux alentours du 20 mars prochain, apprend AlterPresse auprès d’une source du Conseil Électoral Provisoire (CEP).
Le CEP dispose à présent d’une ébauche de calendrier à mettre en œuvre pour la réalisation du second tour, ajoute la même source, qui confirme également la publication des résultats du premier tour au cours de la première semaine de février.
Cette information concorde avec l’annonce faite le 24 janvier par le chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), Edmond Mulet.
Ce dernier s’est adressé à la presse après avoir rendu visite aux membres du CEP en compagnie de plusieurs diplomates, dont l’ambassadeur américain Kenneth Merten et des représentants de l’Union Européenne, l’Espagne et le Brésil.
Les résultats attendus par la communauté internationale supposent un second tour entre Mirlande Manigat et Michel Martelly, écartant le candidat du pouvoir Jude Celestin, tel que recommandé par la mission d’évaluation de l’OEA.
Par ailleurs, on apprend que la Mission d’experts juridiques de l’Organisation des États Américains (OEA) pour l’accompagnement de la phase contentieuse de l’élection présidentielle est présente en Haiti.
Arrivée le 22 janvier en Haiti, la mission s’est réunie le 24 janvier avec le CEP afin de discuter des modalités de son travail, informe l’OEA.
Composée de quatre experts juridiques en provenance du Canada, du Chili, du Mexique et de l’Uruguay, la mission assistera aux auditions du Bureau du Contentieux Électoral National (BCEN) portant sur l’élection présidentielle pour évaluer le processus, faire les observations et les recommandations correspondantes et, au besoin, fournir une assistance technique juridique sur la phase contentieuse à la demande du CEP. [rh gp apr 25/01/2011 13 :30]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10575

Commentaire
Pourquoi toutes ces simagrées de Préval et de ces gens du Conseil électoral? Toutes ces formalités inutiles, toutes ces façades pour cacher leur véritable intention de continuer à piller le pays en perpétuant le statu quo? Que veulent-il cacher, camoufler si tout est évident? Ou se rendraient ces gens pour avoir les salaires et les bénéfices parallèles que ne justifie aucune qualification particulière? La honte, la honte, as-tu fui l'environnement politique haïtien pour ne jamais revenir?

mardi 25 janvier 2011

“Après cette date, il ne sera plus reconnu comme président, ainsi que Jean Max Bellerive comme premier ministre”, a déclaré un diplomate

Posté: 2011 Jan 25 - 07:57
• Le Miami Herald a cité lundi des sources diplomatiques anonymes selon lesquelles des démarches pourraient être menées auprès du Conseil permanent de l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour que, en référence à la Charte démocratique interaméricaine, René Préval soit déclaré président illégitime d’Haïti à partir du 7 février si, avant cette date, il ne publie un calendrier du second tour des élections.
“Après cette date, il ne sera plus reconnu comme président, ainsi que Jean Max Bellerive comme premier ministre”, a déclaré un diplomate sous couvert de l’anonymat.
“Le mandat constitutionnel de Préval expire le 7 février et la communauté internationale essaie de supporter un second tour des élections après son depart”, ajoute le diplomate.
La Constitution haïtienne prévoit que le chef de l’Etat sortant sera remplacé par le président de la Cour de Cassation et le gouvernement Bellerive resterait en poste jusqu’à l’entrée en fonction du président élu, indique le Miami Herald, sans préciser s’il citait encore un diplomate.
La majeure partie de la classe politique et la société civile organisée haïtiennes considèrent que le président René Préval, ainsi que le gouvernement Bellerive, doivent partir le 7 février 2011. Une vaste mobilisation est annoncée par des organisations populaires pro-Aristide pour obtenir le départ à cette date de M. Préval. Ce dernier projette pour sa part de rester au pouvoir jusqu’au 14 mai, date devant marquer ses 5 ans effectifs de mandate. Il souligne vouloir éviter au pays “l’aventure d’un nouveau gouvernement provisoire”. [jmd/Radio Kiskeya]

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=7454

Commentaire
Qui est Préval pour décider unilatéralement de ce que doit supporter ou non le peuple haïtien? En effet la pire chose à supporter, c'est la mascarade de gouvernement qu'il inflige depuis déjà cinq ans à ce pays, et on l'a déjà eue. Il est donc grand temps qu'il se cherche un endroit où se réfugier après le désastre qu'il a imposé à ce pays. Ce n'est pas que les gens qui veulent vraiment travailler pour le pays soient prêts à gaspiller leur temps et leur énergie avec Préval (un homme sans honneur), mais s'il a peur, qu'il se trouve une cachette. C'est son droit. Néanmoins on se demande si c’est aussi son droit de prendre en otage dix millions d'êtres humains comme s'il avait droit de vie ou de mort sur eux? Surtout après une élection qu'il a délibérément corrompue à son avantage? Un président qui n'agit que sous la reflexe de la peur peut être dangereux, extrêmement dangereux. C'est ce qu'il a démontré. Les gens sont fatigués de supporter cet homme qui n’a plus rien à attendre de la vie. Il n’est même pas digne de notre colère.

Deux visites, un tournant ?

Si René Préval s'est rendu en République Dominicaine ce week-end, les diplomates des pays amis se sont payés ce lundi une visite groupée au CEP.

Haïti: 12 heures 09. Trouvé un espace pour stationner relève de l'exploit, lundi 24 janvier 2011 à la rue Moise où se trouve le siège du Conseil Electoral Provisoire (CEP). Les Surburband blindés immatriculés Corps diplomatique et d'imposants 4x4 occupent chaque coin, tout le long de la petite rue. Un camion à canon à eau estampillé « UN » participe au dispositif de sécurité du périmètre soigneusement bouclé.
Tous les ambassadeurs des pays amis d'Haïti à l'exception de celui de la France, Didier Le Bert, représenté par un collaborateur, participent à une réunion avec les conseillers électoraux dans un contexte de crise électorale qui perdurent et pour laquelle on évoque, officieusement, tous les scénarios : second tour, annulation, entre-autre.
12 heures 56. A la queue leu leu, les ambassadeurs,certains le le visage fermé, sortent du Gold Gym. Laconique, celui des Etats-Unis, Kenneth H. Merten, renvoie à M. Mulet. L'ambassadeur Normandin du Canada, marchant sur les talons du Brésilien Igor Kipman, partage avec celui-ci le même air hermétique.
M. Mulet répondra aux questions, lance Normandin,visiblement pressé de quitter les lieux.
Décontracté, le patron de la MINUSTAH, Edmond Mulet, brise la glace. C'était une réunion ordinaire. Il y en a dejà eu d'autres, explique le Guatémaltèque qui annonce que le CEP va mettre le cap sur le second tour. Pas d'annulation en perspective, mais plutôt un calendrier pour le second tour, révèle le diplomate.
Cette réunion en forme de procession a-t-elle plus de sens que ce que disent les mots polis de Mulet ?
Le président René Préval qui évite les diplomates des pays amis, vient de faire un petit tour de l'autre côté de l'Ile, en République Dominicaine. Est-ce pour contrer une nouvelle initiative de l'homme de Marmelade que les diplomates sont venus à Pétion-Ville ?
Brusquement, le CEP redevient crédible ? Incontournable ? Tous les amis d'Haïti veulent du premier tour et souhaitent un second si ce CEP accepte les corrections de l'OEA?
Le Miami Herald rapportant les propos d'un diplomate sous couvert de l'anonymat parle du 7 février comme de la date de sortie de René Préval de la scène. S'il résiste, au non de la loi qui lui permet de rester jusqu'au 14 mai, l'Organisation des Etats Américains le déclarera illégal, dit le journal.
Pendant ce temps, la population observe les ballets diplomatiques et les agitations politiques avec un calme étonnant. Dimanche, une marche du groupe des 12 pour réclamer l'annulation des élections n'a pas fait deux cents participants. Michel Martelly menace d'appeler ses partisans à la mobilisation, mais attend. Mirlande Manigat garde un silence assourdissant. Et les candidats du parti INITE de Jude Célestin semblent vouloir trouver une solution sans leur leader, sans « l'ingénieur ».
Cette visite au CEP sera-t-elle un tournant ou un kilomètre supplémentaire sur dans l'impasse électorale ?
Est-ce que les diplomates sont tout simplement en panne d'interlocuteur au gouvernement ?
Entre-temps, ce week-end lors de sa visite en République Dominicaine on croit que René Préval se cherche des alliés, d'autres interlocuteurs.Fernandez, Lula, Clinton, dit-on. Cette visite sera-t-elle un tournant dans ce jeu de basket ball arrivé aux prolongations "extra time" pour un président maitre du temps qui semble ne plus avoir de temps? Seul le temps égalisera les angles et révéléra les plans et "set" finale des protagonistes, croit-on!!!
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88234&PubDate=2011-01-24

Commentaire
Ce que notre bon ami Robertson Alphonse ne veut pas dire, c'est que chaque fois qu'un politicien haïtien est force à l'exil ou qu'il est victime d'un coup d'état, c'est vers la République Dominicaine qu'il regarde. Préval se prépare une échappatoire. Et cela, dans le sens littéral du terme. A quoi sert, en effet, un président qui ne gouverne plus depuis longtemps? Sans Préval, la situation d'Haïti serait autre, meilleure qu'elle n'est maintenant. Pourquoi? Elle ne saurait être pire. Cela n'est plus possible.

lundi 24 janvier 2011

Haïti-Elections

Le retrait de la candidature à la présidence de Jude Célestin évoqué lors d’une réunion de la plateforme officielle INITE
Le verdict du Tribunal électoral préférablement souhaité

dimanche 23 janvier 2011,

Radio Kiskeya

Le coordonnateur de la plateforme officielle INITE (Unité), le sénateur Joseph Lambert, a confirmé samedi sur les ondes de Radio Kiskeya la tenue la veille à Port-au-Prince, d’une réunion du directoire de l’organisation au cours de laquelle la question du retrait éventuel du candidat à la présidence Jude Célestin a été évoquée.
« Il a été décidé que la loi électorale soit appliquée et que la phase contentieuse aboutisse jusqu’au verdict du Tribunal électoral », a-t-il déclaré. L’ancien ministre Jean Joseph Molière et M. Lambert ont été chargés de présenter un compte-rendu des discussions au président René Préval qui fait office de leader de la plateforme INITE.
Les pressions internationales sur le Conseil Electoral Provisoire (CEP) et le Gouvernement pour qu’ils appliquent les recommandations de l’Organisation des Etats Américains (OEA), sont prises très au sérieux par la plateforme officielle, précise Lambert. Il confirme la suppression des visas d’entrée aux Etats-Unis de membres et proches de l’organisation, estimant que le visa étant une courtoisie, le Gouvernement américain jouit de tout le loisir de l’accorder ou de le supprimer à n’importe quel moment. Il déclare toutefois qu’une telle mesure n’impressionne pas outre mesure les concernés, en l’occurrence MM. Gérald Germain (ministre des Affaires sociales et du Travail) ; Jean Joseph Molière (ancien ministre de l’Intérieur et de la Santé de Préval) ; Jean François Chamblain (ancien ministre du Commerce et de l’Industrie de Préval) ; l’ancien ministre des Finances de Préval, Fred Joseph ; le sénateur de l’Ouest John Joël Joseph ; l’homme d’affaires Dimitri Vorbe ; le porte-parole de la Présidence, Assad Volcy ; le chef d’organisation populaire René Momplaisir et le nommé Lionel Calixte.
La mission d’experts de l’OEA invitée par le président René Préval recommande la mise à l’écart du candidat officiel Jude Célestin au profit du chanteur Michel Joseph Martelly (Repons peyizan). Ce dernier devrait affronter au second tour la candidate du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP), la constitutionnaliste Mirlande Hyppolite Manigat. [jmd/Radio Kiskeya]

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7442

Commentaire
Si Préval n'a jamais rien eu de présidentiel, Célestin en a encore moins. Alors quel genre de comédie veulent-ils nous déballer avec les élections frauduleuses que nous savons?

Michel Martely appelle à la mobilisation

Vendredi, 21 janvier 2011 13:28
Le candidat à la présidence de Repons peyizan, Joseph Michel Martelly, appelle à la mobilisation en vue de forcer le Conseil Electoral Provisoire à mettre en application les recommandations de l'OEA.

Intervenant à la rubrique le point sur le 100.1 de Radio Métropole, le chanteur-candidat a précisé que l'institution électorale n'inspire pas confiance.
Michel Martelly estime que les membres de l'actuel CEP souffrent d'un déficit de crédibilité, de compétence et de moralité.
Il accuse le pouvoir en place et l'institution électorale d'ourdir un complot pour l'écarter du second tour de l'élection présidentielle.
« Il serait illogique et irresponsable de poursuivre la phase du contentieux par devant une telle institution. Les conclusions du rapport des experts de l'OEA quant au classement des candidats sont pour nous définitives » avait-il déjà déclaré durant la semaine, dans une note de presse. Le candidat de la Plateforme politique Repons Peyizan , demande que le vote populaire, tel qu'exprimé le 28 novembre 2010, soit respecté et rétabli.
Il promet, par ailleurs, de faire la différence s'il accède au pouvoir.
Tout en rejetant les allégations selon lesquelles il serait un populiste de droite Joseph Michel Martelly a estimé que son passé pouvait l'aider à faire la différence.
Interrogé sur le retour surprise de l'ex dictateur, Jean Claude Duvalier, le candidat Martelly a affirmé qu'il n'avait rien à voir avec ce retour, toutefois, il est prêt à travailler avec l'ancien président à vie ou avec n'importe quel autre haïtien, s'il se met en règle, avec la justice.

EJ/Radio Métropole Haïti

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Commentaire
Quel jeu joue-t-on avec ce pays? Préval n'entend pas s'en aller sans qu'on l'y oblige; le conseil électoral résiste à toute suggestion de faire les choses conformément aux exigences d'une décence minimale (ils ont déjà bafoué la constitution); la pression monte au cœur même de la population et la crise affecte principalement le petit peuple. Qu'est-ce qui retient Préval au point que même la peur, car il est évident qu'il a peur, n'arrive pas à lui inspirer la seule solution qui lui convienne: faire place à plus capable que lui?
D'ou leur vient cette manie de vouloir jouer constamment avec le feu?

Le président Préval veut que Duvalier réponde de ses actes

Haïti: L'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier doit répondre de ses actes devant la justice, a affirmé le président haïtien René Préval lors d'une visite surprise en République dominicaine voisine, au moment où Haïti est plongé dans une grave crise politique.
"La constitution (haïtienne) dit que toute personne doit répondre de ses actes devant la justice. Le gouvernement a déjà fait ce qu'il devait faire, maintenant nous attendons que la justice fasse son travail", a déclaré le président haïtien, censé quitter le pouvoir le 7 février.
Un des avocats de M. Duvalier, Me Reynold Georges, a réagi en assurant que M. Duvalier avait bien l'intention de "répondre aux questions de la justice". Mais "cela ne veut pas dire qu'il est coupable", a-t-il ajouté lors d'une conversation téléphonique avec l'AFP.
M. Duvalier, 59 ans, chassé après quinze ans de pouvoir dictatorial par un soulèvement populaire en 1986, a débarqué inopinément en Haïti le 16 janvier.
Six plaintes individuelles pour violation des droits de l'homme ont été déposées contre lui. Par ailleurs, il est poursuivi par la justice haïtienne pour corruption, détournement de fonds publics et association de malfaiteurs.
Me Georges a assuré que M. Préval était "derrière (le) complot qui vis(ait) à traumatiser" son client. "M. Préval doit aller en prison pour tous ses méfaits, pour les millions volatilisés. Et il le sait très bien".
M. Duvalier, qui s'était autoproclamé "président à vie", affirme être revenu au pays pour "aider" Haïti, mais il semble surtout vouloir récupérer ses avoirs bloqués en Suisse. "Ce que (Duvalier) aimerait faire avec les fonds suisses c'est contribuer à la reconstruction du pays", a reconnu vendredi un autre de ses avocats, Me Edwin Marger. "C'est une des raisons pour laquelle il est revenu (...). Il ne demande pas que quoi que ce soit lui soit rendu personnellement".
Selon des experts et des associations de défense des droits de l'homme, M. Duvalier, alias "Baby Doc", serait revenu en Haïti dans le cadre d'une manoeuvre qui lui permettrait de retrouver les quelques 5,7 millions de dollars déposés par sa famille sur des comptes en Suisse.
Mais, la justice haïtienne lui a interdit cette semaine de quitter le pays.
"Ce n'est pas mon rôle de dire si je suis d'accord (avec le retour de Duvalier)", a encore dit M. Préval, rappelant que la constitution "interdit l'exil et établit que tout Haïtien a le droit de revenir dans son pays".
M. Préval s'est rendu samedi avec son Premier ministre Jean-Max Bellerive à Saint-Domingue, où il a rencontré son homologue dominicain Leonel Fernandez pour parler de la crise politique en Haïti.
Le tribunal électoral haïtien enregistre depuis vendredi les contestations nées du premier tour de la présidentielle du 28 novembre.
Une mission d'enquête de l'Organisation des Etats américains (OEA) a conclu que des fraudes avaient faussé les résultats et recommandé d'exclure du second tour le candidat du pouvoir Jude Célestin et de qualifier le chanteur Michel Martelly pour un duel avec l'ex-Première dame Mirlande Manigat arrivée en tête.
Le Conseil électoral haïtien devrait annoncer les résultats définitifs du premier tour le 31 janvier.
Dimanche, une manifestation à l'appel d'une douzaine de candidats malheureux à la présidentielle demandait l'annulation pure et simple du premier tour.
"Nous voulons des élections sans fraude!", "A bas la corruption, nous sommes fatigués! ", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par une grosse centaine de manifestants défilant dans les rues de la capitale Port-au-Prince.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88177&PubDate=2011-01-23

Commentaire
Préval qui n'a jamais eu l'étoffe d'un président se trouve encombré avec Duvalier au point de ne pas savoir en quelle langue lui demander de répondre des millions soutirés à l'état. Serait-ce parce que les deux se trouvent dans les mêmes conditions? Ont-ils tous les deux des comptes à rendre à la nation au point de ne pas savoir trop clairement sur quel pied danser?