Nombre total de pages vues

samedi 23 juillet 2011

Reconduction de la CIRH : pas avant des enquêtes approfondies

Haïti: « Nous ne pouvons pas prendre les décisions avec autant de légèreté » , s'insurge Jean William Jeanty, suite aux informations selon lesquelles le chef de l'Etat aurait l'intention de demander au Parlement haïtien d'adopter une loi pour reconduire pour un an le mandat de la CIRH. « La reconduction de cette institution ne peut intervenir qu'après un audit pour lequel on engagera les services d'une firme internationale fiable et crédible », a déclaré le sénateur, qui intervenait ce vendredi sur les ondes de Radio Magik 9.
Jean William Jeanty dénonce la signature de certains contrats dans le cadre de cette institution, qui n'ont pas respecté les normes sur la comptabilité publique. « Trois appels d'offres restreints pour l'exécution de deux projets de rénovation urbaine à Fort-National et à Bowen field et d'un projet pour reconstruire le palais de Justice, pour un coût d'environ 400 millions de dollars américains, ont été lancés par la commission. Trois firmes dominicaines ont bidé et ont décroché chacun un contrat », a fait savoir le parlementaire, qui attire l'attention sur le fait qu'il aurait existé des affinités entre les responsables de ces compagnies et des fonctionnaires haïtiens proches de la CIRH.
« Un appel d'offres pour un contrat dépassant 100 millions de dollars américains ne peut pas être restreint, a indiqué le sénateur des Nippes. Au départ, on a voulu faire comprendre que c'étaient des contrats de 20 millions de dollars. Mais en réalité, poursuit-il, cette somme n'était qu'une avance décaissée aux responsables des compagnies de construction. »
Le parlementaire critique aussi l'exclusion des institutions haïtiennes dans la réalisation de certains projets validés par l'institution ayant à sa tête l'ancien président américain Bill Clinton et le Premier ministre démissionnaire Jean -Max Bellerive. « 23 millions de dollars ont été décaissés après validation d'un projet pour la construction du troçon de route reliant Miragoâne à Petit-Trou de Nippes. Un autre projet pour la réhabilitation de la portion de route partant de Petit-Trou de Nippes à Carrefour Charles a également été validé alors que le ministre des Travaux publics n'a jamais été mis au courant », a révélé Jean William Jeanty, accusant le Premier ministre démissionnaire qui lui a pourtant fait croire le contraire.
« Il faut que des enquêtes plus approfondies soient menées autour de ces informations », recommande le sénateur, qui n'écarte pas la possibilité de se mettre avec d'autres collègues en vue de convoquer le locataire de la primature en ce sens. Le Premier ministre démissionnaire devra alors apporter des précisions sur le décaissement par la CIRH des fonds pour la réalisation des projets présentés en général par des organisations non gouvernementales (ONG) existant en grand nombre en Haïti.
Lors de sa dernière rencontre avec les parlementaires, il y a quelques semaines, Jean-Max Bellerive avait révélé que le ministère de la Planification dont il est le titulaire n'a pas les moyens légaux de contrôler le fonctionnement des ONG en Haïti. Une déclaration qui révolte le sénateur Jean William Jeanty . « Jean-Max Bellerive a la spécialité de raconter n'importe quoi. Il peut dire une chose et son contraire en même temps. », a lancé le sénateur, qui reproche au coprésident de la CIRH de n'avoir pas introduit au Parlement , au cours de son mandat, une loi pour doter le ministère de la Planification de moyens juridiques pouvant lui permettre de contrôler le fonctionnement des ONG en Haïti.
Martelly crée la confusion
Le sénateur des Nippes s'en prend également au chef de l'Etat qui, dit-il, est en train de créer la confusion et l'amalgame en décidant de demander au parlement d'adopter une loi pour reconduire pour un an le mandat de la CIRH. En prenant cette décision, le président prouve clairement que ses actions sont inscrites dans la droite ligne de la continuité alors qu'il prétend le contraire et fait retarder inutilement les discussions avec les Parlementaires.
Jean William Jeanty rejette également l'initiative du chef de l'Etat qui a remis en selle l'ancien président américain à cause de son carnet d'adresses bien garni de donateurs et d'investisseurs. Ce qui serait aux yeux du président haïtien un atout pour la reconstruction d' Haïti. Un argument qui, cependant, ne tient pas pour le parlementaire des Nippes. « Les engagements ont été pris publiquement par les bailleurs de fonds. Ce n'est pas la présence de Bill Clinton dans la commission qui va les inciter à respecter leurs promesses faites à Haïti », a conclu Jean William Jeanty.

Danio Darius
daniodarius001@yahoo.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95245&PubDate=2011-07-22

Commentaire
William Jeanty sait donc ce qu'il fait apparemment. Maintenant reste à savoir s'il va être écouté, et s'il ne l'est pas, quel genre d'explication on va nous fournir pour justifier l'octroi sans appels d'offres des contrats mentionnés, par M. Préval et compagnie. Ces faits disent tout haut ce que tout le monde savait déjà du gouvernement en question. Comme on ne peut pas prétendre que les palabres suffisent à résoudre quoi que ce soit, à remettre le pays sur les rails (en supposant qu'il y ait été auparavant)souhaitons voir des mesures qui aillent au delà des mots. Sinon, préparons-nous à la continuité, c'est à dire au pire! Si le président savait quel capital politique légitime, quel potentiel de popularité, quelle dose de prévention, quelle force morale renferme la persécution des crimes du gouvernement antérieur!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire