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lundi 14 novembre 2011

Haïti-Rép. Dominicaine : Représailles contre des Haïtiens, non loin du point frontalier Savann Bonm

dimanche 13 novembre 2011
par Ronald Colbert
Au moins 4 Haïtiens exécutés et plusieurs ressortissants Haïtiens portés disparus, après le décès accidentel par balle d’un ressortissant dominicain…

P-au-P, 13 nov. 2011 [AlterPresse] --- Depuis la soirée du mercredi 9 novembre 2011, des ressortissants dominicains ont initié des actes de représailles, notamment à “La Descubierta”, à l’encontre de ressortissants haïtiens, suite à la mort d’un des leurs, selon les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse
La victime dominicaine, dont l’identité n’est pas encore rendue publique, est un commerçant originaire de La Decubierta, touché par balle le 9 novembre, au moment où il tentait de mettre fin à une altercation entre deux Haïtiens au point frontalier dénommé Savann Bonm.
La balle serait partie accidentellement d’une arme d’un ressortissant haïtien, qui, lui aussi, essayait, en compagnie de la victime dominicaine, de faire cesser la dispute entre 2 compatriotes.
Environ une vingtaine de ressortissants haïtiens auraient déjà été exécutés, en territoire dominicain, dans la zone de La Descubierta, par des ressortissants du pays voisin d’Haïti, qui chercheraient à venger le décès de leur compatriote décédé au moment où il était transporté vers un hôpital.
Les habitants de Savann Bonm, où se tient un marché binational tous les mercredis, ont, à date (dimanche 13 novembre 2011), recensé les corps de 4 ressortissants nationaux, assassinés à coups de machettes.
Il s’agit de Anil Dejoie, dont le cadavre a été découvert à Kasik (territoire dominicain), Gabriel Michel, Odith (une femme ainsi connue, qui aurait été en concubinage avec le frère de la victime dominicaine) et de Cael Bellevue. Les corps des 3 derniers ont été identifiés à La Descubierta.
Les ressortissants haïtiens exécutés, qui vaquaient à des activités régulières en territoire dominicain, ignorent tout de l’incident enregistré le 9 novembre, indique à AlterPresse une organisation frontalière d’accompagnement des habitantes et habitants de Cornillon/Grand Bois, dont fait partie Savann Bonm.
Au moins 2 Haïtiens blessés ont pu regagner, dans des circonstances difficiles, Cornillon/Grand Bois et Thomazeau, deux municipalités situées au nord-est de la capitale Port-au-Prince.
Environ 3 autres blessés Haïtiens ont été emmenés dans un hôpital à Barahona. D’autres avaient été soignés dans un hôpital à la Descubierta, selon diverses sources jointes par AlterPresse.
Les autorités dominicaines auraient interdit l’accès des points frontaliers, proches de Savann Bonm, à des membres d’organismes de droits humains qui voulaient s’enquérir de la situation à La Descubierta.
Différents ressortissants dominicains, qui désapprouvent les opérations de représailles de leurs compatriotes envers les ressortissants Haïtiens après l’incident regrettable du 9 novembre 2011, usent de stratégies subtiles pour communiquer les informations aux organismes de défense de droits humains.
Un climat de tension prévaut actuellement dans la localité frontalière de Savann Bonm.
Les habitantes et habitants de Savann Bonm s’inquiètent du sort de plusieurs des leurs, portés disparus depuis le mercredi 9 novembre, quand ils s’étaient rendus en territoire voisin dominicain pour entreprendre des activités diverses.
De Savann Bonm (Haïti), il faut traverser les points frontaliers dominicains dénommés Kasik, Savanalyann et Los Pinos avant d’arriver à La Descubierta.
Plusieurs compatriotes Haïtiens, qui avaient des relations diverses avec des Dominicains à La Descubierta, se sont mis à couvert dans cette zone du territoire dominicain, par crainte de représailles.
Dans l’après-midi du samedi 12 novembre 2011, une délégation de l’administration politique centrale à Port-au-Prince a rencontré, à Savann Bonm, le maire de Cornillon/Grand Bois, Alix Bien-Aîmé, quelques heures après une visite d’officiels dominicains (incluant des militaires de haut rang) auprès de la municipalité haïtienne frontalière.
Dans l’intervalle, des interventions diplomatiques seraient en cours entre les autorités d’Haïti et de la République Dominicaine afin de parvenir à un apaisement de la situation de violences contre les ressortissants Haïtiens, qui a commencé le 9 novembre 2011 à La Descubierta, après la mort accidentelle par balle d’un ressortissant dominicain à la frontière commune entre les 2 pays. [rc apr 13/11/2011 16:30]

Ronald Colbert [AlterPresse - Haiti]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11889

Commentaire

ENCORE UN PRIX A PAYER POUR LA BOUFFONNERIE DES GOUVERNEMENTS HAÏTIENS?

Un nouvel incident qui met à nu l'inefficacité (pour ne pas dire l'inutilité pure et simple) d'un gouvernement en Haiti. Cette situation, et les Dominicains de tous les niveaux le savent, n'aura aucune suite. Haiti, ce pays dont la décadence est de plus en plus prononcée et à tous les points de vue (d'abord politique et diplomatique, évidemment) n'a jamais su faire valoir les droits de ces concitoyens nulle part, encore moins dans un pays qui lui fait des concessions en permanence. N'est-ce pas la République Dominicaine, en effet, qui sert d'exutoire aux Haitiens qui ne trouvent pas d'emploi dans le pays d'origine? Pourtant l'idée d'un contrôle de la natalité n'a jamais effleuré l'esprit de qui que ce soit. N'est-ce pas la Republique Dominicaine qui accourt la première au chevet de cette Haiti moribonde quand il y a un desastre naturel? Elle, au moins, elle est gouvernée par des hommes et des femmes suffisamment intelligents pour savoir qu'un problème en Haiti aura des repercussions directes sur un pays qui partage avec elle cette île étroite, notamment les problèmes écologiques, sanitaires et politiques. N'est-ce pas la République Dominicaine qui rappelle à la communauté internationale que, s'il n'y a pas d'investissements massifs en Haiti, ce pays sera de moins en moins viable? N'est-ce pas encore la République Dominicaine qui construit ce qui va être, apparemment, l'université la plus moderne du territoire haitien? Soit dit en passant, Michel Martelly est allé faire un tour sur les chantiers et en a profité pour se faire applaudir par des manifestants qui - dans un pays aveuglé par l'analphabétisme - ignorent complètement l'enjeu de l'instrumentalisation dont ils sont l'objet. Comment, dans de telles circonstances, vouloir que les gouvernements haïtiens réagissent, (agissent d'abord) ne serait-ce que pour demander justices contre les coupables, au cas où ces derniers seraient réellement de l'autre côté de la frontière? Car aucune enquête n'a encore eu lieu et, probablement, n'aura jamais lieu. Nous sommes malheureusement habitués à ces scénarios catastrophiques, tragiques. Dans toute autre circonstance et s'agissant d'un gouvernement digne de représenter des citoyens qu'il respecte, la mobilisation diplomatique serait inévitable et la recherche de solution immédiate. Mais on a affaire à un gouvernement haïtien...C'est synonyme d'inconscience, de lourdeur et de sans-gène...Et la vie continue mais pour qui? Des bouffons qui n'auront jamais le sens de l'honneur et de la dignité! Pourvu qu'ils mangent tous les jours aux dépens de ceux qui travaillent vraiment (les paysans, les ouvriers, les professionnels des secteurs autres que le gouvernement, quelques petits fonctionnaires du gouvernement qui croient encore à la notions de responsabilité, les ressortissants de la diaspora...). Cela suffit!

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