Haïti: Un rapport publié sur les activités des Organisations non gouvernementales (ONG) en Haïti par l'ONG américaine Disaster Accountability Project fait état d'un manque de transparence dans leur mode de gestion. Très peu d'informations, a noté le rapport, sont disponibles sur la manière dont les ONG ont dépensé les millions de dollars collectés aux Etats-Unis suite au passage du meurtrier séisme dans le pays. Seules 38 des 196 ONG considérées dans le cadre dudit rapport ont rempli le questionnaire qui leur a été soumis.
Sur les 38 ONG qui ont répondu, 35 disent fournir des informations régulières sur leurs activités de terrain. « Nous avons cependant constaté que seules 8 des 196 organisations donnent effectivement des informations régulières sur leur site », a indiqué Ben Smillowitz, directeur exécutif de Disaster Accountability Project.
Les auteurs du rapport n'ont pas dénombré le volume d'ONG américaines travaillant dans le pays. De quoi compliquer leurs démarches pour savoir la quantité d'argent collecté aux Etats-Unis au profit des victimes du séisme. Cependant, les 38 ONG ayant rempli le questionnaire soumis ont collecté à elles seules 1.4 milliard de dollars. La majorité des 38 ONG n'ont répondu à la question sur les intérêts que la somme collectée leur rapporte en la plaçant en banque. Seules cinq ont accepté de répondre à cette question. Les intérêts gagnés sur l'argent reçu par ces cinq organisations s'élève à 1.8 million de dollars.
Des 1.4 milliard de dollars collectés par les 38 ONG ayant rempli le questionnaire presque la moitié n'est pas encore engagée. Selon le rapport, de janvier à décembre, environ 730 millions de dollars de cette somme, soit 52%, ont été dépensés dans des actions en faveur des victimes du séisme. La plupart des ONG considérées n'ont pas répondu aux questions posées. Une situation qui laisse perplexe Ben Smillowitz. « Une telle situation va porter les gens à réfléchir avant de participer aux collectes de fonds suite à une catastrophe. Un meilleur partage d'informations peut augmenter la crédibilité des ONG aux yeux des donateurs », a dit au Nouvelliste le directeur de Disaster Accountability Project.
Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=87401&PubDate=2011-01-04
Commentaire
Apparemment, ces gens ne sont pas plus transparents que le gouvernement haïtien qu'ils ont remplacé depuis belle lurette. Que faut-il faire pour que les Haïtiens apprennent à gérer le pays avec sérieux et transparence? Cela exclurait automatiquement certaines ONG qui se servent de la pauvreté des gens pour augmenter le niveau de vie de leurs propres membres. C'est donc vrai qu'"il n'y a point de mal dont il ne naisse un bien". Le problème, en faveur de qui ce bien se réalise-t-il ?
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