Depuis son retour en Haïti, la veille du deuxième tour de l'élection présidentielle, l'ex-président Jean-Bertrand Aristide est plongé dans un silence que cachent les grands murs de sa résidence à Tabarre, mais voici qu'on le soupçonne aujourd'hui de faire le jeu politique. Qu'en est-il ? HPN analyse.
Depuis le 18 mars dâte de son retour triomphal, Jean-Bertrand Aristide n'a fait qu'une seule déclaration: un long discours dans le style metaphorique qu'on lui connait après 7 années d'exil en Afrique et depuis....silence.
A l'aéroport où il est officiellement accueilli, M. Aristide a laissé entendre qu'il revenait au pays pour se consacrer à l'éducation. "Rien que de l'éducation", avait-il presque juré.
S'il faut le croire sur parole, depuis ce come-back spectaculaire, l'ancien homme fort d'Haïti n'a rien révélé de ses projets d'éducation. Il a systématiquement refusé toutes les demandes d'interviews sollicitée par les journalistes, laissant planer le plus grand mystère sur ses activités.
Il a volontairement laissé la part belle aux rumeurs les plus exagérées. Comme par exemple: Aristide s'est brouillé avec Myldrède son épouse et que cette dernière s'est réfugiée avec ses filles en République voisine.
Mais rien de rien. En tout cas, l'ancien curé de Saint Jean Bosco laisse courir les "zins", et continue de jouir de la chaleur de ses proches, de ses fidèles.
Dernièrement, un auditeur apprend à l'opinion que "Jean-Bertrand Aristide ne fait qu'écrire depuis son retour". Son exercice favorite.
S'il écrit ses mémoires ou son projet d'éducation, l'ancien président à qui on a enlevé ses principaux agents de sécurité, comme s'en plaignaient ses partisans, continue de recevoir dans sa résidence à Tabarre pas loin de l'aéroport de la capitale.
C'est le sénateur Steven Benoit qui vend la mèche. "Beaucoup de parlementaires députés et sénateurs, ses collègues, visitent régulièrement l'ancien président", qui pèserait donc de tout son poids dans la balance politique.
Comme quoi pour faire approuver un Premier ministre aujourd'hui, "il faut parler à Aristide", conseille Steven Benoit.
Au Parlement si le parti de l'ex-président ne compte pas d'élus sous son label, indirectement Lavalas s'appuierait sur de nombreux adeptes et affiliés ce qui fait de Titid un incontournable de la politique haïtienne.
Depuis 25 ans ou plus, Aristide perd et gagne. Il est débouté en 1991 et réhabilité en 1994. Exilé en 2004, il revient en 2011. Dans l'ombre et dans la lumière il domine. S'il a perdu beaucoup de ses partisans, électeurs de Michel Martelly, il reste très aimé et respecté dans les quartiers populaires de la capitale, ses anciens fiefs.
Même dans le silence, et c'est sans doute là qu'il est le plus fort, Aristide communique. Le silence est d'or. Il le sait.
Mais récemment, c'est au nom du parti Lavalas, dont il est encore le coordonateur à vie, que son porte-parole, à l'ombre de ses portraits, a ouvertement critiqué le nouveau président Michel Martelly et ses premières semaines de pouvoir
Ce 15 juillet ramène l'anniversaire de Jean-Bertrand Aristide et c'est sa Fondation qui parle en son nom.
Des activités genre cliniques mobiles sont organisées à Port-au-Prince par des équipes médicales du parti Lavalas ou de la Fondation Aristide pour la démocratie. Il reste en contact avec la base... En Haïti sait-on jamais ?
On apprend que bientôt il passera la direction du parti à d'autres, promet-on dans le milieu Lavalas. Qui sera le digne héritier ?
HPN
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/haiti/aristide-soupconne-de-faire-le-jeu-politique.html
Commentaire
Autant de bluffs n'est concevable que dans un petit pays comme le notre. Il y a tant à faire et tant de gens qui souffrent que gaspiller le temps à se demander ce que fait ou ne fait pas Aristide est un signe de disponibilité incompréhensible - pour ne pas dire d’oisiveté - de la presse. N'y a-t-il pas un pays à reconstruire, de l'eau potable, de l’électricité, des rues, des ponts, des maisons recommandables font énormément défaut à la population? Et pourtant nous n'avons pas mentionné les déchets qui jonchent la capitale et encore moins les espaces immenses à déblayer après le tremblement de terre...Et pourquoi ne pas en parler? N'est-ce pas plus important pour les millions de gens dont personne ne s'est jamais occupé?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire