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lundi 2 août 2010

violentes manifestations anti-Préval au Cap lors d'une inauguration

Des opposants ont violemment manifesté samedi à l’entrée du Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince) contre le Président René Préval au moment où celui-ci procédait, non loin de là, en compagnie de son homologue dominicain, Leonel Fernàndez, vivement acclamé, à la cérémonie de pose de la première pierre du premier campus de l’Université d’Etat d’Haïti, un don de la République Dominicaine. Alors que Préval se dirigeait en hélicoptère vers l’habitation Pister (à 15 km du Cap-Haïtien) où sera érigée la future université à mi-chemin de Limonade et deTrou du Nord, des organisations populaires hostiles au pouvoir paralysaient la circulation automobile dans les quartiers surpeuplés de Samarie et Sainte-Philomène avec des barricades de pneus enflammés, des jets de pierres et de bouteilles. Le quartier de Sainte-Philomène a même été badigeonné de matières fécales. Les protestataires reprochaient au chef de l’Etat de n’avoir rien réalisé dans le nord durant son second mandat, contrairement aux promesses électorales de 2006 qui faisaient de la région l’une de ses grandes priorités. Des délégations d’étudiants, d’organisations populaires et de femmes pro-gouvernementales en route pour Limonade ont été bloquées jusqu’à l’intervention de la police du Cap-Haïtien. Aucune victime ni arrestation n’a été enregistrée lors de ce mouvement de protestation, mais des pare-brises de véhicules ont été cassés. A la cérémonie de lancement des travaux du campus universitaire baptisé “Henry Christophe du nord” (du nom de l’ancien Roi d’Haïti), plusieurs centaines de personnes dansant au rythme de bandes de rara brandissaient à coeur joie, aux cris de “Vive Fernàndez”, des photos du leader dominicain distribuées à profusion. Sous des vivats, Leonel Fernàndez s’est même offert un bain de foule là où son hôte, René Préval, soulevait très peu d’enthousiasme dans l’assistance. Curieusement, malgré la présence d’agents de la Police Nationale, le site de Pister a été quasiment contrôlé par des militaires dominicains présents en nombre imposant et qui décidaient de donner accès ou non, en territoire haïtien, à des journalistes venus couvrir la cérémonie. Intervenant alternativement en français et en espagnol, le chef de l’Etat dominicain a présenté l’ambitieux projet du campus universitaire de l’UEH qui comprendra, dit-il, des installations académiques, administratives et récréatives hypermodernes. A preuve, l’espace pourra accueillir plus de 10.000 étudiants par jour et sera doté d’une bibliothèque de quatre millions d’ouvrages. Fernàndez en a profité pour souligner le respect et l’admiration du peuple dominicain pour la “grandeur de l’histoire et de la culture haïtiennes”. Outre les quatre pères fondateurs de la nation (Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Henry Christophe et Alexandre Pétion), il a aussi cité, parmi les écrivains et intellectuels les plus vénérés en territoire voisin, Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis, Thomas Madiou et Jean Price Mars.
http://www.caraibesfm.com/

Commentaire

A-t-on besoin d'une meilleure preuve de la nécessite d’être indulgent envers Préval, le pauvre, l’innocent Préval, et d'un meilleur signe de déchéance de toute une nation? Cette leçon apprendra-t-elle aux Haïtiens à choisir plus intelligemment qui doit les gouverner?

2 commentaires:

  1. Faire le choix entre Sweet Micky et Wyclef Jean n'est pas évident non plus!

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  2. Il y a quand même de bien meilleures alternatives. Myrlande Manigat, par exemple. Historienne, écrivaine, professeure d'université, co-fondatrice d'un parti politique avec son mari en exil (Caracas), ex-première dame et vice-rectrice d'université. C'est quand même quelque chose quand les candidats, comme tu l'as bien signale, s'appellent Wycleaf Jean et Sweet micky alias...

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