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jeudi 8 décembre 2011

Haïti: les dons "n'ont pas été investis correctement" après le séisme

Haïti: Les aides financières dont a bénéficié Haïti après le séisme de 2010 n'ont pas été investies "correctement", allant à l'assistance aux victimes au détriment de la reconstruction et du développement économique, a estimé le président du pays Michel Martelly dans un entretien à l'AFP.
"L'argent n'a pas été investi correctement: au lieu de donner à boire et à manger aux gens, nous aurions pu entamer la reconstruction, créer de l'emploi, et ces mêmes gens auraient alors pu acheter à boire et à manger", a-t-il déclaré dimanche, lors d'un déplacement au Venezuela.
"Ce qui a été fait pour sauver des vies était justifié, mais d'un point de vue pratique cet argent aurait pu être utilisé autrement, pour contribuer au développement" du pays.
Michel Martelly, qui, contre toute attente, a pris les rênes de cette île des Caraïbes en mai, une fois passée la phase la plus critique de l'après-séisme, a toutefois assuré qu'il n'était pas question de "rechercher des coupables" et qu'il fallait se tourner vers le futur.
"Nous avons décidé de changer la façon de faire les choses à Haïti, nous ne voulons plus de dons, nous voulons promouvoir Haïti (...), parler aussi de notre richesse, qui n'a pas été exploitée", a indiqué l'ancien chanteur populaire.
Il a souligné avoir mis sur pied un programme visant à attirer des investissements étrangers via des incitations fiscales et des garanties.
Son gouvernement cherche à attirer "entre 3 et 4 milliards de dollars" d'investissements "dans les cinq prochaines années" pour "donner une impulsion à l'économie et permettre à Haïti de décoller".
Il cherche notamment à promouvoir des investissements pour développer le tourisme, la pêche et l'agriculture, et créer des milliers d'emplois, notamment dans le secteur de l'éducation, qu'il estime avoir été délaissé dans le pays.
La semaine dernière, le gouvernement avait déjà annoncé une série de mesures pour attirer les capitaux, dont l'ouverture d'un guichet d'accueil des entrepreneurs et la suppression de certaines taxes, à l'issue d'un forum organisé par la Banque interaméricaine de développement (BID) et la Fondation Clinton, réunissant plus de mille entrepreneurs dont plus de la moitié venaient de l'étranger.
Le président haïtien était en déplacement à Caracas pour un sommet réunissant des pays d'Amérique du Sud et des Caraïbes, une "plateforme" où il compte trouver une partie de l'appui financier dont le pays a besoin.
Haïti, pays le plus pauvre des Amériques, a été frappé en janvier 2010 par un violent séisme qui a fait plus de 225.000 victimes. Aujourd'hui, un peu plus d'un demi-million d'Haïtiens vivent toujours dans des camps de déplacés, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Sur les 10 millions d'habitants de l'île, plus de la moitié se trouvent en "situation d'insécurité alimentaire", selon l'ONU, qui évalue le montant des aides internationales reçues par le pays à plus de 4,5 milliards de dollars

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=100104&PubDate=2011-12-08

Commentaire
Que d'hypocrisie! D'une part, le président de la république répétant ce que disent les économistes les plus intéressés à protéger leur intérêt personnel, ou leur entreprise familiale ou celles de l’élite dont ils font partie. De l'autre, l'ONU, utilisant, une fois de plus, un pays pauvre, pour donner l'impression de faire quelque chose. Si le président était lucide, il comprendrait que les gens qui souffrent, ceux qui n'ont plus de toit, ceux qui n'ont rien à manger, ceux qui se demandent s'ils vont voir mourir leurs enfants d'inanition sous leurs yeux, ne peuvent pas attendre. S'ils attendent en temps normal (?), c'est que personne ne leur donne la possibilité d'avoir le choix. Or nous parlons d'un temps de désastres sans limite après le tremblement de terre. Il est donc recommandable que quelqu'un intervienne, surtout si le gouvernement ne le fait pas, pour empêcher ces gens de mourir de faim. Ceux qui ont tout monopolisé souffriront toujours quoi qu'on fasse, car ils sont insatiables. L'organisation de la société et du pays, l’aménagement du territoire avec ou sans tremblement de terre, la création d'emplois, c'est le travail du gouvernement. Si les organismes internationales et les ONG dépensent comme bon leur semble l'aide (?) dite remise à un pays comme Haiti, sans que le gouvernement n'en sache rien, c'est parce que traditionnellement, les gouvernements locaux sont corrompus, hyper-corrompus. Depuis les militaires qui ont suivi le gouvernement provisoire en 86 jusqu'à Préval en passant par Aristide, aucun gouvernement ne s'est montré suffisamment digne de confiance pour assumer la répartition de l'aide. Il faut des qualités spéciales pour procéder à sa distribution équitable. Martelly fera-t-il la différence? Attendons voir! Quant à l'ONU, elle sait que la corruption existe. Elle ne fait néanmoins aucun effort pour responsabiliser les gouvernements. Si vous donnez un million de dollars à un gouvernement, vous pouvez suivre ses prestations, inspecter ses activités. Celui qui donne l'argent a le droit de savoir comment il est géré. L'ONU n'a rien à apprendre dans ce domaine. Distribuer malgré tout cet argent à des ONG sur lesquelles on n'a aucun droit de regard, dont la gestion financière est ésotérique, n'est-ce pas un problème plus difficile à résoudre? C'est quand même compliqué, quand on ne veut pas voir, quand on ne veut pas comprendre,non?

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