Nombre total de pages vues

mardi 3 août 2010

Les Dominicains nous offrent une université

Le président René Préval et son homologue dominicain Leonel Fernandez ont procédé le week-end écoulé à la pose de la première pierre de la construction d'une université moderne dans le Nord, particulièrement dans les communes de Limonade et de Trou-du-Nord. Pour exprimer leur contentement, plusieurs centaines de personnes, surtout des jeunes, avaient en main des photos du président dominicain.
Haïti: La construction de ce campus universitaire baptisé '' Université Henri Christophe du Nord'' sera financée à hauteur de 50 millions de dollars américains par la République dominicaine. Elle s'étendra sur 60 carreaux de terre dans les communes de Limonade et de Trou-du-Nord. Selon le président dominicain Leonel Fernández, ce campus pourra accueillir dix mille étudiants. « Il n'y a pas de développement sans connaissances », a-t-il dit sous les applaudissements nourris d'un public acquis à sa cause et accroché à ses lèvres.
L'université comptera quatre bâtiments de trois niveaux chacun, selon les précisions de Leonel Fernández, avec 72 salles de classe au total. Il y aura également un bâtiment administratif, une bibliothèque, des salles de classe pour maîtrise et spécialisation, une cafétéria, une salle pour photocopie et autres services, un terrain de sport pour pratiquer le football et le baseball, un parking, des trottoirs et un service d'eau potable...
Dans cette université moderne les étudiants haïtiens auront le choix parmi les disciplines suivantes : la chimie, la psychologie, la biologie, la bio analyse, les sciences infirmières, l'agronomie, l'arpentage, les langues vivantes, l'informatique, entre autres.
Pour le président Préval, la construction de ce campus par la République dominicaine est une réponse de Leonel Fernández aux dégâts causés par le tremblement de terre du 12 janvier dernier. Même à Port-au-Prince les jeunes peinent à trouver une université de qualité, a-t-il souligné. Ils sont parfois obligés de laisser le pays à la recherche du pain de l'instruction. « L'élément principal de la reconstruction d'Haïti est l'éducation », a martelé le chef de l'État.
M. Préval en a profité pour annoncer la construction d'une autre université dans le département du Sud qui, elle-même, sera financée par le gouvernement haïtien.
En outre, Leonel Fernández, en présentant le plan de construction de ce campus universitaire dans le Nord, a mis l'accent sur le respect et l'admiration du peuple dominicain pour la grandeur de l'histoire et de la culture haïtiennes. De plus, il a salué le courage et l'ingéniosité des pères fondateurs de la nation en citant Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe et Alexandre Pétion. Le président dominicain a également salué la mémoire de certains grands intellectuels haïtiens comme Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis, Thomas Madiou et Jean Price-Mars.
D'un autre côté le recteur de l'Université d'État d'Haïti, Jean Vernet Henri, les maires des communes de Limonade et de Trou-du-Nord, respectivement Jean de la Voix Mangira et Elie Pierre-Louis, le président de l'Assemblée nationale, le sénateur du Nord Kely C. Bastien, n'ont pas caché leur satisfaction. D'une seule voix, ils ont salué cette initiative et remercié le gouvernement dominicain.
Avaient également participé à cette cérémonie de pose de la première pierre les membres des cabinets ministériels des deux gouvernements, l'épouse du chef de l'État, Elisabeth D. Préval, l'ambassadeur d'Haïti à Santo Domingo, Fritz Cinéas.

Robenson Geffrard
rgeffard@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=81948&PubDate=2010-08-02

Commentaire

TIMEO DANAO ET DONA FERENTES
Je crains les Grecs même quand ils font des présents.
Que cacheraient les tripes de ce "cheval de Troie"? Une université, à Limonade et au trou du Nord, offerte par le président dominicain Leonel Fernandez? C'est beau! C'est noble de la part du gouvernement dominicain! Mais les politiciens qui applaudissent, ces intellectuels bornés et aveugles qui se félicitent d'avoir reçu un si grand honneur, sont-ils conscients de leur capitulation morale? La République Dominicaine, tout comme Haïti, est un pays sous-développé. Plus discipliné, mieux organisé et mieux géré, cette nation a fait ses preuves dans bien des domaines. C'est surtout le tourisme qui lui fournit actuellement le plus clair de ses recettes. Néanmoins, ses difficultés économiques et sociales ne sont pas des moindres. Pourquoi alors offrir une université à Haïti dans les conditions que nous savons ?
A-t-on fait des études de faisabilité pour déterminer si c’est précisément ce dont a besoin une communauté abandonnée depuis des décennies par les gouvernements haïtiens ? Quelles études statistiques ont prouvé que le pourcentage d’étudiants (au primaire et au secondaire) dans cette zone satisfera aux prévisions des responsables d’une fréquentation équilibrée des 72 salles de classes ? Port au Prince, la capitale du pays n’a jamais eu un tel privilège. Aurait-on le projet de déplacer la capitale ? Des questions entre autres auxquelles quelqu’un devrait pouvoir répondre.
La mainmise sur l’éducation universitaire dans une zone aussi abandonnée du pays, proche de la République Dominicaine s’est-elle faite sans arrière-pensée ? Si la République Dominicaine veut faciliter le développement d’Haïti pour se défaire un peu des nombreux Haïtiens qui vivent sur ce territoire, cela se justifie d’un point de vue dominicain. Mais les dirigeants haïtiens sont-ils conscients de l’enjeu que cela représente de ne plus avoir le contrôle d’une institution aussi stratégique dans la construction de l’identité haïtienne ?
Autant de questions auxquelles je n’ai pas de réponses ! Mais il n’est pas inutile d’y reflechir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire