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mardi 18 octobre 2011

Fonds social business pour aider à reconstruire Haïti

Haïti: Muhammad Yunus veut créer une « entreprise sociale » en Haïti, qui travaillera notamment dans la reforestation. Le prix Nobel de la paix et pionnier du microcrédit au Bangladesh est arrivé dans le pays ce jeudi, pour partager ses expériences au niveau du relancement économique et aider Haïti à passer par la même voie.
Dans sa mission de contribuer à éliminer la pauvreté, Muhammad Yunus, qui est un membre du Conseil présidentiel consultatif économique d'Haïti avec le président Clinton, a prôné un changement du système bancaire et commercial dans le monde. "La crise financière a été un grand réveil. Nous nous sommes réveillés, mais certains ne veulent pas ouvrir les yeux. Nous avons une chance, nous pouvons en sortir », a-t-il déclaré.
De passage au Canada le 2 septembre dernier et intervenant à l'Université de Carleton, M. Yunus avait plaidé pour le "business social", la création d'entreprises qui s'intéressent à des problèmes de malnutrition, de drogue, de chômage, etc. Il a publié un livre intitulé : « Créer un monde sans pauvreté », dans lequel il décrit sa proposition pour les entreprises sociales.
Muhammad Yunus était egalement à New York, où il a assisté à la réunion du Groupe de plaidoyer des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) le 20 septembre 2011. Dans une autre session à la Clinton global Initiative, le professeur Yunus a participé aux discussions sur l'avenir d'Haïti et préconisé des actions économiques et sociales. Le professeur Yunus a souligné le rôle critique que la jeunesse d'Haïti peut jouer dans la reconstruction d'Haïti et soutenu que l'entreprise sociale aurait un impact énorme sur la reconstruction de l'économie d'Haïti et le tissu social. Lors d'une cérémonie séparée, il a signé un protocole d'entente avec Luis Alberto Moreno, le président de la Banque interaméricaine de développement, pour entreprendre des programmes conjoints en Haïti. Un fonds social business pour Haïti a déjà été établi. Ce fonds accordera des prêts à toute personne souhaitant créer une entreprise sociale dans le pays.
Le président Martelly a remercié l'économiste Muhammad Yunus d'avoir accepté d'être membre du conseil consultatif et d'avoir apporté des précisions relatives au « socio-business », un concept où le revenu du business que l'on fait n'est pas de l'argent, mais des résultats, a expliqué le président.
Muhammad Yunus (né le 28 juin 1940 à Chittagong) est un économiste et entrepreneur bangladais connu pour avoir fondé la première institution de microcrédit, la Grameen bank, ce qui lui valut le prix Nobel de la paix en 2006. Il est surnommé le « banquier des pauvres ».

John Smith Sanon
jsmithsanon@gmail.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98314&PubDate=2011-10-14

Commentaire
Le projet de M. Yunus ayant fait ses preuves ailleurs, notamment au Bangladesh, son pays d'origine, n'a aucune raison d’échouer en Haiti. Du moins, c'est ce que suggère un regard optimiste sur l'expertise déjà connue de ce spécialiste. Cependant ce calcul simple et très favorable à l'implantation du système conçu par ce grand économiste devra compter avec d'autres éléments. En Haiti, la pierre d'achoppement, ce sont les intérêts particuliers. Il s'agit d'un pays où l'on ne dénoncera jamais assez fort le fléau de la corruption officielle. Elle a miné toute confiance du peuple dans ses dirigeants. Il faut donc non pas reconstruire, mais CONSTRUIRE, pour ainsi dire, un tout nouveau contrat social où les autorités traditionnelles soient sinon exclues, tout au moins occupent un fragment négligeable et surtout géré de l’extérieur (de leur circuit classique). Tout projet sérieux fait son entrée dans ce pays comme une chasse-gardée établie d'avance dans l’intérêt d'un petit groupe. La voracité de ces vautours est telle qu'ils interceptent, avant même son implantation dans le pays, tout soupçon d'aide de l’extérieur afin de s'assurer qu'elle n'aille pas précisément à ceux qui en ont besoin. Alors M. Yunus qui ne connait pas le terrain ferait peut-être très bien de se faire conseiller, d'arpenter le terrain et de bien observer les endroits où il pose les pieds. Le terrain une fois ainsi déminé, déblayé des grands foyers de corruptions qui l'encombrent, il pourrait essayer de faire quelque chose, d'aider ces citoyens pauvres à se construire un avenir plus digne.

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