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samedi 7 avril 2012

Trayvon Martin ou l’abcès purulent du racisme qui refuse de mourir en Amérique du Nord

Renos Dossous
Décidé à aller jusqu’au bout dans son dessein d’éliminer ce jeune de 17 ans, noir, vêtu d’une manière suspecte, selon les exigences et le goût de l’agresseur armé, George Zimmerman décide d’appuyer sur la gâchette. C’est comme dans les Westerns. Puisqu’il faut jouer au Cow boy, pourquoi ne pas utiliser comme cible un jeune noir ? Après tout, personne ne va demander des explications. Les autorités elles-mêmes, celles qui avaient pourtant ordonné à George Zimmerman de ne pas poursuivre le jeune, peuvent bien se passer d’aviser les parents de la victime. Son décès n’est qu’un fait divers parmi tant d’autres. Pourquoi tant de formalités ? Que dans un pays dit démocratique, un individu (parmi de nombreux autres) doté d’un pouvoir douteux, n’hésite pas à ôter la vie, sans réfléchir, à quelqu’un sur la base de sa couleur et du type de vêtement qu’il porte, doit certainement signifier quelque chose. Cette délinquance à rebours n’est pas rare en Amérique du Nord (puisque c’est la latitude qui nous intéresse). Sinon, interrogez les gardiens de prison, interrogez les policiers, les juges, ceux que la société a mandaté pour y faire régner l’ordre! Mais le pire, c’est que ce même pays dispose d’un système légal qui non seulement appui ce préjugé malsain, mais permet à l’agresseur de renter tranquillement chez lui après avoir causé ce deuil inutile à une famille qui ne le cherchait pas. Nous voilà donc devant le comble de l’inacceptable, d’une loi scandaleuse ! Inversons les rôles, supposons que ce jeune noir soit armé et qu’il réalise l’action incriminée à son agresseur sur un blanc ou sur un noir comme lui. L’histoire se serait écrite autrement. Il est connu que sous n’importe quelle latitude en Amérique du Nord, Etats-Unis ou Canada, il aurait été enfermé, il y a belle lurette, dans une cellule destinée à lui servir de lieu de réflexion. Deux poids deux mesures ? On n’a pas à le clamer aux quatre vents. C’est plus qu’évident. Alors, le racisme n’est pas mort. Sauf l’hypocrisie caractéristique des bouffons, républicains ou non, pourrait faire accroire que son existence et ses sévices sont affaires du passé. Peu importe dans ce cas, que ses effets causent encore des maux aussi dévastateurs que d’enlever la vie à un innocent dont on n’aime pas l’allure. Est-ce que la juge qui a été chargée de réviser cette atrocité qui, fait extrêmement inédit, a provoqué le déplacement des autorités des plus hautes instances (policières et judiciaires) de La Floride, le soir même du crime, parce que l’agresseur est le fils d’un juge, conduira à bon port ce jugement, pour le bien de ce pays – davantage encore que pour son image - que nous admirons et respectons ? L’autre, le juge-père (peu importe son lien de parenté avec l’agresseur) qui, au mépris du moindre effort d’objectivité, préfère invectiver le président des Etats-Unis, noir donc peu respectable à son gout (ce racisme est de souche), l’accusant même de haine profonde à l’endroit de son fils, George Zimmerman, le Prince sans tache et sans reproche, innocent parmi les innocents, devrait au moins avoir la décence de se taire. Cela aurait la vertu de le couvrir de ce mystère qui, quelquefois, peut faire passer pour sage même le plus maladroit des réactionnaires et le plus grimaçant des racistes. Que de puissance dans une couleur de peau ! Si considérable que même l’intervention du haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, M. Navi Pillay a à peine ébranlé le ciment de ce système judiciaire dont la partie pourrie attend d’être aseptisée pour un nouveau départ dans la bonne direction.

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