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vendredi 15 juillet 2011

Nouvelle gifle pour la société haïtienne

La communauté estudiantine haïtienne en République dominicaine est sous le choc, après l'assassinat par un Dominicain de Rooldine Lindor, une étudiante de 20 ans en Génie informatique à l'Université
technologique de Santiago (UTESA), le mardi 12 juillet 2011. Selon le GARR, Rooldine a été violée puis assassinée à Hipodromo, zone orientale de Santo Domingo, après avoir été dépouillée de 18 000 pesos (US$500) devant lui servir pour la location d'une maison. Son "locataire-meurtrier" est sous les verrous.

Haïti: La mère de Rooldine Lindor, originaire de Mariani, est actuellement en République dominicaine pour essayer de rapatrier le cadavre de sa fille qui s'y était retrouvée pour étudier le génie informatique. A la recherche d'une maison à louer, explique le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Refugiés(GARR), Rooldine a rencontré un nommé Eddy Mendoza, un Dominicain, qui lui a fait savoir qu'il pouvait lui en affermer une. Le mardi 12 juillet 2011, M. Mendoza est donc venu chercher l'étudiante, prétextant qu'il allait lui faire signer son contrat de logement.
Bizarrement, Rooldine n'est jamais rentrée chez elle ce jour-là. Après beaucoup de recherches, indique le GARR, contacté par Le Nouvelliste, son cadavre a été retrouvé dans une maison abandonnée à Santo Domingo, le mercredi 13 juillet, à 2h p.m. Selon les informations recueillies, une corde a été retrouvée à son corps et des coups de couteau ont été constatés sur son corps, particulièrement autour du cou.
Pour le moment, souligne le GARR, l'autopsie du cadavre de l'étudiante est en cours. En fait, quelques heures avant, la tension était montée avec la famille et les amis de la victime qui ont gagné les rues, réclamant le corps de la jeune étudiante pour autopsie.
Selon notre interlocuteur, Eddy Mendoza, l'assassin présumé, a été arrêté le mercredi 13 juillet à Boca Chica par la police dominicaine et aurait déjà répondu à plusieurs questions en rapport avec l'assassinat de l'étudiante. Il a donc été appréhendé alors qu'il s'amusait en compagnie de trois Dominicaines.
Même si les autorités haïtiennes et dominicaines tardent encore à réagir face à ce crime atroce, plusieurs voix s'élèvent déjà contre l'assassinat de Rooldine Lindor. Les réseaux sociaux (Facebook, twitter...) sont la voie choisie par différents groupes pour condamner l'assassinat de l'étudiante. Une marche de protestation est même annoncée pour ce 15 juillet devant les locaux de l'ambassade haïtienne en République dominicaine.
« Les Haïtiens concernés et vivant à Santo Domingo doivent aller déposer des gerbes de fleurs, des bougies et inscrire quelques mots sur les lieux du crime. Allez en masse et passez des minutes de silence en mémoire de Rooldine Lindor », recommande le groupe "Somos todos Rooldine Lindor" (Nous sommes tous Rodeline Lindor), qui comptait durant la matinée du jeudi 14 juillet près de 600 fans sur Facebook en moins de deux jours.
« Toutes nos condoléances à la famille de Rooldine Lindor. Nous souhaitons que justice lui soit rendue », s'est exprimée Lisane André, responsable de communication du GARR. Des démarches, a-t-elle souligné, sont en cours avec des organisations en République dominicaine en vue de rapatrier le cadavre de la jeune étudiante qui, sans doute, croyait en l'avenir et avait un rêve!
Valéry Daudier
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=94912&PubDate=2011-07-14

Commentaire
Malheureux pour cette famille qui attendait beaucoup de l'avenir, de sa fille, de cette expatriation intelligente! Le problème de tels crimes, c'est le malentendu que cela crée dans certains esprits. D'une part, les compatriotes de la victime qui risquent de penser qu'il s'agit d'une campagne des Dominicains contre les Haïtiens. Mais aussi, des Dominicains qui pourraient se sentir avec raison mal à l'aise avec un acte si dégouttant. Et ils auraient raison d'en être offensés car ce n'est pas le reflet de ce que les Dominicains sont. C'est un peuple qui, comme tous les peuples du monde, sait donner des preuves indiscutables de sa grandeur, de sa noblesse. Un criminel, même deux, même dix, même cent, ne peuvent refléter ce qu'est un pays de près de dix millions d'habitants. Voilà la précision qu'il ne faut pas perdre de vue à aucun moment au cours de ce terrible processus oú il faudra réclamer justice. Nous avons suffisamment confiance dans l'intelligence des dirigeants des deux cotés de la frontière pour que cet acte barbare ne ternisse en rien les relations entre les deux pays formant l'ile d'Hispaniola.

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