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vendredi 28 janvier 2011

Hillary Clinton rencontrera Célestin, Manigat et Martelly

A environ une semaine du 7 février, un date qui devrait marquer la fin du second mandat de René Préval, le doute et l'incertitude caractérisent le quotidien en Haïti. C'est dans ce contexte que la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, visite le pays ce dimanche. Elle devra s'entretenir séparément avec les trois candidats à la présidence Jude Célestin, Mirlande Manigat et Michel Martelly qui se battent pour aller au second tour, a fait savoir vendredi l'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, au cours d'une rencontre avec la presse où il a abordé plusieurs autres points.
Haïti: Tout le monde se concentre sur ce qui va se passer le 7 février prochain. Si l'on ne considère pas l'article 232 de la loi électorale qui a été modifié par le Parlement accordant ainsi une rallonge de 90 jours au président de la République, le mandat de René Préval prendrait fin le 7 février. L'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, a estimé que c'est au gouvernement de résoudre cette question. « Ce qui est important, c'est d'avoir un moyen pour avancer avec le processus électoral. Personnellement, je pense que si on a les moyens pour avancer, on verra ce qui sera bon », a-t-il dit. Pour lui, cette date est hypothétique.
« Les Etats-Unis ont un engagement envers Haïti pour le long terme, a renchéri l'ambassadeur. Je l'avais dit à mon arrivée dans le pays, en août 2009, nous n'abandonnerons jamais le peuple haïtien. Nous continuons d'avancer avec lui. Nous aimerons qu'Haïti devienne un pays plus riche et plus stable, où tout le monde peut vivre une vie meilleure. Comme signe de cet engagement, notre secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, sera en Haïti dimanche prochain.»
Un an après sa dernière visite dans le pays, madame Clinton veut montrer son engagement personnel envers Haïti, a fait savoir le diplomate. « Elle aimera voir les progrès réalisés dans la construction, la lutte contre la maladie de choléra. Elle aimera parler avec les leaders de la société civile. Elle parlera aussi au peuple haïtien à travers les ondes. C'est une occasion pour madame Clinton de parler avec le président Préval, mais surtout avec les trois candidats à la présidence, toujours dans le contexte électoral, c'est-à-dire M. Célestin, Mme Manigat et M. Martelly », a déclaré M. Merten.
En effet, la secrétaire d'Etat doit rencontrer les candidats de façon individuelle.
« J'aimerais souligner que ce qu'on fait ici c'est appuyer un processus électoral qui puisse assurer le respect du vote de la population, a-t-il poursuivi. Pour nous, ce qui est important, c'est la transparence et la crédibilité du processus. Des gens ont dit que si c'est le résultat de X ou Y, les Etats-Unis peuvent mettre un embargo sur le pays. C'est faux. Nous n'avons aucune intention de mettre un embargo sur le pays. »
« Nous sommes là pour aider le peuple haïtien, nous ne sommes pas là pour lui donner des problèmes », a martelé M. Merten.
En outre, le diplomate américain a souligné que seul le CEP est habilité à publier les résultats définitifs des élections du 28 novembre. « Seul le CEP a le droit de donner les résultats de ces élections, selon la loi haïtienne, nous sommes conscients de cela. Mais étant donné que le gouvernement haïtien a demandé une assistance technique, nous croyons que les avis de la commission est une bonne suggestion, une manière de résoudre le problème que nous avons ici. De la façon donc j'avais lu le rapport, je n'ai pas vu de résultat. J'avais vu prescription, comment compter les voix pour donner un résultat qui traduit la volonté du peuple haïtien », a expliqué M. Merten.
Interrogé par ailleurs sur un éventuel financement du second tour de l'élection par les Etats-Unis, Kenneth Merten n'a voulu répondre clairement à cette question. « Ce que nous voulons, c'est que les mêmes fautes ne se répètent pas dans le second tour. Je ne veux pas spéculer sur ce que nous allons faire... Nous n'avons pas de candidat. Notre candidat est le processus. Nous voulons un processus clair et transparent. »
Selon le diplomate, le CEP et le gouvernement haïtien ont invité les Etats-Unis à participer à la réalisation des élections, qui y ont tout de même contribué à hauteur de 14 millions de dollars. En ce sens, son pays veut s'assurer que cet argent est dépensé au mieux pour la population, avec un processus crédible et transparent.
Toujours d'après M. Merten, la Mission de l'OEA a fait beaucoup de bonnes recommandations. « Nous aimerions que le CEP voie les valeurs qu'il y a dans ce rapport. Nous aimerions voir le calendrier électoral », a-t-il dit.
Interrogé par le Nouvelliste sur ce qui peut être à la base de cette violente rupture entre le gouvernement Préval/Bellerive, les Etats-Unis en particulier et la communauté internationale en général, Kenneth Merten a répondu ceci : « Je ne suis pas d'accord avec cette caractérisation, parce que de mon côté, et je crois du côté du gouvernement haïtien aussi, il n'y a pas de rupture. Nous parlons et nous continuons de travailler chaque jour avec le gouvernement. Parce qu'il y a beaucoup de choses à faire dans le pays. Il y a la question de la reconstruction, de la santé publique, de choléra, etc. ; nous continuons à travailler. Il n'y a aucun problème sur ces dossiers. »
« Ces derniers jours, beaucoup pensent que la communauté internationale ne respecte pas la dignité du peuple haïtien. Je ne suis pas d'accord avec cela. Nous avons beaucoup de respect pour la dignité du peuple haïtien. Moi-même, je crois personnellement que la meilleure façon de respecter la dignité du peuple haïtien, c'est de respecter son vote. Et pour nous, c'est ce qui est important », a confié le diplomate.
Une tentative d'explication pour les visas révoqués
Vous avez mentionné la question de visa, a renchéri M. Merten, qui a rappelé qu'il n'a pas le droit de parler de ce sujet personnel. « Mais, selon la loi américaine, il y a plusieurs raisons pour lesquelles quelqu'un peut perdre son visa : le statut d'un individu qui change ici dans le pays et le gouvernement américain croit qu'une personne qui n'a pas de lien assez fort dans le pays, par exemple qui peut laisser le pays peut lui retirer le visa. On peut retirer le visa pour plusieurs raisons: quelqu'un qui est engagé dans la criminalité, etc. Ce n'est pas une chose qu'on fait souvent, mais on doit respecter les lois américaines qui concerne les visas », a-t-il expliqué
Par ailleurs, une fois de plus, le diplomate a rappelé que les Etats-Unis n'ont rien à voir et ne savaient rien sur le retour de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier dans le pays. « C'est au peuple haïtien et au gouvernement haïtien de décider de ce qui va être fait dans ce dossier », Kenneth Merten dixit.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88441&PubDate=2011-01-28

Commentaire
Rencontrer Célestin? Et il se trouvera après des gens pour prétendre que la communauté internationale sait ce qui se passe en Haïti. Qui est Célestin sinon le laquais de Préval. Qu’un tel personnage n’ait pas eu un seul instant d’hésitation pour se présenter candidat à la présidence en Haïti, voilà le signe le plus frappant de notre décadence. Il n'y a que le hasard d'une rencontre qui l'a place où il est. Lui donner l'espoir qu'il vaut ou pourrait valoir quoi que ce soit en politique, c'est réhabiliter son amour propre qui s’est désintégré depuis longtemps. Il n'obéit qu'aux desseins de Préval et ne vaut pas mieux. Ni lui, ni son mentor ne possèdent l'étoffe de politicien qu'ils s'attribuent. Mais, hélas, nous sommes en Haïti où tout semble possible!

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