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mercredi 15 juin 2011

Martelly, "président clean" entouré d'ex-policiers à la " moralité douteuse

Le RNDDH a appelé le président Michel Joseph Martelly a se séparer de certains ex-policiers à la " moralité douteuse" dans son entourage immediat, renvoyés de la PNH à cause de leur implication présumée dans le trafic de drogue. La présidence analyse la requête. Guy Philippe s'insurge contre l'organisation de défense des droits de l'homme qui, à ses yeux, avilit des professionnels voulant servir leur pays. Par ailleurs, une source à la PNH a démenti les "rumeurs" laissant croire que le président Martelly aurait exercé des pressions sur Mario Andresol pour lui exiger de réintégrer ces ex-policiers par qui le polémique arrive.
Haïti: Le RNDDH a attiré l'attention du président Michel Joseph Martelly sur la présence dans son entourage « d'ex-policiers à la moralité douteuse » dans une correspondance datée du 9 juin 2011. « Plusieurs ex-policiers dont Noel Godwork, Jacky Nau, Gilbert Dragon, Carel Alexandre et Will Dimanche, renvoyés de l'institution policière, ont intégré votre service de sécurité alors qu'il pèse sur eux de sérieux doutes quant à leur implication présumée dans le trafic illicite de stupéfiants, la violation des droits humains et autres actes répréhensibles », a écrit l'organisation de défense des droits de la personne.
« Tous ces ex-policiers tournent autour de vous et font partie de votre service de sécurité. Aujourd'hui, ils entreprennent des démarches en vue de réintégrer la PNH », a souligné le RNDHH pour qui la réintégration d'ex-policiers, en dehors des règles préétablies, au sein de l'institution policière, représenterait un retour aux anciennes pratiques arbitraires, à l'ère des promotions irrégulières, du favoritisme, de la politisation de la PNH et de la transformation de la PNH en une milice privée. En dépit des nombreux reproches pouvant être adressés à l'institution policière, poursuit le RNDDH, force est de constater que des efforts ont été consentis dans le but de la structurer et de la professionnaliser tant soit peu, a noté l'organisation. « Les postes de responsabilité doivent être confiés à des hommes et des femmes de grande moralité, au dessus de tout soupçon car, les institutions étatiques ne doivent pas constituer un lieu de refuge pour les individus en conflit avec la loi ou un repaire de bandits », a rappelé le RNDDH au président Joseph Michel Martelly.
La lettre est reçue et analysée par la présidence
« Nous avons reçu la correspondance du RNDDH. Elle a été prise en compte. Mais, n'ayant pas été documentée, nous nous penchons sur les bien-fondés de ces allégations, de ces informations pour y apporter telle mesure ou attention nécessaire », a confié au journal Me Grégory Mayard Paul, conseiller privé du président Michel Joseph Martelly, le mardi 14 juin 2011.
Le courroux de Guy Phillipe
Cité dans la lettre du RNDDH rapportant les informations d'une enquête de l'IGPNH ayant révélé qu'une réunion préparatoire à l'atterrissage le 10 septembre 1999 d'un petit avion en provenance de Colombie avec 450 kilos de cocaïne s'était tenue deux jours plus tôt à Pèlerin 6, chez Guy Philippe, ce dernier a vertement critiqué cet organisme de défense des droits humains. "C'est de la médisance visant à avilir des gens, des professionnels", a réagi Guy Philippe sur les ondes de Radio Kiskeya, le mardi 14 juin 2011.
"Le RNDDH devra répondre de ses actes devant la justice", a ajouté Guy Philippe. "Cette organisation est à la solde de gradés de la PNH qui ont peur d'un changement de commandement à la tête de l'institution", a-t-il dit, dédouanant avec fougue les policiers « indexés ». "Ces policiers ont abandonné leurs postes après l'incident « Ronald Cadavre », en octobre 2000", a expliqué Guy Philippe." Aristide revenait au pouvoir et il y avait des persécutions politiques", a argumenté l'ex-commissaire de police, meneur de l'Armée du Nord en 2004, recherché par la DEA à cause de son implication présumée dans le trafic de stupéfiants. « On avait voulu me tuer. Je suis prêt à répondre aux questions de la justice. J'attends le départ du pouvoir de René Préval », avait indiqué dans la presse Guy Philippe il y a un peu plus d'un mois.
Martelly n'a pas exercé de pressions sur Andrésol
« A aucun moment de la durée le président Martelly n'a demandé au directeur général de la PNH Mario Andrésol d'intégrer ces policiers révoqués, indexés dans la lettre du RNDDH », a révélé sous le couvert de l'anonymat une source à la direction générale de la PNH.
Le RNDDH a cité dans sa lettre des rapports d'enquête de l'IGPNH au moment où Me Luc Eucher Joseph dirigeait la police des polices. Cependant, en ce qui concerne Will Dimanche, les allégations indiquant qu'il fait l'objet d'une enquête dans l'assassinat de Manoucheka LOUIS JEAN BRICE, épouse de l'ex-directeur départemental de l'Ouest, Ralph Stanley JEAN BRICE, assassinée le 10 septembre 2010 vise à le nuire", a indiqué cette source. Will Dimanche a effectivement été entendu par la DCPJ dans cette enquête car il a acheté à un individu le téléphone de Manoucheka LOUIS JEAN BRICE.
Il a permis à la police judicaire de trouver la personne qui lui avait vendu le téléphone. Le vendeur de téléphone et une autre personne sont gardés à vue pour les besoins de l'enquête, a poursuivi cette source, qui a ajouté que Will Dimanche n'était pas dans la police en 1999 lors de l'affaire des 450 kilos de cocaïne qui refait surface aujourd'hui.
Martelly est « clean »
Sous les projecteurs après la divulgation de la lettre du RNDDH, le président Michel Joseph Martelly ne s'est pas encore prononcé sur ce dossier. Cependant, candidat à la président, Martelly avait indiqué qu'il était « clean », propre.
« En ce qui a trait au milieu de la drogue et aux autres milieux que vous évoquez, je dirai tout simplement que je reste et demeure clean. Personne ne peut m'accuser de quoi que ce soit », avait répondu M. Martelly à une question du journal Le Nouvelliste. « Sauf, avait-t-il ajouté, quand je faisais de la musique, j'avais fait des petits détails. Et les petits détails, je les faisais devant vous. Et aujourd'hui encore, j'assume. On peut parler de jupe, de pantalon, de tout ce que vous voulez ».
Encore plus percutant, Martelly avait remis une couche : « En tant qu'homme, je ne me suis jamais sali les mains. Je le dis, et je vous regarde droit dans les yeux en le disant. Je suis clean, c'est pourquoi ce n'est pas un seul dossier qu'on essaie de me mettre sur le dos », avait-t-il dit. « Je suis victime d'un matraquage (maspinay). Et malgré tout, le peuple continue de croire en nous et nous allons jusqu'à la victoire finale », avait révélé Joseph Michel Martelly à cette conférence de presse à l'Hôtel Ollofson.
60% de la cocaïne qui arrive aux Etats-Unis et en Europe en provenance de l'Amérique du Sud transitent par la République d'Haïti et la République dominicaine, selon les chiffres communiqués par la DEA. Et des dizaines de pistes clandestines sont disséminées un peu partout dans le pays. « Plus d'une trentaine au total », selon une source à la police judiciaire, qui souligne la permanence des réseaux de narcotrafics. Les trafiquants utilisent des éléments des forces publiques,tentés par le gain facile.
"C'est ainsi depuis bien longtemps. Même du temps des FAD'H », a-t-elle indiqué, soulignant que la filière colombienne est aussi active que la filière vénézuélienne ces derniers temps.
Longtemps après le renvoi des policiers cités dans la lettre du RNDDH, le trafic de stupéfiants était encore florissant. Jean Nesly Lucien, chef de la police, Fourel Célestin, sénateur, président de l'Assemblée nationale avaient été incarcérés aux Etats-Unis à cause de leur implication dans le trafic de drogue en Haïti où les dealers ne sont pas légion à croupir en prison et les proces de dealers tres rares dans les annales de la justice haitienne.
Joseph Michel Martelly, entouré d'ex-policiers à la « moralité douteuse », selon le RNDDH est attendu au tournant. Va-t-il évoquer l'absence de condamnation pour maintenir ces policiers ? Est-ce qu'il va trancher ? Il n'est que d'attendre. Proprement....
Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
RNDDH détaille
Le 9 septembre 1999, a révélé le RNDDH, sur mandat de perquisition du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance du Cap-Haitien d'alors, le Commissaire Municipal Mercin PIERRE a perquisitionné l'Hôtel "Le Voyageur", situé à Plaine du Nord, département du Nord et trouvé sur les lieux plusieurs cadres de la PNH, des policiers en provenance du département de l'Ouest, des ressortissants étrangers de nationalités colombienne, dominicaine et un trafiquant de drogue Haïtien très connu, Roger MOMPREVIL .
Sont concernés, les policiers Didier SEIDE, Commissaire Municipal, alors responsable de l'Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN); Godwork NOEL, Commissaire Municipal, responsable alors du Commissariat de l'Arcahaie ; Lewis BOURGOUIN, Commissaire Commissariat de Pétion-Ville; Dragon GILBERT, Commissaire Municipal, responsable du Commissariat de la Croix-des-Bouquets ;Patrick DORMEVIL, Commissaire Municipal, responsable du Commissariat de l'Aéroport de Port-au-Prince; Jean Frislet FRANCOIS, Inspecteur Municipal, affecté au Commissariat de l'Aéroport de Port-au-Prince, a précisé le RNDDH.
« L'enquête policière conduite par l'Inspection Générale de la Police Nationale d'Haïti (IGPNH) a révélé qu'une réunion préparatoire avait été organisée le 8 septembre 1999 à la résidence du Commissaire Principal Guy PHILIPPE, située à Pèlerin 6 avec la participation des agents de la PNH susmentionnés et du Commissaire Jacky NAU, aux fins de réaliser l'atterrissage d'un petit avion en provenance de la Colombie avec à son bord une cargaison de quatre cent cinquante (450) kilogrammes de cocaïne. Cet atterrissage a eu lieu le 10 septembre 1999, dans la zone de Savane Carrée, localité située entre les communes de Fort-Liberté et de Ouanaminthe, dans le département du Nord-est. La drogue a été transportée de Savane Carrée au Cap-Haitien dans l'un des véhicules des policiers et remise au narcotrafiquant Roger MOMPREVIL pour être acheminée à Port-au-Prince », a rappelé le RNDDH, citant un rapport de la DEA adressé au Directeur Général de la Police Nationale d'Haïti (DGPNH) d'alors, Pierre DENIZE, l'informant qu'un petit avion avait survolé Fort-Liberté dans la soirée du 10 septembre 1999 », poursuit le RNDDH, rappelant la révocation, après enquête de l'IGPNH, de plusieurs policiers dont : « Didier SEIDE, Commissaire Municipal, renvoyé de la PNH le 2 mai 2000, pour affaire de stupéfiants; Godwork NOËL, Commissaire Municipal, identifié par son numéro d'immatriculation 11-BC-2705, révoqué le 2 mai 2000 pour affaire de stupéfiants ; Feu Jean Lewis BOURGOUIN, Commissaire Municipal, identifié par son numéro d'immatriculation 11-PP-039, renvoyé de la PNH le 2 mai 2000 pour affaire de stupéfiants ; Patrick DORMEVIL, Commissaire Municipal, révoqué le 21 mars 2000 pour affaire de stupéfiants ».
« En 2003, le Gouvernement Américain a annulé le visa d'entrée aux Etats-Unis d'Amérique de plusieurs personnalités du pays dont des agents de la PNH, des Parlementaires de la quarante-septième législature et d'autres citoyens Haïtiens en raison de leur implication dans le trafic illicite de stupéfiants. Le Commissaire Carel ALEXANDRE alors Directeur Central de la Police Administrative a aussi été l'objet de cette décision. La liste de onze (11) des personnes concernées par cette décision est apparue dans l'édition du quotidien Le Nouvelliste du week-end du 31 janvier au 2 février 2003, # 36617. De plus, en 2004, le Commissaire Carel ALEXANDRE a été renvoyé de la PNH pour abandon de poste », a rapporté cette organisation de défense des droits de la personne.
« Le Commissaire Principal Will DIMANCHE, identifié par son numéro d'immatriculation 11-BC-147, alors Inspecteur Municipal, a été révoqué le 30 septembre 1997 pour abandon de poste et utilisation de véhicules de la PNH à des fins personnelles. Il est réintégré au sein de l'institution policière pour être révoqué une seconde fois le 15 avril 2004 pour promotion irrégulière, abandon de poste et irrespect du Code de Déontologie Policière. Depuis 2006, il a été réintégré une nouvelle fois, au sein de la PNH », a écrit le RNDDH qui a par ailleurs révélé que le Commissaire Principal Will DIMANCHE fait l'objet d'une enquête policière pour son implication présumée dans l'assassinat de la dame Manoucheka LOUIS JEAN BRICE, épouse de l'ex-directeur Départemental de l'Ouest, Ralph Stanley JEAN BRICE, assassinée le 10 septembre 2010 par un commando au moment où elle rentrait chez elle.

Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com
Commentaire
Attendrons-nous que la drogue dont on a commencé à nous servir de grandes bouffées depuis le règne des militaires post-duvaliéristes, sans aucune interruption jusqu’à maintenant, nous congestionne les narines avant de réagir? Les ex-militaires et ex-fonctionnaires d'Aristide y compris son ex-chef de la police Nestly Julien, grand protecteur des narcotraficants devant l’éternel, d’après toutes les enquêtes de l’époque en commençant par celles des Etats-Unis, où il a atterri en prison...tout nous indique que nous sommes attrapés. Et pourtant, il faut réagir!

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