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jeudi 5 août 2010

Le chanteur Wyclef Jean a confirmé son intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles d’Haïti qui se dérouleront le 28 novembre

Lucie Dancoing - Parismatch.com

réalité. L’ex-Fuggees a confirmé être candidat à la présidence d’Haïti lors d’une interview pour le «Time». «S’il n’y avait pas eu le tremblement de terre, j’aurais probablement attendu dix ans avant de le faire, a-t-il confié au magazine américain. Le séisme m'a fait prendre conscience qu'Haïti ne peut pas attendre encore 10 ans avant qu'on l'aide à faire son entrée dans le XXIe siècle.» La star reste convaincue qu’un tel statut politique lui permettrait de mettre en marche la révolution qu’il préconisait pour le pays dans ses textes : «Si je ne peux prendre cinq ans de ma vie pour servir mon pays, toutes les thématiques de mes chansons, comme les droits humains, n'auront servi à rien.» Hier, le chanteur a regagné son île d’origine afin d’y régler certains détails administratifs liés à sa candidature et au parti qu’il souhaite créer –«Ansanm Nou Fo», qui signifie «Ensemble nous sommes forts» en créole. Il devrait s’étendre sur ses intentions ce jeudi dans l’émission de Larry King sur CNN.

«Pas de charité,
mais de la politique»


Bien qu’il ait quitté l’île à l’âge de 9 ans avec ses parents pour rejoindre New-York, Wyclef Jean a su profiter de sa notoriété pour sensibiliser l’opinion à la situation du pays. A la fin des années 90, alors que les membres des Fuggees se concentrent sur leur carrière solo, le compositeur de 37 ans se lançait dans l’humanitaire en créant la Wyclef Jean Foudation –rebaptisée Yéle Haïti Foundation en 2005 après la découverte d’irrégularités financières, «erreurs de comptabilité» d’après le chanteur- afin de récolter des fonds pour l’éducation des enfants. Le guitariste a ainsi commencé à œuvrer aux quatre coins du pays, notamment à Gonaïves en 2008. C’est aussi par le biais de son organisation humanitaire que Wyclef Jean a pu financer de nombreux projets après le terrible séisme qui a frappé cette île des Antilles le 12 janvier dernier.
Celui qui s’est également engagé dans la campagne «Face to Face» afin d’encourager les jeunes de son pays à se rendre dans les bureaux de vote va désormais se ranger du côté des politiques. «Si Wyclef est autorisé à se présenter, ce sera une victoire au premier tour», a annoncé Himmler Rebu, ancien candidat à la présidence, à «Reuters». Car il va sans dire que l’interprète de «Generation X» jouit d’une aura positive dans ce pays où la population est majoritairement jeune. Issu d’un milieu modeste et se plaisant à critiquer le pouvoir dans ses textes, la popularité de Wyclef Jean est incontestablement son premier atout.
Mais cette popularité ne suffira pas. Son français et son créole approximatif pourraient nuire à sa candidature, tout autant que son programme politique inexistant à quelques mois seulement du scrutin. Surtout que sa candidature n’a toujours pas été acceptée par le conseil électoral: Wyclef Jean doit encore prouver qu’il a vécu sur le territoire durant cinq années consécutives, qu’il possède une résidence et la nationalité haïtienne. En plus de devoir affronter les classes politiques dominantes, le musicien devra se mesurer à son oncle, Raymond Alcide Joseph, actuel l'ambassadeur d'Haïti aux États-Unis. Cependant, ce dernier ne bénéficierait pas du soutien du président sortant René Préval, à l’instar de son neveu. En 2007, Wyclef Jean avait été désigné «Ambassadeur de bonne volonté» et entretiendrait depuis, semble-t-il, des relations des plus cordiales avec le chef de l’État. La «Battle» se jouera devant les urnes le 28 novembre prochain.

http://www.parismatch.com/People-Match/Musique/Actu/Wyclef-Jean-candidat-a-la-presidence-d-Haiti-204516/

Commentaire:

A-t-on besoin d'un autre commentaire? On sait déjà ce que nous pensons de cette candidature. Depuis les philosophes antiques, notamment Platon (la République) et Aristote (la Politique) jusqu'aux modernes, en passant par Thomas Hobbes (Léviathan) et Thomas More (Utopie), les concepteurs de société ont toujours insisté sur la nécessité d'une division claire des taches dans une société pour qu'elle mérite ce nom et soit viable. Qu'un chanteur veuille devenir politicien, cela n'a rien de grave, rien d'étrange si, d'une part, la constitution le permet et, de l’autre, l'individu est qualifié pour la tache. Or dans le cas de Wyclef Jean, il y a d'une part le problème de la constitution, l'article 135 (de la Constitution de 1987)), et de l'autre l'absence de tout commerce avec la politique proprement dite jusqu'ici (que je sache). Comment, par quel miracle va-t-il réussir à acquérir une expertise qui prend quelquefois des années, voire toute une vie à se construire? Cela ne semble pas intéresser grand monde. Et pourtant, c'est un coup de tête du même genre qui nous a enfoncés dans la marre boueuse de l'aristidisme.

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