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jeudi 12 août 2010

Dansons-nous sur de nouvelles failles ?




Haïti: Ce jeudi 12 août, sept mois après le tremblement de terre, Haïti attend encore que la machine de la reconstruction se mette en route. Rien n'est facile, certes, mais que cela pourrait aller un peu plus vite, tout le monde en convient. Tout le monde.
Aujourd'hui, le Pakistan est en train de nous ravir la compassion internationale avec ses millions de victimes de la monstrueuse inondation qui y submerge hommes et biens. Le Pakistan mérite de la solidarité mondiale. Haïti, qui a des soldats de ce pays sur son sol, comprend mieux que d'autres ce que c'est que d'attendre l'arrivée de l'aide.
Le feu qui ravage la Russie, les torrents de boue qui emportent tout en Chine font aussi des victimes. La liste des catastrophes naturelles s'allonge, et tous ces pays victimes étaient venus à notre secours. Nous sommes redevables envers tous les peuples de la terre.
La valse des millions promis va-t-elle s'estomper ? Les flots d'aide vont-ils changer de trajectoire comme un cours d'eau ? Allons-nous rester seuls dans nos malheurs ? Bien de compatriotes qui regardent la télévision ou écoutent les nouvelles en provenance de l'étranger doivent se poser ces questions.
C'est dans ce climat que tombe l'inquiétante nouvelle que la faille Enriquillo ne serait pas celle qui a cédé en fait le 12 janvier 2010.
Des rapports d'experts rendus public cette semaine sont des plus bouleversants. Il y aurait deux autres failles actives : celle dite de Léogâne et la faille Trans-haïtienne, qui part de l'Etang Saumâtre pour finir au pied de la chaîne des Matheux. Elles s'ajoutent à la faille du Nord et à celle de la presqu'île du Sud.
Eric Calais vient de faire une présentation sur la première, et depuis 1982, Dominique Boisson étudie l'autre.
Il est de plus en plus probable que le tremblement de terre du 12 janvier ait son origine des mouvements de ces failles.
Si dans les jours qui viennent cette assertion se confirme, qu'il existe des poches d'activités sismiques nouvelles sous nos pieds et que sur nos têtes pend une autre catastrophe, qu'allons nous faire ? Continuer à danser comme nous le faisons depuis le 12 janvier la danse de l'indécision et du laxisme ?
Car rappelez-vous que les experts, Calais et Prépetit en tête, nous avaient prévenu, grâce à des mesures scientifiques qui combinaient la durée nous séparant du dernier grand séisme et des études sur les forces de poussée des plaques, que notre terre allait trembler. Ils parlaient de la fameuse faille Enriquillo, celle de la presqu'île du Sud. Pas de la Trans-haïtienne ni de celle de Léogâne.
Si se vre, nous sommes, encore, à la veille d'un autre big one.
Pendant ce temps, nous nous préparons à changer, à replâtrer ou à garder le Conseil Electoral Provisoire. Les réunions se succèdent au palais national pour trouver la meilleure formule...
Et comme nous ne pouvons pas gérer deux dossiers à la fois, la reconstruction, les mesures préventives et la définition de notre avenir doivent attendre la fin des combinaisons électorales.
Et comme les candidats attendent le fameux carnet prévu pour le 17 août, pas besoin de leur demander pour l'instant leur opinion sur un sujet aussi sérieux que les risques que nous encourons si les hypothèses de ce nouveau rapport du professeur Calais s'avèrent fondées.
Dans l'attente, nous sommes le 12 août, sept mois après notre premier grand tremblement de terre du 21e siècle, et nous dansons sur les failles nouvelles et anciennes.




Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=82362&PubDate=2010-08-11


Commentaire:

Eh bien la, ce serait le comble. Je ne m'inquiète pas pour la République Dominicaine à côté. Car tandis que j'y habitais, j'étais habitué à voir des désastres naturels qui, malheureusement dans certains cas, faisaient des victimes. Cependant, ce pays dirigé comme il faut, par des politiciens prévoyants, a toujours su trouver un environnement suffisamment propice pour se protéger quand le désastre arrive. L'Université Autonome de Santo Domingo qui gère le centre de météorologie et de sismologie du pays a tout ce qu'il faut pour tenir la population informée en plus de l'organisme (La Defensa Civil) responsable d'intervenir en cas d'inondation, de cyclones, de débordement de rivière, de sécheresse, de pluie menaçante, etc. En Haïti, a-t-on le temps de faire quelque chose du même style, je veux dire un organisme respectable et qui reçoit l’assistance officielle nécessaire, ou devons-nous avoir honte d'imiter les bons exemples?

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