« Je n'ai pas de candidat. Mon candidat est le processus de reconstruction ; mon candidat est le futur d'Haïti. Mon travail est d'inciter les donateurs à investir dans le futur d'Haïti, dans le futur du peuple haïtien », a dit Bill Clinton, co-chairman de la CIRH.
Haïti: T-shirt bleu délavé à manches courtes, pantalon de randonnée vert olive, rougeur d'insolation sur le nez, Bill Clinton, coprésident de la CIRH, en conférence de presse au « Log base » le mercredi 15 décembre 2010, a rappelé, dans un contexte politique survolté depuis la publication des résultats contestés du scrutin du 28 novembre, « qu'il n'est pas en Haïti pour faire de la politique ».
« Je veux travailler dans la reconstruction ; je veux aider dans la gestion de l'épidémie de choléra ; je veux aider dans la gestion des urgences », a expliqué avec conviction le co-chairman de cette commission qui a approuvé la veille, lors de sa quatrième réunion à Santo Domingo, des projets pour une enveloppe de 500 millions de dollars.
« Je n'ai pas de candidat. Mon candidat est le processus de reconstruction, mon candidat est le futur d'Haïti. Mon travail est d'inciter les donateurs à investir dans le futur d'Haïti, dans le futur du peuple haïtien », a insisté M. Clinton qui s'est dit soulagé que les violences politiques des derniers jours n'aient pas affecté le processus de reconstruction du pays.
« Selon ce que j'ai compris, le CEP a, une nouvelle fois, exprimé la volonté d'avoir des observateurs indépendants dans le processus de recomptage des bulletins. Et le second tour sera observé par des observateurs étrangers dignes de la confiance du peuple haïtien », a relevé Bill Clinton. Comme s'il marchait sur une fourmilière, l'ex-président des Etats-Unis d'Amérique a confié que sa dernière conversation avec le président René Préval remonte à avant le scrutin du 28 novembre.
« Je me suis mis à part afin de ne pas m'impliquer dans le processus politique. Je veux que le peuple haïtien sache qu'il a le droit de choisir sa propre voie. Je veux seulement que sa voix soit entendue », a confié Clinton qui a souhaité une issue pacifique au conflit électoral pour que le pays puisse avoir des dirigeants légitimes dont l'autorité soit reconnue en Haïti et à l'étranger.
Sur la menace d'un désengagement de la communauté internationale d'Haïti si les élections sont truquées et si elles occultaient la volonté du peuple haïtien, Bill Clinton, cinglant, a indiqué « que rien ne justifie le non-respect de l'engagement de la communauté internationale ». « Je crois, a-t-il enchaîné, que ce serait une erreur de mettre un terme à la reconstruction. »
Dans la même veine, il a rappelé que « ce serait une grande erreur si la communauté internationale s'investissait uniquement dans l'humanitaire, sans aider Haïti à se reconstruire ».
Sur le front de la reconstruction, l'époux de la chef de la diplomatie américaine, Hillary R. Clinton, a une nouvelle expliqué la lenteur et les difficultés confrontées en vue d'assurer la transition des sinistrés de leurs logements provisoires à des abris définitifs. Il a dit partager la frustration légitime des gens avant de faire de nouvelles promesses.
« D'ici début janvier et mars 2011, on verra une amélioration significative dans le domaine du logement. Un plan existe maintenant en vue de reloger des centaines de milliers et plus de sinistrés », a-t-il dit en évoquant le crucial problème foncier, la définition et l'application d'un plan d'urbanisme pour que les logements définitifs puissent finalement sortir de terre.
Clinton veut tacler le choléra
La Fondation Clinton a déjà donné 1.5 million de dollars au gouvernement haïtien dans le cadre de la formation du personnel de santé en vue de sensibiliser la population face au choléra. D'un autre côté, Clinton a confié avoir demandé au ministre de la Santé publique, le Dr Alex Larsen, une liste des coûts possibles pour établir des cliniques, des CTC avec du personnel correctement formé, « afin que personne ne meure dans le pays à cause de l'inaccessibilité et de l'indisponibilité des soins ».
Quelque 100 000 kits contenant du chlore, du sérum oral, du savon, entre autres, seront distribués dans le pays à l'initiative de la Fondation Clinton, a-t-il annoncé.
Fin stratège politique et de relations publiques, selon certains, Bill Clinton, en ces temps de troubles accompagnant l'alternance ou la continuité du pouvoir, joue la carte de l'apaisement (pérennité ?) en renvoyant, comme d'autres entités de la communauté internationale, aux institutions pour résoudre le contentieux électoral en enfilant, au cours de l'exercice, l'irréprochable manteau de celui dont « la politique est la reconstruction d'Haïti », près d'un an après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86787&PubDate=2010-12-15
Commentaire
La bonne volonté de l'ex-président Clinton est palpable, mais que peut-il faire quand des manipulateurs freinent ses actions afin de le dégouter, l'obliger à se laver les mains pour ainsi laisser le champ libre a ceux qui veulent se servir a gogo des fonds réservés à la reconstruction. C’est là une caractéristique qui définit les politiciens haïtiens, surtout quand ils sont sur le point de céder leur poste à de nouveaux fonctionnaires. Moi ou le déluge ! Shame on them!
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