Haïti: Normalement, la visite officielle du président Michel Martelly en Argentine et sa rencontre avec la présidente Cristina Fernández de Kirchner était censée planifiée depuis le 20 juillet dernier lors de la visite en Haïti du ministre des Affaires étrangères, Commerce International et Cultes de la République Argentine, Hector Marcos Timerman. Contre toute attente, vendredi, Mme Kirchner n'était pas disponible pour recevoir le chef de l'Etat haïtien. Elle est indisponible pour des raisons d'ordre familial.
Michel Martelly avait le choix entre une rencontre avec le chef de cabinet de la présidente d'Argentine, Aníbal Fernández- qui n'est pas de son rang de chef d'Etat- ou tout simplement reporter sa rencontre avec la présidente Kirchner. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères de l'Argentine cité par l'agence en ligne El Universal, M. Martelly a choisi la deuxième option. « Le ministère des Affaires étrangères de l'Argentine informe que le président d'Haïti, Michel Martelly, a décidé de reporter sa visite au pays après avoir pris connaissance du problème familial que traverse la présidente de la nation, Cristina Fernández de Kirchner », a fait savoir le communiqué.
« Cependant, a poursuivi la note, et pour continuer avec les plans d'aide que développe notre pays en Haïti, le président Martelly a décidé que plusieurs membres de son gouvernement arriveront aujourd'hui en Argentine pour effectuer toutes les réunions prévues avec leurs homologues/pairs argentins dans le but de continuer avec l'intense agenda bilatéral... »
La présidente Cristina Fernandez de Kirchner a dû suspendre toutes ses activités suite à l'avortement de sa fille Maria Rocio Garcia, a fait savoir El Universal.
Un accord devait être signé entre les autorités des deux pays sur l'expansion du programme Pro Huerta, qui a contribué à créer dans le pays des Caraïbes quelque 12 500 jardins qui fournissent des moyens de subsistance à 90 000 personnes. L'objectif est d'étendre ce chiffre à 4 millions de bénéficiaires.
Le président Martelly devait retourner en Haïti le dimanche 14 août 2011. Cependant, suite au report de sa visite en Argentine, l'on ne sait pas s'il reviendra plus tôt que prévu au pays.
Changer la MINUSTAH en mission de développement !
Alors que le conseil de sécurité de l'ONU n'a jamais fait cas de la demande de l'ancien président René Préval de reconvertir la MINUSTAH en mission de développement, le chef de l'Etat en visite au Chili, jeudi, a réitéré ce voeu. « Nous aimerions pouvoir transformer cette mission en une mission de développement, car à l'heure actuelle, c'est une mission de maintien de la paix », a avancé Michel Martelly, qui a dû reporter sa visite en Argentine parce que la présidente Cristina Fernández de Kirchner n'est pas disponible.
Changer la MINUSTAH en mission de développement. Un voeu pieux. Jamais dans l'histoire des missions de maintien de l'ordre des Nations unies, les casques bleues ne se sont convertis en agents de développement. Pourtant, le président Martelly aimerait le faire. « Nous verrons les possibilités, en termes techniques et le matériel dont les effectifs de la MINUSTAH disposent sur le terrain, pour voir de quelle manière on pourrait arriver à transformer cette mission », a-t-il déclaré au Chili, en visite officielle.
Par ailleurs, le chef de l'Etat haïtien s'est entretenu sur divers dossiers avec le président du Chili, Sebastián Piñera. « Haïti est un pays qui a eu une histoire de réussite; actuellement, il est confronté à de nombreux défis, mais il a un avenir prometteur », a soutenu ce dernier.
Dans ses déclarations, Michel Martelly a remercié le Chili qui a été parmi les premiers pays à voler au secours des Haïtiens après le 12 janvier 2010. « La contribution du Chili dans le domaine de l'éducation est aujourd'hui fondamentale », a ajouté le locataire du palais national.
Sebastián Piñera a promis que le Chili sera toujours aux côtés d'Haïti tout en formulant le voeu que le gouvernement de Michel Martelly, toujours dans l'impasse, soit un bon gouvernement pour le peuple haïtien en proie à toutes sortes de difficultés.
Le président haïtien a visité des logements sociaux dans la zone la plus touchée par les récents tremblements de terre au Chili sous la présidence de Mme Bachelet. Haïti et Chili étant deux pays à haut risque sismique, les deux chefs de l'Etat ont également partagé leur expérience sur les récents tremblements de terre qui ont secoué les deux Républiques.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
Commentaire
N'y avait-il vraiment aucun moyen de faire connaitre l'ampleur des problèmes qui ont surgi en Argentine et qui justifiaient ce report, au président d'Haiti? Avait-il lui-même insisté pour faire le voyage tout en sachant que l'inconvenient existait? A-t-il pris seul l'initiative de forcer la main au gouvernement argentin sous prétexte de le mettre devant le fait accompli? Que de questions ne se posera-t-on sur cette situation embarassante pour le président Martelly, mais surtout pour le pays! Peut-être une note claire des autorités diplomatiques du voisin hispanophone viendra-t-elle éclairer notre lanterne sur ce cas incompréhensible. Même s'il se trouvera toujours des gens pour vous demander ce qu'il y a là à ne pas comprendre.
Dans le deuxième cas, si M.Préval a échoué dans sa demande inédite, puisque cela ne s'était jamais fait auparavant, pourquoi son successeur a-t-il insisté? Y-a-t-il derrière cette demande un ou des bénéfices que nous, les mortels, ne sommes pas capables de découvrir? Est-ce que le gouvernement élu par les Haitiens serait en train de s'avouer vaincu devant la tache à accomplir sans même avoir essayé, sans même avoir commencé? De nouvelles informations sur cette demande étrange pourraient peut-être nous ouvrir les yeux un peu mieux. Le gouvernement aurait intérêt à nous révéler ce que nous ignorons, pour le succès, ou tout au moins, pour l'acceptation majoritaire d'un tel projet. Ce n'est quand même pas un péché que d'informer le pays sur ce qui se fait en son nom.
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