Port-au-Prince, le 4 janvier 2010 – (AHP) – Des représentants de plusieurs secteurs dont des leaders politiques, des membres du pouvoir central, de l’administration communale de Port-au-Prince et de la presse, ont participé mardi a une conférence-débat autour de l’impact de la réponse humanitaire près d’un an après le séisme du 12 janvier. Cette table-ronde organisée par l’observatoire Citoyen de l’Action des Pouvoirs Publics (OCAPH) a été l’occasion pour plusieurs peresonalités de dénoncer l’inefficacité des Organisations Non Gouvernementales (ONG) malgré l’énormité des moyens mis à leur disposition. En gros les intervenants ont estimé que les lsresponsables d'ONG s'enrichissent plus qu'ils n'aident les Haïtiens en difficulté. Le directeur exécutif de l’OCAPH, Karl Jean-Louis estime anormal que les ONG disposent de millions de dolars alors que les conditions de vie des résidents des camps de déplacés n’ont pas changé depuis la catastrophe.
Il a dénoncé le fait que les ONG internationales n'ont de compte à rendre à personne et fonctionne dans une totale opacité, pendant qu'elles réduisent les acteurs haïtiens au rôle de spectateurs. "Et pourtant les autorités haïtiennes ont la responsabilité, sinon le devoir de s'assurer, par un suivi de l’aide humanitaire, que les fonds débloqués sont réellement utilisés pour aider les victimes des catastrophes.
Karl Jean-Louis a par ailleurs fait remarquer que des millions de dollars ont été investis dans le domaine de la santé alors qu’aujourd’hui, des milliers de citoyens meurent de choléra par manque d’infrastructures sanitaires.
"Cela prouve, une fois de plus la nécessité de remettre en question la gestion faite par les ONG de l’aide internationale donnée à Haïti.
Le maire de Port-au-Prince, Jean Yves Jason a relevé pour sa part la volonté manifeste des ONG d’affaiblir ou d'annhiler les institutions étatiques pour avoir le champ libre.
Il y en a, a-t dit-il, qui se mettent en colère quand la mairie veut exercer son pouvoir de contrôle. "Elles font comme le pouvoir central qui veut lui aussi écarter les collectivités des efforts engagés en vue de reconstruire le pays", a critiqué M. Jason, ajoutant: quand nous avons des employés performants, elles les embauchent en leur offrant des sommes mirobolantes (un peu comme la MINUSTAH par rapport aux médias haïtiens) et refusent que nous prenions part à leurs groupes de travail, et certaines fois, elles tentent de nous opposer à la société civile.
Selon le maire de Port-au-Prince, plus d’une centaine d’ONG travaillent dans la capitale alors qu’aucune d’entre elles n’est enregistrée malgré la loi du 13 décembre 1982 et le décret du 14 septembre 1989 relatifs a l’implantation des ONG qui leur font obligation d’avoir un permis d’intervention délivré par la mairie.
Jean Yves Jason dit croire que pour sortir de cette situation, il faut sortir de l’urgence en priorisant l’aide au développement même s’il reconnait que l’aide internationale a toujours une dimension politique.
La candidate du RDNP (Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes), Mirlande H. Manigat a elle aussi critiqué le manque de transparence des ONG, reconnaissant cependant que cette situation est due en partie, à la faiblesse de l‘Etat.
La façon dont les ONG travaillent, prouve qu’elles ne respectent ni les lois haïtiennes ni les dispositions du droit international public sur le fonctionnement des ONG, soutenant qu’un état responsable se doit de tout faire pour contrôler le travail des ONG sur le terrain.
Le candidat de Repons Peyizan (Réponse des Paysans), Michel Martelly tout en saluant l’initiative de l’OCAPH, estime lui aussi qu’un gouvernement responsable se doit de contrôler les ONG intervenant sur son territoire.
L’économiste Jean Marie-Guillaume a cit des ONGé nommément des ONG pour démontrer comment ces organisations font de la pagaile et refusent catégoriquement de communiquer avec les bénéficiaires de l’aide qu’elles disent apporter.
Il affirme que lorsque les ONG font leurs rapports à leurs bailleurs, elles ne disent pas la vérité sur la façon dont l’aide est apportée.
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Commentaire
Y a-t-il un seul pays au monde ou les ONG s'enrichissent avec autant de rapidité qu'en Haïti? Les acteurs de ce forum, tous Haïtiens, ne devraient-ils pas avoir honte EUX AUSSI d'avoir livré le pays aux ONG par leur incapacité de s'unir et de travailler ensemble pour relever le pays et exclure ces bandes d’opportunistes?
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