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mardi 6 septembre 2011

Garry Conille désigné officiellement

Après environ une semaine de tractations, le chef de l'Etat a finalement désigné le Dr Garry Conille comme son Premier ministre. Officiellement, les parlementaires ont reçu, lundi après-midi, la lettre de confirmation. Au Parlement justement, les réactions divergent et l'article 157 de la Constitution de 1987 est au centre des débats et constitue le passage obligé pour la ratification du Dr Conille. Vote technique ou politique ?
Haïti: « En consultation, on avait bien conseillé le président de la République. On lui avait dit plus il reste dans le cadre de la Constitution, plus il sera bon pour tout le monde, pour lui et pour le Parlement. Maintenant, il envoie son Premier ministre, seuls les résultats diront le travail qu'il a fait », a déclaré sur les ondes de Radio Vision 2000 le président de la Chambre basse. « Ce 5 septembre à 5 heures de l'après-midi nous avons reçu la lettre du président confirmant officiellement le choix de Garry Conille comme son Premier ministre », a confirmé le député Saurel Jacinthe.
Pour le parlementaire, la Constitution est très claire. Le président en consultation avec les présidents des deux branches du Parlement choisit son Premier ministre, a-t-il rappelé soulignant qu'il n'a pas à avoir leur aval ou pas. Cependant, avant de désigner officiellement le Dr Conille, les présidents des deux chambres au Parlement avaient clairement conseillé au chef de l'Etat de discuter avec tous les responsables et leaders des blocs au Parlement.
Le député Saurel Jacinthe n'est pas en mesure de dire si Michel Martelly a effectivement l'appui des présidents et des leaders des blocs au Parlement.
De son côté, pour le vice-président du Sénat, Garry Conille est le choix du « Blanc ». Selon le sénateur Jean-Hector Anacacis, si l'Assemblée des parlementaires donne la priorité à la politique, le Dr Conille passera la première étape, mais si elle met l'accent sur la Constitution, le choix de Martelly sera rejeté comme les deux précédents. Le parlementaire a fait savoir qu'il ne votera pas dans un sens qui ne respecte pas la loi. Il préfèrerait ne pas être là, dans le cas contraire, a-t-il dit.
Garry Conille est entré au pays ce lundi. Il avait été solliciter une mise en disponibilité aux Nations unies. Une fois sa désignation officialisée par le président Martelly, Garry Conille serait considéré comme démissionnaire et traité en tant que tel à l'ONU. C'est pourquoi le Dr Conille avait demandé au chef de l'Etat de retarder sa désignation, le temps pour lui de se mettre en accord avec les responsables de l'ONU.
Est-ce le troisième acte du scénario ?
Après son investiture le 14 mai dernier, le chef de l'Etat avait fait choix de l'homme d'affaires Daniel Gérard Rouzier, pour succéder à Jean-Max Bellerive à la Primature. L'Assemblée des députés en avait décidé autrement. Le, mardi 21 juin 2011, le premier choix Michel Martelly, avait été rejeté par 42 voix contre 19 et 3 abstentions à la Chambre basse. Vote technique. Ses pièces n'étaient pas convaincantes. En réalité, Michel Martelly n'a pas su dégager une majorité au Parlement.
Le Groupe des parlementaires pour le renouveau (GPR), majoritaire au Parlement, a été le principal bourreau du Premier ministre désigné. Les 42 voix contre le choix du Premier ministre désigné étaient exclusivement des députés membres du GPR.
Le 6 juillet 2011, le chef de l'Etat avait officiellement fait choix de l'ancien ministre de la Justice du gouvernement de transition, Me Bernard Gousse. Pour statuer sur son sort, le Sénat s'était prononcé par un vote tranchant : 16 contre, 0 pour, 0 abstention, le mardi 2 août 2011. Cette fois-ci, le vote était éminemment politique puisque toutes les pièces de Me Gousse étaient correctes. Le groupe des 16 ne voulait pas de lui tout simplement, selon le sénateur Joseph Lambert, principal leader du G-16
Aujourd'hui, Garry Conille est le troisième acte de ce scénario qui a trop duré. Désigné officiellement ce lundi, il doit faire face à la réalité de la Constitution en son article 157 que plusieurs parlementaires évoquent très souvent.
Selon l'article 157, « Pour être nommé Premier Ministre, il faut, entre autres, résider dans le pays depuis cinq (5) années consécutives, jouir de ses droits civils et politiques et n'avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante, être propriétaire en Haïti ou y exercer une profession... »
Michel Martelly doit mettre tout son poids dans la balance pour la ratification de son troisième chef de gouvernement désigné. Le chef de l'Etat a déjà rencontré en ce sens pratiquement tous les secteurs de la vie politique, sociale et économique du pays. La séance pour la ratification de Garry Conille au Sénat ou à la Chambre des députés dira les retombées de ces rencontres.


Robenson Geffrard
regffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96772&PubDate=2011-09-05

Commentaire
Enfin un brin d'espoir pour le pays! Mais encore, il y a pas mal de voix, prêchant pour leur propre chapelle, qui n’arrêtent pas de jeter de l'huile sur le feu comme si le pays n'avait pas suffisamment de problèmes. Ces députés, ces sénateurs qui empêchent le pays de fonctionner, ne manquent pas d'audace car ils continuent de croire qu'ils parlent au nom de ces démunis qu'ils dépouillent un peu plus chaque jour. N'est-ce pas de l'ironie? Que les vrais patriotes, ces défenseurs légitimes des sans-défense, se réveillent et agissent! C'est l'unique possibilité de voir ce pays un jour se relever de la poussière!

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