La commission spéciale qui a passé au crible les documents de Daniel Gérard Rouzier à la Chambre des députésn'est ni pour ni contre le choix du Premier ministre désigné. Huit des neuf membres de ladite commission approuvent le rapport remis, jeudi soir, au bureau de la Chambre basse.
Haïti: « Examiner les pièces du Premier ministre désigné a été notre principale mission », s'est esquivé le député N'Zounaya Bellange Jean-Baptiste, interrogé sur la neutralité gardée par la commission spéciale qu'il a présidé. En une semaine, les neuf membres de ladite commission, subdivisée en sous-groupes, s'étaient rendus au ministère de la Justice et à la Direction de l'immigration et de l'émigration pour passer au peigne fin les pièces de Daniel Gérard Rouzier qui fut consul honoraire de la Jamaïque. « L'authenticité des pièces a été confirmée », a révélé le député Jean-Baptiste qui répondait aux questions des journalistes accrédités au Parlement.
Secrétaire-rapporteur de la commission spéciale, François Louystz Amyot défend lui aussi la décision de soumettre un rapport neutre sur le Premier ministre désigné. Interrogé sur l'accès de la commission ad hoc à tous les documents exigés dans le cadre de la désignation du Premier ministre, le secrétaire rapporteur joue la prudence. « Je n'ai pas à dire que les dossiers de Daniel Rouzier étaient complets ou pas, ni s'ils comportaient des anomalies. L'essentiel, la commission a fait son travail en acheminant le rapport au Bureau », a-t-il répondu au cours d'un entretien téléphonique au journal. Quelques heures avant de boucler le rapport, les problèmes du Premier ministre désigné avec le fisc, son passeport et sa carte de résidence aux Etats-Unis auraient été agités.
En attendant la réunion de l'assemblée, le député Rodon A. Bien-Aimé s'en prend au rapport paraphé par huit des neuf membres de la commission spéciale - Anel Bélizaire n'a pas signé le rapport déposé jeudi soir au bureau de la Chambre des députés. C'est un rapport mi-figue mi-raisin, a estimé le député Bien-Aimé qui n'a pas en mémoire un cas analogue depuis qu'il siège au Parlement, il y a cinq ans. « Les membres de la commission agissent en irresponsables, a estimé le représentant de Cerca-Cavajal au Parlement. Ou bien ils trouvent des anomalies dans les pièces de M. Rouzier qu'ils ne veulent pas révéler pour ne pas compromettre les chances du Premier ministre désigné ou bien les documents sont conformes et les membres de la commission ont des intérêts contraires. »
Le rapport, qui n'oriente pas clairement les députés sur le choix du candidat à la primature, est bouclé au lendemain des blocages (barricades) évoqués par le chef de l'Etat, Michel Martelly, au processus de ratification de son Premier ministre. Trois jours avant la séance en assemblée, le GPR, groupe majoritaire au Parlement, reste indécis sur son vote. « Soit nous voterons pour le Premier ministre désigné, soit nous ferons abstention », a fait savoir le sénateur Joseph Lambert, coordonnateur national de la plateforme Inite, majoritaire au sein du GPR. Chose certaine, dit-il, nous n'allons pas voter contre le Premier ministre désigné.
Daniel Rouzier, 50 ans, a besoin d'un vote favorable de la majorité des députés réunis en assemblée pour espérer franchir la même étape devant le Sénat de la République.
Claude Gilles et Jean-Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=93982&PubDate=2011-06-17
Commentaire
Ces députés se croient intéressants en compliquant ce qui est pourtant simple. Est-ce pour justifier le salaire qu'ils ne mériteront jamais tous unanimement? Même si les exceptions ne peuvent pas être négligées. D'où vient-il que ces gens prennent un malin plaisir à faire souffrir ce pays de leur tendance naturelle à faire de la politicaillerie? On ratifie un premier ministre désigné, s'il n'y a aucune objection sérieuse contre ou on le désapprouve afin qu'un autre prenne sa place. Cela est-il aussi compliqué qu'ils le font accroire? De toute évidence, non!
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