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samedi 12 novembre 2011

De Port-au-Prince à Montréal…

L’actrice et publiciste Fabienne Colas est à Port-au-Prince en vue de la tenue d’un grand festival du film Québécois dans notre pays. Avec elle, Dany Laferrière, plus souvent à Port-au-Prince qu’on ne veuille bien l’admettre. Mais Dany n’en à cure d’expliquer son rapport au pays qui, va au-delà de simples mots ou justifications.
12/11/2011
L’actrice et publiciste Fabienne Colas est à Port-au-Prince en vue de la tenue d’un grand festival du film Québécois dans notre pays. Avec elle, Dany Laferrière, plus souvent à Port-au-Prince qu’on ne veuille bien l’admettre. Mais Dany n’en à cure d’expliquer son rapport au pays qui, va au-delà de simples mots ou justifications.
Depuis toujours, cet écrivain iconoclaste aux titres provocateurs adore se purger des « ismes » qui confortent pour s’ouvrir aux aventures humaines qui éloignent, momentanément, de la terre natale pour mieux la retrouver. Comme de fait, Dany est avec Fabienne au pays pour ce grand festival du cinéma dont l’un des objectifs est de changer le regard du monde sur ce « singulier » pays.
Dans le même temps, au Québec, les productions Incas reviennent avec une deuxième version du sommet des affaires Québec-Haïti. Il faut dire que les organisateurs ont de la suite dans les idées, une première rencontre avait été organisée en 2009, et n’était-ce le terrible séisme de l’année suivante les premières conséquences heureuses sur le climat des affaires au pays se seraient fait déjà sentir.
Quoiqu’ il en soit le deuxième sommet est bien parti. Il s’agit comme toujours de bien maintenir le cap, de ne pas s’égarer en chemin dans de vaines distractions, et de s’assurer au pays même du suivi institutionnel. Certaines institutions étatiques comme le Ministère du Tourisme sont du voyage et semblent décider à profiter de cette fenêtre d’opportunité.
Et de montrer que les Haïtiens sont sérieux, quand ils disent que leur pays est « open for business ». Qu’il ne s’agit pas surtout d’un slogan en plus, que le travail pour mettre ce pays en chantier a enfin commencé. Les signaux de ces derniers jours ont fait douter. Mais gardons le moral, surtout quand des initiatives revigorantes et rafraichissantes sont prises ici et ailleurs, comme pour envoyer un signal aux politiciens de tout poil que nous ne voulons plus qu’on nous donne « Nanna pou Sizane ».
Le chantier de l’aéroport est annoncé en grande pompe, à la satisfaction des usagers. L’hôtel des artistes sera bientôt construit du coté de l’aéroport ; le Montana met les bouchées doubles pour sa reconstruction ; l’hôtel Oasis sera bientôt au rendez-vous des bonnes affaires ; E-power, la nouvelle usine électrique, évolue à Cité Soleil et « éclaire » le secteur privé de son dynamisme.
Tout un peuple se prépare à relever le défi des éléments et à prouver au monde entier que sa résilience n’est pas du folklore. Pourvu que les femmes et hommes d’Etat qui sont mandatés pour sa gouvernance se fassent plus humbles, arrêtent de se mettre en scène pour diriger les feux de la rampe sur une nation meurtrie mais déterminée à se relever.
Le Gouvernement est en session spéciale sur les plages de l’hôtel Indigo. Le « team management » de l’entreprise Haïti est donc en retraite pour dégager des pistes de travail, une synergie d’action répète-t-on dans les couloirs des Ministères. Pourvu que ce ne soit pas qu’une bouteille à la mer.
Depuis si longtemps que l’on assiste à l’érection de chantiers de bonnes intentions, de feux d’artifices de projets, le pays attend encore d’heureuses surprises…et ne voit rien venir.
Comment chasser le naturel ? Faire enfin du neuf ! Un début de réponse est peut-être dans ces initiatives têtues ici et ailleurs.

Roody Edmé

Commentaire
Sans complaisance, en général, Roody Edmé est à prendre au sérieux quand sa voix raisonne à nos oreilles. En effet, c'est une injection d'optimisme qu'elle nous a administrée en nous annonçant, ce matin les activités fébriles qui se déroulent dans différents secteurs de l’intérieur et de l’extérieur d'Haiti touchant l'avenir immédiat de ce pays. La diaspora qui n'a jamais été en reste dans ce sens, plus que jamais se fait sentir, notamment, autour de la reconstruction. Reconstruction -avant tout mais pas seulement-physique. Mais il y a aussi un travail moral à accomplir. C'est en vérité l'un des rôles principaux que doivent assumer ceux qui sont à l’extérieur du pays. Car ceux de l’intérieur, par nécessité, font tout, sans réserves, ils ne ménagent absolument rien mais (à ce rythme, on a le droit d’être essoufflés par l'ampleur de la tache) quand une voix lointaine apporte sa propre note à ce concert de relèvement et de réhabilitation, elle charrie aussi sa part d’oxygène, la fraîcheur de ceux qui ne sont pas directement touchés (roch nan dlo), qui sont physiquement distants et ont le recul nécessaire pour évaluer froidement les dégâts de nos désastres chroniques. À leur manière, ils doivent assumer la tache de rappeler qu' "Haiti est encore viable" malgré les apparences. c'est d'abord cela, croyons-nous, le message à diffuser pour secouer ceux qui risquent avec raison de s'assoupir. Il y a des noms si emblématiques dans ce travail immense dont il est difficile de mentionner tous les acteurs! On peut quand même en retenir quelques-un dont Dany Laferriere, Fabienne Colas, Nancy Roc qui, a travers Les Productions Incas, fait un travail immense en faveur de son pays, mais aussi les autres...et ils sont nombreux, et partout, et ils se connaissent. Ils sont dans les usines, sur les chantiers, dans les bureaux, les écoles, les universités, en Haiti et ailleurs. Continuons, même en trébuchant, car l'heure est grave et le temps passe cruellement trop vite! Dans le cas d'Haiti, une minute de retard, voire une seconde, risque de faire en tout temps et tragiquement la différence entre la vie et la mort.

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