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mercredi 21 septembre 2011

Faut-il en finir avec la CIRH ?

EDITO
Haïti: La question peut paraître saugrenue, en plein triomphe de la coopération internationale à l'occasion de la semaine marquant la grand-messe de la 66e Assemblée générale des Nations unies et la rencontre annuelle de la Clinton Global Initiative, que faut-il faire de la CIRH ?
La CIRH est comme issue de la matrice de ces deux organisations supranationales. L'une, l'ONU, composée d'Etats amis d'Haïti ou sensibles à son sort, et l'autre, la CGI, formée d'amis qu'un homme d'Etat sensibilise à notre sort depuis quelques années, sans trop de succès.
Ban Ki-moon ou Bill Clinton - le second représentant spécial du premier cité-, que le président Michel Martelly rencontre toute cette semaine, doivent eux aussi pourtant se demander s'il n'est pas temps de passer à autre chose : la CIRH n'ayant pas pu transformer les promesses qui avaient abondé dans son berceau dans les couloirs de l'Onu en mars 2010, en projets concrets.
D'ailleurs, le mandat de la Commission Intérimaire de Reconstruction d'Haïti arrive à son terme dans quelques semaines. N'est-ce pas le bon moment de lui dire adieu dignement ?
Pour bien faire les choses, Garry Conille, le représentant de Clinton, qui mettait les voiles pour une carrière en Afrique, revient par la grande porte pour présider la CIRH s'il est confirmé comme Premier ministre.
Conille a en main toutes les ficelles pour créer une nouvelle structure qui remplacerait ce canard boiteux de CIRH sans que personne ne perde la face. Il n'aura aucun regret à clore le chapitre de cette aventure unique d'un instrument mal adapté à sa mission. Il en sait assez sur le dindon et la farce.
Dans une note de presse mise en circulation par le bureau de presse de la présidence lundi, un passage a attiré l'attention. Lors d'une importante réunion au cours de laquelle le président Martelly présentait les priorités de sa présidence, la France a opté pour plus de cohérence et une haïtianisation du processus de reconstruction.
Cet appel des représentants de la France revient à chaque fois que le sort de la CIRH est sur le tapis. Sera-t-il entendu cette fois?
La presse n'ayant pas été invitée à suivre les pérégrinations de Martelly à New York le président Martelly préférant offrir du prédigéré à l'opinion contrairement à René Préval l'an dernier difficile de donner le vrai ton de ce qui se passe cette semaine.
Autres indications que la coopération ne se porte pas pour le mieux, le président n'a que les mots "investissement privé" en bouche. Il multiplie les rencontres. La dernière en date, après le show devant les happy few qui ont signé de gros chèques pour une chaise au Clinton Global Initiative mardi, était avec l'homme d'affaires et philanthrope George Soros.
Soros, qui connaît bien Haïti, où il a des investissements et finance des projets comme ceux de la Fokal, a confié qu'il souhaite, lui aussi, voir notre pays se relever et a promis d'apporter toute son aide à ce nouvel essor qu'espère Martelly, selon le service de presse du président.
Soros et Clinton, comme la CIRH, font partie des solutions importées qui nous emplissent d'espérance avant de nous laisser en chemin avec nos maux depuis des années qu'ils font la navette dans nos murs et se penchent sur nos problèmes...
Martelly, comme d'autres avant lui, est émerveillé par les éclats du potentiel de ses nouveaux amis. Qui lui dira qu'il doit avoir en poche un plan B ? Les nouvelles de l'économie mondiale ne sont avenantes ni pour les teneurs de kwi ni pour les investisseurs.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=97376&PubDate=2011-09-20

Commentaire
Ceux qui militent pour l’élimination pure et simple du CIRH pourraient aussi nous dire ce qu'ils proposent comme alternative. Car cette institution, pour imparfaite qu'elle soit, et elle l'est assez, fonctionne comme ne l'a pas fait le gouvernement Préval, par exemple. Il y a même des accusations de corruption contre elle quand on mentionne les quatre milliards déjà (dit-on) dépensés sans résultat visible. Bref, si malgré la présence de Clinton et d'autres yeux de l'international (et tout ce que cela suppose de risque de publicité négative contre un fraudeur potentiel) il y a eu des contrats douteux, que ne ferait-on pas en leur absence? Les fraudeurs haïtiens ont besoin d’être surveillés. Un gouvernement haïtien, quel qu'il soit, serait obligé ou de se boucher les yeux et laisser faire, ou de monter dans le même bateau; à moins d'avoir les bras solides et longs. En tout cas, les hommes et les femmes recommandables d'Haiti-et il y en a comme partout- se tiennent pour la plupart loin de la politique. Et c'est très dommage! Alors qu'on ne nous dise pas que la CIRH, qui est réellement peu efficace, serait avantageusement remplacée par un club où personne ne surveillerait personne. Ce ne serait pas mieux, ce serait plus dangereux. Si l'on y ajoute l'arrogance caractéristique des corrompus traditionnels, "sak pa kontan anbaké!"...
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