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vendredi 14 octobre 2011

Le gouvernement Conille devant le Sénat

Haïti: Le Premier ministre Garry Conille présentait devant le sénat de la République sa déclaration de politique générale jusqu'au moment où nous mettions sous presse, jeudi 13 octobre, vers minuit.
Accompagné des 17 ministres qui vont composer son gouvernement et de quelques conseillers, le médecin qui se mue en homme politique depuis quelques semaines a lu pendant des heures de larges extraits du document présentant sa vision pour son mandat.
Dans un style très consensuel et marqué par des réponses "toast master", le Premier ministre a ensuite répondu aux critiques et suggestions des honorables sénateurs qui ont défilé à la queue leu leu sur la tribune de la chambre haute.
Évitant toute confrontation, le chef de gouvernement qui cumulera comme son prédécesseur Jean Max Bellerive le portefeuille de la Planification et de la Coopération externe va, s'il passe l'examen devant les deux branches du Parlement, prendre la tête du premier gouvernement du président Michel Martelly, cinq mois après que celui-ci eut prêté serment le 14 mai 2011.
La veille, mercredi soir, une réunion entre le président Martelly et des députés avait dégénérée et des insultes avaient fusées entre les élus et le chef de l'exécutif faisant craindre à un report de la série des séances devant le parlement.
Toute la journée de jeudi des informations contradictoires avaient circulé sur les chances de Garry Conille de se présenter devant le sénat. Des changements de dernière minute sont intervenus dans la liste des ministres en vue de satisfaire les revendications des forces parlementaires et la procédure de présentation de la politique générale a pu débuter dans l'après-midi.
Avant que le gouvernement ne se présente devant les sénateurs, le président de la République a pris la première photo officielle de ce gouvernement au palais national.
"La composition de ce gouvernement est, selon le chef de l'Etat, une étape cruciale pour accélérer le processus de reconstruction.
«Cette nouvelle équipe pourra faire beaucoup avec très peu, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas beaucoup de moyens en main mais ils vont fournir beaucoup de résultats. C'est ça qui est bon pour Haïti et c'est ça qui me rend confiant. Nous avons beaucoup de projets prêts, nous avons beaucoup de pays amis qui veulent aider mais un gouvernement est une chose que tout le monde demandait pour avoir un vis-à-vis. Cela veut dire que si vous voulez intervenir dans les affaires liées à l'agriculture, vous ne voulez pas avoir à faire avec le président mais avec le ministère responsable de l'Agriculture. Si quelqu'un veut intervenir dans le domaine de l'éducation il aura en interlocuteur le ministre de l'Education. C'est pour cela que j'ai besoin de tous les bras du gouvernement aujourd'hui pour que l'on puisse commencer à avancer», a déclaré le président Michel Martelly.
Voici la composition officielle du nouveau cabinet ministériel composé de quatorze hommes et de trois femmes :
Dr. Garry Conille, Premier ministre et ministre de la Planification et de la Coopération externe;
Me Thierry Mayard Paul, ministre de l'Intérieur, des Collectivités territoriales et de la Défense nationale;
André Lemercier Georges, ministre de l'Economie et des Finances;
Laurent Lamothe, ministre des Affaires étrangères et des Cultes;
Me Josué Pierre-Louis, ministre de la Justice, de la Sécurité publique et de la Police;
Réginald Paul, ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle
Agronome Joseph Ronald Toussaint, ministre de l'Environnement
François Richel Lafaille, ministre des Affaires sociales et du Travail
Choiseul Henriquez, ministre de la Culture et de la Communication
Jacques Rousseau, ministre des Travaux publics, Transports, Communications et de l'Energie
Florence Duperval Guillaume, ministre de la Santé publique et de la Population (MSPP)
Agronome Hébert Docteur, ministre de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR)
René Jean Roosvelt, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique (MJSAC)
Daniel Supplice, ministre à la Présidence chargé des Haïtiens vivant à l'étranger
Yanick Mézil, ministre à la Condition féminine et aux Droits de la femme
Stéphanie Balmir Villedrouin, ministre du Tourisme
Ralph Ricardo Théano, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement.

Frantz Duval
avec RFI
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98315&PubDate=2011-10-13

Le gouvernement une fois installé, il faudra commencer à faire sentir son utilité. C'est, croyons-nous, la première tache à laquelle devrait s'atteler le président à travers son premier ministre. C'est vrai que travailler consciencieusement à changer la situation calamiteuse confrontée jusqu'à maintenant par ce pays va être dur. Tout est à faire (et non à refaire), en commençant par la capitale. Beaucoup de privilèges devront être attaqués (contrats sans appels d'offres, contrebande à travers la frontière, non paiement d’impôts ou corruption des fonctionnaires), beaucoup de profiteurs confrontés. C'est d'une structure complètement vermoulue dont il est question. Ce sont des ministres (pas tous), des sénateurs, des députés, des directeurs généraux qui ne sont pas habitués à vivre dans une société où les droits des personnes (surtout de leurs subalternes), quel que soit leur rang social, leur situation économique, sont respectés. Et peut-être même les rares acquis du gouvernement de Préval, dont le respect de la démocratie branlante que nous connaissons, devront être protégés avec un regain de vigueur contre les prédateurs traditionnels qui vont, si les choses veulent vraiment changer, tenter un dernier effort pour favoriser une régression, un retour de situation, qui leur soit favorable. On ne contemple pas passivement la disparition de ses privilèges (on prend pour acquis qu'ils sont héréditaires) notamment quand on sait qu'ils ne sont que cela. "Tout privilégié est un immoral". On peut ne pas adhérer à cent pour cent à cette maxime de Mijail Bakounine, mais il est difficile de ne pas éprouver des réserves, une espèce de remords de conscience, quand on l'applique au CAS HAÏTIEN. Alors, messieurs le président et le premier ministre, ayez le courage de prendre des mesures impopulaires au sein de ce petit clan, c'est le seul gage d'une popularité authentique. Un petit clan égocentrique, snob et insatiable ne saurait définir un peuple.

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