21/08/2011 11:40:00 Auteur(e) Jean Monard Metellus
Avec l'humilité qu'on lui connaît, la secrétaire générale du RDNP et candidate malheureuse à la dernière présidentielle ne s'est pas laissée aller à des critiques viscérales à l'encontre de Michel J Martelly qui pourtant tarde à marquer son territoire et montrer qu'il est à la hauteur de ses taches.
Cependant, Mme Manigat, invitée de l'émission Ranmase samedi dernier sur Caraibe FM, déplore les petites "flèches assassines" du chef de l'Etat quand le locataire du palais national parle de dictature législative ou menace de diriger par décret si les parlementaires persistent à renvoyer les premiers ministres qu'il choisit.
"Des commentaires du genre même si on serait tenté de les faire avec son cercle d'amis les plus proches, on ne peut pas les faire en public", a réagi la constitutionaliste qui en a profité pour faire un cours de droit constitutionnel et rappeler les circonstances dans lesquelles un président pourrait être appelé à gouverner par décret (seulement en l'absence du parlement et les décrets-loi pris doivent être ou bien transformés en loi ou bien rejetés dès le retour du parlement). Le sénateur Steven Benoit a abondé dans le même sens pour inviter le président Martelly à accepter des cours de droit et de maîtrise de la constitution. "Je suis sure qu'il ne fait pas ses gaffes par méchanceté et à bon escient mais, tout simplement par ignorance". Le parlementaire a par ailleurs conseillé au chef de l'Etat de se débarrasser des conseillers-amis pour recruter des professionnels capables de lui dire la vérité et non pas ce qu'il veut entendre.
Mme Mirlande H. Manigat ajoute pour le sénateur Benoit qu'on fait de la politique avec ses amis mais, on gouverne avec ceux qui savent. Sur l'échec de l'étape argentine de la tournée latino-américaine du chef de l'Etat, Steven Benoit pense que c'est une honte pour le pays car, le prétexte de la présidente Kirchner est une excuse diplomatique pour ne pas recevoir M. Martelly. Mirlande Manigat ne le dit pas aussi ouvertement mais, elle dit le penser aussi:
"Certainement, Mme Kirchner est très touchée par l'avortement de sa fille mais, pas au point pour ne pas continuer à conduire les destinées de la nation", a indiqué l'ancienne first lady.
La suite de l'émission a été marquée par des attaques directes entre le sénateur Edwin (Edo) Zenny, pro-Martelly mais, qui a néanmoins déploré les déclarations de son ami à Radio Canada et le député Arnel Belizaire, adversaire déclaré du président de la République. Le Dr Jean Henold Buteau du parti Acao s'était lui intéressé au programme "lekol gratis" de M. Martelly pour indiquer qu'il s'agit d'un vaste bluff et que l'intéressé sait très bien qu'il essaie de rouler tout le monde dans la farine. Dr Buteau a aussi dénoncé l'argent perçu sur les transferts d'argent et les appels téléphonique qualifiant cette mesure de plaisanterie car, sans fondement légal et constitutionnel. Arnel Belizaire ajoute même que le chef d'Etat organise des levées de fonds au consulat d'Haiti à Miami sans qu'aucune entité (chancellerie, parlement) en Haiti ne soit au courant. C'est la pagaille au plus haut échelon de l'Etat, a conclu le représentant de Delmas/Tabarre à la chambre basse.
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/ranmasse/ranmase_mme_manigat_on_fait_de_la_politique_avec_ses_amis_mais_o.html
Commentaire
Quant à la possibilité de décider en dehors du parlement du choix du prochain premier ministre, nous avons déjà exprimé notre idée la dessus et nous sommes heureux qu'une constitutionnaliste de la taille de Mirlande Manigat abonde dans le même sens, tout comme Steven Benoit. Maintenant à propos du pourcentage retenu sur les transferts, nous n'avons pas caché notre surprise en apprenant cette nouvelle d'autant que pour quelqu'un qui vient juste d'assumer le pouvoir, il n'ignore pas que tous les yeux sont rivés sur lui, compte tenu de la présence permanente de la corruption dans la pratique de la politique en Haiti. Il avait donc intérêt, en conformité avec la constitution, à s'efforcer d'obtenir la ratification du parlement pour une telle mesure. Pour finir, il serait bon que cette semaine au moins, une solution de rapprochement soit trouvée entre le président et le parlement. Il faut un premier ministre pour le démarrage de la reconstruction. Assez, c'est assez!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire