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mardi 25 janvier 2011

Deux visites, un tournant ?

Si René Préval s'est rendu en République Dominicaine ce week-end, les diplomates des pays amis se sont payés ce lundi une visite groupée au CEP.

Haïti: 12 heures 09. Trouvé un espace pour stationner relève de l'exploit, lundi 24 janvier 2011 à la rue Moise où se trouve le siège du Conseil Electoral Provisoire (CEP). Les Surburband blindés immatriculés Corps diplomatique et d'imposants 4x4 occupent chaque coin, tout le long de la petite rue. Un camion à canon à eau estampillé « UN » participe au dispositif de sécurité du périmètre soigneusement bouclé.
Tous les ambassadeurs des pays amis d'Haïti à l'exception de celui de la France, Didier Le Bert, représenté par un collaborateur, participent à une réunion avec les conseillers électoraux dans un contexte de crise électorale qui perdurent et pour laquelle on évoque, officieusement, tous les scénarios : second tour, annulation, entre-autre.
12 heures 56. A la queue leu leu, les ambassadeurs,certains le le visage fermé, sortent du Gold Gym. Laconique, celui des Etats-Unis, Kenneth H. Merten, renvoie à M. Mulet. L'ambassadeur Normandin du Canada, marchant sur les talons du Brésilien Igor Kipman, partage avec celui-ci le même air hermétique.
M. Mulet répondra aux questions, lance Normandin,visiblement pressé de quitter les lieux.
Décontracté, le patron de la MINUSTAH, Edmond Mulet, brise la glace. C'était une réunion ordinaire. Il y en a dejà eu d'autres, explique le Guatémaltèque qui annonce que le CEP va mettre le cap sur le second tour. Pas d'annulation en perspective, mais plutôt un calendrier pour le second tour, révèle le diplomate.
Cette réunion en forme de procession a-t-elle plus de sens que ce que disent les mots polis de Mulet ?
Le président René Préval qui évite les diplomates des pays amis, vient de faire un petit tour de l'autre côté de l'Ile, en République Dominicaine. Est-ce pour contrer une nouvelle initiative de l'homme de Marmelade que les diplomates sont venus à Pétion-Ville ?
Brusquement, le CEP redevient crédible ? Incontournable ? Tous les amis d'Haïti veulent du premier tour et souhaitent un second si ce CEP accepte les corrections de l'OEA?
Le Miami Herald rapportant les propos d'un diplomate sous couvert de l'anonymat parle du 7 février comme de la date de sortie de René Préval de la scène. S'il résiste, au non de la loi qui lui permet de rester jusqu'au 14 mai, l'Organisation des Etats Américains le déclarera illégal, dit le journal.
Pendant ce temps, la population observe les ballets diplomatiques et les agitations politiques avec un calme étonnant. Dimanche, une marche du groupe des 12 pour réclamer l'annulation des élections n'a pas fait deux cents participants. Michel Martelly menace d'appeler ses partisans à la mobilisation, mais attend. Mirlande Manigat garde un silence assourdissant. Et les candidats du parti INITE de Jude Célestin semblent vouloir trouver une solution sans leur leader, sans « l'ingénieur ».
Cette visite au CEP sera-t-elle un tournant ou un kilomètre supplémentaire sur dans l'impasse électorale ?
Est-ce que les diplomates sont tout simplement en panne d'interlocuteur au gouvernement ?
Entre-temps, ce week-end lors de sa visite en République Dominicaine on croit que René Préval se cherche des alliés, d'autres interlocuteurs.Fernandez, Lula, Clinton, dit-on. Cette visite sera-t-elle un tournant dans ce jeu de basket ball arrivé aux prolongations "extra time" pour un président maitre du temps qui semble ne plus avoir de temps? Seul le temps égalisera les angles et révéléra les plans et "set" finale des protagonistes, croit-on!!!
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88234&PubDate=2011-01-24

Commentaire
Ce que notre bon ami Robertson Alphonse ne veut pas dire, c'est que chaque fois qu'un politicien haïtien est force à l'exil ou qu'il est victime d'un coup d'état, c'est vers la République Dominicaine qu'il regarde. Préval se prépare une échappatoire. Et cela, dans le sens littéral du terme. A quoi sert, en effet, un président qui ne gouverne plus depuis longtemps? Sans Préval, la situation d'Haïti serait autre, meilleure qu'elle n'est maintenant. Pourquoi? Elle ne saurait être pire. Cela n'est plus possible.

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