Haïti: L'envoyé spécial adjoint de l'ONU pour Haïti Paul Farmer, plaide en faveur de l'octroi direct de l'aide internationale à l'Etat haïtien afin d'accélérer la reconstruction, de renforcer les institutions, de créer des emplois et d'améliorer les services public, apprend AlterPresse.
« Le fait que 99% du financement de secours contourne les institutions publiques haïtiennes rend par exemple le leadership du gouvernement d'autant plus difficile », souligne Paul Farmer dans l'introduction d'un rapport publié le jeudi 23 juin.
Pour lui, le flux financier de l'aide devrait « se concentrer sur la création d'un secteur public robuste et d'un secteur privé sain, de façon à offrir des opportunités significatives aux citoyens ».
Ainsi le flux de l'aide financière devrait « transiter par l'Etat Haïtien afin que les haïtiens soient en mesure de disposer de ces fonds », poursuit-il.
« Près de 99% de l'aide d'urgence post sismique a été décaissée vers des agences humanitaires bilatérales ou multilatérales, la Croix-rouge, des fournisseurs de services non étatiques, des ONGs, et des contractants privés », précise le rapport.
Plus de 60% des fonds promis pour les exercices cumulés 2010 et 2011 demeurent non décaissés, souligne-t-il.
« Au cours de l'année passée, les bailleurs ont décaissé plus de 1,74 milliard de dollars pour des activités de reconstruction, mais plus de la moitié (2,84 milliards de dollars) de ce qu'il avait promis pour 2010 et 2011 demeurent entre leurs main », déplore Farmer.
Le rapport indique que l'aide à Haïti a triplé entre 2009 et 2010, augmentant de 1,12 milliard de dollars (142,1 millions en secours et 977,6 millions de dollars en aide au développement) à environ 3,27 milliards de dollars au total (1,55 milliard de dollars en secours et 1,73 milliard en reconstruction et aide au développement).
L'aide des bailleurs bilatéraux et multilatéraux demeure une ressource beaucoup plus importante que les recettes internes du gouvernement haïtien, approximativement 130% des recettes internes du gouvernement en 2009 et 400% des recettes internes du gouvernement en 2010, selon les estimations.
AlterPresse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=94235&PubDate=2011-06-26
Commentaire
Une évaluation rapide mais objective de l'aide internationale aux pays sous-développés indique clairement que la plupart des fonds nominaux reste aux mains des ONG qui servent de médiatrices entre les NÉCESSITEUX et les institutions internationales. Les gouvernements ont toujours été écartés. Est-ce pour mieux valider la thèse de la corruption? C'est vrai qu'en général, il y a beaucoup de corrompus dans nos murs, mais n'est-ce pas aussi (quand on leur confie l'aide promise)une manière de les surveiller de près et de leur ôter le prétexte de l'insuffisance de fonds. Ce qui, paradoxalement, leur permet de s'approprier ce dont ils disposent comme ne pouvant rien résoudre. Nous n'ignorons pas que le problème, tel qu'il se pose n'est pas obligatoirement facile à résoudre, mais dans le cas d'Haiti, n'y a -t-il pas un comité de reconstruction dont fait partie l'ex-président Bill Clinton lui-même? Alors qu'est-ce qu'on attend?
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