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mercredi 20 juillet 2011

Gaillot Dorsainvil, de gré ou de force

Une décision historique: le chef du parquet de Port-au-Prince veut absolument auditionner le président du CEP et deux conseillers électoraux sur les nombreuses dénonciations de fraudes et de corruptions qui ont émaillé les dernières élections. Sonel Jean-François a déjà décerné des mandats d'arrêt contre Gaillot Dorsinvil, Ribel Pierre et Anténor Guerrier. « La police nationale - étant l'auxiliaire de la justice - compte bien exécuter les mandats », a déclaré le chef de la PNH, Mario Andrésol.
Haïti: « Trois chefs d'inculpation sont retenus contre ces conseillers électoraux : corruption de fonctionnaire, concussion et association de malfaiteurs », selon le chef du parquet de Port-au-Prince. « Nous avons déjà décerné les mandats d'arrêt contre Gaillot Dorsinvil, Ribel Pierre et Leonel Raphaël et nous attendons que la DCPJ les arrête et nous les amène au parquet. Nous sommes en concertation avec la Direction centrale de la police judiciaire, et la police est déterminée à arrêter ces messieurs », a indiqué Sonel Jean-François.
« Nous avons voulu qu'ils viennent au parquet afin de les auditionner, mais malheureusement ils ont refusé. Nous nous sommes trouvés dans l'obligation de les forcer à venir... », a-t-il renchéri, pour expliquer sa décision de décerner des mandats d'arrêt contre ces hauts fonctionnaires de l'Etat.
Selon le magistrat, il y a une enquête qui avait été ouverte sur le dossier par l'ex-commissaire du gouvernement, Harrycidas Auguste. « Certains membres du Conseil électoral provisoire ont comparu au parquet et ont été auditionnés, mais malheureusement Gaillot Dorsinvil, Ribel Pierre et Leonel Raphaël que nous avons invités, ne se sont pas présentés au parquet », s'est-il désolé.
« J'estime qu'ils ont défié l'autorité de la Justice alors qu'il y a présomption de corruption de fonctionnaires. Il y a une information qui est ouverte, il faut que nous les entendions sur les faits que la clameur publique leur reproche: il y a eu un scandale lors des dernières élections », a-t-il expliqué.
Selon Me Jean-François, le parquet est compétent pour poursuivre les membres d'une institution électorale provisoire. Seuls les membres du Conseil électoral permanent, a-t-il souligné, échappent à la justice ordinaire et sont passibles de la Haute Cour de justice s'ils sont accusés de crimes de haute trahison.
De son côté, le chef de la police nationale a fait savoir que l'institution qu'il dirige ne peut qu'exécuter les ordres de la justice. « La police nationale - étant l'auxiliaire de la justice - compte bien exécuter le mandat », a soutenu Mario Andrésol.
Par ailleurs, le président du Sénat a fait savoir que le Grand Corps n'a rien à voir dans cette affaire de mandat. Selon le sénateur Rodophle Joazil, la commission spéciale sénatoriale qui enquêtait sur les graves accusations de fraudes qui ont suivi les élections - a bien remis son rapport au Bureau du Sénat, mais aucune séance y relative n'est encore réalisée. « Ce serait une grave erreur de la part du commissaire du gouvernement si sa décision de décerner des mandats contre les juges électoraux est basée sur le travail de la commission », a-t-il lancé.
Pour sa part, le vice-président de la commission Justice et Sécurité de la Chambre basse a vivement critiqué la décision de Me Sonel Jean-François. Selon le député Fritz Emmanuel Bourjolly, le commissaire du gouvernement a violé la loi électorale en agissant ainsi. Le parlementaire a exhorté le magistrat de se ressaisir, puisque, a-t-il dit, seule la Haute Cour de justice peut décider du sort des conseillers électoraux.
Le débat est ouvert dans la société
Les avis sur une éventuelle arrestation des conseillers électoraux divergent, dépendamment de l'intérêt. Une décision exceptionnelle du parquet de Port-au-Prince, qui suscite beaucoup de réactions. Etant membres d'un Conseil électoral provisoire, sont-ils passibles par-devant les tribunaux de droit commun ? Non pour certains avocats, oui pour d'autres. Le débat est donc ouvert.

Robenson Geffrard
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95089&PubDate=2011-07-19

Commentaire
Ce n'est tout de même pas une mauvaise chose à un moment où l'on prétend que les citoyens se sentent concernés par ce qui se passe sur cette portion d’île. Que le débat continue! Mais surtout qu,il porte des résultats convaincants! Car on ne peut pas passer sa vie à frauder et à ne voir aucune réaction. Cela serait un fort mauvais exemple pour ceux qui sont appelés à prendre les rennes du pouvoir demain, les enfants et les jeunes. Les autorités actuelles ont très peu à faire pour encourager la population à les suivre. Et ce geste pourrait être le premier. Tout dépendra du zèle employé et des fruits qu'on en obtiendra.

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