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vendredi 20 août 2010

Trafic d'enfants: traque ingrate à la frontière d'Haïti

Posté: 2010 Aout 18 - 23:16
• OUANAMINTHE — Comme chaque jour de marché, Clarine Joanice se poste sur le pont qui enjambe la rivière marquant la frontière. Assise sur une chaise en plastique, elle scrute la foule et cherche à débusquer les tentatives de "vol" d'enfants haïtiens.

"On arrête tout le monde. Transports publics, voitures particulières, camions, enfants à pieds", lance Joanice au milieu de la cohue qui traverse le pont poussiéreux reliant la ville haïtienne de Ouanaminthe à sa jumelle dominicaine, Dajabon.
"Parfois, les trafiquants font traverser la rivière aux enfants en les tirant au bout d'une corde", ajoute-t-elle. "S'il arrive quelque chose ou qu'ils prennent peur, ils déguerpissent et plantent l'enfant là."
Mme Joanice demande aux adultes accompagnant un mineur de présenter des documents de voyage établissant leur parenté. Mais elle n'a aucun mandat officiel pour traquer les trafiquants d'enfants: elle est employée d'une association humanitaire américaine, Heartland Alliance.
La frontière qui partage l'île d'Hispaniola était déjà poreuse avant le séisme du 12 janvier. Avec peu de postes frontière et pas assez d'hommes pour assurer les contrôles, les trafics en tout genre pullulaient et quelque 2.000 jeunes Haïtiens étaient exfiltrés illégalement chaque année, selon des estimations officielles. Beaucoup seraient revendus comme domestiques dans le pays voisin.
Depuis la catastrophe qui a fait au moins 250.000 morts et 1,5 million de sans-abri, dont des milliers d'orphelins, les risques de vols d'enfants se sont multipliés, comme l'a illustré l'histoire des 33 faux orphelins "volés" par des Américains.
Dix membres d'une Eglise baptiste américaine avaient été arrêtés fin janvier avec 33 enfants à la frontière. Au moment de leur arrestation, ils avaient expliqué avoir agi avec de bonnes intentions, croyant que les enfants étaient orphelins, mais certains parents ont affirmé ensuite avoir conclu un accord pour leur laisser leur progéniture.
En dépit des efforts des autorités -- qui se targuent d'avoir arrêtés quelque 3.000 mineurs à la frontière depuis le tremblement de terre -- le pays le plus pauvre des Amériques manque toujours d'une législation efficace contre le trafic de mineurs.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Unicef ont bien remis un projet de loi à Port-au-Prince, mais le texte n'a pas franchi le stade de l'étude. Et avec la tenue d'élections présidentielles et législatives fin novembre, rien ne devrait accélérer le processus.
Pour René Costume, commissaire à la brigade de protection des mineurs, "ce manque de cadre juridique nous freine sérieusement dans notre traque des trafiquants".
Et malgré la présence à la frontière de policiers et de Casques bleus, il n'y a pratiquement aucun contrôle sur le pont reliant Ouanaminthe et Dajabon les jours de marché.
"C'est le bazar, la frontière est totalement ouverte. Il est très simple de faire du trafic d'enfants", rage Ramsay Ben-Achour, directeur de la mission haïtienne de Heartland Alliance.
Empêcher le vol de jeunes Haïtiens est d'autant plus ardu qu'avant le séisme, souligne-t-il, "40% des enfants possédaient un certificat de naissance". Une proportion réduite désormais de moitié, selon ses estimations.
Et dans un pays gangrené par la corruption, les trafiquants n'hésitent pas à proposer des pots-de-vin lorsqu'ils sont démasqués, raconte Joanice. Après avoir arrêté un homme traversant le pont avec une fillette de 10 ans qui, en pleurs, affirmait ne pas le connaître, l'humanitaire s'est fait proposer "50-50" sur la vente de l'enfant.

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Commentaire
Apres s'être prostitués, les dirigeants haïtiens créent toutes les conditions pour faire prostituer nos enfants et combien d'entre eux doivent être en train de réclamer leur pourcentage de ce commerce honteux? Lors des sessions du parlement, ils défendent tellement d'intérêts étranges, ils gaspillent avec une telle persévérance l'énergie qui pourrait servir les vrais intérêts de la nation dans des divagations tellement ubuesques qu'on ne sait si on assiste à une foire ou a un débat d'hommes intelligents dans un lieu dont la solennité devrait aller de soi. Le pays est décidément abandonne à lui-même! Quelque chose doit être fait et vite!

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