30/08/2011 12:01:00 Auteur(e) La Redaction
Cher Professeur Bissainthe,
Contrairement à votre affirmation, je ne vois ni rouge, ni rose et je ne suis pas non plus « tombée à bras raccourcis » sur le nouvel élu. J’ai simplement exercé ma vigilance coutumière en tant que citoyenne, journaliste engagée qui a vu évoluer au cours de ces 25 dernières années les hommes, les femmes et les choses politiques de mon pays. « Chimen bouton, chimen maleng ». La voie de la dictature est pavée de ces petites phrases, gestes, paroles, exhortations apparemment anodines qui bercent les rêves de pouvoir totalitaire de tous nos dirigeants. Il vaut toujours mieux prévenir la dictature que de la subir, car comme moi Monsieur Bissainthe, vous savez que l’issue est toujours malheureuse pour le pays, pour le peuple, pour les démocrates, pour les progressistes et… heureusement aussi pour les dictateurs.
Monseigneur Louis Kebreau est un prélat influent de la puissante Eglise Catholique, archevêque du Cap Haïtien et président de la Conférence Episcopale, ami du nouveau prince et de sa famille. Il ne trouve rien de mieux à conseiller au président que d’enfiler son « kanson de Sweet Micky » pour diriger ce « peuple marron qu’on ne peut gouverner mollement ». Vous voyez bien, Monsieur le professeur, qu’il ne s’agit pas d’une référence à la petite culotte rose qui appartient à un passé du chef de l’Etat qu’on aimerait tous oublier. Ce serait déjà assez surprenant pour un prélat qui est sensé représenter la plus haute autorité morale dans notre société. Mais il s’agit bien d’une référence au slogan « kanson fè » utilisé en son temps par le général dont vous parlez, mais qui a aussi servi à justifier la dictature chez nous de 1957 à aujourd’hui.
Est-ce que j’ai une solution sans chaos au chaos actuel ? Non professeur Bissainthe. Mais je crois qu’on peut y arriver si on apprend à aimer le pays et à respecter ce peuple courageux qui a beaucoup souffert. C’est pourquoi je veux rester une militante pour la démocratie, l’état de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits et libertés que nous avons conquis de hautes luttes au cours de ce dernier quart de siècle
Pour conclure, cher professeur Bissainthe, j’apprécierais vraiment d’identifier le « Gran Lakou » où vous m’avez placée.
Liliane Pierre-Paul, Journaliste
—
Texte Original de Gérard Bissainthe
Madame Liliane Pierre Paul voit rouge par Gérard Bissainthe
Madame Liliane Pierre Paul, s’imaginant que Mgr Louis Kébreau parle des "pantalettes roses" de Sweet Micky a vu subitement rouge et est sortie de ses gonds. Devant la stagnation actuelle on peut comprendre son exaspération. Mais il faut quand même préciser qu’à aucun moment le prélat haïtien n’a parlé de la couleur du "kanson" de Sweet Micky auquel il fait allusion dans sa récente déclaration demandant au chef d’Etat haïtien de "mété Kanson nan rein li pou li dirigé pays a." De toute évidence le prélat haïtien se réfère à la fameuse expression du président Paul Magloire qui s’était donné le surnom de "Kanson Fè".
Le glissement de "kanson" à "pantalette" est d’ailleurs dû à une candidate à la présidence qui voulait dire qu’arrivée au pouvoir, le fait qu’elle appartient au sexe féminin ne l’empêcherait pas d’avoir ce qu’il est convenu d’appeler de "mâles vertus". De là à arriver aux "pantalettes roses" de Sweet Micky (qui appartiennent à l’histoire passée de notre actuel président), il n’y a qu’un pas que Madame Liliane Pierre-Paul a franchi un peu trop vite et un peu trop allègrement.
A la vérité ; le mot du prélat haïtien —est-il vraiment besoin de le dire ? — est donc à prendre non au sens littéral, mais au sens figuré. L’Archevêque du Cap-Haïtien se fait l’interprète d’un très grand nombre de personnes qui ont soutenu Michel Martelly en se disant que sa spontanéité, sa fougue, sa détermination, son anticonformisme même étaient et sont encore ce dont un chef d’Etat haïtien a le plus besoin aujourd’hui pour nous sortir de la crise actuelle. Il faut quelqu’un qui soit capable de donner la parole aux actes pour en finir, car la plaisanterie a assez duré. Toutes ces personnes attendaient du nouvel élu qu’il prenne le taureau de nos problèmes par les cornes et le terrasse. Or depuis qu’il est arrivé au pouvoir, il passe son temps ou à se sauver hors du pays, comme s’il en avait peur –bientôt en Argentine, hier à Washington, ou à Miami ou à New York ou en Espagne—, ou à faire de beaux discours, comme on a toujours fait avant lui. Depuis près de trois mois la nation est bloquée et rien ne se règle. Toutes ces personnes pensent qu’elles ont élu quelqu’un qui avait une image de "dur" et qu’elles se retrouvent apparemment devant un "mou" totalement inefficient. Et tout le monde se dit : "Mais où est donc passé cet homme décidé, ce fonceur qui s’appelait Sweet Micky et qui semble aujourd’hui ou impotent ou prisonnier ?" C’est ce mécontentement qui va se généralisant qu’a voulu exprimer, j’en suis convaincu, le prélat haïtien. Une telle conjoncture de désarroi et d’impairs me ramène à la mémoire ces vers de Racine : "Cet esprit d’imprudence et d’erreur, De la chute des rois funeste avant-coureur."
Si rose il y a, il est plutôt du côté de ceux, de quelque bord qu’ils soient, qui veulent faire croire que la situation actuelle est rose et que tout va très bien, Madame la Marquise", sauf qu’on déplore "un tout petit rien", à savoir que le pays est toujours sans PM, sans programme, sans plan, sans direction. Pour d’autres l’actuel Président n’est pas à sa place et doit partir tout de suite pour céder son siège, mais au fond à qui ? A un “déjà vu” ? A un nouveau “sauveur” ? Madame Liliane Pierre-Paul qui pour moi fait partie du “Gran-Lacou” et dont au fond je comprends le ras-le-bol, pourrait-elle nous faire part de la solution rapide et faisable qu’elle a en tête pour sortir du désordre sans entrer dans le chaos ?
Pour ma part je pense qu’au lieu de tomber à bras raccourcis sur le nouvel élu, il faut avant tout essayer de “faire avec”. Il a voulu le poste ; il l’a eu. Maintenant il doit faire le travail en s’entourant de gens capables et compétents. Presque trois mois sans même avoir mis le pied à l’étrier, c’est un record d’impuissance. Ça ne peut plus durer. Ça finira inéluctablement, croyez-en mon plus d’un demi-siècle d’expérience, par sentir le “Bonsoi dan’m” qui arrive toujours quand on s’y attend le moins.
Le prélat haïtien, de toute évidence, a voulu être paternel et même fraternel. Ses conseils sont gratuits. Souvent les conseils gratuits valent beaucoup mieux que ceux pour lesquels on paye très cher.
Gérard Bissainthe 11 août 2011 gerardbissainthe@gmail.com
Commentaire
Ce mini-débat, cette petite guerre de mots entre le professeur Gerard Bissainthe et la journaliste Liliane Pierre-Paul, tout en donnant l'impression de ne pas faire avancer le grand débat de l'avenir du pays, a son importance. Il aura servi de modèle à ceux qui croient que pour discuter, pour réfléchir sur les choses d'un pays qui s'effrite aux mains des politiciens maladroits ou faibles ou de mauvaise foi, il faut s'entre-déchirer. Le contraire n'est donc point une fatalité. On peut s’élever à la hauteur d'un siècle nouveau qui exige de nouveaux instruments de réflexions et de nouvelles dispositions à écouter l'autre.
Vivre dans un pays sans loi, c`est vivre dans l`esclavage de la peur. (Renos Dossous)
Nombre total de pages vues
mercredi 31 août 2011
Education gratuite, le programme est lancé
Les élèves du collège Andrew Grene, au nombre de 200, sont les premiers bénéficiaires du programme d'éducation gratuite prôné par le président de la République, Michel Joseph Martelly. Ces écoliers ont la parole du chef de l'Etat qui, au cours de la cérémonie inaugurale dudit collège, ce mardi, à Cité Soleil, par la Digicel et la fondation Andrew Grene, a pris l'engagement de subventionner pendant les deux premières années leurs études.
Haïti: « Je viens d'être informé que chaque enfant aura à payer 3 000 gourdes puisque cette école bénéficie d'une subvention de la Fondation Andrew Grene. Maintenant, les enfants, je vous annonce que vous n'aurez pas à payer, car l'Etat se charge de payer les 3 000 gourdes pendant les deux premières années pour chaque élève », dit le président Michel Joseph Martelly aux élèves du collège Andrew Grene, sis au premier boulevard, village des rapatriés, dans la commune de Cité-Soleil. Du coup, le président a lancé son programme d'éducation gratuite. Il a annoncé qu'il aura, au cours de cette semaine, une liste de deux cents écoles où les enfants peuvent aller gratuitement et une autre de 141 966 enfants qui n'ont jamais été à l'école. Le chef de l'Etat a réitéré son engagement de faire de l'éducation l'une des grandes priorités de sa présidence.
Invité pour une deuxième fois en trois mois à l'inauguration d'une école par la Fondation Digicel, le président a justifié ainsi sa présence: « Mon attention a été retenue par le fait que la mise sur pied de cette école constitue une étape importante dans la poursuite du programme de cinquante centres scolaires que la firme entend concrétiser pour aider à faire face aux problèmes provoqués par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Ma présence ici est pour encourager à ne pas s'arrêter à ce programme qui sera d'après les projections complété par un autre du même genre, cette fois portant sur la construction de 80 nouvelles écoles. En outre, il s'agit d'un établissement d'enseignement secondaire implanté dans un milieu comme Cité-Soleil quasiment dépourvu d'infrastructures permettant d'apporter l'instruction à cette jeunesse avide de savoir ».
Le collège Andrew Grene constitue la 37e école construite par la Fondation Digicel dans le cadre de son programme visant à apporter une réponse concrète aux problèmes qui ont surgi dans le secteur éducatif suite au séisme du 12 janvier2010. Avant le mois d'octobre prochain, la Digicel atteindra le nombre de cinquante écoles, a affirmé Mme Josefa Gauthier, pour débuter avec un autre programme du même genre, cette fois avec 80 établissements scolaires. Dans son discours, la présidente de la fondation Digicel Haïti a déclaré: « Je remercie toutes ces importantes personnalités qui ont mis de coté leurs lourdes préoccupations pour être présentes à nos côtés ce matin. L'histoire retiendra que vous avez marqué votre attachement à la jeunesse de notre pays. Chacun de nos élèves gardera dans son coeur le souvenir de votre présence à l'inauguration de leur école, et ce souvenir renforcera toujours son ardeur au travail ».
« Nous sommes ici à Cité-Soleil pour regarder vers l'avenir, pour souhaiter au directeur de l'établissement, aux enseignants et eux élèves tout ce qu'il y a de meilleur pour l'avenir. Ma présence ici, c'est aussi pour honorer la mémoire d'Andrew Grene, un homme dont l'engagement professionnel pour Haïti était très grand », a déclaré Denis O' Brien, président du groupe Digicel, annonçant que la Digicel continuera pendant des années encore à bâtir des écoles. Il a ensuite pris l'exemple de l'Irlande, un pays qui, dit-il, avait de nombreuses caractéristiques semblables à Haïti. « L'éducation a transformé l'Irlande, elle va transformer Haïti », a-t-il martelé.
Le directeur du collège Andrew Grene, M. Pierre Ricot a remercié la Fondation Digicel et la Fondation Andrew Grene. « Toute institution humanitaire qui investit de façon concrète et durable dans le domaine de l'éducation ne vise qu'un seul but : voir une Haïti de demain ou chaque Haïtienne, chaque Haïtien pourra vivre dans la dignité et dans le respect de ses droits fondamentaux. Car, à l'instar de la philosophie socratique, seule la connaissance peut briser la chaîne de l'ignorance et permet d'atteindre la lumière. Ainsi, exprimons-nous notre reconnaissance à la Fondation Digicel qui s'engage à construire, partout dans le pays, des écoles parasismiques en vue d'un enseignement moderne pour notre société en détresse. Il y a aussi la fondation Andrew Grene qui, grâce à des donateurs dans le monde entier, contribuera au fonctionnement de cette école ».
Le moment fort de la cérémonie inaugurale a été marqué par Aïs Strudley Rose Lundgie, une élève de la classe de seconde, âgée de 15 ans, qui a épaté le président de la République dans un poème dont elle est l'auteure et qu'elle a déclamé avec éloquence. Le chef de l'Etat et le président du groupe Digicel ont promis d'accompagner cette jeune fille et de la proposer comme une modèle aux autres enfants d'Haïti.
Gérard Jeanty Junior
gjeantyjr@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96584&PubDate=2011-08-30
Commentaire
Tout cela semble un bon point de départ. Est-ce que la fondation veut continuer sur cette même voie? Il semble que oui, la détermination ne se dément pas. Trouvera-t-elle un écho favorable sur le terrain? Elle l'a déjà trouvé. Maintenant reste à faire la partie gouvernementale. C'est à dire qu'il y ait une structure suffisamment solide pour que ce qui vient d’être commencé ne soit pas abandonné en chemin. Car c'est le handicap majeur qui caractérise ce qui se fait en Haiti quand cela dépend de l’état. La preuve la plus simple de cette tendance à abandonner ce qu'on a commencé, ce sont les routes. On les construits et on les croit éternelles. Point d'entretien, point de suivi, et on s'attaque à autre chose. Quant on arrive à s'en rendre compte, il n'y a plus de route. Il faut en construire d'autres. Un perpétuel recommencement! Souhaitons que ce nouvel engagement soit conséquent et que les fruits se multiplient pour le bien des familles nécessiteuses de ce pays qui a besoin de retrouver son souffle!
Haïti: « Je viens d'être informé que chaque enfant aura à payer 3 000 gourdes puisque cette école bénéficie d'une subvention de la Fondation Andrew Grene. Maintenant, les enfants, je vous annonce que vous n'aurez pas à payer, car l'Etat se charge de payer les 3 000 gourdes pendant les deux premières années pour chaque élève », dit le président Michel Joseph Martelly aux élèves du collège Andrew Grene, sis au premier boulevard, village des rapatriés, dans la commune de Cité-Soleil. Du coup, le président a lancé son programme d'éducation gratuite. Il a annoncé qu'il aura, au cours de cette semaine, une liste de deux cents écoles où les enfants peuvent aller gratuitement et une autre de 141 966 enfants qui n'ont jamais été à l'école. Le chef de l'Etat a réitéré son engagement de faire de l'éducation l'une des grandes priorités de sa présidence.
Invité pour une deuxième fois en trois mois à l'inauguration d'une école par la Fondation Digicel, le président a justifié ainsi sa présence: « Mon attention a été retenue par le fait que la mise sur pied de cette école constitue une étape importante dans la poursuite du programme de cinquante centres scolaires que la firme entend concrétiser pour aider à faire face aux problèmes provoqués par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Ma présence ici est pour encourager à ne pas s'arrêter à ce programme qui sera d'après les projections complété par un autre du même genre, cette fois portant sur la construction de 80 nouvelles écoles. En outre, il s'agit d'un établissement d'enseignement secondaire implanté dans un milieu comme Cité-Soleil quasiment dépourvu d'infrastructures permettant d'apporter l'instruction à cette jeunesse avide de savoir ».
Le collège Andrew Grene constitue la 37e école construite par la Fondation Digicel dans le cadre de son programme visant à apporter une réponse concrète aux problèmes qui ont surgi dans le secteur éducatif suite au séisme du 12 janvier2010. Avant le mois d'octobre prochain, la Digicel atteindra le nombre de cinquante écoles, a affirmé Mme Josefa Gauthier, pour débuter avec un autre programme du même genre, cette fois avec 80 établissements scolaires. Dans son discours, la présidente de la fondation Digicel Haïti a déclaré: « Je remercie toutes ces importantes personnalités qui ont mis de coté leurs lourdes préoccupations pour être présentes à nos côtés ce matin. L'histoire retiendra que vous avez marqué votre attachement à la jeunesse de notre pays. Chacun de nos élèves gardera dans son coeur le souvenir de votre présence à l'inauguration de leur école, et ce souvenir renforcera toujours son ardeur au travail ».
« Nous sommes ici à Cité-Soleil pour regarder vers l'avenir, pour souhaiter au directeur de l'établissement, aux enseignants et eux élèves tout ce qu'il y a de meilleur pour l'avenir. Ma présence ici, c'est aussi pour honorer la mémoire d'Andrew Grene, un homme dont l'engagement professionnel pour Haïti était très grand », a déclaré Denis O' Brien, président du groupe Digicel, annonçant que la Digicel continuera pendant des années encore à bâtir des écoles. Il a ensuite pris l'exemple de l'Irlande, un pays qui, dit-il, avait de nombreuses caractéristiques semblables à Haïti. « L'éducation a transformé l'Irlande, elle va transformer Haïti », a-t-il martelé.
Le directeur du collège Andrew Grene, M. Pierre Ricot a remercié la Fondation Digicel et la Fondation Andrew Grene. « Toute institution humanitaire qui investit de façon concrète et durable dans le domaine de l'éducation ne vise qu'un seul but : voir une Haïti de demain ou chaque Haïtienne, chaque Haïtien pourra vivre dans la dignité et dans le respect de ses droits fondamentaux. Car, à l'instar de la philosophie socratique, seule la connaissance peut briser la chaîne de l'ignorance et permet d'atteindre la lumière. Ainsi, exprimons-nous notre reconnaissance à la Fondation Digicel qui s'engage à construire, partout dans le pays, des écoles parasismiques en vue d'un enseignement moderne pour notre société en détresse. Il y a aussi la fondation Andrew Grene qui, grâce à des donateurs dans le monde entier, contribuera au fonctionnement de cette école ».
Le moment fort de la cérémonie inaugurale a été marqué par Aïs Strudley Rose Lundgie, une élève de la classe de seconde, âgée de 15 ans, qui a épaté le président de la République dans un poème dont elle est l'auteure et qu'elle a déclamé avec éloquence. Le chef de l'Etat et le président du groupe Digicel ont promis d'accompagner cette jeune fille et de la proposer comme une modèle aux autres enfants d'Haïti.
Gérard Jeanty Junior
gjeantyjr@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96584&PubDate=2011-08-30
Commentaire
Tout cela semble un bon point de départ. Est-ce que la fondation veut continuer sur cette même voie? Il semble que oui, la détermination ne se dément pas. Trouvera-t-elle un écho favorable sur le terrain? Elle l'a déjà trouvé. Maintenant reste à faire la partie gouvernementale. C'est à dire qu'il y ait une structure suffisamment solide pour que ce qui vient d’être commencé ne soit pas abandonné en chemin. Car c'est le handicap majeur qui caractérise ce qui se fait en Haiti quand cela dépend de l’état. La preuve la plus simple de cette tendance à abandonner ce qu'on a commencé, ce sont les routes. On les construits et on les croit éternelles. Point d'entretien, point de suivi, et on s'attaque à autre chose. Quant on arrive à s'en rendre compte, il n'y a plus de route. Il faut en construire d'autres. Un perpétuel recommencement! Souhaitons que ce nouvel engagement soit conséquent et que les fruits se multiplient pour le bien des familles nécessiteuses de ce pays qui a besoin de retrouver son souffle!
mardi 30 août 2011
Vers un accord pour désigner le prochain Premier ministre
Une short liste circule et chacun y va de ses petites confirmations sur l'identité de celui qui serait en pôle position pour être désigné Premier ministre : Dr Gary Conille. Chef de cabinet de Bill Clinton, co-président de la CIRH et représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies, l'homme, dans le milieu de la quarantaine, est méconnu de la classe politique. Avec lui, Jean Max Bellerive est aussi dans les esprits.
Haïti: Le président de la République Michel Joseph Martelly multiplie les rencontres avec des parlementaires de tous bords en vue de constituer une majorité pour doter le pays d'un nouveau gouvernement. « Oui, le président, dans un souci de débloquer la situation, a décidé de continuer les rencontres avec les parlementaires en vue d'arriver à se mettre d'accord sur le prochain Premier ministre », a confié au journal Me Thiery Mayard Paul, chef de cabinet du président Martelly, dans la soirée du lundi 29 août 2011. La désignation du prochain Premier ministre est une affaire de jours, a ajouté Me Thiery Mayard Paul.
Le journal a appris de sources combinées que le président Michel Joseph Martelly a eu des consultations avec les présidents du sénat Rodolphe Joazil et de la chambre des députés Saurel Jacinthe. « Aucune décision n'a été arrêtée pour le moment », a confié sous le couvert de l'anonymat un sénateur du Groupe des 16 qui, au passage, a confirmé la tenue d'une seconde réunion entre le président Martelly et le sénateur Joseph Lambert après celle de vendredi. « Il y a de fortes probabilités que le choix du chef de l'Etat s'arrête sur le docteur Gary Conille », a-t-il ajouté.
Sous le couvert de l'anonymat, un sénateur du groupe minoritaire ayant aussi appelé à la signature d'un pacte de gouvernabilité en vue de créer une majorité fonctionnelle pour aider le chef de l'Etat à gouverner, a confirmé que le président serait en passe de désigner le docteur Gary Conille. « Par élégance, je suppose que le président Martelly annoncera son choix et l'entente obtenue avec le groupe des 16 à la minorité avant toute annonce officielle », a ajouté ce sénateur.
« J'espère que l'on s'est donné le temps qu'il faut pour s'assurer que Dr Gary Conille, s'il est officiellement désigné, corresponde aux critères exigés par la constitution », a poursuivi le sénateur, optimiste et pressé d'en finir avec cette crise de gouvernance qui handicape l'administration publique depuis plus de trois mois.
Le mardi 02 août 2011, 16 sénateurs avaient rejeté, au terme d'une séance marathon, le choix du premier ministre désigné. Ce rejet avait donné lieu à une vilaine polémique entre Me Bernard Gousse et ce groupe de 16 sénateurs.
Avant Me Gousse, l'homme d'affaire Daniel Gérard Rouzier avait été rejeté par la chambre des députés. Après deux échecs, le chef de l'Etat s'était promis de donner du temps au temps afin de trouver le consensus nécessaire en vue d'obtenir la majorité pour faire ratifier son Premier ministre. Il serait sur la bonne voie, selon des sources combinées,si de nouvelles et innatendues embûches ne se dressent sur sa route.
La carte Bellerive
Pendant tous le week-end et lundi en milieu de journée, le maintien du Premier ministre sortant était évoqué. La carte Bellerive est-elle jouable ? Le très influent sénateur Joseph Lambert le croit. Bellerive « serait ratifié sans tracas », a confié Lambert, porte-parole du GPR, groupe majoritaire au sénat, tombeur de Me Bernard H. Gousse. « Cela ne signifie pas que le Parlement donnerait un blanc seing à M. Bellerive en abdiquant son pouvoir de contrôle », a nuancé Joseph Lambert, samedi 27 août sur les ondes de Magik 9, moins de vingt-quatre heures après une rencontre qu'il a qualifié de « fructueuse » avec le président Michel Joseph Martelly au palais national.
Le très remuant sénateur Youri Latortue, sans langue de bois, a estimé que « le moment n'est pas à cette reconduction (...) Il faut du sang neuf », selon Latortue, l'un des fers de lance de la minorité au grand corps et un des instigateurs d'un « pacte de gouvernabilité » en vue de créer une « majorité fonctionnelle ». Le Premier ministre sortant, Jean- Max Bellerive, poursuit Youri Latortue, souffre d'un déficit important : « il ne peut pas rassembler tous les groupes ». « Il faut une pomme de concorde et non de discorde », a-t-il ajouté, le ton grave, en mettant en garde contre la tentation de passer en force avec une "majorité fragile".
« C'est le président qui a les prérogatives de choisir son Premier ministre. En ce sens, nous nous gardons d'émettre une quelconque opinion. Cependant, le président Martelly renierait ses positions de principe antérieures », a estimé l'ex-sénateur Edgard Leblanc Fils, membre du directoire de la plateforme politique Alternative.
« L'idée fondamentale pour passer ce cap difficile pour le pays est la recherche d'un compromis et d'un consensus. Au cas où il est possible de dégager une majorité fonctionnelle capable de garantir la stabilité du gouvernement, un pacte de gouvernabilité entre les secteurs politiques de la majorité, de l'opposition, de l'Exécutif (présidence/primature) sous l'observation vigilante des secteurs organisés de la société civile inscrirait le pays dans la normalité constitutionnelle», a souligné Edgard Leblanc Fils.
« Compte tenu de la configuration des forces dans les chambres, la constitution d'une majorité pourrait être très difficile », a indiqué Leblanc avant d'ajouter que « l'Alternative est favorable à un gouvernement d'unité nationale où les responsabilités seront partagées par les différents secteurs ».
Jean-Max Bellerive, par le passé, avait toujours fait part de son désir de servir son pays à n'importe quel poste. Ministre de la planification durant cinq ans et Premier ministre après le renvoi de Michèle Duvivier Pierre-Louis, M. Bellerive est présenté comme un technicien par certains et comme un politique inodore et incolore; un liquide prend la forme du vase qui le contient.
Cousin du président Michel Joseph Martelly, il incarne une certaine continuité. « Confirmer Bellerive à son poste serait un choix politique risqué pour le chef de l'Etat. Cependant, tout est possible en Haïti où les politiques sont capables de grands revirements », selon un observateur sous le couvert de l'anonymat, qui cite comme exemple la décoration de Clinton par le président Martelly devenu plus souple par rapport à la CIRH qu'il avait critiqué pendant la campagne présidentielle à cause de son inefficacité.
Entre-temps, de l'eau a coulé sous les ponts et de la glace a été versée dans les verres de vin pour sceller ce qui semble être en passe de devenir un accord entre le chef de l'Etat et le GPR...
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96563&PubDate=2011-08-29
Commentaire
Qu'ils fassent vite car le pays semble essoufflé après une attente extrêmement longue et certainement inutile!
Haïti: Le président de la République Michel Joseph Martelly multiplie les rencontres avec des parlementaires de tous bords en vue de constituer une majorité pour doter le pays d'un nouveau gouvernement. « Oui, le président, dans un souci de débloquer la situation, a décidé de continuer les rencontres avec les parlementaires en vue d'arriver à se mettre d'accord sur le prochain Premier ministre », a confié au journal Me Thiery Mayard Paul, chef de cabinet du président Martelly, dans la soirée du lundi 29 août 2011. La désignation du prochain Premier ministre est une affaire de jours, a ajouté Me Thiery Mayard Paul.
Le journal a appris de sources combinées que le président Michel Joseph Martelly a eu des consultations avec les présidents du sénat Rodolphe Joazil et de la chambre des députés Saurel Jacinthe. « Aucune décision n'a été arrêtée pour le moment », a confié sous le couvert de l'anonymat un sénateur du Groupe des 16 qui, au passage, a confirmé la tenue d'une seconde réunion entre le président Martelly et le sénateur Joseph Lambert après celle de vendredi. « Il y a de fortes probabilités que le choix du chef de l'Etat s'arrête sur le docteur Gary Conille », a-t-il ajouté.
Sous le couvert de l'anonymat, un sénateur du groupe minoritaire ayant aussi appelé à la signature d'un pacte de gouvernabilité en vue de créer une majorité fonctionnelle pour aider le chef de l'Etat à gouverner, a confirmé que le président serait en passe de désigner le docteur Gary Conille. « Par élégance, je suppose que le président Martelly annoncera son choix et l'entente obtenue avec le groupe des 16 à la minorité avant toute annonce officielle », a ajouté ce sénateur.
« J'espère que l'on s'est donné le temps qu'il faut pour s'assurer que Dr Gary Conille, s'il est officiellement désigné, corresponde aux critères exigés par la constitution », a poursuivi le sénateur, optimiste et pressé d'en finir avec cette crise de gouvernance qui handicape l'administration publique depuis plus de trois mois.
Le mardi 02 août 2011, 16 sénateurs avaient rejeté, au terme d'une séance marathon, le choix du premier ministre désigné. Ce rejet avait donné lieu à une vilaine polémique entre Me Bernard Gousse et ce groupe de 16 sénateurs.
Avant Me Gousse, l'homme d'affaire Daniel Gérard Rouzier avait été rejeté par la chambre des députés. Après deux échecs, le chef de l'Etat s'était promis de donner du temps au temps afin de trouver le consensus nécessaire en vue d'obtenir la majorité pour faire ratifier son Premier ministre. Il serait sur la bonne voie, selon des sources combinées,si de nouvelles et innatendues embûches ne se dressent sur sa route.
La carte Bellerive
Pendant tous le week-end et lundi en milieu de journée, le maintien du Premier ministre sortant était évoqué. La carte Bellerive est-elle jouable ? Le très influent sénateur Joseph Lambert le croit. Bellerive « serait ratifié sans tracas », a confié Lambert, porte-parole du GPR, groupe majoritaire au sénat, tombeur de Me Bernard H. Gousse. « Cela ne signifie pas que le Parlement donnerait un blanc seing à M. Bellerive en abdiquant son pouvoir de contrôle », a nuancé Joseph Lambert, samedi 27 août sur les ondes de Magik 9, moins de vingt-quatre heures après une rencontre qu'il a qualifié de « fructueuse » avec le président Michel Joseph Martelly au palais national.
Le très remuant sénateur Youri Latortue, sans langue de bois, a estimé que « le moment n'est pas à cette reconduction (...) Il faut du sang neuf », selon Latortue, l'un des fers de lance de la minorité au grand corps et un des instigateurs d'un « pacte de gouvernabilité » en vue de créer une « majorité fonctionnelle ». Le Premier ministre sortant, Jean- Max Bellerive, poursuit Youri Latortue, souffre d'un déficit important : « il ne peut pas rassembler tous les groupes ». « Il faut une pomme de concorde et non de discorde », a-t-il ajouté, le ton grave, en mettant en garde contre la tentation de passer en force avec une "majorité fragile".
« C'est le président qui a les prérogatives de choisir son Premier ministre. En ce sens, nous nous gardons d'émettre une quelconque opinion. Cependant, le président Martelly renierait ses positions de principe antérieures », a estimé l'ex-sénateur Edgard Leblanc Fils, membre du directoire de la plateforme politique Alternative.
« L'idée fondamentale pour passer ce cap difficile pour le pays est la recherche d'un compromis et d'un consensus. Au cas où il est possible de dégager une majorité fonctionnelle capable de garantir la stabilité du gouvernement, un pacte de gouvernabilité entre les secteurs politiques de la majorité, de l'opposition, de l'Exécutif (présidence/primature) sous l'observation vigilante des secteurs organisés de la société civile inscrirait le pays dans la normalité constitutionnelle», a souligné Edgard Leblanc Fils.
« Compte tenu de la configuration des forces dans les chambres, la constitution d'une majorité pourrait être très difficile », a indiqué Leblanc avant d'ajouter que « l'Alternative est favorable à un gouvernement d'unité nationale où les responsabilités seront partagées par les différents secteurs ».
Jean-Max Bellerive, par le passé, avait toujours fait part de son désir de servir son pays à n'importe quel poste. Ministre de la planification durant cinq ans et Premier ministre après le renvoi de Michèle Duvivier Pierre-Louis, M. Bellerive est présenté comme un technicien par certains et comme un politique inodore et incolore; un liquide prend la forme du vase qui le contient.
Cousin du président Michel Joseph Martelly, il incarne une certaine continuité. « Confirmer Bellerive à son poste serait un choix politique risqué pour le chef de l'Etat. Cependant, tout est possible en Haïti où les politiques sont capables de grands revirements », selon un observateur sous le couvert de l'anonymat, qui cite comme exemple la décoration de Clinton par le président Martelly devenu plus souple par rapport à la CIRH qu'il avait critiqué pendant la campagne présidentielle à cause de son inefficacité.
Entre-temps, de l'eau a coulé sous les ponts et de la glace a été versée dans les verres de vin pour sceller ce qui semble être en passe de devenir un accord entre le chef de l'Etat et le GPR...
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96563&PubDate=2011-08-29
Commentaire
Qu'ils fassent vite car le pays semble essoufflé après une attente extrêmement longue et certainement inutile!
Il n'y a pas d'argent dans les études des notaires
Révoltant, abject, gratuit...Les notaires ne trouvent pas les mots pour qualifier l'enlèvement suivi d'assassinat de leur collègue Emile Giordanni le week-end écoulé à Port-au-Prince. Leur message est clair : les notaires ne peuvent pas avoir de fortes sommes d'argent dans leur étude. Ils sont là pour la gestion des documents. Les transactions financières se font par chèque.
Haïti: « Que je sache, aucun notaire ne va accepter 80 000 dollars en liquide d'un client, ni 20 000, ni 10 000, ni même 5 000. Nous autres, nous ne recevons pas de l'argent liquide », a déclaré le notaire Lesly Alphonse dans une interview accordée lundi au Nouvelliste. « Il n'y a pas ce genre de pratique dans la profession notariale, a-t-il ajouté. Pour recevoir 80 000 dollars en liquide, le notaire devrait s'entourer de beaucoup de sécurité ... Même les maisons de transfert d'argent qui sont bien surveillées se font attaquer. Un notaire ne prendrait jamais un tel risque...»
Pour le notaire Emmanuel Lebrun, c'est même interdit par la loi pour un notaire de recevoir 80 000 dollars d'un client. « Nous ne recevons pas de cash mais des chèques. D'ailleurs, selon la loi, le notaire ne peut accepter en liquide plus de cinq mille dollars américains ou 200 000 gourdes... », a-t-il expliqué au journal.
Même position pour Me Lesly Alphone. « Les notaires n'ont jamais d'argent dans leur bureau. Ils formalisent les dossiers, les contrats, les documents. Dans le langage courant, les gens disent que l'argent est chez les notaires, mais dans la réalité, il n'y a pas ce genre de choses. Les transactions financières ne se font que par chèque », a-t-il avancé.
Selon lui, il ne faut pas croire que la profession notariale est devenue subitement dangereuse. « Au moment où l'on se parle, rien ne peut confirmer que Giordanni a été tué parce qu'il était notaire, a-t-il renchéri. La question à poser aujourd'hui, ce n'est pas de savoir si c'est la profession notariale qui est dangereuse. Mais, s'il est dangereux pour un professionnel de faire son travail, quelle que soit sa discipline ou son champ d'action. »
Emmanuel Giordani, qui s'est présenté comme le cousin du notaire décédé, affirme avoir été témoin du rapt. Les ravisseurs, a-t-il dit, exigeaient une somme de quatre-vingt mille dollars (USD 80 000.00) représentant le montant d'une transaction qui aurait été conclue pendant la journée de vendredi en l'étude du notaire. Une somme dont le notaire ne disposait pas, a-t-il précisé.
Me Lesly Alphonse dit espérer que l'enquête diligentée par la police ne sera pas "se poursuit" comme dans la plupart des cas. Les résultats détermineront les motifs de cet assassinat, a-t-il dit.
Pour le notaire, l'assassinat de son collègue est une perte énorme pour le pays. « ...et je ne vois pas ce qui pourrait justifier cet assassinat. Je n'arrive pas à trouver un mot plus fort que dénoncer, sinon je l'aurais utilisé...Je condamne énergiquement cet acte », a-t-il fulminé.
Pour sa part, Emmanuel Lebrun a estimé que cet assassinat est un acte gratuit. Il le redit à qui veut l'entendre, jamais un notaire ne pourrait avoir dans son étude la somme de 80 000 dollars en liquide.
Il a vanté les mérites du notaire Emile Giordanni qui, dit-il, était son ami. « Mon cher, écoutez : s'il y a trois notaires honnêtes, sérieux et compétents à Port-au-Prince, il en faisait partie. Il exerçait très bien son métier. Je ne crois pas qu'on puisse lui reprocher quelque chose... », a dit avec une pointe de déception Emmanuel Lebrun.
« C'est avec un sentiment de révolte que nous avons appris la nouvelle. Nous avions des relations professionnelles et amicales. Moi personnellement, j'ai perdu un professeur. Il avait le sens du partage; il ne pouvait s'empêcher de partager avec ses confrères le fruit de ses recherches. Il était un spécialiste... », a avancé de son côté le notaire Lesly Alphonse.
Le corps sans vie du notaire Emile Giodanni a été découvert, samedi par la police dans un ravin dans le quartier du Canapé Vert, à Port-au-Prince. Il avait été enlevé la veille dans son étude par au moins 4 hommes armés qui l'avaient contraint à prendre place dans le coffre de son propre véhicule.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Sonel Jean-François, qui s'était transporté sur les lieux où le cadavre a été découvert, a annoncé l'ouverture d'une enquête par la Direction centrale de police judiciaire (DCPJ).
Me Giordanni, 62 ans, était le vice-président de l'Association syndicale des notaires de Port-au-Prince (ASNOP). Il était marié et père de 3 enfants.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
Commentaire
Nous ne sommes pas spécialiste en la matière, mais n'y a-t-il vraiment rien qu'on puisse faire pour dissuader ces délinquants de jouer avec la vie des autres? Depuis quand Haiti a-t-il commencé à représenter un danger pour ses propres habitants? Tout le monde le sait puisqu'il n'en a pas toujours été ainsi. Mais cela veut-il dire qu'il faille se livrer pieds et poings liés aux délinquants sans que rien ne soit tenté pour enrayer le mal? Personne ne nie que la liste des mesures a prendre est longue. Il faudrait même commencer par les délinquants à cravate (politiciens, fonctionnaires, etc.) et en uniforme, qui sont les plus visibles, donc les spectacles à ne pas offrir à une population jeune. Mais il y a aussi le contrôle à exercer sur ceux qui nous viennent avec l'expertise disponible des Etats-Unis, du Canada, de la République dominicaine etc. Si les lois commençaient à s'appliquer véritablement, si les sanctions avaient une présence effective, soyez certains que la délinquance serait réduite à sa minimum expression. Et le meilleur moment d'essayer, c'est maintenant.
Haïti: « Que je sache, aucun notaire ne va accepter 80 000 dollars en liquide d'un client, ni 20 000, ni 10 000, ni même 5 000. Nous autres, nous ne recevons pas de l'argent liquide », a déclaré le notaire Lesly Alphonse dans une interview accordée lundi au Nouvelliste. « Il n'y a pas ce genre de pratique dans la profession notariale, a-t-il ajouté. Pour recevoir 80 000 dollars en liquide, le notaire devrait s'entourer de beaucoup de sécurité ... Même les maisons de transfert d'argent qui sont bien surveillées se font attaquer. Un notaire ne prendrait jamais un tel risque...»
Pour le notaire Emmanuel Lebrun, c'est même interdit par la loi pour un notaire de recevoir 80 000 dollars d'un client. « Nous ne recevons pas de cash mais des chèques. D'ailleurs, selon la loi, le notaire ne peut accepter en liquide plus de cinq mille dollars américains ou 200 000 gourdes... », a-t-il expliqué au journal.
Même position pour Me Lesly Alphone. « Les notaires n'ont jamais d'argent dans leur bureau. Ils formalisent les dossiers, les contrats, les documents. Dans le langage courant, les gens disent que l'argent est chez les notaires, mais dans la réalité, il n'y a pas ce genre de choses. Les transactions financières ne se font que par chèque », a-t-il avancé.
Selon lui, il ne faut pas croire que la profession notariale est devenue subitement dangereuse. « Au moment où l'on se parle, rien ne peut confirmer que Giordanni a été tué parce qu'il était notaire, a-t-il renchéri. La question à poser aujourd'hui, ce n'est pas de savoir si c'est la profession notariale qui est dangereuse. Mais, s'il est dangereux pour un professionnel de faire son travail, quelle que soit sa discipline ou son champ d'action. »
Emmanuel Giordani, qui s'est présenté comme le cousin du notaire décédé, affirme avoir été témoin du rapt. Les ravisseurs, a-t-il dit, exigeaient une somme de quatre-vingt mille dollars (USD 80 000.00) représentant le montant d'une transaction qui aurait été conclue pendant la journée de vendredi en l'étude du notaire. Une somme dont le notaire ne disposait pas, a-t-il précisé.
Me Lesly Alphonse dit espérer que l'enquête diligentée par la police ne sera pas "se poursuit" comme dans la plupart des cas. Les résultats détermineront les motifs de cet assassinat, a-t-il dit.
Pour le notaire, l'assassinat de son collègue est une perte énorme pour le pays. « ...et je ne vois pas ce qui pourrait justifier cet assassinat. Je n'arrive pas à trouver un mot plus fort que dénoncer, sinon je l'aurais utilisé...Je condamne énergiquement cet acte », a-t-il fulminé.
Pour sa part, Emmanuel Lebrun a estimé que cet assassinat est un acte gratuit. Il le redit à qui veut l'entendre, jamais un notaire ne pourrait avoir dans son étude la somme de 80 000 dollars en liquide.
Il a vanté les mérites du notaire Emile Giordanni qui, dit-il, était son ami. « Mon cher, écoutez : s'il y a trois notaires honnêtes, sérieux et compétents à Port-au-Prince, il en faisait partie. Il exerçait très bien son métier. Je ne crois pas qu'on puisse lui reprocher quelque chose... », a dit avec une pointe de déception Emmanuel Lebrun.
« C'est avec un sentiment de révolte que nous avons appris la nouvelle. Nous avions des relations professionnelles et amicales. Moi personnellement, j'ai perdu un professeur. Il avait le sens du partage; il ne pouvait s'empêcher de partager avec ses confrères le fruit de ses recherches. Il était un spécialiste... », a avancé de son côté le notaire Lesly Alphonse.
Le corps sans vie du notaire Emile Giodanni a été découvert, samedi par la police dans un ravin dans le quartier du Canapé Vert, à Port-au-Prince. Il avait été enlevé la veille dans son étude par au moins 4 hommes armés qui l'avaient contraint à prendre place dans le coffre de son propre véhicule.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Sonel Jean-François, qui s'était transporté sur les lieux où le cadavre a été découvert, a annoncé l'ouverture d'une enquête par la Direction centrale de police judiciaire (DCPJ).
Me Giordanni, 62 ans, était le vice-président de l'Association syndicale des notaires de Port-au-Prince (ASNOP). Il était marié et père de 3 enfants.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
Commentaire
Nous ne sommes pas spécialiste en la matière, mais n'y a-t-il vraiment rien qu'on puisse faire pour dissuader ces délinquants de jouer avec la vie des autres? Depuis quand Haiti a-t-il commencé à représenter un danger pour ses propres habitants? Tout le monde le sait puisqu'il n'en a pas toujours été ainsi. Mais cela veut-il dire qu'il faille se livrer pieds et poings liés aux délinquants sans que rien ne soit tenté pour enrayer le mal? Personne ne nie que la liste des mesures a prendre est longue. Il faudrait même commencer par les délinquants à cravate (politiciens, fonctionnaires, etc.) et en uniforme, qui sont les plus visibles, donc les spectacles à ne pas offrir à une population jeune. Mais il y a aussi le contrôle à exercer sur ceux qui nous viennent avec l'expertise disponible des Etats-Unis, du Canada, de la République dominicaine etc. Si les lois commençaient à s'appliquer véritablement, si les sanctions avaient une présence effective, soyez certains que la délinquance serait réduite à sa minimum expression. Et le meilleur moment d'essayer, c'est maintenant.
lundi 29 août 2011
Les professeurs sont-ils assez compétents ?
Plus d'un se félicite de la volonté du chef de l'Etat de faire de l'éducation l'une des priorités de son programme de gouvernement. Ne serait-ce pas également l'occasion de valoriser la condition enseignante dans le pays ? Car sur les 60 261 enseignants évoluant dans l'enseignement fondamental, 79% (soit 47 678) n'ont reçu aucune formation initiale de base. Environ 40% de ces 79% n'ont pas le niveau académique de la 9e année du fondamental. Et que dire de l'offre scolaire à travers le pays ?
Haïti: Michel Martelly vient d'annoncer que 250 000 enfants iront à l'école gratuitement dès la prochaine rentrée scolaire fixée au 3 octobre, initialement prévue pour le 5 septembre. En visite jeudi à Mirebalais, le président a précisé que 100 000 enfants déjà intégrés dans le système éducatif fréquenteront gratuitement 200 établissements de Port-au-Prince, il en est de même pour 141 000 autres qui, pour la première fois de leur vie, se rendront à l'école.
L'inquiétude de plus d'un sur cette initiative louable, c'est la capacité d'accueil des écoles et le problème d'enseignants qualifiés pour la formation de tous ces enfants. Car selon le rapport du Groupe de travail sur l'éducation et la formation (GTEF) intitulé : « Pour un pacte national sur l'Education en Haïti, soumis en août 2010 à l'ex-président René Préval, sur les 60 261 enseignants évoluant dans l'enseignement fondamental, 79% n'ont reçu aucune formation initiale de base. Environ 40% de ces 79% n'ont pas le niveau académique de la 9e année du fondamental.
Les autres, poursuit le rapport, sont des universitaires (2 789 ou 4,84%), des normaliens (6 136 ou 10, 64%) et des « capistes », c'est-à-dire détenteurs d'un certificat d'aptitude à l'enseignement (3 658, soit 6 34%). Moins de 35% des enseignants du niveau préscolaire ont les compétences requises pour exercer leur métier, et seulement 14 62% de ceux qui sont au niveau fondamental ont les profils de compétences académiques et professionnelles requis.
« Pourtant, au cours des vingt dernières années, il y a eu beaucoup d'argent investi dans la formation des maîtres et des directeurs d'école en Haïti sous forme de séminaires, à travers les projets et les programmes financés par la communauté internationale. Le problème est que ces heures de formation n'ont pas été administrées de façon systématique, suivant un plan bien établi », fait remarquer le rapport.
« La question aujourd'hui est de savoir quel dispositif mettre en place, d'une part, pour assurer efficacement la formation initiale et continue des enseignants à tous les niveaux du système éducatif, et attirer, d'autre part, plus de gens vers cette carrière souvent identifiée comme peu valorisante et très difficile », poursuit le document. Et dire que les conditions de travail ne sont pas non plus attractives pour les professionnels dotés des qualifications pour l'enseignement.
Quelle école pour produire quel citoyen et pour quel pays ?
En effet, les membres de cette commission présidentielle - qui a été coordonnée par le professeur Jacky Lumarque, recteur de l'Université Quisqueya - admettent que dans tous les pays qui sont parvenus à améliorer leur éducation, la valorisation de la condition enseignante est une exigence stratégique incontournable. Selon eux, la question qui est à l'ordre du jour en Haïti est de savoir quelle école mettre en place pour produire quel citoyen et pour quel pays.
« Le type de citoyen que nous choisissons de former est en fait une réponse au type de société que nous choisissons de produire. En ce sens, le véritable projet de société du pays est largement déterminé par son projet éducatif », soutient cette commission, qui a été mise sur pied par René Préval.
Le problème de l'offre scolaire
Par ailleurs, mis à part la question d'enseignants, la mauvaise répartition de l'offre scolaire sur le territoire est l'une des principales causes du faible accès des enfants en âge scolaire à une école. Le GTEF a recommandé que la politique éducative nationale soit tendue à un accroissement graduel de l'offre publique d'éducation.
« Il existe actuellement 143 sections communales dépourvues d'écoles publiques, dont 23 ne possèdent pas d'école du tout ; de plus, ces sections communales correspondent à celles les plus démunies sur le plan des équipements sociaux », confie le document.
Il y a du pain sur la planche, car il faudra créer l'offre scolaire là où la demande est exprimée ou incitée.
Valéry DAUDIER
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96470&PubDate=2011-08-27
Commentaire
Le vaste programme nécessaire à la modernisation de l’école en Haiti ne semble pas proche de se réaliser. Pourtant, il ne s'agit pas de modernisation, on ne modernise que ce qui existe déjà, mais de création. Comment parler de créer des écoles sans former les maîtres qui devront s'en charger? Comment prétendre encourager les parents à envoyer leurs enfants à l’école, s'ils n'ont pas d'emploi pour les nourrir, les vêtir, bref les y maintenir? C'est un immense projet et très louable, mais comme tout projet sérieux, il faut de la planification. Rien ne saurait se faire de positif dans ce système déjà chaotique, si aucun plan à long terme n'est tracé! L'auteur de ces lignes sait par une expérience personnelle que des stages de formation sont souvent organisés non pas pour avoir les enseignants qu'il faut en vue d'un travail à venir, mais pour justifier un prêt ou un don d'un organisme international. Mais la "formation"une fois terminée, chacun rentre dormir chez soi. Point final. La continuité est la sauvegarde de de tout investissement. Autrement, c'est de la démagogie, de la corruption, tout simplement.
Haïti: Michel Martelly vient d'annoncer que 250 000 enfants iront à l'école gratuitement dès la prochaine rentrée scolaire fixée au 3 octobre, initialement prévue pour le 5 septembre. En visite jeudi à Mirebalais, le président a précisé que 100 000 enfants déjà intégrés dans le système éducatif fréquenteront gratuitement 200 établissements de Port-au-Prince, il en est de même pour 141 000 autres qui, pour la première fois de leur vie, se rendront à l'école.
L'inquiétude de plus d'un sur cette initiative louable, c'est la capacité d'accueil des écoles et le problème d'enseignants qualifiés pour la formation de tous ces enfants. Car selon le rapport du Groupe de travail sur l'éducation et la formation (GTEF) intitulé : « Pour un pacte national sur l'Education en Haïti, soumis en août 2010 à l'ex-président René Préval, sur les 60 261 enseignants évoluant dans l'enseignement fondamental, 79% n'ont reçu aucune formation initiale de base. Environ 40% de ces 79% n'ont pas le niveau académique de la 9e année du fondamental.
Les autres, poursuit le rapport, sont des universitaires (2 789 ou 4,84%), des normaliens (6 136 ou 10, 64%) et des « capistes », c'est-à-dire détenteurs d'un certificat d'aptitude à l'enseignement (3 658, soit 6 34%). Moins de 35% des enseignants du niveau préscolaire ont les compétences requises pour exercer leur métier, et seulement 14 62% de ceux qui sont au niveau fondamental ont les profils de compétences académiques et professionnelles requis.
« Pourtant, au cours des vingt dernières années, il y a eu beaucoup d'argent investi dans la formation des maîtres et des directeurs d'école en Haïti sous forme de séminaires, à travers les projets et les programmes financés par la communauté internationale. Le problème est que ces heures de formation n'ont pas été administrées de façon systématique, suivant un plan bien établi », fait remarquer le rapport.
« La question aujourd'hui est de savoir quel dispositif mettre en place, d'une part, pour assurer efficacement la formation initiale et continue des enseignants à tous les niveaux du système éducatif, et attirer, d'autre part, plus de gens vers cette carrière souvent identifiée comme peu valorisante et très difficile », poursuit le document. Et dire que les conditions de travail ne sont pas non plus attractives pour les professionnels dotés des qualifications pour l'enseignement.
Quelle école pour produire quel citoyen et pour quel pays ?
En effet, les membres de cette commission présidentielle - qui a été coordonnée par le professeur Jacky Lumarque, recteur de l'Université Quisqueya - admettent que dans tous les pays qui sont parvenus à améliorer leur éducation, la valorisation de la condition enseignante est une exigence stratégique incontournable. Selon eux, la question qui est à l'ordre du jour en Haïti est de savoir quelle école mettre en place pour produire quel citoyen et pour quel pays.
« Le type de citoyen que nous choisissons de former est en fait une réponse au type de société que nous choisissons de produire. En ce sens, le véritable projet de société du pays est largement déterminé par son projet éducatif », soutient cette commission, qui a été mise sur pied par René Préval.
Le problème de l'offre scolaire
Par ailleurs, mis à part la question d'enseignants, la mauvaise répartition de l'offre scolaire sur le territoire est l'une des principales causes du faible accès des enfants en âge scolaire à une école. Le GTEF a recommandé que la politique éducative nationale soit tendue à un accroissement graduel de l'offre publique d'éducation.
« Il existe actuellement 143 sections communales dépourvues d'écoles publiques, dont 23 ne possèdent pas d'école du tout ; de plus, ces sections communales correspondent à celles les plus démunies sur le plan des équipements sociaux », confie le document.
Il y a du pain sur la planche, car il faudra créer l'offre scolaire là où la demande est exprimée ou incitée.
Valéry DAUDIER
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96470&PubDate=2011-08-27
Commentaire
Le vaste programme nécessaire à la modernisation de l’école en Haiti ne semble pas proche de se réaliser. Pourtant, il ne s'agit pas de modernisation, on ne modernise que ce qui existe déjà, mais de création. Comment parler de créer des écoles sans former les maîtres qui devront s'en charger? Comment prétendre encourager les parents à envoyer leurs enfants à l’école, s'ils n'ont pas d'emploi pour les nourrir, les vêtir, bref les y maintenir? C'est un immense projet et très louable, mais comme tout projet sérieux, il faut de la planification. Rien ne saurait se faire de positif dans ce système déjà chaotique, si aucun plan à long terme n'est tracé! L'auteur de ces lignes sait par une expérience personnelle que des stages de formation sont souvent organisés non pas pour avoir les enseignants qu'il faut en vue d'un travail à venir, mais pour justifier un prêt ou un don d'un organisme international. Mais la "formation"une fois terminée, chacun rentre dormir chez soi. Point final. La continuité est la sauvegarde de de tout investissement. Autrement, c'est de la démagogie, de la corruption, tout simplement.
Bellerive serait ratifié sans tracas
Le président Michel Joseph Martelly et le sénateur Joseph Lambert ont eu un tête-à-tête de plus de quatre heures vendredi. Les deux hommes ont évoqué la nécessité d'une collaboration entre le chef de l'Etat et une "majorité fonctionnelle" en construction. Mais, sans forcer la main de Martelly, Lambert, sur Magik 9, a indiqué samedi que si Jean Max Bellerive était désigné à nouveau comme Premier ministre, "il serait ratifié sans tracas". (chapo)
Haïti: Le président de la République Michel Joseph Martlly et le très influent sénateur de Inite Joseph Lambert, porte-parole du groupe des 16 sénateurs qui représentent la majorité au grand corps, se sont entretenus au palais national pendant plus quatre heures le vendredi 27 aout 2011. "La rencontre a été fructueuse", a confié l'air optimiste le sénateur Lambert sur les ondes de Magik 9, samedi, en milieu d'après midi. "Le président Martelly, a-t-il poursuivi, était de tout oreille pendant cette rencontre au cours de laquelle la réalité du Parlement a été abordée après une analyse de la situation du pays".
Le chef de l'Etat a fait part de son intention de "collaborer avec la majorité fonctionnelle" qui sortira des discussions entre le GPR, groupe majoritaire, (tombeur des deux Premiers ministres désigné par Martelly Daniel Rouzier et Bernard H. Gousse) et le groupe minoritaire au sénat, a expliqué le sénateur Lambert, insistant sur l'urgence de rétablir la confiance entre le président Martelly et le Parlement.
Les discussions avec le chef de l'Etat n'ont pas porté sur le choix du prochain Premier ministre, a souligné Joseph Lambert. Cependant, le sénateur du Sud- Est a indiqué que si le président, dans ses prérogatives constitutionnelles, choisirait de confirmer Jean-Max Bellerive à son poste, ce dernier "serait ratifié sans tracas". "Cela ne signifie pas que le Parlement donnerait un blanc seing à M. Bellerive en abdiquant son pouvoir de contrôle", a nuancé Joseph Lambert qui croit qu'il faut de la sérénité en vue de faire face aux innombrables défis que sont la rentrée des classes et la construction de maisons pour les sinistrés du 12 janvier 2010...
Interrogé sur les rumeurs qui veulent faire croire que le président Martelly s'apprête à nommer des ministres et des directeurs généraux avant la ratification d'un Premier ministre, le sénateur Lambert a déclaré que de nouveaux ministres ou directeurs généraux seraient des démissionnaires s'ils rentrent dans un gouvernement démissionnaire. Cependant, le sénateur estime que le président de la République peut aisément nommer des délégués départementaux qui sont ses représentants directs sans problème.
Le président Martelly s'est engagé à publier l'amendement de la constitution de 1987, comme il l'avait déjà décidé, a indiqué Joseph Lambert qui doit avoir une nouvelle rencontre avec le chef de l'Etat la semaine prochaine.
Décontracté, le sénateur Joseph Lambert a révélé que le groupe de seize a déjà rencontré à leur propre demande, l'ambassadeur américain, Kenneth H.Merten, le chef de la Minustah, le Nonce apostolique et d'autres ambassadeurs accrédités en Haiti... "Nous leur avons expliqué nos points de vue", a-t-il dit, démentant avoir subi des pressions ou reçu d'injonctions de la part de l'ambassadeur des Etats-Unis. "Nous avons trouvé en l'ambassadeur américain une personnalité venue entendre et comprendre pour bien éclairer son pays sur la situation en Haïti", a souligné le parlementaire.
Le sénateur Lambert a révélé qu'il aura une nouvelle rencontre avec le président Martelly la semaine prochaine. La rencontre entre deux des hommes politiques les plus influents de la République actuellement intervient à un moment où le forum économique du secteur privé, des pays amis d'Haïti et des associations de la société civile ont exprimé leur préoccupations face à l'incapacité de la présidence et du Parlement à s'entendre en vue de doter le pays d'un nouveau Premier ministre au plus vite.
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96505&PubDate=2011-08-27
Commentaire
Eurêka! L'objectif de toute cette perte de temps était donc l'imposition d'un premier ministre associé à un passé regrettable pour ce pays. Il fallait être d'une ingénuité maladive pour ne pas s'en rendre compte. Surtout quand on sait de quelle pâte sont faits nos législateurs. En d'autres termes, le président de la république est l'otage de ce clan qui ne veut rien entendre du changement. Et le pire, c'est qu'ils ont des alliés puissants, les délinquants. Ce sont eux, en effet, qui commettent toute sorte d’atrocités afin d'augmenter la pression et de rendre toute négociation tranquille impossible. Une arme efficace brandie par le groupe des seize et comparses afin d'accomplir son agenda. Mais le président lui-même n'a-t-il pas fait montre de faiblesse en organisation sa réunion chez le premier ministre sortant? N’était-ce pas se placer maladroitement dans la gueule du loup? Car Bellerive a bien pris part à la rencontre et, ce qui est pire, il n'ignorait rien des personnages évoqués comme potentiels premiers ministres et surtout des éléments qu'il fallait utiliser pour rendre ces noms invalides. Quel gâchis, si cela devait vraiment arriver! Encore quelques décennies de retour en arrière!
Haïti: Le président de la République Michel Joseph Martlly et le très influent sénateur de Inite Joseph Lambert, porte-parole du groupe des 16 sénateurs qui représentent la majorité au grand corps, se sont entretenus au palais national pendant plus quatre heures le vendredi 27 aout 2011. "La rencontre a été fructueuse", a confié l'air optimiste le sénateur Lambert sur les ondes de Magik 9, samedi, en milieu d'après midi. "Le président Martelly, a-t-il poursuivi, était de tout oreille pendant cette rencontre au cours de laquelle la réalité du Parlement a été abordée après une analyse de la situation du pays".
Le chef de l'Etat a fait part de son intention de "collaborer avec la majorité fonctionnelle" qui sortira des discussions entre le GPR, groupe majoritaire, (tombeur des deux Premiers ministres désigné par Martelly Daniel Rouzier et Bernard H. Gousse) et le groupe minoritaire au sénat, a expliqué le sénateur Lambert, insistant sur l'urgence de rétablir la confiance entre le président Martelly et le Parlement.
Les discussions avec le chef de l'Etat n'ont pas porté sur le choix du prochain Premier ministre, a souligné Joseph Lambert. Cependant, le sénateur du Sud- Est a indiqué que si le président, dans ses prérogatives constitutionnelles, choisirait de confirmer Jean-Max Bellerive à son poste, ce dernier "serait ratifié sans tracas". "Cela ne signifie pas que le Parlement donnerait un blanc seing à M. Bellerive en abdiquant son pouvoir de contrôle", a nuancé Joseph Lambert qui croit qu'il faut de la sérénité en vue de faire face aux innombrables défis que sont la rentrée des classes et la construction de maisons pour les sinistrés du 12 janvier 2010...
Interrogé sur les rumeurs qui veulent faire croire que le président Martelly s'apprête à nommer des ministres et des directeurs généraux avant la ratification d'un Premier ministre, le sénateur Lambert a déclaré que de nouveaux ministres ou directeurs généraux seraient des démissionnaires s'ils rentrent dans un gouvernement démissionnaire. Cependant, le sénateur estime que le président de la République peut aisément nommer des délégués départementaux qui sont ses représentants directs sans problème.
Le président Martelly s'est engagé à publier l'amendement de la constitution de 1987, comme il l'avait déjà décidé, a indiqué Joseph Lambert qui doit avoir une nouvelle rencontre avec le chef de l'Etat la semaine prochaine.
Décontracté, le sénateur Joseph Lambert a révélé que le groupe de seize a déjà rencontré à leur propre demande, l'ambassadeur américain, Kenneth H.Merten, le chef de la Minustah, le Nonce apostolique et d'autres ambassadeurs accrédités en Haiti... "Nous leur avons expliqué nos points de vue", a-t-il dit, démentant avoir subi des pressions ou reçu d'injonctions de la part de l'ambassadeur des Etats-Unis. "Nous avons trouvé en l'ambassadeur américain une personnalité venue entendre et comprendre pour bien éclairer son pays sur la situation en Haïti", a souligné le parlementaire.
Le sénateur Lambert a révélé qu'il aura une nouvelle rencontre avec le président Martelly la semaine prochaine. La rencontre entre deux des hommes politiques les plus influents de la République actuellement intervient à un moment où le forum économique du secteur privé, des pays amis d'Haïti et des associations de la société civile ont exprimé leur préoccupations face à l'incapacité de la présidence et du Parlement à s'entendre en vue de doter le pays d'un nouveau Premier ministre au plus vite.
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96505&PubDate=2011-08-27
Commentaire
Eurêka! L'objectif de toute cette perte de temps était donc l'imposition d'un premier ministre associé à un passé regrettable pour ce pays. Il fallait être d'une ingénuité maladive pour ne pas s'en rendre compte. Surtout quand on sait de quelle pâte sont faits nos législateurs. En d'autres termes, le président de la république est l'otage de ce clan qui ne veut rien entendre du changement. Et le pire, c'est qu'ils ont des alliés puissants, les délinquants. Ce sont eux, en effet, qui commettent toute sorte d’atrocités afin d'augmenter la pression et de rendre toute négociation tranquille impossible. Une arme efficace brandie par le groupe des seize et comparses afin d'accomplir son agenda. Mais le président lui-même n'a-t-il pas fait montre de faiblesse en organisation sa réunion chez le premier ministre sortant? N’était-ce pas se placer maladroitement dans la gueule du loup? Car Bellerive a bien pris part à la rencontre et, ce qui est pire, il n'ignorait rien des personnages évoqués comme potentiels premiers ministres et surtout des éléments qu'il fallait utiliser pour rendre ces noms invalides. Quel gâchis, si cela devait vraiment arriver! Encore quelques décennies de retour en arrière!
dimanche 28 août 2011
Haïti-Politique-Parlement
Offensive du G-16 : Michel Martelly doit répondre à dix exigences
Au nom de la sauvegarde des institutions républicaines et des responsabilités constitutionnelles du chef de l’Etat, le bloc majoritaire au Sénat l’appelle au dialogue avec les forces politiques et sociales et à la mise en oeuvre d’un train de mesures comme conditions sine qua non pour arriver à la formation d’un nouveau gouvernement
Publié le vendredi 26 août 2011
Le groupe des seize, majoritaire au Sénat et de plus en plus opposé au Président Michel Martelly, a dénoncé vendredi les « dérives du pouvoir » et présenté un cahier des charges en dix points dont l’application conditionnera le processus de ratification du nouveau Premier ministre alors que l’impasse politique reste totale en Haïti plus de trois mois après l’arrivée de la nouvelle administration.
Incisifs et déterminés dans l’exposé de leur déclaration qui, dans son contenu et son articulation annonce un glissement vers une polarisation de la vie politique, les Sénateurs Wencesclass Lambert, Evallière Beauplan et Simon Dieuseul Desras ont d’entrée de jeu exigé de la Présidence l’établissement d’un dialogue sur la normalisation de la situation du pays avec les blocs parlementaires, les partis politiques représentés au Parlement et la société civile.
Sur la longue liste des recommandations publiée tout juste quelques heures après une rencontre mercredi entre le G-16 et l’ambassadeur américain, Kenneth Merten, figurent notamment la promulgation de la version amendée de la constitution, la formation du conseil électoral permanent (CEP) et du conseil constitutionnel, la nomination de nouveaux juges à la Cour de cassation suivie de l’institution du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), la reconduction de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) et la révision du mandat de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH).
Se défendant de vouloir mettre les bâtons dans les roues du chef de l’Etat et de rendre inopérante son administration, le bloc majoritaire, par la voix de Wencesclass Lambert, assure qu’il revient à Michel Martelly de faire connaître le nom de son nouveau Premier ministre désigné après l’échec des deux premiers candidats, Daniel Rouzier et Bernard Gousse.
Pour sa part, Evallière Beauplan, se montre très critique vis-à-vis du Président de la république qui, déplore-t-il, refuse de dialoguer avec les représentants de la majorité au Sénat en vue de trouver une solution au blocage politique. Parallèlement, il consacre le plus clair de son temps à des gesticulations inutiles. Le troisième Sénateur du nord-ouest a également averti que l’opération baptisée « débloquer le pays » dont le lancement a été annoncé dans les médias par des partisans zélés du pouvoir ne pourra nullement atteindre son objectif qui est d’intimider les parlementaires.
Intervenant sur le même thème, son collègue Simon Dieuseul Desras, a exprimé ses plus vives préoccupations et mis en garde contre toute agression dont pourraient faire l’objet Députés et Sénateurs de la part des troupes de choc qui compteraient, à la solde de la Présidence, partir en guerre contre le Parlement.
Ancien allié de Michel Martelly lors de la dernière campagne présidentielle, le Sénateur du Plateau Central (centre), issu du secteur Lavalas, évoque clairement la possibilité d’envisager la destitution du chef de l’Etat au cas où les parlementaires seraient la cible d’actions attentatoires à la démocratie.
A la veille d’un cumul de problèmes sociaux et d’une rentrée des classes à hauts risques au cours de laquelle M. Martelly sera mis à l’épreuve sur l’une de ses grandes promesses de campagne, la scolarisation universelle gratuite des enfants, la lune de miel avec le pouvoir législatif semble déjà terminé pour un Président en panne de solution devant l’impatience de plus en plus perceptible des citoyens et de la communauté internationale. spp/Radio Kiskeya
Radio Kiskeya sur Twitter
Comment écouter Radio Kiskeya |Publicité |Contactez-nous |Flux RSS
Radio Kiskeya S.A. & Kiskeya International Inc. Tous Droits Réservés © 2011
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article8008
Commentaire
D'où leur vient cette arrogance à ces parlementaires qui ont l'audace d'exiger que des conditions sine qua non soit respectées par la présidence avant qu'ils ne ratifient un premier ministre? Ces individus dont la majorité n'ont ni la formation qu'il faut, ni le niveau moral nécessaire pour assumer un poste de cette envergure, exposent leur manque de délicatesse au grand jour et avec une grossièreté qui inquiète. Que signifie pacte de "gouvernabilité" si des élections ont eu lieu et que le peuple s'est prononcé? S'agit-il de se réserver une part importante des postes à combler afin d’être surs de continuer à s'enrichir illicitement aux dépens des citoyens les plus misérables? Si l'on considère point par point chacune des conditions qu'ils présentent, on verra qu'il y a un monde d'intentions corruptrices derrière tout ça. D'abord pourquoi leur intérêt à voir le président designer des directeurs généraux, un conseil électoral permanent, les juges de la cour de cassation, reconduire la commission intérimaire pour la reconstruction et d'autres nominations où constitutionnellement, en tant que parlementaires, ils auraient à intervenir en temps et lieu pour redresser la balance au cas où il aurait une certaine tendance à ne pas suivre les règles. Et pourtant ils y tiennent fermement. On n'a qu'à considérer un cas en particulier pour savoir sur quelle pente ils veulent nous conduire. D'abord, cette CIRH a déjà adopté des mesures jugées contraires aux intérêts du pays dont des attributions de contrats dont le caractère frauduleux (à des compagnies d'un pays voisin proche de Préval et de son ex-premier ministre) est évident. Ce qui veut dire que l'actuel coprésident, l'ancien premier ministre de Préval, aurait des comptes à rendre s'il y avait des changements. Mais si les changements restent dans les intentions seulement, tout reste tel quel. Personne n'aurait de compte à rendre à personne. Ensuite, le premier ministre mentionné ne cache pas ses ambitions d’être reconduits; d'ailleurs le bloc majoritaire du sénat, le désormais célèbre groupe des 16, fait partie du même clan prévalien (Préval-rien). Que pourrait-on attendre d'une clique où ces gens-là seraient encore une fois responsable de la chose publique? Absolument rien! Ou plutôt, nous enfoncer un peu plus dans l’abîme! TOUT SAUF CETTE ABERRATION!
Au nom de la sauvegarde des institutions républicaines et des responsabilités constitutionnelles du chef de l’Etat, le bloc majoritaire au Sénat l’appelle au dialogue avec les forces politiques et sociales et à la mise en oeuvre d’un train de mesures comme conditions sine qua non pour arriver à la formation d’un nouveau gouvernement
Publié le vendredi 26 août 2011
Le groupe des seize, majoritaire au Sénat et de plus en plus opposé au Président Michel Martelly, a dénoncé vendredi les « dérives du pouvoir » et présenté un cahier des charges en dix points dont l’application conditionnera le processus de ratification du nouveau Premier ministre alors que l’impasse politique reste totale en Haïti plus de trois mois après l’arrivée de la nouvelle administration.
Incisifs et déterminés dans l’exposé de leur déclaration qui, dans son contenu et son articulation annonce un glissement vers une polarisation de la vie politique, les Sénateurs Wencesclass Lambert, Evallière Beauplan et Simon Dieuseul Desras ont d’entrée de jeu exigé de la Présidence l’établissement d’un dialogue sur la normalisation de la situation du pays avec les blocs parlementaires, les partis politiques représentés au Parlement et la société civile.
Sur la longue liste des recommandations publiée tout juste quelques heures après une rencontre mercredi entre le G-16 et l’ambassadeur américain, Kenneth Merten, figurent notamment la promulgation de la version amendée de la constitution, la formation du conseil électoral permanent (CEP) et du conseil constitutionnel, la nomination de nouveaux juges à la Cour de cassation suivie de l’institution du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), la reconduction de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) et la révision du mandat de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH).
Se défendant de vouloir mettre les bâtons dans les roues du chef de l’Etat et de rendre inopérante son administration, le bloc majoritaire, par la voix de Wencesclass Lambert, assure qu’il revient à Michel Martelly de faire connaître le nom de son nouveau Premier ministre désigné après l’échec des deux premiers candidats, Daniel Rouzier et Bernard Gousse.
Pour sa part, Evallière Beauplan, se montre très critique vis-à-vis du Président de la république qui, déplore-t-il, refuse de dialoguer avec les représentants de la majorité au Sénat en vue de trouver une solution au blocage politique. Parallèlement, il consacre le plus clair de son temps à des gesticulations inutiles. Le troisième Sénateur du nord-ouest a également averti que l’opération baptisée « débloquer le pays » dont le lancement a été annoncé dans les médias par des partisans zélés du pouvoir ne pourra nullement atteindre son objectif qui est d’intimider les parlementaires.
Intervenant sur le même thème, son collègue Simon Dieuseul Desras, a exprimé ses plus vives préoccupations et mis en garde contre toute agression dont pourraient faire l’objet Députés et Sénateurs de la part des troupes de choc qui compteraient, à la solde de la Présidence, partir en guerre contre le Parlement.
Ancien allié de Michel Martelly lors de la dernière campagne présidentielle, le Sénateur du Plateau Central (centre), issu du secteur Lavalas, évoque clairement la possibilité d’envisager la destitution du chef de l’Etat au cas où les parlementaires seraient la cible d’actions attentatoires à la démocratie.
A la veille d’un cumul de problèmes sociaux et d’une rentrée des classes à hauts risques au cours de laquelle M. Martelly sera mis à l’épreuve sur l’une de ses grandes promesses de campagne, la scolarisation universelle gratuite des enfants, la lune de miel avec le pouvoir législatif semble déjà terminé pour un Président en panne de solution devant l’impatience de plus en plus perceptible des citoyens et de la communauté internationale. spp/Radio Kiskeya
Radio Kiskeya sur Twitter
Comment écouter Radio Kiskeya |Publicité |Contactez-nous |Flux RSS
Radio Kiskeya S.A. & Kiskeya International Inc. Tous Droits Réservés © 2011
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article8008
Commentaire
D'où leur vient cette arrogance à ces parlementaires qui ont l'audace d'exiger que des conditions sine qua non soit respectées par la présidence avant qu'ils ne ratifient un premier ministre? Ces individus dont la majorité n'ont ni la formation qu'il faut, ni le niveau moral nécessaire pour assumer un poste de cette envergure, exposent leur manque de délicatesse au grand jour et avec une grossièreté qui inquiète. Que signifie pacte de "gouvernabilité" si des élections ont eu lieu et que le peuple s'est prononcé? S'agit-il de se réserver une part importante des postes à combler afin d’être surs de continuer à s'enrichir illicitement aux dépens des citoyens les plus misérables? Si l'on considère point par point chacune des conditions qu'ils présentent, on verra qu'il y a un monde d'intentions corruptrices derrière tout ça. D'abord pourquoi leur intérêt à voir le président designer des directeurs généraux, un conseil électoral permanent, les juges de la cour de cassation, reconduire la commission intérimaire pour la reconstruction et d'autres nominations où constitutionnellement, en tant que parlementaires, ils auraient à intervenir en temps et lieu pour redresser la balance au cas où il aurait une certaine tendance à ne pas suivre les règles. Et pourtant ils y tiennent fermement. On n'a qu'à considérer un cas en particulier pour savoir sur quelle pente ils veulent nous conduire. D'abord, cette CIRH a déjà adopté des mesures jugées contraires aux intérêts du pays dont des attributions de contrats dont le caractère frauduleux (à des compagnies d'un pays voisin proche de Préval et de son ex-premier ministre) est évident. Ce qui veut dire que l'actuel coprésident, l'ancien premier ministre de Préval, aurait des comptes à rendre s'il y avait des changements. Mais si les changements restent dans les intentions seulement, tout reste tel quel. Personne n'aurait de compte à rendre à personne. Ensuite, le premier ministre mentionné ne cache pas ses ambitions d’être reconduits; d'ailleurs le bloc majoritaire du sénat, le désormais célèbre groupe des 16, fait partie du même clan prévalien (Préval-rien). Que pourrait-on attendre d'une clique où ces gens-là seraient encore une fois responsable de la chose publique? Absolument rien! Ou plutôt, nous enfoncer un peu plus dans l’abîme! TOUT SAUF CETTE ABERRATION!
La CIRH et le développement économique d’Haïti : quelques interrogations d’une économiste
par Dr Kathleen Dorsainvil
26/08/2011
L’ancien président des USA, M. Bill Clinton, a annoncé lors d’une visite en Haïti le 16 août dernier que, dans le cadre de la reconstruction, la Fondation Clinton avait octroyé un prêt à un taux préférentiel à une petite entreprise d'artisans, le Caribbean Craft, dont l’atelier avait été détruit par le séisme du 12 janvier 2010. D’autres prêts sont à venir, avait-il fait savoir.
Le peuple haïtien se doit de remercier M. Clinton qui, à travers ses actions, montre combien la remise sur pied de notre pays lui tient à cœur. Mais ce prêt suscite aussi certaines interrogations dans le contexte économique agité que connaît notre pays.
1. Le cadre de ce prêt
Ce projet individuel et positif met en exergue, une fois de plus, la faiblesse de nos institutions. Car, du point de vue de l’avenir, du développement du pays, est-ce le meilleur usage de ces fonds ? N’y a-t-il pas d’autres petits entrepreneurs, frappés eux aussi par le séisme, dont le produit est plus promoteur de croissance ? Combien d’emplois seront créés à partir de ce prêt ? Quel mode de fiscalité sera appliqué à cette entreprise ? Ce prêt sera-t-il versé en partie ou en totalité à un compte en banque de la place, faisant ainsi baisser la pression sur la monnaie locale, ou sera-t-il utilisé à partir d’un compte à l’étranger ?
Ces questions et d’autres auront vraisemblablement été débattues par les experts de la Fondation. On aurait aimé savoir si elles l’ont été aussi par les gestionnaires haïtiens. Elles suggèrent la mise sur pied d’une interface gouvernementale officielle afin d’aiguiller les bonnes volontés étrangères ou de nos compatriotes de la diaspora vers les besoins économiques fondamentaux de notre société.
2. Le cadre monétaire de l’aide à la reconstruction
Les projets financés par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), la Fondation Clinton, la Fondation Bush-Clinton pour Haïti et par d’autres organismes témoignent sans doute de la volonté de nos amis étrangers de nous venir en aide. Ces fonds sont collectés en devises étrangères pour être dépensés en gourde dans le pays. Pourquoi donc la Banque centrale d’Haïti (BRH) apparaît si absente de ce processus ? N’a-t-elle pas sa place à la CIRH au même titre que l’autorité fiscale ? L’élan de générosité de nos amis étrangers et de la diaspora nous offre aussi une opportunité unique de remodeler notre politique monétaire selon les problèmes du jour. La BRH ne peut plus se contenter de l’objectif de stabilité des prix comme indiqué dans son rapport annuel de février 2011. Le contexte actuel du pays et des économies mondiales commande l’objectif de croissance en tant que priorité. D’ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI), auquel se réfère la BRH, défend ce point de vue avec véhémence. L’objectif de croissance implique, certes, un autre type d’agressivité monétaire, par exemple, une autre gestion des réserves de change, d’autres modalités de fonctionnement vis-à-vis des autorités fiscales ou des banques commerciales.
3. Le Fonds national de l’éducation (FNE
Un montant fixe d’un dollar cinquante est prélevé sur tous les utilisateurs de transfert avec Haïti. Les promoteurs de cette taxe ont-ils essayé au préalable de dresser un profil des utilisateurs de ce service ? Ces transferts sont-ils plutôt de petits montants (50 $ US, 100 $ US, 200 $ US) ou s’agit-il de montants plus importants (500 $ US, 1 000 $ US) ? À cette question est liée l’hypothèse que les petits montants sont associés à des personnes à faibles revenus. Prélever 1, 5 $ US sur un transfert de 50 $ US n’est pas ressenti de la même manière que sur un transfert de 1 000 $ US. Si les petits montants sont prédominants, cette frange à bas revenus, celle-là même qui préoccupe la nouvelle équipe gouvernementale, serait elle-même en train de financer l’éducation de ses enfants, à travers ce fonds !
Par conséquent, avant d’aller plus en avant dans cette collecte, les administrateurs de ce fonds doivent s’assurer que cette nouvelle taxe n’est pas plutôt régressive que progressive. Et dans ce cas, une taxe proportionnelle serait une meilleure option.
De plus, ce fonds est géré par la BRH, a-t-on appris. Mais aucun détail n’a été fourni à ce jour sur la façon dont ceci est fait. En théorie, la BRH mettra à la disposition des autorités fiscales des gourdes afin de leur permettre de gérer ce programme. Que compte-t-elle faire des dollars accumulés ? Les mettre sur le marché pour baisser la pression sur la gourde ? Les stériliser ? Chaque démarche reflète une option sur la gestion monétaire à venir, et on aimerait savoir.
Les questions autour du FNE illustrent, si besoin est, les difficultés que connaissent les gestionnaires de ce monstre que représente la CIRH dans sa forme actuelle. Il revient à l’autorité haïtienne de la Commission de dresser, pour l’information de tous, un bilan du travail effectué à ce jour. Ceci, afin que les modifications nécessaires puissent être apportées pour un fonctionnement et une gestion plus efficients de cette commission à l’avenir. Car il ne peut être question de fermer les portes de la CIRH.
Les événements tragiques du 12 janvier 2010 offrent au pays la chance de mettre sur pied un vrai programme économique de développement. Ce programme va au-delà du relogement des sinistrés ou de la reconstruction de bâtiments détruits, tâches qui peuvent aisément être confiées à des fondations. Il s’agit d’une alliance véritable débattue, réfléchie entre le fiscal et le monétaire en vue d’atteindre l’objectif prioritaire de croissance dans le contexte économique mondial et d’en définir les étapes. En effet, dans ce tumulte que connaît l’économie mondiale, les gestionnaires fiscaux d’Haïti ne peuvent ignorer, par exemple, la part de l’aide extérieure dans le fonctionnement au jour le jour de l’État haïtien. Le fiscal se doit d’avoir pour point de mire d’apprendre aux concitoyens à vivre de leurs ressources propres, en prévision d’une aide appelée à se tarir, donc une gestion dans l’économique des fonds de l’État avec réduction graduelle des avantages/dépenses criards.
En ce qui a trait à l’économie en général, l’une de mes dernières recherches a mis en évidence la portée limitée de l’aide extérieure sur l’économie haïtienne : il faut au moins trois ans pour que l’aide reçue ait un effet positif de 0, 4 % sur le produit intérieur brut (PIB). Par contre, un problème quelconque dans l’économie américaine se traduit au cours de la même année par un changement du PIB d’environ 5 %. D’où la nécessité d’être attentif à la vie économique de notre puissant voisin. C’est le rôle du monétaire. Il se doit aussi d’encourager le fiscal dans son approche de gestion efficiente par une politique accommodante seulement au cas par cas. La politique monétaire se devrait aussi de favoriser les exportations à venir, et un certain seuil de réserves de change va être nécessaire. Ce fonctionnement en symbiose entre le fiscal et le monétaire ne peut qu’être bénéfique au bien commun.
Les compatriotes de la diaspora et les prestigieux amis étrangers qui veulent le vrai décollage de ce pays nous seraient reconnaissants d’avoir une ligne directrice connue, sensée, qu’ils seraient heureux de suivre.
Kathleen Dorsainvil
Docteur en économie
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=25419&idtypetexte=
Commentaire
Les questions de l’économiste Kathleen Dorsainvil sont extrêmement importantes d'autant qu'elles touchent un point névralgique de notre économie, l'aide internationale. En effet compte tenu des graves problèmes confrontés par l’économie américaine, peut-on continuer à miser sur cette frange de l'aide comme si elle était éternelle? Et même quand elle le serait, est-ce qu'il ne conviendrait pas, quelle que soit la situation (dignité oblige!) de travailler à acquérir son autonomie comme tout pays qui se respecte? Il y a donc une tache sérieuse qui attend les membres de ce nouveau gouvernement qui, certainement auront à travailler de concert avec les membres de la CIRH. Que le parlement en prenne conscience et aide à résoudre le premier problème qui est le choix d'un nouveau gouvernement, plutôt que de le compliquer - comme il l'a fait jusqu'à présent!
26/08/2011
L’ancien président des USA, M. Bill Clinton, a annoncé lors d’une visite en Haïti le 16 août dernier que, dans le cadre de la reconstruction, la Fondation Clinton avait octroyé un prêt à un taux préférentiel à une petite entreprise d'artisans, le Caribbean Craft, dont l’atelier avait été détruit par le séisme du 12 janvier 2010. D’autres prêts sont à venir, avait-il fait savoir.
Le peuple haïtien se doit de remercier M. Clinton qui, à travers ses actions, montre combien la remise sur pied de notre pays lui tient à cœur. Mais ce prêt suscite aussi certaines interrogations dans le contexte économique agité que connaît notre pays.
1. Le cadre de ce prêt
Ce projet individuel et positif met en exergue, une fois de plus, la faiblesse de nos institutions. Car, du point de vue de l’avenir, du développement du pays, est-ce le meilleur usage de ces fonds ? N’y a-t-il pas d’autres petits entrepreneurs, frappés eux aussi par le séisme, dont le produit est plus promoteur de croissance ? Combien d’emplois seront créés à partir de ce prêt ? Quel mode de fiscalité sera appliqué à cette entreprise ? Ce prêt sera-t-il versé en partie ou en totalité à un compte en banque de la place, faisant ainsi baisser la pression sur la monnaie locale, ou sera-t-il utilisé à partir d’un compte à l’étranger ?
Ces questions et d’autres auront vraisemblablement été débattues par les experts de la Fondation. On aurait aimé savoir si elles l’ont été aussi par les gestionnaires haïtiens. Elles suggèrent la mise sur pied d’une interface gouvernementale officielle afin d’aiguiller les bonnes volontés étrangères ou de nos compatriotes de la diaspora vers les besoins économiques fondamentaux de notre société.
2. Le cadre monétaire de l’aide à la reconstruction
Les projets financés par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), la Fondation Clinton, la Fondation Bush-Clinton pour Haïti et par d’autres organismes témoignent sans doute de la volonté de nos amis étrangers de nous venir en aide. Ces fonds sont collectés en devises étrangères pour être dépensés en gourde dans le pays. Pourquoi donc la Banque centrale d’Haïti (BRH) apparaît si absente de ce processus ? N’a-t-elle pas sa place à la CIRH au même titre que l’autorité fiscale ? L’élan de générosité de nos amis étrangers et de la diaspora nous offre aussi une opportunité unique de remodeler notre politique monétaire selon les problèmes du jour. La BRH ne peut plus se contenter de l’objectif de stabilité des prix comme indiqué dans son rapport annuel de février 2011. Le contexte actuel du pays et des économies mondiales commande l’objectif de croissance en tant que priorité. D’ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI), auquel se réfère la BRH, défend ce point de vue avec véhémence. L’objectif de croissance implique, certes, un autre type d’agressivité monétaire, par exemple, une autre gestion des réserves de change, d’autres modalités de fonctionnement vis-à-vis des autorités fiscales ou des banques commerciales.
3. Le Fonds national de l’éducation (FNE
Un montant fixe d’un dollar cinquante est prélevé sur tous les utilisateurs de transfert avec Haïti. Les promoteurs de cette taxe ont-ils essayé au préalable de dresser un profil des utilisateurs de ce service ? Ces transferts sont-ils plutôt de petits montants (50 $ US, 100 $ US, 200 $ US) ou s’agit-il de montants plus importants (500 $ US, 1 000 $ US) ? À cette question est liée l’hypothèse que les petits montants sont associés à des personnes à faibles revenus. Prélever 1, 5 $ US sur un transfert de 50 $ US n’est pas ressenti de la même manière que sur un transfert de 1 000 $ US. Si les petits montants sont prédominants, cette frange à bas revenus, celle-là même qui préoccupe la nouvelle équipe gouvernementale, serait elle-même en train de financer l’éducation de ses enfants, à travers ce fonds !
Par conséquent, avant d’aller plus en avant dans cette collecte, les administrateurs de ce fonds doivent s’assurer que cette nouvelle taxe n’est pas plutôt régressive que progressive. Et dans ce cas, une taxe proportionnelle serait une meilleure option.
De plus, ce fonds est géré par la BRH, a-t-on appris. Mais aucun détail n’a été fourni à ce jour sur la façon dont ceci est fait. En théorie, la BRH mettra à la disposition des autorités fiscales des gourdes afin de leur permettre de gérer ce programme. Que compte-t-elle faire des dollars accumulés ? Les mettre sur le marché pour baisser la pression sur la gourde ? Les stériliser ? Chaque démarche reflète une option sur la gestion monétaire à venir, et on aimerait savoir.
Les questions autour du FNE illustrent, si besoin est, les difficultés que connaissent les gestionnaires de ce monstre que représente la CIRH dans sa forme actuelle. Il revient à l’autorité haïtienne de la Commission de dresser, pour l’information de tous, un bilan du travail effectué à ce jour. Ceci, afin que les modifications nécessaires puissent être apportées pour un fonctionnement et une gestion plus efficients de cette commission à l’avenir. Car il ne peut être question de fermer les portes de la CIRH.
Les événements tragiques du 12 janvier 2010 offrent au pays la chance de mettre sur pied un vrai programme économique de développement. Ce programme va au-delà du relogement des sinistrés ou de la reconstruction de bâtiments détruits, tâches qui peuvent aisément être confiées à des fondations. Il s’agit d’une alliance véritable débattue, réfléchie entre le fiscal et le monétaire en vue d’atteindre l’objectif prioritaire de croissance dans le contexte économique mondial et d’en définir les étapes. En effet, dans ce tumulte que connaît l’économie mondiale, les gestionnaires fiscaux d’Haïti ne peuvent ignorer, par exemple, la part de l’aide extérieure dans le fonctionnement au jour le jour de l’État haïtien. Le fiscal se doit d’avoir pour point de mire d’apprendre aux concitoyens à vivre de leurs ressources propres, en prévision d’une aide appelée à se tarir, donc une gestion dans l’économique des fonds de l’État avec réduction graduelle des avantages/dépenses criards.
En ce qui a trait à l’économie en général, l’une de mes dernières recherches a mis en évidence la portée limitée de l’aide extérieure sur l’économie haïtienne : il faut au moins trois ans pour que l’aide reçue ait un effet positif de 0, 4 % sur le produit intérieur brut (PIB). Par contre, un problème quelconque dans l’économie américaine se traduit au cours de la même année par un changement du PIB d’environ 5 %. D’où la nécessité d’être attentif à la vie économique de notre puissant voisin. C’est le rôle du monétaire. Il se doit aussi d’encourager le fiscal dans son approche de gestion efficiente par une politique accommodante seulement au cas par cas. La politique monétaire se devrait aussi de favoriser les exportations à venir, et un certain seuil de réserves de change va être nécessaire. Ce fonctionnement en symbiose entre le fiscal et le monétaire ne peut qu’être bénéfique au bien commun.
Les compatriotes de la diaspora et les prestigieux amis étrangers qui veulent le vrai décollage de ce pays nous seraient reconnaissants d’avoir une ligne directrice connue, sensée, qu’ils seraient heureux de suivre.
Kathleen Dorsainvil
Docteur en économie
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=25419&idtypetexte=
Commentaire
Les questions de l’économiste Kathleen Dorsainvil sont extrêmement importantes d'autant qu'elles touchent un point névralgique de notre économie, l'aide internationale. En effet compte tenu des graves problèmes confrontés par l’économie américaine, peut-on continuer à miser sur cette frange de l'aide comme si elle était éternelle? Et même quand elle le serait, est-ce qu'il ne conviendrait pas, quelle que soit la situation (dignité oblige!) de travailler à acquérir son autonomie comme tout pays qui se respecte? Il y a donc une tache sérieuse qui attend les membres de ce nouveau gouvernement qui, certainement auront à travailler de concert avec les membres de la CIRH. Que le parlement en prenne conscience et aide à résoudre le premier problème qui est le choix d'un nouveau gouvernement, plutôt que de le compliquer - comme il l'a fait jusqu'à présent!
Haïti : un notaire assassiné et un citoyen américain enlevé
Haïti: Un notaire haïtien enlevé vendredi par des inconnus a été assassiné par ses ravisseurs et un citoyen américain a été kidnappé le même jour à Port-au-Prince.
"Le notaire, Emile Giordanni, a été enlevé vendredi et son corps a été retrouvé à côté de sa voiture samedi dans une rue de la capitale", a indiqué le porte-parole de la police Frantz Lerebours, faisant remarquer que les ravisseurs n'avaient pas demandé de rançon.
Il a d'autre part annoncé l'enlèvement d'un Américain d'origine haïtienne qui travaille dans une école américaine.
La police haïtienne recherchait en outre trois autres personnes kidnappées, dont une fillette de six ans.
"Concernant l'enlèvement de l'Américain, nous avons ouvert une enquête, les recherches se poursuivent, mais nous n'avons pour l'instant aucune indication", a déclaré à l'AFP le commissaire François-Henry Dossous responsable de la cellule de la police haïtienne chargée des affaires d'enlèvements.
L'ambassade des Etats-Unis en Haïti fait circuler une note sur le réseau twitter à l'attention des ressortissants américains dans le pays recommandant la prudence.
La police nationale d'Haïti (PNH) a procédé ces derniers jours à de vastes opérations de fouilles de véhicules dans plusieurs quartiers de la capitale, a-t-on constaté.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96504&PubDate=2011-08-27
Commentaire
Un citoyen enlevé et assassiné sans demande de rançon, voila un cas étrange. Cela déjà est un élément important. Avait-il une dette personnelle à payer? Est-ce la tactique de politiciens sournois qui essaient de nous intimider pour déstabiliser le pays et pêcher en eau trouble? Nous savons comment ces choses-là ont commencé à terrasser la population (jusque dans les années 80, 90, Haiti n'avait jamais connu cette culture de l’enlèvement) mais surtout depuis quand ce genre de pratique est devenu une mode. Est-ce que ceux qui ont promu ce genre de réaction contre tous ceux qui ont de l'argent en Haiti, ont la conscience tranquille? Ont-ils rendu service à un pays qui a surtout besoin d'harmonie pour travailler à se développer? D'abord, ces gens-là ont-ils une conscience? Est-ce la méthode dont on a fait choix pour exercer des pressions sur Martelly, et montrer plus que jamais qu'il ne peut pas résoudre les problèmes? Ce machiavélisme silencieux peut-être plus dangereux que les pires mascarades de révolution dont regorgent le XXe et le début du XXIe siècle. Si le serpent pouvait mordre sa propre queue, cela au moins nous procurerait un soulagement! Car la lâcheté de s'en prendre aux citoyens rien que pour alimenter des ambitions politiques irrationnelles, ce n'est pas un comportement civilisé.
"Le notaire, Emile Giordanni, a été enlevé vendredi et son corps a été retrouvé à côté de sa voiture samedi dans une rue de la capitale", a indiqué le porte-parole de la police Frantz Lerebours, faisant remarquer que les ravisseurs n'avaient pas demandé de rançon.
Il a d'autre part annoncé l'enlèvement d'un Américain d'origine haïtienne qui travaille dans une école américaine.
La police haïtienne recherchait en outre trois autres personnes kidnappées, dont une fillette de six ans.
"Concernant l'enlèvement de l'Américain, nous avons ouvert une enquête, les recherches se poursuivent, mais nous n'avons pour l'instant aucune indication", a déclaré à l'AFP le commissaire François-Henry Dossous responsable de la cellule de la police haïtienne chargée des affaires d'enlèvements.
L'ambassade des Etats-Unis en Haïti fait circuler une note sur le réseau twitter à l'attention des ressortissants américains dans le pays recommandant la prudence.
La police nationale d'Haïti (PNH) a procédé ces derniers jours à de vastes opérations de fouilles de véhicules dans plusieurs quartiers de la capitale, a-t-on constaté.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96504&PubDate=2011-08-27
Commentaire
Un citoyen enlevé et assassiné sans demande de rançon, voila un cas étrange. Cela déjà est un élément important. Avait-il une dette personnelle à payer? Est-ce la tactique de politiciens sournois qui essaient de nous intimider pour déstabiliser le pays et pêcher en eau trouble? Nous savons comment ces choses-là ont commencé à terrasser la population (jusque dans les années 80, 90, Haiti n'avait jamais connu cette culture de l’enlèvement) mais surtout depuis quand ce genre de pratique est devenu une mode. Est-ce que ceux qui ont promu ce genre de réaction contre tous ceux qui ont de l'argent en Haiti, ont la conscience tranquille? Ont-ils rendu service à un pays qui a surtout besoin d'harmonie pour travailler à se développer? D'abord, ces gens-là ont-ils une conscience? Est-ce la méthode dont on a fait choix pour exercer des pressions sur Martelly, et montrer plus que jamais qu'il ne peut pas résoudre les problèmes? Ce machiavélisme silencieux peut-être plus dangereux que les pires mascarades de révolution dont regorgent le XXe et le début du XXIe siècle. Si le serpent pouvait mordre sa propre queue, cela au moins nous procurerait un soulagement! Car la lâcheté de s'en prendre aux citoyens rien que pour alimenter des ambitions politiques irrationnelles, ce n'est pas un comportement civilisé.
samedi 27 août 2011
Haïti-Impunité : 17 ans après, les assassins du père Jean Marie Vincent courent toujours
vendredi 26 août 2011
P-au-P, 26 aout 2011 [AlterPresse] --- La Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (JILAP) s’élève contre l’impunité qui entoure depuis 17 ans l’assassinat du père Jean Marie Vincent, le 28 août 1994.
« Tous ceux qui le connaissaient, reconnaissaient son courage et sa détermination. Il défendait la vie des pauvres et des victimes contre toutes les forces de mort », rappelle Jilap, soulignant que les assassins du père Jean Marie Vincent courent toujours.
JILAP signale aussi l’assassinat du père Ti Jean Pierre Louis, assassiné le 3 août 1998. Ses assassins n’ont jamais été retrouvés ni traduits devant la justice.
« L’impunité et la violence affectent des gens de toute catégorie, des gens de rang social et d’orientation politique différents parce que l’intolérance au sein de la société est très élevée. S’il fallait nommer tous ceux qui sont morts et qui attendent d’obtenir justice la liste serait longue », indique la Commission épiscopale.
Jilap salue à l’ occasion de ce 28 août, la mémoire de toutes les victimes de violence et d’assassinat. [kft apr 26/008/2011 13 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11449
Commentaire
Rien n'est plus choquant pour un pays que de voir les plus sérieux de ses citoyens se faire abattre par les plus corrompus, les moins recommandables. C'est comme une conspiration du destin pour rendre ce pays inopérant à défaut de têtes pensantes. Et pourtant, Haiti a tout fait pour sortir de ce cercle vicieux, cette voie tortueuse qui ne mène nulle part. Quand un peuple qui survit comme le font les Haïtiens participe aux élections, n'est-ce pas une manière de dire "malgré tout, nous croyons encore à la démocratie"? Pourquoi la démocratie n'arrive-t-elle pas à répondre à leurs besoins, d'abord à leur besoin de justice? Quelles forces obscures se sont liguées dans le es de la politique haïtienne pour les priver de ce qui devrait leur revenir de droit?
P-au-P, 26 aout 2011 [AlterPresse] --- La Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (JILAP) s’élève contre l’impunité qui entoure depuis 17 ans l’assassinat du père Jean Marie Vincent, le 28 août 1994.
« Tous ceux qui le connaissaient, reconnaissaient son courage et sa détermination. Il défendait la vie des pauvres et des victimes contre toutes les forces de mort », rappelle Jilap, soulignant que les assassins du père Jean Marie Vincent courent toujours.
JILAP signale aussi l’assassinat du père Ti Jean Pierre Louis, assassiné le 3 août 1998. Ses assassins n’ont jamais été retrouvés ni traduits devant la justice.
« L’impunité et la violence affectent des gens de toute catégorie, des gens de rang social et d’orientation politique différents parce que l’intolérance au sein de la société est très élevée. S’il fallait nommer tous ceux qui sont morts et qui attendent d’obtenir justice la liste serait longue », indique la Commission épiscopale.
Jilap salue à l’ occasion de ce 28 août, la mémoire de toutes les victimes de violence et d’assassinat. [kft apr 26/008/2011 13 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11449
Commentaire
Rien n'est plus choquant pour un pays que de voir les plus sérieux de ses citoyens se faire abattre par les plus corrompus, les moins recommandables. C'est comme une conspiration du destin pour rendre ce pays inopérant à défaut de têtes pensantes. Et pourtant, Haiti a tout fait pour sortir de ce cercle vicieux, cette voie tortueuse qui ne mène nulle part. Quand un peuple qui survit comme le font les Haïtiens participe aux élections, n'est-ce pas une manière de dire "malgré tout, nous croyons encore à la démocratie"? Pourquoi la démocratie n'arrive-t-elle pas à répondre à leurs besoins, d'abord à leur besoin de justice? Quelles forces obscures se sont liguées dans le es de la politique haïtienne pour les priver de ce qui devrait leur revenir de droit?
Comme une prise en charge
EDITO
Haïti: Les réunions entre le secteur privé des affaires, la société civile, l'ambassade américaine, les parlementaires et la présidence se sont multipliées cette semaine.
Objectif : sortir de l'impasse. Booster le dialogue. Rompre l'apathie qui s'est abattue sur le processus de mise en place d'un nouveau gouvernement.
Ces réunions se tiennent pendant que la ville bruit de rumeurs. Des parlementaires dénoncent, alors que se poursuivent les négociations, une propension dans les rangs des conseillers du président Martelly de passer outre les Chambres et de nommer de nouveaux responsables gouvernementaux en absence d'un Premier ministre ratifié par le Parlement.
Deux fers aux feux ? Fuite en avant ? Tentatives de déstabilisation ? Allez savoir...
Pendant ce temps, une dépêche de radio Métropole rapporte des informations faisant état de l'élaboration d'un pacte de gouvernabilité au Parlement. Cette initiative a été confirmée par le sénateur Youri Latortue.
Le chef de file de AAA révèle que des négociations sont en cours entre les groupes minoritaire et majoritaire en vue de conclure cet accord.
Le pacte de gouvernabilité doit être antérieur à la désignation d'un Premier ministre, selon plusieurs leaders parlementaires. Les sénateurs de INITE qui sont favorables à ce pacte émettent des points de vue différents sur certains thèmes dont celui relatif au renouvellement du mandat de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction.
Un des leaders du groupe minoritaire, William Jeanty, estime qu'il faut intégrer le retrait de la Minustah dans le pacte de gouvernabilité. Il soutient que la mission onusienne est une entrave à la souveraineté nationale, selon la dépêche de radio Métropole.
Lorsque les pères conscrits auront trouvé un accord, ils devront impliquer les députés, peut-on lire sur le site de la radio.
Les parlementaires, en cherchant à s'entendre sur ce pacte de gouvernabilité, ne sont-ils pas en train d'outrepasser leurs prérogatives ?
Revient-il aux députés et sénateurs de faire le travail de l'Exécutif ? De décider de l'orientation de la coopération internationale, de la diplomatie ?
Sommes-nous devant un cas de force majeure qui oblige à ce coup de pouce ?
Dans tous les cas de figure, toutes les bonnes volontés sont utiles dans la recherche d'une solution à l'impasse politique.
Les grands amis d'Haïti ont fait les premiers pas cette semaine, suivis par les acteurs locaux, eux qui ont concocté aux dernières élections la formule politique « Martelly président-Inite au parlement ».
La présidence et les parlementaires seraient bien inspirés de trouver un accord minimal de gouvernement.
Cela nous éviterait une prise en charge plus importante... Mieux vaut des béquilles à l'immobilisation.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96500&PubDate=2011-08-26
Commentaire
Si nous nous faisons l'écho de cet éditorial de Frantz Duval, c'est parce que nous sentons qu'il traduit l'impatience qui nous caractérise tous face à l'immobilisme pratiquée comme une tactique de dissuasion de l'adversaire de part et d'autre du spectre politique, sans tenir compte du peuple et de ses souffrances. Il faut dire aussi, puisque l’honnêteté oblige, que le parlement tient ou prétend tenir le premier violent dans toutes les initiatives. C'est comme si, à défaut d'un pouvoir réel (d'abord moral), il voulait tout saboter, tout détruire. Cette tactique-là, un autre l'avait déjà appliquée et obtenu d'excellents résultats aux dépens, évidemment, du peuple haïtien. Ce fut le moment du premier mandat de Préval (son prestige moral ne suscitait pas encore de doute) où il avait tellement de bâtons dans les roues qu'il n'a littéralement rien fait. Et, ce qu'il fallait démontrer, le messie indispensable qui veillait, le libérateur s'est présenté au devant de la scène. Malheureusement qu'il ignorait cette leçon de l'empereur Maximilien pour qui "quand on a joué son rôle, il faut savoir quitter la scène à temps" (cité de mémoire). Les conséquences ont été désastreuses pour ce petit pays qui tarde encore à recouvrer ne serait que son état d'avant 1986.
Haïti: Les réunions entre le secteur privé des affaires, la société civile, l'ambassade américaine, les parlementaires et la présidence se sont multipliées cette semaine.
Objectif : sortir de l'impasse. Booster le dialogue. Rompre l'apathie qui s'est abattue sur le processus de mise en place d'un nouveau gouvernement.
Ces réunions se tiennent pendant que la ville bruit de rumeurs. Des parlementaires dénoncent, alors que se poursuivent les négociations, une propension dans les rangs des conseillers du président Martelly de passer outre les Chambres et de nommer de nouveaux responsables gouvernementaux en absence d'un Premier ministre ratifié par le Parlement.
Deux fers aux feux ? Fuite en avant ? Tentatives de déstabilisation ? Allez savoir...
Pendant ce temps, une dépêche de radio Métropole rapporte des informations faisant état de l'élaboration d'un pacte de gouvernabilité au Parlement. Cette initiative a été confirmée par le sénateur Youri Latortue.
Le chef de file de AAA révèle que des négociations sont en cours entre les groupes minoritaire et majoritaire en vue de conclure cet accord.
Le pacte de gouvernabilité doit être antérieur à la désignation d'un Premier ministre, selon plusieurs leaders parlementaires. Les sénateurs de INITE qui sont favorables à ce pacte émettent des points de vue différents sur certains thèmes dont celui relatif au renouvellement du mandat de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction.
Un des leaders du groupe minoritaire, William Jeanty, estime qu'il faut intégrer le retrait de la Minustah dans le pacte de gouvernabilité. Il soutient que la mission onusienne est une entrave à la souveraineté nationale, selon la dépêche de radio Métropole.
Lorsque les pères conscrits auront trouvé un accord, ils devront impliquer les députés, peut-on lire sur le site de la radio.
Les parlementaires, en cherchant à s'entendre sur ce pacte de gouvernabilité, ne sont-ils pas en train d'outrepasser leurs prérogatives ?
Revient-il aux députés et sénateurs de faire le travail de l'Exécutif ? De décider de l'orientation de la coopération internationale, de la diplomatie ?
Sommes-nous devant un cas de force majeure qui oblige à ce coup de pouce ?
Dans tous les cas de figure, toutes les bonnes volontés sont utiles dans la recherche d'une solution à l'impasse politique.
Les grands amis d'Haïti ont fait les premiers pas cette semaine, suivis par les acteurs locaux, eux qui ont concocté aux dernières élections la formule politique « Martelly président-Inite au parlement ».
La présidence et les parlementaires seraient bien inspirés de trouver un accord minimal de gouvernement.
Cela nous éviterait une prise en charge plus importante... Mieux vaut des béquilles à l'immobilisation.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96500&PubDate=2011-08-26
Commentaire
Si nous nous faisons l'écho de cet éditorial de Frantz Duval, c'est parce que nous sentons qu'il traduit l'impatience qui nous caractérise tous face à l'immobilisme pratiquée comme une tactique de dissuasion de l'adversaire de part et d'autre du spectre politique, sans tenir compte du peuple et de ses souffrances. Il faut dire aussi, puisque l’honnêteté oblige, que le parlement tient ou prétend tenir le premier violent dans toutes les initiatives. C'est comme si, à défaut d'un pouvoir réel (d'abord moral), il voulait tout saboter, tout détruire. Cette tactique-là, un autre l'avait déjà appliquée et obtenu d'excellents résultats aux dépens, évidemment, du peuple haïtien. Ce fut le moment du premier mandat de Préval (son prestige moral ne suscitait pas encore de doute) où il avait tellement de bâtons dans les roues qu'il n'a littéralement rien fait. Et, ce qu'il fallait démontrer, le messie indispensable qui veillait, le libérateur s'est présenté au devant de la scène. Malheureusement qu'il ignorait cette leçon de l'empereur Maximilien pour qui "quand on a joué son rôle, il faut savoir quitter la scène à temps" (cité de mémoire). Les conséquences ont été désastreuses pour ce petit pays qui tarde encore à recouvrer ne serait que son état d'avant 1986.
vendredi 26 août 2011
Haïti-Reconstruction : « Le manque d’argent, ce n’est rien… » Portrait d’une réfugiée des Palmes (Ouest d’Haïti)
mercredi 24 août 2011
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Je Kale »*, dont fait partie AlterPresse
P-au-P, 24 août 2011 [Ayiti Kale Je / AlterPresse] --- « Je n’ai pas les moyens, j’ai tout perdu avec le séisme », déclare Germaine Clercilien, une réfugiée vivant sous une tente, depuis le lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010, au parc Gérard Christophe, ancien terrain où se jouaient [avant le séisme] les matches de football de la division nationale dans la ville de Léogâne (à une trentaine de km au sud de la capitale).
Avant le séisme, Clercilien, mère de 6 enfants, payait le loyer d’une petite maison.
Maintenant, elle vit dans une tente exigüe, un petit espace d’environ 8 m2, encombré de quelques possessions qu’elle a pu récupérer du séisme, dont ses habits, un seau et 2 matelas.
« Comment me sentir à l’aise, alors que je ne suis pas chez moi ? », déclare Germaine Clercilien, à peine tirée de son sommeil, sous la tente où elle vit avec trois de ses enfants.
Et ses autres enfants ?
« La maison est trop petite. Je suis obligée d’envoyer les trois autres chez une amie et chez une sœur », souligne-t-elle.
Comme il n’y a pas des douches, elle se dit obligée de se doucher « quasi nue, en plein air » à côté de sa tente.
« La situation dans le camp, c’est qu’on est là… Les latrines sont horribles, les moustiques nous embêtent », se plaint Clercilien.
« Les latrines ne sont pas bien entretenues. Les odeurs nauséabondes nous font mourir ».
Au lieu d’utiliser les quelques cabinets encore en service, les personnes réfugiées préfèrent disposer de leurs déjections dans des sacs en plastique qui s’amoncèlent aux abords du camp.
Pendant plusieurs mois, les latrines du camp ont été maintenues en état grâce à l’organisation humanitaire américaine « Save The Children ».
Mais voilà que les fonds sont épuisés, la distribution d’eau et l’évacuation des déchets (ce qu’on appelle « desludging » en anglais) ont cessé, et il ne reste plus aujourd’hui, de l’organisation, que le logo sur les portes souillées des latrines malodorantes et inutilisables.
En effet, depuis mars 2011, le bureau pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’organisation des Nations-Unies (Onu) a sonné l’alarme au niveau national.
« La plupart des fonds de nos partenaires, affectés aux systèmes sanitaires, à la livraison d’eau et à la gestion des camps seront épuisés avant juin 2011 », a averti l’Ocha dans son « bulletin humanitaire », daté du 10 au 25 mars 2011.
« Advenant l’abandon de l’entretien des installations sanitaires, il y aura une hausse de la défécation en plein air, du transport d’excréments aux mauvais endroits, de la propagation du choléra et de l’insécurité, notamment pour les femmes ne trouvant pas d’endroit privé pour se soulager », toujours selon l’Ocha.
En dépit de ce constat graphique, sombre et potentiellement fatal, les acteurs se sont retirés.
Une étude, datée de mars 2011, constate que :
• Seuls 48 % des résidents des camps ont quotidiennement accès à de l’eau potable en quantité suffisante.
• Seulement 61 % de cette eau est correctement traitée au chlore, ce qui laisse planer des risques de contamination par le choléra.
• En moyenne, une seule installation sanitaire dessert 112 personnes dans les camps de déplacés.
• La quantité de camps, munis d’installations pour se laver les mains, est maintenant tombée à 18 %.
Ces statistiques sont encore plus alarmantes pour les camps de Léogâne.
Ici, 179 personnes se partagent chaque latrine et seulement 20 % de l’eau consommée est traitée au chlore, alors qu’Haïti vit toujours « au temps du choléra.
En date de 31 juillet 2011, 386 personnes étaient hospitalisées (chaque jour), 419 511 personnes avaient été touchées et au moins 5 968 avaient péri.
Nul ne saurait soupçonner cette réalité en visitant le site internet de Save the Children.
Le géant humanitaire s’y vante plutôt d’ « assurer les services sanitaires et la distribution d’eau pour une centaine de camps avec des réservoirs d’eau communautaires, les toilettes portatives, les installations pour le lavage des mains, les douches et la livraison d’eau par camion ».
Évidement, le parc Gérard Christophe ne figure pas sur la liste du site internet consulté.
Avant le 12 janvier 2010, Germaine Clercilien était commerçante. Elle vendait des produits dans la rue.
Impossible aujourd’hui de trouver les montants qu’il lui faut pour repartir en affaire.
Mais, « le manque d’argent ce n’est rien. Le pire, c’est quand les moustiques et le soleil nous rendent la vie dure », s’indigne la réfugiée.
Ce qu’elle aimerait qu’on fasse pour elle, c’est lui « donner une maison », puisqu’elle dit ne pas avoir les moyens économiques d’en louer une. Elle souhaite aussi exploiter un commerce et envoyer ses enfants à l’école.
Mais voilà, Germaine Clercilien n’est pas propriétaire de terrain, ce qui l’empêche d’être admissible à l’obtention d’un « T-Shelter » [Voir : « On transite vers quoi ? »].
Le drame de Germaine Clercilien, dix-neuf mois après le séisme, c’est celui de 634 000 personnes déplacées dans 1001 camps, comme celui du parc Gérard Christophe à Léogane, qui ne cessent point de réclamer leur relocalisation et leur relogement.
Quel est donc leur avenir ?
Pour lire la série d’articles (en anglais, français et espagnol) ou pour regarder une vidéo d’accompagnement et écouter le programme audio en créole, visitez http://www.ayitkaleje.org [akj apr 24/08/2011 13:30]
.......................
* « Ayiti Kale Je » (http://www.ayitikaleje.org/) est une initiative de partenariat médiatique en vue d’assurer des investigations journalistiques sur la reconstruction d’Haïti suite au séisme dévastateur qui a frappé le pays et fait 300.000 morts et autant de blessés.
Le Groupe Médialternatif est un des partenaires de cette initiative, à travers son agence multimédia AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), avec la Société d’animation et de communication sociale (Saks - http://www.saks-haiti.org/).
Deux réseaux participent également : le réseau des femmes animatrices des radios communautaires haïtiennes (Refraka) et l’association des médias communautaires haïtiens (Ameka), qui est composé de stations de radios communautaires à travers le pays.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11435
Commentaire
De nombreuses organisations travaillent en Haiti. Et même ce ne serait pas un abus des mots que de dire que toute proportion bien gardée, il y en a qui font plus que la plupart des gouvernements haïtiens depuis la chute de Duvalier. Eux au moins se contentaient de tout monopoliser comme le faisait Trujillo en République Dominicaine. Prenons un gouvernement comme celui de Préval dont on pense reconduire le premier ministre. Ce gouvernement qui a favorisé ses proches aux dépens du reste du pays n'a absolument rien fait dont on puisse dire qu'il y a au moins ça. Mais parce que le pays est totalement plongé dans le "najé pou-n soti", certaines organisations internationales utilisent cet alibi pour "établir des fonds pour Haiti". Ce qui, loin d’être le fruit d'une vocation profonde, est basé plutôt sur les gains faciles, des emplois d'outre-mer luxueux malgré les apparences, se transforme en un scandale auquel personne ne va faire allusion car ce serait renoncer à "être politiquement correct". Mais c'est d'abord, et il faut le réitérer à tout bout de champ, la faute aux politiciens haïtiens qui prennent d'assaut le pouvoir comme les vautours sur la charogne ou ils s'entre-déchirent pour ne rien laisser aux tard venus. C'est un grave problème? Oui, mais c'est beaucoup plus que cela, c'est une absence totale de décorum, de vergogne! Et s'il faut encore plus de précision, ils ont perdu la faculté d'avoir honte.
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Je Kale »*, dont fait partie AlterPresse
P-au-P, 24 août 2011 [Ayiti Kale Je / AlterPresse] --- « Je n’ai pas les moyens, j’ai tout perdu avec le séisme », déclare Germaine Clercilien, une réfugiée vivant sous une tente, depuis le lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010, au parc Gérard Christophe, ancien terrain où se jouaient [avant le séisme] les matches de football de la division nationale dans la ville de Léogâne (à une trentaine de km au sud de la capitale).
Avant le séisme, Clercilien, mère de 6 enfants, payait le loyer d’une petite maison.
Maintenant, elle vit dans une tente exigüe, un petit espace d’environ 8 m2, encombré de quelques possessions qu’elle a pu récupérer du séisme, dont ses habits, un seau et 2 matelas.
« Comment me sentir à l’aise, alors que je ne suis pas chez moi ? », déclare Germaine Clercilien, à peine tirée de son sommeil, sous la tente où elle vit avec trois de ses enfants.
Et ses autres enfants ?
« La maison est trop petite. Je suis obligée d’envoyer les trois autres chez une amie et chez une sœur », souligne-t-elle.
Comme il n’y a pas des douches, elle se dit obligée de se doucher « quasi nue, en plein air » à côté de sa tente.
« La situation dans le camp, c’est qu’on est là… Les latrines sont horribles, les moustiques nous embêtent », se plaint Clercilien.
« Les latrines ne sont pas bien entretenues. Les odeurs nauséabondes nous font mourir ».
Au lieu d’utiliser les quelques cabinets encore en service, les personnes réfugiées préfèrent disposer de leurs déjections dans des sacs en plastique qui s’amoncèlent aux abords du camp.
Pendant plusieurs mois, les latrines du camp ont été maintenues en état grâce à l’organisation humanitaire américaine « Save The Children ».
Mais voilà que les fonds sont épuisés, la distribution d’eau et l’évacuation des déchets (ce qu’on appelle « desludging » en anglais) ont cessé, et il ne reste plus aujourd’hui, de l’organisation, que le logo sur les portes souillées des latrines malodorantes et inutilisables.
En effet, depuis mars 2011, le bureau pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’organisation des Nations-Unies (Onu) a sonné l’alarme au niveau national.
« La plupart des fonds de nos partenaires, affectés aux systèmes sanitaires, à la livraison d’eau et à la gestion des camps seront épuisés avant juin 2011 », a averti l’Ocha dans son « bulletin humanitaire », daté du 10 au 25 mars 2011.
« Advenant l’abandon de l’entretien des installations sanitaires, il y aura une hausse de la défécation en plein air, du transport d’excréments aux mauvais endroits, de la propagation du choléra et de l’insécurité, notamment pour les femmes ne trouvant pas d’endroit privé pour se soulager », toujours selon l’Ocha.
En dépit de ce constat graphique, sombre et potentiellement fatal, les acteurs se sont retirés.
Une étude, datée de mars 2011, constate que :
• Seuls 48 % des résidents des camps ont quotidiennement accès à de l’eau potable en quantité suffisante.
• Seulement 61 % de cette eau est correctement traitée au chlore, ce qui laisse planer des risques de contamination par le choléra.
• En moyenne, une seule installation sanitaire dessert 112 personnes dans les camps de déplacés.
• La quantité de camps, munis d’installations pour se laver les mains, est maintenant tombée à 18 %.
Ces statistiques sont encore plus alarmantes pour les camps de Léogâne.
Ici, 179 personnes se partagent chaque latrine et seulement 20 % de l’eau consommée est traitée au chlore, alors qu’Haïti vit toujours « au temps du choléra.
En date de 31 juillet 2011, 386 personnes étaient hospitalisées (chaque jour), 419 511 personnes avaient été touchées et au moins 5 968 avaient péri.
Nul ne saurait soupçonner cette réalité en visitant le site internet de Save the Children.
Le géant humanitaire s’y vante plutôt d’ « assurer les services sanitaires et la distribution d’eau pour une centaine de camps avec des réservoirs d’eau communautaires, les toilettes portatives, les installations pour le lavage des mains, les douches et la livraison d’eau par camion ».
Évidement, le parc Gérard Christophe ne figure pas sur la liste du site internet consulté.
Avant le 12 janvier 2010, Germaine Clercilien était commerçante. Elle vendait des produits dans la rue.
Impossible aujourd’hui de trouver les montants qu’il lui faut pour repartir en affaire.
Mais, « le manque d’argent ce n’est rien. Le pire, c’est quand les moustiques et le soleil nous rendent la vie dure », s’indigne la réfugiée.
Ce qu’elle aimerait qu’on fasse pour elle, c’est lui « donner une maison », puisqu’elle dit ne pas avoir les moyens économiques d’en louer une. Elle souhaite aussi exploiter un commerce et envoyer ses enfants à l’école.
Mais voilà, Germaine Clercilien n’est pas propriétaire de terrain, ce qui l’empêche d’être admissible à l’obtention d’un « T-Shelter » [Voir : « On transite vers quoi ? »].
Le drame de Germaine Clercilien, dix-neuf mois après le séisme, c’est celui de 634 000 personnes déplacées dans 1001 camps, comme celui du parc Gérard Christophe à Léogane, qui ne cessent point de réclamer leur relocalisation et leur relogement.
Quel est donc leur avenir ?
Pour lire la série d’articles (en anglais, français et espagnol) ou pour regarder une vidéo d’accompagnement et écouter le programme audio en créole, visitez http://www.ayitkaleje.org [akj apr 24/08/2011 13:30]
.......................
* « Ayiti Kale Je » (http://www.ayitikaleje.org/) est une initiative de partenariat médiatique en vue d’assurer des investigations journalistiques sur la reconstruction d’Haïti suite au séisme dévastateur qui a frappé le pays et fait 300.000 morts et autant de blessés.
Le Groupe Médialternatif est un des partenaires de cette initiative, à travers son agence multimédia AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), avec la Société d’animation et de communication sociale (Saks - http://www.saks-haiti.org/).
Deux réseaux participent également : le réseau des femmes animatrices des radios communautaires haïtiennes (Refraka) et l’association des médias communautaires haïtiens (Ameka), qui est composé de stations de radios communautaires à travers le pays.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11435
Commentaire
De nombreuses organisations travaillent en Haiti. Et même ce ne serait pas un abus des mots que de dire que toute proportion bien gardée, il y en a qui font plus que la plupart des gouvernements haïtiens depuis la chute de Duvalier. Eux au moins se contentaient de tout monopoliser comme le faisait Trujillo en République Dominicaine. Prenons un gouvernement comme celui de Préval dont on pense reconduire le premier ministre. Ce gouvernement qui a favorisé ses proches aux dépens du reste du pays n'a absolument rien fait dont on puisse dire qu'il y a au moins ça. Mais parce que le pays est totalement plongé dans le "najé pou-n soti", certaines organisations internationales utilisent cet alibi pour "établir des fonds pour Haiti". Ce qui, loin d’être le fruit d'une vocation profonde, est basé plutôt sur les gains faciles, des emplois d'outre-mer luxueux malgré les apparences, se transforme en un scandale auquel personne ne va faire allusion car ce serait renoncer à "être politiquement correct". Mais c'est d'abord, et il faut le réitérer à tout bout de champ, la faute aux politiciens haïtiens qui prennent d'assaut le pouvoir comme les vautours sur la charogne ou ils s'entre-déchirent pour ne rien laisser aux tard venus. C'est un grave problème? Oui, mais c'est beaucoup plus que cela, c'est une absence totale de décorum, de vergogne! Et s'il faut encore plus de précision, ils ont perdu la faculté d'avoir honte.
Anacacis Jean Hector met en garde contre une reconduction tacite de Bellerive
Jeudi, 25 août 2011 08:09
Le Premier Ministre Jean Max Bellerive revient au devant de la scène avec une éventuelle proposition de diriger un nouveau gouvernement.
Le sénateur Anacacis Jean Hector rapportant les propos du président du sénat assure que le chef d'Etat avait évoqué cette possibilité lors de la rencontre de vendredi dernier. Cette première rencontre entre le président Martelly et les présidents des deux chambres depuis le rejet de la candidature de Bernard Gousse, a eu lieu grâce à la médiation de M. Bellerive. Preuve de la méfiance entre les chefs de l'exécutif et du législatif la séance de travail a eu lieu en la résidence du Premier ministre.
Le sénateur Jean Hector révèle que le président Martelly n'envisagerait pas pour autant de designer officiellement M. Bellerive. Il se proposerait uniquement de nommer de nouveaux ministres sans l'aval du Parlement.
Cette option de remaniement ministériel est qualifiée d'inconstitutionnelle par Anacacis Jean Hector, sénateur influent de l'Inité. Il exhorte le président Martelly a designer officiellement M. Bellerive s'il veut le confier la charge de Premier Ministre.
Selon le sénateur Jean Hector le chef d'Etat envisage de nommer certains ministres afin de pouvoir nommer des directeurs généraux et des délégués départementaux.
Les présidents du Sénat et de la chambre basse n'ont pas voulu prendre des engagements dans ce sens, révèle le sénateur Jean Hector pour qui la méfiance les leaders de l'exécutif et le législatifs est le résultat de " malentendus " lors des précédentes consultations. Les présidents des deux chambres ont demandé au chef d'Etat de designer d'abord son Premier Ministre et de les consulter ensuite.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19420
Commentaire
Reconduire Bellerive qui, avec son mentor Préval a fait perdre du temps, entre autres choses, à ce pays. Encore des tentatives de manipulation de part et d'autre du champ de batailles politiques amorcées entre la présidence et le parlement haïtiens. Ils semblent attendre le moment où cela ne servira à rien de résoudre le problème qui aura produit tous les effets nocifs possibles sur l’économie, par conséquent sur le niveau de vie des habitants. Si Haiti devait se chercher un ennemi, il n'y aurait pas de méthodes plus efficaces. Bravo, messieurs! Continuez avec persévérance votre travail de Sape en attendant de préparer le prochain alibi, à savoir que "le blanc est responsable". De vrais tartufes! Comme si le peuple était toujours ivre et dans l'incapacité la plus totale de comprendre.
Le Premier Ministre Jean Max Bellerive revient au devant de la scène avec une éventuelle proposition de diriger un nouveau gouvernement.
Le sénateur Anacacis Jean Hector rapportant les propos du président du sénat assure que le chef d'Etat avait évoqué cette possibilité lors de la rencontre de vendredi dernier. Cette première rencontre entre le président Martelly et les présidents des deux chambres depuis le rejet de la candidature de Bernard Gousse, a eu lieu grâce à la médiation de M. Bellerive. Preuve de la méfiance entre les chefs de l'exécutif et du législatif la séance de travail a eu lieu en la résidence du Premier ministre.
Le sénateur Jean Hector révèle que le président Martelly n'envisagerait pas pour autant de designer officiellement M. Bellerive. Il se proposerait uniquement de nommer de nouveaux ministres sans l'aval du Parlement.
Cette option de remaniement ministériel est qualifiée d'inconstitutionnelle par Anacacis Jean Hector, sénateur influent de l'Inité. Il exhorte le président Martelly a designer officiellement M. Bellerive s'il veut le confier la charge de Premier Ministre.
Selon le sénateur Jean Hector le chef d'Etat envisage de nommer certains ministres afin de pouvoir nommer des directeurs généraux et des délégués départementaux.
Les présidents du Sénat et de la chambre basse n'ont pas voulu prendre des engagements dans ce sens, révèle le sénateur Jean Hector pour qui la méfiance les leaders de l'exécutif et le législatifs est le résultat de " malentendus " lors des précédentes consultations. Les présidents des deux chambres ont demandé au chef d'Etat de designer d'abord son Premier Ministre et de les consulter ensuite.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19420
Commentaire
Reconduire Bellerive qui, avec son mentor Préval a fait perdre du temps, entre autres choses, à ce pays. Encore des tentatives de manipulation de part et d'autre du champ de batailles politiques amorcées entre la présidence et le parlement haïtiens. Ils semblent attendre le moment où cela ne servira à rien de résoudre le problème qui aura produit tous les effets nocifs possibles sur l’économie, par conséquent sur le niveau de vie des habitants. Si Haiti devait se chercher un ennemi, il n'y aurait pas de méthodes plus efficaces. Bravo, messieurs! Continuez avec persévérance votre travail de Sape en attendant de préparer le prochain alibi, à savoir que "le blanc est responsable". De vrais tartufes! Comme si le peuple était toujours ivre et dans l'incapacité la plus totale de comprendre.
Télécommunications
Digicel ne bloque pas l'interconnexion, selon Boute
Après le passage mardi au Sénat de la République du directeur de la Natcom, Than Nguyen, et suite à sa déclaration faisant savoir que « C'est la Digicel qui refuse de se connecter avec la Natcom », Le Nouvelliste a recueilli une autre version de cette affaire auprès du P.D.G. de la Digicel, Maarten Boute. Pour Boute, « la Digicel ne bloque pas l'interconnexion avec la Natcom ». Avec cet entretien, de nouveaux éléments sont versés au dossier de la bataille pour la suprématie dans le secteur des télécoms en Haïti.
Haïti: Le Nouvelliste : La Natcom a émis des allégations à l'endroit de la Digicel. Selon la dernière-née des compagnies de télécommunication, la Digicel bloque le contrat d'interconnexion entre les deux entreprises. Qu'en est-il de la situation pour la Digicel ?
Maarten Boute : Tout d'abord, le public en général doit savoir que la Digicel ne bloque pas l'interconnexion avec la Natcom.
Les deux parties ont travaillé de bonne foi sur ce sujet dont la complexité a seulement augmenté en raison des récentes activités de bypass dans le secteur.
Pour faciliter la compréhension du sujet, il est utile de donner quelques détails sur ce qui se passe. Il y a deux aspects dans un accord d'interconnexion entre deux opérateurs: un aspect technique et un aspect commercial.
Le Nouvelliste : Présentez-nous les deux aspects
Maarten Boute: Sur le plan technique d'abord:
Les travaux techniques d'interconnexion progressent bien et les techniciens des deux entreprises travaillent ensemble quotidiennement pour tenter de finaliser cette tâche complexe. La taille et la complexité du réseau de Digicel ainsi que la différence dans les technologies utilisées par les deux entreprises compliquent la situation.
Une interconnexion et une planification inadéquates pourraient provoquer de graves dommages au réseau de la Digicel et par extension à ses clients.
Ensuite, 80% des problèmes sont maintenant résolus, mais malheureusement, les travaux ont dû être arrêtés le 5 août lorsque la Digicel a remarqué qu'un gros volume de trafic de bypass provenait du lien d'interconnexion avec la Natcom.
Digicel a averti formellement la NATCOM de la situation à la même date. Cet incident a entraîné l'arrêt forcé du processus, pour donner aux équipes concernées le temps d'effectuer les enquêtes nécessaires et résoudre ce problème majeur.
A la suite de cet incident, la Digicel a été forcée d'acquérir et de mettre en place des équipements supplémentaires coûteux et sophistiqués pour contrôler la liaison d'interconnexion avec la NATCOM afin d'éviter le bypass dans le futur. Ce matériel a été commandé et devrait arriver en Haïti dans les prochaines semaines.
Parallèlement, notre équipe technique continue d'être à la disposition des ingénieurs de la NATCOM pour continuer les tests.
En outre, la Digicel doit également travailler avec son fournisseur, Ericsson, pour garantir que ce processus complexe soit correctement mis en oeuvre; le problème va au-delà des questions techniques liant la Digicel et la Natcom pour s'étendre à des parties tierces, ceci pour assurer une interconnexion réussie.
Sur le plan commercial:
La Digicel négocie en toute bonne foi avec la NATCOM, mais comme dans toute négociation commerciale, il y a certains désaccords sur lesquels il reste à s'entendre.
Il faut aussi rappeler que le récent changement de P.D.G. du côté de la NATCOM peut également expliquer le ralentissement du processus de son côté.
Nous avons eu une réunion très encourageante, qui s'est tenue sur la demande de la Digicel, avec les responsables de la NATCOM, vendredi dernier à l'hôtel Karibe Convention Center. Lors de cette réunion, les responsables des deux entreprises, avec leurs experts respectifs, ont défini un plan d'action sur la façon d'accélérer le processus et ont convenu de plusieurs démarches décisives. La Digicel a soumis toutes les informations demandées le mercredi 24 août et attend maintenant une réponse de la NATCOM.
A signaler également que la Digicel a reçu une invitation de la Commission permanente des Travaux publics, Transports et Communications du Sénat de la République, à laquelle elle a répondu formellement en remerciant le Sénat de son intérêt et pour l'assurer de sa bonne disposition.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96434&PubDate=2011-08-25
Commentaire
Voilà un problème qui commence à susciter de l’intérêt (et dont le pays pourrait se passer pour le moment) dans l'opinion publique haïtienne et ce pour plusieurs raisons. D'abord, que signifie un état qui est censé être propriétaire de l'espace et qui ne semble pas avoir son mot à dire dans un conflit opposant deux compagnies au sujet de l'utilisation de l'espace en question? Dans quelles mesures l'une des compagnies essaie-t-elle de profiter de la faiblesse de l'autre par rapport à sa proximité du gouvernement (car cet ingrédient a déjà été mentionné)? Jusqu’à quel point les cinq centimes prélevés (cela aussi fait partie du dossier) sur les appels entrant en Haiti sur l'ordre du président Martelly contribuent-ils, comme toute improvisation, d'affecter le fonctionnement normal des compagnies qui semblaient jusqu'ici travailler en harmonie? Ce sont là des questions auxquelles le gouvernement devrait répondre.
Après le passage mardi au Sénat de la République du directeur de la Natcom, Than Nguyen, et suite à sa déclaration faisant savoir que « C'est la Digicel qui refuse de se connecter avec la Natcom », Le Nouvelliste a recueilli une autre version de cette affaire auprès du P.D.G. de la Digicel, Maarten Boute. Pour Boute, « la Digicel ne bloque pas l'interconnexion avec la Natcom ». Avec cet entretien, de nouveaux éléments sont versés au dossier de la bataille pour la suprématie dans le secteur des télécoms en Haïti.
Haïti: Le Nouvelliste : La Natcom a émis des allégations à l'endroit de la Digicel. Selon la dernière-née des compagnies de télécommunication, la Digicel bloque le contrat d'interconnexion entre les deux entreprises. Qu'en est-il de la situation pour la Digicel ?
Maarten Boute : Tout d'abord, le public en général doit savoir que la Digicel ne bloque pas l'interconnexion avec la Natcom.
Les deux parties ont travaillé de bonne foi sur ce sujet dont la complexité a seulement augmenté en raison des récentes activités de bypass dans le secteur.
Pour faciliter la compréhension du sujet, il est utile de donner quelques détails sur ce qui se passe. Il y a deux aspects dans un accord d'interconnexion entre deux opérateurs: un aspect technique et un aspect commercial.
Le Nouvelliste : Présentez-nous les deux aspects
Maarten Boute: Sur le plan technique d'abord:
Les travaux techniques d'interconnexion progressent bien et les techniciens des deux entreprises travaillent ensemble quotidiennement pour tenter de finaliser cette tâche complexe. La taille et la complexité du réseau de Digicel ainsi que la différence dans les technologies utilisées par les deux entreprises compliquent la situation.
Une interconnexion et une planification inadéquates pourraient provoquer de graves dommages au réseau de la Digicel et par extension à ses clients.
Ensuite, 80% des problèmes sont maintenant résolus, mais malheureusement, les travaux ont dû être arrêtés le 5 août lorsque la Digicel a remarqué qu'un gros volume de trafic de bypass provenait du lien d'interconnexion avec la Natcom.
Digicel a averti formellement la NATCOM de la situation à la même date. Cet incident a entraîné l'arrêt forcé du processus, pour donner aux équipes concernées le temps d'effectuer les enquêtes nécessaires et résoudre ce problème majeur.
A la suite de cet incident, la Digicel a été forcée d'acquérir et de mettre en place des équipements supplémentaires coûteux et sophistiqués pour contrôler la liaison d'interconnexion avec la NATCOM afin d'éviter le bypass dans le futur. Ce matériel a été commandé et devrait arriver en Haïti dans les prochaines semaines.
Parallèlement, notre équipe technique continue d'être à la disposition des ingénieurs de la NATCOM pour continuer les tests.
En outre, la Digicel doit également travailler avec son fournisseur, Ericsson, pour garantir que ce processus complexe soit correctement mis en oeuvre; le problème va au-delà des questions techniques liant la Digicel et la Natcom pour s'étendre à des parties tierces, ceci pour assurer une interconnexion réussie.
Sur le plan commercial:
La Digicel négocie en toute bonne foi avec la NATCOM, mais comme dans toute négociation commerciale, il y a certains désaccords sur lesquels il reste à s'entendre.
Il faut aussi rappeler que le récent changement de P.D.G. du côté de la NATCOM peut également expliquer le ralentissement du processus de son côté.
Nous avons eu une réunion très encourageante, qui s'est tenue sur la demande de la Digicel, avec les responsables de la NATCOM, vendredi dernier à l'hôtel Karibe Convention Center. Lors de cette réunion, les responsables des deux entreprises, avec leurs experts respectifs, ont défini un plan d'action sur la façon d'accélérer le processus et ont convenu de plusieurs démarches décisives. La Digicel a soumis toutes les informations demandées le mercredi 24 août et attend maintenant une réponse de la NATCOM.
A signaler également que la Digicel a reçu une invitation de la Commission permanente des Travaux publics, Transports et Communications du Sénat de la République, à laquelle elle a répondu formellement en remerciant le Sénat de son intérêt et pour l'assurer de sa bonne disposition.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96434&PubDate=2011-08-25
Commentaire
Voilà un problème qui commence à susciter de l’intérêt (et dont le pays pourrait se passer pour le moment) dans l'opinion publique haïtienne et ce pour plusieurs raisons. D'abord, que signifie un état qui est censé être propriétaire de l'espace et qui ne semble pas avoir son mot à dire dans un conflit opposant deux compagnies au sujet de l'utilisation de l'espace en question? Dans quelles mesures l'une des compagnies essaie-t-elle de profiter de la faiblesse de l'autre par rapport à sa proximité du gouvernement (car cet ingrédient a déjà été mentionné)? Jusqu’à quel point les cinq centimes prélevés (cela aussi fait partie du dossier) sur les appels entrant en Haiti sur l'ordre du président Martelly contribuent-ils, comme toute improvisation, d'affecter le fonctionnement normal des compagnies qui semblaient jusqu'ici travailler en harmonie? Ce sont là des questions auxquelles le gouvernement devrait répondre.
jeudi 25 août 2011
Haïti-Choléra : Une nouvelle étude confirme l’origine népalaise de l’épidémie
mercredi 24 août 2011
P-au-P, 24 août 2011[AlterPresse] --- Un groupe de chercheurs américains vient de confirmer que l’épidémie de choléra, responsable de près de 6 mille morts en Haïti, est d’origine népalaise, apprend AlterPresse.
« Nous apportons notre support à l’hypothèse que les gênes ont été importés en Haïti à partir du Népal », soutiennent environ 15 chercheurs américains de la Société Américaine pour la Microbiologie (American Society For Microbiology).
Cette nouvelle étude menée par les chercheurs américains a comparé 24 génomes népalais infectés par le Vibrio Cholérae (nom de la bactérie) et 10 autres génomes dont 3 issus d’Haïti.
Cette comparaison a été faite en vue d’évaluer les possibles liens épidémiologiques entre la souche de bactérie responsable du cholera en Haïti et celle présente au Népal.
Les différents tests conduits par ces chercheurs indiquent que « la sensibilité aux antimicrobiens et les profils montraient un lien épidémiologique compatible entre les souches en provenance du Népal et celles présentes en Haïti ».
Les résultats de cette observation ont publiés le 23 août sur le site du laboratoire de la Société Américaine pour la Microbiologie.
Le 7 juillet 2011, les conclusions d’une autre enquête dirigée par des experts des Centres de Contrôle et de Prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis, avaient établi des liens directs entre la présence des casques bleus népalais dans le pays et l’épidémie de choléra.
Dès l’apparition des premiers cas de choléra au cours du mois d’octobre 2010 dans le Plateau Central (Est d’Haïti), le contingent népalais, basé dans la région, avait été pointé par la population.
Des excrétas en provenance de cette base de casques bleus avaient été déversés dans une rivière qui sert de point de ravitaillement d’eau aux habitants de la région, selon les toutes premières informations.
Cependant les autorités de la MINUSTAH en Haïti ont toujours vigoureusement rejeté toute responsabilité dans l’apparition du choléra dans le pays.
Au 12 août 2011, 6 194 personnes ont péri de l’épidémie sur 428 785 cas d’infection, selon le dernier décompte officiel. [rh kft apr 24/08/2011 15 :35]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11438
Commentaire
Ces nombreuses divagations sur un problème dont tout le monde connait l'origine sont inutiles. Des spécialistes très sérieux ont déjà fixé leur position sur l'origine du choléra qui sévit en Haiti. L'ONU le sait, le gouvernement haïtien le sait, les médecins qui travaillent sur la question et s'informent régulièrement sur ce qui se passe dans le monde savent que les caractéristiques des gènes responsables du mal au Népal coïncident avec celles d'Haiti. En outre, ils n'y a plus de doute que le déversement des matières fécales du camp népalais dans le fleuve Artibonite a un rôle important dans la propagation de la maladie. C'est là précisément que les gens ont commencé à présenter les premiers symptômes associés au choléra. Alors, que cherche-t-on à prouver en revenant constamment sur ce que tout le monde, surtout le monde scientifique, sait déjà? Le galvauder constamment, est-ce une autre façon de faire perdre de vue la gravité du problème?
P-au-P, 24 août 2011[AlterPresse] --- Un groupe de chercheurs américains vient de confirmer que l’épidémie de choléra, responsable de près de 6 mille morts en Haïti, est d’origine népalaise, apprend AlterPresse.
« Nous apportons notre support à l’hypothèse que les gênes ont été importés en Haïti à partir du Népal », soutiennent environ 15 chercheurs américains de la Société Américaine pour la Microbiologie (American Society For Microbiology).
Cette nouvelle étude menée par les chercheurs américains a comparé 24 génomes népalais infectés par le Vibrio Cholérae (nom de la bactérie) et 10 autres génomes dont 3 issus d’Haïti.
Cette comparaison a été faite en vue d’évaluer les possibles liens épidémiologiques entre la souche de bactérie responsable du cholera en Haïti et celle présente au Népal.
Les différents tests conduits par ces chercheurs indiquent que « la sensibilité aux antimicrobiens et les profils montraient un lien épidémiologique compatible entre les souches en provenance du Népal et celles présentes en Haïti ».
Les résultats de cette observation ont publiés le 23 août sur le site du laboratoire de la Société Américaine pour la Microbiologie.
Le 7 juillet 2011, les conclusions d’une autre enquête dirigée par des experts des Centres de Contrôle et de Prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis, avaient établi des liens directs entre la présence des casques bleus népalais dans le pays et l’épidémie de choléra.
Dès l’apparition des premiers cas de choléra au cours du mois d’octobre 2010 dans le Plateau Central (Est d’Haïti), le contingent népalais, basé dans la région, avait été pointé par la population.
Des excrétas en provenance de cette base de casques bleus avaient été déversés dans une rivière qui sert de point de ravitaillement d’eau aux habitants de la région, selon les toutes premières informations.
Cependant les autorités de la MINUSTAH en Haïti ont toujours vigoureusement rejeté toute responsabilité dans l’apparition du choléra dans le pays.
Au 12 août 2011, 6 194 personnes ont péri de l’épidémie sur 428 785 cas d’infection, selon le dernier décompte officiel. [rh kft apr 24/08/2011 15 :35]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11438
Commentaire
Ces nombreuses divagations sur un problème dont tout le monde connait l'origine sont inutiles. Des spécialistes très sérieux ont déjà fixé leur position sur l'origine du choléra qui sévit en Haiti. L'ONU le sait, le gouvernement haïtien le sait, les médecins qui travaillent sur la question et s'informent régulièrement sur ce qui se passe dans le monde savent que les caractéristiques des gènes responsables du mal au Népal coïncident avec celles d'Haiti. En outre, ils n'y a plus de doute que le déversement des matières fécales du camp népalais dans le fleuve Artibonite a un rôle important dans la propagation de la maladie. C'est là précisément que les gens ont commencé à présenter les premiers symptômes associés au choléra. Alors, que cherche-t-on à prouver en revenant constamment sur ce que tout le monde, surtout le monde scientifique, sait déjà? Le galvauder constamment, est-ce une autre façon de faire perdre de vue la gravité du problème?
Salon international du livre insulaire de Ouessant (France)
Jean Metellus préside le jury du prix du livre insulaire 2011
Depuis le 20 août se tient en France la 13e édition du Salon international du livre insulaire. C’est l’écrivain haïtien Jean Metellus, Grand Prix de la francophonie 2010, qui préside le jury du prix du livre insulaire 2011.
23/08/2011
Jean Metellus président du jury
Du 20 au 24 août se tient en France la 13e édition du Salon international du livre insulaire. Cette édition se déroule sous les auspices de l'association Culture, arts et lettres des îles (C.A.L.I.), basée sur l'île d'Ouessant (île de Bretagne nord). C’est l’écrivain haïtien Jean Metellus, Grand Prix de la francophonie 2010, qui préside le jury du prix du livre insulaire 2011.
La 13e édition du Salon international du livre insulaire se tient sur le thème : « les îles en M', les îles qu'on aime ». Trois raisons ont justifié le choix de ce thème par l'équipe organisatrice. « Sa référence à la treizième lettre de l'alphabet pour la 13e édition, les écrivains invités en provenance des îles de Madagascar, Martinique, Miquelon, Maurice, Molène viendront croiser leurs inspirations avec les Marquises, Mayotte et Melon jusqu'au Vanuatu, et les îles qu'on aime pour découvrir les mythes de l'amour de la littérature des îles... », ont expliqué les organisateurs.
« Exposants, auteurs, activités : C'est plus d'une quarantaine d'éditeurs insulaires, venus de toutes les zones insulaires francophones qui présentent des milliers de livres 'à Ouessant grâce à un ballet de containers arrivés sur l'île depuis le port de Brest. Les 80 auteurs présents arrivent aussi bien de la Nouvelle-Calédonie, de l'île de la Réunion, de Corse, des îles en M, tout comme ceux des îles de Bretagne, fidèles au rendez-vous d'Ouessant », lit-on dans la presse française.
Jean Metellus, poète prolixe de la famille francophone, est né le 30 avril 1937 à Jacmel en Haïti. Il s’est installé en France en 1959 où il étudie la linguistique et la médecine. Romancier, dramaturge, poète, essayiste, son œuvre littéraire a été récompensée par de nombreux prix dont le Grand prix international Léopold Sédar Sengor en 2006 et le Grand prix de la francophonie de l’Académie française en 2010.
Des conférences et des cafés littéraires sont organisés dans le but de permettre au public de découvrir les nouveautés de la littérature des îles. Des activités littéraires sont proposées gratuitement : ateliers d'écriture, lecture, concerts, danse, théâtre.
Le jury du Salon international du livre insulaire de Ouessant présidé pour l'édition 2011 par Jean Metellus a décerné le Grand Prix du livre insulaire à l'anthologie Outremer - Trois océans en poésie. Ce recueil a été édité par Christian Poslaniec et Bruno Doucey.
Hudler Joseph
josephudler@yahoo.fr
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=25349&idtypetexte=
Commentaire
La présence de Casimir à la tête du jury est un bon signe. En tout cas, c'est un stimulant important pour ceux qui, tout en restant au pays, ne demandent qu'à suivre ses traces.
Depuis le 20 août se tient en France la 13e édition du Salon international du livre insulaire. C’est l’écrivain haïtien Jean Metellus, Grand Prix de la francophonie 2010, qui préside le jury du prix du livre insulaire 2011.
23/08/2011
Jean Metellus président du jury
Du 20 au 24 août se tient en France la 13e édition du Salon international du livre insulaire. Cette édition se déroule sous les auspices de l'association Culture, arts et lettres des îles (C.A.L.I.), basée sur l'île d'Ouessant (île de Bretagne nord). C’est l’écrivain haïtien Jean Metellus, Grand Prix de la francophonie 2010, qui préside le jury du prix du livre insulaire 2011.
La 13e édition du Salon international du livre insulaire se tient sur le thème : « les îles en M', les îles qu'on aime ». Trois raisons ont justifié le choix de ce thème par l'équipe organisatrice. « Sa référence à la treizième lettre de l'alphabet pour la 13e édition, les écrivains invités en provenance des îles de Madagascar, Martinique, Miquelon, Maurice, Molène viendront croiser leurs inspirations avec les Marquises, Mayotte et Melon jusqu'au Vanuatu, et les îles qu'on aime pour découvrir les mythes de l'amour de la littérature des îles... », ont expliqué les organisateurs.
« Exposants, auteurs, activités : C'est plus d'une quarantaine d'éditeurs insulaires, venus de toutes les zones insulaires francophones qui présentent des milliers de livres 'à Ouessant grâce à un ballet de containers arrivés sur l'île depuis le port de Brest. Les 80 auteurs présents arrivent aussi bien de la Nouvelle-Calédonie, de l'île de la Réunion, de Corse, des îles en M, tout comme ceux des îles de Bretagne, fidèles au rendez-vous d'Ouessant », lit-on dans la presse française.
Jean Metellus, poète prolixe de la famille francophone, est né le 30 avril 1937 à Jacmel en Haïti. Il s’est installé en France en 1959 où il étudie la linguistique et la médecine. Romancier, dramaturge, poète, essayiste, son œuvre littéraire a été récompensée par de nombreux prix dont le Grand prix international Léopold Sédar Sengor en 2006 et le Grand prix de la francophonie de l’Académie française en 2010.
Des conférences et des cafés littéraires sont organisés dans le but de permettre au public de découvrir les nouveautés de la littérature des îles. Des activités littéraires sont proposées gratuitement : ateliers d'écriture, lecture, concerts, danse, théâtre.
Le jury du Salon international du livre insulaire de Ouessant présidé pour l'édition 2011 par Jean Metellus a décerné le Grand Prix du livre insulaire à l'anthologie Outremer - Trois océans en poésie. Ce recueil a été édité par Christian Poslaniec et Bruno Doucey.
Hudler Joseph
josephudler@yahoo.fr
http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=25349&idtypetexte=
Commentaire
La présence de Casimir à la tête du jury est un bon signe. En tout cas, c'est un stimulant important pour ceux qui, tout en restant au pays, ne demandent qu'à suivre ses traces.
"Tenemos un hijo"
Un jeune couple vient de vivre l'amère expérience d'un kidnaping express en République Dominicaine. Pendant plus de deux heures, ils ont été la proie de ravisseurs qui les ont dépouillé complètement entre San Cristobal et Santo Domingo. Cela arrive de plus en plus souvent à des compatriotes de se faire enlever chez nos voisins. Récit d'une aventure au pays d'à côté.
Haïti: Il est 20h30. Trop tard sur une route trop longue. Mon mari est sur le qui-vive: des Haïtiens ont été attaqués sur la route menant à Santo Domingo la semaine dernière. Il ne m'en dit rien, il ne veut pas m'inquiéter. Nous venons de passer San Cristobal. Une pancarte indique Santo Domingo 24km: c'est bon, nous serons à notre hôtel dans moins d'une demi-heure.
Une sirène me tire de ma rêverie. Le reflet bleu et rouge d'un gyrophare danse dans le rétroviseur. Nous ne roulions pas si vite que cela quand même... Mon mari ralentit et se gare. La lumière d'une lampe de poche nous aveugle. « Policia ! Policia ! Haitianos, DROGA !!!! ». Cela se passe tellement vite... Un homme descend de la voiture « de police ». Le temps de crier « Policia ! Policia ! Haitianos ! Droga ! », et il est déjà à la fenêtre de mon mari, qui tente d'ouvrir la boite à gants pour, j'imagine, lui montrer que nos papiers sont en règle. Le bruit d'un pistolet qu'on bascule, le reflet du canon pointé sur nous, et le cauchemar commence.
Ils nous font descendre. Ils ne sont pas en uniforme, mais ils ont l'air de policiers. J'entends mon mari dire en créole : « Mesyeu, madanm mwen ! » Nous montons dans leur voiture je ne sais trop comment. Une Mitsubishi Montero DID Limited rouge grenat « two toned ». « Cheri, yo pran nou », il acquiesce d'un signe de tête et me prends la main. Je vois un de leurs complices monter à bord de notre voiture. Nous partons à vive allure, et faisons demi-tour sur l'autoroute.
_ « Por donde vamos ? »
_ « Carcel de policia, si no hay droga no hay problema ? »
_ « Senor que droga ? soy con mi esposo... ».
Nous croisons une patrouille de police. Panique ; l'un de nos ravisseurs traverse depuis le siège avant et se place à côté de moi en nous immobilisant de son bras gauche.
Nous sortons de l'autoroute ; j'entends mon mari leur demander s'ils vont nous tuer. Ils disent que non. Il continue : « Tenemos un hijo, tiene 18 meses ». Ils lui crient de se taire. Je fonds en larmes. Je ne veux pas mourir, je veux élever mon fils. « Perdio mi hermano durante el terreno... mi madre no puede. » Je ferme les yeux lorsqu'il me braque le front de son pistolet.
« Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. » Ces Dominicains doivent bien croire en quelque chose non ? « Callate ! Silencio ». Mon mari me prie des yeux de me taire. J'obtempère, mais continue de prier en silence.
La pendule de leur voiture indique 10h45. Nous nous éloignons de plus en plus de la civilisation. Il fait nuit noire et nous n'avons croisé de voiture ni de personne depuis au moins dix minutes. Et nous roulons supervite.
_ « Seigneur, donnez-moi le courage de supporter ce qui va m'arriver. Faites en sorte que rien n'arrive à mon mari, que mon fils ait au moins un parent. ».
Je pense à mon petit garçon. Qui prendra soin de lui ? Il doit dormir à cette heure. Se souviendra-t-il de moi ? Je n'ose pas penser à mes parents. « Seigneur, épargnez mon mari », Je ne me vois pas annoncer de mauvaise nouvelle à ma belle-mère. Je pense à ma mère, à ma belle-mère, à mon père. Mon mari me confiera par la suite qu'il a passé le trajet à se dire qu'il saurait enfin à quoi ressemble la mort. A se demander comment il mourrait.
_ « Entiendo lo que pasa » ; la voix de mon mari s'est raffermie.
_ « Y que pasa ?!? » l'autre, le ravisseur à ma droite s'énerve.
J'appuie mon mari: « Cuanto ? »
_ « Cuanto dinero tiene ? »
Mon mari prend la conversation en main. Son espagnol m'impressionne. Il leur dit que son argent est dans notre voiture. C'est là qu'ils nous font remarquer que notre voiture « la jeepeta » nous suit.
_ « Zanmi tiene goud ? ». « Y la mujer ? »
Il répond que je n'ai pas d'argent. C'est faux, il le sait. Il me protège. J'ai peur que ce mensonge ne nous coûte la vie, ou qu'il énerve nos ravisseurs.
_ « Que quiere senor ? »
_« Cuanto dinero tiene », répète-t-il.
Je lui dis que j'ai de l'argent, que mon mari ne savait pas. Que c'est son anniversaire et que je voulais lui acheter un cadeau. C'était une surprise.
_ « Feliz cumple » ; le chauffeur parle pour la première fois ; jusque-là, il s'était contenté de chanter au son de la radio. Quel culot quand même.
Nous nous arrêtons enfin. Celui assis à ma droite descend. Le chauffeur aussi. « Chéri, si on doit mourir aujourd'hui ... » les mots me manquent. Il me regarde et me tient la main. Ils le font descendre de la voiture. Je le suis. On m'en empêche.
_« Senor es mi esposo, es mi vida. »
Le ravisseur me fixe droit dans les yeux et me rassure: « No voy a matarte, no vamos a matarle ; te vas por el guagua, la jeepeta. »
Ils vident ma voiture. De leur voiture étant, je vois passer le couvercle de mon pneu de rechange. Les sacs en plastique contenant nos provisions pour la route... un sandwich à moitié mangé. J'ai honte pour eux. Je vois passer nos bagages. Mon mari revient. Je descends. Ils nous font remonter dans leur voiture et me font signe de donner ma montre.
Mon alliance et ma bague de fiançailles. Même mes bijoux de fantaisie. L'alliance de mon mari. La chaîne que sa grand-mère lui a offerte et qu'il n'enlève jamais. Les boucles d'oreilles qu'il m'a offertes. L'un d'entre eux vide mon sac. Poche par poche. Méticuleusement. Il fait signe à mon mari d'ôter ses chaussures... il les prend... Tout se déroule dans un silence profond. Comme si le temps s'était arrêté. Il prend des pièces de cinq gourdes. J'ai tellement pitié de lui que mes larmes se remettent à couler.
Ils nous font redescendre. Mon mari demande : « Pasaportes ». On lui tend les passeports et son portefeuille. Ils nous ont aussi laissé mon sac à main, mon portefeuille et nos cartes de crédit.
Je vois briller le porte-clés que ma tante m'avait offert. Ils veulent jeter les clés dans la rivière. Un d'entre eux s'interpose et les prend. Il crie à mon mari « Mira ! » Il répète « Mira ! » Il éclaire les buissons de sa lampe de poche, lance les clés dans le rayon lumineux. Il nous fait signe que nous ne sommes plus de sa responsabilité et part en courant vers la Montero où l'attendent ses complices.
Nous récupérons les clés et remontons dans notre voiture. Vidés, épuisés, cassés, mais vivants.
Nous apprendrons par la suite que le week-end d'avant, deux familles avaient subi le même sort, dans la même zone. Le staff de l'hôtel à qui nous racontons nos déboires n'a pas l'air particulièrement surpris. Ni outré. La police appelée sur l'heure, non plus. En même temps, ils ne prennent ni déposition, ni signalement du véhicule ou des agresseurs. J'entends un des policiers parler au téléphone pendant que mon mari s'évertue à faire comprendre à son collègue ce qui nous est arrivé: « si, si, Haitianos ».
Nos représentants en République Dominicaine qui nous ont accompagnés et aidés à porter plainte le lendemain nous ont confirmé que de nombreuses attaques similaires se sont produites récemment. Je me dis que si j'avais cette information, j'aurais peut-être choisi de prendre l'avion. Ou de partir ailleurs.
Depuis la nôtre, au moins deux autres attaques ont eu lieu, entre Bani et San Cristobal, dont une impliquant la même Mitsubishi.
Une rescapée
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96392&PubDate=2011-08-24
Commentaire
Il faut dire que la chose devient difficile. Mais si les voyageurs en provenance d'Haiti savent que ces attaques se produisent, pourquoi se déplacer le soir? N'est-ce pas tenter le diable? Une, deux, trois expériences, selon les victimes elles-mêmes, n’était-ce pas suffisant? Malheureusement, comme dit un proverbe dominicain, "después que le roban, pone candado" (il ou elle ne verrouille qu'après avoir été cambriolé). Mais dans le cas présent, même après, on n'y a pas pensé.
Haïti: Il est 20h30. Trop tard sur une route trop longue. Mon mari est sur le qui-vive: des Haïtiens ont été attaqués sur la route menant à Santo Domingo la semaine dernière. Il ne m'en dit rien, il ne veut pas m'inquiéter. Nous venons de passer San Cristobal. Une pancarte indique Santo Domingo 24km: c'est bon, nous serons à notre hôtel dans moins d'une demi-heure.
Une sirène me tire de ma rêverie. Le reflet bleu et rouge d'un gyrophare danse dans le rétroviseur. Nous ne roulions pas si vite que cela quand même... Mon mari ralentit et se gare. La lumière d'une lampe de poche nous aveugle. « Policia ! Policia ! Haitianos, DROGA !!!! ». Cela se passe tellement vite... Un homme descend de la voiture « de police ». Le temps de crier « Policia ! Policia ! Haitianos ! Droga ! », et il est déjà à la fenêtre de mon mari, qui tente d'ouvrir la boite à gants pour, j'imagine, lui montrer que nos papiers sont en règle. Le bruit d'un pistolet qu'on bascule, le reflet du canon pointé sur nous, et le cauchemar commence.
Ils nous font descendre. Ils ne sont pas en uniforme, mais ils ont l'air de policiers. J'entends mon mari dire en créole : « Mesyeu, madanm mwen ! » Nous montons dans leur voiture je ne sais trop comment. Une Mitsubishi Montero DID Limited rouge grenat « two toned ». « Cheri, yo pran nou », il acquiesce d'un signe de tête et me prends la main. Je vois un de leurs complices monter à bord de notre voiture. Nous partons à vive allure, et faisons demi-tour sur l'autoroute.
_ « Por donde vamos ? »
_ « Carcel de policia, si no hay droga no hay problema ? »
_ « Senor que droga ? soy con mi esposo... ».
Nous croisons une patrouille de police. Panique ; l'un de nos ravisseurs traverse depuis le siège avant et se place à côté de moi en nous immobilisant de son bras gauche.
Nous sortons de l'autoroute ; j'entends mon mari leur demander s'ils vont nous tuer. Ils disent que non. Il continue : « Tenemos un hijo, tiene 18 meses ». Ils lui crient de se taire. Je fonds en larmes. Je ne veux pas mourir, je veux élever mon fils. « Perdio mi hermano durante el terreno... mi madre no puede. » Je ferme les yeux lorsqu'il me braque le front de son pistolet.
« Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. » Ces Dominicains doivent bien croire en quelque chose non ? « Callate ! Silencio ». Mon mari me prie des yeux de me taire. J'obtempère, mais continue de prier en silence.
La pendule de leur voiture indique 10h45. Nous nous éloignons de plus en plus de la civilisation. Il fait nuit noire et nous n'avons croisé de voiture ni de personne depuis au moins dix minutes. Et nous roulons supervite.
_ « Seigneur, donnez-moi le courage de supporter ce qui va m'arriver. Faites en sorte que rien n'arrive à mon mari, que mon fils ait au moins un parent. ».
Je pense à mon petit garçon. Qui prendra soin de lui ? Il doit dormir à cette heure. Se souviendra-t-il de moi ? Je n'ose pas penser à mes parents. « Seigneur, épargnez mon mari », Je ne me vois pas annoncer de mauvaise nouvelle à ma belle-mère. Je pense à ma mère, à ma belle-mère, à mon père. Mon mari me confiera par la suite qu'il a passé le trajet à se dire qu'il saurait enfin à quoi ressemble la mort. A se demander comment il mourrait.
_ « Entiendo lo que pasa » ; la voix de mon mari s'est raffermie.
_ « Y que pasa ?!? » l'autre, le ravisseur à ma droite s'énerve.
J'appuie mon mari: « Cuanto ? »
_ « Cuanto dinero tiene ? »
Mon mari prend la conversation en main. Son espagnol m'impressionne. Il leur dit que son argent est dans notre voiture. C'est là qu'ils nous font remarquer que notre voiture « la jeepeta » nous suit.
_ « Zanmi tiene goud ? ». « Y la mujer ? »
Il répond que je n'ai pas d'argent. C'est faux, il le sait. Il me protège. J'ai peur que ce mensonge ne nous coûte la vie, ou qu'il énerve nos ravisseurs.
_ « Que quiere senor ? »
_« Cuanto dinero tiene », répète-t-il.
Je lui dis que j'ai de l'argent, que mon mari ne savait pas. Que c'est son anniversaire et que je voulais lui acheter un cadeau. C'était une surprise.
_ « Feliz cumple » ; le chauffeur parle pour la première fois ; jusque-là, il s'était contenté de chanter au son de la radio. Quel culot quand même.
Nous nous arrêtons enfin. Celui assis à ma droite descend. Le chauffeur aussi. « Chéri, si on doit mourir aujourd'hui ... » les mots me manquent. Il me regarde et me tient la main. Ils le font descendre de la voiture. Je le suis. On m'en empêche.
_« Senor es mi esposo, es mi vida. »
Le ravisseur me fixe droit dans les yeux et me rassure: « No voy a matarte, no vamos a matarle ; te vas por el guagua, la jeepeta. »
Ils vident ma voiture. De leur voiture étant, je vois passer le couvercle de mon pneu de rechange. Les sacs en plastique contenant nos provisions pour la route... un sandwich à moitié mangé. J'ai honte pour eux. Je vois passer nos bagages. Mon mari revient. Je descends. Ils nous font remonter dans leur voiture et me font signe de donner ma montre.
Mon alliance et ma bague de fiançailles. Même mes bijoux de fantaisie. L'alliance de mon mari. La chaîne que sa grand-mère lui a offerte et qu'il n'enlève jamais. Les boucles d'oreilles qu'il m'a offertes. L'un d'entre eux vide mon sac. Poche par poche. Méticuleusement. Il fait signe à mon mari d'ôter ses chaussures... il les prend... Tout se déroule dans un silence profond. Comme si le temps s'était arrêté. Il prend des pièces de cinq gourdes. J'ai tellement pitié de lui que mes larmes se remettent à couler.
Ils nous font redescendre. Mon mari demande : « Pasaportes ». On lui tend les passeports et son portefeuille. Ils nous ont aussi laissé mon sac à main, mon portefeuille et nos cartes de crédit.
Je vois briller le porte-clés que ma tante m'avait offert. Ils veulent jeter les clés dans la rivière. Un d'entre eux s'interpose et les prend. Il crie à mon mari « Mira ! » Il répète « Mira ! » Il éclaire les buissons de sa lampe de poche, lance les clés dans le rayon lumineux. Il nous fait signe que nous ne sommes plus de sa responsabilité et part en courant vers la Montero où l'attendent ses complices.
Nous récupérons les clés et remontons dans notre voiture. Vidés, épuisés, cassés, mais vivants.
Nous apprendrons par la suite que le week-end d'avant, deux familles avaient subi le même sort, dans la même zone. Le staff de l'hôtel à qui nous racontons nos déboires n'a pas l'air particulièrement surpris. Ni outré. La police appelée sur l'heure, non plus. En même temps, ils ne prennent ni déposition, ni signalement du véhicule ou des agresseurs. J'entends un des policiers parler au téléphone pendant que mon mari s'évertue à faire comprendre à son collègue ce qui nous est arrivé: « si, si, Haitianos ».
Nos représentants en République Dominicaine qui nous ont accompagnés et aidés à porter plainte le lendemain nous ont confirmé que de nombreuses attaques similaires se sont produites récemment. Je me dis que si j'avais cette information, j'aurais peut-être choisi de prendre l'avion. Ou de partir ailleurs.
Depuis la nôtre, au moins deux autres attaques ont eu lieu, entre Bani et San Cristobal, dont une impliquant la même Mitsubishi.
Une rescapée
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96392&PubDate=2011-08-24
Commentaire
Il faut dire que la chose devient difficile. Mais si les voyageurs en provenance d'Haiti savent que ces attaques se produisent, pourquoi se déplacer le soir? N'est-ce pas tenter le diable? Une, deux, trois expériences, selon les victimes elles-mêmes, n’était-ce pas suffisant? Malheureusement, comme dit un proverbe dominicain, "después que le roban, pone candado" (il ou elle ne verrouille qu'après avoir été cambriolé). Mais dans le cas présent, même après, on n'y a pas pensé.
Que cache l'arrestation des employés de AccesHaiti SA ?
L'arrestation de quatre employés de AccesHaiti SA le 8 août 2011 avait attiré l'attention sans faire de buzz médiatique.Cependant, après l'intervention dans la presse du patron de cette compagnie, Allen C.Bayard, certains pèsent mieux les enjeux, les malaises et les batailles pour le contrôle de parts de marché dans le lucratif secteur des télécommunications.
Haïti: Mercredi, en début de matinée, à l'émission Le Point sur Radio Métropole, animée par Wendel Théodore, Allen C. Bayard - directeur exécutif de AccesHaiti SA - a jeté une lumière crue sur le secteur des télécommunications aujourd'hui en profonde mutation à cause de l'arrivée de Natcom, des problèmes d'interconnexion et de la migration vers des technologies plus avancées. Tous les opérateurs savaient que le by passing-aguicheur d'amants de gains-serait inévitable à cause de l'imposition par l'Etat haïtien d'un prix de plancher sur la minute de l'appel international à 23 centimes. « Cela élimine toute compétition, alors que nous sommes censés être un pays ouvert », a déploré Allen C. Mayard, nostalgique du temps où les opérateurs étaient libres de vendre les appels internationaux vers leurs réseaux au prix qui leur convenait: 15, 17 ou 18 centimes.
« Les opérateurs, à l'exception de Digicel, ont protesté contre cette mesure du président Michel Joseph Martelly qui a décidé de prélever 5 centimes sur chaque minute d'appel en provenance de l'étranger pour financer le Fonds national pour l'éducation », a révélé Allen C. Bayard, pour qui le projet de scolariser les enfants d'Haïti est louable. Le prix plancher protège la Digicel, l'opérateur dominant, au détriment de Voilà, Natcom et des autres opérateurs, a par ailleurs indiqué le directeur exécutif de AccesHaiti SA.
« Aujourd'hui, Digicel est l'opérateur dominant et il refuse l'interconnexion avec Natcom, AccesHaiti SA et d'autres opérateurs, alors que la loi oblige l'interconnexion », s'est désolé Allen C. Bayard, rapellant que la Digicel était confrontée à ces mêmes problèmes lors de son arrivée sur le marché. « C'est un problème que l'Etat doit résoudre », a-t-il dit en appelant au respect des normes pour réguler le marché des télécoms et à plus de professionnalisme dans la lutte contre le by passing. Il faut que l'unité formée pour lutter contre le by passing arrête les personnes impliquées dans cette activité condamnable qui prive l'Etat haïtien de ressources et provoque des manques à gagner pour les opérateurs, a-t-il-dit...
Ne pas se tromper de cible
Le directeur exécutif de AccesHaiti S A, Allen C. Bayard, a, cinglant, dénoncé l'emprisonnement de quatre de ses employés, arrêtés le 8 août au moment où ils allaient procéder à la réparation de la connexion internet d'un client à Delmas 75. « L'arrestation est illégale », a-t-il confié dans une interview accordée au journal à son bureau, mercredi 24 août, en début d'après-midi. « AccesHaiti SA, a souligné Allen C. Bayard, ne saurait être responsable des actes de piratage auxquels s'adonnerait un client ».
« Comment mes employés peuvent-ils être tenus pour responsables des actions d'un client dans l'enceinte de sa maison où la police et le juge de paix de Delmas ont trouvé des équipements pour faire le by passing », s'est demandé Allen C. Bayard, perplexe, face à « l'escalade des charges retenues contre ses employés, sans la moindre preuve ».
Le juge de paix de Delmas avait mis comme motif de l'arrestation : « fraude téléphonique ». Ce n'est que le jeudi 11 et le vendredi 12 août, au cours d'une deuxième interrogation par un deuxième juge de paix en présence du commissaire du gouvernement Sonel Jean-François, qu'on a accusé les 4 employés de Acces Haiti SA d'association de malfaiteurs et d'escroquerie au préjudice de la DIGICEL et de la COMCEL sur la base d'une plainte contre X déposée par la Digicel le mercredi 10 août 2011, soit deux jours après l'arrestation des quatre employés, a expliqué Allen C. Bayard.
AccesHaiti SA proteste contre la détention prolongée et la diffusion d'un « montage filmé » montrant « clairement le jugement accablant et malhonnête d'un juge contre les employés alors qu'il avait pour mission d'opérer un constat de faits et non de juger », a indiqué M. Bayard, l'air dépité..
« AccesHaiti SA est semblable à toutes les compagnies de services internet telles que Haïnet, Multilink, ACN, Voilà et Natcom, dont plusieurs d'entres elles ont aussi été victimes du piratage de leurs réseaux », a-t-il dit, soulignant dans la foulée « qu'aucun opérateur de services internet ne peut être tenu responsable dans la terminaison du trafic vocal piraté ».
« AccesHaiti SA est pour la lutte contre le by passing », a indiqué Allen C. Bayard, qui a révélé être membre d'un comité mis en place par le CONATEL pour lutter contre les fraudes téléphoniques. AccesHaiti SA réclame la libération dans le plus bref délai de ses employés écroués au Pénitencier national, a dit Allen C. Bayard, qui a révélé que le dossier a été acheminé au cabinet d'instruction.
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96381&PubDate=2011-08-24
Commentaire
Personne n'ignore l’illégalité des 5 centimes à prélever su chaque appel téléphonique venant hors d'Haiti. Hier encore, les parlementaires critiquaient cette mesure arbitraire. Cependant, puisque tout le monde reconnait que quelque chose doit être fait en faveur de l'éducation des enfants des classes les plus pauvres, pourquoi ne pas entrer dans la légalité? Pourquoi ne pas envisager une législation qui rendrait transparente l’opération en question et empêcherait les abus qui viennent de commencer contre certaines compagnies. Si tout cela n'a pour but que de favoriser une compagnie par rapport à d'autres, n'est-ce pas un abus de pouvoir dont le président Martelly se rendrait lui-même coupable? Cette mesure a bien été improvisée par lui. Nous attendrons les réactions.
Haïti: Mercredi, en début de matinée, à l'émission Le Point sur Radio Métropole, animée par Wendel Théodore, Allen C. Bayard - directeur exécutif de AccesHaiti SA - a jeté une lumière crue sur le secteur des télécommunications aujourd'hui en profonde mutation à cause de l'arrivée de Natcom, des problèmes d'interconnexion et de la migration vers des technologies plus avancées. Tous les opérateurs savaient que le by passing-aguicheur d'amants de gains-serait inévitable à cause de l'imposition par l'Etat haïtien d'un prix de plancher sur la minute de l'appel international à 23 centimes. « Cela élimine toute compétition, alors que nous sommes censés être un pays ouvert », a déploré Allen C. Mayard, nostalgique du temps où les opérateurs étaient libres de vendre les appels internationaux vers leurs réseaux au prix qui leur convenait: 15, 17 ou 18 centimes.
« Les opérateurs, à l'exception de Digicel, ont protesté contre cette mesure du président Michel Joseph Martelly qui a décidé de prélever 5 centimes sur chaque minute d'appel en provenance de l'étranger pour financer le Fonds national pour l'éducation », a révélé Allen C. Bayard, pour qui le projet de scolariser les enfants d'Haïti est louable. Le prix plancher protège la Digicel, l'opérateur dominant, au détriment de Voilà, Natcom et des autres opérateurs, a par ailleurs indiqué le directeur exécutif de AccesHaiti SA.
« Aujourd'hui, Digicel est l'opérateur dominant et il refuse l'interconnexion avec Natcom, AccesHaiti SA et d'autres opérateurs, alors que la loi oblige l'interconnexion », s'est désolé Allen C. Bayard, rapellant que la Digicel était confrontée à ces mêmes problèmes lors de son arrivée sur le marché. « C'est un problème que l'Etat doit résoudre », a-t-il dit en appelant au respect des normes pour réguler le marché des télécoms et à plus de professionnalisme dans la lutte contre le by passing. Il faut que l'unité formée pour lutter contre le by passing arrête les personnes impliquées dans cette activité condamnable qui prive l'Etat haïtien de ressources et provoque des manques à gagner pour les opérateurs, a-t-il-dit...
Ne pas se tromper de cible
Le directeur exécutif de AccesHaiti S A, Allen C. Bayard, a, cinglant, dénoncé l'emprisonnement de quatre de ses employés, arrêtés le 8 août au moment où ils allaient procéder à la réparation de la connexion internet d'un client à Delmas 75. « L'arrestation est illégale », a-t-il confié dans une interview accordée au journal à son bureau, mercredi 24 août, en début d'après-midi. « AccesHaiti SA, a souligné Allen C. Bayard, ne saurait être responsable des actes de piratage auxquels s'adonnerait un client ».
« Comment mes employés peuvent-ils être tenus pour responsables des actions d'un client dans l'enceinte de sa maison où la police et le juge de paix de Delmas ont trouvé des équipements pour faire le by passing », s'est demandé Allen C. Bayard, perplexe, face à « l'escalade des charges retenues contre ses employés, sans la moindre preuve ».
Le juge de paix de Delmas avait mis comme motif de l'arrestation : « fraude téléphonique ». Ce n'est que le jeudi 11 et le vendredi 12 août, au cours d'une deuxième interrogation par un deuxième juge de paix en présence du commissaire du gouvernement Sonel Jean-François, qu'on a accusé les 4 employés de Acces Haiti SA d'association de malfaiteurs et d'escroquerie au préjudice de la DIGICEL et de la COMCEL sur la base d'une plainte contre X déposée par la Digicel le mercredi 10 août 2011, soit deux jours après l'arrestation des quatre employés, a expliqué Allen C. Bayard.
AccesHaiti SA proteste contre la détention prolongée et la diffusion d'un « montage filmé » montrant « clairement le jugement accablant et malhonnête d'un juge contre les employés alors qu'il avait pour mission d'opérer un constat de faits et non de juger », a indiqué M. Bayard, l'air dépité..
« AccesHaiti SA est semblable à toutes les compagnies de services internet telles que Haïnet, Multilink, ACN, Voilà et Natcom, dont plusieurs d'entres elles ont aussi été victimes du piratage de leurs réseaux », a-t-il dit, soulignant dans la foulée « qu'aucun opérateur de services internet ne peut être tenu responsable dans la terminaison du trafic vocal piraté ».
« AccesHaiti SA est pour la lutte contre le by passing », a indiqué Allen C. Bayard, qui a révélé être membre d'un comité mis en place par le CONATEL pour lutter contre les fraudes téléphoniques. AccesHaiti SA réclame la libération dans le plus bref délai de ses employés écroués au Pénitencier national, a dit Allen C. Bayard, qui a révélé que le dossier a été acheminé au cabinet d'instruction.
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96381&PubDate=2011-08-24
Commentaire
Personne n'ignore l’illégalité des 5 centimes à prélever su chaque appel téléphonique venant hors d'Haiti. Hier encore, les parlementaires critiquaient cette mesure arbitraire. Cependant, puisque tout le monde reconnait que quelque chose doit être fait en faveur de l'éducation des enfants des classes les plus pauvres, pourquoi ne pas entrer dans la légalité? Pourquoi ne pas envisager une législation qui rendrait transparente l’opération en question et empêcherait les abus qui viennent de commencer contre certaines compagnies. Si tout cela n'a pour but que de favoriser une compagnie par rapport à d'autres, n'est-ce pas un abus de pouvoir dont le président Martelly se rendrait lui-même coupable? Cette mesure a bien été improvisée par lui. Nous attendrons les réactions.
Inscription à :
Articles (Atom)