10/07/2011 18:11:00Auteur(e) La Redaction
La 17e édition de Livres en folie, qui s'est déroulée le 23 juin au Parc historique de la Canne à Sucre, a été marquée, selon Max Chauvet, le directeur général du Nouvelliste (coinitiateur avec La Unibank de la foire du livre), par « l'innovation et l'engouement des auteurs ». Ils étaient plus d'une centaine à signer leurs ouvrages en ce jour de la Fête-Dieu. Pour Franck Helmcke, le directeur général de la Unibank, l'innovation de Livres en folie est due à diverses activités : soirées poétiques et théâtrales, rencontres, conférences-débats, ateliers d'écriture, expositions d'ouvrages, ciné-débat. »
Parmi les activités innovatrices de la 17e édition de Livres en folie figure le prix Gardiens du livre, une initiative de ses organisateurs et partenaires. Sept personnalités haïtiennes du monde culturel, artistique et intellectuel ont été honorées, le mardi 21 juin, au Le Ritz, pour leur travail de sauvegarde, de protection et de préservation des fonds documentaires à caractère patrimonial. Il s'agit de: frère Ernest Even de la bibliothèque des Frères de l'Instruction chrétienne; le photographe Dominique Franck Simon, directeur de la bibliothèque des Pères du Saint-Esprit (fondée en 1873 par le père Daniel Weick); Françoise Beaulieu Thybulle, directrice générale de la Bibliothèque nationale; Jean Wilfrid Bertrand, directeur général des Archives nationales; l'historien Georges Corvington; l'historien Michel Hector, président de la Société haïtienne d'histoire et de géographie; le sculpteur et architecte Patrick Vilaire, cofondateur et directeur de la Fondation pour la recherche iconographique et documentaire.
« Ces personnalités ont, avant et après le 12 janvier, veillé sur le patrimoine haïtien ; et ils l'ont sauvé. Ils accomplissent un travail immense qui est de veiller sur notre mémoire », a rappelé la responsable de la Direction nationale du livre, Emmelie Prophète. Le prix Gardiens de la mémoire est symbolisé par la statuette d'une femme assise, lisant un livre posé grand ouvert sur ses genoux.
L'historien Pierre Buteau, qui a remplacé Georges Corvington à la cérémonie de remise du prix, a présenté ce dernier comme « un historien atypique, un historien à la fois moderne et classique, qui a fait de Port-au-Prince l'objet de ses recherches ». Georges Corvington a présenté sa ville natale en huit volumes, de sa fondation en 1743 à 1956, sous le régime de Paul Eugène Magloire. Selon Pierre Buteau, il fait le récit de la ville dans un style simple, concis et limpide.
Le sculpteur et architecte Patrick Vilaire a dédié le prix Gardiens de la mémoire à ses collaborateurs de la Fondation pour la recherche iconographique et documentaire. « Patrick Vilaire a été au lendemain du 12 janvier sur tous les fronts pour sauver des collections d'ouvrages et des oeuvres d'art », a rapporté Emmelie Prophète.
Avec l'aide des membres de sa Fondation, ce sculpteur et architecte avait sauvé les bibliothèques patrimoniales de Georges Corvington, d'Hénock Trouillot, de Constant, le fonds documentaire de la bibliothèque des Pères du Saint-Esprit, qu'il avait mis en caisse. Il a également protégé les collections du Musée d'art haïtien ainsi que les célèbres bas-reliefs du sculpteur cubain Drabanet. Patrick Vilaire a également contribué au sauvetage des trois murales restantes de la cathédrale Sainte-Trinité effondrée à la suite du tremblement de terre du 12 janvier. Ces oeuvres, qui ont résisté aux effets dévastateurs du séisme, sont aujourd'hui restaurées par les conservateurs du Centre de sauvetage de biens culturels (CSBC). Lors de la réception du prix Gardiens de la mémoire, l'artiste Patrick Vilaire a exhorté les autorités à ne pas se contenter de sauver le patrimoine : « Sauver un patrimoine n'est rien si on ne peut pas le restituer à la jeunesse du pays ».
Michel Hector, l'un des récipiendaires, a salué ce prix qui, selon lui, est « un hommage qui va surtout à madame Thybulle, au frère Even, à Wilfrid Bertrand, à Patrick Vilaire, qui l'ont bien mérité ». Le prix Gardiens de la mémoire se veut un geste d'encouragement et de reconnaissance de l'engagement de ces personnalités en faveur du livre et de la culture haïtienne.
C.A.
Le Nouvelliste
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/culture/gardiens-du-livre-honores-par-le-nouvelliste.html
Commentaire
Si chacun des citoyens disposant d'un peu de moyen en HAITI en faisait autant, on peut s'imaginer déjà le bien qu'il en résulterait. Il est donc encourageant que certains médias et d'autres institutions haïtiennes identifient ces personnes et les récompense avant....leur départ. C'est une manière intelligente d’éviter le cliché "les bons meurent trop tôt", cette mauvaise traduction d'un remords qui arrive toujours mal à propos.
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