EDITO
Haïti: Fonkoze, ONG qui travaille depuis près de vingt ans dans le pays, vient d'introduire un produit révolutionnaire: une assurance pour les pauvres. les paysans et les mini et micro entrepreneurs qui sont les plus exposés aux ravages causés par les catastrophes naturelles.
Le principe de cette assurance est simple: les membres du réseau Fonkoze victimes de désastres se voient versés cinq mille gourdes au constat du sinistre, leur dette est effacée et un nouveau prêt leur est accordé.
Les montants peuvent paraître dérisoires pour ceux qui brassent des millions, mais en province, ou pour un petit entrepreneur, ces sommes sont signes de vie, de richesses, d'avenir assuré.
La formule inventée par Fonkoze avec l'aide de partenaires étrangers est une révolution pour les gagne-petits. Ce qui est perdu par la faute de la nature ne l'est pas vraiment et la vie peut refleurir avec le retour du beau temps.
Une généralisation de cette assurance par tous les programmes de microcrédit serait une avancée majeure sur le chemin de la lutte contre la pauvreté dans un pays qui, comme un chapelet, égrène les catastrophes naturelles.
D'une façon plus générale, cette assurance pourrait être mise en place par toutes les entreprises du pays, formelles ou informelles. Cela garantirait la reprise des activités après les cataclysmes.
Une démocratisation des assurances de santé, de vie et de décès ne serait pas non plus de trop. Un malade dans une famille ruine les économies accumulées. Idem pour un mort à cause des frais d'enterrement faramineux. En un mot, la vie doit pouvoir se poursuivre pour les familles après les coups durs que sont les hospitalisations, les trépas, les funérailles ou les catastrophes naturelles.
Introduire de nouveaux produits d'assurance, réguler les compagnies qui vendent les polices, veiller à des réassurances adéquates seraient signe d'innovation dans le paysage actuel, mais surtout la preuve d'ambitions nouvelles pour le pays et le peuple.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=94499&PubDate=2011-07-01
Commentaire
Un pays comme Haiti avait besoin de cette nouvelle initiative. Cependant, il faudrait aussi commencer par mettre de l'ordre dans l'organisation du territoire en munissant chaque propriétaire d un titre enregistré en bonne et dû forme auprès d'un bureau officiel. Ainsi un tel document serait susceptible d'utilisation dans toute sorte d'opération d achat, de vente, d hypothèque, etc. Sans cette organisation minimale, que de temps, que d énergie ne seront pas gaspillés dans un pays où tout tend à s'improviser? La reconstruction elle-même tarde à montrer ses fruits et ce n est pas par hasard.
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