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vendredi 14 janvier 2011

Ce n'est pas d'un Kouchner qu'il nous faut...

Haïti: Bernard Kouchner pourrait devenir "Haut représentant de l'ONU pour la reconstruction d'Haïti", rapporte Europe1. L'ancien ministre français des Affaires étrangères serait notamment chargé de "coordonner l'aide internationale", peut-on lire dans un article posté ce jeudi sur le site du journal Le Monde.
Cette annonce inattendue cause déjà des remous dans les milieux qui suivent de près l'actualité diplomatique dans un pays, Haïti, qui vit sous une tutelle soft. De plus, l'arrivée d'un Français à un poste de direction réveille des souvenirs douloureux quand on connaît le passé colonial entre les deux pays qui se sont séparés après une guerre sanglante, il y a de cela deux siècles.
Bernard Kouchner, qui a effectué plusieurs visites en Haïti, n'a pas laissé des souvenirs intarissables dans le pays. Pour certains journalistes, l'ancien diplomate a un seul point fort : son arrogance. « Un arrogance d'ancien homme de gauche particulièrement gêné quand on l'interroge sur l'épineux dossier du remboursement de la dette de l'Indépendance payée par Haïti à la France pendant plus d'un siècle annuité après annuité », estime un journaliste qui avait eu la chance de l'interroger alors qu'il était de passage en Haïti comme ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy.
Une source proche de l'ambassade de France à Port-au-Prince, interrogée par Le Nouvelliste sur la véracité de la nomination prochaine de Bernard Kouchner à un poste à l'ONU en rapport avec Haïti, a admis son embarras. « Nous ne savons pas de quoi il en retourne; nous avons appris la nouvelle par la presse en même temps que tout le monde. »
Pour un responsable de la mission de l'ONU en poste en Haïti, la situation de Kouchner est simple : « Pour le moment, personne ne sait qui il va remplacer et encore moins s'il aura un poste en Haïti. Monsieur Kouchner est disponible, il l'a fait savoir au cas où l'ONU aurait besoin de lui quelque part ». Questionné par Le Nouvelliste pour savoir quel poste va combler l'ancien ministre français des Affaires étrangères, celui de Bill Clinton ou celui d'Edmond Mulet, notre interlocuteur nous a référés au bureau du porte-parole du secrétaire général des Nations unies.
« Le poste d'Envoyé spécial du Secrétaire général du président Bill Clinton et celui de Monsieur Edmond Mulet, de Représentant spécial du secrétaire général, relèvent, les deux, directement, du Secrétaire général Ban ki-moon », a tenu à préciser notre interlocuteur.
Si Edmond Mulet avait annoncé depuis des mois qu'il ne passerait qu'un an en Haïti et compte retourner dans les semaines qui viennent à son poste au siège des Nations Unies à New York, on le voit mal partir, dans la précipitation, avant la prise de pouvoir par un nouveau président élu en Haïti.
Pour Clinton, un départ ces jours-ci serait un aveu d'échec. Le Représentant spécial du Secrétaire général et coprésident de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) n'a pu que réaliser un point de presse le 12 janvier, un an après le meurtrier tremblement de terre qui a dévasté la capitale. Il n'avait rien à montrer, ni à inaugurer. Clinton ne peut pas partir, sauf raison majeur, sans une réalisation conséquente de ses fonctions et responsabilités haïtiennes.
La question serait-elle d'ordre sémantique ? Est-ce un tout nouveau poste que l'ONU va tailler sur mesure pour Bernard Kouchner, celui de haut représentant de l'ONU pour la reconstruction d'Haïti ?
Après toutes les critiques que le processus de reconstruction a suscitées à l'occasion du premier anniversaire du séisme, ce ne serait pas une surprise que le Secrétaire général pense à créer un poste à temps plein avec résidence permanente en Haïti pour un coordonnateur de l'aide à la reconstruction, estime un responsable haïtien très bien introduit dans les relations avec la communauté internationale.
Cet homme d'affaires n'a qu'une seule question : Est-ce de Bernard Kouchner qu'il nous faut ?
Vue de France
Ministre d'ouverture, Bernard Kouchner avait été remercié du gouvernement lors du dernier remaniement en novembre. Entre 1999 et 2001, il avait déjà occupé des fonctions similaires comme chef de la mission de l'ONU pour le Kosovo, souligne l'article du Monde.
Europe1 s'interroge toutefois sur plusieurs points : Reste à savoir s'il remplacera l'ancien président américain Bill Clinton, chargé par l'ONU de coordonner l'aide internationale, ou s'il coordonnera son action avec ce dernier. L'ancien Médecin sans frontières, aura-t-il par ailleurs la même rémunération symbolique que celle de l'ex-président américain, à savoir un dollar ?
Europe1 assure que Nicolas Sarkozy s'est "personnellement impliqué" dans cette nomination lors de son déplacement aux Etats-Unis, lundi. Son prédécesseur au quai d'Orsay, Philippe Douste-Blazy, avait déjà été recasé en 2008 à l'ONU, comme secrétaire général adjoint chargé des financements innovants.
Cependant, ce qui est plus édifiant que l'article ce sont les commentaires des lecteurs du journal Le Monde.
Selon un premier lecteur : « Non ! Pas lui ! Regardez son bilan en Bosnie, ses mensonges, ses fraudes, ses ingérences, ses amitiés avec Bongo, Ben Ali et les autres... Cela fait 20 ans que Kouchner ne comprend que son compte en banque au prétexte de s'intéresser aux pauvres. »
Pour un autre, « Il y aurait pour nous un avantage (un seul) à cette nomination : il serait loin de la France. »
« Je bosse pour l'ONU; j'ai été au Kosovo du temps de Kouchner et j'ai pu apprécier sur le terrain ses soi-disant compétences; je considère que cette nomination serait absolument catastrophique pour Haïti. Un nouveau choléra. Ça suffit ! Les Haïtiens ne méritent pas ça ! » estime un trosième lecteur.
Pour Cassandre ainsi identifiée « Compte tenu de son âge - Bernard Kouchner est âgé de 71 ans! je ne vois aucune obligation, ni raison de le recaser où que ce soit. Monsieur Kouchner, après une longue carrière (qu'on apprécie ou non, c'est une autre discussion) devrait maintenant faire preuve d'un peu d'humilité (pense-t-il sérieusement avoir à 71 ans l'énergie et la capacité de travail nécessaires pour assumer une telle tâche ?) et songer à la retraite... »
Fabrice, lui, crie haut et fort : « Il va ruiner l'ONU, cet expert en intérêts personnels va lui facturer toutes ses interventions au prix fort. »
« Il a un objectif très noble: changer sa Ferrari, l'ancienne ne lui permettait plus d'échapper à la police », croit un autre internaute.
Pour Kindy, cette nomination de Bernard Koucher c'est La honte !!! « Combien de temps encore allons-nous subir toutes ces lamentables affectations ...tous ceux exclus du gouvernement se retrouvent bien au chaud, dans des postes bien payés alors que la France d'en bas n'a pas de boulot, où on traite de fainéants les chômeurs... HONTE à ces donneurs de leçons!!! », se demande-t-il.
Le commentaire d'un internaute identifié comme étant Davdan vise l'âge de l'ancien ministre de François Mitterrand et de Nicolas Sarkozy « Place aux jeunes ! Il y a à l'ONU tout un tas de vieux débris, certains ayant dépassé cinquante ans, et l'arrivée de Bernard Kouchner serait une injection de sang frais. D'autant plus qu'il pourrait faire venir sa chère Christine, qui peut elle aussi apporter toute sa fraîcheur et sa merveilleuse connaissance du milieu, à laquelle s'ajoute son immense sens des relations humaines. Ne pas recaser monsieur sans madame !
NB : ils ont un fils, non ? On ne pourrait pas penser aussi au jeune homme ? Il a sans doute hérité de toutes les formidables qualités de ses parents, et la France ne peut pas se priver de son talent ! »


Frantz Duval
duvalf@hotmail.com
Avec Le Monde

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=87802&PubDate=2011-01-13

Commentaire
Seul l'avenir dira si nous voulons à tout prix continuer à servir de prétexte pour fournir de l'emploi à ceux qui n'en ont plus, sauf chez nous! En attendant, la priorité d’Haïti devrait être de résoudre les problèmes créés par Préval et Jude Célestin avec ces élections qui n’en finissent plus, et pourtant si déterminantes pour les Haïtiens.

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