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dimanche 27 novembre 2011

Haiti-Duvalier : Seize organisations canadiennes demandent à Martelly de garantir les conditions d’un procès de l’ex dictateur

samedi 26 novembre 2011
Communiqué de la Concertation pour Haiti (regroupement d’organisations québécoises et canadiennes qui participent au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien), suivi d’une lettre au président Michel Martelly, en date du 24 novembre
Documents parvenus le 26 novembre à AlterPresse

La Concertation pour Haïti demande impérativement au gouvernement haïtien de traduire l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier en justice. Dans une lettre adressée au président de la République Michel Martelly, Michel Frenette, représentant d’Amnistie internationale Canada francophone au sein de la Concertation pour Haïti (CPH) soutient au nom de la Concertation que la tenue d’un procès juste et équitable permettrait de rendre justice aux milliers de victimes du duvaliérisme. Cela permettrait ainsi de restaurer la confiance du peuple haïtien en un système de justice efficace.
Selon la Concertation pour Haïti : « Il est maintenant impératif que le gouvernement haïtien confirme publiquement sa volonté de non-ingérence dans le travail des autorités judiciaires afin qu’elles mènent à terme des enquêtes approfondies et impartiales sur les graves violations commises sous le régime Duvalier. Il s’agit d’une occasion unique dans l’histoire d’Haïti pour mettre enfin un terme au cycle incessant de l’impunité qui a toujours prévalu et de permettre ainsi la reconstruction de la mémoire collective en préservant la dignité du peuple haïtien tout entier. L’histoire a montré qu’il ne peut y avoir ni réconciliation véritable, ni entente nationale digne de ce nom qui ne passe par la voie de la vérité, de la justice et de la réparation ».
Fondée en 1994, la Concertation pour Haïti est un regroupement d’organisations québécoises et canadiennes qui participent au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien en marche vers une société non-violente, plus juste et démocratique.

Montréal, le 24 novembre 2011

Son Excellence Monsieur Michel Martelly
Président de la République
Palais National
Rue Magny
Port-au-Prince
Haïti

Monsieur le Président de la République,

Fondée en 1994, la Concertation pour Haïti est un regroupement d’organisations québécoises et canadiennes qui participent au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien en marche vers une société non-violente, plus juste et démocratique.
La Concertation pour Haïti s’adresse aujourd’hui à vous pour que le pouvoir exécutif garantisse aux autorités judiciaires l’indépendance, les moyens matériels et financiers et la sécurité indispensables pour que soit déféré à la justice l’ex-président Jean-Claude Duvalier, afin que ce dernier fasse l’objet d’un procès juste et équitable.
Déjà, les plaintes déposées ont été jugées recevables et le juge d’instruction a transmis le dossier au Commissaire du gouvernement. Il est maintenant impératif que le gouvernement haïtien confirme publiquement sa volonté de non-interférence dans le travail des autorités judiciaires afin qu’elles mènent à terme des enquêtes approfondies et impartiales sur les graves violations commises sous le régime de Jean-Claude Duvalier. Non seulement parce que c’est son « devoir », comme l’a rappelé la Commission interaméricaine des droits de l’homme (Déclaration du 17 mai 2011). Mais aussi parce que c’est une occasion unique dans l’histoire d’Haïti pour enfin mettre un terme au cycle incessant de l’impunité qui a toujours prévalu. Pour vous, Monsieur le Président, qui aviez fait du rétablissement d’un État de droit un axe majeur de votre campagne électorale, c’est là une opportunité historique à ne pas manquer.
Tenir un procès juste et équitable, ce serait rendre justice aux milliers de victimes du duvaliérisme et restaurer la confiance des Haïtiens dans un système de justice renforcé. À l’inverse, mettre fin au processus confirmerait l’idée selon laquelle il n’y a pas de justice en Haïti, même pour les pires crimes.
Tenir un procès juste et équitable, ce serait également travailler à la « reconstruction de la mémoire collective et de la dignité du peuple haïtien tout entier » comme a tenté de le rappeler Amnistie internationale lors de la présentation de son rapport « On ne peut tuer la vérité », interrompue par les partisans de Jean-Claude Duvalier, le 22 septembre dernier.
Nous sommes conscients qu’aller de l’avant est une décision difficile à prendre et que bien des motifs, quelquefois d’apparence noble, pourront être évoqués pour s’y soustraire. Mais il n’y a pas d’échappatoire possible puisque l’histoire a montré qu’il ne peut y avoir ni réconciliation véritable, ni entente nationale digne de ce nom qui ne passe par la voie de la vérité, de la justice et de la réparation.
Nous sommes conscients également que mener à terme un procès juste et équitable à l’encontre de Jean-Claude Duvalier et d’autres agents de l’État placés sous ses ordres représente un immense défi pour le système judiciaire haïtien. Mais nous sommes convaincus qu’il peut être relevé avec le soutien technique de la communauté internationale. Si les autorités haïtiennes adressent une requête en ce sens au gouvernement et à la société civile du Canada, la Concertation pour Haïti fera pression pour qu’une réponse adéquate y soit apportée.
En Haïti, le Collectif contre l’impunité fait valoir que « l’impunité ne peut être le destin d’Haïti ». Donnez-leur raison, monsieur le Président, en profitant de ce rendez-vous exceptionnel de votre pays avec l’Histoire.
Soyez assuré de toute la considération des organismes signataires,
Michel Frenette Pour la Concertation pour Haïti

Organismes signataires :

Alternatives
Amnistie internationale Canada francophone
Association québécoise des organisations de coopération internationale (AQOCI)
Centre Justice et Foi
Centre international de solidarité ouvrière
Coalition pour la protection de l’environnement et le développement durable en Haïti (COPEDH)
Comité de solidarité/Trois-Rivières
Développement et Paix
Droits et Démocratie
Église Unie du Canada
Équitas
Handicap International
L’Entraide missionnaire
Regroupement des organismes canado-haïtiens pour le développement (ROCAHD)
Solidarité, Union, Coopération (SUCO)
YMCA du Québec

cc. Son Excellence monsieur Garry Conille Premier Ministre

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11957

COMMENTAIRE!!
Tonnerre!Foutre! Comme dirait sans hésiter Lionel Trouillot.
Mais nous prend-on pour des sauvages, des arriérés, des tarés qui ne font attention qu'à ce que les autres décident pour nous? Ce qu'ils décident de nous imposer? Devons-nous continuer à être utilisés pour la défense des intérêts d'autrui, de ceux qui, comme hier ou avant-hier, faisaient miroiter leurs morceaux de verre devant nos yeux afin de nous prendre les ressources dont nous disposions encore? Pour le moment, la dernière et la plus importante demeure notre dignité. Jusqu'à quand devrons-nous supporter d’être instrumentalisés (exactement comme des marionnettes) pour tout simplement camoufler les crimes de certains sournois? Les crimes ne sont-ils pas des crimes d'où qu'ils partent, où qu'ils soient perpétrés? Est-ce que les droits de l'homme doivent obligatoirement être une affaire d’intérêts individuels sélectifs ou de petits groupes bien financés? Est-ce que les droits de l'homme doivent être défendus, protégés par des aveugles, n'ayant d'yeux que pour certains crimes et se les bouchant sur d'autres? Les Duvalier ont commis des crimes, des atrocités, mais ils ne sont pas les derniers criminels en Haiti. Les autres ont-ils automatiquement l'immunité? Tartufes volontairement aveugles et hypocrites, répondez-nous! La mauvaise foi, la manipulation évidente dont font l'objet les victimes, les vrais victimes (non point ceux qui ont INTÉRÊT à l’être par procuration) des dictateurs, des tortionnaires, des délinquants armés et cravatés, disséminés à travers Haiti et le monde (y compris dans les pays les plus industrialisés, sinon d'où viennent les trafiquants d'armes?) ont raison d’être perplexes. Est-ce que la concentration sur Jean-Claude Duvalier, dont la poursuite judiciaire, si elle est honnête et objective, s’étend aux autres dictateurs et tortionnaires aussi, se justifie, n'est pas un prétexte pour nous détourner d'autres crimes tout aussi odieux que ceux commis moins récemment? Et ce non seulement en Haiti, mais aussi dans les pays mentionnés par ces organisations honorables, dont le Canada? Veut-on honnêtement découvrir, sans camouflage, sans fausse pudeur, sans cécité sélective, des criminels cachés sous des titres, des grades, des apparences qui sont loin d'être recommandables? Alors ouvrez vos portes à ceux qui ont des plaintes externes (à l'extérieur du Canada, dans les pays du tiers-monde mais au Canada aussi)mais locales aussi, et surtout faites-le sincèrement, sans arrières-pensées, et vous découvrirez des choses, des crimes. Le problème, c'est qu'il semble que la dénonciation des crimes les plus perfectionnés, ceux perpétrés par des policiers (utilisant les ressources les plus modernes), des fontionnaires haut placés, des amis ou des intimidateurs professionnels qui font peur, n'ont pas la même signification! L'hypocrisie a quand même ou, en tout cas, devrait avoir des limites. Une organisation nationale ou internationale qui utilise certains crimes pour en cacher d'autres risque à tout moment le discrédit. Est-ce que ces représentants hyper-expérimentés de ces organisations pourtant universellement connues et dotées des meilleurs instruments du monde, l'ignoreraient?


Renos Dossous, Ottawa-Gatineau, Canada
rdossous7@hotmail.com

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