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mercredi 19 octobre 2011

EDITO : Gouverner c'est sortir des pas de ses devanciers

Haïti: Bienvenue !
Bon courage et bonne chance !

Comme pour un premier jour de l'an, il est de bon ton ce 18 octobre 2011 de formuler les voeux les meilleurs à l'endroit du Premier ministre Garry Conille et de chaque membre de son gouvernement. Cela fait si longtemps que le pays attendait qu'une nouvelle équipe se mette au travail.
C'est fait. Au palais national, le président Martelly a donné la dernière onction. Le processus de prise de pouvoir par un nouveau chef de gouvernement est complété avec la cérémonie du jour. Deux jours encore pour que les ministres soient installés, et au travail.
Se mettre au travail, c'est d'abord assurer la continuité de l'Etat, régler la machine sur le rythme du train-train quotidien et en même temps lui trouver un nouveau tempo. Gouverner c'est sortir doucement des pas de ses devanciers. Pour faire mieux et plus vite.
Garry Conille - le plus jeune de nos Premiers ministres jamais investis - aura à inventer des solutions originales pour sortir des sentiers battus. Il aura aussi à assurer l'équilibre entre trois forces qui mènent le pays : la présidence, qui veut s'affirmer, détentrice du mandat populaire ; le Parlement qui se sait doté - jusqu'à ce que le rapport de force change - d'un levier de négociation non négligeable ; et l'administration publique, qui -comme un serpent endormi - attend de savoir sur quel pied on va la faire danser.
Tout sera question de doigté et d'intelligence. Nous avons réussi en dépit de tout à mener en cinq mois cette transition à bon port. Un autre défi se présente au gouvernement : gérer au bénéfice du pays le peu de ressources dont nous disposons en faisant des arbitrages déchirants.
Les promesses et les attentes sont déjà en embuscade au détour de chaque jour et les populations sont impatientes de savourer le fruit des lendemains meilleurs.
Bon courage et bonne chance, Messieurs et Dames les ministres !
Les choses sérieuses vont commencer.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

Commentaire
Puissiez-vous dire vrai, Monsieur l’éditorialiste! On nous a tellement habitués à ces démarrages tapageurs et fracassants. Notre seule chance, ce serait que cette fois ce mouvement soit calculé, contrôlé, rationalisé, géré de manière réfléchie et non de cette façon automatique tel que l'ont pratiquement toujours fait les prédécesseurs des autorités actuelles. Que celles-ci puissent prendre un virage brusque et surprenant, qu'ils aient toutes les possibilités du monde de se démarquer des autres, de celles que nous avons connues depuis 1986 (car la nature de ce qu'il y avait avant n'est plus à démontrer), cela est évident. C'est même une très belle occasion. Mais en profiteront-elles? En feront-elles profiter les citoyens? Auront-elles le courage de dire :"c'est assez!" et de tracer une nouvelle voie pour les générations à venir? Nous ne pouvons que le souhaiter ardemment! En attendant, croisons les doigts! C'est quand même mieux que de se tourner les pouces.

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