La souveraineté se dilue quand c'est l'autre qui paie
Haïti: Pendant que l'attention est rivée sur les zigzags de la crise politique, des produits arrivent, sans contrôle, aux consommateurs. Plus d'une vingtaine en sont morts ou ont été frappés de cécité ces derniers jours pour avoir consommé du clairin, aux premières nouvelles recueillies sur place.
Cela se passe sur les hauteurs de Fond-Baptiste et à Luly. C'est loin. Très loin de nous et pourtant si près, à quelques heures de la capitale. Le clairin est bu là, il aurait pu l'être m'importe où sur le territoire.
Encore une fois, l'Etat introuvable est à blâmer. Il n'a pas fait son travail de surveillance et d'assistance. Des ministres, des institutions ne font pas ce qu'ils devaient faire et des citoyens en meurent.
Mais il y a aussi une société avide de profits rapides. Elle vend sans retenu tout ce qui lui tombe sous la main. Elle profite de la crise, du manteau de la crise, pour tirer bénéfice des contrôles défaillants.
Et il y a nous, nous les moutons de panurge. Nous portons haut le dépit, jamais la plainte auprès de la bonne autorité.
Dans les pays normaux, les associations de commerçants ou de consommateurs disent holà quand le marché déraille, ici tout le monde se réjouit. Le bon dos de l'Etat fera le coupable idéal.
Dans un autre registre, Jude Célestin fait silence. Silence radio complet. Pas un mot du candidat sur les intentions qu'on lui prête depuis trois jours de se retirer de la course à la présidence.
Le communiqué des responsables de Inite, rendu public ce mercredi, accentue la pression sur un homme qui paraît de plus en plus seul. La prise de position de la plateforme Inite souligne le divorce dans les rangs d'un camp politique qui était, il n'y a pas deux mois, une force conquérante. Sûre de sa victoire.
« La candidature est un acte personnel, le candidat doit parler pour faire connaître son choix », insiste un avocat interrogé par Le Nouvelliste.
Mais, Célestin, comme il avait fait campagne, se tait. On ne sait pas qui peut parler en son nom. Il est dit qu'il ne prend pas le téléphone depuis lundi. Même son puissant protecteur fait chou blanc à le rejoindre, chuchote-on.
La note de Inite s'inscrit dans la lignée des pressions pour trouver une issue honorable à la crise, croient certains. Le rapport de l'OEA, le CEP peut ne pas y donner suite, alors il y aurait plusieurs fers au feu pour arriver au même résultat, dit-on. L'exit de Célestin, l'exit d'Inite.
La rumeur, toujours la rumeur - il n'y a que les rumeurs qui font les nouvelles ces derniers temps - dit qu'une nouvelle fournée d'annulation de visas par les Etats-Unis d'Amérique aurait précipité les choses, semble-t-il.
Les bailleurs de fonds qui financent le budget de la République, payent pour les élections et paieront la reconstruction, s'impatientent. Il faut en finir avec cette crise électorale.
Et comme c'est le ton qui fait la chanson, le souvenir de la souveraineté nationale se dissout dans un verre de clairin frelaté comme celui qui tue à Fond-Baptiste.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88333&PubDate=2011-01-26
Frantz Duval
duvalf@hotmail.com
Commentaire
Préval a enclenché la fraude électorale d'abord à son profit personnel, question de se fabriquer une cachette, une échappatoire tout au moins. Mais il a utilisé le « pantin Célestin » à cette fin. Ce dernier a-t-il beaucoup à dire pour que la situation s'éclaircisse? Non! Il suffit que Préval parle! Le promoteur de tous les maux d'Haïti avant, pendant et depuis le tremblement de terre, c'est Préval. La faim tue la population. Le tremblement de terre a enseveli une partie de la population. Le cholera poursuit la tache d'éradication d'êtres humains au sein de cette population. Le président d'un tel pays n'est responsable de rien. Alors qui doit répondre de ce qui se fait dans ce pays? C'est à prendre ou à laisser. Ou on est président ou on ne l'est pas. La plus importante question donc que personne n'a jamais encore posée : "Sachant déjà qu’il est un apatride, combien de crimes Préval doit-il encore commettre pour mériter le nom de criminel et être jugé comme tel?"
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