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mercredi 27 juillet 2011

Bienvenue à la Côte des Arcadins

Michel Martelly a rencontré ce mardi les opérateurs hôteliers de la Côte des Arcadins dans le cadre de la semaine touristique. Au cours de cette réunion, les deux parties entendent collaborer pour une vraie relance de l'industrie touristique, secteur porteur de croissance économique pour le pays.
Haïti: Rien que pour six hôtels opérant sur les 15 kilomètres de la Côte des Arcadins, on enregistre 452 chambres qui mobilisent 50 millions de dollars en termes de valeur et accueillent environ un millier de personnes par semaine. Béatrice Nadal Mevs, du Club Indigo, en dirait long si elle avait assez de temps pour exposer la situation de ce long littoral baptisé Côte des Arcadins en 1984.
« Il existe beaucoup d'avantages sur la côte, confie Mme Mevs, mais les inconvénients ont la vie dure. »
Intervenant à la rencontre organisée ce mardi 26 juillet par le Conseil Régional Côte des Arcadins de l'ATH dans un coquet restaurant à Pétion-Ville avec le président Michel Joseph Martelly, Béatrice Nadal Mevs fait état de « freins opérationnels et structurels en évoquant, entre autres, le lourd tribut à payer pour l'énergie électrique, l'assainissement des rives côtières, la lenteur et le coût exorbitant des démarches administratives et douanières et l'état des infrastructures routières. « On dépense 175 000 dollars américains par mois rien que pour alimenter nos génératrices en diesel », se plaint la dirigeante du Club Indigo.
Une lutte au quotidien
Pour faire face à l'envahissement des plages par les ordures en plastique et en styrofoam, les six installations hôtelières, qui n'exploitent que 30% de la capacité réelle des chambres de la Côte longeant la Pointe Paturon jusqu'à Délugé, se sont mises ensemble dans un passé très récent pour assainir leurs plages et participer au recyclage. De même, une résolution citoyenne commune les oblige à acheter les lambis et langoustes à partir d'une certaine taille et de respecter les périodes de ponte afin d'aider la pérennité de ces espèces soufrant d'une surpêche excessive.
Le secteur touristique doit encore rendre moins pénible le parcours du combattant imposé au visiteur pour récupérer ses bagages de l'Aéroport international Toussaint Louverture jusqu'à son arrivée à son hôtel. Les embouteillages, les aires de stationnement des tap-tap disséminées partout, les constructions anarchiques et illégales du côté de Ti Tanyen, les dépôts de gravats et d'ordures qui traînent partout sur la Nationale numéro I, les marchés de rues, le manque de présence policière, l'absence de signalisation routière et d'éclairage, les camions qui circulent dans tous les sens..., un véritable package qui donne à la route une image d'enfer, souligne Béatrice Nadal Mevs.
Les problèmes ne parviennent pas pourtant à engloutir les avantages offerts sur cette côte qui offre des plages magnifiques avec des fonds marins extraordinaires et de monumentaux sites historiques. Il reste à l'Etat haïtien d'assumer ses responsabilités, pour Dominique Fombrun Carvonis de l'hôtel Moulin sur Mer. « Si avec seulement six hôtels nous dépensons en produits agricoles 300 000 dollars américains, on peut facilement estimer à plus du double lorsqu'on arrivera à exploiter 60% des chambres de notre côte », fait remarquer Mme Carvonis.
L'agriculture sera la première à bénéficier des retombées du développement du tourisme dans la zone, dit-elle, tout en faisant un véritable plaidoyer pour l'irrigation des terres et la valorisation de l'aviculture.
Les priorités de la Côte des Arcadins
10 priorités ont été dégagées par les opérateurs de la Côte des Arcadins :
La mise en état des installations d'accueil et de sortie de l'aéroport, la réhabilitation des routes 9 et Nationale numéro I, la mise en place des mesures nécessaires de sécurité sur les voies d'accès, la protection de la biodiversité marine et le contrôle de la pêche, la mise en oeuvre du schéma de l'aménagement touristique de la Côte des Arcadins et la mise en place d'un système d'incitation fiscale et de facilitation des démarches administratives et douanières..., sont parmi les propositions du Conseil Régional Côte des Arcadins de l'ATH soumises au président de la République.
Des 22 millions de touristes qui visitent annuellement la Caraïbe, seulement 300 000 viennent en Haïti, regrette Samy Zuraik de Kaliko Beach. Cette situation alarme les opérateurs qui imputent ce fait à la situation sociopolitique du pays. « Haïti est toujours sous l'effet des « travel warning » des Etats-Unis », s'énerve un propriétaire d'hôtel.
« Il faut prendre des initiatives vis-à-vis des pays amis d'Haïti en les invitant à de telles réunions, conseille le président Martelly. Il faut leur demander s'il est vrai que le pays reste sur la liste rouge en dépit des efforts qui se font. »
M. Martelly promet d'être au côté du secteur touristique. « Sans être nageur, j'adore la mer qui peut aider beaucoup dans la création d'emplois », dit le président, qui voit dans le secteur de l'hôtellerie un créneau qui peut absorber une grande partie de la production agricole.
Michel Martelly exhorte les investisseurs de l'hôtellerie à aller au-delà de leur zone d'opération car, pour lui, « aucun secteur ne peut sortir seul du gouffre. Si on doit faire quelque chose pour la Côte des Arcadins, ce travail doit aller au-delà de cette côte ».
Le président Martelly doit poursuivre les consultations du secteur touristique au niveau des opérateurs de la Région Métropolitaine de Port-au-Prince de l'ATH tout en participant mercredi au Complexe Promenade au lancement de la revue Magic Haïti, une production de Le Nouvelliste et de l'Association touristique d'Haïti (ATH).

Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95391&PubDate=2011-07-26

Commentaire
Si le désir d'aider au développement du tourisme claironné sur tous les toits n'arrive pas à se matérialiser dans ce contexte précis (les côtes des Arcadins) où très peu reste à faire, l'espoir d'aller plus loin sera très faible. Le président Martelly ne peut rien faire pour le moment puisque la dictature du parlement l'en empêche. Mais nous souhaitons que la situation soit débloquée bientôt pour que ce pays puisse vraiment regarder vers l'avenir. Les gens de Préval et d'Aristide ont déjà eu leur chance et n'ont rien fait, pourquoi ne donnent-ils pas au peuple l'occasion de mettre Martelly à l’épreuve? Ont-ils peur qu'ils réussisse comme Aristide avait peur que Préval réussisse et a tout fait pour plonger le pays un peu plus dans l’abîme afin de faire briller son auréole de messie? Quelle mentalité bizarre que celle de certains politiciens haïtiens!

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