La mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) continue de clamer son innocence dans la contamination du fleuve Artibonite à l’origine de l’épidémie de choléra dans le pays.
Une étude d’experts internationaux confirme hier encore que des soldats onusiens ont importé le choléra en Haïti. Les preuves « suggèrent fortement » que des Casques bleus de l’ONU ont importé la souche de choléra qui a tué des milliers de personnes en Haïti, selon une étude réalisée par une équipe d’épidémiologistes et de médecins internationaux.
Cette étude présente les preuves les plus solides jusqu’à maintenant appuyant l’hypothèse selon laquelle des Casques bleus népalais installés dans une base de l’ONU à Mirebalais ont transporté le choléra en Haïti.
La bactérie s’est ensuite répandue dans les affluents de la rivière Artibonite et ailleurs dans le pays.
« Nos conclusions suggèrent fortement que la contamination de l’Artibonite et de l’un de ses affluents en aval d’un camp militaire a déclenché l’épidémie », affirme le rapport de l’étude, publié dans le numéro de juillet de la revue scientifique Emerging Infectious Diseases, une publication des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC)
Pourtant, à Port-au-Prince, la mission onusienne rejette d’un revers de main ces informations tout en innocentant les Casques bleus népalais.
La porte parole de la MINUSTAH persiste et signe que cette maladie a été causée par la confluence de plusieurs circonstances. Elle n’est donc due à l’action délibérée d’un groupe ou d’un individu.
L’ONU avait réalisée sa propre étude. Et les résultats n’étaient pas trop différents de ceux des experts français, haïtiens et américains. Les experts onusiens qui ont réalisé l’enquête concluent que l’origine du choléra «est due à la contamination (…) de la rivière Artibonite par une souche pathogène de type d’Asie du Sud, résultat d’une activité humaine».
Le choléra a tué plus de 5500 personnes en Haïti et en a contaminé plus de 363 000 autres depuis octobre, selon le gouvernement haïtien.
Des mouvements sociaux haïtiens ont exprimé mercredi leur indignation face à l’indifférence de la MINUSTAH qui n’a pas su mobiliser des ressources financières pour affronter la maladie.
Camille Chalmers de la PAPDA et Carole Jacob de la SOFA demandent aux autorités judiciaires du pays de prendre des mesures nécessaires pour faire la lumière sur l’origine du choléra.
Ils demandent à l’ONU de verser à Haiti 25 à 30% de la somme de 853 million de dollars américains, budget annuel du fonctionnement de la MINUSTAH, en guise de dédommagement au peuple haïtien. [rv2000]
http://radiovision2000haiti.net/home/?p=8334
Commentaire
"Les victimes condamnées à payer leur bourreau", c'est le titre que l'on devrait appliquer à la situation du choléra infligé par les soldats de l'ONU à Haiti. Qu'un peuple soit condamné à payer près d'un milliard de dollar l'an à des soldats étrangers pour se faire détruire par la contamination d'un mal qui, autrement, n'aurait jamais atteint les frontières de ce pays, voilà qui est étrange. Mais il faudrait aussi revoir tout ce qui a déclenché cette présence de la MINUSTAH. Un despote haïtien entend rester au pouvoir à tout prix, faire planer une menace permanente sur la nation, persécution, rébellion, répression, assassinats politiques, toute la gamme de produits explosifs pour empêcher une nation d'avancer. Or si par humilité, par sagesse, on avait donné un choix à ce peuple, la force internationale n'aurait pas eu à intervenir pour aérer l’atmosphère politique et permettre à la nation de respirer ne serait-ce qu'un tout petit peu. Maintenant, les victimes, encore une fois sont condamnées à payer les pots cassés. Ni le despote, ni l'organisme international qui a vu en HAITI un nouveau prétexte pour recueillir des fonds de ses partenaires n'auront pas un sou à débourser dans cette affaire. Comme disent les hispanophones, "es un negocio de capaperro"("c'est une perte inutile de temps et d’énergie" pour donner une traduction polie)...*
Capar (en espagnol): châtrer et perro : chien.
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