Avec un rendement de 4 à 6 tonnes métriques par hectare, la nouvelle variété de riz dénommée Prosequisa-4(P-4), expérimentée à la ferme de Mauger dans l'Artibonite, pourrait augmenter la production nationale de riz. Selon le chef de la Mission technique de Taïwan en Haïti, Carlos Hsiang, qui a présenté jeudi cette nouvelle variété à une centaine de planteurs de l'Artibonite, « la P-4 est un espoir prometteur dans le domaine de la riziculture dans le pays ».
Haïti: Les plus grandes variétés de riz dans l'Artibonite est le TSC-10 et Schela. En fait, en 1998, cette région a connu un déclin dans la riziculture. Le riz dénommé Crête- à-Pierrot plus connu sous le nom de La Crête - la variété de plus prisée -, a disparu après l'apparition d'une maladie connue sous le nom de "paille noire". Pour remédier à ce problème, la mission technique de Taïwan et l'Organisme de développement de la Vallée de l'Artibonite (ODVA) ont donc apporté une nouvelle variété de riz qui est la TCS- 10. Depuis, elle est la seule à avoir une fiche technique.
Selon l'agronome Carlos Hsiang, chef de la Mission technique de Taiwan qui est à pied d'oeuvre dans cette région pour l'expérimentation des semences, le rendement moyen rizicole de la Vallée de l'Artibonite ne dépasse pas 2,5 tonnes métriques par hectare. Il estime qu' « avec l'arrivée de la prosequisa-4, cette nouvelle lignée de riz qui atteint 4,6 tonnes métriques en milieu paysan, un vent d'espoir souffle encore dans le pays sur le domaine rizicole ».
En effet, après plus d'une décennie, dans le but d'augmenter la production rizicole et d'initier d'autres variétés dans le pays, l'ODVA et la Mission technique taïwanaise ont investi beaucoup d'efforts dans la recherche. Ainsi, différentes lignées de riz, après la mise en place des parcelles de démonstration et des parcelles d'essais régionaux, commencent à bénéficier de l'appréciation des riziculteurs.
« La lignée la plus prometteuse est la prosequita-4. Les travaux effectués par la mission à cet effet ont été appréciés par plus d'un tant dans le département du Sud que dans l'Artibonite, si l'on se réfère au rendement obtenu à la ferme expérimentale de Mauger de 6,6 tonnes métriques par hectare et de sa forte capacité de repousse », a avancé Carlos Hsiang, très dynamique, qui expliquait à une centaine de planteurs les avantages de cette nouvelle variété.
Selon M. Hsiang, la prosequisa-4 résiste aux vents ; elle a une bonne culture de repousse ; elle comporte beaucoup de tiges et elle est compétitive des mauvaises herbes. Le seul inconvénient, dit-il, c'est qu'on doit attendre quelques jours de plus que les autres variétés, avant la récolte.
A en croire l'agronome taïwanais, les agriculteurs peuvent obtenir annuellement entre 12 à 15 tonnes métriques de riz suivant une culture normale et deux cultures de repousse. « L'expérience a été faite à la ferme expérimentale de Mauger, a-t-il fait savoir. Cette méthode de culture pourrait non seulement augmenter le rendement annuel, mais elle diminue aussi le coût de production comme le labourage, pour ne citer que cela », a-t-il ajouté.
En ce qui a trait aux résultats partiels des travaux déjà effectués sur la lignée de Prosequisa-4, de janvier 2009 à janvier 2010, selon une culture normale de deux repousses, 15 tonnes métriques pour un hectare ont été récoltées à la ferme expérimentale de Mauger. A Torbeck, commune des Cayes où cette mission technique de Taiwan est aussi présente, sur 600 hectares, un rendement moyen de 4,64 tonnes par hectare a été obtenu (milieu paysan). A Trois-Bornes et à Pierre-Paul (localités de l'Artibonite), de janvier à juin 2010, toujours en milieu paysan, la culture de Prosequisa-4 a donné un rendement de 4,27 t/ha.
Plaidant pour un meilleur accompagnement des planteurs à opter pour cette nouvelle variété, M. Carlos Hsiang croit que cette initiative pourra être bénéfique pour le pays. L'agronome a souligné que Haïti importe en moyenne 70 % de riz consommé. La consommation nationale de riz est de 500 000 tonnes alors que la production nationale de riz est de 150 000 tonnes pour 60 000 hectares cultivables.
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
Commentaire
Que les bonnes traditions renaissent, et qu'en plus du riz on fasse des tentatives avec d'autres produits qui ont fait l'affaire des paysans pendants des années, voire des décennies! Et surtout, que les gouvernements haïtiens apprennent qu'il n'y a pas de génération spontanée dans le domaine de l'agriculture au XXIe siècle, pas plus qu’avant. Les paysans doivent être encadrés pour obtenir les résultats qui conviennent à l'économie du pays.
Ce n'est pas parce qu'un gouvernement improvise que l'agriculture elle, va attendre.
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