Wikileaks met tout, tout nu
12/06/2011 01:27:00Auteur(e) La Redaction
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Edito par Frantz Duval
Wikileaks a changé la donne dans les relations internationales. Les câbles diplomatiques ne sont plus inviolables, réservés aux seuls yeux autorisés et à ceux habilités à manipuler les lourds secrets que les Etats accumulent sur leurs amis, alliés et ennemis. Plus besoin d'espion ingénieux ou d'écoute sophistiquée. Tout et n'importe quoi se retrouve dans la presse du jour au lendemain depuis que ce site a réussi à se faire livrer par un militaire américain les secrets les mieux gardés de la diplomatie américaine.
On croyait les USA à l'abri des indiscrétions sur ses intentions, réflexions et plans pour Haïti. Ce n'est plus le cas depuis que deux hebdomadaires de la diaspora ont mis la main sur les fameux câbles qui nous concernent.
Il ne s'agit plus de considérations sur les sentiments et agissements du président René Préval comme l'avaient fait découvrir les premiers câbles qui concernaient notre pays. Nous sommes depuis une semaine dans le domaine des gros intérêts. De ces raisons que la raison ne connait pas, le coeur encore moins. C'est le jeu pwen n fè pa, mò rèd, pas de cadeaux même aux petits.
Deux sujets sensibles, le salaire minimum qui avait fait l'objet d'une âpre bataille et l'accord Petrocaribe qui permet au gouvernement haïtien de bénéficier d'un volant de liquidités conséquent avaient fait l'objet des attentions de nos amis américains si l'on en croit les révélations distillées après lecture des câbles de Wikileaks dans les deux hebdos.
Le Nouvelliste a fait son travail. La voix autorisée de l'ambassade américaine que Roberson Alphonse cite dans son article ne dément ni ne confirme. Elle se retranche derrière la loi américaine qui interdit de voir, donc de commenter ces documents réputés classés top secrets.
Dans l'entourage de l'ancien président René Préval, le mutisme est complet. Nous ne savons pas les raisons qui incitent à ce grand silence. Ni le président, ni ses anciens conseillers n'ont voulu parler au journal.
Tout le monde se souvient cependant de la grande bataille que la présidence Préval, seule, sans l'appui du Premier ministre ni du gouvernement, avait mené pour convaincre et forcer les Chambres à revenir sur une loi votée et, grande première dans l'histoire, revoir à la baisse le salaire minimum accordé au secteur de la sous-traitance par la première version votée du texte. Etait-ce comme le laisse croire les révélations de Wikileaks pour faire plaisir aux multinationales américaines et attirer des emplois?
Pour Petrocaribe, si guerre ou pression il y en a eu, la presse n'en sut rien. Seul acte concret, les éclopés de la bataille sont identifiés. Très vite après la signature de Petrocaribe, les deux multinationales les plus importantes du marché des carburants décidèrent de mettre la clé sous la porte, de cesser toutes leurs activités en Haïti et de liquider leurs possessions.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
Source: Le Nouvelliste
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/opinion/4266.html
Commentaire
Comme quoi ce n'est pas parce que les gens meurent de privation de toute sorte qu'on n'a plus le droit de les exploiter à outrance. La plupart des multinationales sont des sangsues qui ne pensent qu'à la façon la plus efficace de boire le sang de leurs victimes. La majorité de ces victimes-là se recrutent précisément dans les pays sous-développés. Les autres savent trop bien comment se défendre. Mais il faut dire aussi que les chefs d’état inaptes favorisent les choses à leur associés clandestins sur le dos du peuple, mais au nom du peuple.
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