Reconstruire en mieux la ville de demain. Tel est l'objectif d'un plan local d'urbanisme dont la présentation du diagnostic territorial a eu lieu ce vendredi au Ritz Kinam, à Pétion-Ville. Un projet d'une importance capitale pour l'avenir de la ''République de Port-au-Prince'', puisqu'il définira comment sera aménagé l'espace communal pour les années à venir, en anticipant le développement socio-économique de la ville et en protégeant le milieu environnemental.
Haïti: Dans le contexte de la reconstruction de la République d'Haïti, le Conseil municipal de Port-au-Prince a donné mandat au Centre haïtien de recherche en aménagement et en développement (CHRAD) pour élaborer un document de vision, un schéma de cohérence territoriale de la région métropolitaine et un plan local d'urbanisme de la commune de Port-au-Prince. De ce fait, le diagnostic du Plan local d'urbanisme (PLU) de la région métropolitaine de Port-au-Prince réalisé au cours des cinq derniers mois a été présenté ce vendredi à une pléiade de personnalités de différents secteurs afin d'avoir une vision de la ville du Port-au-Prince d'aujourd'hui pour pouvoir dégager les orientations et les priorités pour l'avenir.
A travers une analyse détaillée, les intervenants ont évoqué les différentes caractéristiques communales tant au niveau de l'économie que de l'habitat ou encore de l'environnement. Ce diagnostic est un élément obligatoire dans la démarche PLU et constitue la première partie du rapport de présentation.
La mise au point de ce projet local tient compte des stratégies engagées à l'échelle supracommunale sur la base de diagnostic régional. La stratégie de planification de l'échelle globale à l'échelle locale, de la région métropolitaine à la commune de Port-au-Prince jusqu'au centre-ville est incontournable. Elle permet de mieux appréhender le projet de reconstruction d'une ville grâce à de nouveaux outils de planification dont le schéma de cohérence territorial (SCT) est en substitution au schéma directeur (SD), le plan d'urbanisme en remplacement du plan d'occupation du sol (POS).
Le président du conseil d'administration du CHRAD, Jean Lucien Ligondé, a, dans son discours de circonstance, estimé que cette démarche, de l'échelle locale à l'échelle globale, se fixe deux principaux objectifs. Il s'agit de redonner de la cohérence à des entités urbaines qui, en se développant, risquent de se disperser et de penser à des projets expansibles à différentes échelles.
Pour M. Ligondé, la reconstruction d'une région ou d'une ville est une opportunité favorable à l'émergence de nouvelles entreprises et à la création d'emplois. "Aujourd'hui, urbaniser c'est attirer les investissements et multiplier les activités afin de promouvoir la croissance économique ; de tester la capacité du produit-projet à s'insérer dans le marché local national, régional et mondial ; de tendre vers la valorisation foncière et immobilière, mais aussi de valoriser les infrastructures naturelles telles que les bords de mer", a dit le numéro un du CHRAD en présence de l'argentier de la République, Ronald Baudin ; du ministre des Travaux public, Jacques Gabriel ; de la mairesse adjointe de Port-au-Prince, Nadège Augustin ; de l'ingénieur-architecte Elisabeth Coicou ; de l'économiste Yolande B. Eugène ; du Dr en génie électrique spécialisé, François Rigaud ; du socilogue Vernet Larose, pour ne citer que ceux-là.
Il faut dire que la démarche méthodologique adoptée dans le cadre de cette étude est basée sur une approche participative et analytique qui permet aux acteurs de la région d'approprier le projet de reconstruction. La concertation s'appuie spécifiquement sur une approche holistique intégrant toutes les dimensions du développement humain durable, à savoir les facteurs économiques, sociopolitiques, culturels, environnementaux et technologiques. Sans oublier les opportunités et les menaces qui constituent des facteurs externes qui peuvent soit propulser le développement, soit le ralentir si aucune mesure n'est prise.
Pour sa part, l'édile titulaire de Port-au-Prince, Jean-Yves Muscadin Jason, a indiqué que le projet de construction via le diagnostic vise à résoudre les enjeux majeurs qui se posent à Port-au-Prince. Ce projet répond aussi à la volonté d'action exprimée par le Conseil municipal et nécessitera un engagement soutenu, d'une part, de son outil de travail, les services municipaux et, d'autre part, la signature avec le gouvernement central d'un pacte de relance pour la ville sur une période de 12 ans. Ce pacte engagera réciproquement la ville et le gouvernement central sur un programme pluriannuel de développement social urbain en y associant d'autres partenaires et plus particulièrement les villes jumelées à Port-au-Prince.
A quoi voulons-nous réellement que ressemble la capitale d'Haïti et que voulons-nous qu'elle devienne ? a interrogé le maire Jean-Yves Muscadin Jason. Il a rappelé que pour le Conseil municipal, il n'est pas question de reproduire à Port-au-Prince l'anarchie dont les quartiers et leurs habitants sont aujourd'hui victimes. Il s'agit bien au contraire d'exploiter au maximum les chances qui se présentent pour répondre aux enjeux de développement urbain durable de la capitale d'Haïti.
"Agir passionnément pour reconstruire Port-au-Prince. C'est pour moi la plus belle des ambitions inscrites au coeur même des principes politiques qui m'animent, mais aussi redonner à mes concitoyens le plaisir de vivre dans leur ville d'origine ou d'accueil, leur redonner confiance, leur redonner enfin la fierté et la joie d'être citoyens de Port-au-Prince", a-t-il poursuivi.
Un projet aussi vaste et ambitieux que l'élaboration d'un plan local d'urbanisme concerne tous les citoyens et les acteurs d'une commune. C'est pourquoi il nécessite l'implication de chacun, à chaque instant de la procédure, pour en assurer le succès. Les choix proposés seront ainsi soumis à la plus large concertation, l'objectif n'étant pas uniquement d'informer les habitants de Port-au-Prince de l'état d'avancement du projet, mais également de les associer aux réflexions, de leur permettre de donner leurs opinions.
Amos Cincir
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86880&PubDate=2010-12-17
Combien de projets de reconstruction ont déjà été élaborés? Ou sont les autres? Qui les a élaborés en collaboration avec qui? Ou nous mène tout cela si aucun signe de concertation n'apparait à l'horizon? Qui finalement va décider: le gouvernement qui s'oppose à la ville, la CIRH qui - avec raison - ne fait pas confiance au gouvernement?
La fondation du Prince Charles qui n'attend qu'un signal du gouvernement? Bref où nous mène tout ce désordre?
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