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jeudi 26 août 2010

Élections à Miami : leçons de leadership!

Des élections primaires ont eu lieu dans plusieurs États des États-Unis dont la Floride et ses principaux comtés, pour désigner les représentants des deux principaux partis démocrate et républicain aux prochaines élections de mi-mandat du président Obama qui doivent se tenir en novembre prochain.
Haïti: Je titre ce blog « Élections à Miami : leçons de leadership », parce que je vais analyser les résultats de ces élections au niveau des compétitions pour la représentation du parti démocrate à la Chambre des Représentants pour le district 17. Parmi les 9 candidats à ce poste, 4 sont d'origine haïtienne [voir ce qu'on peut apprendre de cette expérience du leadership].
Je crois qu'il est trop facile, voire même inutile, de crier à l'échec des expériences dans lesquelles nos communautés sont très impliquées sans prendre le temps d'esquisser la réalité, de comprendre les atouts, de relever les points positifs et nous positionner pour aller de l'avant à partir de cette réalité.
Les résulats tels que publiés par les autorités électorales de Floride ont abouti à la victoire de Wilson Frederica, avec 16 653 voix (35%). Les Américains d'origine haïtienne sont venus tout de suite après : Rudolf Moïse en 2e position avec 7 769 voix (16%), Yolly Robertson arrive en 4e position avec 4 921 voix (10%), Philippe Brutus avec 4 068 voix (8%) et Marleine Bastien 2 889 voix (6%).
La gagnante, Frederica Wilson, de la communauté noire américaine, a célébré sa victoire hier soir dans un restaurant haïtien de Miami. Je ne peux que la féliciter et aussi je rends hommage aux quatre Américains cités plus haut qui sont aussi de la communauté noire américaine avec le créole et Haïti en partage.
Maintenant, il y a une mise au point à faire. Contrairement à tous ceux qui clament que la communauté haïtienne a perdu le vote à cause de la division provoquée par la participation des quatre au lieu d'avoir une candidature unique, je pense le contraire. Je pense le contraire parce que chacun pouvait être candidat et, en tant que tel, chacun représentait une base du parti démocrate constituée sans nul doute d'un fort électorat d'origine haïtienne. Les élections sont avant tout une compétition ouverte.
Il s'agit d'élections américaines avec des candidats américains et des électeurs américains. La cause de la communauté haïtienne vient au second plan. Tous les Haïtiano-Américains ne sont pas démocrates. Certains sont républicains et d'autres sont indépendants. Enfin d'autres ne savent même pas pour qui ils sont.
De plus, les élections permettent de définir le leadership, et le leadership se comprend comme étant la capacité d'influencer des gens à suivre un leader, son modèle et ses idées dans une direction et une vision bien définies. Les élections sont un outil politique pour déterminer, chiffres à l'appui, le poids de chacun et de son leadership.
Maintenant, Frederica Wilson devrait savoir que même si elle a gagné les primaires pour le parti démocrate, il lui faudra compter avec les leaders américains d'origine haïtienne du district 17 (Rudolf Moise, Yolly Robertson, Philippe Brutus et Marleine Bastien) à l'occasion des prochaines élections de novembre face à la représentation du parti républicain. Et aussi Brutus, Moïse, Robertson et Bastien doivent se positionner pour faire des deals avec Wilson en mettant à profit les 19 647 voix (40%) qu'ils ont totalisées. Les Américains le disent bien : « leaders are dealers ». Fini le temps de tout gagner ou de tout perdre.
Ils peuvent apprendre des Clinton qui ont conclu un deal avec Obama après que celui-ci a gagné la représentation du parti démocrate en 2008 et la sénatrice Hillary Clinton, candidate malheureuse, avec ses 20 millions de voix exprimées, avait négocié un deal qui lui a valu le prestigieux fauteuil de Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et à son époux Bill le titre officieux de Globe Trotter en chef.
A mon analyse, c'est bien facile de critiquer Moïse, Robertson, Brutus et Bastien. C'est bien facile et bien aisé. Ils ont quand même fait mieux que beaucoup d'autres pour des résultats que nous aimerions voir : un Haïtiano-Américain au Congrès de Washington. Ce serait beau. Ce serait une bonne intention. Mais, la politique ne se fait pas avec les bonnes intentions mais beaucoup plus avec la réalité.
La réalité aujourd'hui c'est que nous avons quatre leaders de notre communauté qui sont bien positionnés dans le district 17. A eux maintenant de comprendre qu'il faut faire grandir leur leadership, d'être plus actifs au sein de la communauté, d'exercer leur influence au sein du parti démocrate.


Roosevelt Jean-Francois

Commentaire
Est-ce que je partage cette opinion? Non! Car quel est l'objectif de participer à des élections primaires sinon pour atteindre le candidat du parti adverse et l'évincer? Aucun d’eux n’aura cette chance ! L'union de ces quatre politiciens qui bénéficient à vue d'œil d'une grande popularité aurait valu a celui de leur choix de gagner facilement car un simple calcul arithmétique nous indique qu'ensemble ils forment une écrasante majorité. Alors, l'union n'a jamais cessé de faire la force! J’y vois au contraire un reflet, une métastase, de ces divisions intestines (cette plaie récurrente) qui nous rongent à l’intérieur même d’Haïti.

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