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vendredi 7 octobre 2011

Martelly et Conille affichent une entente parfaite

Michel Joseph Martelly souligne que Garry Conille ne lui a pas été imposé. Il a choisi, insiste-t-il, l'autre membre de son « duo » qu'il qualifie déjà de « gagnant » pour diriger « un gouvernement représentatif, ouvert et inclusif ». Conille, très politique, affiche la carte de la bonne entente et confie qu'un espace de discussions des différends a été créé dans un esprit constructif.
Haïti: Le président Michel Joseph Martelly, un tantinet agacé, a rappelé que Garry Conille ne lui a pas été imposé. « Je suis le président d'Haïti, j'ai choisi M. Conille, mon Premier ministre, a souligné le chef de l'Etat, au palais national, le jeudi 6 octobre 2011. Je crois, a-t-il gagé, que le pays va avoir avec moi et le Premier ministre un duo gagnant. Notre seul souci sera de voir une Haïti meilleure pour tous les Haïtiens.»
Le cap, selon Martelly, est mis sur la formation du gouvernement. « Le Premier ministre s'attelle à mettre sur pied un nouveau gouvernement représentatif, ouvert et inclusif », a-t-il expliqué, sans prendre d'engagements spécifiques envers des secteurs, « trop nombreux ».
La compétence constituera le principal critère pour accéder au gouvernement dont les priorités seront les promesses d'accès à l'éducation, la création d'emplois, l'établissement d'un Etat de droit ... faites lors de la campagne présidentielle, a argumenté le président, pour qui « la reconstruction d'Haïti va maintenant commencer pour de vrai ».
Conille se dit au service du pays
Le Premier ministre Garry Conille, affirmant pour ceux qui en doutent encore qu'il est Haïtien et n'a jamais renoncé à sa nationalité, a souligné qu'il est au service d'Haïti. « J'ai grandi, travaillé et vécu toute ma vie dans ce pays. Je ne me vois pas comme un agent d'une quelconque entité étrangère. Mais, au contraire, un fils d'Haïti que Haïti a permis d'avoir une meilleure compréhension de ce que l'assistance internationale peut être si elle est bien utilisée »,a expliqué M. Conille, considéré par certains « comme l'homme de Bill Clinton, coprésident de la CIRH, une structure d'affaiblissement de l'Etat haïtien ».
Le ton posé, Garry Conille a souligné que cela fait des années depuis que le peuple entend des paroles. « L'heure est à l'action, et aujourd'hui nous sommes prêts, aux côtés du président de la République, des sénateurs, des députés et les autres élus, à donner des résultats pour changer les conditions de vie de la population », a-t-il dit.
Le Premier ministre a rejeté l'analyse du sénateur Anacacis Jean Hector qui prédit une « cohabitation houleuse vouée à l'échec avec le président Michel Joseph Martelly et son équipe ». « Ma collaboration avec le président et son équipe a été jusqu'ici très constructive, très productive », a réagi le Premier ministre Garry Conille, satisfait de la création, selon lui, d'un espace de discussions constructives, honnêtes, de débats d'idées où les désaccords avec le président et son équipe sont exprimés. « Je trouve, a-t-il souligné, que c'est excessivement constructif. »
Le docteur Garry Conille, le mardi 4 octobre, a bénéficié d'un vote favorable de 17 sénateurs afin de devenir le successeur de Jean-Max Bellerive, là où M.M. Daniel Rouzier et Bernard Gousse ont échoué. M. Conille, ex-collaborateur de Bill Clinton à la CIRH, a souligné avoir eu beaucoup de discussions avec les parlementaires d'échanges de points de vue et s'est engagé à les exprimer à travers des documents auxquels il entend donner suite.
Cependant, Martelly, l'autre membre du duo qu'il qualifie déjà de « gagnant », n'a pas voulu révéler s'il y aura partage de responsabilités avec les parlementaires. « La politique ne se fait pas à la radio. Quand il y aura des décisions, vous les saurez. C'est moi qui dirige la nation. Pour le moment, il n'y a rien à dire », a-t-il dit sèchement.
Martelly et Conille, face aux caméras, ont échangé, comme des jeunes mariés, des voeux d'entente, de compréhension. Au nom du bien-être du peuple, ont-ils clamé.




Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98000&PubDate=2011-10-06

Commentaire
Ce que tout le monde attendait impatiemment s'est fait, le gouvernement est presqu'au complet, ses deux éléments clés étant connus. Il nous manque les ministres. Reste à savoir, et ce n'est pas la moindre des préoccupations, ce que M. Conille a promis à ces sénateurs pour qu'ils changent de cap après avoir mis des bâtons dans les roues des deux autres autres candidats antérieurs apparemment sur la seule base de leur absence de volonté à partager le gâteau que représente aux yeux de plusieurs aventuriers, la nation haïtienne. M. Conille, pour honorer ses engagements (dont nous ignorons les détails) envers les sénateurs sera-t-il prêt à confronter le président Martelly? M. Martelly, pour éviter des confrontations avec son premier ministre, acceptera-t-il de remettre le pays à une opposition qui en fait une profession plutôt qu'un moyen de redresser le pays? Le dilemme est posé. Comment et par qui va-t-il être débroussaillé? Car sous la cendre de ces serments de fidélité, on sens que couve quelque chose de pas trop clair.

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